CR:Compte rendu d'une dégustation de château Palmer la semaine dernière avec
Normale Sup' Oeno
, le club de dégustation de l'ENS. La dégustation a été présentée par Bernard de Laage.
Alter Ego 2007
Robe violacée, dense, un peu terne.
Nez un peu "poussiéreux" de premier abord, qui se fait plus net à l'aération, sur les fruits rouges, avec une certaine note végétale, il apparaît, léger, frais.
La bouche révèle des tannins souples, ronde, mais sans réel relief. La finale, qui se développe sur des notes grillées, est légèrement asséchante.
Revu un peu plus tard, il paraît nettement plus mûr, sur les fruits rouges, mais aussi avec boisé vanillé très (trop) affirmé.
Que ce soit en version "immédiate" ou aérée, peu de plaisir en l'état, en ce qui me concerne.
Assez Bien -
Alter Ego 2003
La robe est assez évoluée, trouble, le contraste est saisissant avec le 2007.
Le nez, assez complexe, porte sur la ronce, le sous-bois, le champignon frais, les fruits rouges compotés, le pruneau (plus léger).
La bouche semble assez évoluée, très mûre mais qui sait rester fraîche. La longueur est très correcte, avec une finale épicée, marquée par le poivre.
Le vin manque toutefois un peu de structure, avec une bouche un peu chahutée, brouillonne. Agréable tout de même, un peu alangui.
Assez bien + / Bien -
Palmer 2006
Robe pourpre, nettement plus profonde.
Le nez nous amène sur le pain grillé, un peu de vanille (impression de boisé assez présent, donc), les fruits noirs très mûrs, des épices douces à l'aération.
L'attaque est un peu agressive, avec des tannins particulièrement présents, le tout se resserre un peu en milieu de bouche. Une bouche puissante, sérieuse, un vin qui n'est pas là pour déconner.
Sans doute du potentiel, mais tout cela demande à se fondre, le vin offre un plaisir mesuré dans cette phase qui me semble un peu ingrate.
Assez bien + / Bien -, probablement mieux plus tard.
Palmer 2003
Robe dense, légèrement évoluée (beaucoup moins que l'Alter Ego 2003, cela dit), profonde.
Nez grillé / torréfié, plus réservé que les vins précédents, un peu monolithique, qui semble un peu fermé de prime abord. Il s'ouvre un peu à l'aération, dévoilant des notes plus fruitées (cerise noire), un peu de pruneau, quelques rares notes épicées.
La bouche révèle un vin assez structuré, aux tannins impeccables, une très belle longueur avec une finale où s'expriment un fruité très mûr, un côté poivré, et beaucoup de fraîcheur.
Chouette. Pas encore prêt sans doute, mais très convaincant.
Bien+ / Très Bien.
Palmer 2001
La robe est cette fois ci plutôt jeune, grenat soutenue, assez trouble, tuile à peine sur le disque.
Le nez contraste fortement avec les vins précédents, très frais, sur le menthol, l'eucalyptus, le tabac. Les épices sont également très présentes (girofle, poivre), le fruit plus en retrait.
La bouche est un modèle de douceur, les tannins la définition même du soyeux. Un vin ample, qui offre une bouche déliée, tout en élégance, avec plus de fruit en bouche que ce qu'annonçait le nez, et une finale très longue où apparaissent des notes de réglisse.
Très beau vin, qui semble à point. Je reste charmé par le soyeux de ce vin, d'une douceur enthousiasmante.
Très bien.
Palmer 1995
Robe à peine plus évoluée que 2001, là encore un peu trouble, profonde.
Le nez est plus évolué et plus complexe, sur le sous-bois, le tabac, les fruits noirs très mûrs (mûre), les épices encore (muscade?). Il évolue sur un registre très différent du 2001 : plus expressif, plus de fruit, plus "chaud", un peu sur le fruit compoté.
La bouche est plus massive que sur le 2001, avec des tannins plus présents, pas encore tout à fait fondus (en comparaison avec le soyeux du 2001 en tout cas).
Un peu moins tendu et frais aussi que ce 2001, la bouche est plus jeune mais - pour l'instant au moins - moins harmonieuse, avec une finale qui s'étire sur des notes grillées. Très beau vin malgré tout.
Bien+ / très bien.
Difficile de dégager une impression générale : elle est évidemment plutôt positive en terme de qualité absolue, mais au-delà, la conclusion est surtout que ces millésimes se présentent pour moi de manière très différente aujourd'hui, tant pour ce qui est de l'aromatique que pour leur structure, ce qui est toujours assez étonnant. En terme de préférence, le 2001 emporte pour moi la palme du plaisir offert aujourd'hui.
Mathieu