Perso, je pense que 2012 est à point.

Château Haut-Marbuzet, Saint Estèphe, 1986

Je me décide à déguster le dernier exemplaire de la caisse, le repas s'y prêtant.
Ouvert 5h avant le dîner hier, niveau bas goulot, le bouchon est complètement imbibé mais vient facilement.
Un peu de vin prélevé pour voir ce que ça donne ; un nez métallique, ferrugineux, et une bouche fluette. Madame grimace. On le laisse respirer (et on ouvre une bouteille de secours, on sait jamais...)

Au moment du repas :

La robe est évoluée, soutenue mais assez limpide
Le nez est joli, le tabac domine, un peu d'encens, le sous-bois est très discret et les arômes semblent reposer sur une subtile assise fruitée un peu cuite.
La bouche n'est plus fluette, mais joue dans le registre de la finesse, dans un toucher un peu caressant, c'est sapide sans être immensément long mais le vin offre un ensemble harmonieux et délicat.
Les amis, qui n'ont jamais bu un vin de cet âge, apprécient ce joli vin. Madame trouve qu'il a bien changé depuis l'ouverture.

L'accord est diabolique avec un gigot d'agneau rôti (miam !) aux aulx confits (re-miam !) et des primeurs de Noirmoutier cuite en cocotte (re-re-miam!)

Ce midi, le vin a encore gagné en intensité et surtout en longueur, tout en restant d'une agréable délicatesse. Comme il reste du plat de la veille, c'est re-re-re-miam!
A noter qu'il est mieux mis en valeur dans le Zwiesel First Cabernet que dans l'Italesse Sparkle.

Au total, de très chouettes moments passés avec cette bouteille, une bonne parties de ses frangines, et ce Château de façon plus générale.

Intéressante dégustation quand on se souvient du monstre tannique qu'était ce vin en jeunesse !

Je ne peux témoigner de ça, Michel. Les 12 bouteilles issues de la caisse ont toutes été bues entre 2013 et maintenant. Je n'ai pas le souvenir d'un exemplaire avec des tanins présents/non fondus. Ils m'ont toujours paru intégrés dans la matière, que je n'ai jamais trouvé monstrueuse.

Bravo, Sébastien, avoir 12 bouteilles et attendre 27 ans pour boire la première, c'est un tour de force !
Et c'est effectivement ce qu'il fallait faire car je suis d'accord avec Michel : de façon générale les Bordeaux 1986 ont été très longs à se fondre tellement leurs tanins étaient puissants en jeunesse.
J'avais acheté, entre autres, des La Lagune 1986 pour la naissance de ma fille et cela est longtemps resté austère.

Jean-Loup

Le tour de force n'est pas de mon fait, Jean-Loup! Ma compagne et moi sommes de 86. Son père, plutôt passionné par la chose qui nous rassemble ici, tout comme toi, a acheté des bouteilles "millésimes de naissance" et nous les a offert en 2013. Ce n'était donc pas bien compliqué pour nous de patienter...

Fredimen écrit: Perso, je pense que 2012 est à point.

Un GCC du Medoc 2012 à point ca n existe pas je pense.

Cordialement,

Jo

J'en ai 3 en cave, ce soir j'hésite avec un NSG VV 2014 des frères Chevillon, mais je tente le bordeaux:

Le bouchon est nickel, à peine imbibé sur le disque.
Le nez est peu causant, fruits noirs pointe herbacée.
La bouche est assez massive, avec des tanins qui structurent bien le vin, sans être prédominant. La matière est bien présente mais le vin se termine sur des notes de poivrons verts avec une légère astringence qui n'est pas du tout à mon goût..... J'ai connu meilleurs millésimes chez ce domaine.

Finalement, Haut Marbuzet est le seul bordeaux que j'achète, mais j'aurais du ouvrir le NSG....

vine.jo écrit:

Fredimen écrit: Perso, je pense que 2012 est à point.

Un GCC du Medoc 2012 à point ca n existe pas je pense.

Cordialement,

Jo

Ça tombe bien, Haut Marbuzet n'est pas classé !!!

Dégusté ici lors d'une session Lorraine en cours...

Haut Marbuzet 2005
Un infanticide !!!!!!
Si le vin est doté du caractère enjôleur et presque tapageur du cru (tout de même la signature d'Henri Duboscq à qui on peut reprocher un manque de typicité vu l'homogénéité de ses vins dans tous les millésimes), le nez se déroule sur des notes typiques assez similaires au Lafon Rochet avec néanmoins bien plus de pep's. La bouche aussi apporte des notes de graphite, de boisé toasté et d'épices. MAIS l'ensemble est encore porté par une acidité très importante et des tannins rugueux. La structure est massive et imposante et il faut attendre. 15.5/20 car çà reste tout de même très consensuel.

Alex

Replacer tous tes CRs de ton séjour vosgien dans les fils des domaines jusqu'à 3h du mat, chapeau Alex !

Jean-Loup

Je dors pas beaucoup

merci Alex pour tous ces efforts !

Bu chez le Président Galinsky

Château Haut-Marbuzet, Saint-Estèphe, 1999



Robe bordeaux avec de l'évolution.
Nez puissant et masculin, sur l'encre, les fruits noirs, un net côté champignonné.
Bouche dense et ample de corps après les pinots, bien construite mais avec une présence tannique et une mâche importante.
Finale un peu trop marquée par ces goûts douteux, sur le champignon de Paris.
Pas trop fan.

il fût un temps ou dans ce chateau les millésimes avaient la même "consistance", mais j'ai toujours trouvé ce millésime (99) en deça, tout comme 2000 d'ailleurs
par contre mets une pièce sur 98 et 2001 si tu en trouves

Château Haut-Marbuzet - Saint-Estèphe 2005 :

Carafé 2 heures avant.
Robe rubis profonde mais pas opaque.
Nez vif d'orange sanguine, de tabac, de praline. Cerise croquante et fruits noirs
Bouche à l'attaque vive, un peu acide. Les tannins apparaissent un peu rêches et donnent l'image d'un vin un peu rustre.
A l'aération, nez un peu vulgaire et piquant de viande crue, d'airelles. Les tannins demeurent grossiers et la bouche finit sur une finale presque sucrayeuse. Belle longueur tout de même.
Au final, un vin qui apparaît jeune, croquant mais assez rustique par rapport à ce que l'on pourrait en attendre.
Pas vraiment ma cam'.

Cordialement,

Hervé

Je goute avec grand plaisir un vieil ami de ma cave, Haut-Marbuzet 1985, dont il me reste un dernier exemplaire sur une caisse achetée il y a 20 ans aux enchères.



Toujours de bonne tenue, il n’a jamais démérité depuis, mais je ne l’ai pas gouté depuis des années.

La robe un peu marquée par son âge, le vin est encore rouge brique mais très opaque.

Le nez reste encore expressif, et si nous sommes bien dans le tertiaire par contre subsistent encore quelques effluves florales, épicées du meilleur aloi.

Le bouche est tonique, avec des tanins bien fondus mais présents. La rondeur générale, l’équilibre est assez remarquable pour un cru non classé il faut le dire. En fait c’est plutôt 1855 qui souffrirait à l’aveugle !!

Très belle finale, complexe, boucanée, changeante.

Une nouvelle fois, très grosse démonstration de Haut-Marbuzet de sa capacité de bonification au vieillissement, dont certains doutent régulièrement. Ce 1985 est au niveau des meilleurs crus classés du Medoc, yes je l’affirme.

YR

yr écrit: [...]l’équilibre est assez remarquable pour un cru non classé il faut le dire. En fait c’est plutôt 1855 qui souffrirait à l’aveugle !!

[...]Ce 1985 est au niveau des meilleurs crus classés du Medoc, yes je l’affirme.

YR

Je partage ton analyse et serais 4ème dans le classement revisité de 2017!

T’avais fait un travail de mutant sur la revisite des classés de bordeaux en 1855.
Tu pourrais remettre le lien plz ?
Je relirai bien tout ça...

Alex

Alex écrit: T’avais fait un travail de mutant sur la revisite des classés de bordeaux en 1855.
Tu pourrais remettre le lien plz ?
Je relirai bien tout ça...

Alex

www.lapassionduvin.c...

Chateau Haut-Marbuzet - Saint-Estèphe - 1998:
^13vol%
Rouge grenat. Cassis au nez, aux arômes terreux (champignons, poussière de maison), genièvre, menthol et cuir. Intense, clair et distingué. A l'air, des épices douces (anis étoilé, réglisse, girofle), des cigares et un peu de fumée sont ajoutés. Polyvalent et harmonieux.

L'acidité est plutôt fine, avec de la fraîcheur. Corps moyen, sec, sans impression de sucrosité. Des tanins présents et mûrs rendent le vin ferme, intense et dense; un corset serré. Fruits frais à peine mûrs (cassis, griotte) ont quelque chose d'aristocratique. Épices distinctes (poivre, cardamome) et notes éthérées rafraîchissantes avec du cèdre. Des arômes subtils et foncés de torréfaction (cendre, pain grillé et café), complétant agréablement le fruit. Avec l'air les tanins deviennent plus présents, très adhérents, piquants. L'extrait gagne en volume, apporte un élément doux et un noyau légèrement sucré au fruit. Alors la bouteille est malheureusement déjà vide ...
Très complexe, profond, clair, précis et équilibré. Agréablement exigeant et présent. Très long et intense

Excellent



Je l'ai mis dans le verre dès que je l'ai ouvert. Ensuite, il s'est développé formidable et avait probablement encore un bon développement devant lui, mais il a été bu en une demi-heure. Pour certaines personnes, les tanins sont peut-être encore un peu trop présents et exigeants - moi, j'aime ça.

Cheers -- Ion

en voilà n message qui me fait plaisir au plus haut point, et pourtant sur le bordelais en général je suis assez critique !
un certain BOB disait que haut-marbuzet était à boire jeune... bon 22 ans ça commence à plus être trop jeune... mais là ou j'veux en v'nir est que j'ai failli casser la gu.. le à la même que toi ce soir (j'ai aussi 96) donc je crois qu'au lieu d'aller dans la cave extérieure de vieillissement, elle va rester dans la cave de service et foutre la paix à mes 2009... et 2015 !
merci, grand merci pour ce retour ! qui m'évite de faire une erreur monumentale !

Châateau Haut-Marbuzet 1996 saint-estèphe
ouvert sur un morceau nommé "zombie ritual" du groupe death, donc ça remue en même temps que je débouche !

première grosse surprise, le bouchon, même pas imbibé sur un centimètre, pratiquement comme neuf, confirmé par le niveau, qui, même en cave électrique donc à 9 degrés, est à moins d'un centimètre du bouchon...

le premier nez est surprenant de jeunesse, avec un premier aspect de bois précieux, mais aussi et surtout de roses, de pivoine, de fruits rouges et noirs (!) de grenadine, d'écorce d'orange, très très beau !

ensuite le poivre noir moulu vient s'additionner à la liste, les fruits se faisant plus précis un soupçon de cassis, puis la framboise ++ puis ces notes de rose ancienne puis de fraise des bois qui n'en finissent plus de me hanter à chaque fois que je retire le pif du verre..

sur la première bouche, certes encore un peu fraiche, le vin n'attaque pas sur un acidité à déchausser les dents comme je l'aurais pensé, dû à la température j'entends, mais étonnament souple et accessible, les tanins étant certes bien présent mais s'exprimant avec une petite amertume de type peau d'orange mais surtout sur la largeur ce qui sied bien au style dont je me rapelais de la maison que je connais bien...

attaque soyeuse qui voit le vin gagner en largeur, qui prend de plus en plus de place dans la bouche pour terminer sphérique et jouissif, pardon salivant à souhaits, qui incite à se bourrer la gueule, euh.. se resservir bien plus que la raison l'autoriserait, on n'a qu'une vie et je dors sur place donc... allez la rincette jacquot !

il est vraiment difficile d'imaginer que ce vin a 24 ans, rien qu'en voyant le fruit et la finesse (pourtant pas franchement la réputation du terroir de saint-estèphe plus réputé lourds) une caricature qui saute en même temps que le bouchon !

je pense que le terme vin de méditation lui convient à merveille, on regarde le verre, puis l'étiquette, je me remémore les visites sur place, le goüter sur fûts du grandissime 2009, les divers millésimes dégustés pour de très rares déceptions, et là je me dis : pourquoi y mettre plus cher...

je me rappelle alors un gastronome connu qui disait "haut-marbuzet est ma bible, ma bouteille de chevet" et j'avoue être assez d'accord...

les bonnes nouvelles s'enchainent, malgré les obstacles, puisque je commence un nouveau taff lundi chez un transporteur ou je rêve d'aller depuis des années, ça plus les derniers bordeaux ouverts absolument bien au-delà de mes espérances, qualitativement parlant, si vous vous faites chier en buvant du bordeaux, viendez à la casa, viendez trinquer, même si convaincus vous n'êtes pas, un bon moment vous passerez

le vin devient complexe et sacrément profond au réchauffement dans le verre, vous m'excuserez, je n'ai plus envie d'écrire, mais de savourer l'instant présent, si rare, si bon, quand je pense que parker a dézingué ce vin, je me dis que bob avait le pif coronavirussé ce jour là...

belle longueur épicée, poivrée, avec un léger retour crayeux (sensation) mais pas du tout caramélisée, j'adore, un vins sensationnel

excellent !

Une petite pensée pour le regretté Chuck au passage!

je suis en train de finir ce flacon, force est de constater qu'il tient bien le bougre !
24 heures après ouverture et pas refermé, à température ambiante avant de reprendre celle de mon corps
l'attaque se fait sur des amers nobles, en milieu de bouche les tanins sont toujours amples, peut-être un poil moins sphérique de la veille et la fin de bouche est peut-être un peu plus "graveleuse" ce qui n'est pas un défaut (j'aurais dit crayeuse pour vous donner une idée)
bref toujours aussi bon et dangereux pour la descente du gosier, car l'envie d'y revenir est toujours aussi intense
pas mal pour un vin censé être mort aux dires de certains "grands" dégustateurs

FGSUPERFRED écrivait : "pas mal pour un vin censé être mort aux dires de certains "grands" dégustateurs"

Ah non, certainement pas. Ce 96 est splendide déjà depuis une bonne dizaine d'années, même s'il me semble avoir perdu de la vivacité.
Je le trouve à boire actuellement.
Peut-être sur son plateau de maturité ?

FGSUPERFRED écrivait : "pas mal pour un vin censé être mort aux dires de certains "grands" dégustateurs"

C'est qui ces fameux grands dégustateurs ? A ma connaissance, sauf exception, 1996 a donné des médoc durs et acides qui commencent à peine à s'ouvrir.

Château Haut Marbuzet Saint Estephe 2009.

Un Bordeaux, pas bu depuis longtemps, si très rapidement un Peyrabon 2009 avec les potes golfeurs que j'avais bien apprécié. Intrigué par les commentaires moyens sur ce Haut Marbuzet je décide d'en ouvrir une.

La robe est légèrement évoluée, fragrance orangées au bord du disque.
Au nez ce vin a eu besoin d'une bonne aération, un carafage n'aurait pas été superflu, celui-ci délivre des notes de cassis frais, un peu de menthol et un fond de café.
La bouche présente une belle structure, mais aucune rudesse ou sécheresse toujours sur le cassis avec une belle acidité qui étire le vin, jeune certes, peu complexe pour les puristes bordelais, des tanins fins, mais mûrs, pas de notes de pruneau ou de fruits en surmaturité, je le trouve très avenant et délicieux et pour ceux qui veulent attendre il en a sous la pédale.
TB/EXC à l'instant T pour cette bouteille.

Stephane

vin que j'ai gouté en fûts au chateau, et plus qu'apprécié
j'en ai racheté par la suite, un des domaines qui m'a le moins souvent déçu et de loin...

2009 quand la bouteille est belle c'est superbe chez Haut marbuzet. Comme tu l'as décrit, pleine, juteuse, fruitée profonde et pleine de fraîcheur avec une belle acidité.
C'était le vin acheté en quantité par mon beau frère pour fêter moult événements lié à son fils né cette année là.
J'ai déjà dû en boire plus d'une grosse dizaine, et seul gros hic : parfois alors que les bouteilles ont toutes été idéalement conservées dans une cave en pleine terre fraîche et humide dans les Vosges et proviennent de la même caisse, certaines (au moins 3 + 1 Mag) ont viré irrémédiablement pruneaux et sont alcooleuses et pataudes...

Un peu flippant quand même

Alex