Je ne connais bien que 3 millésimes de ce 1er G.C.C. B de Saint Emilion:
82, 88 90.
Ils m'ont donné envie de les avoir en cave.
Il m'en reste 2 ce soir, 82 et 88.

Ils m'offrent une image de Belair qui est peut-être fausse: pour moi, c'est un vin qu'il faut découvrir, aller chercher dans le verre.
Il est distingué mais réservé...Il n'a pas le caractère explosif et flatteur de certains voisins.

Pascal Delbeck a produit les années que j'ai pu boire.
- le 82 est à  la fois fin et concentré, séduisant au nez et doté de tannins bien présents sans être durs.
- le 88 est austère mais il me semble une réussite pour l'année à  St. Emilion. Dans celle-ci, je n'ai mis en cave, à  part Belair, que Canon, Larmande et Clos des Jacobins.
- le 90 est réservé, mais il a du charme, celui d'une élégance classique.

Que pensez-vous de ce cru?
Merci pour vos commentaires,
Thierry

Je viens de découvrir en remontant dans les anciens messages qu'Alain avait ouvert cette rubrique au début du site:

"Auteur: Winemega - Alain (pop-ls-1-1-dialup-136.freesurf.ch)
Date: 31-10-2002 23:33

Ouvert ce soir, car je suis d'humeur festive, un Belair 1995 - premier grand cru St Emilion.

La robe est lumineuse, d'un beau rubis profond. Le nez dégage des senteurs de vanille et de fruit rouge très mûr. En évoluant une heure plus tard en terminant la bouteille, la vanille s'est estompée pour laisser place à  des impressions de tabac blond et de réglisse. En bouche, les tannins sont assez doux, bien balancés par du fruit très élégant. Légère amertume en fin de bouche... Longue finale (20 - 30 sec).

En résumé, un beau vin délié et sans aspérité, agréable dès maintenant. Note autour de 88/100.

Pour l'instant, il me semble que les 1995 sont de beaux vins, mais dont la texture n'a pas tout à  fait la puissance des 1996. Il me semble revivre avec dix ans de retard les caractéristiques générales des 1985 et des 1986! Sans porter de jugement définitif, il me semble que les 1995 se boiront bien avant les 96.

Votre avis?

Alain"

Avec toutes mes excuses pour ce doublon.
Cordialement,
Thierry

Je crois savoir que Bélair appartient aux memes proprio. qu'Ausone. Si non corrigez-moi.

Michel,

Cela ne me semble plus vrai.
Belair appartient à  Mme Dubois-Challon qui ETAIT copropriétaire d'Ausone...
Ausone est la propriété des Vauthier qui ont pu racheter les parts de Mme Dubois-Challon dans des conditions conflictuelles en 97: elle voulait vendre à  F. Pinault.

Cordialement,
Thierry

Extrait du compte rendu de Didiert,
déposé dans "dégustation":

1996 St Emilion 1er Grand Cru B Belair (6/10 11/01/03)
Robe rouge plutôt claire.
Nez agréable de cassis, sous bois et tabac.
En bouche c'est la déception. L'attaque est trop vice pour moi avec un niveau d'acidité auquel je ne m'attends pas pour ce type de vin. Petit à  petit une astringence pas franchement agréable prend le pas. C'est maigre en bouche dommage le nez était plutôt pas mal.

Château Belair 1983

Débouché avec Cote de veau Mémène et petits légumes nouveaux confits

Déjà  niveau exceptionnel pour son âge puisqu'il affleure le bouchon. Encourageant.
Robe rouge plutôt sombre sans trace d'évolution marquée (au vue de ses 20 ans) mais assez terne et un peu trouble.
Nez austère de champignons laissant à  peine deviner des notes de terre mouillée et de sous bois. Pas de trace de fruit marquante à  l'horizon. Un nez de mauvaise augure.
En bouche... ben c'est le nez en liquide. Maigre et acide, infusion de champignons, trace fluette de fruits rouges, mais vraiment rien d'exhaltant. Finale courte asséchante, sur ces maudites notes de champignons entêtantes.
Déception plus qu'abrupte et un peu inattendue au vue de la réputation plus que flatteuse que lui fait parker. (désolé fallait bien que j'y fasse référence).

De rage Hermitage 95 de Vidal Fleury arraché aux casiers.
Et alors là ...

Après un Clos Floridène blanc 99, toujours agréable,
j'ai ouvert ce soir:
Belair 1988

Il y a longtemps que je n'ai pas bu ce 1er GCC B.

Cette fois, le nez est puissant, complexe. Il associe la cerise et la prune à  des notes élégantes de cèdre et de havane. L'agitation modifie les impressions: sortent alors des notes végétales de feuilles de cassis qui se mélangent au reste des arômes. Elles font penser à  l'année.
La bouche est moins plaisante que le nez: sa principale qualité est son caractère aromatique qui livre du cèdre, du havane et des touches fruitées et végétales (céleri) de l'attaque à  la finale... Les autres impressions: vin un peu maigre et acide, avec des tannins à  "gros grains" évoquant une sensation de boisé dominant.
La finale est inférieure à  30 secondes.

En résumé: une rencontre décevante avec ce Belair 88, alors que j'avais eu, cette semaine, beaucoup de plaisir avec un Clos des Jacobins 88, "modeste" GCC....

Cordialement,
Thierry

Je reviens sur Belair 1988.

J'ai bu pas mal de bouteilles chez ma fille, cet après-midi et ce soir.
Sa petite cave n'est pas mauvaise, elle est issue de la mienne...

Parmi ces vins, Beaune blanc Clos des Mouches 99, Nairac 86, Clos du Bourg sec 93 Huet, Sizeranne 96 et 94, Les Clos 98 J.M. Brocard, Vinnea Jermann 98, j'en retiens un, le Belair 1988.

Ce Belair m'a semblé métamorphosé depuis notre dernière rencontre.
Le nez est élégant et complexe: cerise, noyau de cerise, cuir, muscade, cèdre, havane...
La bouche est très aromatique. On y retrouve la complexité du nez avec des touches de sel de céleri. Elle est cette fois équilibrée: elle a gagné en rondeur, l'acidité ne domine plus. Elle semble être sortie d'une jeunesse un peu verte pour passer à  un âge adulte plus "convenable".

Ce vin devient bon, voire très bon...

cordialement,
Thierry

Belair 1989 hier soir,

après Pichon-Lalande 90

C'est le style de Saint-Emilion que j'aime
Le bois ne domine pas...

Des fruits (cerise et prune) se mélangent à des touches de cuir et d'épices, la bouche est concentrée, les tannins et l'acidité se complètent et donnent un vin plein, ferme et long...

cordialement,
Thierry

Thierry, un nouveau point commun : Belair est sans doute un de mes 3 St Emilion "abordables" préféré. Evidemment quand j'aurai gagné au Loto je boirai Ausone tous les jours . J'aime bien aussi Beauséjour Duffeau-Lagarosse et Soutard.

Cordialement

Philippe qui revient ce dimanche soir de vacances proches de Chateauneuf, Rasteau, Cairanne et compagnie...

BARRET Philippe a écrit:

---

. J'aime bien aussi
> Beauséjour Duffeau-Lagarosse ....le 2005 ( soirée primeurs ) dégusté Vendredi est remarquable : c'est un vin avec un style bien particulier ....je dirais" sans artifices"....mais , il va falloir être patient ! Pour Ausone , il faudra malheureusement casser la tirelire ..je mise sur 400 e ht et plus la bouteille ....

Je voudrais ouvrir une discussion sur ce qui m'apparait comme une des plus grosses "arnaques" de bordeaux : Chateau Belair 1ier grand cru classé "B" de St Emilion.

Dégusté en septembre 1998, le 1993 ne m'avait guère impressionné : densité de bouche moyenne longueur...inexistante, bref un vin pas très digne de son classement. Etait-ce du à l'effet millésime?? Le Ducru de la même année et ouverte le même soir m'avait beaucoup plus régalé mais passons

Sort alors le numéro de septembre 1998 de la RVF consacré aux Bordeaux 95 et 96. Grande surprise : Belair 1995 est élu vin le plus complexe (4 étoiles et demi), il s'agissait d'un des 8 coup de coeur du comité de dégustation (lesquels constituaient "le meilleur du cahier de septembre"). J'hésite : j'achète ou pas?? Allez je me lance et j'achète en prévision d'une apogée à partir de 2006...

Début de l'année passée, commentaire de la RVF dans le numéro de mars en prévison du futur classement et là miracle : le vin n'obtient plus que 2 etoiles et demi pour un vin fluide et sans grande longueur... Je remonte illico de ma cave une bouteille et je la déguste : le jugement est sans appel et confirme l'expertise de la RVF, bref un vin presque bon à jeter à l'évier mais bon... il parait qu'il s'agit du style classique de St Emilion... et que les vins de Mr Delbeck sont souvent incompris (ben oui c'est le consommateur qui n'y connait rien, tout le monde sait ça voyons!!). Ce que moi j'ai surtout compris, c'est que je me suis bien fait avoir par un type qui produit des vins dilués en profitant de sont titre de 1ier et en se foutant royalement du client lambda.. (la preuve ils sont reconduits dans le classement, à mon avis ils n'ont pas besoin de la qualité de leur vin pour maintenir leur classement... magouilles magouilles...)

Je n'en suis pas resté là, j'ai écrit un petit mail à la RVF pour leur rappeler leur commentaire de 98 et à ma grande surprise mon courrier a été publié et la RVF a reconnu avoir surestimé le 95 (c'est rare qu'elle admettre s'etre trompée...)

Deux dernières petites remarques :
1) le chateau n'a pas daigné me répondre quand je leur ai fait part de mes commentaires sur le 95 (et oui je ne suis ni américain ni japonais)
2) en primeur 2005, le vin est parait-il fabuleux, et devrait faire taire tous les sceptiques ...toujours selon la RVF !!! He bien moi désolé je ne me tais pas et deux expériences avec Belair m'ont suffit, qu'ils refourgent leur daube à d'autres pigeons...

vinicalement votre
Fx

fx,

Il faut faire attention à ce qu'on écrit...
Quand je lis "arnaque", "vin pas très digne de son classement", "un type qui produit des vins dilués en profitant de sont titre de 1ier et en se foutant royalement du client lambda" ou "magouilles", il faudrait peut-être d'abord se forger une opinion basée sur la dégustation d'un panel un peu plus large de bouteilles. 2 bouteilles, un 1993 et un 1995, cela me semble un peu court pour avoir une opinion aussi tranchée et définitive sur la production de ce château...
On peut tout à fait faire part de ses déceptions sans jeter l'opprobre sur toute la production de ce Château (que je n'ai pour ma part que très rarement croisé dans mes dégustations).

Luc

Lors d'une soirée LPV en octobre dernier, j'avais amené un Belair 95: il était loin de ressembler à ce que vous décrivez. C'était un vin en dentelles, d'une finesse et d'une élégance rares en Saint-Emilion. Il avait été plutôt bien noté par la plupart des dégustateurs (entre 15 et 16,5). Je ne sais pas si vos l'aviez carafé: cela lui avait fait un bien énorme (il avait gagné en texture et en compexité aromatique).

Eric

fx,

Vos propos sont, comme le souligne justement Luc, à la limite de la diffamation. Voilà pour le côté "administratif" des choses.

Côté vin, vous avez parfaitement le droit de ne pas aimer la production de Château Bélair. Il est vrai que, pour apprécier ce type de vin qui est très loin des attrape-gogos dont sont truffées bon nombre d'AOC, il faut une certaine éducation du goût dont vous semblez totalement dépourvu.

Philippe

Philippe,

Je ne suis pas certain non plus qu'affirmer que si on n'aime pas Belair c'est qu'on est dépourvu d'éducation du goût fasse preuve d'une très grande ouverture d'esprit... A vrai dire, ton message me semble au moins aussi limite que celui de fx.

Luc

J'ai eu deux expériences contrastées avec Belair. J'étais allé en 2004 au chateau et on m'avait fait boire le 1994 et le 1998 ou 1997 et j'avais trouvé ca relativement insipide. Creux en bouche, sans grande longueur. L'équipe insistait sur le fait que c'était fin, mais je trouvais franchement que c'était vraiment un peu juste pour un premier cru classé.
J'y suis retourné en 2005, et là j'ai eu une bien meilleure impression avec le 2004. Saint Emilion très fin, assez fruité, bien équilibré, sans une montagne de tannins et surtout sans ces affreux boisés baroques, vanillés, ses arômes de grillé qui parfois prennent le dessus et essayent de masquer les défauts des vins de basse noblesse.
C'était un vrai vin de plaisir, de ceux qu'on boit avec enthousiasme à table.
Par ailleurs le prix du vin reste abordable pour un premier cru classé !
Je pense que je rachèterai de ce vin à l'avenir, même si ce n'est pas le plus génial que j'ai bu.

Club toulousain In Vino Veritas
Le millésime 90 à Bordeaux - 12/11/01
Synthèse des commentaires de dégustation : Pierre Citerne.

Saint-Emilion : Château Belair 1990 :
DS : 15 vers 14,5 - LG : 15 - PP : 15 - PC : 15,5 - Prix : 420F
- Grenat translucide brillant mais assez léger.
- Moyennement intense et marqué par le cabernet (cassis, poivron), le nez livre des notes minérales, du grillé, de la résine.
- Bouche structurée, qui ne semble ni très mûre, ni exubérante ; un ensemble cohérent, droit, mais assez mince.

Château Belair St-Emilion Premier Grand Cru Classé 1953
PC14,5 - DS14 - PP14 - LG14 - RT17 - EF15 - GL15 - VM15,5.
- Robe nettement évoluée.
- Arômes tertiaires : poivre, viandox, champignon, thé fumé, tabac.
- La bouche n'est pas dénuée de finesse mais reste simple et finit sèche. On prend peu de risques en affirmant qu'il aurait dû être bu plus tôt.

Désolé, Luc, mais je persiste et signe sur mon propos "éducation du goût".

Pour apprécier des vins fins et délicats il faut en général plus d'expérience que pour percevoir des sensations dans des vins qui vous en mettent plein la gueule. Je ne trouve pas ça limite du tout, c'est juste du bon sens tiré d'une longue expérience de la dégustation.

Je conçois parfaitement qu'on avoue ne pas avoir assez d'expérience pour percevoir de la finesse dans un vin. Cela n'a rien de dégradant. Je ne conçois par contre pas pas qu'on le dise de la façon dont l'a formulé fx…

Philippe

J'ai lu récemment que Delbeck était remplacé par Berrouet (Petrus) aux commandes de ce cru. Quelqu'un a-t-il d'autres infos?

Bonsoir,
Depuis le décés de Mme Dubois Chalon, Pascal Delbecq est devenu le propriétaire de Belair et aussi de Tour du Pas Saint Georges.
Ayant goûté les vins de ce Monsieur dans plusieurs millésimes et sur les deux châteaux (tout récemment tour du pas 85 86 87 88 90 95 200 2001) je ne comprends pas certains propos agressifs à son égard.
J'aime beaucoup le respect du terroir et la finesse de ces vins
Lucas

Philippe,

Si sur un seul message d'un nouvel intervenant, que tu ne connais donc forcément pas, tu es capable de juger avec autant de certitudes de son niveau d'éducation au goût, je te tire mon chapeau...

Luc

Luc,

Tu ne comprends donc rien Si cet intervenant n'a pa saisi la finesse intrésèque de Belair, c'est qu'il y a une carence flagrante au niveau de son éducation au goût

Eric,

qui apprécie Belair (et qui donc a beaucoup de goût )

J'avais bien compris cela Eric, c'est justement ce qui me gêne, cette sorte de dictature du bon goût que certains voudraient nous imposer...

Luc

Luc, je pense que tu a un côté "imperméabale" .

Il me paraît évident que je mets en rapport le mauvais goût "évident" de la forme du message de fx avec, par déduction, le mauvais goût "supposé" (mais probable ) de sa façon de percevoir le vin.

Quand on n'arrive pas à ressentir la finesse et l'élégance d'un vin, on ferme sa gueule ou on démissionne. (Jean-Pierre Chevènement, croisé l'an dernier à une verticale de Belair )

Philippe

Imperméabale ?

Juste une petite citation d'un auteur connu, très certainement lui aussi de mauvais goût, à propos du nouveau classement de Saint-Emilion: "En revanche, pour les crus classés B, la commission a fait preuve d'une curieuse indulgence envers l'irrégularité de qualité d'au moins trois crus - Belair, Magdelaine et Gaffelière - dans les dix dernier millésimes..." (Michel Bettane, Tast n°25)

Luc

Michel Bettane a son avis. Il est respectable. Nous sommes nombreux à la revue Le Rouge & Le Blanc à avoir dégusté pas mal de millésimes de Belair que nous avons en général beaucoup appréciés. Et s'il fallait déclasser des domaines à Saint-Emilion, ce n'est certainement pas à Belair que nous penserions en premier ! Et j'ose dire que notre avis vaut bien le sien (même si Michel B. est encore actionnaire de la SARL qui édite le R&B ).

Philippe (B. aussi)

Je ne dis pas le contraire et je ne prends pas position sur la qualité de Belair que je connais bien trop mal.
Je constate simplement que les avis à son sujet divergent, et qu'il me parait bien trop court (et pour tout dire présomptueux) de mettre en avant l'éducation au goût pour expliquer ces divergences.

Luc

Il me semble évident que Belair a fait des choix marginaux, notemment dans l'utilisation des fûts, qui ne sont évidemment pas liés à une volonté de faire de mauvais vin, mais à leurs convictions et goûts personnels, qui tendent au traditionnel strict et à l'absence de masques.
De fait, des choix de ce type sont faits pour charmer une clientelle donnée et non tout le monde. Le classement est-il censé donner une image d'un consensus global, ou de la dictature du plus grand nombre? Vaste question à laquelle je ne prétends pas répondre.

Mais il me semble difficile d'affirmer que ce vin est le meilleur ou qu'il est nul, on sait en tous les cas qu'il est sérieux, qu'il plaît énormément à certains palais et beaucoup moins à d'autres.

En attendant de vous dire ce que je pense du vin lui même un de ces jours

Je viens de retrouver l'article dans le Wine Spectator, Bel-Air devient plus ou moins un cru de l'écurie Moueix, fini le moisi place au grand vin dixit le journaliste (en exagérant un poil)!!!!