Pourquoi pas ? Eternel débat... J'ai bien dit que j'avais hésité, c'est donc bien que je ne suis sûr de rien.
Je constate que le vin était meilleur le soir, après une demi-journée en carafe, plus expressif, plus ouvert, plus complexe, c'est tout.
Et la vérité pour ce vin ci, s'il en est une, ou plutôt pour cette bouteille ci, ne sera pas la vérité pour ce vin là ou pour cette bouteille là, du même vin du même millésime... Alors ...

Gérard

Château Saint Saturnin 1970
Cette bouteille m a été offerte en échange de services rendus et année de ma naissance
Bouteille ouverte et dégustée en 2 étapes. Après ouverture et le soir même rebouchée avec bouchon vide air.



Première étape
Robe rouge brique tirant franchement vers l orange sur le disque.
Premier nez très légèrement bouchonné (ma première bouteille, il fallait bien que ça arrive un jour:X) malgré cela on peut sentir de belles effluves de champignons fraichement coupés, liqueur de fruits rouges avec une prédominance sur la framboise et une touche d épices.
Bouche de la même teneur, un petit gout de bouchon se retrouve; toutefois sans plomber le vin. Je sens qu il y a une chance d amélioration je décide de reboucher a vide d air et de boire le reste le soir.

Deuxième étape
Robe identique
Nez plus avenant, plus crystallin, le bouchon a totalement disparu et laisse place a un des parfums de framboise macérée, de baies rouges, une légère touche de camphre, pot pourri aux fruits..
Bouche gracile, le vin est gouleyant et dune grande buvabilité. L équilibre de ce vin est superbe et loin d être mort, d une suavité de velours avec une acidité fine et parfaitement au diapason. Se mêle a cet ensemble des saveurs portées sur les épices type piment d espelette pilé, poivron confit, tomate séchée et encore d autres choses difficile a décrire pour mon palais peu rompu en matière de vieux vins ! Et pour finir la longueur qui n est pas en reste est tout simplement superbe
Un bien joli vin qui a bien vieilli, en tout cas aussi bien que son homologue humain 45 ans et toute ses dents ()

Ravie d'apprendre que le 70, jamais dégusté, soit encore fringant. Tous les millesimes bus comme le 90, le 2000 ou 2001 ont ete d'une etonnante jeunesse. Ts meritent un bon carafage ou une aeration bouteille de 24h pour deployer leur elegance.

Je suis bien d accord !

Moi aussi ! mais un peu dubitatif quand au goût de bouchon qui aurait disparu à l'aération. Je n'ai personnellement jamais vu un vin marqué par le bouchon se débarasser miraculeusement de ce nez/goût liégeux, rédhibitoire pour moi. Je trouve qu'au contraire, c'est souvent pire le lendemain, et le vin termine immanquablement son parcours dans le vinaigrier ou avec des oeufs en meurette.

La capacité de vieillissement des vins du domaine est incroyable. J'ai récemment bu des 1995, 1990 1988 assez étonnants de jeunesse et de vigueur. Je n'ai jamais goûté le 1970. Il parait que le domaine en proposait encore à la vente il y a deux ou trois ans !

J'ai eu l'occasion de comparer avec La Tour de By, à années égales... Vraiment, pour moi, il n'y a pas photo !

Cordialement.

Gérard

Gerard58 écrivait:

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> Moi aussi ! mais un peu dubitatif quand au goût de
> bouchon qui aurait disparu à l'aération. Je n'ai
> personnellement jamais vu un vin marqué par le
> bouchon se débarasser miraculeusement de ce
> nez/goût liégeux, rédhibitoire pour moi. Je trouve
> qu'au contraire, c'est souvent pire le lendemain,

Tout dépend de son intensité, faible le vin peut s en débarrasser avec l oxygénation lente. Forte elle est irrémédiable, j ai eu l occasion de goûter des vins franchement atteints et c est imbuvable.
En tout cas sur le ce cas c est parti sans laisser de traces.

J'ai l'impression que ça ressemble plus à une "poussière" qu'à du TCA. Dans ce cas, ce goût part à l'aération

Ça avait vraiment une odeur et un goût de bouchon pourtant ...

T'es pas seul, Serge ! -D

Et le 1975 n'était au printemps toujours pas embouteillé, si je ne dis pas de sottises. Un domaine remarquable mais peu remarqué. Des vins de grande garde sans passage bois, à boire en jeunesse ou des décennies plus tard, des millésimes exceptionnels en vente à des prix dérisoires et des vins que je trouve délicieux très peu travaillés oenologiquement parlant. Le genre de domaine qui déstructure les pensées conservatrices et aveuglées générés par les standards des voisins prestigieux...

oliv écrivait:

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T'es pas seul, Serge

Fichtre, mais le vin ça réserve parfois des surprises ... :
Moi je suis certain que c était du TCA sur ma bouteille !

Kam-ille écrivait:

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> Et le 1975 n'était au printemps toujours pas
> embouteillé, si je ne dis pas de sottises. Un
> domaine remarquable mais peu remarqué. Des vins de
> grande garde sans passage bois, à boire en
> jeunesse ou des décennies plus tard, des
> millésimes exceptionnels en vente à des prix
> dérisoires et des vins que je trouve délicieux
> très peu travaillés oenologiquement parlant. Le
> genre de domaine qui déstructure les pensées
> conservatrices et aveuglées générés par les
> standards des voisins prestigieux...

En accord total avec ce commentaire...

Je n'ai pas osé acheter un plus ancien millésime que 1982, mais je le regrette un peu... Je ne crois pas qu'il y ait encore des 70 ou 75 à la vente, ou peut-être sur demande spécifique au domaine.

Quant aux voisins plus prestigieux, je n'en ai cité qu'un dans mon précédent commentaire, mais la remarque est valable pour le plupart des autres voisins, tous plus connus que Saint-Saturnin. Enfin ceux que j'ai eu l'occasion de goûter...

Gérard

"Ça avait vraiment une odeur et un goût de bouchon pourtant ... "

ça a l'odeur du bouchon, ça a le goût du bouchon... mais est-ce bien le bouchon ?
Toute la question, éternel recommencement, est là...
Mes expériences de longues oxygénations sur du bouchon présumé ne m'ont jamais apporté l'amélioration espérée. Parfois, rarement, sur certains nez ou goûts douteux, oui, ce fut une bonne surprise le lendemain, mais ce fut rare, et dans ces cas, il y avait doute sur le diagnostic initial.
Je n'en tire aucune conclusion définitive et l'expérience sur le château Grillet n'apporte pas d'autre confirmation que celle qu'une erreur de diagnostic est toujours possible.

Santé non bouchonnée à tous !

Gérard

Gerard58 écrivait:

>
> ça a l'odeur du bouchon, ça a le goût du
> bouchon... mais est-ce bien le bouchon ?

Bah, c est comme Canada Dry alors..

Quand ça disparaît, c'est que ça n'en est pas. Parce que le "vrai" bouchon a plutôt tendance à s'amplifier à l'aération.

Quand ça disparaît, c'est que ça n'en est pas. Parce que le "vrai" bouchon a plutôt tendance à s'amplifier à l'aération.

+1

Mais de savoir quand j'ouvre un vin s'il pue la serpillère à cause du TCA ou de toute autre chose, je vous avoue que je laisse ça aux experts aimant s'interroger sur le sexe des anges. Moi, je regarde la mine déconfite et les verres de mes convives qui ne peuvent se vider et je tire la tronche.

Bilan personnel retenu de cette cuisante expérience : ne pas vider à l'évier un vin qui pue le premier soir !

[size=x-small]Et qu'on ne me parle pas d'oxygénation lente vu le gymkana que j'avais fait subir à ce pauvre Grillet...
Suite ici peut-être afin d'éviter le hors sujet ? [/size]

+1
Il faut toujours laisser sa chance aux vins, avec les vieux millésimes on ne sait jamais ce qu'il peut se passer:)

Eric B écrivait:

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> Quand ça disparaît, c'est que ça n'en est pas.
> Parce que le "vrai" bouchon a plutôt tendance à
> s'amplifier à l'aération.

Ben oui, c'est bien ce que je disais plus haut ...

Gérard

Eric B écrivait:

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> Quand ça disparaît, c'est que ça n'en est pas.
> Parce que le "vrai" bouchon a plutôt tendance à
> s'amplifier à l'aération.

C'est tellement vrai qu'il m'est arrivé de ne pas sentir le bouchon tout de suite et d'accepter , au restaurant , des bouteilles douteuses car j'ai toujours des scrupules à renvoyer une bouteille quand je ne suis pas sûr qu'il s'agit d'un défaut et non d'une bouteille pas à mon goût.

Ben oui, c'est bien ce que je disais plus haut ...

Ben non, tu as écrit "Mes expériences de longues oxygénations sur du bouchon présumé ne m'ont jamais apporté l'amélioration espérée". Contrairement à moi, tu ne parles d'amplification du phénomène. Mais bon, hein, on va pas faire dix échanges là-dessus...

Eric B écrivait:

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> Ben oui, c'est bien ce que je disais plus haut
> ...
>
> Ben non, tu as écrit "Mes expériences de
> longues oxygénations sur du bouchon présumé ne
> m'ont jamais apporté l'amélioration espérée".
> Contrairement à moi, tu ne parles d'amplification
> du phénomène. Mais bon, hein, on va pas faire dix
> échanges là-dessus...

Fallait remonter un peu plus avant, Eric : "Je n'ai personnellement jamais vu un vin marqué par le bouchon se débarasser miraculeusement de ce nez/goût liégeux, rédhibitoire pour moi. Je trouve qu'au contraire, c'est souvent pire le lendemain"

Bien d'accord avec toi, pas de réponse nécessaire ...

Gérard.

Bouteille ouverte et carafée 30 min.

Belle couleur rouge foncé légèrement marron évoquant un vin plus vieux que ses six ans.

Nez immédiat sur le poivron puis le pruneau, plus tard sur les fruits rouges très mûrs, puis le sous bois humus champignons.

En bouche le vin est très présent d'emblée, ample, rond, sans agressivité malgré un milieu un peu plus alcooleux. Ça évoque pour moi un grand Languedoc avec du cabernet. On sent le millésime ( surtout quand on le connaît !!) mais ça reste très plaisant, sur des tanins souples, et la finale est longue évoquant la torréfaction.

Superbe vin avec un potentiel impressionnant que ne laisse pas imaginer la robe ou le nez. Un vin qui pourrait faire belle figure à côté de certains voisins plus prestigieux ou de quelques classés un peu plus bas.

Je n'ai jamais été déçu par ce château, sur des millésimes récents ou anciens. Et c'est un des rares domaines à ne pas connaître le bois pour l'élevage !

Ce château semble vraiment avoir un déficit de notoriété, alors que les tarifs sont très raisonnables.

Gérard

Il n'est pas vraiment distribué par les canaux habituels, du coup pas facile de mettre la main sur ces bouteilles. Donc peu de buveurs, peu de compte-rendus, peu de notoriété... Dommage, car de ce que j'en ai goutté, je suis d'accord. Il Faudrait que j'arrive a mettre la main sur quelques vieux millésimes... si vous avez des bon plans .

Pas de "bon plan" particulier. J'ai passé mes commandes directement au château après avoir obtenu les tarifs par mail. Il faut parfois insister car je pense que seule la secrétaire répond aux messages et qu'elle n'est pas là à plein temps. Une fois la commande passée tout se déroule normalement et rapidement. Et ça vaut le coup d'être patient.

Gérard

Oui c'est une solution mais généralement les frais de port à partir des domaines sont élevés sauf à prendre pas mal de bouteilles pour rentabiliser le tout, ce qui n'est pas vraiment mon mode de consommation. En tout cas merci.

Quand je pense que je connais ce domaine depuis plus de 30 ans.Je pense y retourner au printemps 2016.
Bernard

Mauguen écrivait:

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> Oui c'est une solution mais généralement les frais
> de port à partir des domaines sont élevés sauf à
> prendre pas mal de bouteilles pour rentabiliser le
> tout, ce qui n'est pas vraiment mon mode de
> consommation. En tout cas merci.

Je ne pense pas que le cout du transport dépasse celui d une bouteille, en moyenne 9€, cela vaut la peine de te renseigner !

Le port, pour 24 bouteilles, m'a coûté 30€ ht, ça n'a rien de rédhibitoire. Le domaine accepte le panachage des millésimes dans les cartons, ce qui est intéressant. J'ai ainsi pu recevoir cinq millésimes différents 2010, 2009, 2008, 1995 et 1990 reçus en avril en 2 cartons de 12.

Gérard

J'ai vu récemment du 2000 dans les magasins de Thunevin à Saint-Emilion.

Philippe

Encore une belle surprise que ce vin de plus de 20 ans, à l'évolution parfaite.
Robe d'un rouge ambré profond .
Nez très vite présent et séducteur, (le vin a été ouvert 30 minutes avant), sur des notes de fruits rouges très mûrs et de pruneau, de sous-bois humide et de champignons, de tabac aussi.
En bouche le vin rajeunit presque, avec cette présence fruitée (confitures de fruits) qui dure longtemps. Pas de sensation d'alcool, mais un côté épicée et, sur la fin, des notes de caramel et de café.
Longueur fort honorable pour son âge.
A boire maintenant, mais pas besoin de se presser. Il devrait se tenir à son meilleur encore quelques années.
Quel plaisir de boire un cru bourgeois du Bordelais net et droit, qui ne sent pas le bois (mouillé) ou la futaille.

Je suis toujours aussi étonné de constater le peu d'écho que rencontre ce domaine sur LPV.

Gérard