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Mes amis belges sont de retour dans le Bordelais et m'ont demandé si ça me tentait de les rejoindre. Je me suis tâté, car je connais déjà très bien la région, mais finalement, l'envie de les revoir a été la plus forte. Je les ai laissés visiter seuls le Médoc lundi et mardi et rejoints en Pessac-Léognan le mercredi matin. Mon jour 1 est donc leur jour 3 ;-) [/justify] [justify]Après des mois de quasi-sécheresse, il tombait des trombes de flotte durant tout le trajet entre Limoges et Léognan. J'ai dû ensuite affronter les embouteillages bordelais. Lorsque je suis arrivé à
Larrivet Haut-Brion
, le temps ne s'était pas arrangé. Vous ne verrez donc pas de photos des bâtiments extérieurs et des vignes.En 1898, ce domaine était classé comme exceptionnel par le Guide Féret avant de connaître un long déclin. Des 50 hectares du vignoble d'origine, il n'en restait plus que 17 quand la famille Gervoson (groupe Andros) a racheté Larrivet en 1987. Aujourd'hui, après des rachats de vignes voisines et des replantations, le domaine est remonté à 72,5 hectares (61 en rouge, 11,5 en blanc).
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Pour les vinifications, on est sur du classique pour les blancs comme pour les rouges, avec utilisation de levures sélectionnées. L'originalité vient surtout des contenants. En blancs, les fermentations se font en barriques plus ou moins grosses....
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... ou en cuve ovoïdes en béton
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Celles-ci ont été décorées par des étudiants en arts de Bordeaux à l'occasion d'un concours en 2017. Leur forme permettrait une remise en suspension des lies (argument confirmé par certains, infirmé par d'autres).
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Pour les rouges, l'élevage se fait en barriques pour le grand vin , et dans des contenants plus originaux pour les autres cuvées. Après des essais, il s'avère que c'est le merlot qui se bonifier le mieux en amphores (48 en tout).
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Il y aussi des foudres (désolé pour la mauvaise qualité)
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Et des
wineglobes
. Ces derniers donnent de très bons résultats. Si bien que la modeste quantité qui y est élevée va dans le grand vin pour apporter une touche plus fruitée.
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Il n'en a pas été question lors de notre visite, mais le domaine a fait parler de lui en 2012 avec
une expérience
d'élevage dans un parc à huître, subissant les marées durant 6 mois. La dégustation comparative avait montré une différence flagrante par rapport à la barrique témoin.
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Place à la dégustation. C'est plutôt rare à Bordeaux : nous commençons par le rouge, à la bourguignonne. Lorsque j'aurai bu les trois vins, je comprendrai que cele faisait sens. Très bonne initiative ![/justify]
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Château Larrivet Haut-Brion rouge 2012 : la robe est grenat translucide aux reflets tuilés. Le nez est fin, encore un peu boisé, sur des notes d'évolution (cigare, cuir, fruits compotés, sous-bois automnal) et épicées. La bouche est ronde, ample, veloutée; tapissante; avec matière souple pas très concentrée, à l'aromatique patinée, manquant de fruit et de fraîcheur. La finale gagne en concentration, marquée par les épices grillés et le tabac.
Le vin, vanté par notre hôtesse avec enthousiasme, a plu à certains, moins à d'autres – dont votre serviteur. Je n'ai rien contre les vins évolués – y compris avec 50 ans de plus – mais il faut qu'il leur reste du peps et quelque chose à raconter. Là, on n'est pas loin de l'encéphalogramme plat. Ce vin devait être à son optimum il y a 5 ans. [/justify]
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Château Larrivet Haut-Brion blanc 2020 : la robe est or clair, brillante. Le nez est expressif, sur le pomelo, le bourgeon cassis, le beurre frais, la fleur d'acacia, avec une légère touche de vanille, La bouche est ample, fraîche, équilibrée, avec une matière finement moelleuse / pulpeuse au fruit mûr, complété par une touche miellée. La finale est plus dense, sur l'abricot, le miel, la vanille et des notes toastées.
C'est déjà très agréable mais demandera à vieillir un peu pour se complexifier et intégrer l'élevage bien présent. [/justify]
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C'est Ludovic qui a insisté pour avoir un blanc plus "mature". Il a bien fait car ça change du tout au tout...
Château Larrivet Haut-Brion blanc 2007 : la robe est bien dorée, brillante. Le nez est intense, complexe, sur les agrumes confits, le miel, les fruits secs et la groseille à maquereau La bouche est élancée, ample, enrobante, déployant une matière moelleuse dotée d'une belle fraîcheur aromatique, et offrant une palette complexe, changeante. La finale est intense, foisonnante, sur le citron confit, le pomelo, la fève tonka, avec un prolongement sur les notes toastés et épicées.
On n'a pas fini d'entendre parler de ce domaine, car on sent une remise en question permanente sur les techniques utilisées, et un talent de communication de la fille aînée; Emiie Gervoson. La qualité de leur blanc au bout de 16 ans, loin de la fin de vie, montre le potentiel qualitatif et la capacité de vieillissement.
Nous partons de suite chez leur voisin immédiat, Haut-Bailly, pour un déjeuner mémorable. [/justify]