Château Carbonnieux, Pessac-Léognan - Rouge 2020
14,5°.  Fiche technique.  CS/Merlot/Petit Verdot/CF à 49/45/4/2% avec 16-18 mois d'élevage en barriques bordelaises. Carafé 3h et bue le long d'un long dîner estival avec une côte de boeuf de Bazas (faisant confiance au boucher, c'était sensé être de la bazadaise) super tendre et goûteuse.

Robe foncée, dense mais pas compacte pour autant. Nez avenant de fruits rouges et noirs forestiers avec quelques fleurs violettes. Des arômes plus épicés (clous de girofle et poivres blancs) signent l'élevage. La bouche est déjà tout à fait agréable et plaisante avec de la souplesse soyeuse de texture enrobant un coeur tannique racé ne donnant pas de coup de poing dans les gencives. Il y a une vraie suavité avec du fruit agréable. L'alcool ne se sent absolument pas dans le palais et la persistance notable se fait très élégamment porter par un arôme de framboise et de fumée.

L'aération a favorisé une évolution très positive pour la perception suave et le déploiement de la complexité du fruité. Accord fonctionnant parfaitement avec le boeuf d'une belle tendreté dans sa mâche (peu persillée, on est loin du wagyu pour le fondant) et d'un goût légèrement noiseté délicieux.

Ayant pu écluser les restants de La Réserve de Lamartic 2016 (2nd vin du Château-Lamartic dans la même appelation) de la PPP (Pyla Pétanque Party) ainsi que l'Enclos de Carbonnieux 2021 commenté ci-dessus la très nette différence se fait sur l'acidité à partir du milieu de bouche : le Grand Vin de Carbonnieux pousse la maturité du fruit plus loin avec plus de densité et de profondeur pour accompagner la puissance alcoolique et enrober les tannins du CS et PV.

Les 2nd vins étaient nettement plus légers en alcool et en terme de corps avec plus de fraîcheur pour aller plus facilement à l'apéro, en circonstances "debout" et en comptant sur l'acidité pour la sapidité plutôt que l'équilibre haut de gamme du premier vin.

Château Carbonnieux blanc, Pessac-Léognan 2017

Débouchage, bouchon en aggloméré.

La robe du vin, limpide et scintillante, est jaune à reflets verts.
Le nez est très expressif sur le sauvignon version pipi de chat/buis et une note fumée.
L'entrée en bouche est centrée sur une aromatique de sauvignon variétal, très expressive qui se pose avec fraicheur. Ce n'est pas d'un grand volume, peu de sensations tactiles et, passé cette entrée capiteuse, le vin fléchit et fini court.
Ça manque de profondeur, de relance, et j'ai l'impression d'un vin qui reste gentiment en surface.
Tout au long de la dégustation, l'aromatique restera figée sur ce sauvignon variétal. 

On est sur un Pessac-Léognan plutôt atypique car peu marqué par l'élevage bois, il tire plus sur un entre-deux-mers. Plus sur la fraicheur que sur la profondeur.
Il se fait dominer par un saumon au barbecue mais accompagne bien les huitres.
C'est un vin plutôt simple, que je rangerais du côté des vins-boissons, du Tariquet, du Roche Mazet, une foule de champagnes et de rosés de Provence.
Des vins de marques, loyaux et marchands, coutumier des grandes surfaces.
En revanche, vendu entre 30 et 40 euros, c'est carrément surfait, on paye la marque.

Reste pour moi, un pincement au cœur. Celui de goûter un vin historique du Bordelais, issu d'un clos monastique et vendangé depuis 1234, manquer autant d'envergure. On pourrait rêver de mieux à la vue de cette belle étiquette, présentant le Clos de Vougeot Bordelais posé au centre d'un coquillage, en référence au chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce vin dont la qualité lui fit traverser la mer pour être vendu aux souverains Ottomans.
J'aimerais tant poursuivre le rêve en bouche.

Je suis en phase avec ton commentaire

en blanc comme en rouge, je n'ai pas été emballé par ce Château pourtant très plébiscité par les amateurs de pessac. 

Pour le même prix je préfère Larrivet Haut-Brion

Il est possible aussi que sa relative fluidité ( je parle du blanc ) soit aussi un atout. Je veux dire, ça passe partout.
Pour qui peut se le payer, ça claque plus sur la table auprés de pas mal de gens qu'un équivalent de plus vile origine qui couterait le tiers et serait fort semblable à l'aveugle. C'est pas cadeaux en rapport W/P, mais le prix n'est pas honteux non plus, donc ça passe. le business est ( était là ). Tu payes l'universalité de la reconnaissance. 
il est possible aussi, comme tout le département, que le modèle soit un peu essoufflé quand même. Chez Ies mousquetaires de la distrib' pour la FAV 2024, il y a le rouge 21 et le blanc 19 à 29.99 €, et encore avec 10 ou 15% de remise à déduire sur carte. Soit "pour de vrai" un tarif à 25.50 €, le tarif d'il y a 10 ans facile ( environ ) On n'est plus dans la tranche 30 / 40.
Signal d'alarme supplémentaire, du blanc en 2019, en 24 ça commence à dater. Normalement les blancs partent vite et bien. Et pour satisfaire le catalogue national d'inter, on ne doit pas ici parler d'une transaction de l'ombre pour qq caisses en douce. 

 

Bon maintenant, Carbonnieux blanc ça peut être très très grand.

J'ai bu pas mal de 97 sublimes. L'avantage est qu'il y a tout de même 40% de sémillon, ce qui est une proportion importante dans le coin.

Et à mon humble avis, c'est ce cépage qui permet à certains Pessac de devenir grands avec un peu d'âge.

Pour que le gras du sémillon prenne sa place, sur la fluidité du sauvignon, il faut être....patient.
Et oui dan le coin, on se rapproche de plus en plus de sauv presque purs. Blanc et gris, mais sauvignon.
Si on est trés patient et si on veut bcp de sémillon en sec ( et pas vulgairement un bien modeste 40 % ) il y a ....les secs du sauternais, ........en AOC Bordeaux. MG c'est là que tu devrais investiguer

Evidemment Carbonnieux ce n'est pas feu Laville pour l'encépagement mais au vieillissement ça peut être splendide.

40% ce n'est pas si mal, Larrivet c'est 15%

Maintenant peux tu me citer les secs du sauternais à plus de 50% de sémillion ?

Y de Yquem c'est 55% de sémillon certaines années et plus souvent un tiers et ça coûte 160-200 €

Rieussec c'est 45% et 120 €

Pas sur qu'on soit sur même type de vinif qu'en 1997, en tout cas le bouchon en aggloméré tend à suggérer qu'on est pas sur un vin destiné à la garde.
Du moins sur du GCC, j'ai pas encore croisé ce type de bouchon, peut être sur des seconds vins ? 
 Vu le profil du vin, un bouchage du type capsule à vis ne m'aurait pas choqué.

D'accord avec Kanon, on est loin du profil d'un Larrivet Haut Brion, Chevalier, Latour Martillac pour ne citer qu'eux. 
Et d'accord avec Agitateur, c'est vrai que je le vois plus comme le vin haut de gamme (en prix il s'entend, même si on est pas en Côte de Beaune) destiné aux cabanes à huitres du Bassin, une sorte d'Entre-Deux-Mers bling-bling.
On sort le Carbonnieux comme on sortirait le BSA d'une grande maison ou le magnum de Minuty.
Et pour le coup, le marketing est plutôt réussi.

Sinon pour Michel, sur les terroirs du sauternais, le Domaine de l'Alliance propose des 100% Sémillon.
Sur l'autre rive, tu as une autre cuvée 100% Sémillon, la cuvée Sem du château de l'Hermitage (autour de 15euros). Vraiment sympas.
 

mgtusi écrit:

Maintenant peux tu me citer les secs du sauternais à plus de 50% de sémillion ?
 

Presque tous ( à part Coutet et quelques exceptions ) et de plus en plus.
Au vignoble, la part du sauv est souvent de 3, 5 voir allez...10 % au grand max du grand max. 
Quand le sec ( autrefois, mais MG tu n'es pas jeune ...) pesait epsilon en volume, il pouvait monopoliser la moitié du sauv ou même plus. Maintenant, et depuis 3 ou 4 ans, avec l'explosion des vins secs de Sauternes ( par mévente des liquoreux et incapacité à faire payer ce que ça coute ), il faut bien que le jus vienne de qq part....
Il faudrait aussi, éventuellement hum...., envisager que la réalité ne soit pas exactement conforme à la fiche commerciale. Le détail est un peu complexe, je n'y rentrerai pas.


clos de slunes, lune d'argent ( que je trouve totalement inintéressant ) est à 70 % de sémillon. 
Suduiraut, c'est plus de 50 sur le sec de base et sur le sec du premier vin.
Asphodèle ( climens ) 100 % sem.
Les larmes de Rabaud, 50 /50.
la sémillante de Sigalas, 100 % sem.

Et chez la plupart des inconnus ( quelques dizaines de propriété ) ce sera souvent pas loin de 100 % sem ( plus de 75 % ).

Apache écrit:

Sur l'autre rive, tu as une autre cuvée 100% Sémillon, la cuvée Sem du château de l'Hermitage (autour de 15euros). 
 

Je m'excuse pour le HS en sujet Carb'. 
En lisant Hermitage, je pense à un "inconnu" parmi d'autres, celui là, avec un nom trés proche.
www.domainecourbinhe...

Techniquement c'est un graves, la propriété est aussi sur Sauternes, et bon globalement, entre les parcelles délimitées en graves dans ce coin là et celles en Sauternes, faudrait pas trop pinailler niveau terroir, les drosophiles auraient mal à l'arrière train.
100 % sémillon. Cest pas du sauternes sec forcément déclassé en bdx blanc sec du sauternais, mais bon, c'est kif kif. 
Et justement en Graves ( contrairement à Pessac léognan ) les vins secs à grande dominante sémillon, ça foisonne et c'est pas cher. Alternatives sérieuses si on est patient et si on veut du gras et du volume. 
 

 Château Carbonnieux, Pessac-Léognan 2016



Beau nez bien fruité, fruits rouges, boisé, vanillé, un peu de cèdre, très classique 
La bouche est volumineuse, charpentée, stricte, sérée, les tanins ne sont pas encore
bien fondus et ne devraient pas l'être encore pour un moment. 
Pour moi en l'état ce n'est pas prêt.

Prochaine dans 5 ans minimum