Club toulousain In Vino Veritas.
Verticale de château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé.
Des années 2005 à 1937 sur 39 millésimes.
La dégustation, préparée par Didier Sanchez, a été répartie en 2 séances et commentée par Laurent Gibet.
Quelques commentaires de contexte :
Tous les vins ont été achetés il y a plus de 6 mois, très important pour les vins vieux. Ils ont été mis en position verticale des le 15 octobre 2007 afin d’obtenir une bonne décantation.
Tous les vins de la première séance on été carafés.
Les vins ne sont pas dégustés à l'aveugle et du plus jeune au plus vieux.
Les verres utilisés sont les «Expert» de Spiegelau.
Nous avons fait une demande au château des encépagements par millésime : sans résultat. Comme d’hab..
DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – LG : Laurent Gibet – PR : Philippe Ricard – MS : Miguel Sennoun – CD : Christian Declume.
1ère partie :
Le jeudi 20 décembre 2007
Ordre de dégustation :
(Nombre total de dégustateurs : 14)
1. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 2005. - 13°
DS17,5/18 - PC17,5 - LG17+ - MS17,5. Note moyenne : 17,4
• Robe très sombre.
• Expansivité olfactive sous forme de notes pleines et particulièrement mûres : confiture de fruits (cassis, framboise), épices (dont la douceur de la cannelle), réglisse, impression fumée.
• Attaque caressante, moelleuse, pour des tannins enrobés. Suivi plus classique, suave, fin. Richesse, fraîcheur pour un vin profond et fruité, tannique et glycériné, qui se boit à la manière des premiers crus 2005 dégustés sur fût. Une cuvée souveraine qui devrait aller très loin.
2. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 2004. - 13°
DS16,5 - PC16,5 - LG16 - MS16. Note moyenne : 16,3
• Cassis, réglisse, moka, menthol, herbes aromatiques, cèdre.
• Assez classique. On sent un beau grain, fin, une certaine souplesse également. Moins mûr, moins explosif que le tonitruant 2005 (en termes de fruit, de texture, de prolongement). Minéral mais tension seulement relative.
3. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 2003. - 13°
DS15,5 - PC15/15,5 - LG15,5 - MS15,5. Note moyenne : 15,4
• Nez de VDN : épices douces, café, cerise, cacao, raisin sec, menthol.
• Un style résolument solaire, qui emplit la bouche. Beau grain salivant, pour un notable embonpoint. Attaque voluptueuse, finale moins harmonieuse (un peu chaude, tannins moins intégrés que dans le 2005, manque de maturité ?, acidité en retrait handicapant la tonicité).
• Potentielle limite structurelle. On reste un peu sur sa soif . A suivre attentivement …
4. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 2002. - 13°
DS15,5 - PC16/16,5 - LG16 - MS15,5. Note moyenne : 15,8
• Noblesse empyreumatique : fleurs capiteuses, suie, réglisse, cassis …
• Matière légèrement défaillante, très fine, viandée. Un joli fruit solde la finale.
5. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 2001. – 12,5°
DS17,5 - PC16,5/17 - LG17 - MS17. Note moyenne : 17
• Bel ensemble frais (sur fond végétal de qualité) : cassis, cèdre, café, minéral, menthol. Soupçon de fumée et de sous-bois et réglisse magistrale.
• Bouche bien dimensionnée, goûteuse, fine, sur la réserve. Elle semble posséder moins d’ampleur, de gras que celle du grand Angélus 2001 bu en avril 2007. Dynamique, long, avec un beau retour acidulé en finale.
Rappel :
St-Estèphe Montrose 2001 : 16/20 – 17/4/07
Ici aussi, un nez plus délié que dans le cas d’Angélus. Senteurs de minéral, de fraise, de réglisse, de poivron, d’estragon, de clou de girofle, et une légère évocation forestière (sous-bois).
En bouche, on apprécie une belle expressivité, la fraîcheur, la finesse. Un style retenu, moins offert que dans le cas d’Angélus 2001, pas si ferme que cela, très buvable.
6. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 2000. - 12,5°
DS17 - PC18 - LG17/17,5 - MS17,5/18. Note moyenne : 17,5
• Profond, mûr, corsé : moka, fruits écrasés (cassis), chocolat amer, cèdre, herbes condimentaires.
• Ampleur conséquente pour ce vin fin, complet, déployé, sans lourdeur (et avec plus de chair que dans le 2001). Bel élan d’une saveur réglissée intense.
7. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1999. - 12,5°
DS14,5 - PC14,5 - LG14,5 - MS14,5 Note moyenne : 14,5
• Senteurs foxées : café, herbes aromatiques, fleurs.
• Précision en retrait, l'acidité prenant le dessus. Ce vin capable de peu de variations souffre de légèreté et de brièveté. Le millésime 1999 donne encore un vin distendu, évolué, flottant. A commencer.
8. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1998. - 12,5°
DS16 - PC16 - LG15,5 - MS15,5/16. Note moyenne : 15,8
• Notes herbacées (végétal) sur une fraîcheur orangée et mentholée.
• Longiforme, il ressemble un peu au 2002. Corsé, frais, sans trop de coffre. Pas très long (finale pimentée).
9. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1997. - 12,5°
DS14 - PC13,5/14 - LG13,5 - MS13,5. Note moyenne : 13,7
• Nez dans un registre végétal qui poivronne : petit pois, bourgeon de cassis, épices, bouillon Kub.
• Un vin en phase descendante auquel on peut reprocher son étroitesse. Ereinté, exigu, il a tendance à se déliter.
Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1996. - 12,5°
Bouteille bouchonnée. Une deuxième est ouverte et carafée ; elle sera servie après la 1992.
10. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1995. - 12,5°
DS15 - PC15 - LG15,5 - MS15,5. Note moyenne : 15,3
• L'enveloppe aromatique est ensoleillée, assez délurée (pain d'épices, viande, figue ...).
• Le fond reste carré, austère, y compris sur ses flaveurs fortes de réglisse (s'ouvrira-t-il un jour ?). Peu élégant (rudesse notable) mais plutôt juteux.
11. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1994. - 12,5°
DS14 - PC15/15,5 - LG14,5 - MS14,5. Note moyenne : 14,6
• Bouqueté (réglisse, poivron, champignons, viande rôtie, noix, épices fortes : poivre + genièvre).
• Grain fin. Petit manque de maturité. Peu long, austère. Sève étriquée, acidité en avant.
12. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1993. - 12,5°
DS13 - PC12 - LG13 - MS13. Note moyenne : 12,8
• Intéressant fumet (poivron grillé, fleurs) prenant l’apparence d’une syrah du Rhône Nord (lard, olive).
• Sommaire, usé. Frais et sans déséquilibre majeur mais sans race (Bordeaux Supérieur ?)
13. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1992. - 12°
DS13,5 - PC13 - LG12,5 - MS12,5. Note moyenne : 12,9
• Notes de graphite, de viandox, de fumée.
• Matière enfuie, creuse, acidité prépondérante. Filante, sans répondant (et sans rémission).
Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1991. - 12,5°
Bouteille défectueuse. Une deuxième est ouverte et carafée ; elle sera servie après la 1996.
14. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1996. - 12,5°
DS17 - PC17 - LG16,5+ - MS17. Note moyenne : 16,9
(Deuxième bouteille)
• Nez fruité, animal, assez « joyeux », plutôt fougueux : cassis, orange, havane, graphite, cèdre, herbes aromatiques, craie (un peu comme à Chinon).
• Bouche vivante, dense, svelte, encore passablement comprimée. Très belle acidité. Abordable aujourd’hui.
15. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1991. - 12,5°
DS16,5 - PC16,5 - LG17 - MS17. Note moyenne : 16,8
(Deuxième bouteille)
• Nez mûr mais sans le côté un peu excessif du 2000, racé : genièvre, havane, herbes aromatiques, soupçon truffé.
• Chair de volume très raisonnable (comme dans le 96). Strict, frais, vigoureux. Ouvert.
16. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1990. - 13°
DS16,5/17 - PC17/17,5 - LG16,5 - MS17,5. Note moyenne : 17
• Nez baroque, ressemblant un peu à celui de l’Unico (volatile, race captivante : animal, havane, poivre, forêt noire (cerise/cacao), camphre, goudron, piment, truffe, marc, encens.
• Plaisir relativement limité en bouche : le départ est rond puis la finale finit plus resserrée (rudesse tannique, astringence).
Rappel – sept 2004
Saint-Estèphe – Château Montrose 1990 : à table avec les amis bordelais
VM17,5 - PP18 – LG17,5
- Le nez convoque des notes de cacao, de menthol, de réglisse, de fruits à l’eau de vie, de pruneau, de cassis, de truffe. Difficile de ne pas penser à un pomerol archétypal (de haut niveau).
- Bouche soyeuse, et même onctueuse, exotique par sa maturité extrême, permanente et racée. On sent une trame tannique dont on nous confirme qu’elle fût redoutable en début de vie du vin (versatile dans le temps d'après nos hôtes, étrange alliance de la férocité tannique et de cette douceur presque crémeuse). Il est probable que cette identité faste fût à l’origine de l'engouement anglo-saxon pour cette cuvée spéculative, (délibérément ?) paroxystique.
17. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1989. - 13°
DS17,5 - PC17,5 - LG17 - MS17,5. Note moyenne : 17,4
• Nez « chaud », dans lequel on devine un taux d’alcool augmenté : viande, graphite, menthol, réglisse. Nettement moins distingué que celui du 1990.
• Grosse sève austère, compacte, pas encore suffisamment déliée, à attendre.
18. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1988. - 12,5°
DS16,5 – PC(15) – LG(15) - MS16. Note moyenne : 15,6
• Nez "froid", racinaire : austérité invraisemblable (café froid, sol de cave, raifort, goudron, cendre, lichen) pour un tempérament sépulcral.
• Matière vraiment peu hédoniste mais irréprochable en termes de solidité et de durabilité. Un roc inflexible, vraiment peu invitant et qui peut faire polémique.
19. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1987. - 12,5°
DS12,5 - PC12 - LG12 - MS11,5. Note moyenne : 12
• Nez fragile marqué par pas mal de cigare (Cohiba).
• Bouche maigre, sans message gustatif digne.
20. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1986. - 12,5°
DS15 – PC(15) – LG(14,5) - MS16. Note moyenne : 15,1
• Millésime oblige, la robe est peu atteinte par les outrages légitimes du temps.
• Plein eucalyptus (cabernet californien ?), relents de cigare de la Havane.
• Plein, acide, ferme, rigoureux, austère, à l’ancienne.
Conclusion (provisoire)
des vins particulièrement ouverts (jour de vent d’Autan ?)
des millésimes très typés
des vins corsés, réglissés
Prochaine série (85, 84, 83, 82, 81, 80, 79, 78, 76, 75, 70, 66, 64, 61, 59, 55, 53, 48, 37) le 24/1/07