La Bourgogne a son topic, pourquoi pas Bordeaux ?

Bien sûr, il est tôt pour tirer des plans. C'est un aperçu à l'instant T, qui pourra évoluer dans le temps.

Blancs secs:
Après 2 très bonnes années, arômes et équilibres, c'est là plus compliqué....
Un tout petit nombre fera aussi bien ou presque.
La moyenne 2020 sera en dessous, voir très en dessous, de 18 et 19.
Déficit d'acidité, et assez souvent une aromatique variétale en retrait.
Ce qui ne contentera pas les amateurs pourrait cependant plaire aux marchés de masse: arômes fermentaires bien travaillés pour ceux qui sauront faire, ou arômes élevage avec la béquille du bois, plus bouche "molle" qui deviendra du coup plus accessible aux gencives habituellement fragiles aux blancs.

Rouges:
Quelques millions de bouteilles s'évaporent tous les jours.
Merlots bien assez "riches".
La couleur est énorme, et elle est très extractible. Faudra voir si ça tient...pas sûr.
C'est mou, c'est normal c'est normal c'est l'heure des premiers moûts
C'est cuit, c'est lourdasse, fatiguant.

Pour les cabernets on verra plus tard, mais:
Dans une hypothèse 50/50 entre merlot et cabernet, on peut faire les hypothèses suivantes:
- Avec l'ensoleillement, peu de chance de croiser du poivron vert.
- Avec un vendange un peu tôt des cabernets, ça peut équilibrer ( en acidité et en tanins un peu rugueux ) un merlot sur les genoux.
Ca se tente....

Les 100% merlot, je passe mon chemin, mais j'avoue que je n'aime pas, tous les ans.
Les 50/50, y'a des possibilités.
Les 80% cabernets, ma boule de cristal est opaque, pour l"heure Mme Irma est non disponible.

Liquoreux:
Les foyers précoces de botrytis sont la conséquence de présence de vers de grappe. Sinon, on comprends bien que les conditions sont pas là pour le botrytis.
Les rendements seront de toute façon faibles.
Ca passerille fortement. Et ça peut donner un premier passage pour nettoyer, ça pesera ( en sucre ) mais pas pour un "grand" sauternes.
A voir plus tard.

Michel Bettane : Vendanges 2020, une qualité globale parmi les plus élevées depuis 20 ans

"Les pluies diluviennes qui viennent de s’abattre en Bordelais désespèrent les producteurs de Sauternes qui voient s’effondrer la perspective du développement d’une belle pourriture noble. [...] Pour tous les autres types de vins, [...] tous les châteaux ont rentré des raisins magnifiques."

On passera sur l'énième millésime du millénaire bordelais, mais on peut toutefois se réjouir pour les producteurs que le millésime suivant le Covid et les difficultés associées puisse être beau

A Bordeaux (et ailleurs?) les qualités de millésimes s'échelonnnent sur trois niveaux, de "très grand millésime" à "meilleur millésime de la décade" à "millésime du millénaire", non?

Merci à Agitateur pour cette douche, certes froide, mais qui remet les esprits en place par rapport à ce qu'on peut lire dans la presse. Manifestement, que ce soit pour 2020 ou les précédents, il ne sera permis de dire que ce n'est pas exceptionnel qu'autour de 2025, une fois 95% des bouteilles 2020 vendues?

Attention, la douche n'est pas si gelée que çà.
Mes propos et mon appréciation ne peuvent êtres mis en // des propos de la presse, par exemple. Si on doit noter un vin, un domaine, ou un mill sur 20, je noterai entre 0 et 20. Pas entre 16 et 20, ou 18 constitue la "moyenne" . La moyenne c'est 10.
Pour mieux comprendre, si je devais évaluer 2015 et 2016 à la grande louche en rive droite et gauche, je dirai:
2015 RD: excellent. Parfois lourd. Attention à des évolutions probables parfois rapides, façon 2009.
2015 RG très bon. Parfois maturité un peu juste des cabernets.
2016 RD Bon à très bon. Parfois lourd.
2016 RG excellent. Parfois austère, grande garde.
Pour beaucoup, ces appréciations oscilleraient entre excellent ++ et excellent +++. Sauf que ça devient absolument indéchiffrable !

Revenons à 2020:

Blanc sec:
Je dirai que 90% des producteurs ont fait mieux en 18 et 19, qui étaient d'un bon / très bon niveau, supérieur à la moyenne de la décade sans discussion.
2020 sera assez souvent plus lourd, et moins aromatique. Mais ça peut plaire à certain, le plus important est de trouver son public.

Rouge:
A ce stade, c'est encore tôt, mais.....
C'est souvent TRES coloré, puissant mais enrobé par l'alcool, d'acidité basse. Ca peut faire quelques bombes de plaisir assez rapide ou immédiat, mais pas toujours, hein.
Pour les vins de garde significative, c'est vraiment trop tôt, je passe mon tour.

Liquoreux:
Pour les gentils moelleux, il était possible de vendanger qq chose d'un peu concentré, sans passerillage, sans botrytis. Pour les entrées d'entrée de gamme, pourquoi pas.
Pour les crus très ambitieux, les volumes rentrés de première ou seconde qualité sont à ce jour assez ridicules ( j'exclue à ce stade la 3eme qualité qui peut rester au domaine, et la 4eme qui part au négoce vrac quand elle existe ), les doigts d'une main suffisent amplement pour compter les hecto par hectare. La suite est purement hypothétique, on peut leur souhaiter de ne pas revivre 20 ans plus tard le cauchemar 2000.....mais à ce jour l'avenir est sombre.

Merci encore ! Je peux abuser et te demander ton avis de la même façon, rive droite rive gauche, sur 2014? Qui est un millésime que j'aime dans presque tout ce que j'ai goûté jusqu'à présent (pas qu'en Bordeaux – notez que "tout ce que j'ai goûté" ça fait pas grand-chose ) et qui peut encore se trouver à l'achat, et pas trop cher, pour certain domaines bordelais. J'hésite à en acheter quelques uns.

C'était plus dur d'avoir une pleine maturité phénolique.
Si extrait avec justesse, ça peut donner des vins un peu tendres, mais déjà agréables.
Pour ceux qui jouent la puissance en général tous les ans, à éviter.
C'est pas des bêtes à concours à renifler, rouler sur la langue et recracher, ce sont des vins ... à boire. Le type même de ce que certains appelleront le millésime "classique". Un peu un 2001 de ces dernières années.

Très bon blancs secs. Plus fin et moins racoleurs que les 15, AMHA.

Liquoreux honnêtes.

Merci - vin un peu tendre mais agréable, j'avoue que ça me parle bien, c'est déjà pas mal. Ce n'est pas comme si j'achetais des vins maintenant pour les garder en cave une quinzaine d'années... Et je ne suis pas obligé d'acheter que ça non plus, je peux aussi acheter quelques vins qui demandent plus de garde à côté.

Bordeaux
Bilan des vendanges 2020.

www.liv-ex.com/2020/...

agitateur écrit: La suite est purement hypothétique, on peut leur souhaiter de ne pas revivre 20 ans plus tard le cauchemar 2000.....mais à ce jour l'avenir est sombre.

C'était un cauchemar 2000 pour les liquoreux? Je n'en ai pas bu ni vu beaucoup en effet.

Disons que chez certains, pas tous, il y avait eu une première trie, puis.....aucune autre.

pour les liquoreux 2000 et pour étayer les dires de l'ami agitateur, regarder les 4 saisons d'yquem portant sur le millésime 2000 et... quasiment tous les raisins coupés et mis à terre à cause... de la flotte et pas de pourriture noble (vidéo dispo sur youtube) après une première trie qui n'avait pas l'air trop mal, donc très peu de rendements
tu parles de merlots lourds, je te rejoins sur ce que j'ai bu ces dernières années, est-ce que la sensation d'alcool porte beaucoup sur ton jugement ? c'est mon impression de vins déséquilibrés ?

Mon palais perso est plus porté vers la rive gauche, quand y'a pas minimum 50% de cabernets ça m'ennuie. Je le précise, c'est une affaire de goût perso. Et la rive droite avec 50% de C Franc, ça court pas les rues.
Depuis 2015 compris, le moindre vin un minimum ambitieux ( rendement, densité de plantation, date de récolte ) à base 80% merlot fait 14.5%. Donc oui, il y a la sensation d'alcool, mais pas seulement. L'équilibre peut être amené par une certaine rugosité tannique et / ou le pH. Ou les 2, c'est mieux. L'acidité s'écroule, et les tanins sont très dociles, trop. 2009 avait sonné l'alerte, d'ailleurs un certain nombre sont déjà à genoux et pas que chez les gueux.

Le merlot est en un sens un cousin du grenache, le CS un cousin de la syrah. Pour le rendu gustatif je veux dire.
Ici, qu'est ce qu'on préfèrera pour un pur grenache ?
Un 2016, forcément. Pour le plaisir immédiat, et pour la garde.
Ou un assemblage. Avec syrah ou mourvèdre, pour gagner de la tension.
Ou un éraflage partiel. Ou nul, en optique longue garde.

agitateur écrit: Depuis 2015 compris, le moindre vin un minimum ambitieux ( rendement, densité de plantation, date de récolte ) à base 80% merlot fait 14.5%. Donc oui, il y a la sensation d'alcool, mais pas seulement. L'équilibre peut être amené par une certaine rugosité tannique et / ou le pH. Ou les 2, c'est mieux. L'acidité s'écroule, et les tanins sont très dociles, trop. 2009 avait sonné l'alerte, d'ailleurs un certain nombre sont déjà à genoux et pas que chez les gueux.

Au delà du climat, il y a aussi (et surtout) les pratiques culturales qui ne respectent jamais l'équilibre de la vigne. A la fin, tout se retrouve dans le vin : gros degrés malgré un maturité des tanins pas parfaite. Tout compte...
JM

Entretien
Stéphane Derenoncourt : « le 2020 est un très bon millésime ».

france3-regions.blog...

Le Millésime 2020 à Bordeaux

www.bordeauxraisins....

.... L'acidité s'écroule, et les tanins sont très dociles, trop. 2009 avait sonné l'alerte, d'ailleurs un certain nombre sont déjà à genoux et pas que chez les gueux.

Oh que oui pour certain rive droite. Je me souviens d’une degust primeur Lavinia en 2010.
A coté d’un leoville poyferre parfait ( j’ai compris le 100/100) il y avait 2 pomerol qui devaient titré à 15-16 degré resenti.
Cela tenait plus d’un mélange  cahors-porto.
Me rappelle plus des noms malheureusement 

Cela tenait plus d’un mélange  cahors-porto.

Je m'élève contre cette assertion injuste pour les Cahors et les Porto. D'ailleurs, y'en a à 20 degrés qui ne se ressentent pas.

Saint-Estèphe
Millésime 2020 : une étoile née du chaos !

www.terredevins.com/...

Voici le mail en provenance de la maison Dubecq:  Bordeaux, le 4 mars 2023.
 
 
Madame, Monsieur,
 
Antonio Galloni et Neal Martin, les dégustateurs émérites de vinous.com, sont venus à Bordeaux entre septembre et décembre dernier pour déguster les Bordeaux 2020 une fois mis en bouteille (cf. PS.en bas de page).
 
Même si leurs approches et leurs goûts sont différents (Galloni est plus hédoniste, Martin plus analytique), leurs conclusions sont identiques : 2020 est bien un millésime exceptionnel, largement au niveau des promesses entrevues en primeur et souvent au-delà.
 
• pour Galloni « 2020 est un millésime incroyablement excitant pour Bordeaux. Après avoir goûté plus de 800 vins pour mon rapport, ma conclusion est que 2020 est de loin le plus cohérent des trois millésimes de la trilogie bordelaise qui s'étend de 2018 à 2020. C'est une année qui regorge de vins phénoménaux à tous les niveaux, des grands noms aux bouteilles que le consommateur moyen peut encore se permettre d'acheter par caisses... Le millésime le plus proche de 2020 en termes de climat et de style des vins est 2005. »
 
• pour Martin « Globalement, le millésime 2020 est à la hauteur. Il scelle le trio des grands millésimes de Bordeaux, sculpté dans un style moderne par rapport à ceux d'avant le réchauffement climatique, notamment 1988, 1989 et 1990. Au cours de l'élevage, les 2020 ont développé une texture un peu plus crémeuse, bien qu'ils ne s'approchent heureusement pas de la lascivité des 2018 ; ils contiennent plus de tension avec des niveaux de pH légèrement inférieurs. »
 

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Leurs podiums 2020
 
• pour Galloni
  - 100/100 :  Les Carmes Haut-Brion , Le Pin, Pavie-Macquin, Canon
  -   99/100 : Mouton-Rothschild,  Montrose , Petrus, Vieux-Certan, Ausone, Cheval-Blanc
  -   98/100 :  Pape-Clément , Palmer, Margaux,  Léoville-Las Cases , Pichon-Baron, Lafleur, L'Église-Clinet, Trotanoy, Le Tertre-Roteboeuf,  Troplong-Mondot , Valandraud, Clos Fourtet, Larcis-Ducasse, Bélair-Monange, La Gaffelière
 
• pour Martin
  -   99/100 :  Montrose
  -   98/100 : La Mission Haut-Brion, Margaux,  Lafite-Rothschild , Pichon-Comtesse, Latour, Lafleur, Trotanoy, L'Église-Clinet, Petrus
  -   97/100 : Palmer,  Léoville-Las Cases , Pichon-Baron, Mouton-Rothschild, Cos d'Estournel, Vieux-Certan, La Conseillante, Canon, Cheval-Blanc, Ausone, Figeac
 

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Les bonnes surprises 2020
 
À chaque millésime apparaissent des crus qui créent la surprise en réalisant une performance particulière, égalant voire surclassant nombre de crus autrement plus prestigieux (et chers) qu'eux. Il est d'ailleurs notable que ce sont souvent les mêmes noms qui reviennent, millésime après millésime.
 
Voici, parmi les crus qui ont nos faveurs, les bonnes surprises 2020 (avec leur note entre parenthèse) :
 
• pour Galloni
  -  Pape-Clément  (98/100), derrière Les Carmes Haut-Brion (100/100) mais devant tous les autres Pessac-Léognan.
  -  Cantenac-Brown  (97/100), à égalité avec Rauzan-Ségla (97/100), derrière Margaux (98/100) et Palmer (98/100) mais devant tous les autres Margaux.
  -  Haut-Bages-Libéral  (96/100) et  Grand Puy-Lacoste  (96/100), derrière Mouton (99/100), Pichon-Baron (98/100), Lafite (97/100), Pichon-Comtesse (97/100) mais devant tous les autres Pauillac.
  -  Feytit-Clinet  (96/100) et  Gravette de Certan  (95/100), au milieu de la fine fleur de Pomerol (Le Pin, Petrus, Lafleur, Vieux-Certan, L'Église-Clinet, La Conseillante, Trotanoy, L'Évangile...).
  -  Petit-Gravet-Aîné  (97/100) et  La Dominique  (96/100), parmi les plus grands de Saint-Émilion (Ausone, Cheval-Blanc, Canon, Pavie-Macquin, La Mondotte, Figeac, Valandraud, Clos Fourtet, L'If, Troplong-Mondot...).
 
• pour Martin
  -  Haut-Bailly  (96/100) à égalité avec Haut-Brion (96/100) et  Smith-Haut-Lafitte (96/100), derrière La Mission Haut-Brion (98/100) mais devant tous les autres Pessac-Léognan.
  -  Lynch-Bages  (96/100) et  Grand Puy-Lacoste  (96/100), derrière Lafite (98/100), Pichon-Comtesse (98/100), Latour (98/100), Mouton (97/100), Pichon-Baron (97/100) mais devant tous les autres Pauillac.
  -  Montrose , seul cru noté 99/100 et par conséquent distingué meilleur Bordeaux 2020 toutes appellations confondues.
  -  Feytit-Clinet  (95/100), comme toujours au milieu de la plus fine fleur de Pomerol (idem Galloni).
 

 

Enfin un millésime exceptionnel à Bordeaux, ça faisait au moins 1 an que ce n'était pas arrivé !

et dans 2 mois 2022 va être élu LE millésime du siècle 
 

MMoui...Petit Gravet Ainé...mon caviste l'a gouté et l'a noté 14/20...juste au milieu de son AOC...bon, à suivre, j'y gouterai si possible, comme quoi je suis influençab'

Montrose a l'air d'avoir sorti un grand vin sur 2020 ! Faut être confiant sur sa propre longévité mais pourquoi pas !

Marc

Hello tous, 

J'ai le souvenir (mais est-ce un faux souvenir ?) d'avoir lu quelque part un critique dire qu'au delà de la globalement bonne qualité du millésime 2020 à Bordeaux, il était à noter que Pessac-Léognan était un peu le parent pauvre avec plus d'hétérogénéité qualitative que les autres et, en clair, des vins parfois décevants et du tri à faire.

Problème, je suis incapable de retomber sur l'article de la personne qui disait ça, tant et si bien que j'en viens à douter de mon souvenir.
(Et à revoir les impressions des autres grands noms je vois de toute façon que plusieurs Pessac sont cités dans les meilleurs vins du millésime).

Ça rappelle quelque chose à quelqu'un ?

Avec Carmes Haut-Brion ou Haut-Bailly, pas trop de questions à se poser quel que soit le millésime. Smith Haut Lafitte aussi probablement. Des vins solides à attendre mais aussi buvables en jeunesse.

Pessac-Leognan c'est un vignoble "de ville" avec une avance de quelques jours en maturité des raisins vendangés. Avec les hausses des températures ce n'est plus un atout et comme il faut bien broder quelque chose d'à peu près logique au sujet de l'évènement primeurs...