Domaine David Duband - Dégustation des 2018
Arrivés vers 10h30, beaucoup plus d’affluence que l’année passée me semble t il, avec toujours une organisation au top et un beau jambon qui est essentiel je trouve pour pouvoir enchainer sans que le palais ne sature sous les tanins. D’ailleurs nous avons tous noté que juste après un petit bout de jambon les vins paraissent plus souples, et plus on s’éloigne de cette bouchée plus les tanins sont asséchants. Nous avons fait un premier tour en goutant tous les vins, puis un deuxième afin d’affiner notre sélection (OK j’avoue on a regouté tous les vins ou presque…mais on a tout craché ou presque…). Si je me souviens bien, 50% de vendange entière sur les village, 70% sur les premiers crus et 90% sur les grands crus. Peu de futs neufs, rotation tous les 5 ans.
Place à la dégustation!
Bourgogne, Hautes Côtes de Nuits, Louis Auguste
Garfield:
Une aromatique peu marquée, surtout la perception de la vendange entière et pas une matière très présente. Moyen.
Vésale:
Notes de fruits rouges acidulés, en bouche, sensation végétale dominante, finale légèrement asséchante, moyen
Côte de Nuits Village
G:
La vendange entière est encore plus présente, mais la matière au rendez-vous, des tanins également (ce sera le thème de ce millésime chez D Duband). Gouté une deuxième fois après le premier tour, je l’ai retenu dans ma liste d’achats car la matière est belle et une fois l’élevage et la vendange entière(VE) fondus cela devrait être très bien, pour l’instant le fruit est en retrait (j’avais adoré un 16 bu en juillet). Bien
V:
Plus de rondeur, belle longueur, toujours ce coté végétal qui masque un peu le fruit, mieux gouté également sur le 2eme tour
Bien
Chambolle Musigny
G:
Le fruit finit par arriver (framboise) avec cette cuvée beaucoup moins marquée que les deux précédentes par VE/élevage, mais qui manque un peu de corps pour finir dans la liste d’achats. Bien +
V:
Un chambolle qui ne fait pas très "chambolle", un peu brut de décoffrage, pas mal de tanins mais en joli fruit quand même
Bien
Morey Saint Denis
G:
L’un de mes amis dit d’emblée ça sent la colle…dit autrement volatile ++, surtout au nez, élevage vanillé assez marqué. Moyen -
V:
Paradoxalement plus de douceur que le chambolle, petite sensation de volatile, mais il y a quand même de la matière en dessous! Bien
Vosne Romanée
G:
Cette cuvée nous rassure sur le millésime, on retrouve nos repères, le vin est soyeux, caresse les joues, la finale est vanillé/fruits rouges et tannique, pas de note végétale. Très bien, j’en prends !
V:
Un future très beau vin, bcp de matière, les tanins encore un peu présents qui demanderont à s’assouplir un peu
On commence à partir de cette cuvée à perdre la sensation végétale de la vendange entière
Gevrey Chambertin
G:
Mal gouté au premier round, j’avais noté nez sucré, sur la fraise en bouche mais finale asséchante. Après un bout de jambon et quelques cuvées entre les deux, j’ai mieux apprécié : c’est un vin large, puissant, mais avec un très beau fruit, des tanins un peu agressifs mais une belle longueur. A garder quelques années tranquille, cela devrait être joli plus tard. Bien +
V:
Beau fruits rouge, belle largeur/longueur mais tanins asséchants en final, ça sera surement beaucoup mieux dans quelques années car la matière est là et l'aromatique très plaisante
Nuits Saint Georges
G:
Le meilleur village cette année pour moi, autant l’achat du Vosne est un pari sur une évolution (pari peu risqué certes…), autant la on le boirait directement ! Comme la plupart des nuits saint georges goutés ce jour-là, je retrouve directement au nez des arômes de gelée de groseille (groseille sucrée quoi) qui me semblent évidents, et jamais trop sentis sur du pinot a ce point. C’est très séduisant, avec comme souvent les nuits une note plus fruits noirs/ épices en bouche, joli toucher. Très bien, j’en veux aussi !
V:
Le village qui se goutait le mieux en l’état, fruits rouges et noirs, belle fraicheur, joli toucher de bouche, ça semble déjà presque pret à boire finalement!
Morey 1er cru Les BROC
G:
Une belle matière sur ce morey, large d’épaule mais avec un fruit bien présent (la aussi petits fruits rouges). Bien +
V:
On monte d’un cran en terme de volume en bouche et de longueur, ça commence à être pas mal!
Morey 1er cru Clos Sorbé
G:
J’ai moins aimé celui-ci, plus fluet, et surtout très court en bouche. Bien -
V:
Je suis surement passé à coté de celui là, Nez et bouche discrètes, un broc en plus light
Nuits Saint Georges 1er cru Aux Thorey
G:
Au nez des notes de prune/pruneaux, la bouche commence par un côté un peu sucré, puis on ressent la VE et enfin une longue finale minérale. Etonnant de voir la dissociation entre ces trois caractéristiques, cela devrait s’homogénéiser avec le temps et devenir bien bon. Bien +
V:
On enchaine ensuite avec la série des NSG qui sont à mes yeux les grosses réussites de la gamme hors GC
Fruit limpide, toucher de bouche en velours, beaucoup de longueur, demande encore à s'harmoniser un peu
Nuits Saint Georges 1er cru Les Pruliers
G:
Le plus sexy des premiers crus, un nez d’enfer sur framboise/groseille, un joli toucher de bouche, tanins encore présents en finale mais pas asséchants. Très bien, j’en prends un !
V:
J'ai trouvé un peu plus austère, mais aussi plus complexe, le nez est effectivement superbe, on ne s'en lasse pas!
Nuits Saint Georges 1er cru Procès
G:
Le vin de la dégustation qui nous a tous scotché au premier tour et encore plus au deuxième, un nez puissant mêlant élevage et fruits noirs, la bouche s’impose par sa largeur et sa puissance, longue longue finale sur le fruit, grand cru dans nos cœurs à défaut de l’étiquette. Excellent + (oui j’en ai pris aussi…)
V:
Le meilleur des 3 pour moi (et pour les collègues aussi d'ailleurs!), toucher de bouche d’une grande délicatesse, puissance des arômes, tanins déjà polis, vendanges entières qui semble parfaitement absorbée par la matière, ça risque de devenir énorme dans quelques années ça...
Chambolle Musigny 1er Cru Les Sentiers
G:
Pas dans le style chambolle que ce Sentiers, un nez réservé, une bouche tannique avec des tanins asséchants et une finale alcooleuse. Pas aimé.
V:
Peut être à t’il souffert de l’effet séquence avec le NSG Les Procès, mais je l’ai trouvé moins expressif, semblant “pas en place”, tanins un peu plus secs; mieux gouté au 2eme tour cependant après un petit (gros) bout de jambon
Clos Vougeot
G:
Toujours une robe plus violine que les autres, le nez ressemble au 17 sur les fruits noirs et la vanille, la bouche m’a un peu déçu par rapport a l’année dernière car manque de longueur. Si les Procès mérite l’appellation grand cru cette année, le clos vougeot boxe plutôt dans les premiers crus (sans relancer le débat sur le clos vougeot, d’ailleurs les vignes de Duband sont bien situées autour du château de la Tour après prise de renseignements auprès des sympathiques membres de son équipe qui animent la dégustation). Bien +
V:
Autant l’an dernier j’avais été scotché par le clos, autant je l’ai trouvé en retrait cette année, ça reste bon, les tanins et la vendange entière sont parfaitement digérés, mais ça manque un peu de puissance et de longueur par rapport à celui gouté l’an dernier
Echezeaux
G:
Nez envoutant sur les fruits rouges, ce vin m’a marqué par sa puissance et sa longueur, là pas de problème c’est bien un grand cru, et hop dans le panier (façon de parler pour des vins que l’on récupère dans 5 mois…)
V:
Velours, puissance, classe, ça c’est très bon, tout y est pour l'avenir
Clos de la Roche
G:
Ce vin m’a impressionné par un nez élégant, une verticalité avec une longueur incroyable, mais tout en délicatesse et en dentelle. C’est étonnant, il reste sur le centre de la bouche, pas de perception du vin sur les joues, en revanche qu’est-ce que c’est long. Excellent (et du coup je me laisse tenter malgré l’augmentation de tarif sur ce cru cette année…)
V:
Atypique au milieu des autres, longiligne, il file en bouche avec une longueur impressionnante, très délicat, j'ai beaucoup aimé
Charmes Chambertin
G:
On retrouve la groseille sucrée et le cassis, avec une belle largeur mais à mon sens un manque de longueur. Très bien
V:
Plus large que le précèdent, riche, puissant, un peu moins de longueur (mais ça reste long quand meme!), un vin assez facile et séducteur
Latricières Chambertin
G:
Autant je l’avais adoré l’année dernière, autant je l’ai trouvé plus réservé cette année. Le nez est très beau, élégant, on ne sent absolument pas la VE, ni en bouche d’ailleurs (c’est le cas sur tous les GC et quasiment tous les PC, alors que le % de VE est plus important que les villages, comm quoi c’est un équilibre avec la matière et la concentration aromatique du vin). En bouche c’est un peu discret, mais une finale hyper longue sur le fruit rouge nous rappelle que c’est potentiellement un grand vin. Très bien
V:
L'an dernier ce vin était pour nous la bombe de la dégustation, je l'attendais donc avec impatience!
Un profil plus aérien que le précédent, longueur xxl, mais semble un peu “frêle” après le charme (je pense qu'il a souffert de la séquence car beaucoup mieux gouté lors du 2eme tour en le plaçant avant le charmes), ça reste néanmoins très bon
Chambertin
G:
Mutique l’année dernière, le roi des vins s’est réveillé cette année, j’ai adoré cette cuvée (mais je n’ai rien noté à part ! ! ). De mémoire, un nez proche du Latricières, mais la bouche est suprêmement élégante avec tout ce qu’il faut pour en faire un vin exceptionnel, largeur, velouté du toucher, longueur, persistance de longues minutes en rétro après la gorgée (oui je ne l’ai pas craché celui-ci…). Excellent +
V:
Super classe, le fruit revient sans cesse en bouche par vagues, la longueur est …très longue! Il m'évoque le Latricieres mais avec un peu plus de tout!
Top mais ça essaye de violer mon compte en banque
Conclusion:
Pour conclure sur ce millésime, comparé à 2017 au même stade l’année dernière, nous avons trouvé les vins plus structurés, parfois tanniques, avec du corps. Les nuits saint georges sont très réussis ainsi que les grands crus (avec une petite réserve sur le clos vougeot). Le format de cette dégustation est toujours aussi convivial, avec l’équipe de D Duband toujours dispo pour des éclaircissements (et on a bien sympathisé avec certains d’entre eux le soir à la paulée, mais c’est une autre histoire et un autre compte rendu…).
Nous avons également eu le plaisir de faire connaissance avec de fameux LPViens cités par Oberlin, en espérant pouvoir approfondir celle-ci à d’autres occasions qui ne manqueront certainement pas !
En tout cas nous sommes déjà impatient de revenir l’année prochaine… ou les volumes ne seront manifestement pas les mêmes, en espérant que le système actuel sera maintenu, il très appréciable de pouvoir sélectionner ses achats sans système d’allocation « imposé ».
Il ne reste plus qu'à vous raconter la Paulée...