Château de la Tour - Clos Vougeot 2009, 2008, 2007, 2006, 2003, 1999
Une verticale du château de la Tour, c'est tentant !
Quand en plus c'est le directeur François Labet qui accompagne la dégustation de commentaires sur son domaine et ses vins, il ne faut pas la rater !
Le domaine est en culture biologique depuis 1992 (un pionnier !) et la vinification est très traditionnelle (pas d'égrappage).
Les bouteilles ont toutes été ouvertes 8h avant dégustation et gardées à 16°, sans carafage ultérieur.
2009
La robe est assez claire, elle ne présente pas de trace de jeunesse.
Le nez est expressif et magnifique, très floral (violette), sur un fond fruité éclatant (cerise, fraise, framboise, mûre), avec une pointe mentholée. C'est très élégant, presque de la dentelle, et en même temps envoutant : on pense à du rouge à lèvres !
On retrouve la finesse en bouche mais sur une trame tannique très présente. On a même une impression de léger déséquilibre, qui est sans doute due à la mise en bouteilles très récente (1 mois). La finale est belle, fraiche, avec une pointe d'amertume.
Un très beau vin, surtout pour son nez (17/20), et à grand potentiel (18/20 ?).
2008
La robe, assez claire avec des reflets violacés, est plus jeune que le 2009 !
Le nez est presque aussi intense, avec un peu moins de fruit, très floral, des notes de ronce qui lui donnent un peu moins de rondeur mais plus de profondeur.
La bouche présente une très belle richesse, sensible dès l'attaque, puis un très beau volume. Même si c'est très jeune, les tanins se sont fondus. On ressent donc une certaine chair qui s'appuie sur une forte charpente, sans cette impression de bouche dissociée ressentie sur le 2009. Belle finale longue et salivante.
Grand vin promis à un bel avenir. 17,5/20.
2007
La robe est plus claire et marque surtout des traces nettes d'évolution.
Le nez est épanoui, avec beaucoup de fleurs (la rose apparaît), d'une très grande finesse. On retrouve un petit air de 2009, en moins éclatant et avec plus d'évolution.
Les arômes fumés dominent à l'attaque, le milieu de bouche est clairement sur la finesse plus que sur la puissance. Les tanins sont assagis, la finale d'une longueur appréciable, avec une fraîcheur apportée par plus d'amertume que d'acidité.
Un très beau Bourgogne qui fait plus vieux que son âge, presque déjà à point. 16,5/20.
2006
La robe est assez claire, un peu moins évoluée que celle du 2007.
Le premier nez affiche clairement la cerise noire, avec un peu de suie et de réglisse. Les arômes floraux apparaissent après une longue aération, laissant apparaître comment il évoluera avec le temps.
La bouche est charpentée, plus que celle du 2007, moins que celle du 2008, encore sur le fruit mais avec quelques notes végétales, et avec de beaux tanins. La finale est longue et saline.
Un très beau vin, mais sans doute dans une phase de légère fermeture, et qu'il faut donc attendre. 16/20 maintenant, sans doute 17/20 dans quelques années.
2003
La robe est légèrement plus dense que celle du 2006, mais tuilée, donc plus évoluée.
Le nez, d'une bonne intensité, est un peu brut : très animal, chocolat, pruneau. Il s'améliore après une assez longue aération (le côté animal s'adoucit).
La bouche, encore corpulente, présente une certaine suavité, mais est atypique. La finale se prolonge, mais est moins agréable que celle des autres millésimes.
Un vin qui n'est pas dans les normes. Certes, on est sur 2003, mais quand on voit ce qu'a pu réussir Clos Rougeard sur ce millésime (OK, ce n'est ni la même région, ni le même cépage …), on peut être un peu déçu. 15,5/20.
1999
La robe est assez claire et bien tuilée.
Le nez est d'une intensité moyenne mais d'une finesse remarquable. Parfum de vieille rose, fruité secondaire : pas de doute, on retrouve les arômes classiques d'un très bon "vieux" Bourgogne.
L'équilibre en bouche est superbe : puissance et richesse, finesse et élégance, toucher de bouche très suave, énorme longueur, tout y est !
Un grand vin qui a atteint son apogée mais devrait y rester très longtemps ! 18/20.
Un grand merci à François Labet pour cette dégustation qui a montré les similitudes mais aussi les spécificités entre les différents millésimes de ce très beau domaine.
Jean-Loup