Un petit selfie miroir pour commencer
Le vendredi saint est férié en Moselle.
Pendant que certains sont encore au Métro, boulot, dodo, nous débutons notre journée Meursault, Bouzereau, Roulot.
Comme nous y ajoutons un passage au Soufflot pour déguster du Raveneau, nous pouvons dire que la journée est vraiment placée sous le signe de l'eau.
D'ailleurs elle ne manque pas et après 5 mois de flotte, il en tombe encore beaucoup lorsque nous arrivons au domaine.
Vite à l'abri pour déguster les 2016 en bouteille.
Jean-baptiste s'inquiète un peu du retard dans les travaux. Il reste tout à labourer et à planter le Limozin.
Rien de méchant pour l'instant, les vignerons craignent surtout le gel tardif et la grêle en été mais il ne va pas falloir chômer quand le beau temps va revenir.
Nous sommes rejoins par Caroline Furstoss, une sommelière bien connue et journaliste à la RVF. Elle lance une nouvelle activité et était de passage en Bourgogne.
carolinefurstoss.wor...
Bourgogne
Cette année la cuvée générique contient 75% de raisins provenant du bas de Puligny au lieu de 50% habituellement.
La partie régionale de Meursault ayant particulièrement souffert du gel d'avril 2016
Une cuvée qui me séduit moins que celle de 2015. Un nez plus fermé et une structure plus discrète.
Si l'année dernière je trouvais que le générique pouvait bousculer des villages, je trouve que cette année il ne surclasse pas son appellation.
Meursault "Les grands Charrons"
Un nez sur l'amande, un peu de beurre frais, c'est gras avec de la largeur.
Est-ce l'effet séquence qui joue d'une façon différente de l'an passé mais sur 2016 je trouve qu'il y a une différence nette entre le générique et ce Meursault village.
Un Meursault finalement assez classique ou tout du moins qui correspond à l'image que l'on peut avoir d'un vin de ce village
Meursault "Les Tessons"
Après la dégustation de ce Tessons, j'ai la certitude que 16 n'a rien à voir avec 15
Le nez est moins ouvert, le vin semble un peu serré et n'est pas très causant.
La structure est là mais le vin ne se dévoile pas.
Lorsque l'on sait ce que l'on boit et qu'on a la chance d'en avoir déjà bu sur plusieurs millésimes ( je parle pour Gérard), il n'y a pas d'inquiétude à avoir mais objectivement dans une dégustation à l'aveugle je pense que cette cuvée serait pénalisée.
Une chose est sure, si les grands charrons pourront s'apprécier assez vite, les Tessons demanderont plus de garde
Puligny-Montrachet 1er cru "Les Champs Gains"
Un nez bien ouvert, c'est floral avec une belle acidité
Le vin gagne en amplitude par rapport aux villages
Une cuvée qui semble correspondre aux standards de Puligny
Nous l'avons tous bien appréciée.
Jean-Baptiste précise que la vigne a maintenant près de 20 ans (1999) et qu'elle commence à exprimer son potentiel.
Jusqu'à maintenant la différence n'était pas forcement évidente avec les Tessons mais il trouve que son statut de 1er cru est désormais moins discutable.
J'avoue que sur cette dégustation il me semblerait injuste de minorer "Les Champs Gains" par rapport aux Tessons.
Ceux qui ont réalisé le classement à l'époque avaient sans doute des bonnes raisons et il n'est pas forcement judicieux de militer pour une modification.
Meursault 1er cru "Charmes"
Nul besoin d'annoncer la cuvée. Dès qu'on se plonge dans le verre on comprend que c'est les Charmes de Meursault.
Beaucoup de fruit, un peu de bergamote, d'amande, c'est vraiment très riche et déjà bien ouvert.
En bouche l'amplitude est explosive telle un feu d'artifice.
Si Charmes 2015 pouvait paraître légèrement trop chaleureux en bouche, ce n'est pas le cas cette fois.
La richesse aromatique se marie avec une belle acidité pour former un ensemble dense et équilibré.
Peut-être la meilleure cuvée de Meursault Charmes que j'ai dégustée à ce jour.
Jean-Baptiste nous précisera que c'est la cuvée préférée de son père qui trouve qu'elle est la plus typique de Meursault.
C'est vrai qu'un tel vin à table ravira tous les convives.
Meursault 1er cru "Genevrières"
Un nez encore fermé, un peu comme les Tessons
Beaucoup de finesse avec une jolie finale tout en longueur mais une cuvée qu'il faudra revoir à un autre moment pour mieux juger de son potentiel
Elle a pu être également désavantagé de passer après les Charmes déjà bien plus expressifs.
Meursault 1er cru "Perrières"
Je viens de dire juste avant qu'il ne faut pas vouloir réécrire les classements en permanence.
Euh comment ça ce n'est pas un grand cru que nous avons dans le verre !
Quelle complexité ! Il y a des fruits jaunes gourmands en nuance avec des pointes d'agrumes, un peu de bergamote, d'amande et des notes minérales.
C'est ample, très long avec une acidité qui porte le vin très loin dans une finale si belle qu'elle est partie trop loin ... trop tard pour recracher, ça je le garde dans mon corps et dans ma mémoire.
C'est un immense Meursault Perrières que Jean-Baptiste nous a produit cette année.
Lors de mon passage dans les vignes début juin 2016, j'avais pu constater que le secteur des Perrières de Meursault avait été épargné par le gel car c'était là que les vignes étaient les plus belles. Je conseille à tout amateur de Chardonnay d'essayer de s'en procurer un exemplaire
Puligny-Montrachet 1er cru "Le Cailleret"
Un nez plus fortement marqué par l'amande
Beaucoup de gras en bouche, c'est très riche presque opulent
Le vin semble moins tendu que les Perrières
Alors que les Perrières ont déjà commencé leur course j'ai l'impression que le Cailleret est encore dans les strarting block tout en présentant les atouts pour aller très loin également lorsqu'il aura digéré sa préparation
Bourgogne, Grands Charrons et Champs Gains passent en fût puis en cuve alors que les autres cuvées retournent en fût.
C'est un plaisir de discuter avec Jean-Baptiste d'autant que cette année nous avions une charmante compagnie en plus mais il est déjà temps d'aller au Soufflot.
A ce sujet le vigneron nous a dit qu'il espère que leur installation à Meursault sera une réussite. Nul doute qu'il fera le nécessaire pour les ravitailler en cas de besoin afin que ses vins puissent toujours être dégustés par des passionnés.
C'est toujours un plaisir d'accompagner Gérard dans sa tournée bourguignonne, à l'année prochaine pour déguster les 2017