Arnaud Aucoeur - Vignes de Champagné - Moulin-à-Vent 2010
Bouchon un peu rigide et adhérent, mais qui sort entier, et à peine marqué sur le miroir.
Robe grenat brunissant qui marque quelques signes d'évolution.
A la sortie de cave (donc sans aération et à presque 20°C), le nez est un peu renfrogné, sur la cerise à l'eau-de-vie, un peu de feuilles mortes (sèches, pas vraiment l'humus) et des vapeurs d'alcool assez nettes. La bouche est raccord : puissante et assez intense, elle est affinée et en même temps on sent une empreinte tannique qui subsiste et apporte de l'épaisseur. On a toujours un peu de fruits macérés dans l'alcool, avec une sensation entre le minéral et le végétal, plus austère. La finale est particulièrement longue.
Au moment de passer à table (aéré 1h30 et rafraîchi), il fait preuve d'un peu plus de légèreté, tant aromatique (fruit rouge et végétal, c'est presque poivronnant) que structurelle. Les tanins, malgré la température plus basse, se sont même un peu assouplis, mais surtout la puissance s'est assagie. En contrepartie, la longueur est plus modeste également.
A table, il fait un bon bout de chemin avec une belle côte de porc bien persillée (contraste moelleux/gras de la viande avec le côté plus strict du vin, qui y gagnerait même en fruité), moins avec la ratatouille l'accompagnant, qui a tendance à prendre le dessus et éteindre les dernières lueurs aromatiques.
Et plutôt bien avec les fromages pyrénéens qui finissent le repas (tommes chèvre et vache/brebis)