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Domaine François et Antoine Jobard, Meursault

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CR: Domaine François et Antoine Jobard. Meursault “en la barre” 2007.
[size=x-small]cr tiré d 'Agapes the blues. [/size]

Le nez dégage de l’ampleur, voire une certaine opulence non dénuée de finesse et de vivacité ; une déclinaison subtile de fruits et de fleurs au grain parfumé et délicat, sur une assise d’arômes de beurre fondu, de pain toasté, de brioche, tout aussi délicatement fondus aux senteurs des fruits secs (amande, noisette).
La bouche présente presque un caractère moelleux - alors que le vin est sec – avec une chair à la fois tendre et onctueuse, tout en restant vive, tant sa fine acidité rehausse cette impression moelleuse, merveilleusement fruitée, en un équilibre complexe qui fait caracoler les amers sur la persistance.
L’accord sur la terrine de foie gras est vraiment exceptionnel, tant le coté vif, généreux, moelleux, beurré du vin “colle” avec le gras parfumé du foie.

Daniel
11 Jan 2016 15:51 #121

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CR: Domaine François et Antoine Jobard - Puligny Montrachet - 2005

Bouteille ouverte à l'arrache température de service 15° moins 1/2 de frigo

La robe est jaune foncée aux reflets or jeune
Le nez est enthousiasmant verveine tilleul citron une touche d'élevage
L'attaque en bouche est superbe droite équilibrée fraicheur vivacité
Le milieu de bouche est ample puissant il y a du corps un coté mentholé
Une finale citronnée avec une belle vivacité qui fait contracter les sous maxillaire
Un délice

Et surtout le parfait compagnon d'un risotto aux truffes

Eric L.
Un bon repas sans bon vin c'est comme un tagada sans tsoin tsoin
04 Fév 2016 07:31 #122

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Bu chez Legui avec les Gunthards

CR: Domaine François & Antoine Jobard, Meursault 1er cru Poruzots, 2002



Robe sur un jaune gris vert très clair.
Nez très discret, à la limite du mutique.
Si la bouche présente un bon volume et une acidité certaine, elle est incroyablement cadenassée, muette et rétive à tout expression, en mode Auberge du Cul Tourné avec Cadenas *** sur la Lingerie !
Aucun plaisir possible face à ce glaçon impénétrable.
J'ai d'ailleurs rarement croisé un vin aussi illisible, sans qu'il ait l'air pour autant fatigué ni défectueux.
29 Mar 2016 18:01 #123
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CR: Ouvert hier un Bourgogne 2012 d'Antoine Jobard :
Robe : jaune clair, reflets verts, jeune.
Nez : à l'ouverture, des arômes de poire dominent, accompagnés par la pierre à fusil; à J+1, c'est l'ananas pas trop mûr, plus épuré.
Bouche : le fruit domine, avec des arômes simples mais francs de poire, le vin est assez gras, ouvert mais qui manque un peu de niak à mon goût.
Conclusion : Assez bien. Vin indiscutablement racé, mais assez ouvert, se livrant facilement, dans lequel j'aurais aimé un peu plus de relief (comme en 2008 et 2013) et donc de complexité.
David Chapot.
25 Jui 2016 22:45 #124

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Réponse de Super-Pingouin sur le sujet CR: Le millésime 2015 d'Antoine Jobard

CR:
[size=x-large]Les vins d'Antoine Jobard ont-ils souffert de la chaleur en 2015?[/size]
Le volet "vins d'Antoine Jobard" de mon année 2016 a commencé en Mars dernier lorsque ma moitié à son retour d'un dîner entre copines me lance:
"J'ai reconnu le nom du domaine sur la carte des vins et nous avons pris un Bourgogne 2013. Nous avons toutes adoré. Quand est-ce qu'on y va? :D". Si elle aussi s'y met, je ne vais pas m'en sortir :D
7 mois plus tard, nous arrivons rue du Leignon à Meursault. Il est 11h00, le soleil est au rendez-vous et nous entrons dans la cour. Nous apercevons un homme grand par la taille, par son âge et dans sa forme. Il s'agit ni plus ni moins que de François, le père d'Antoine. Nous lui partageons notre découverte, somme toute récente, du domaine, et le flacon qui nous y a mené. Il acquiesce. Son fils arrive peu après et nous invite à nous engouffrer dans la cave du domaine.
[size=x-large]Le millésime 2016 ne va pas arranger les bas volumes constatés depuis 6 ans[/size]
- Pouvez-vous nous parler de 2016? Le gel et la maladie ont du être dévastateur.
- Je perds 50% de mes volumes (sic!)
- Quelle est approximativement la répartition par appellation? Un de vos confrères dans le Chablisien nous disait qu'il avait perdu moins perdu en valeur qu'en volume.
- Je n'ai rien perdu sur Blagny. Pour tout le reste: -80% sur la Barre, -80% sur le Bourgogne, -40% sur les Tillets, -30% sur Charmes et Poruzots et -40% sur Genevrières.(re-sic!). Cela reste un peu moins que ce que j'avais imaginé au lendemain de l'intempérie. La pluie 15 jours avant les vendanges a été salvatrice.
- On dit pourtant que les eaux tardives risquent plutôt de faire éclater les baies.
- Ce ne fut pas le cas. Il y avait un manque de maturité et la pluie a permis la reprise du cycle. La cinétique en cave a été lente mais régulière. Il aura fallu 15 jours de fermentation contre 4 habituellement. Il y a eu très peu de dégagement.
- A quelle date avez-vous vendangé?
- A partir du 22 Septembre. Il faut compter 100 jours à partir de la fleur. Cela varie ensuite selon l'ensoleillement et les conditions météorologiques. En 2014 par exemple, j'ai du embaucher 10 personnes de plus car ils annonçaient des sceaux d'eau le vendredi.
[size=x-large]Le domaine s'est adapté aux conditions de 2015[/size]
Tous les vignerons rencontrés s'accordaient à dire que les conditions de 2015 étaient exceptionnelles. Il manquait juste de l'eau.
Lorsque nous entamons notre dégustation chez Antoine Jobard, nous ne nous sommes rendus qu'à un seul domaine en blanc. Autant les domaines seyant Nuits nous ont rassurés sur les rouges la veille, autant nous demeurions dans l'interrogative sur les blancs de Beaune.

Bourgogne blanc

Premier constat: C'est frais, net, tendu et aimable. Il est un peu perlant mais à ce stade cela ne me choque pas. AB
- Nous avons vendangés tôt, le 3 Septembre. J'ai réduit la durée de l'élevage en fûts à 18-20 mois. Les vins ont été soutirés début Septembre et mis en masse. La mise sera plus précoce, entre Noël et Janvier.
- Êtes-vous toujours à 15-20% de fûts neufs?
- En principe oui, sur 2016 ce sera 0%.
- Il reste un peu de CO2 sur le Bourgogne. J'imagine qu'il va y avoir un nouveau soutirage.
- Oui. En même temps, le CO2 permet de garder de la fraîcheur. Le revers, c'est le côté réducteur. L'idée est de conserver suffisamment de CO2 pour qu'il en subsiste en bouteille. Il ne faut pas en ajouter, cela asséche le vin.

Meursault village

"Il s'agit de l'assemblage de Chaumes, Sous Velle et Corbins. Le premier est en haut de côteau avec un sol très caillouteux. Le second est en bas de côteau et le dernier est dans le Nord du village. Pré Manche y entre habituellement. La parcelle a été arrachée."
Le vin est vif, tendu, propre, dans le registre du citrus avec de notes de citron confit qui ressortent avec discrétion. C'est déjà fort avenant.B-
- Vous réalisez vos fermentations en fûts?
- Oui. Sur 2016, nous sommes en fin de sucre. La densité est de 995-998. Et il reste 6-7g de sucre (par litre). La malo se fait généralement au Printemps.

Meursault en la Barre
"Des vignes en bas de Côteau, à côté du domaine."
Une petite réduction au nez qui ne dérange pas du tout. "L'essentiel est que ce ne soit pas mercaptan." Un Meursault comparativement plus gras, un soupçon iodé. L'acidité est bien conservée. C'est salivant et les amers se manifestent en finale en haut de palais. AB+/B-

Meursault Tillets
"Une parcelle en haut de Côteau vendangée tardivement."
Un vin aérien en son attaque. Une concentration fine et élégante en son milieu. Une finale digeste et légèrement saline qui appelle à se servir à nouveau. B+/TB-
Décidément un terroir que j'affectionne de plus en plus à chaque fois que je le croise.
- Sur ce que nous goûtons 2015 est déjà bien plaisant et accessible. On peut déjà les boire.
- Il est vrai que les gens ont perdu l'habitude de garder leurs vins. Il faut dire qu'au restaurant on trouve moins de vins âgés, nous dit Antoine en écho à ce que nous avions déjà ouïe de Frédéric Mugnier. D'ailleurs j'aime bien boire également des vins jeunes.
Puligny Montrachet les Trézins
De l'eau de coco fraîche, de l'acidité, du citron jaune. Son zeste dans un second mouvement et une belle netteté. B
- En discutant et dégustant avec certains de vos confrères, nous avons réalisé que le millésime peut écraser les terroirs sur une année chaude.
- Un millésime peut effectivement prendre le dessus. Un bon travail des vignes permet néanmoins de les maintenir.
Je vous confirme qu'ils sont parfaitement lisibles ici.
[size=x-large]La propriété des vignes[/size]
Puligny Montrachet 1er cru les Champs Gains
C'est haut, élégant, raffiné. Du yuzu. Une remarquable unité. C'est également appétent. Il demeure une matière sèche une fois que le vin a quitté la bouche. TB
- Nous échangions hier avec Benoît Droin. Il déplorait la double peine du fermage sur des années si faibles en quantité: moins de vin et des cours plus haut, donc des fermages plus chers.
- Il est temps d'avoir plus de volumes pour vendre du vin. Les cours se sont multipliés par 4 en 4 ans.
- Êtes-vous propriétaire de vignes?
- J'ai deux parcelles en propre: Champs gain et une parcelle sur le Bourgogne. Tillets est en métayage et je rachète la part de 50% au propriétaire. Le reste est en fermage avec mon père. Le fermage, c'est la retraite des agriculteurs. En 2016, il faut payer le fermage même si la récolte n'est pas suffisante.
- Et au regard des faibles volumes depuis maintenant 6 ans, comment pensez-vous gérer vos tarifs?
- Il me va malheureusement falloir augmenter de 10% environ les prix pour 2015. Arrrrrrrrgggggh! j'ai pas trouvé mieux pour réaction intérieure. Et je maintiendrai le niveau sur 2016, pas d'augmentation donc.
[size=x-large]Le domaine, demain[/size]
- Continuez-vous à regarder les opportunités d'acquisition?
- Bien entendu. Je ne serais pas contre la possibilité de faire du rouge. Il faut être bien placé au bon moment.
- Vous pouvez au moins pour le moment vous concentrez sur une seule couleur :)
- Il peut y avoir des ventes. Elles se font cependant souvent à des investisseurs et pas à d'autres vignerons. Le viticulteur négocie en effet avec l'investisseur la possibilité de rester en place.

Meursault 1er cru Blagny
"De jeunes vignes pour l'essentiel, en haut de Côteau."
Le vin présente davantage d'épaisseur que ses frères de l'année. Au citron jaune viennent se greffer le citron vert et le kumquat. J'y trouve un supplément de densité et de matière comparativement à 2014. B+
- Nous avions évoqué l'année dernière la part de vos travaux en bio. Auriez-vous entamé la certification?
- Oui, depuis le 14 Septembre :). Dans les faits depuis plus de 10 ans. 2016 a été une année à forte pression de maladie. Nous n'avons jamais vu autant de mildiou. Après le bio, ce n'est pas plus compliqué que le systémique. Cela requiert plus de moyens. Et il faut savoir accepter perdre un peu de récolte.
- Tout le monde doit vous poser la question.
- Personne ne me pousse à le faire. Après le coût supplémentaire par rapport à ma conduite actuelle ne représente qu'une journée de contrôle. Cela permet au moins de rentrer dans une case.

Meursault 1er cru Poruzots
"3 parcelles avec une moyenne d'âge allant de 25 à 50 ans. La roche affleure la surface sous les 30 cms de terre."
Salivant dès son attaque. Le vin balaie un large éventail d'agrumes: citron caviar, combawa, yuzu, citron vert. Le toucher est tendu, sec avec une persistance un peu rocailleuse. Strict mais altier.TB+/Excellent-
- Filtrez-vous vos vins?
- J'ai repris depuis un an après avoir arrêté en 1994.
- Pour quelles raisons? la tendance de fonds est plutôt de ne pas coller, ni filtrer.
- Cela permet d'apporter plus de finesse. Le but n'est pas non plus de dépouiller un vin. Ca le retend. Je filtre sur 3-4 microns. Je ne colle pas. Et je ne filtrerai pas nécessairement chaque année.
Meursault 1er cru Genevrières
Un vin pétri de qualité: de la justesse, de la puissance, une sacré matière, de la finesse dans le même temps. Du kumquat, du citron vert confit, du tilleul pour compléter le registre. C'est long, ample et très complet. Excellent
- Vos vins demeurent rares en France.
- Il y a toujours une grande part à l'export. Mais on commence à les trouver davantage sur les tables étoilées.
- Cela n'a-t-il pas tendance à accentuer la demande?
- Bien entendu, mais ce sont de belles vitrines. Et il est toujours gratifiant d'avoir de la reconnaissance.

Meursault 1er cru Charmes
Je perçois cette année de façon assez manifeste un vin en 4 temps: une attaque vive, une seconde phase calme et fraîche, une pointe acidulée se manifeste dans le 3ème mouvement et la perception du gras en pourtour achève la partition. Un vin plein avec une belle complexité déjà. Ce n'est toujours pas mon climat préféré mais sa prestation par Antoine Jobard sur 2015 est impressionnante. Excellent-

Il y a eu la dégustation chez Guillaume Tardy pour Nuits. Il y a eu celle-ci pour Beaune. Les 2015 d'Antoine Jobard ont fait l'unanimité en leur faveur. Je voyais beaucoup de sourires à la sortie. Je ne saurais m'aventurer à dire que 2015 est de la caste des grands millésimes. Ce que notre vigneron en a fait le rapproche lui en revanche de la caste des grands. Il ne s'est pas enfermé dans des façons de faire immuables. Il a adapté son élevage. Il a repris à contre-courant des techniques qu'il avait abandonnées. Et malgré le succès, il reste d'une grande modestie.
Monsieur Jobard, nous réitérons ici nos remerciements les plus sincères.

HD
28 Oct 2016 12:27 #125

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Domaine François et Antoine Jobard (Meursault)

Merci pour ce splendide reportage sur cette propriété dont j'apprécie tant les vins. Je limite ma lecture aux informations techniques car je ne veux pas être influencé lors de ma prochaine visite :)
David Chapot.
30 Oct 2016 10:18 #126

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Réponse de podyak sur le sujet CR: Antoine Jobard - millésime 2015

CR: Domaine Antoine JOBARD, millésime 2015, sur fûts.
Je n'arrive pas à suivre le rythme super pingouinesque mais j'essaye bon an, mal an de compléter ses superbes CR de mes quelques notes.

A. Jobard, Bourgogne Blanc 2015
Léger grillé/réduit au nez puis citron/noisette fraiche. Léger perlant. Tendu. C'est très bon et une super entrée en matière. Enlève en une lampée toutes les craintes qu'on pouvait avoir sur les 2015 blancs a priori. Fond de verre avec un léger brioché très agréable. B+/TB-

A. Jobard, Meursault 2015
Toujours une pointe de réduction. Même trame citron/noisette avec une sensation de tension supplémentaire au nez. Touche grillée (fumée) très plaisante. Toujours léger perlant. Belle vivacité/acidité en bouche, avec ce qu'il faut de matière. Dans la lignée du précédent : déjà très bon. TB

A. Jobard, Meursault "En la Barre" 2015
Réduction un peu plus importante pierre à fusil, mais aussi qui tend vers le mercaptan. Notes fumées, fruit plus en retrait à ce stade, quelques épices. Bouche un peu plus larges, impression de plus de gras avec quelques épices sur le bout de la langue. Moins acidulé que les précédents, impression de plus de "puissance", de "matière". Plus sur de légers amers que sur l'acidité. Reste frais malgré tout et salin en finale. B+

A. Jobard, Meursault "Les Tillets" 2015
Plus frais au nez avec un soupçon de menthe, et des notes herbacées (tilleul ?), de noisette/amande fraîche. Perlant un peu plus présent. Moins gras, plus tendu mais aussi plus en finesse que le précédent. Effilé. Salivant. TB-/TB

A. Jobard, Puligny-Montrachet "Le Trézin" 2015
Toujours cette très légère réduction/pierre à fusil. Nez assez peu expressif. Belle tension en bouche de la matière, salivant. S'ouvre peu à peu à l'aération sur quelques agrumes. Donne l'impression d'un vin un peu moins acidulé que les précédents mais avec de la tension. B+

A. Jobard, Puligny-Montrachet 1er Cru "Les Champgains" 2015
Très joli nez, expressif, frais, sur quelques agrumes. Surcroît de matière par rapport aux précédents, très bel équilibre. Touches d'épices en finale. Coup de cœur. TB+/Exc

A. Jobard, Meursault-Blagny 1er Cru 2015
Nez sur le citron et pointe grillé. Un peu plus opulent que le Champgains, impression plus solaire mais, avec moins d'acidité ressentie. Les épices finales qui restent en bouche confirment le premier ressenti, mais cela reste très équilibré et gourmand. TB

A. Jobard, Meursault 1er Cru "Poruzots" 2015
Un peu plus réduit (grillé/fumé) que les précédents, avec derrière quelques agrumes. Plus austère de prime abord. Belle tension en bouche avec là aussi de la matière. Des notes minérales en retro. Apparaît plus sec que Le Blagny. Très légers amers en finale. Parti pour durer. TB+

A. Jobard, Meursault 1er Cru "Genevrières" 2015
Nez un chouia réduit puis très charmeur, complexe. Il mêle les désormais habituelles agrumes à des touches minérales et une pointe briochée. A la fois tendu, avec de la matière sèche, la texture est très belle en bouche, ça glisse tout seul. Et long. C'est un peu une synthèse des précédents vins avec un peu plus de tout : c'est mûr, tout en étant salivant, du fruit mais aussi des notes minérales, c'est gras mais tendu. J'adore déjà tel quel Excellent+

A. Jobard, Meursault 1er Cru "Charmes" 2015
Assez séduisant au nez (agrumes, épices), malgré une mini touche fermentaire en retrait. Attaque assez puissante, avec des épices en fin de bouche, une touche d'amande. Paraît assez mûr, avec un peu de gras. Plus sur le profil du Blagny. Long en bouche. TB+

Je rejoins Super-Pingouin sur ses impressions et sa conclusion : sur les blancs, c'est le domaine visité de Beaune qui, à mon goût, a le mieux réussi à adapter sa manière de faire (vendanges, vinifications,..) pour garder tension et fraîcheur dans toutes les cuvées de ce millésime (tout en arrivant à maintenir leur spécificité).

Tuukka

Tuukka
10 Nov 2016 15:54 #127

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Réponse de icna sur le sujet CR: Bourgogne 2006 Domaine Antoine Jobard

CR: Bourgogne 2006 Domaine Antoine Jobard

Le nez commence à évoluer avec les restes d'un élevage qui a du être marqué. C'est assez expressif et complexe.
En bouche on a des fruits jaunes, de la poire, c'est assez riche avec une belle maturité et un élevage bien fondu. Le vin Best peut être servi légèrement trop chaud ce qui fait ressortir un peu d'amer en finale. Je me demande en fait si cette légère amertume n'est pas aussi une conséquence du boisé.
Belle surprise que ce simple bourgogne que j'ai pris pour un cru plus huppé et qui a bien vieilli.

Quentin
16 Nov 2016 16:32 #128

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Réponse de tomy63 sur le sujet CR: Bourgogne 2012 Domaine Antoine Jobard

CR: Antoine Jobard - Bourgogne blanc 2012 : couleur or pâle, nez expressif, citronné, avec des notes d'élevage vanille/caramel très bien intégrées qui pour une fois dans ce vin me semblent gourmandes et jamais écœurantes. Bouche vive, avec une belle tension pour un générique, un peu de gras, toujours ce côté vanille/caramel (surtout quand le vin se réchauffe) dans le fond qui rend le vin gourmand, de l'amande aussi, bel équilibre. Finale assez longue pour un générique, sur le citron, les agrumes, fraîche. Belle entrée de gamme qui donne envie de connaître les autres cuvées.
28 Jan 2017 22:46 #129

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Bu chez Nol

CR: Domaine Antoine Jobard, Meursault 1er cru, Poruzots, 2008



Oliv
Robe nettement dorée.
Nez assez peu expressif, sur un boisé présent, sur le caramel au lait léger, des notes épicées mais peu de fruit.
Bouche lourde, sur une matière glycérinée qui tapisse le palais mais à laquelle il manque de l'acidité à mon goût pour mobiliser cette masse.
Les goûts sont un peu ternes et manquent de précision et de gourmandise.
Finale avec du corps, un peu riche et sur une petite amertume.
Je n'ai pas aimé. Mais j'étais le seul !

Frisette
La robe est jaune d'or. Le nez est sur le beurre frais, enrobé de fruits à chair jaune. La bouche est ronde et grasse, assez puissante avec une belle densité de matière. On retrouve un élevage pas totalement effacé, avec ce gras vanillé et un peu de pétard. L'aromatique parait mûre, sur ces fruits jaunes (pêche, un peu d'abricot). La finale est puissante et épicée, bien qu'un peu chaleureuse. L'ensemble est très gourmand et rond...un peu comme moi! ;) Bref, un style qui me plaît, que je plaçais volontiers à Meursault: Excellent (17/20)

Podyak
Robe qui peut dénoter une certaine évolution, avec un doré qui "se fonce". Le nez est assez baroque avec des fruits jaunes et des agrumes mûrs, des notes pâtissières, un peu de beurré, une pointe vanillée mais aussi, à l'aération un peu de silex frotté. La bouche est assez ample, avec de la matière, du gras, du volume mais néanmoins une petite vivacité qui relance. C'est gourmand et très expressif. Quelques épices sur le bout de la langue et en rétro confirment la "richesse" du vin.
Quelle surprise à la descente de la chaussette : Jobard, et en 2008 !!! Je partais sur un Beaune ou un Chalonnais plutôt élevé, d'un millésime plutôt riche, style 2005. Les vins goûtés au domaine, ou dégustés (souvenir par exemple d'un Meursault-Charmes 2001 goûté fin 2015, plutôt tendu) jusque-là étaient à l'opposé de ce style.
Là, cela évoquerait presque un Meursault "à l'ancienne" que l'on rencontre d'ailleurs de moins en moins (attention, les notes d'élevage ne sont pas non plus caricaturales, hein ! B) ). Connaissant quelques visites de notre hôte, je parie sur un Germain ou un Dureuil d'année assez mûre.
Toujours est-il que j'aime beaucoup et ne boude pas mon plaisir, mais je comprend que les amateurs de blancs plus effilés et tendus puissent y trouver à redire zX TB+ (16,5)
23 Mar 2017 20:31 #130

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dt écrit: Meursault "Poruzots" 1995 - domaine François Jobard

Très grande bouteille. Bu 2 fois au cours des 15 derniers jours, c'est un vin éblouissant. Sur un carpaccio de St Jacques aux truffes (de bourgogne), c'était splendide.
Un vrai vin de gastronomie, pas très exubérant mais d'une complexité et d'une harmonie exemplaires. Il a basculé vers des arômes de pralin, de mélisse. En bouche, c'est à la fois délicat et plein.
Il me semble à un niveau de maturité idéal.
François Jobard, on n'en parle un peu moins que d'autres mais c'est très très recommandable et régulier au plus haut niveau.
Excellent (tu).

Denis


Bu ce même Poruzots 95 de François Jobard en parallèle d'un Chassagne Romanée 1996 de Verget. Franchement, on est au même niveau. Si le 96 possède plus de relief en raison d'une acidité qui tend plus le vin, ce 95 reste d'un équilibre indiscutable. Tout est parfaitement en place, propre, droit, pur. Peut être moins de spontanéité que le Verget mais une matière première et un élevage de tout premier ordre.
Il me semble à boire malgré tout...
Excellent.

Denis
06 Avr 2017 19:10 #131

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Bu chez Legui

CR: Domaine François Jobard, Meursault En la Barre, 1999



Robe inquiétante, vieil or avec une forte turbidité.
Nez évolué, sur le caramel, le café froid, le miel, la peau d'orange séchée.
Bouche bancale, à l'acidité dissociée d'une matière huileuse dans un ensemble ferme et amer.
Finale creuse et sans tenue.
Une bouteille fatiguée.
16 Juil 2017 13:38 #132
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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Domaine François Jobard, Meursault En la Barre, 1999

Grosse déception hier soir sur cette bouteille. Je misai pas mal d'espoir pour vous faire plaisir, je me suis trompé (ce fut pire encore sur la reconnaissance des vins... un grand chelem à l'envers !).
Bref, avec les Bourgognes blancs, notamment ceux achetés aux enchères, c'est la loterie.
16 Juil 2017 21:18 #133

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Pas seulement ceux achetés aux enchères, j'ai eu des bouteilles flinguées pourtant achetées au domaine ou chez des cavistes sérieux
C'est le risque à prendre quand on aimes ces vins évolués
Et quand ils sont bons ça les rends d'autant plus exceptionnels

Eric L.
Un bon repas sans bon vin c'est comme un tagada sans tsoin tsoin
17 Juil 2017 09:34 #134

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Domaine François Jobard, Meursault En la Barre, 1999

E.L. écrit: Pas seulement ceux achetés aux enchères, j'ai eu des bouteilles flinguées pourtant achetées au domaine ou chez des cavistes sérieux
C'est le risque à prendre quand on aimes ces vins évolués
Et quand ils sont bons ça les rends d'autant plus exceptionnels


J'aurais quand même du mal à sauter de joie à la sixième et exceptionnelle bouteille de la caisse si les cinq premières étaient flinguées.
Je ne pense pas que les premières bouteilles défectueuses arriveraient à sublimer celle à niveau...
J'aurais plutôt tendance à faire la moyenne. ;)
Peut-être une question de caractère.

jlj
17 Juil 2017 10:19 #135

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Réponse de oulababa sur le sujet Domaine François Jobard, Meursault En la Barre, 1999

Surtout vu les prix chez Jobard.

Xavier L.
17 Juil 2017 10:26 #136

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Réponse de David Chapot sur le sujet Domaine François Jobard, Meursault En la Barre, 1999

Bonsoir Philou,
J'ai eu très peu de déceptions avec Jobard, j'ai notamment vécu une verticale intégrale Genévrières 1990-2007 sans fausse note, mais un client plus ancien que moi me dit qu'il y a eu des problèmes de bouchons en 1999. Pour ma part, j'ai eu un Tillets 2004 oxydé et un Genévrières 99 oxydés alors que le Poruzot 1999 était nickel; dans ton cas, ça peut être un problème de bouchon à mon sens.
Ce soir, je bois un magnifique Bourgogne 2013. L'évidence en terme de précision du chardonnay gras mais tendu, la classe pour moi. Concernant les prix, Antoine m'en a parlé longuement en janvier dernier à 8h00 petantes : coût du fermage de son père dont les prix ne sont pas libres, MSA... : "jamais je n'ai vendu le vin aussi cher, jamais je n'ai gagné aussi peu d'argent". Pas besoin de relancer la discussion je pense.
Amitiés,
David.
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20 Juil 2017 19:36 #137

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En tout cas, je ne sais pas si les producteurs s'en rendent compte mais ces problèmes récurrents d'oxydation sont clairement un frein à l'achat.

Ceci dit j'ai déjà vu des gens ne pas sourciller devant un meursault nettement oxydé...

Michel
20 Juil 2017 21:16 #138

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mgtusi écrit: En tout cas, je ne sais pas si les producteurs s'en rendent compte mais ces problèmes récurrents d'oxydation sont clairement un frein à l'achat.

Ceci dit j'ai déjà vu des gens ne pas sourciller devant un meursault nettement oxydé...


Itou

Et itou aussi ;)

Site perso (non commercial) www.wineops.fi/?page...
21 Juil 2017 09:23 #139

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Domaine François Jobard, Meursault En la Barre, 1999

Bonjour David,

je te réponds un peu tardivement, pardon.
Merci pour tes précisions. Oui, probablement un problème de bouchon, mais lié peut-être aussi à un soucis de conservation pas optimal par le précédent propriétaire de la bouteille. C'est là où se joue aussi la loterie pour l'achat aux enchères. Je verrai pour l'autre flacon qui dort en cave.

Bon dimanche et toutes mes félicitations !
Amitiés.
23 Juil 2017 11:25 #140

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CR: Domaine François et Antoine Jobard, Meursault-Genevrieres 1er cru, 2005


Robe évoluée (qui inquiète toujours à l'ouverture d'un Bourgogne blanc de quelques années...).
Le nez à l'ouverture est peu expressif, pas de signes d'oxydation, plus ouvert quelques heures plus tard sur des aromes classiques de chardonnay bien élevé (crème pâtissière, croissant).
En bouche, le vin développe une jolie matière avec un léger gras. La finale est longue.
Un très bon Meursault, que j'ai trouvé plus en longueur qu'en largeur, et que quelques années de garde supplémentaires auraient sans doute apporté un peu plus de complexité.

ArnoulD avec un D comme Dusse
11 Oct 2017 19:36 #141
Pièces jointes :

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Bu ce soir un CR: Meursault Les Tillets 2012 d'Antoine Jobard
Robe : or, paille.
Nez : dans un premier temps, beurré, presque boisé (chêne neuf non toasté); mais le nez s'épure vite pour se tourner vers des arômes de fougère, de chèvrefeuille, plus végétal, plus conforme à ce que j'attendais, mais quand même assez exhubérant pour ce terroir et ce producteur.
Bouche : bouche pure, avec de l'ampleur, portée par un gras et de beaux amers (finale presque tanniques). Bouche très belle, présente, longue.
Conclusion : Bien/très bien. J'ai été un peu surpris par le caractère facile de ce Tillets que je considère d'habitude comme très citronné/austère, mais c'est peut-être le millésime qui veut ça (je préfère 2008 et 2013). La bouche est très racée, et le vin d'un très bon niveau au final, surtout pour un village.
David Chapot.
13 Oct 2017 22:12 #142

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Réponse de Super-Pingouin sur le sujet CR: Le millésime 2016 par Antoine Jobard

Le millésime 2016 par Antoine Jobard


Nous avons la chance de goûter la production d’Antoine Jobard depuis deux ans maintenant. La grande réussite de 2015 a placé pour beaucoup d’entre-nous le domaine dans le haut du panier à Meursault. 2016 allait-il être à la hauteur?
C’est avec le sourire aux lèvres mais également quelques minutes de retard que nous arrivons dans l’étroite rue du Leignon. Antoine Jobard nous attend. Et nous invoquons pour justification au maître des lieux la confraternité des sapeurs pompiers volontaires comme nous l’a recommandé notre précédent hôte :) (Il suffit de chercher un peu dans le forum pour le déterminer). La météo est clémente. Nous n’allons pas beaucoup en profiter ;)


Les vendanges 2017

Nous descendons les marches menant à la cave et prenons des nouvelles du dernier millésime.
- Comment s’est déroulée la récolte 2017? Nous entendons que les rendements sont enfin plus acceptables.
- Nous sommes dans des volumes équivalents à 2015. C’est correct. Nous avons souffert la sécheresse d’Août. Il est tombé de la pluie vers le 30 / 31.
- Etait-ce plutôt une bonne nouvelle pour apporter de l’eau dans les baies ou bien était-ce trop tard parce que les peaux étaient déjà trop dures?
- Il faut 72h pour que la pluie permette de ramollir la peau et fasse gonfler les raisins.
- A quelle date avez-vous vendangé par conséquent?
- Nous devions initialement le faire le 2 Septembre mais la grêle était annoncée. Nous avons donc débuté le 31. Avec le recul, nous aurions peut-être pu le faire un peu plus tard.
- Après 2016, il était certainement préférable de ne pas prendre de risque.
- Effectivement. Il n’est finalement pas tombé de la grêle mais de la pluie, 50mm. Ce n’était pas si mal. Et il valait mieux vendanger à 18°C-22°C plutôt qu’avec les 34°C du mois d’Août. Ensuite, la fermentation démarre moins vite à une température fraîche. A 34, il arrive qu’elle commence avant même la presse.

Nous commençons la dégustation avec l’appellation régionale qui est d’une belle régularité au domaine.

Bourgogne blanc
SP (moi): Très net. De l’eau de coco, du citron, de la tension, de la droiture. Un début de matière sèche. Un vin accessible et déjà bien aimable. AB+ Et ma moitié qui me demande « Pourquoi on en prend pas plus? » :D
OG: D’abord sur des arômes de beurre, crème et noisette, ce vin présente une jolie bouche citronnée. Fort agréable.
Podyak: Nez sur le citron acidulé (plus frais que sur le bg de Dancer). Belle vivacité sur une bouche déliée. Pointe citrique agréable. Pas très concentré. Pointe d'épice sur la fin de bouche. Déjà très accessible et toujours très bon pour un "simple" Bourgogne régional". B+


Retour sur 2016

- Nous faisons entre 15 et 40hl selon les parcelles. Nous avons perdu la moitié d’une récolte.
- Le gel a beaucoup affecté la plaine me semble-t-il.
- Oui. Il est également monté très haut, à mi-côteau. Les anciens n’avaient pas vu cela depuis plusieurs décennies.
- Le gel a-t-il eu une incidence sur les pieds? notamment sur 2017.
- Non, aucune. Il faut remonter au gel de l’hiver 1985 pour voir des pieds éclater. Les dégâts ne surviennent que si le gel descend en profondeur.
- Et inversement, en cas de chaleur excessive?
- Le cycle végétatif se met en sommeil.
- Espérons que la série s’arrête.
- Ce serait bien. Nous avons fait -30% en 2008 et 2010; -40 en 2012 et 2014.
- Avec une année plus généreuse, pensez-vous que les prix vont diminuer? Sylvain Langoureau par exemple a révisé ses tarifs initiaux à la baisse lorsqu’il a constaté qu’il avait perdu un peu moins que prévu.
- Baisser pas forcément. Stagner oui au moins. Il faudrait une crise pour que les tarifs descendent. La Bourgogne n’en prend pas le chemin.

Meursault
SP: Haut, net, droit, acidulé et mûr à la fois. Sur le coing. Une finale appétissante conclut l’ensemble B
OG: Nez de fruits jaunes, citron. La bouche est très buvable, ronde, avec une finale marquée par quelques amers et épices. C’est déjà très accessible.
P: Agrumes, citron, quelques notes végétales voire mentholée. Frais en bouche, friand, souple, acidulé sans pour autant être trop léger. J'aime beaucoup. TB-

- Nous avons pu constater chez Monsieur Dancer que 2016 était loin d’être un millésime froid, plutôt chaleureux même.
- Je pense que c’est un millésime sur le fruit. Il se laissera approcher tôt. Nous avons commencé à vendanger le 22 Septembre. 2017 lui va ressembler à 2015 NDLR: chic!


Les feux de paille

- 2015, 2017 et finalement 2016 quelque part. Les années deviennent plus chaudes. 2017 était très précoce. Lorsque nous étions venu au Printemps, les fleurs étaient en avance.
- La période hivernale se raccourcit. Les printemps sont plus chauds et les étés peut-être un peu moins. Je préfèrerai que les hivers soient plus froids.
- Pourquoi cela?
- Le froid casse la terre. C’est alors plus facile de labourer.
- Le printemps 2017 a failli être trop froid. On a vu beaucoup de feux de paille pour protéger les vignes d’un possible gel.
- C’était de la paille humide. Les feux n’avaient pas tant la vocation de réchauffer les parcelles que créer un nuage pour protéger les plantes du soleil. Nous voulions éviter que les rayons brûlent les feuilles et les bourgeons aux aurores comme ce fut le cas en 2016. C’est ce qui avait été le plus dévastateur.

Meursault En la Barre
Derrière la propriété, dans le village, bas de coteau.
SP: Un léger réduit, un vin un peu comprimé, moins expressif que son prédécesseur, comme c’était le cas en 2015. Un surplus d’épaisseur néanmoins.AB+/B-
OG: Nez moins causant. La bouche ne me semble pas entièrement en place, avec ce qui me semblent être des arômes fermentaires, pas très agréable à mon goût et en l’état.
P: Nez moins causant, moins "citron acidulé" que le précédent". Un peu plus rond, large que les précédents. Cela se traduit aussi par quelques épices en fin de bouche. Manque un peu de vivacité en l'état, pour mon goût avec une légère chauffe ressentie. Le vin se retend un peu en finale. Le fond de verre semble cependant plus prometteur. Cela reste bon dans l'absolu, mais moins je préfère les deux autres Meursault B


Des changements dans la vinification cette année?

- Quel usage avez-vous du SO2?
- J’en mets un tout petit peu aux vendanges puis au 1er soutirage et je rectifie avant la mise.
- Un de vos confrères nous disait utiliser des pastilles de soufre. Recourez-vous à cette forme?
- Il existe la forme gazeuse, censée mieux se dissoudre. Pour les fûts, il y a celui à brûler. Le gaz prend la place de l’air.

Meursault Tillets
Parcelle en haut de coteaux vendangée tardivement.
SP: Frais, sur les agrumes clairs et délicats. Se manifeste ensuite une énergie qui procure à l’ensemble un maintien aérien en bouche. La finale est salivante. La partition est concise. TB- Ce climat et son exécution ici continuent de me faire grandement apprécier les Tillets.
OG: Aromatique nette, plaisante mais pas très expressive. La bouche est elle aussi nette, et est bien construite entre acidité haute et rondeur. Finale sapide.
P: On retrouve un coté fruité, gourmand, frais au nez avec juste un soupçon d'alcool en fin de nez. Belle vivacité en bouche, avec pourtant du volume. Une sorte de compromis entre les 2 précédents. Un peu moins de tension et de matière que sur le 2015. TB-

- Vous aviez doucement et très légèrement filtré sur 2015.
- Si ça continue ainsi, je ne suis pas certain de le faire sur 2016.
- Pensez-vous encore apporter des évolutions dans votre façon de faire le vin?
Antoine réfléchit un instant:
- Peut-être diminuer la dose de SO2 et allonger encore un peu l’élevage. Ce ne seront pas de grands écarts mais je pense que ça va contribuer à améliorer l’expression du vin et l’affiner.

Puligny Montrachet les Trézins
Un terroir plutôt froid, en haut de coteau
SP: Plus confit. Une matière plus palpable à l’attaque. Le vin est soutenu par une colonne horizontale. Une finale légèrement iodée. C’est très net. B+
OG: Nez plus froid, en retrait. Assez peu de volume en bouche, finale présentant une pointe d’amers végétaux.
P: Bien différent des précédents. Moins expressif au nez, en attaque, avec moins de fruits, plus d'acidité ressentie avec des touches de noisette et d'amande fraîche. Belle acidité en bouche, salivant, avec un peu de tension, une belle longueur. Retro sur quelques notes minérales. TB-

NDLR: Il est toujours intéressant de confronter les avis des camarades post-dégustation :D

La gestion de la futaille

Notre vigneron part prélever le prochain vin et nous explique:
- Je change de fûts d’une dégustation à l’autre. Piocher sur le même fatigue le vin.
- Vous aviez raccourci l’élevage en fûts l’an passé. Que pensez-vous faire cette année?
- Nous irons certainement jusqu’à Mai pour faire 18/19 mois en fûts puis 1 mois en cuve.
- Les faibles volumes sur 2016 vous ont peut-être incité à ne pas avoir de fûts neufs?
- C’est le cas. 2016 étant assez fin, il n’en a pas besoin non plus. Sur 2017, nous en aurons 15%. 2017 va le supporter. Nous aurions même pu monter plus haut.
- Comment avez-vous conservé vos tonneaux non utilisés en 2016?
- Un fût sec doit être ressoufré tous les mois. S’il y a de l’oxygène, ça part en volatile et il devient inutilisable. Il faut penser à l’humidifier. Mettre du vin dans du bois sec l’assèche. Il faut le goûter une fois pour se rendre compte de la sensation et de la différence.

Meursault 1er cru Blagny
Une partie plantée en 1940, une autre en 2009.
SP: Ananas, citron vert, une longue ligne acidulée. Plus plaisant et défini que 2015 dans ma mémoire. B+ voire TB-
OG: Cette fois les arômes jaillissent du verre, avec notamment des sensations végétales et florales agréables. La bouche donne une belle allonge et largeur, sans toutefois offrir un gros volume.
P: Nez d'abord assez discret qui s'ouvre ensuite sur le citron et pointe grillé. Droit, net en bouche avec un peu plus de matière sèche que les précédents. Quelques touches minérales. Impression un peu moins "solaire" que le 2009, et ça lui va bien. Fond de verre très sympa avec une pointe briochée. Joli ! TB+

- Nous voyons des pièces plus petites.
- Ce sont des feuillettes. C’est une moitié d’un fût habituel. Un quartaut représente un quart. Il faut faire attention, plus le fût est petit, plus le vin fatigue. Il faut les surveiller quitte à sulfiter un peu plus. Au milieu de 10 pièces, ça n’a pas d’effet. S’il n’y en a qu’une, il faut faire attention.

Meursault 1er cru Poruzots
SP: Un vin également net, précis, contenu, fin. Du combawa. Une belle clarté de bouche. Une rigoureuse droiture TB+
OG: Nez aimable plus froid que le Blagny. Belle longueur même si encore une fois la matière ne fait pas entièrement sentir sa présence.
P: Nez assez expressif sur agrumes type yuzu, pointe mentholée. Pas un fruit explosif, mais en finesse. Belle tension et matière en bouche. Notes "pierreuses". Excellent équilibre entre fruité/végétal/matière. Très légers amers en finale. Le plus tendu/crayeux jusque-là. J'aime vraiment beaucoup ! TB+/Exc-

Meursault 1er cru Genevrières
SP: Un nez légèrement réduit. Une sensation plus mûre, sur le sucre d’orge édulcoré, la prune jaune. Le fruit est plus expressif. Et lorsque l’on pense le vin s’arrêter, un filin de tension se présente. La finale est un feu d’artifices de petites baies encapsulées. Et ça dure. Beaucoup plus de temps nuancés que 2015 plus « épais ». Waouh effect inside.Excellent-
OG: Nez floral. Bouche structurée sur un beau volume avec acidité haute, longueur sur quelques notes végétales.
P: Aah mon préféré en 2015. Nez expressif sur l'ananas et les fruits acidulés. Légèrement plus mûr en impression que le Poruzot, mais soutenu par une belle acidité salivante. Encore un très bel équilibre. Comme l'an dernier, un peu une synthèse des précédents avec un peu plus de tout (fruit, douceur, acidité). TB+/Exc-

- Vous avez repris la suite de votre père. Travaille-t-il encore avec vous?
- Très occasionnellement, il me donne surtout son avis. Cela permet d’échanger. Les décisions se font à deux.

Meursault 1er cru Charmes
SP: Un nez sur une réduction fumée qui n’est pas pour me déplaire. Un entonnoir de coing, d’ananas, de kumquat que l’on entame par la largeur tant finale s’affine et se rétrécit pour s’étirer dans les secondes. Une structure presque inverse à 2015. Très surprenant.Excellent-
OG: Fine réduction, puis belle rondeur et fruité au nez. Bouche en tension, finale sur des épices puis s’étire sur des amers agréables.
P: Petite réduction (grillé) au nez. Plus flatteur de prime abord. Assez large en attaque, d'étirant ensuite. Encore un joli acidulé, friand, salivant. Paraît plus frais que les précédents millésimes, de mémoire. TB/TB+

Puligny Montrachet 1er cru Champs Gain
SP: Du citron confit, du yuzu confit. C’est mûr mais bien soutenu et tendu.TB+/Exc-
OG: Floral, citronné, enrobé, c’est plaisant.
P: Nez assez discret mais élégant, citronné avec pointe mentholée, à l'instar du Poruzot. Un peu plus de matière et d'épices en fin de bouche. Bon compromis brioché/acidulé, opulence/tension. Mon préféré en l'état. Exc-

«Je vais vous faire goûter un 2015 en bouteille si vous le souhaitez. »

Meursault 1er cru Poruzots 2015
SP: Un léger réduit. Immédiatement une sacré matière. Une épaisseur sèche dès l’entame. Une accroche crayeuse. Aucun excès. Un « monstre ». J’ai l’impression que le passage en bouteille a tendu plus encore l’ensemble.Exc-
OG: Nez sur la noisette, le foin, le grillé. En bouche on a tout, volume, largeur, longueur, puissance et soyeux au rendez-vous ! Finale sur des arômes salins, de yuzu, de sirop d’orgeat. Grand vin !
P: Nez très séduisant (car cela ne me dérange en rien) sur une fine réduction grillée, pierre à fusil, fumé puis citron. On retrouve, comme sur fûts l'an dernier, tension et matière en bouche. Ample, du volume, riche (le surcroît de matière de 2015 en sensation est confirmé) mais cela reste en même temps assez longiligne. Très bel équilibre. Miam Exc

- Avez-vous été tenté d’acidifier 2015?
- Je ne l’ai pas souhaité. Pour éviter de la lourdeur, j’ai raccourci le temps en bois et allongé la cuve pour avoir 6-7 mois. Ca donne d’ailleurs un léger réduit que j’aime bien.
- 2015 paraît taillé pour la garde mais est déjà fort appréciable. Comment situez-vous 2016?
- Les 2015 n’arriveront pas à plénitude avant 5-6-7 ans. Historiquement, les années avec 20hl de rendement ne font pas de grande année. Alors qu’il y a eu de grandes années (79-82-85) à 70hl dans certaines parcelles. Avec le Chardonnay, on arrive à faire des grands vins jusqu’à 50/60 hl de moyenne. Pour le pinot, il ne faut souvent pas que cela dépasse 45hl.
- Cela vous amène-t-il à ne pas maîtriser les rendements de manière trop stricte dans ce cas?
- Il s’agit plutôt de travailler la vigne tôt en ce sens. On le fait avec la taille, à partir de l’automne jusqu’à la mi-Mars. Pas de vendange en vert. Les vignes travaillent pour rien. Et les raisins qui restent ont tendance à compenser. Elles deviennent des « patates ».
- Avec l’ébourgeonnage peut-être?
- L’ébourgeonnage, c’est déjà trop tard selon moi. Il faut même faire attention à ne pas finir la taille trop loin dans le Printemps. Il y a 30 ans, on pouvait encore finir cette étape le 15 Avril. Avec le réchauffement c’est trop tard.
- Un grand merci à vous Monsieur Jobard.

SP: Encore une remarquable dégustation. A comparer mes appréciations, la qualité des crus semble plus regroupée vers le haut sur 2016. Les vins qui débutent la dégustation paraissent meilleurs que leurs aînés. Les premiers crus qui la terminent paraissent peut-être un demi-ton en dessous de 2015. J’en apprécie néanmoins le côté plus raffiné. Et les dégustations bouteilles du séjour nous ont laissé voir que le passage dans le contenant en verre pouvait contribuer à tendre, à donner une homogénéité gustative plus grande au vin. Je demeure bluffé par la capacité d’Antoine Jobard à s’adapter au millésime. Ce n’est pas qu’un travail, c’est un état d’esprit naturel chez lui. Il tâche de faire se rencontrer au mieux les qualités d’une année avec les vins qu’il aime faire. Et il le réussit plutôt bien.

OG: Que cela provienne du millésime, de l’état des vins, de l’horaire de dégustation (plutôt favorable) ou des derniers résultats du tiercé, j’avoue que je n’ai pas pris la même claque que l’an dernier dans cette visite d’un des vignerons que nous sommes pourtant nombreux dans ce groupe à énormément apprécier. Un millésime 2016 qui s’est présenté de manière moins ouverte et lisible que 2015 ne l’avait fait lors de notre précédente visite. Et un Poruzots 2015 qui a gagné en largeur et en volume depuis l’an dernier et qui est désormais superbe. Autant j’aurais aimé avoir été capable de retranscrire les nuances entre cuvées avec plus de finesse et de détails - nul doute que mes comparses en seront capables -, autant ce type de dégustation incite finalement à beaucoup de prudence et de modestie, le long process d’élaboration d’un millésime ne pouvant être jugé sur une telle photographie instant T. Un minimum de recul et de jugeote rappelle vite le dégustateur que la confiance dans le travail commun de la nature et du vigneron est souvent de bon conseil.

P: Si effectivement, le 2015 en bouteille a confirmé nos impressions de l'an dernier, je suis un peu moins circonspect que la plupart des amis présents sur ces 2016 en fûts, et je trouve un charme certain à de nombreuses cuvées, ayant par exemple, préféré les Charmes et Blagny de 2016 aux 2015, en cuve. Si les matières paraissent un peu moins présentes et que certains devront se tonifier un peu à la mise, je suis assez optimiste pour ce millésime qui paraît assez équilibré. J'en ferais d'ailleurs bien mon approvisionnement principal de blancs beaunois si ce n'étaient les prix qui commencent à s'élever très sérieusement (pas loin de 15% entre 2014 et 2015)…

Les vins d'Antoine paraissent, à mon sens, tout de même un peu plus ciselés que ceux bus par ailleurs pendant le séjour. Peut-être moins le reflet direct de chaque millésime mais des cuvées que l'on commence peu à peu à cerner dans leurs caractéristiques propres, et un style, une patte du vigneron, plutôt à mon goût !

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18 Nov 2017 22:28 #143

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Réponse de David Chapot sur le sujet CR: Bourgogne 2013 Antoine Jobard

Pour fêter la victoire des Bleus en demi, j'ouvre un CR: Bourgogne 2013 d'Antoine Jobard :
Robe : je suis dans le noir, pas possible de décrire :)
Nez : premier nez de chèvrefeuille, de fougère, de végétal noble, avec une touche de fruit, et d'élevage; ma compagne évoque tout de suite l'ananas et c'est elle qui a raison; un ananas acidulé, pas surmûr; c'est exactement ça.
Bouche : attaque avec une acidité vive, de la matière, qui rappelle 2008, avec plus de matière. Un vin en soi très complet, salivant, supérieur à ce que l'on attend d'un simple Bourgogne.
Conclusion : Très bien. Un vin très intéressant, complexe, que d'aucuns dont moi auraient pu prendre pour un Meursault. Vin très équilibré dans un registre tendu, auquel l'âge apporte un épanouissement bienvenu.
David Chapot.
11 Juil 2018 00:31 #144

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2017 chez Antoine Jobard, à la hauteur des précédents millésimes?



C'est l'autre domaine que ne veut pas rater ma moitié. Un imprévu nous ouvrira cependant rapidement une parenthèse dans la dégustation et une bonne vingtaine de minutes se sont écoulées au moment de la fermer. Il me faut donc rattraper mes camarades au pas de course. Les échanges avec Antoine seront donc un peu plus courts pour moi que l'an passé et le nombre de clichés réduit :(.

- Je vois que vous avez également adopté des Zaltos.
- Oui, c’est vraiment plus agréable et confortable. Je dois avoir plusieurs formats mais c’est bien l’universal que j’utilise le plus souvent.

Bourgogne Blanc
SP: De la matière, de la consistance. Des agrumes arrondis par le confit et soulevés par une belle acidité. C'est déjà fort redoutable et cela confirme chaque année un peu plus que le "générique" du domaine reste l'un de mes préférés tous domaines confondus.B-
Nol: Nez ouvert et séduisant, sur le citron bien mûr et la poire ; en bouche, il y a une belle matière, du fond ; une belle acidité en finale qui donne du peps ; ça commence fort pour un « simple » Bourgogne générique, même si ce n’est pas une surprise car nous sommes toujours assez impressionnés par le niveau de cette cuvée qui pourrait, il me semble, rivaliser avec bon nombre de Meursault villages B+

Un 2018 également généreux?



La question devient récurrente avec les visites du séjour:
- 2018 semble avoir été généreux. Il a également été chaleureux.
- Ca fermente lentement. Les sucres mettent du temps à se finir. En terme de rendement, je n'ai pas encore compté. On arrivera peut-être à du 60hl sur certaines appellations.
- Après 2017, cela doit être satisfaisant.
- En 2017, nous avons moins de rendement. Sur le Bourgogne blanc, nous faisons 45-48hl. Sur les villages et les crus, 50 à 55hl.
- Pourquoi les Bourgognes ont-ils moins produit?
- Les vignes ne sont pas très hautes et nous sommes sur des plants fins.

Meursault ‘Les Tillets’
SP: Net, précis et d'une longue tenue. Des fruits à chair jaune et blanche sur fond de noble austérité. TB-
Nol: Le nez est relativement discret, avec des notes crayeuses ; à l’attaque en bouche, une sensation de fruits biens mûrs, un peu de citron confit et une légère pointe épicée ; ensuite le vin se tend jusqu’à une finale fraîche et désaltérante B+

- Si vous deviez rapprocher 2017 d'un autre millésime?
- De 2015 peut-être avec plus d'acidité.
- 2017 a été soutiré mi-Juillet, mis en masse et resulfité il y a une semaine car la protection était vraiment basse. Il a été mélangé, assemblé sur lies fine. Je verrai dans une semaine ou deux s'il nécessite encore un soutirage.

Meursault ‘En la Barre’
SP: Un vin plus ample, d'une plus grande maturité gustative. La finale est plus volumineuse, moins effilée B+
Nol: Nez large et bien ouvert, presque opulent, sur des notes de fruits blancs et de citron mûr ; l’attaque en bouche est ample et ronde, mais le vin ne « tombe »pas : il y a de la relance, avec une belle matière ; finale salivante sur le citron bien mûr TB

- Je n'avais pas fait attention. Votre cave est plus lumineuse. Avez-vous changé l'éclairage?
- Non, j'ai fait sablé les parois.
- L'ensemble est plus clair, c'est assez agréable. NDLR: Jean-François Germain me confirmera que cela n’a pas d’incidence sur les levures présentes dans la cave puisqu’il s’est agi d’un sablage.

Puligny-Montrachet ‘Les Trézins’
SP: Une belle finesse. Les notes salines propres au terroir - je dis cela parce que cela fait trois années sur quatre que je les retrouve :p. Du citrus qui allonge l’ensemble sans faiblir et avec délicatesse. Un vin redoutable cette année. Je n’ai pas souvenir de l’avoir aussi bien goûté depuis que nous suivons le domaine. TB
Nol: Nez plus « serré » que le précédent, dans une tonalité un peu froide et austère, avec de notes de craie, de caillou ; Très belle bouche citronnée, avec à la fois du volume et de la finesse ; davantage d’acidité ressentie que sur le précédent ; un vin très salivant, avec une note saline en finale TB+

« Il reste un soutirage à faire. »

Capitaliser sur l’expérience du millésime 2015



Puligny-Montrachet 1er cru ‘Champs Gains’
SP: De l’épaisseur, une presque mâche glycérinée, de la crème de citron vert confit qui fait la transition vers ce filin nettement tendu. TB+
Nol: Le nez m’’a semblé légèrement réduit, mais cela passe assez vite à l’’aération pour laisser la place à de jolies notes florales ; en bouche, beaucoup de volume, de la profondeur, avec une petite accroche dans les joues ; on a un mélange de fruits mûrs et de note crayeuses ; finale très persistante TB++

- Les sols de Champs Gain n’ont que peu de terre. Le terroir mûrit vite. Et au moment où j’ai repris la parcelle, les racines restaient plutôt en surface.
- En 2015, vous étiez parvenu à tendre vos vins en filtrant et en raccourcissant l’élevage. Avez-vous été tenté de renouveler cela sur les derniers millésimes? Je pense à 2018 notamment.
- 2018 sera filtré sur une maille assez large, 4 à 5 micron. Cela aide au passage à la clarté. Si je voulais aboutir au même effet avec le soutirage, il faudrait en réaliser 4 à 6. Le vin fatiguerait. Quant à l’élevage, je suis revenu à la durée classique de 20 mois. En 2017, j’ai un peu réduit. Et pour 2018, je ne sais pas encore. Le sucre n’est pas terminé sur les 3/4 des fûts.

Meursault 1er cru ‘Blagny’
« Lieu dit La pièce sous bois »
SP: Une amertume plus prononcée, du kumquat, une pointe de sel B+
Nol: Des fruits blancs au nez ; bouche équilibrée, mais relativement « légère » : nettement moins de « fond » et de densité que les deux Puligny ou le Meursault En la Barre ; finale salivante mais relativement courte B/B+

- On a oublié que 2017 fut chaud et a donné des fruits mûrs. A la différence de cette année, il n’y a pas eu de période de sécheresse. Pour 2018, ce sont les 150 mm de pluies en 2 jours fin Mai/début Juin qui a sauvé le millésime.
- Vous avez du avoir la pression de la maladie à ce moment-là.
- Oui, mildiou et oïdium. Pour vous illustrer l’aridité de 2018, nous arrêtons habituellement de travailler les sols fin Juillet. Et au moment des vendanges, on se retrouve avec 3 à 4 cm d’herbe. Cette année, c’était tout sec. Les buis usuellement vert en cette période étaient complètement mangés.
- Et pas une goutte de pluie depuis.
- Oui, on espère tout de même de l’eau maintenant. Les sols sont durs. Ce ne sont pas des conditions favorables pour les travailler à nouveau.

Meursault 1er cru ‘Charmes’
SP: Gourmand sur les agrumes jaunes et verts à maturité avancée. Un belle allonge. Un léger amer. Une grande longueur. Une pointe de verdeur qui allège un Charmes traditionnellement large. Et puis cette tension qui parachève la complexité de l’ensemble. TB+/Exc- Une remarquable régularité qualitative dans le travail réalisé sur ce terroir auquel il n’est pas aisé d’insuffler une légèreté.
Nol: Nez ouvert, très expressif, sur un registre plutôt opulent (fruits jaunes, mixte citron / citron confit) ; l’’attaque en bouche est très ample, la matière est imposante, mais sans lourdeur ; en effet, l’’acidité « arrive » ensuite pour tendre le vin et lui donner du dynamisme en bouche ; très longue finale salivante ; quelques notes épicées en fond de verre Excellent -

Tendre les vins


- Avez-vous déjà songé à acidifier sur les millésimes chauds tel que 2018 semble l’être?
- Non jamais. Acidifier durcit les vins. Je prend le millésime tel qu’il est. Je chaptalise très ponctuellement pour apporter plus de gras. Quelques cuves l’ont été sur 2016 pour augmenter de 0,2-0,3.

Meursault 1er cru ‘Poruzots’
SP: Plus fin, cylindrique. Du contenu, du pierreux. Grande longueur. Un vin d’une noble austérité. TB+/Exc-
Nol: Nez un peu plus discret, très citronné, sur un registre plus frais ; l’’attaque en bouche est plus serrée que sur le Charmes ; bouche droite, tendue, longiligne et fraîche ; on retrouve à nouveau le caractère salivant en finale, avec une note saline TB+

- Par quels autres biais parvenez-vous à obtenir une telle acidité? Des vendanges avancées?
- La décision des vendanges ne se fait pas sur l’acidité. Elle s’obtient en faisant plonger les racines. La fraîcheur s’obtient également en ne recourant pas trop au bois et peu ou pas de bâtonnage.

Meursault 1er cru ‘Genevrières’
SP: Un équilibre se situant plus bas en bouche. Une finesse superlative. Une acidité en pointillé vient relancer régulièrement la bouche. La deuxième gorgée met en lumière la concentration, la puissance et l’intensité supplémentaire. Waouh effect. A lire les sourires et les yeux pétillants sur le visage de mes camarades, mon impression est confirmée. Pas de doute, nous avons un Grand vin dans le verre. Alain me dira plus tard, au moment de faire le bilan du séjour « Le Genevrières de Jobard restera gravé dans ma mémoire, quel vin! ».
Nol: Nez fin, complexe et délicat, très floral, avec des notes de fruits blancs et de citron ; en bouche, tout y est : la puissance, la tension, la concentration ; superbe équilibre matière /acidité, des notes de citron bien mûr et une très longue finale ; grosse persistance dans les joues et sur les lèvres ; superbe ! Grand vin

- A quelle date avez-vous donc commencé à récolté vos raisins?
- Le 28/08/18 et le 31/08/17.
- C’est assez rapproché finalement. Et vendanger en Août n’est plus si rare.
- Beaucoup de choses ont décalé de 15 jours. Avant, nous avions le temps pour la taille Printanière des vignes jusqu’à 10/04. Maintenant, il faut la terminer avant le 15/03.
- La règle des 100 jours après la fleur n’est donc plus valable?
- Il faut prêter grandement attention aux maturités à 10 jours des vendanges. Elles changent très vite. Mais oui, nous tendons désormais plutôt à 92-93 jours. Les dictons des anciens ne sont plus tellement vrais. A nous d’en trouver de nouveaux.
- Votre père a-t-il arrêté de travaillé?
- Il m’aide de temps en temps et puis nous continuons à échanger. Il est important d’avoir un dialogue dans une prise de décision.

Même perturbée, quelle dégustation ! Antoine Jobard nous a réitéré le monumental 2015. Et je trouve sur 2017 un supplément d’allonge et de tension. Les terroirs demeurent extrêmement lisibles. Lorsque je lis à nouveau le compte-rendu de la dégustation l’an passé, notre hôte nous avait déjà donné un indice sur la qualité du millésime. Force est de constater qu’il n’avait pas tort. Atteindre l’excellence est une chose, la maintenir une autre. Notre vigneron y est encore parvenu.

HD
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04 Nov 2018 19:52 #145

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Réponse de o_g sur le sujet CR: Antoine Jobard Meursault Tillets 2015

CR: Domaine Antoine Jobard, Meursault Tillets, 2015

Dès l'ouverture le vin est très expressif. D'abord sur de la réduction sésame/cacahouette, puis derrière et avec l'aération sur des notes fines de poire, pêche, de citrus (citron jaune vert/mandarine ...). La tenue en bouche est très impressionnante, le breuvage démarrant au quart de tour tel un bolide, tout en puissance (largeur et gras) et en précision (longueur et tension). Finale sur une pointe saline demandant à y retourner. Seul défaut peut-être, le sentiment d'une acidité qui démarre un poil fort, et ce une fraction de seconde suivant l'expression aromatique, le tout donnant l'impression que le breuvage pourrait gagner en délicatesse à se lisser avec le temps.
11 Nov 2018 15:14 #146

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Bu lors du VDEWS 2018

CR: Domaine Antoine Jobard, Meursault En la Barre, 2015



Robe très claire, à peine teintée.
Nez fin et très bien tourné, d'une jeunesse d'expression mais d'une grande maîtrise, quand un élevage délicat porte sans les épuiser de belles senteurs minérales.
Bouche délicieusement nerveuse, sur une acidité parfaitement mûre et désaltérante qui propulse avec un beau tonus une matière agréable.
L'ensemble est droit et pointu, plein de rythme et de relance.
La seule petite réserve en dégustation seule émerge sur la finale à qui j'ai trouvé une petite pointe d'amertume qui resserre l'envol jusqu'ici aérien.
De la très belle ouvrage à ce niveau de cru et surprise totale au vu du millésime aux excès remarquablement maîtrisés !
Très bien.
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06 Jan 2019 10:43 #147

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Réponse de Garfield sur le sujet CR: Domaine Antoine Jobard, Meursault, 2014

CR: Domaine Antoine Jobard, Meursault, 2014

Bu au restaurant "Auprès du Clocher" à Pommard sur escargots ou foie gras en entrée et la célèbre et délicieuse tartine d'époisses. La première bouteille apportée exhale un sympathique parfum de liège qui ne laisse aucun doute, c'est là qu'on est content d'être au restaurant...La deuxième est la bonne :

Robe : jaune assez clair, les larmes restent longtemps sur les bords du verre

Nez : arômes de toasté grillé comme les beaux chardonnays de Meursault, sans que cela ne soit trop marqué non plus (disons intermédiaire entre boisson-vadot/coche ou ils sont très présents et Mikulski ou je ne les retrouve pas fréquemment). On retrouve également des arômes de fruits exotiques (ananas, etc)

En bouche, un vin très tendu, un peu trop vif/acide à mon goût, mais avec une très belle matière (la tension équilibre le gras du vin). L'aromatique est sur les agrumes plutot (peut etre a cause de cette acidité?). Une belle longueur mais plus sur la tension que sur le fruit.

En résumé, une belle bouteille de Meursault Villages, j'ai lu dans les superbes CR de visite au domaine ci dessus que A. Jobard recherche cette tension dans ses vins, j'ai trouvé l'équilibre entre celle ci et le gras du vin intéressant, seule la vivacité un peu trop marquée m'empêche de mettre une appréciation supérieure (peut etre également qu'une heure ou deux d'aération aurait aidé, toujours le problème au restaurant, en tout cas les verres a la fin du repas ne semblaient pas différents du début)

Bien + , clairement bien fait, mais peut être pas mon style de Meursault

Charles
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27 Jan 2019 15:55 #148
Pièces jointes :

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CR: Domaine François & Antoine Jobard, Meursault 1er cru Poruzots, 2005

La robe est évoluée.
Le nez est expressif sur le pralin, le chèvrefeuille et un peu de miel.
En bouche on a de l'ampleur, de la complexité et un côté enveloppant. Il y a un joli équilibre plutôt sur le gras mais avec de la fraîcheur. Une très belle bouteille où tout est là.
On a enchaîné avec un chardo de la région de meursault (original floue, direct producteur) où on retrouvait le même genre d'aromatique sans la puissance, ni la complexité mais avec une tension citronnée. Le Jobard est plus de gastronomie.

Quentin
21 Mai 2019 17:00 #149

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Réponse de cold sur le sujet Domaine François & Antoine Jobard

Bonjour,
On m'a offert Genevrières 2016. Je ne connais pas ce domaine et ce climat mérite de la garde de ce que j'en ai lu.
Combien de temps attendriez vous pour l'ouvrir ?
Au feeling je dirais 2026-2030.
24 Mai 2019 19:52 #150

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