Pinot noir, de Bourgogne et d'ailleurs
Je poste ici le CR de cette petite soirée, inspirée comme pour JD par ce fil. L'idée était moins d'explorer toutes les possibilités du "hors Bourgogne" que de voir si on parvenait, sur un micro échantillon et avec un panel de dégustateurs peu expérimentés, à distinguer les bourguignons des autres.
La soirée est tombée en plein "shutdown" de LPV donc le CR est basé uniquement sur mes notes, les souvenirs étant plus flous...*
Vin n°1
Robe rouge, assez profonde, apparence assez jeune mais sans note violacée. Le 1er nez est peu expressif, puis l'aération révèle du fruit un peu "cuit", plutôt fruit noir (cassis ?) que rouge. L'attaque en bouche est assez fraiche, avec une acidité qui picote doucement la langue tandis que de petits tanins se déposent sur le palais, entourant une matière assez fluide : c'est assez simple et direct, sur le fruit (plutôt fraise/framboise en bouche pour le coup).
Il s'agit du
Bourgogne 2014 de
Chapuis & Chapuis.
Vin n°2
Par rapport au vin précédent, la robe est plus sur le rubis, tendant au blanc sur le disque. Le 1er nez ne semble pas hyper présent (à me relire, mon nez lui-même ne devait pas être très réceptif ce soir-là), l'aération révèle un fruit - fraise ? - plus éclatant que le précédent.
En bouche en revanche, il y a clairement plus de présence : dès l'attaque, il y a du peps, un côté salin présent tout du long qui va souligner et relancer un beau fruit rouge, un peu confit mais plutôt aérien. La matière est très agréable, sans vraiment de sensation tannique mais avec de la consistance tout de même.
C'est le
Pinot noir "Les Hauts de Magrie" 2014 de
Jean-Louis Denois.
Vin n°3
Là, c'est franchement clair, à mi-chemin entre le rouge et le rosé-orangé. Le nez est aux abonnés absents. Attaque sur l'acidité et les petits fruits rouges (groseille), mais cela s'éteint assez rapidement. Un vin en sforzando-decrescendo qui n'est pas désagréable mais n'a pas grand chose à dire. Ça sent le PN léger d'Alsace...
Il s'agit d'un
Alsace Pinot Noir 2014 des
Caves du Galtz (Jean-Victor Senner)
Vin n°4
La robe est assez claire, mais tout de même bien plus dense que le précédent, tirant vers le tuilé sur le disque. Le nez a un côté étonnant, un peu acacia et légèrement fumé, sur un fond de fruit rouge. L'attaque est fine et fraiche mais il y a du vin, avec des tanins fins, quasi "continus" (selon cette impression que des tanins jeunes forment une matière "grenue" / "discontinue" et évoluant vers une matière "fondue", "continue" qui peut s'apparenter à une agréable "couche de gras" sur le palais, ici on serait quelque part proche de la transition). C'est assez droit, et ça pinote "à la bourguignonne", avec un boisé bien intégré, très légèrement terreux.
Il s'agit d'un
Nuits Saint Georges 2011 de
Régis Dubois.
Vin n°5
La robe est vive, sur un rouge assez clair. Le nez pinote gaiement sur les fruits rouges, avec peut-être une légère touche de musc selon certains ? Le vin est présent dès l'attaque en bouche, large aromatiquement, avec au niveau tactile, une acidité, voire même une certaine sensation d'alcool, qui lui confère une vigueur mentholée, et un peu de tanins qui donnent du corps. On est sur le fruit rouge, bien frais, pinotant à merveille avec une belle amplitude.
Il s'agit du
Spätburgunder "Vom Löss" 2013 de
Jürgen von der Mark.
Le dernier vin, allemand, a été désigné bourguignon, à l'unanimité et sans équivoque. C'était surtout le plus complet et celui qui a été préféré. Le PN de J.L. Denois et le Nuits de R. Dubois (vins 2 et 4) ont en moyenne recueilli les suffrages suivants, tant pour leur qualité que pour leur bourguignisme. Le Bourgogne de Chapuis & Chapuis (vin 1), quoique plus simple (et placé en Bourgogne par personne) a été apprécié et même bien placé au palmarès par certains (je n'ai plus les classements de chacun).
Personnellement, j'ai beaucoup aimé le J.L. Denois et le Vom Löss.
Joseph