Après une dégustation chez Harmand-Geoffroy nous restons dans le même village.
Nous sommes accueillis dans le Clos St Jacques par Justy et Pinot qui semblent bien s'amuser sur leur terrain de jeu préféré
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Nous descendons en cave avec Sylvie Esmonin qui va nous faire goûter des 2017 en bouteille puis des 2018 sur fût
Gevrey-Chambertin 2017
Un nez dominé par les griottes. Pour pinoter, ça pinote !
Une bouche si soyeuse qu'on trouverait presque le vin déjà prêt à être bu à table.
Il y a une belle structure, c'est un 2017 mais nous sommes bien à Gevrey tout de même, aucun creux ni aucune faiblesse.
Gevrey-Chambertin Vieilles Vignes 2017
Un nez assez différent sur les fruits noirs, c'est nettement plus concentré.
2 autres personnes également présentes à cette dégustation partagent ce sentiment.
Au risque de me faire reprendre par Marlène Schiappa, je dirais que le Gevrey est féminin alors que le VV est masculin
Plus de corpulence, un vin qui montre ses muscles et qui méritera de patienter en cave avant d'entrer en scène.
Gevrey-Chambertin 1er Cru «Clos-Saint-Jacques » 2017
Le grand cru est digne de son rang en ce montrant au niveau du Mazis que nous venons de déguster moins d'une heure plus tôt.
La vigneronne me répond aussitôt en plaisantant: " Oh malheureux ne parlez pas de grand cru"
Un vin déjà bien complexe sur le mélange de notes fruitées et épicées.
Je ne doute pas qu'avec le temps, les notes florales viendront compléter le bouquet (
houla elle est facile celle là
)
En bouche les tannins sont présents mais nullement séchants, le vin se laisse déjà bien approcher.
Nos deux dégustations matinales nous aurons vraiment rassuré sur le potentiel des 2017 à Gevrey
Des cuvées villages qui pourront s'ouvrir assez vite et des cuvées plus relevées qui pourront patienter mais pas nécessairement longtemps avant de dévoiler leur potentiel
Passons maintenant aux 2018:
Bourgogne
Une robe incroyablement concentrée pour ce niveau d'appellation.
Un nez gourmand sur le panier de fruits qui me rappelle 2015
Sylvie Esmonin qualifie ce millésime de rond et puissant, c'est exactement l'impression que nous avons dès le début de la gamme.
Elle nous précisera tout de même qu'elle ne délaisse pas ses vignes régionales et qu'elles bénéficient également de beaucoup d'attention ainsi que de rendements régulés afin d'obtenir le style de vin qu'elle aime.
Côte-de-Nuits-Village
Un nez légèrement terreux avec des fruits noirs et des tannins un peu hérissés à ce stade.
Ce vin me fait penser au Côte de Nuits "La Montagne" chez JJ Confuron.
Ce n'est pas l'expression du pinot que je préfère mais il faudrait le regoûter dans quelques années pour voir comment il a évolué.
Gevrey-Chambertin
La perte de rendement est de 20 à 30% par rapport à 2017 en moyenne
On retrouve ce nez gourmand et une bouche veloutée qui donnerait envie de croquer dans le verre.
C'est déjà ample et on peut dire que si 2017 est séducteur, 2018 est tout de même d'un niveau supérieur avec une puissance digne des plus grands millésimes.
Gevrey-Chambertin Vieilles Vignes
Un nez d'une complexité différentes qui m'évoque le 1er cru "Champeaux"
Il y a tout de même un peu de 1er cru dedans, du Clos Prieur que la vigneronne estime utile pour équilibrer cette cuvée.
Nous retrouvons des aspects qui évoquent le nord de Gevrey ainsi que des notes fruitées plus sudistes.
L'assemblage des vignes entrant dans cette cuvée est différent selon les millésimes.
Pour 2018 je trouve que le résultat me fait penser à 2016 avec une grosse matière qui donne de l'amplitude sans pour autant que les tannins ne soient trop strictes.
Un vin qui demandera sans doute une dizaine d'années de garde pour exprimer la plénitude de son potentiel.
Gevrey-Chambertin 1er Cru «Clos-Saint-Jacques »
Des jolies notes de fruits gorgés de soleil.
Des épices mais le fruit est tellement présent qu'ils sont un peu masqués.
Un vin dense sans aucun creux en bouche. Une attaque concentrée et une finale déjà longue et puissante.
Une cuvée terriblement séductrice qu'il est impossible de recracher
Là nous tenons de nouveau un sacré potentiel qui montre ce que le pinot peut donner de meilleur.
C'est vraiment extra, à encaver absolument !
Gevrey-Chambertin 1er Cru «Clos-Saint-Jacques » 2008:
Nous finissons sur un millésime plus ancien.
Sylvie Esmonin trouve qu'il a bien évolué.
Effectivement le nez a gagné en complexité depuis la dernière fois que nous avions croisé cette cuvée.
C'est nettement floral avec des notes de roses et des griottes fraiches. Le fruit est encore présent.
Le vin est déjà bien évolué mais encore loin d'être trop vieux et c'est plein d'espoir que nous le portons en bouche ...
... ah bien oui c'est bien un 2008. La transition est difficile après le 2018.
Un léger creux en bouche et une acidité un poil mordante.
Disons que c'est un vin qui devra absolument accompagner un repas parce que bu pour lui même, ça reste assez ... comment dire ... marqué par le millésime !
Je ne peux m'empêcher de penser à ceux qui disent que l'acidité des 2008 pourrait les faire durer dans le temps mais que les petites faiblesses de matière ne se compenseront jamais.
Avant de remonter prendre nos cartons de 2017, elle nous laissera sous-entendre que 2019 devrait donner de jolies choses dans la lignée des millésimes en 9.
Gérard l'interrogera sur 99
-"C'est vraiment bien, d'ailleurs je vous en ouvrirai une l'année prochaine pour ses 20 ans"
C'est donc avec beaucoup de plaisir que nous repasserons dans un an pour découvrir ce nouveau millésime solaire et voir si d'ici là Pinot a enfin obtenu la patte de Justy