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Le millésime 2018 (et 2017/2019) en Bourgogne au travers de dégustations au domaine

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Réponse de agitateur sur le sujet Le millésime 2018 en Bourgogne

C'est fort logique.
Je rajouterai qu'il y a aussi une question d'habitude et d'expérience.

En brg, le souci serait plutôt le manque de sucre, l'acidification est peu maitrisée, un peu moins mal "à l'ancienne" c'est à dire au tartrique. Ca durcit, parcequ'il y a déjà assez d'acidité.
Pour autant, dans des années correctement "chaudes", dans des structures à la course au rendement, on peut avoir un truc dilué, végétal, et un peu mou. Le lactique serait intelligent dans certains cas. En plus, l'odeur lactique ( lait beurre ) c'est tout à fait dans la typicité :)

Le rhône bloque la malo pour l'acidité ( pH), mais aussi car le malique avec son côté pomme verte amène du peps aromatique. Il est jouable de jouer...sur l'ajout de malique. Ou un cocktail tartrique / malique.
12 Mai 2020 23:39 #211

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Réponse de Vougeot sur le sujet Le millésime 2018 en Bourgogne

En découvrant tout ce qu'il faut faire pour sortir du vin, je comprends désormais pourquoi les bourgognes sont si chers.
Me voici rassuré ; même si j'ai l'impression d'être entré chez TRICATEL...
13 Mai 2020 07:05 #212

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  • Patrick Essa
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Réponse de Patrick Essa sur le sujet Le millésime 2018 en Bourgogne

Il ne faut pas tomber dans l’excès . Nombre de propriété sont parfaitement à même de produire sans aucune correction tout en maîtrisant parfaitement celles-ci s’il faut en user. Ne prenez pas les producteurs du coin pour des ignorants.
Je pense que les corrections sont néfastes car tout acte correcteur diminue la qualité potentielle du vin en changeant son équilibre naturel.
Ce qui me dérange c’est la communication outrancière qui est faite sur des climats/crus qui seraient parfaits pour produire des vins d’exceptions tout en mettant en œuvre des process qui ne cesse de lutter contre. Pourquoi changer dans la structure ce qu’apporte une parcelle qui fonctionne idéalement car elle est « bénie des Dieux et repose sur un substrat unique »?
Mettre du sucre ou de l’acide justifie en amont des pratiques productivistes qui changent le terroir. Plusieurs tonnes d’amendement chaque année change même parfois la couleur du sol!
On parle toujours du sol mais qui se préoccupe de la qualité des plants et de leur nature qui peut aller de très peu productive à tres tres productive. Qui se préoccupe des portes -greffes, des systèmes de taille, des choix d’ébourgeonnage, de palissage, d’ecimage, de rognage...autant d’éléments influant grandement sur l’ensemble de l’équilibre du vin.
Penser selon un mode de production non correctif oblige le vigneron à peser chacun de ses choix sans imaginer qu’il puisse y avoir des pratiques magiques qui les améliore mais au contraire en connaissant parfaitement toutes les relations causales liées au fonctionnement de la plante.
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13 Mai 2020 07:51 #213

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Réponse de erig sur le sujet Le millésime 2018 en Bourgogne

Bonjour,

le débat sur ce millésime 2018 en bourgogne a été intéressant sur le fonds (moins sur la forme parfois) et j'avais hâte de déguster pour me faire mon opinion, d'autant plus que j'avais (comme beaucoup) l'idée préconçu que ce millésime donnerait des rouges intéressants et des blancs très en dessous. J'avais d'ailleurs décidé de faire l'impasse cette année sur les blancs.
J'ai donc déguster les 18 au domaine Alexandre PARIGOT , BUISSON Charles et DICONNE. Mes impressions sont que ce millésime chez ses producteurs est grand, les vins sont remarquables d'équilibre et de fraicheur. Les rouges sont soyeux avec des aromatiques superbes absolument pas de notes confiturées, les blancs tendues et superbes.
Au domaine PARIGOT tout est très bon en rouge avec une mention spéciale au hte côte de Beaune clos de la perrière, Savigny 1 er cru les vergelesses, pommards 1 cru les charmots et pommard épenots. Les blancs excellents bien mieux goûtés que les 2017 , meursault limozin tendu et le chassagne clos St jean puissant avec une belle longueur.
Au domaine BUISSON tous les meursaults village sont top , les 1er cru sont de haut vol des vins très pur, fidèles à leur terroir , en rouge le Volnay Santenots est superbe.
Chez diconne les blancs étaient encore en cuve, les Auxey sont très bons en particulier le terre folle , le vieille vigne plus sur la retenue, très bon meursault les narvaux traditionnellement tout en largeur par rapport au luchet tout en longueur (excellent j'ai adoré), en rouge les 1 er cru les bréterins en finesse et les duresses puissant à attendre patiemment et en confiance.
A noter que ses trois maisons ont vendangé entre le 1 et 15 septembre , Jean pierre DICONNE me faisait remarquer que des grandes maisons avait quasiment fini leur vendange en blanc le 31 aout !, pour lui les blancs sont équilibrés du fait du bon niveau de tartrique.
En conclusion si je devais comparé 2017 et 2018, à mon goût pas de photo, 2018 est au dessus; A déguster dans quelques années en comparatif.

Enfin un grand merci à ses trois domaines qui nous ont reçu en toute simplicité et sympathie.

Eric
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03 Jui 2020 17:25 #214

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Réponse de Vaudésir sur le sujet Le millésime 2018 en Bourgogne

erig écrit: Bonjour,

A noter que ses trois maisons ont vendangé entre le 1 et 15 septembre ,

Eric


Il n'y a pas qu'eux fort heureusement.

Stéphane
03 Jui 2020 18:17 #215

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  • oliv
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Réponse de oliv sur le sujet Le millésime 2018 en Bourgogne

Chablis
Les millésimes 2018 et 2019 à Chablis.

vinous.com/articles/...
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29 Sep 2020 08:21 #216

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Il y a eu de belles discussions sur ce fil, j'apporte ma petite pierre à l'édifice et vous fais part de mes impressions suite à des dégustations qui se sont étalées sur une petite dizaine de jours.
Il y a quatre intrus dans ces dégustations : 1 bourguignon blanc de 2019, 1 bourguignon rouge de 2017 et 2 chardonnays américains (1 de l'Oregon et 1 californien).


Première série de blancs :
Maison Meurgey-Croses - Saint-Véran 2019
Nez de bonne intensité, net, fruit mûr sur les fruits blancs, citron confit, pointe d'ananas. Il y a aussi pas mal de beurre, noisette. Cela reste simple.
Bouche moyennement puissante avec du gras. La fraîcheur reste sous la matière, mais sans jamais la soulever. C'est facile, mais un peu plat. Manque de relief. Beaucoup de beurre en seconde partie, manque de fruit et d'éclat. Longueur correcte.
Correct.

Pierre Boisson - Bourgogne Blanc 2018
Nez de bonne intensité sur une fine réduction sur la pierre à fusil, fumé. Les arômes sont sur un fruit frais sur le citron, pomme verte et des notes plus mûres de fruits à noyaux. Il y a aussi du beurre, tilleul. Belle touche florale. C'est certes réduit, mais il y a un beau jus.
Belle bouche assez puissante et large en attaque avec du gras, mais le vin s'effile par la suite grâce à une belle acidité. C'est dynamique, il y a de l'énergie. Fine réduction et belle expression aromatique similaire au nez. Très bonne longueur, touche salivante.
Très bien. Du haut niveau pour un régional.

Domaine Fontaine-Gagnard - Chassagne-Montrachet 1er Cru Caillerets 2018
Bonne intensité, net sur un fruit jaune et mûr sur l'ananas, pêche jaune, pomme jaune, beurre. Il y a aussi du caramel et le boisé est à peu près intégré. Cela manque de finesse, et cela fait pataud.
Bouche plutôt puissante, grasse et chaleureuse. Le fruit est bien mûr, cela manque de tonus et de finesse. Boisé ok. Longueur correcte.
Moyen. Un vin qui sature, niveau plutôt faible pour un premier cru.

Morgen Long - Willamette Valley Volcanic Chardonnay 2018
Bonne intensité, précis, sur un fruit frais sur le citron, pomme verte. Il y a aussi du tilleul, beurre, zeste d'agrumes. Il y a aussi une pointe végétale fine. Boisé ok. Pas super profond, mais avec des nuances.
Belle bouche, fraîche et fine avec un léger gras. Un peu de beurre, mais c'est le fruit qui s'exprime avant tout. Assez dynamique avec un bois un peu plus marqué qu'au nez. Quelques amers fins et longueur bonne.
Bien. Un vin en finesse.


Première série de rouges :
Domaine Louis Jadot - Côte de Nuits-Villages "Le Vaucrain" 2018
Beau nez, net, transparent avec de l'éclat sur la cerise, framboise, terre fraîche, léger boisé. Pas très profond, mais le fruit est joli.
Bouche en décalage, ferme, mais avec un grain de tanin grossier. C'est un peu séchant. Le fruit a du mal à suivre la structure. Longueur correcte.
Correct. Décalage trop important entre le nez et une bouche rustique et séchante.

Bruno Clair - Chambolle-Musigny "Les Véroilles" 2018
Bonne intensité, net, fruité éclatant sur la cerise burlat, mûre, cassis, pointe florale, touche de végétal noble. C'est fruité et doté d'une belle profondeur.
Belle bouche fraîche, juteuse avec un beau fruit noir, mais frais et fin. Il y a une fine fermeté avec un tanin mûr. Ample et assez énergique. Boisé fin et discret. Longueur bien satisfaisante.
Très bien.

Domaine Tortochot - Gevrey-Chambertin 1er Cru Lavaux Saint Jacques 2018
Bonne intensité. Nez diffus, noir et très mûr avec des notes de terres fraîches, bois sec. Boisé ok. Il manque de précision, de volume. Le fruit est confituré.
Bouche assez puissante, charnue, un peu chaleureuse. Elle est aussi assez ferme, grain fin. Manque d'énergie en seconde partie. Boisé ok, un peu séchant. Longueur correcte.
Correct. C'est très moyen pour un 1er Cru.

Domaine Faiveley - Echézeaux Grand Cru "En Orveaux" 2018
Bonne intensité, précis et profond. Le fruit est noir sur la mûre, mais avec un côté acidulé et plus sur les fruits rouges avec griotte, framboise. Côté floral. Juste maturité. Touche fraîche sur la pousse de ronce, menthol. Boisé bien intégré même si bien présent.
Belle bouche ample, assez structurée et sérieuse. Il y a du fond. Toujours ce beau fruit avec une belle concentration qui donne de l'énergie. Boisé présent et toujours bien intégré. La finale est fraîche, nette avec une côté salin et une excellente persistance.
Excellent -.

Domaine Louis Jadot - Chambertin-Clos de Bèze 2018
Nez net et de bonne intensité. Un peu recroquevillé sur lui-même. Profond avec un fruit noir sur la mûre, cerise burlat, terre fraîche, épices. C'est solaire avec un fruit un poil confituré. Puissance sous-jacente.
Bouche puissante et musclée avec une grosse structure tannique fine. Le fruit est un peu trop confituré. Je trouve aussi que la seconde partie manque de fraîcheur et de dynamisme. Un peu chaleureux. La longueur est excellente par contre.
Bien. Décevant vu le cru.


Deuxième série de blancs :
Domaine Ballot Millot - Bourgogne Chardonnay 2018
Bonne intensité, assez précis sur un fruit frais sur le citron, pomme verte, pêche blanche. Pointe de beurre, tilleul. Il y a aussi un côté végétal. Boisé léger. Profondeur moyenne.
Bouche verte et astringente. Il manque de gourmandise. C'est étriqué et la concentration est moyenne. On finit assez court avec du beurre et peu de fruit.
Faible.

Domaine Joblot - Givry 1er Cru Mademoiselle 2018
Joli nez de bonne intensité, net. Le fruit est mûr sur les fruits jaunes, ananas, des notes plus fraîches d'agrumes. Il y a des notes d'herbes fraîches qui évitent au vin d'être trop pataud. Notes de beurre, tilleul, épices. Boisé sensible mais intégré. Belle amplitude.
Bouche assez puissante, texture crémeuse avec une bonne fraîcheur sous-jacente. Le boisé est marqué, mais c'est intégré. Trait tannique qui apporte un supplément de structure. Pointe saline et longueur bonne. Un poil de beurre caramel en finale.
Bien +. Style plutôt puissant. Le boisé devrait s'intégrer.

Domaine Lafouge - Meursault Les Casses-Têtes 2018
Intensité moyenne, un peu diffus. Fruit à la fois sur les agrumes et les fruits jaunes à noyau. Il y a du beurre, des herbes sèches. La profondeur est moyenne et c'est assez simple.
Assez puissant, facile avec du gras, un fruit mûr. Milieu de bouche un peu chaud. Manque d'énergie. Un peu séchant. Longueur bonne.
Correct. Plutôt décevant pour un village.

Domaine Eden - Santa Cruz Mountains Chardonnay 2016
Bonne intensité, net. On est sur un fruit mûr, citron confit, ananas, touche fruits tropicaux. Beurre et noisette bien présents tout comme le boisé un peu toasté. Pas très fin.
Bouche puissante, grasse, riche. Elle se resserre un peu en finale. Un peu séchant avec un amertume dérangeante. Finale bonne, mais on finit quand même sur le beurre et le caramel.
Bien -. Un vin qui en met plein la vue et un peu une caricature d'un style qui prévalait il y a 20 ans.

Louis Jadot / Domaine du Duc de Magenta - Chassagne-Montrachet 1er Cru "Morgeot" Clos de la Chapelle Monopole 2018
Bonne intensité, un peu diffus, caustique avec un fruit mûr, beurre, noisette, citron, fruits blancs. Touche d'herbe fraîche. Léger boisé. Manque de volume, un peu engoncé sur lui-même.
Bouche caustique qui semble marquée par le SO2. Il manque de gourmandise, de souplesse et de vitalité. Le fruit est ok, touche de beurre. Longueur bonne.
Correct. Un vin qui manque de liberté.

Henri Germain - Meursault-Charmes 1er Cru 2018
Joli nez avec une légère réduction sur la pierre à fusil. C'est fin avec de belles nuances. Fruit frais, maturité juste avec du citron, pomme verte, poire, touche florale, côté verveine aussi. Profond.
Bouche assez puissante, énergique et ample avec un beau jus. Léger gras avec une belle acidité. Côté vertical. Se resserre un peu en milieu de bouche avec de fins amers. Se réouvre en finale avec un côté salin. Longueur très convaincante.
Excellent.

Domaine Buisson-Charles - Puligny-Montrachet 1er Cru Les Caillerets 2018
Bonne intensité, net avec une fine réduction sur le fumé, pierre à fusil. Fruits blancs, beurre, tilleul, touche de citron. Pas très profond, mais avec de belles nuances.
Bouche fine et fraîche, assez large avec un peu de gras. Se resserre en milieu de bouche, sensation tannique qui enlève un peu de l'harmonie au vin. Manque un peu d'énergie. Touche saline. La longueur est très bonne.
Bien +. Un peu décevant pour ce cru, considéré parmi les meilleurs de Puligny.

Bouchard Père et Fils - Chevalier-Montrachet Grand Cru 2018
Bonne intensité, net. C'est plutôt volumineux, mais le vin manque d'éclat, d'expressivité. Pas mal de beurre, noisette. Belles notes citronnées, florales, herbes fraîches. Boisé fin.
Moyennement puissant en bouche, un peu terne. Manque un peu d'énergie. L'acidité est sous-jacente. Il y a un léger gras, pas mal de beurre et noisette. La longueur est par contre excellente.
Bien. Très décevant pour un grand cru.


Deuxième série de rouges :
Francois Lumpp - Givry 1er Cru Crausot Rouge 2018
Bonne intensité, net, fruit noir et mûr, mais avec de la fraîcheur. Cerise burlat, mûre, violette, épices, bois sec. Touche de volatile. Assez ample.
Bouche fruitée et charnue. Il y a de la mâche avec une belle fraîcheur sous-jacente. Assez énergique. Assez ferme avec un grain un peu grossier, mais dans le jus et pas asséchants. Touche de jambon fumé en finale pas très nette. Dommage.
Bien. Un vin un peu "nature" mais qui n'est pas trop déviant pour moi.

Jean-Marc Vincent - Santenay 1er Cru Les Gravières 2018
Bonne intensité, assez net avec un boisé vanillé intrusif. Fruit noir et mûr sur la mûre, crème de cassis, confiture de cerise. Fruit confituré. Manque de nuances.
Bouche puissante et chaleureuse qui manque de fraîcheur. Tanins gras et mûrs. Vin moyennement charpenté. Boisé vanillé, très présent. Longueur moyenne. Il finit chaud et séchant sur le bois.
Très moyen.

Pernot Père et Fils - Gevrey-Chambertin "En Champ" 2018
Bonne intensité, assez net et plutôt fin sur un profil fruits rouges avec de la cerise, framboise, floral. Touche d'épices, terre fraîche. Touche végétale.
Bouche moyennement puissante, fraîche, assez juteuse sur l'attaque. Elle devient rapidement verte et sévère en seconde partie. Tanins durs avec amertume sensible en finale. Longueur bonne.
Très moyen.

Georges Noëllat - Vosne-Romanée 2017
Nez de bonne intensité, contours diffus sur la fraise écrasée, cerise, touche florale, boisé toasté assez intégré. Le fruit fait un peu confituré. Il manque un côté acidulé et de la précision.
Bouche assez puissante, le bois prend pas mal de place et il n'est pas très fin. Un peu chaleureux. Vin assez ferme avec un grain fin. Manque d'énergie et d'allonge. Fine amertume en finale. La longueur est correcte, mais le vin finit un peu chaud.
Correct. J'attendais beaucoup plus de ce producteur réputé.

Berthaut-Gerbet - Fixin "En Combe Roy" 2018
Bonne intensité, net sur la cerise burlat, le cassis, mûre, violette, poivre, touche de pousse de ronce qui souligne une vendange entière. Bonne profondeur.
Bouche moyennement puissante, plutôt ferme avec un grain fin. Le côté vendange entière prend un peu trop de place par rapport au fruit. Mais ce dernier ressort en finale. Touche amère fine. Longueur bonne.
Bien +. Un vin solide.

François Legros - Nuits-Saint-Georges 1er Cru Aux Thorey 2018
Bonne intensité, assez net, mais un peu terne. Il y a des fruits rouges mûrs, cerise, boisé intégré, épices. Touche florale. En finesse avec des nuances. Par contre, ce n'est pas très profond.
Bouche fine et légère avec de la fraîcheur. Les tanins sont fins, un poil vert, mais ok. Aromatique similaire au nez avec de la pousse de ronce en plus. Fine fermeté. Peu extrait. Volume moyen. Longueur moyenne.
Bien. Style fin, un peu léger quand même.

Domaine Joliet - Fixin 1er Cru Clos de la Perrière 2018
Bonne intensité, un peu diffus et avec un touche de volatile, acétone. Il y a un joli fruit noir et mûr avec de la vendange entière, terre fraîche. Amplitude bonne.
Belle bouche assez structurée avec un beau jus. Joli fruit noir avec la vendange entière. Belle énergie, tanins fins. Longueur convaincante.
Bien, mais attention il y a quelques déviances.

Joseph Drouhin - Beaune 1er Cru Clos des Mouches 2018
Beau nez, net, assez fin sur des fruits rouges mûrs, cerise burlat, cassis. Touche fraîche sur la griotte, épices et herbes fraîches. Boisé fin. Joli volume. Plutôt solaire.
Bouche avec de la mâche et de la puissance. C'est généreux, solaire avec une belle fermeté, tanins fins. Un vin poli et classieux. La finale est nette, de bonne persistance mais un peu chaleureuse.
Bien +. Il fatigue un peu le palais à cause de l'alcool.

Yvon Clerget - Volnay 1er Cru Les Caillerets 2018
Bonne intensité, diffus avec un fruit noir, bien mûr sur la mûre, cerise burlat. Notes de terre fraîche, bois sec. Assez impénétrable. Bonne profondeur, mais manque de nuances.
Bouche charnue avec une matière épaisse. C'est assez puissant, structuré et un peu austère. Le fruit est noir et mûr avec une touche acidulée que je n'avais pas trouvée au nez. La longueur est très bonne. Un vin masculin qui manque quand même de finesse.
Très bien -. Un vin solide.

Bernard et Thierry Glantenay - Volnay 1er Cru Clos des Chênes 2018
Bonne intensité, un peu diffus. Fruit mûr et noir avec un côté acidulé, touche florale, confiture de framboise, terre fraîche. Bonne profondeur.
Bouche assez puissante avec une structure marquée. C'est costaud, ferme, mais avec un joli grain de tanin. Le fruit s'impose bien et enrobe bien la structure. Boisé ok. Longueur très bonne.
Très bien. Un vin une fois de plus qui apparaît solide.

Domaine Faiveley - Chambolle-Musigny 1er Cru Les Fuées 2018
Bonne intensité, assez net sur un fruit noir et mûr. Cerise burlat, myrtille, cassis, pousse de ronce, terre fraîche. La profondeur est bonne, mais il manque de nuances.
Assez puissant et ferme. C'est assez compact un peu serré, mais le fruit s'exprime bien en seconde partie. Côté vendange entière, touche amère fine. La longueur est bonne. Un Chambolle masculin.
Très bien -.

Jean-Marc Millot - Echézeaux Grand Cru 2018
Bonne intensité, assez net avec un fruit mûr. Confiture de fraise et de cerise, cassis. Boisé vanillé pas très fin. Il manque de détails et la profondeur est moyenne.
Bouche assez puissante, avec une structure tannique marquée. C'est un peu terne et cela manque d'énergie. Boisé bien présent (un peu trop). Touche amère, fruit confituré. La longueur est bonne, mais cela finit chaud et séchant.
Bien. Faible niveau pour un grand cru.

Jean-Louis Trapet - Chambertin Grand Cru 2018
Superbe nez de bonne intensité, profond, précis. C'est fin et frais avec un mélange de fruits noirs et de fruits rouges. Maturité juste. Pousse de ronce, vendange entière sensible. Boisé fin. Un vin avec de belles nuances, qui se montre changeant.
Bouche moyennement puissante, fraîche et dynamique. Il y a une belle fermeté, mais cela lâche rapidement le palais. Le fruit s'exprime bien. Vendange entière marquée dans l'aromatique. Boisé ok. Finale saline et salivante. Longueur excellente. En finesse.
Grand vin.


La première impression à la fin de ces deux dégustations est que ce sont des vins placés sous le signe du soleil. Et ceci, que ce soit en blanc ou en rouge. Tout le monde le savait, mais c'est bien de le voir confirmé par la dégustation :)

Pour les vins rouges, je trouve que la très grande majorité a un profil qui rappelle les vins du Rhône Méridional. Des vins assez puissants, certains avec des taux d'alcool plutôt élevés. Ils présentent un profil aromatique sur les fruits de la forêt, la mûre. Je pense que je n'aurais pas trouvé la Bourgogne si on m'avait servi certains vins à l'aveugle. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait de fortes différences entre les crus également. La hiérarchie bourguignonne n'est pas non plus évidente à lire.
Personnellement, j'aime le pinot noir bourguignon lorsqu'il propose des nuances, qu'il est en finesse avec un fruit acidulé (ce qui ne veut pas dire que le fruit n'est pas mûr) et souvent sur des arômes qui rappellent les fruits rouges, cerise. Sur les vins dégustés, c'est rarement le cas. Ce n'est pas mon style de vin. C'est pourquoi, je suis globalement déçu par cette dégustation. Cela fait maintenant un peu moins de 10 ans que je réalise ce type de dégustation, et je dois dire que c'est une des plus faibles à laquelle il m'a été donné de participer. Bien sûr, il ne faut pas généraliser, mais il se dégage clairement une tendance. J'ai également dégusté d'autre pinots sur ce millésime et le même constat est apparu. Les notables exceptions sont venues des domaines Fourrier à Gevrey-Chambertin et Arnoux-Lachaux sur Vosne-Romanée.

En ce qui concerne les vins blancs, nous avons dégusté moins de vins, mais c'est un peu le même constat avec des vins plutôts puissants et avec des arômes plus sur les fruits blancs à noyaux que sur les agrumes. Je n'ai que rarement trouvé la tension que j'affectionne tant. Cette tension qui vous titille le palais, fait danser le vin sur vos papilles. Elle, qui donne l'équilibre parfait entre puissance et légèreté. Comme en rouge, la différence entre les terroirs est difficile à lire. Tout comme la hiérarchie.

Enfin, pour terminer, la question des prix. Comme l'a souligné récemment Oliv sur la dégustation d'un Vosne-Romanée 2014 des sœurs Mugneret-Gibourg, le rapport qualité/prix n'est pas favorable. Il est même désastreux sur certains vins. À ces niveaux de prix, j'attends l'excellence dans le verre et je ne l'ai que trop peu rencontrée.
Malheureusement, nous avons quitté la sphère du vin comme objet de plaisirs, objet d'émotions. À ces prix, le vin est devenu un objet reflétant le statut social, un objet de luxe. Je ne peux que le regretter.

Cordialement.
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18 Fév 2021 13:26 #217

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Bertou,
As tu noté les degrés d'alcool des rouges, quand je vois en Côte de Beaune certains villages à 14,5° ca ne respire pas la fraîcheur.
Merci
Stephane
18 Fév 2021 13:49 #218

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Merci, c'est très intéressant.

Je crains que la production bourguignonne à venir ne rentre plus dans tes goûts, les années solaires étant de plus en plus fréquentes.
Il faudrait que tu t'orientes vers des climats froids, comme par exemple la combe d'Auxey-Duresses qui produit encore régulièrement des pinots fleuris avec des degrés alcooliques raisonnables, ou bien les vins de Marsannay, les côtes de Nuits villages et les vins des Hautes côtes.
J'avoue être entre les deux; j'aime le pinot avec le bigarreau bourguignon mais certains vins très chaleureux me siéent également.
Ce qui me gêne dans les pinots, c'est surtout le boisé excessif.

Finalement, nous allons regretter en rouge des millésimes comme 2008 qui a quelquefois donné l'archétype du bourgogne fin et un brin austère.

Michel
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18 Fév 2021 13:54 #219

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Stéphane,
non, je n'ai pas noté les degrés d'alcool mais je me souviens qu'il y'en avait pas mal à 14% et plus, mais une grosse majorité à 13,5% quand même.

Cordialement
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18 Fév 2021 14:19 #220

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mgtusi écrit: [...]
Ce qui me gêne dans les pinots, c'est surtout le boisé excessif[...]


Moi c'est surtout le prix qui me gêne sur les pinots!!!zX Au delà de cette considération purement tarifaire, je trouve au contraire que le pinot sait s'accorder avec le bois généralement.

mgtusi écrit: [...]
Finalement, nous allons regretter en rouge des millésimes comme 2008 qui a quelquefois donné l'archétype du bourgogne fin et un brin austère.

Là pour le coup, 2008 c'est quand même trop aride...2019 se présente très bien, j'aime également les millésimes tels que 2016, 2014, 2012...Je pense qu'au contraire, il y a aura plus de millésimes équilibrés en pinot, qui présente quand même de meilleures maturités, abstraction faite des extrêmes telles 2018 ou 2015. En revanche, je suis un peu plus inquiet concernant les blancs. Et là, Michel, ton argument d'explorer les combes commes à Auxey Duresses ou les vignes un peu plus hautes comme les Hautes Côtes est parfaitement juste.

Flo (Florian) LPV Forez
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18 Fév 2021 14:24 #221

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Une dégustation très intéressante. Merci ;)

Je partage aussi l'avis de Michel. Pour avoir eu une discussion avec un vigneron bourguignon, avec les changements climatiques, et en millésimes solaires, les terroirs comme les Hautes côtes deviendront les vins les plus équilibrés, du moins en jeunesse...de là, il ne serait pas inimaginable de devoir, un jour, requalifier certains terroirs que ce soit vers le haut ou vers le bas...

Laurent
18 Fév 2021 14:34 #222

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ysildur écrit: [...]de là, il ne serait pas inimaginable de devoir, un jour, requalifier certains terroirs que ce soit vers le haut [...]

ça, probablement.

ysildur écrit: [...]ou vers le bas...[...]

Attention, je ne dis pas que tu as tord sur le papier, mais pour ça, va falloir se lever de bonne heure, je pense...L'Histoire, l'antériorité...et l'argent en jeu font que j'ai comme un gros doute face à cette assertion!

Flo (Florian) LPV Forez
18 Fév 2021 15:02 #223

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un doux rêve, je sais...surtout vu les enjeux économiques..

Laurent
18 Fév 2021 15:13 #224

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Frisette écrit: Moi c'est surtout le prix qui me gêne sur les pinots!!!zX


Et bien justement, les alternatives froides que je propose sont en dehors des délires tarifaires pour le moment.

Et pour le bois, je ne partage pas du tout ton avis.

Michel
18 Fév 2021 15:53 #225

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mgtusi écrit:
Finalement, nous allons regretter en rouge des millésimes comme 2008 qui a quelquefois donné l'archétype du bourgogne fin et un brin austère.

Michel qui sort son plus bel hameçon pour essayer de nous remonter Luc Javaux à la surface :DD :DD :DD

Sylvain
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18 Fév 2021 16:53 #226

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starbuck écrit:

mgtusi écrit:
Finalement, nous allons regretter en rouge des millésimes comme 2008 qui a quelquefois donné l'archétype du bourgogne fin et un brin austère.

Michel qui sort son plus bel hameçon pour essayer de nous remonter Luc Javaux à la surface :DD :DD :DD


Damned, je suis joué !

Michel
18 Fév 2021 17:00 #227

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Manque plus qu'un petit coup de 2004 pour le ferrer !!!

Flo (Florian) LPV Forez
18 Fév 2021 17:04 #228

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Tout à fait d'accord sur la conclusion d'ensemble, même si avec l'annulation des salons on a goûté beaucoup moins de 2018 que des millésimes précédents.
Je trouve qu'avec ces millésimes de plus en plus chauds, les pinots et chardonnays bourguignons sont de plus en plus difficiles à distinguer à l'aveugle des pinots et chardonnays américains/australiens... d'autant plus que ces derniers ont vraiment progressé dans leur quête de fraîcheur (pour les meilleurs bien entendus). Je ne sais pas ce que tu en penses Bertou, mais moi j'ai l'impression qu'à l'aveugle ça devient très compliqué de les situer alors que ça paraissait assez simple il y a 5-10ans.
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18 Fév 2021 17:38 #229

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Je partage ton avis Tomy.
La caricature des vins du "Nouveau Monde" avec des vins avec de grosses maturités, de l'extraction (pour les rouges), beaucoup de bâtonnage (pour les blancs) avec du boisé vanillé et toasté en veux-tu, en voilà, se retrouve de moins en moins.

En Californie, le Pinot et le Chardonnay sont plantés sur des terroirs de plus en plus frais. Il y a plus de 20 ans, personne ne connaissait les Santa Rita Hills dans le comté de Santa Barbara. Plus au nord, on pensait que la Russian River Valley était la région optimale pour le Pinot alors que désormais, l'AVA Fort Ross Sea View et la Sonoma Coast en général, sont bien plus proches de l'océan. Le courant froid de Californie refroidit les côtes. C'est lui qui fait que le micro-climat californien est beaucoup plus influencé par la proximité avec le Pacifique que l'altitude. Un brouillard matinal froid rentre dans les vallées et va créer une protection contre le soleil. Le cas le plus connu est la Napa Valley. L'AVA Carneros est fraîche et on cultive du Pinot, mais quelques dizaines de kilomètres plus en amont dans l'AVA de Yountville le Cabernet Sauvignon est roi.
Les producteurs travaillent différemment bien entendu et les pratiques à la vigne et à la cave ont bien changées.

Cela m'arrive de me faire servir à l'aveugle des Pinots et Chardonnays californiens et je pars très souvent en Bourgogne. C'est vrai que lorsqu'on a un Pinot ou un Chadonnay dans le verre, on pense Bourgogne immédiatement. Mais lors d'une dégustation de dix Pinots Noirs du monde entier à l'aveugle (nous ne connaissions que le thème), cela avait été difficile de trouver les vins bourguignons.

J'ai moins d'expérience avec les Pinots et Chardonnays australiens, mais certains ont clairement un profil bourguignon. Si on réfléchit plus aux régions qu'aux producteurs, je trouve les régions de Yarra Valley, Mornington Peninsula offrant des vins fins et délicats.

En dégustation à l'aveugle, le facteur qui me paraît décisif pour distinguer un vin du "Nouveau Monde" d'un bourguignon est la souplesse, le peu de tanins des vins du Nouveau Monde. Ils sont souvent un peu moins de structure, qu'elle soit tannique ou acide. Ils sont moins stricts. Mais ce n'est vraiment pas évident.
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18 Fév 2021 18:32 #230

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Réponse de pierrelepecheur sur le sujet Le millésime 2018 en Bourgogne au travers de deux dégustations

Sur ce genre de millésime il serait peut être instructif de comparer les vins en fonction de leurs modes de cultures. Une petite dégustation à l'aveugle de différents domaines sélectionnés selon divers critères (conduite de la vigne façon Madame pas cher comme le tressage des vignes et autres travaux, conduite bio/conventionnel) serait intéressante . Quand je vois que par exemple les vins d'Arnoux Lachaux sont tous en dessous de 13% et que l'echezeaux de Rouget titre 16,2 en 2019 cela m'interpelle. Certains domaines continuent à appliquer par habitude et confort de vieilles recettes qui ont certes fait leurs preuves, mais qui peut être ne sont plus adaptées à un climat de plus en plus chaud. Et comme de toute façon les vins se vendent, pourquoi se fatiguer et se remettre en cause.

ps : j'avais fait gouter un horseshoe de Rhys en aveugle aux compères de LPV Tonton Chablis sur une thématique bourgogne. Ce fut instructif. Je pense qu'ils vont pas échapper à un Kelley Fox à une des prochaines sessions.
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18 Fév 2021 22:27 #231

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Bonjour à toutes et tous,

Ayant eu l'opportunité de visiter certains domaines le week-end passé, voici un compte-rendu général que j'ai mis sur le millésime 2018, étant le plus présent dans les diverses dégustations. Les domaines visités sont: Bonvalot (Pernand), Capitain (Ladoix), Ecard (Savigny), Vaudoisey (Volnay), Denis Clair (Santenay), Sébastien Magnien (Meursault), Vincent Prunier (Auxey-Duresses), Raquillet (Mercurey), Julliot (Mercurey), Parigot (Pommard).
Focus donc sur la Côte chalonnaise et Côte de Beaune.

Quelques conclusions générales à vous délivrer sur ce séjour : 

* Les vignerons sont heureux de revoir des clients, plus nombreux depuis ce week-end et le font savoir, parlent beaucoup et longtemps, ce qui n'est pas pour nous déplaire. 

* Ils sont généralement assez "positifs" à propos du gel du mois d'avril, mais à nuancer. Les pertes sont diverses (très fortes à peu fortes), et peu savent réellement évaluer les dégâts à ce stade. Ce sont surtout les blancs qui sont touchés étant plus précoces. Les vignerons sont surtout déçus du temps qui a suivi cet épisode jusqu'à aujourd'hui car maussade et trop froid pour espérer une bonne repousse. Il est dit que juillet-aout seront torrides et sans eau... A voir.

* A la dégustation :

Pour les rouges >

Ce qui est intéressant à souligner sont les 2017 disponibles: frais et croquants, ils sont très accessibles aujourd'hui et délicats. Ce ne sont pas des monstres de puissance, mais ils sont généralement équilibrés et fins. Je les ai souvent bien aimés.
- Les 2018 sont plus structurés. Les tannins sont perceptibles mais vont probablement se fonde car la matière est là. L'acidité est également présente et j'ai donc trouvé des vins puissant mais vifs, taillés pour une bonne garde.
- Les 2019, plus jeunes aussi, se présentent différemment. Ils sont très gourmands, mais les tannins sont peu perceptibles et ils ne présentent pas toujours une grande longueur en fin de bouche. Les vignerons estiment qu'ils se boiront avant les 2018, ce qui me semble évident à la dégustation. C'est un millésime bien mûr et représente pour moi un maximum à ce niveau là. La date des vendanges est clé sur ce millésime car certains 2019 présentaient une belle fraicheur derrière cette gourmandise, ce qui en fait de très beaux vins. Mais à goûter avec plus de recul donc.

En blanc >
J'ai trouvé 2018 plutôt bien équilibré chez la plupart des vignerons. Pour certains par contre, ils ont poussé leur maturités au delà de ce que j'aime personnellement mais ils étaient minoritaires. Sinon nous avons de beaux vins, mûrs certainement mais vifs et avec de belles matières et beaucoup de plaisir. Ils ont du temps devant eux, Bref un millésime que j'ai bien apprécié sur cet échantillon est homogène.
2019, à nouveau plus jeune également, était une autre histoire. Millésime très mûr avec des arômes floraux forts, assez déroutants. Nous avons même trouvé à certains moments des similitudes au nez avec le Viognier, c'est dire. Parfois nous avions de beaux vins, vifs (surtout sur dans la Côte chalonnaise), mais les 2018 avaient largement ma préférence.
A voir, mais surtout à goûter.

En tous cas, quel bonheur d'être de nouveau dans les caves !

Jeremy.




 
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17 Mai 2021 13:50 #232

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Au delà de la vue globale de tes ressentis, tu as peut-être eu des coups de coeur sur certaines cuvées ?

Sylvain
17 Mai 2021 15:16 #233

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Bonjour Sylvain,

* Gros coup de coeur sur Denis Clair. C'est une excellente découverte suite à l'inflation et l'engouement pour Colin-Morey que je suivais via mon caviste et que j'ai abandonné.

* Les Saint-Aubin 1er Cru 2018 "Les Frionnes" et "Les Murgers Dents de chien" 2018 sont excellents, au delà d'une très belle gamme de blancs.

* Parigot est excellent pour ses rouges avec un coup de cœur sur son Volnay "Les Brouillards" 2018 soyeux à souhait et ses Pommards 1er Cru "Charmots" et "Epenots" 2018 virils, mais frais et élégants.

* Pour Vaudoisey, je suis séduit pour la deuxième année consécutive par son Meursault "Vireuils" 2019 que j'ai souvent trouvé mou. Ses Volnays sont excellents mais j'avais déjà encavé ses 2018 et leurs 2019 ne sont pas encore sortis sauf le Mitans, excellent.

* Pour Bonvalot, son Pernand Vergelesses 1er Cru "Sous Frétille" est un must d'équilibre, de fraicheur avec une belle salinité. Son Corton-Charlemagne 2018 est également un must avec plus de coffre et un prix défiant toute concurrence (48 EUR) !

* Vincent Prunier est une belle découverte: propriétaire et négociant, il a une belle régularité dans ses vins blancs et rouges. Coup de cœur pour son Auxey-Duresses blanc 2018 à 16 EUR, lisible et complexe.

* Pour Raquillet, le personnage est truculent. Ses blancs sont vifs et élégants et ses rouges sont de haute volée avec un coup de cœur pour le Mercurey 1er Cru "Les Naugues" 2018.

* Concernant Sébastien Magnien, c'est bon mais je n'ai pas trouvé de coup de cœur. L'accueil fait par sa mère était cordial, mais moins réjouissant également.

* Enfin, au domaine Capitain-Gagnerot, j'ai eu un coup de cœur pour leur Ladoix village 2019, d'une gourmandise folle, signature de ce domaine. Nous l'avons d'ailleurs constaté le soir même avec une dégustation de 1er crus et grand crus, tous gourmands, mais assez "uniformes" en goût.
La conclusion était qu'une seule cuvée en cave suffisait, de préférence leur premier cru ou leur Corton.

Désolé mais je n'ai pas pris de notes me permettant de faire des CR dignes de ce nom. En espérant que cela t'aide.

Jeremy.
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19 Mai 2021 19:15 #234

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Bonjour Sylvain,


Enfin, au domaine Capitain-Gagnerot, j'ai eu un coup de coeur pour leur Ladoix 2019 village, d'une gourmandise folle, signature de ce domaine.

 

Blanc ou rouge ?

Michel
19 Mai 2021 19:29 #235

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20 Mai 2021 00:38 #236

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