Si tu fais 2 fois plus de rendement à la vigne, le pH ne va pas bcp bouger, car les acides organiques ont un effet tampon. Si tu mouilles le verre de vin avec des glaçons pour illustrer, ça reste pareillement "acide", par contre c'est plus aqueux sur l'aspect structure. Inversement, si tu fais X2 ou division par 2 du rendement, l'effet structure ( en tanins, et en gras ) il suivra de manière tout à fait proportionnel.
Un IGP de cépage X à 100 Hl / Ha sera aussi aromatique ( ou presque ) que le même en AOC à 3 kilomètres, aussi acide ( ou pas ), sauf qu'il sera plus dilué.
Le gras du raisin est de nature plutot polysaccharides, il ne joue pas vraiment sur l'extrait sec qui est plus minéral et cendres. Le terme ( extrait sec ) est la plupart du temps mal employé ( je dirai que selon ma perception - qui est trés personnelle sur les échantillons de personnes que j'ai pu côtoyer, c'est donc une vue perso et pas forcément une vérité absolue ), il est ( en blanc ) souvent associé à une colonne vertébrale à fort taux de tartrique.
Pour le boisé.
J'en ai déjà parlé. Mais je recommence.
C'est une illustration par l'exemple.
J'avais pris en base un blanc de l'entre 2 mers d'une propriété dont j'apprécie bcp les produits.
J'ai servi le vin de base en // du même, mais avec qq semaines de bois dans le vin ( copeaux choisis par mes soins dans le sens que je voulais - les copeaux étant plus précis et plus répétables que la barrique ).
Il y avait 3 vins, le vin de base non retouché a été servi en 2eme.
Le premier avait un boisé qui donne de la fraicheur ( sans structure, sans boisé aromatique aucun ).
Le 3 eme avait un boisé aromatique patissier et structurant sur le gras ( j'aurai pu prendre un boisé structurant sur les tanins à l'inverse du gras, en rouge avec certaines chauffe on peut avoir du gras et du moka mais celà serait assez incongru en blanc ). Le mot structurant est souvent mal employé aussi ( moi le premier ) il faudrait savoir si on parle de structure enrobante ou de structure qui réveille les papilles à tanins.
Service aveugle du triplet.
Présentation officielle donnée à l'assemblée, une 20taine de personnes: dans la série il y a le vin du commerce ( un E2M ) , et le même en transformé par mes soins dans les 2 autres verres, trouvez les !
La majorité a préféré le vin numéro 1 ( personne n'a trouvé du bois ). La minorité a préféré le 2, plus "mou" ou moins vif.
Personne( ou presque, sauf un amateur de blanc boisé de Pessac Léognan ) n'a préféré le 3 eme, car forcément sur un E2M on attend la fraicheur qui va bien pour aller avec les huitres, le boisé aromatique appuyé ( j'avais eu la main lourde pour l'exercice de manière volontaire ) ne passait pas en typicité attendue.
Personne n'a imaginé que le vin du commerce était le 2eme. Tout le monde a pensé au premier, en imaginant un apport exogène de gras ( ou de moins d'acidité ) sur le 2eme.
Perdu
Bon, il n'y a pas dans l'assemblée un gagnant du concours mondial de sommellerie, mais je joue ma chemise qu'il n'aurait pas fait mieux.
je précise, ça ira mieux en le disant:
- je donne ici un exemple de chemin possible "en cuisine". Le récoltant viticulteur vinificateur, parfois il le fait en connaissance de cause, parfois il le fait sur conseil sur conseil externe, parfois il le fait car ça lui plait sans trop savoir pourquoi ni comment, etc....Bref.
- Par contre, il ne faut pas trop s'attendre à ce type de discours sur des fiches tech ou de la comm', il vaudra mieux parler de terroir, la nature divine et bienfaitrice, hein.
- que ce soit en pleine conscience ou sur conseil subi / reçu ou par savoir ou par expé pragmatique, il est évident que celui qui veut coller à une "typicité" de son AOC ( ou faire autre chose ) le fera en suivant une recette de cuisine. Sauf qu'il parlera souvent de la noblesse de l'ingrédient.
Et la noblesse du chardo en 21, c'est la noblesse de l'entrecôte avec une sauce au vin / échalotte et une dose de poivre moulu. En clair, y'a pas que l'entrecôte. On a le droit d'aimer ( heureusement ).
Je dirai qu'à l'inverse, le chardo du sud 71 ou du 89, on est plus proche de l'entrecôte délardée, la noix, et pas grand chose d'autre, du sel et un poivre trés léger.
Ce sont des choix.