Dimanche 5 Juin. Catherine et les garçons : de retour au Roussillon…et sur LPV.
La pandémie a bon dos, bien que…La vérité, c’est que nombre d’entre nous vivent maintenant qui, à Lyon, qui à Montpellier, qui à Nantes, qui dans le Sud, 6 mois par an pour nous…bref il était grand temps de prendre l’initiative d’accepter de se réunir en tout petit comité, comme nous l’avons fait depuis nombre de sessions. Donc Olivier, Catherine, André, nous deux, rescapés du groupe, et notre neveu faisant escale chez nous, autour de quelques bouteilles du Roussillon qui, pour une fois, viennent toutes de ma cave.
Domaine Gardies. Les Vignes de mon père 2013. Côtes Catalanes.
Le nez est complexe, équilibré, harmonieux, vraiment singulier. Un tunnel de parfums concentrés qui rappelle le pamplemousse, l’immortelle, la badiane, une touche de curry.
La bouche précise le coté épicé du nez, un beau jus coulant, tendu comme il faut, dont les amers ronds et pleins dégagent un parfum d’infusion qui plane longtemps en bouche.
Ce vin m’avait été chaudement recommandé par l’excellent caviste de Port Vendres ; 9 ans après, il est encore en pleine forme, tout sauf passe partout.
Domaine de la Rectorie. L’Argile 2015. Collioure.
Le nez est radieux, comme architecturé par le sourire, ample et fin à la fois. Un beau fruit mur, à la fois mandarine et mirabelle, comme caressé par un léger parfum de tourbe.
La bouche gourmande, fraiche, ample développe un beau roulis salin qui fait jubiler les amers. Au fil des ans et des bouteilles goutées, ce vin mérite toujours son nom de Bel Amer et reste pour moi incontournable dans les blancs du Roussillon.
Hervé Bizeul. Grenache blanc Vieilles Vignes 2017. Côtes Catalanes.
Le nez fin dégage une irrésistible impression de gourmandise ordonnée par le fil citronné, exhalant des arômes mentholés, salins, un peu exotiques (ananas).
La bouche procure un sentiment d’aise et d’assise confortable, à la fois posée, ronde et charnue ; et tellement aérienne quand ses nuages au gout de menthe se déposent au fond du palais. Si différente de l’Argile que je suis incapable de dire lequel je préfère, même si le Bizeul, sur les millésimes goutés, a comme un supplément de finesse.
Domaine de la Rectorie. Coté Montagne 2015. Collioure.
Ah le joli nez floral évoquant la rose (certains évoquent la pivoine) qui ne saurait dissimuler longtemps la griotte dont le grain parfumé, caressant est comme pénétré d’épices douces.
La bouche est fine, intensément parfumée, sur des tannins racés, juste un poil chaude en alcool à mon gout, de premier abord. Mais son coté gouteux, intense, profond, doté d’un vrai caractère, équilibre le tout et rend le vin franchement délicieux.
Hervé Bizeul. Le Clos des Fées 2009. Côtes du Roussillon Village0
Une impression de cacao, de cerise bien mûre, de jasmin, vite rejointe par des notes de laurier et de poivre, raconte le nez finement boisé, à la fois charnu et élégant.
La bouche développe un grain savoureux, plein et fin à la fois, que l’on mâche avec plaisir pour en extraire le gout de cerise, de framboise, de pain grillé, comme recouvert de poudre de cacao. Sa texture fine au boisé intégré, son jeu d’amers qui en révèlent l’ampleur, la profondeur, la longueur, placent le vin au niveau de son ambition et de son prix. L’âge lui va bien.
Domaine Modat. Le plus Joli 2012. Caramany Côtes du Roussillon Village.
Quel joli nez à l’empreinte aromatique caressante, équilibrée dont la palette évoque les fruits noirs, le pruneau, le cuir noble et la violette
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La bouche donne du corps à cette empreinte parfumée : un beau jus ample, large, concentré se transforme en coulis profond que l’on mâche tant et plus pour en extraire toutes les saveurs. Avec ses 10 ans d’âge, le vin a digéré son boisé de jeunesse, trouvé son équilibre entre gourmandise, harmonie et finesse. A l’aveugle, à nouveau, Le plus Joli n’a pas à rougir, face à la belle cuvée de Bizeul
Mas Amiel. 15 ans d’âge Maury.
Au nez, une première impression de pruneaux à l’eau de vie, comme imprégnés de notes combinant le café, le chocolat avec une touche de poivre (ma femme évoque le poivre long de Java, épiçant ses salades d’ananas).
La bouche est gourmande. Son impression de demi corps n’entrave en rien son équilibre, peut être un peu standard qui manque peut être d’un poil de relief et d’accident pour être enthousiasmant. Même si on se régale de ses saveurs de tiramisu où l’alcool (assez sage 16°), le sucre et la juste tension qui ordonne le tout dégagent une véritable harmonie. « Un Maury n’est pas un Banyuls » s’exclame l’un d’entre nous.
Bon, au final, une jolie dégustation.
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