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Champagne Krug

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Réponse de pjij sur le sujet Re: CR dégustation+accords mets/vins

95.

Il a été offert en fin de repas, seul.

Après le café et les traditionnelles mignardises... sauf que finalement, nous n'avons eu le café qu'au moment du départ.
Ce qui est évidemment plus que louable.
Je ne peux en dire plus. Car à table, je m'abstiens de prendre des notes. Donc, pour le 88 et 89 - comme pour le C d Mesnil, ce ne sont que des souvenirs. Des impressions nettes que j'ai eu sur le moment et que j'ai décidé de retenir.
De même que pour le 3ème plat, on a eu un Krg Rosé. Je ne le commente pas. Car là en revanche, je n'ai pas eu de mémorables souvenirs, hormis les agrumes, bergamote, citronné et donc pointe d'amertume en finale, mais "ragaillardissante" ; un bouquet explosif de fraîcheur...
Est-ce là aussi vos connaissances de Krug?
Une néophyte
avec tout ce que ça suppose comme marge d'erreurs par rapport à laquelle je vous sollicite.
Isa
13 Nov 2006 21:10 #61

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Réponse de Guest sur le sujet Re: CR dégustation+accords mets/vins

on a eu un Krg Rosé. Je ne le commente pas. Car là en revanche, je n'ai pas eu de mémorables souvenirs, hormis les agrumes, bergamote, citronné et donc pointe d'amertume en finale, mais "ragaillardissante" ; un bouquet explosif de fraîcheur

Oui, et 19/20 pour ce Krug rosé là bu en bonne compagnie
14 Nov 2006 10:22 #62

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Réponse de Guest sur le sujet Re: CR dégustation+accords mets/vins

pjij,

J'ai eu la chance, grâce à Jean-Philippe Durand, de goûter récemment chez Marc Veyrat du sublimes vins de la maison Krug (dont Mesnil 88 et Mesnil 82 en magnum).
Je confirme aussi le contraste Krug 88 (hiératique), Krug 89 (plus émollient, plus proche du 85 ?).
14 Nov 2006 11:26 #63

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Réponse de Guest sur le sujet CR: krug 1990

CR: Champagne Krug 90 : 19/20 - 19/11/06
Un vin d’élite, aux apprêts superbes : pêche, abricot, fleurs blanches, fenugrec, citron royal, café, amande fraîche émondée, tarte tatin, végétal parfaitement noble au service de la classe. Bouche infiniment fine, sculptée, tendue. Puissance tout en élégance, se terminant sur de beaux, discrets et longs amers, dans une queue de paon qui évoque l’Orient (plus que Vannes, au passage), la parfumerie.
23 Nov 2006 18:21 #64

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Réponse de RaymondM sur le sujet CR: krug 1995

CR:Krug 1995

Je continue mon parcours initiatique commencé au Grand tasting avec ce champagne exceptionnel proposé en dégustation vendredi dernier à la grande épicerie .

Au minimum dans la lignée des Dom Perignon Oenothèque 92 et Bollinger RD 96 dégustés la semaine dernière.Avec encore un autre style.
Des bulles ulta fines.Un nez melant fruits confits et minéralité.
Mais le meilleur est en bouche : un toucher d'une délicatesse inouie et malgré tout une puissance aromatique contenue mais allant crescendo sur une finale très longue et délicieusement acidulée rarement rencontrée sur un champagne

Ma seule erreur: l'avoir dégusté avant Krug non millésimé car celui ci n'était pas disponible à ce moment .
Il faut avouer que là on retombe sur terre !
03 Déc 2006 22:29 #65

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Réponse de Guest sur le sujet Re: krug 1995

Raymond,

La qualité de la Grand Cuvée est pourtant souvent bluffante ... (cf repas chez Veyrat, repas en Chalosse).
04 Déc 2006 10:15 #66

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Réponse de DavidO sur le sujet CR: Champagne Krug 1990

Le 15 décembre 2006 quelque part à Vouvray :
CR: Champagne Krug 1990. 19/20

Au cours de cette merveilleuse soirée, et à l’instar des autres nectars qui l’ont suivi, je n’ai pris aucune note sur ce fabuleux vin de champagne. Les notes transcrites ci-dessous ont été rédigées plusieurs jours après la soirée……Le Krug Millésimé 1990 suivait un Jacquesson Brut Cuvée 730 et un Jacquesson Brut 1996, et précédait d’autres très jolis flacons : une Romanée-saint-vivant 1996 du DRC (magique !), un Château Magdelaine 1982, ou bien encore un Rayne-Vigneau 1948 entre autres petites merveilles.

La robe est d’une couleur jaune d’or marquée de légers reflets verts, l’effervescence est peu développée, aux bulles fines. Le nez précis et d’une grande complexité est dominé dès les premiers moments par de magnifiques notes de pralin de grande noblesse et de cake aux fruits secs (amande, noisette, raisins secs) sortant depuis peu du four. Puis une multitude de senteurs envahissantes vont progressivement apparaître au fur et à mesure que le vin va s’oxygéner. Je me souviens de senteurs de fleurs d’oranger, des arômes de citron de grande classe, de miel, d’épices orientales très fines, de moka, de thé, d’herbes sauvages infusées (verveine, menthe,…). Je me rappelle à un moment avoir eu le sentiment d’être au dessus d’un verre de chartreuse tellement ces dernières notes étaient multiples et prégnantes. La bouche est d’une race et d’une noblesse incroyables, pleine de finesse et d’élégance. La tension de ce superbe nectar semble infaillible. La bouche se termine en queue de paon. La grande émotion !

Je vous souhaite à tous une merveilleuse année.

David Odet.
08 Jan 2007 16:17 #67

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Réponse de Guest sur le sujet Re: krug

Le pauvre Rémi est-il au courant?

youtube.com/watch?v=...

Il va faire une crise cardiaque! Collection 81 dans une^boîte de nuit à Miami... Espérons que c'est une plaisanterie...
22 Jan 2007 13:45 #68

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Réponse de rémi sur le sujet Re: krug

>:D<

(ou alors ya plusieurs rémi)

T'as l'air fort en vidéos, t'oublieras pas de demander la permission aux modos avant de balancer un bon vieux porno où on s'asperge de Cristal! ;)
22 Jan 2007 16:41 #69

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Réponse de J Ph Durand sur le sujet Double verticale Krug (Millésimé & Clos du Mesnil)

Rémi Krug fait actuellement sa tournée d'adieu alors qu'il quitte ses fonctions officielles au sein de la maison Krug. Il organisait hier soir, aux Caves Legrand, une dégustation de tous ses millésimes dans lesquels Vintage et Clos du Mesnil avaient été réalisés conjointement. Un moment d'exception !

Ainsi avons nous pu déguster huit années : 1995, 1990, 1989, 1988, 1985, 1982, 1981 et 1979.

En préambule, il expliqua que "l'art de Krug, c'est l'assemblage" alors que Clos du Mesnil est "une sonate, l'expression d'un instrument unique". "Chaque vin a été créé et existe pour lui-même" et il nous recommanda donc de ne surtout pas tenter de comparer ou de hiérarchiser.

Le point commun au Vintage et au Clos du Mesnil est la technique de vinification qui est identique. Elle débute par une première fermentation dans des petits fûts de chêne. On peut lire, dans certains commentaires de dégustation de champagne Krug, qu'on relève des notes boisées dans leurs vins. Rémi Krug réfute ce point en soulignant que les fûts de chêne ne sont jamais en bois neuf et que l'objectif est de réaliser une micro-oxygénation dès les premières heures de la vie du vin, comme un vaccin contre l'oxydation à venir, celle du temps, ce qui expliquerait cette longévité des champagnes Krug qui conserve une fraîcheur même sur de vieux millésimes.

L'autre point commun qu'on relèvera est effectivement cette fraîcheur constante de tous les vins dégustés. Rémi Krug mettra en avant, tout au long de la soirée, cette fraîcheur, avec insistance, car signature de la maison.

La température de service était autour de 11°C ; Rémi Krug la jugea optimale. Elle met en valeur justement cette fraîcheur des vins, à mon goût parfois au détriment de la complexité.

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
24 Jan 2007 10:28 #70

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Je me permets qq petits compléments (recueillis par Pascal Perez) :
Le parc des pressoirs est hétérogène avec certains traditionnels verticaux et d’autres cylindriques.
Seule la cuvée est conservée pour les vins.
Les fûts sont des contenants de 205 litres achetés neufs chez Seguin-Moreau puis utilisés pour la première fermentation alcoolique après 2 ans de décapage à l’eau, aux lies et aux tailles. Une tonnellerie maison assure les petites réparations.
Les moûts sont ensuite passés en cuves inox, la fermentation malolactique étant laissée libre de s’effectuer ou pas en fonction des caractéristiques du millésime.
Après la deuxième fermentation alcoolique, les vins sont gardés sur lattes, de 6 ans minimum pour la Grande Cuvée ou le Krug Rosé et jusqu’à 13 ans pour certains Vintage comme le 1990. Le cas des Krug Collection a déjà été évoqué plus haut. Pendant toute cette période, les bouteilles sont bouchées par des capsules.
Le remuage est effectué manuellement sur pupitre pour le Krug Rosé et le Clos du Mesnil et à l’aide de gyropalettes sur la Grande Cuvée et le Krug Vintage. Leur utilisation donnant toute satisfaction, les gyropalettes finiront par s’imposer.
Le dosage de la liqueur d’expédition est de 7 à 8 g/l pour toutes les cuvées.
Pour assurer les assemblages de la Grande Cuvée et du Krug Rosé, la maison conserve en cuves inox des vins de réserve remontant jusqu’au millésime 1990.

Les vins sont enthousiasmants, alliant vigueur, complexité et raffinement et peuvent ainsi légitimer les déclarations laudatrices de la maison sur sa propre production.


En dépit du commentaire que tu rappelles sur la comparaison ou la hiérarchisation, peut-on apercevoir un effet millésime commun aux 2 cuvées ?
24 Jan 2007 10:36 #71

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Réponse de J Ph Durand sur le sujet CR: Double verticale Krug (Millésimé & Clos du Mesnil)

Fraîcheur et élégance caractérisent tous les champagnes Krug. Voici quelques notes de dégustation qui mêlent les commentaires de Rémi Krug et mes impressions personnelles. La finale est toujours tendue et marquée par une acidité structurante exceptionnelle. Je ne le mentionnerai donc pas à chaque commentaire. C'est la marque de fabrique bien connue.
CR:
Vintage 1995
Encore trop jeune, pas totalement en place, petite pointe de réduction, fraîcheur citronnée.

Clos du Mesnil 1995
Beaucoup plus avenant. Notes butyriques évidentes. Belle minéralité, finale agrumeuse.

Vintage 1990
Volcanique, riche, puissant, très expressif. Belle amplitude, très beau volume en bouche, généreux et gourmand.

Clos du Mesnil 1990
Petit défaut sur la bouteille. Nez peu expressif et évolué. Encore beaucoup trop d'acidité (déjà perçue en 2004). A attendre.

Vintage 1989
Solaire. Rond, souple et onctueux. Notes toastés, noisette. Expression plus simple et moins souveraine.

Clos du Mesnil 1989
Nez mentholé. Arômes de miel, fruits confits, loukoum. Finale de bonbon anglais acidulé. Magnifique de fraîcheur et de maturité.

Vintage 1988
Vin pointu, austère, sur la réserve, qu'il faut aller chercher. Fraîcheur marine, sensation d'embruns.

Clos du Mesnil 1988
Tension minérale immense. Crayeux, parmesan, fluide, évident. Un vin d'anthologie.

Collection 1985
Très expressif, comme 1990. Vin irrésistible, qui nous prend par la main. Saveurs de quetsche. Fin de bouche vibrante.

Clos du Mesnil 1985
Nez de sous-bois. Très typé chardonnay. Beaucoup de fluidité.

Vintage 1982
Opulent, riche, onctueux. Parfait, un peu trop peut-être.

Clos du Mesnil 1982
Coquille d'huître au nez, très iodé et minéral en bouche. Evolution du nez vers le pétrole. Beaucoup de personnalité, surprenant.

Collection 1981
Vin plein de dynamisme. Iodé, expressif, tendu. Vibrant.

Clos du Mesnil 1981
Un peu passé, nez âgé. Moins de tension. En déclin ?

Collection 1979
Puissant, complexe, animal, ambré. Très expressif, intrigant. Fraîcheur étonnante, vivacité en bouche. Beaucoup de force. Merveilleux de jeunesse et de vitalité. Inoubliable.

Clos du Mesnil 1979
Bouteille historique car premier millésime du Clos, réalisé sur une partie du Clos (les plus vieilles vignes). Henri Krug a replanté, à l'achat du Clos en 1971, en jeunes vignes par partie. Année classique, très équilibrée. Vin émouvant par son histoire.

Pour achever ce moment magique, Rémi Krug nous offre le verre de l'amitié : Krug Grande Cuvée et finit par ses mots : "Ma fierté, c'est la Grande Cuvée."

Un seul mot pour conclure : Merci Mr Krug !

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
24 Jan 2007 10:47 #72

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Jean-Philippe,

Magnifique, cela me rappelle qq grands souvenirs d'embruns du lac d'Annecy (et d'autres souvenirs ailleurs, aussi) ...

1985 : Tu (vous) avais (aviez) émis qq réserve sur le Vintage 1985 bu ensemble dans le grand Ouest !
Apparemment, le collection 85 est lui irréprochable.

Vintage 1982 : Opulent, riche, onctueux. Parfait, un peu trop peut-être. Quid ?!
Il était déjà grand lorsque nous l'avons bu à Bordeaux

1989 : un cran en dessous, comme constaté en banlieu toulousaine !
Souffre-il au final de la même pesanteur (relative) que le 1985 ?
24 Jan 2007 11:02 #73

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Réponse de J Ph Durand sur le sujet Re: Double verticale Krug (Millésimé & Clos du Mesnil)

Pour le 1982, et c'est là le risque de goûter en parrallèle le Vintage et le Clos du Mesnil, je lui ai trouvé moins de personnalité que le CdM. Je reconnais que c'est totalement subjectif mais j'ai été moins ému, moins conquis, moins surpris ; il est moins bavard ou du moins, son discours est plus polissé, plus "Kruguement" correct ! Ce qui a influencé certainement ma dégustation est l'effet de surprise par rapport aux Clos du Mesnil dont je ne connaissais déjà que 3 millésimes (1982, 1988 et 1990) sur les huit dégustés.

Pour le Vintage 1985 que nous avions dégusté ensemble, je lui avais effectivement trouvé un très relatif manque de tension et une finale avec un léger déficit de fraîcheur. Ce n'était pas le cas hier soir alors que le vin est le même mais qu'il a seulement évolué pour atteindre sa seconde vie et rentrer dans la "Collection".

Rémi Krug nous a d'ailleurs expliqué que les vins qui devenaient des Collection étaient tous en bouteille, sur lies ou sans leurs lies. "Après 6 à 10 ans, les lies n'apportent plus rien". Le passage du Vintage au Collection est seulement une appréciation lors des dégustations régulières. Le 1982 n'est pas encore entré dans cette évolution.

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
24 Jan 2007 11:27 #74

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Intéressant ce parcours du 1985 qui est donc finalement entré en collection ...

A Annecy, le CdM 82 était en bouteille et le 88 en magnum ...

CdM90 : tu parles d'un défaut.
Est-ce le même type de défaut que sur le CdM82 bu à Annecy (1er flacon) ?
24 Jan 2007 11:31 #75

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Rémi Krug nous a d'ailleurs expliqué que les vins qui devenaient des Collection étaient tous en bouteille, sur lies ou sans leurs lies. "Après 6 à 10 ans, les lies n'apportent plus rien".

J'ai eu la chance de faire quelques dégustations chez Pol Roger, Alfred Gratien, Billecart Salmon et Krug. Je suis tout à fait d'accord avec cette assertion aussi bien en ce qui concerne la fraîcheur que la complexité.

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
24 Jan 2007 12:04 #76

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Rémi Krug fait actuellement sa tournée d'adieu ....

Si je ne m'abuse, Nicolas Audebert (l'un des 6 oenologues Krug) vient de partir vers l'Argentine pour s'occuper de Cheval des Andes. C'était lui qui vinifiait le Clos du Mesnil.

Cela fait pas mal de changement pour cette belle maison ...

Xtof

PS: quelle belle dégustation!!! Je trouve que les descriptions rendent bien lisibles les caractéristiques des différents millésimes.
24 Jan 2007 14:59 #77

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Xtof,

Suite à ta remarque, je m'autorise un petit complément qui peut aussi être une question :

La production de Krug en 2006 est d’environ 500 000 bouteilles et l’objectif avoué de ses dirigeants (et demandé par LVMH ?) est de l’augmenter substantiellement (la doubler ne leur paraît pas un objectif irréaliste) sans altérer la qualité. Espérons que cela n’aura effectivement aucun effet négatif sur la qualité globale.
Elle se targue de ne produire que des cuvées de prestige, au sommet de la production champenoise et insiste sur le fait que la Grande Cuvée ne peut être comparée à un Brut Sans Année, qualificatif considéré comme trop péjoratif eu égard à sa qualité exceptionnelle.
La maison Rémoise fait partie du groupe LVMH depuis 1999.
Les 20 Ha qu’elle possède notamment sur Ambonnay, Verzy, Verzenay, Le Mesnil-sur-Oger, Oger et Avize lui permettent de couvrir 40% de ses besoins.


A suivre, donc !
24 Jan 2007 15:06 #78

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Réponse de J Ph Durand sur le sujet Re: krug

Nicolas Audebert, jeune oenologue en charge de Clos du Mesnil, vinifiait Cheval des Andes avant d'arriver chez Krug. Un retour aux sources ?

JPh

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
24 Jan 2007 15:09 #79

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Réponse de Guest sur le sujet CR: krug dégustation

Je me permets de donner mes impressions suite à la dégustation incroyable d’hier soir. En amoureux de Krug, j’ai décidé de casser la tirelire pour cette verticale sur deux vins anthologique. Anthologique car pouvoir déguster autant de millésimes et de Clos du Mesnil est incontestablement unique, mais aussi parce qu’en toute vraisemblance, c’était la première et dernière occasion pour beaucoup de monde de déguster des bouteilles en voie de disparition (je pense forcément au Clos du Mesnil 1979).

Une trentaine de personnes sont donc présentes, notamment JpH, qui ne dit pas grand-chose, un peu comme dans l’attente d’un grand moment. Je fais la rencontre de François Audouze. 3 Lpviens, le forum est bien représenté. Je suis clairement le plus jeune ce soir.

Voici donc mes impressions sur la dégustation. C’est du « feeling », je le dis clairement, car je n’ai aucune faculté particulière en matière d’œnologie, mais les remarques que j’ai pu faire parfois semblaient concorder avec celles des autres personnes présentes.
CR:
Krug 1995 : Nez agrume puis pruneau. Vin jeune et acide. Après 30 minutes, le nez se rapproche de la poire pochée. Plus tard encore, le nez et la bouche me font penser à un liquoreux (indeterminé).

Krug Clos du Mesnil 1995 : Pour moi, c’est la première claque. J’ai oublié de préciser, qu’en « faux » amoureux de Krug, je ne connaissais jusqu’à présent que la Grande Cuvée. Au nez, je comprends vite ce que le Clos représente en Champagne. Une exception. Un nez vanille flagrant qui dérive doucement sur un goût de foie gras (c’est comme ça que je l’ai ressenti… Est-ce stupide ?). J’ai déjà presque la larme à l’œil. Mon premier Clos du Mesnil. Le vin est encore jeune. Il a un grand potentiel, au-delà de ce que je pouvais espérer pour un 1995. 30 minutes après, le nez m’évoque de la terre fraîche et de la truffe.

Krug 1990 : Sans doute dans l’attente de quelque chose d’immense, tant on répète que ce millésime chez Krug est gigantesque, je me suis retrouvé un tantinet déçu. Mais tout est bien là : la richesse phénoménale, la robe dorée.

Krug Clos du Mesnil 1990 : Nous sommes trois à être d’accord sur ce point. La bouteille devait être défectueuse. Ou alors, ce vin peut encore être conservé 30-40 ans !! Rémi Krug confirme pourtant que la bouteille est bonne. On peut tout de même en douter quand on replonge le nez dans le 1995. Je ne suis vraiment pas impressionné. Je n’ai tout simplement rien senti. En y regoûtant 30 minutes plus tard, le nez faisait penser à une poire imbibée de rhum. En bouche, rien de nouveau.

Krug 1989 : Vif au nez de miel. Il n’a pas la lourdeur du 1990. Mais encadré par les deux millésimes 88 et 90, le 89 peine à se démarquer. L’intérêt de l’assemblage face au Clos du Mesnil, est de jouer sur les apports respectifs du Chardonnay et du Pinot. J’ai trouvé que le caractère que donne le Pinot au vin est bien plus savoureux et subtil sur 88 et 90.

Krug Clos du Mesnil 1989 : Premier coup de massue (après la première claque) ! Les gens se regardent . On sent qu’on vient de franchir un cap. C’est le premier vin de la soirée qui commence vraiment à déboussoler tout le monde, y compris ceux qui l’avaient déjà dégusté.Au nez, ça ne parlera pas à grand monde, mais je me sens tout d’abord dans mon jardin en Provence. C’est très frais ! Très vite, le nez part sur la menthe, le menthol. C’est net. 30 minutes après, le nez est encore plus précis : aftertea. JPh l’avait évoqué 20 minutes avant. La bouche est simplement ahurissante de complexité et de fraîcheur. Ce millésime a un style unique qui m’a particulièrement touché.

Krug 1988 : Le nez est discret par rapport au 1990. En bouche, c’est la même impression. On sent un potentiel immense. JPh m’avait dit qu’il était trop tôt pour ouvrir les magnums. La remarque restera donc la même pour les bouteilles 75cl, format que nous avons eu. Des échos que j’avais sur la triade 88-89-90, le 88 était austère et immense en puissance, le 89 était plus éxubérant, le 90 une symphonie des deux et prêt à la dégustation. C’est vrai ! Bizarrement, je pense que le 1988 une fois prêt, sera très différent du 1990 (sans pouvoir dire s’il sera encore plus grand) ; mais aujourd’hui , on dirait un 1990 de poche.

Krug Clos du Mesnil 1988 : Des trois ou quatre bouteilles ouvertes, deux ont apparemment eu un défaut. La dose de nectar s’en est vu amoindrie. On pensait toucher le sommet avec le CdM 1989… Puis vint le 1988 !! Gigantesque. Monumental. D’une complexité presque infinie. Au nez, c’est comme tomber dans un trou en cherchant où ça s’arrêtera ! Ca n’en finit pas. Les gens sont à terre ! Achevés ! A se demander ce qui pourrait bien suivre. Dur de parler d’autre chose que de la sensation incroyable, j’en perds un peu mes repères.

J’ai ensuite une sorte de coup de barre. Et oui ! Recracher Krug, c’est mission impossible, et les effets de l’alcool commencent à se faire doucement sentir. Mon coup de barre s’étend sur 1985 et 1982. Ma forme n’était pas optimale.

Krug Collection 1985 : Joli nez. JPh parle de questch. Je cherche mais je ne trouve pas tout de suite. 30 minutes après j’ai déjà un nez caramel. Une heure après, c’est carrément menthol (belle analogie avec le 89 qui m’a ravie). La bouche est acide et fumée.

Krug Clos du Mesnil 1985 : Nez beurré assez austère. La bouche est claire et fraîche. C’est sublime. J’ai une sensation en fin fin de gorgée de laque (on pourrait m’expliquer ?). Plus tard, je note carrément du jambon cru (peut-être à cause de celui servi dans l’assiette).

Krug 1982 : Je ne peux pas vraiment commenter ce vin. C’est marrant car je pense probablement le contraire de Jph : je ne retiens rien de ce vin. Pas plus d’effet que sur le CdM 1990.

Krug Clos du Mesnil 1982 : Là encore, je ne suis pas vraiment convaincu. Par contre les notes sont surprenantes : eau, étang, puis carrément vieux (meuble ancien, ou grenier), du bon vieux (je précise).

Krug Collection 1981, Krug Clos du Mesnil 1981 : Nous entrons dans une phase de la dégustation remarquable mais qui m’amène à me disputer gentiment avec JPh à l’issue de la soirée. Le but de la dégustation était de mettre en parallèle deux cuvées complètement différentes sans vouloir faire de hiérarchie. Pourtant je fais remarquer que lorsqu’on me sert côte à côte Krug et CdM sur un même millésime, je ne peux m’empêcher de les comparer. Et selon moi, c’est à partir de ce Collection 1981 que le Vintage dépasse le CdM… en tout cas procure plus d’émotion. Je suis très embêté sur ce millésime 81 car je me rends compte que je n’ai pas de note de dégustation. Le niveau des deux vins est tel que je me concentre et j’en oublie de noter. J’avoue aussi être à un stade, où capable d’apprécier, j’ai de plus en plus de mal pour identifier (nez, arômes en bouche, etc…). C’est immense et c’est bien ça qu’il faut noter ! Quelle complexité !

Krug Collection 1979 : Au nez, c’est le summum ! La preuve que tout est possible. Le point de non retour. Le même trou sans fin que sur le CdM 1988. La bouche me surprend immédiatement : je m’attendais à du velours, à des arômes très lourds mais fins. C’est complexe mais moins fin au début. Je note l’acidité qu’aime tant Krug. La finesse vient avec le temps. Le 1979 surpasse le 1981 dans mon cœur et si les autres disent ne pas vouloir comparer, je sais qu’il en est de même à leurs yeux. Il suffit d’écouter autour de moi. Pour la majorité des gens présents, sans doute le plus grand vin dégusté ce soir. La perfection.

Krug Clos du Mesnil 1979 : Au moment de saisir le verre, la main est presque prise d’un tremblement. Pour la plupart d’entre nous, le moment est historique et éphémère. Il va durer quelques minutes et ne se reproduira plus. J’essaye de visualiser un globe terrestre avec des points rouge où il reste du CdM 1979… Un peu plus de 15 000 bouteilles produites… Mais combien en reste-t-il aujourd’hui ? Rémi Krug le dit lui-même : c’est la dernière fois que vous buvez le CdM 1979. Il n’en sort plus et a accepté uniquement parce que l’évènement l’intéressait vraiment. Au-delà du vin lui-même, pour tous les passionnés de Champagne et de Vins en général, c’est un bout d’Histoire que nous consommons. Le nez est fabuleux et me rappelle celui du CdM 89. Comme sur le Collection je remarque la forte acidité en bouche. C’est terrible car le niveau est poussé tellement haut avec le carré 79-81 (Collection et CdM) en terme de complexité, qu’on ne remarque presque plus qu’elle est hors du commun. Heureusement, quelques gorgées supplémentaires de 85 et de 82 viennent me rappeler l’immensité des deux derniers millésimes.

Il n’y pas vraiment d’adjectifs pour clore résumer la dégustation. J’aurais cependant une remarque. La mise en parallèle de 16 vins est anthologique mais c’était peut-être trop. Trop de vins. J’avoue avoir un peu perdu le rythme sur deux millésimes complets. Mais je crois aussi que cette remarque s’applique à moi en particulier car il s’agissait pour moi d’une première en terme de nombres de vins dégustés et de leur qualité. Je regrette aussi de ne pas avoir eu avant une plus grande expérience de Krug. Il aurait été intéressant pour moi d’avoir déjà dégusté un ou deux millésimes et peut-être un CdM. J’étais en totale découverte, et ça fait finalement beaucoup à assimiler. Familiarisé, j’aurais peut-être encore plus apprécié le moment !

Je ne peux m'empêcher de citer les vins qui m'auront le plus marqués:

Clos du Mesnil 1988
Clos du Mesnil 1989
Krug Collection 1979
24 Jan 2007 17:06 #80

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Réponse de Guest sur le sujet Re: krug

"je n’ai aucune faculté particulière en matière d’œnologie"

C'est surtout d'oenophilie dont il s'agit là, et tu t'en sors admirablement bien !:)

Lors du repas chez Veyrat :

Champagne Krug Clos du Mesnil 1988 (magnum) : 18,5/20
Expression plus incisive, butyrique, « blanche » (la sonate « blanc de blancs » du Clos vs la symphonie des assemblages, mais une sonate d’une grande complexité) : citron, pomme verte, jaune d’œuf, vanille, miel, froment, épices (genièvre : on verra ce bel écho avec la préparation de l’omble chevalier) et même une touche de safran ...


5. Champagne Krug Clos du Mesnil 1982 (bouteille) : ED
Nez très mûr, pas trop net. Des notes sensibles de liège corrompent son expression, le vin paraissant plus vieux que son âge. Cette disgracieuseté perdure malheureusement, gâchant des flaveurs sous-jacentes hésitantes de noix, d’orange, de réglisse.

6. Champagne Krug Clos du Mesnil 1982 (bouteille) : 18,5/20
La prestation est heureusement cette fois-ci remarquable. Arômes très bien définis de pomme cuite, de miel de châtaignier, d’ananas rôti, d’épices, de noix (avec un côté spiritueux). Le toucher est remarquable de délicatesse, l’expression dans un registre plus capiteux (mais restant convenablement tranchante pour ce clos). Des notes d’amande (et une belle amertume associée) viennent astucieusement se conjuguer avec celles du plat (Jean-Philippe ayant pris le soin de humer le vin par avance). Un vin plein dans un état de noble apesanteur


La question est : avez-vous goûté le même flacon (toi et Jean-Philippe) ?
Question subsidiaire : ton avis sur la grande cuvée ?

Collection 81 (20/20) et Collection 64 (20/20) étaient immenses !
24 Jan 2007 17:14 #81

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: krug

Je n'ai pas pu résister au plaisir de lire vos deux commentaires.
Ce qui fait la richesse d'un forum, c'est la variété des approches du vin.
Mes notes mettront en avant d'autres points.
C'est l'addition qui enrichit le dialogue.
Le temps d'écrire tout cela, et je l'ajoute ici.

Christophe Navarre, PDG de Moêt Hennessy, donc du "MH" de LVMH est venu avec son épouse assister à la dégustation. sa présence signifiait tout le respect qu'il a pour l'oeuvre de Rémi Krug qui a consacré 42 ans au vin qui porte son nom.
ça donnait encore un peu plus l'impression que nous participions à quelque chose d'unique.

Je vais rédiger.


Cordialement,
François Audouze
24 Jan 2007 17:25 #82

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Réponse de Guest sur le sujet Re: krug

Jean-Philippe et moi avons toujours eu les mêmes flacons.

Concernant la Grande Cuvée HIER: j'ai reconnu immédiatement. Mais elle était quand même dans l'ombre des derniers millésimes dégustés. Rémi Krug voulait surtout montrer que tout le style Krug était dans la Grande Cuvée. C'est vrai.Mais je ne pense pas que la Grande Cuvée peut tenir tête aux grandes bouteilles bues hier (même s'il est dur de comparer un NV issu de plusieurs millésimes à des bouteilles présentant chacune les caractères d'un millésime exceptionnel)

Autre remarque: j'ai reconnu le style Krug mais je n'ai pas retrouvé les instants de magie que j'ai pu avoir avec la Grande Cuvée par le passé. Deux raisons me viennet à l'esprit: le fait d'avoir déjà bu en grande quantité durant la soirée, et ce que j'ai mentionné plus haut. Je pense que si je devais boire la Grande Cuvée ce soir, seule, je la trouverais grandiose.
24 Jan 2007 17:29 #83

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Réponse de charlesv sur le sujet Re: krug

nash 151,

Merci pour votre CR d'une grande sincérité. J'imagine la difficulté de passer derrière 1979 !

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
24 Jan 2007 17:45 #84

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Réponse de J Ph Durand sur le sujet Re: krug

Olivier, ton compte-rendu est magnifique et d'une grande authenticité. J'ai eu un vrai plaisir à le lire et de revivre ainsi ce moment partagé.
Pour le Collection 85, la quetsche, c'était en bouche plus qu'au nez. Rémi Krug évoquait fruits rouges façon prune.
Pour le CdM 82 : c'est la première fois que je note un nez pétrolé aussi net sur un champagne. Rémi Krug a eu la même perception que moi.

François, au boulot !

Pour Laurent, le défaut du CdM 90 était du même registre qu'un des CdM 82 d'octobre : nez d'évolution précoce. Inexpressif en bouche.

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
24 Jan 2007 17:52 #85

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Réponse de Guest sur le sujet Re: krug

Jean-Philippe,

J'ai bu un CdM 1982 avec Pascal il y a quelques années.
Un brin décevant, sans notes pétrolées (16,5/20 seulement).

Mais bon, il est possible que ce champagne intègre un peu de Riesling (ou alors c'est le chauffage de la galerie Vivienne !).:);)

Merci en tout cas pour ces pistes qui me rendent je l'avoue un peu jaloux !
24 Jan 2007 18:17 #86

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Réponse de Guest sur le sujet CR: krug Clos du Mesnil 1989

Club toulousain In Vino Veritas
Grandes cuvées de champagne - 7/1/2000
CR: Krug clos du Mesnil 89 :
Notes : PP18,5 DS18,5, LG17,5 - Prix : 1500 F - WS94

• 100% chardonnay
. A la manière des petites parcelles bourguignonnes d'un seul tenant, ce clos mythique produit moins de 10000 bouteilles par an.
• Robe brillante et dorée, bulle fine.
• Le nez semble surmuri, il dévoile des notes sures de fruit blet ainsi que des notes exotiques et de pruneau. Plus élégant que le précédent, on y décèle une légère volatile.
• La bouche démontre elle aussi cette surmaturité, au travers notamment de belles notes exotiques (mangue). Quintessence de blanc de blancs, le vin est long et parfaitement équilibré. Il paraît confituré, un peu vineux, malgré l'absence de pinot noir. Un dégustateur pointe son côté chardonnay passerillé.
24 Jan 2007 18:20 #87

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Réponse de François Audouze sur le sujet CR: krug dégustation

Les Caves Legrand accueillent Rémi Krug qui fait une des dernières grandes dégustations de ses champagnes, pour marquer 42 ans passés au service du vin qui porte son nom. Il est fier que certains champagnes portent sa marque et que de nombreux millésimes futurs seront influencés par le travail qu’il a fait, dans le cadre d’une vision à long terme. C’est la première fois qu’il fait une dégustation où sont comparés le Krug « Vintage » au Krug Clos du Mesnil, pour huit années où ont été produits à la fois le Vintage et le Clos du Mesnil. Le Vintage est un vin d’assemblage alors que le Clos du Mesnil est le petit bijou d’une parcelle ceinte de murs, de la taille de la parcelle de la Romanée Conti, voire un peu plus petite. Rémi est passionné, et décrit ses vins avec amour, comme s’il les découvrait à chaque fois. Il dit que sa stratégie n’est pas de faire de Clos du Mesnil un vin meilleur que le Krug Vintage, mais au contraire de faire de chacun le meilleur de ce que l’on peut faire, dans sa définition.
J’ai pris, comme d’habitude dans ces dégustations verticales, des notes sur un petit cahier, ce que je ne fais pas lors de dîners, et je vais les reproduire dans leur « jus », pour que vous viviez ces émotions comme je les ai vécues. Les redites sont laissées, car c’est au fil de la plume.
CR:
Le Krug Vintage 1995 est déjà très doré. Le nez est très chaleureux, de caramel. En bouche, il est déjà très fumé, bacon. Belle longueur, belle maturité, déjà. On sent l’iode et le citron vert.
Le Krug Clos du Mesnil 1995 est un peu plus rose. Le nez est très vineux et salin. En bouche il fait très peu assemblé. Je sens les fruits roses, les fleurs, le sel et les agrumes. Il est plus rêche mais il promet plus. Il va exploser dans quelques années. Le final est très agrume, avec un peu de miel, ce qui apparaît plus lorsque l’on a un peu grignoté.
Le Krug Vintage fait plus solide, carré. Le Krug Clos du Mesnil est plus romantique.

Le Krug Vintage 1990 est très doré, au nez intense. Quelle puissance ! On a une structure très carrée, très solide.
Le Krug Clos du Mesnil 1990 est plus pâle. Le nez est un peu coincé. En bouche, je marque un petit recul. Il n’est pas à 100% ce qu’il devrait être. Rémi vient sentir mon verre et ne voit pas d’anomalie. Mais en revenant sur ce millésime après avoir goûté d’autres années, l’imperfection est nette, même si le nez ne le révèle pas.

Le Krug Vintage 1989 a une belle couleur. Son nez est l’exacte définition d’un nez de champagne. En bouche, c’est déjà plus assagi, plus tranquille.
Le Krug Clos du Mesnil 1989 a une belle couleur dorée intense, voire foncée. Le nez est discret. La bouche est de fruit confit. Plein de soleil, ça, c’est du champagne. Mon voisin signale un final de menthe que je reconnais quand il me le dit. Avec un réchauffement dans le verre, on reconnaît du miel et du loukoum, tout en ayant cette fraîcheur qui est une signature de Krug.

Le Krug Vintage 1988 a un nez d’une intensité énorme. Ce qui me frappe dans ce champagne mythique que j’ai bu des dizaines de fois, c’est son côté iodé et salin.
Le Krug Clos du Mesnil 1988 a un nez minéral de pierre à fusil, incroyable pour un champagne à ce niveau d’intensité. Il est complètement exceptionnel. Il est sauvage. Et il rejoint le sauvage bourguignon tel que je l’adore. C’est immense. Je reconnais de la groseille et de la groseille à maquereau dans ce champagne fou. Le Krug Clos du Mesnil 1989 est élégant est bien élevé. Le Krug Clos du Mesnil 1988 est un fou chantant de charme infini.

Le Krug Vintage 1985 est moins doré. Mais en bouche, il est pain d’épices et pain doré. La bulle est forte, il y a du toasté, avec cette permanente fraîcheur.
Le Krug Clos du Mesnil 1985 démarre lentement. Il est d’une subtilité rare. Il glisse tellement en bouche que l’image qui me vient est celle d’une pirogue entraînée sur des rapides qui frotte de lourdes pierres rondes. C’est assez incroyable, et d’une fraîcheur inconcevable.
Avec le Krug Clos du Mesnil 1988 on avait atteint des sommets, mais avec ce 1985 éblouissant, c’est cette fraîcheur qui me paralyse et me laisse sans voix. Le Krug Vintage 1985 est viril, plein. Le Krug Clos du Mesnil 1985 est très huître, subtil.

Le Krug Vintage 1982 est d’un beau doré. Très archétypal, il est à mon sens la définition de Krug. Mais c’est presque trop scolaire. Le Krug Clos du Mesnil 1982 est très évolué. J’aime ce côté évolutif qui pianote sur la langue. Le Krug Vintage 1982 purement parfait est presque trop doctrinal. Le Krug Clos du Mesnil 1982 est du miel, du caramel qui offre parfois de l’huître si l’on passe d’un toast à l’autre du plateau qui nous a été offert pour apaiser une petite faim.

Le Krug Vintage 1981 est le premier à avoir un nez minéral. Que c’est beau. Il est fumé. Le Krug Clos du Mesnil 1981 a un nez magique, oriental. La bulle est puissante. Ce champagne est évolué aussi, mais ici un peu trop. Je sens qu’il est déjà passé sur un autre versant de sa vie. Le Krug Vintage 1981 est fabuleux et me plait par son gras.

Le Krug Vintage 1979 a un nez phénoménal et une bouche phénoménale. C’est grandiose. Le nez évoque le pétrole, la bouche est fumée, de caramel brûlé. Il a une personnalité folle. C’est fou. C’est complètement immense.
Le Krug Clos du Mesnil 1979 a un nez géant. En bouche, c’est de la framboise, des fruits rouges. C’est la béatitude absolue. Comment peut-on faire quelque chose d’aussi grand ? Il y a du fruit confit, de la fraise, mais aussi de l’épice, du poivre. C’est grand et la bulle est forte. C’est le plus grand Krug Clos du Mesnil 1979 que j’aie bu. C’est hors du commun.
Le Krug Vintage 1979 est immense, viril, à la personnalité forte. Les Krug Vintage de ce soir se montraient scolaires et parfaits. Ce dernier est canaille, excitant, grandiose. Le Krug Clos du Mesnil 1979 est magique. Ce fruit rouge est fou et devient lilas.

Rémi conclut cette dégustation par un magnum de Krug Grande Cuvée qui a de l’ordre de six ans et nous dit : « Krug, c’est la Grande Cuvée. C’est ça dont je suis fier ». Rémi a cette parole simple comme je les aime : « si vous voulez vous amuser à faire vous-même une grande cuvée, prenez tout ce qui reste des 16 vins dégustés, assemblez les. C’est ça la Grande Cuvée ».

Rémi Krug parle avec émotion de ses enfants. Il me parait impossible de classer ceux qui m’ont plu au-delà des autres. Ce qui frappe, c’est l’immense complexité des Krug Clos du Mesnil, qui changent d’une année sur l’autre, mais aussi d’une gorgée à l’autre du même verre. Je trouve un peu dommage d’avoir présenté les Krug Vintage à côté des Krug Clos du Mesnil, car ces vins de grande qualité, purs compagnons de la gastronomie, méritent d’être goûtés pour eux-mêmes. Les faire cohabiter avec les Krug Clos du Mesnil les réduit un peu, alors qu’ils sont immenses. Mais cet exercice un peu fou, qui est une première jamais tentée auparavant avait un mérite certain. On aura compris par les termes dithyrambiques que j’ai utilisés que j’ai aimé.
Christophe Navarre, président de Moët Hennessy, venu déguster en ami avec son épouse, a tenu à remercier Rémi pour son apport indispensable au renom de cette icône champenoise.

Ecouter un passionné de ce calibre est un régal, presque aussi grand que le charme de ces vins infinis.


Cordialement,
François Audouze
24 Jan 2007 20:05 #88

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Réponse de Guest sur le sujet Re: krug

Le Krug Vintage 1988 a un nez d’une intensité énorme. Ce qui me frappe dans ce champagne mythique que j’ai bu des dizaines de fois, c’est son côté iodé et salin.

François,

Tu l'avais trouvé un peu "vert" en Savoie ... Est-ce toujours le cas à Paris ?
25 Jan 2007 10:56 #89

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: krug

Cette fois nettement moins.
Il y a des variations d'une bouteille à l'autre.
Le CDM 90 et le CDM 81 seront différents une autre fois.


Cordialement,
François Audouze
25 Jan 2007 12:56 #90

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