Certes, mais ta phrase laissait entendre que c'est la maladie de Parkinson dans sa globalité qui était reconnue comme maladie professionnelle, ce qui n'est pas vrai. Le décret précise bien que ce sont les cas provoqués par les pesticides, les conditions d'exposition
Je dois vraiment mal m’exprimer car c’est la deuxième fois que tu ne me comprends pas en quelques jours. Pourtant, je pense que dans le contexte, il est assez clair que je parlais de maladie professionnelle suite à une exposition aux pesticides. Il y a évidemment et malheureusement des cas de PD hors exposition aux pesticides.
L'étude Agrican montre que, dans l'état actuel des connaissances et bien que les agriculteurs soient beaucoup plus exposés aux pesticides que le reste de la population, ils sont en meilleure santé. Il y a cependant une plus grande incidence pour ce qui est de certaines formes de cancer, notamment les mélanomes que l'on peut attribuer à une plus grande exposition au soleil.
Concernant Agrican, je ne saurais trop te mettre en garde d’une conclusion trop hâtive sur une étude épidémiologique de cette nature et à ce stade (le lien que tu suggères entre ‘plus exposés aux pesticides’ et ‘en meilleure santé’). La brochure (ce n’est pas un article scientifique !) titre même « premiers résultats », et il faudra encore quelques années et des études statistiques découplant les différentes variables pour arriver à une conclusion sur les pesticides dans cette étude (d’autres enquêtes y sont déjà parvenues).
Si tu regardes la carte page 5, tu verras des mortalités (et non des incidences à ce stade !) par cancer différentes dans les différents départements français. On sait qu’il y a des fortes disparités concernant la santé dans différentes zones géographiques. Agrican se fait sur 12 départements et compare dans cette brochure les premières données de mortalité par rapport à la population générale des mêmes départements. Jusqu’ici, elle note une plus grande espérance de vie chez les agriculteurs que dans la population générale de ces départements. Il faudra en trouver l’explication (meilleure nourriture, meilleure activité physique, pollutions urbaines, exposition aux pesticides ( !?) ou que sais-je…). Et aussi une sous-mortalité pour de nombreux cancers, en particulier les cancers connus pour être liés au tabagisme. D’ailleurs elle note une fréquence du tabagisme au cours de la vie nettement plus faible au sein des non salariés de la cohorte que la population générale française (et pas pour les salariés).
Les perspectives écrites dans la dernière page de cette brochure intéressantes sont :
Au cours de l’année 2011, les informations recueillies dans le questionnaire initial seront analysées plus en détail, en particulier en intégrant les données provenant des registres de cancer. Indépendamment de la mortalité,cela nous permettra de décrire la survenue de cancers (incidence12) en milieu agricole et de lacomparer à celle de la population générale. Nous pourrons également obtenir les premiers résultats concernant le rôle des facteurs professionnels, en analysant les risques par secteur agricole,et en prenant en compte certaines expositions spécifiques (pesticides…).
Bref, ces résultats sont préliminaires et les analyses statistiques attribuant les facteurs de risque (en l’occurrence exposition pesticides/certains cancers) n’ont pas été faites à ce stade pour cette cohorte (tu proposes toi-même le soleil pour les mélanomes). C’est déjà le cas dans d’autres études antérieures concluantes.
Phi, je ne cherche pas à être apocalyptique. A l’instar de mon intervention sur le papier plus qu’approximatif sur les OGM, j’essaie d’être objectif et factuel. Même si ma conviction sur ce point est que d’autres techniques culturales devraient remplacer à terme l’usage du génie génétique pour créer des OGM dont l’objectif est en quelque sorte qu’une plante résiste mieux à une pression de sélection (un herbicide) que les autres (ceci étant probablement une bonne solution à court terme faute de mieux, du moins dans certains pays !); jje n’hésite pas à dire que l’étude médiatisée il y a quelques jours est de piètre qualité.
Mais, dans notre cas, Il y a un lien de causalité avéré entre l’exposition aux pesticides et les troubles neurologiques et certains cancers des agriculteurs. C’est un fait. Ceux qui cherchent à trouver une pseudo-explication pour minimiser cela, dire qu’il y a pire ailleurs (ça, c’est certain !!!), essaient de se voiler les yeux devant cette causalité, reconnue même pour PD par un décret récent.
Maintenant, il est clair que ces études démontrent les effets des pratiques et des produits utilisés il y a plus de 10 ans et que les nouvelles pratiques et les nouveaux produits auront peut-être des effets favorables sur ces ‘side-effects’ de l’exposition aux pesticides. Souhaitons-le !
De manière plus large sur les autres toxicologies, si je prends ma casquette rationnelle, cartésienne, ‘objective’, je dis que je n’ai rien vu aujourd’hui de convaincant entre l’utilisation de pesticides et la santé du consommateur, ni dans un sens, ni dans l’autre… so far… Rien de ce que j’ai lu (souvent via LPV) ne m’a convaincu mais je reconnais que je ne lis pas beaucoup dans ce domaine, je n’en ai pas le temps.
Sur l’éco-système ? Je n’ai rien regardé. Mais comme tu le soulignes avec les résidus de pilule contraceptives ou médicaments dans l’eau, on sait tous qu’il y a des contaminations/pollutions par résidus d’engrais, de produits phytosanitaires ou zootechniques, c’est une évidence.
C’est alors que, si je prends ma casquette d’homme de convictions, je me dis que s’il est possible de ne pas ou moins utiliser ce type de produits et parvenir quand même à une production quantitativement et qualitativement satisfaisante (et cela semble être le cas pour certains), il faut peut-être envisager une modification des techniques agriculturales ou du moins rechercher s’il n’y en a pas d’alternatives avec une validité pertinente. Je sais que certains sont dans cet état d'esprit, et pas que des gens loufoques, je crois. J'ai cru comprendre qu'il y avait des bons résultats aussi. Mais il est certain que, si cel est effectivement possible, cela ne peut pas se faire en un claquement de doigts.
En écrivant cela, il faut bien comprendre que je ne suis pas un anti-chimiste primaire à la solde des "bios" qui croient aux énergies ésotériques, (je suis dans l'industrie pharma et j'ai voué une partie de ma vie à la recherche de médicaments, petites molécules chimiques, même pas des biologics !) . Je suis juste une personne qui a un peu l'habitude de remettre en cause des connaissances (mon côté 'chercheur') et d'optimiser des process/produits (mon côté ingénieur -si si j'ai fait Agro Paris dans une vie lointaine
- et développeur de produits).