La grosse tranche de pipotage de la part de Rigaux c'est sa dernière phrase : « Et c'est au bout d'un certain nombre d'années, variable selon les millésime, que le climat exprime le plus intensément son originalité »

Si je comprends bien, lors de la dégustation, si on ne retrouve rien qui soitt lié au lieu à un moment donné c'est que c'est trop tôt ou trop tard. En gros son histoire de « lieu » c'est une construction de l'esprit et pas un fait avéré.

« Et c'est au bout d'un certain nombre d'années, variable selon les millésime, que le climat exprime le plus intensément son originalité »

Saluons donc le meilleur gouteur de terroir d'entre nous: François !

( blague à part, je ne lis pas dans les propos de Rigaux le fait qu'il existe une fenêtre de tir précise, mais plutôt le fait qu'il y a un temps minimum....)

La réaction d'André Fuster.

vitineraires.blogspo...

Bel effort de Jacky Rigaux, en particulier pour défendre la biodynamie, mais je dois dire que je ne m’y retrouve pas.

Pour commencer, l’idée qu’il y aurait un goût construit par le marketing pour vendre des produits standard et un goût inné pour « l’évidente beauté des vins de lieu », n’est pas conforme à ce qu’on sait (scientifiquement) du goût. Les goûts sont des constructions collectives. On apprend à aimer à l’intérieur d’un groupe, familial puis social. Cette construction collective concerne autant le groupe de ceux qui aiment à retrouver le goût des vins de cépage vendus 4 € en supermarché, que le groupe des amateurs ultras qui aiment à disséquer longuement les qualités des grands crus de Bourgogne. Quant au marketing, il existe de part et d’autre, et le meilleur et plus vendeur est sans doute celui de de la Romanée Conti, constitué par son histoire, la fascination qu’elle exerce sur les amateurs du monde entier, Bettane, la RVF, nous tous sur LPV etc,..

Je ne crois pas non plus, une seule seconde, que les moines aient jamais eu le projet de construire une « esthétique du goût de lieu ». Les moines faisaient du vin autour de l’abbaye en suivant les pentes, les chemins, les ruisseaux, et leur inspiration.
« L’esthétique du goût de lieu » est une invention qui me semble bien plus récente (aoc) sans doute liée à la nostalgie d’une société de plus en plus urbaine, soucieuse de retrouver un lien avec des lieux ruraux identifiés.
Ceci étant, la notion d’esthétique de lieu existe, et j’y adhère totalement en tant que vigneron, mais en en reconnaissant les limites : le lieu d’origine n’est qu’un des paramètres parmi d’autres : cépages, choix de culture et de vinification, qui influent sur le produit final.

Quant au fondement philosophique de la biodynamie, il se situe d’abord chez Steiner lui-même, bien évidemment, auquel on peut associer, si on considère que Steiner tout seul c’est un poil trop ésotérique , les autres fondateurs du mouvement bio (Howard, Rusch, Fukuoka). J’y ajouterais Goethe, dont les recherches scientifiques sur le vivant ont profondément influencé Steiner (cf. « Goethe le Galilée de la science du vivant », ouvrage de Rudolf Steiner) et qui aujourd’hui encore est une référence pour le mouvement biod (cf. site du mabd).

Ce qui est vrai, c’est que globalement les fondateurs du mouvement agrobiologique avaient en tête à la fois le refus d’une certaine modernité destructrice en agriculture, et l’idée du modèle de la nature foncièrement bonne, reprenant en cela la tradition antique. (cf. thèse d’Yvan Besson, disponible sur internet).
En revanche, je ne suis pas sûr qu’il faille remonter aux présocratiques et à Aristote pour refonder la rationalité de nos pratiques. Laissons à la rationalité, le champ qui la concerne, qui va bien au-delà de la science certes, mais n’inclut pas ou pas encore la biodynamie. L’avenir dira, ou pas, quelque chose sur la question mais en attendant, on s’éviterait des coups et une bataille perdue d’avance.

On peut se contenter, c’est déjà beaucoup, de voir la biodynamie comme un autre langage et un autre niveau d’accès à la réalité. J’ai écrit un petit truc là-dessus dans ces colonnes. La viticulture qualitative que nous essayons de pratiquer n’est pas une science (il n’est pas sûr d’ailleurs que l’agronomie elle-même en soit une).
On peut aussi se contenter de pratiquer la biodynamie parce qu’on refuse de croire à la pure matérialité de l’agriculture.

Si l’on cherche des bases épistémologiques au mouvement bio en général et biod en particulier, je suis d’avis de regarder du côté de la modernité des débats sur l’approche des sciences du vivant. Non le vivant n’est pas la matière inanimée, oui il nécessite une autre approche scientifique. Le point de vue mécaniste (cartésien) du vivant/machine, pensé et exploité comme tel, qui est à la base de la contestation scientifique de Steiner et autres fondateurs du mouvement bio, a des échos dans des pensées comme celles de Bergson, Canguilhem, Heidegger, Michel Morange, bien d’autres..

L’agriculture bio a tiré une sonnette d’alarme, elle a commencé de mettre au point des techniques de sauvegarde de la biodiversité et de la santé, elle a ouvert une voie.
Mais sur le plan philosophique le modèle antique d’une nature foncièrement bonne, qui devrait être le modèle à imiter systématiquement par l’agriculture, est intenable. Cultiver est un acte qui n’est pas dans la nature. Planter 5.000 pieds de vigne sur un hectare n’est pas naturel, labourer est contre nature, pulvériser 120 grammes d’un humus longuement muri sous terre dans une corne est un acte au moins à demi spirituel .

Thierry

Terroirs
Des failles géologiques en Bourgogne et Sonoma County.

[size=x-small]Où la France en prend pour son grade...[/size]

www.steveheimoff.com...

Comme dirait Enzo, le terroir, ce n'est pas que les sols. Or, en Californie, il n'existe que très peu de domaines qui peuvent se passer d'irrigation, y compris à Sonoma. Vu l'état de sécheresse depuis 2-3 ans dans le secteur, combien de temps celle-ci sera-t-elle tolérée quand le manque d'eau devient si cruel ?

Les variations de sols en quelques mètres n'existent pas en Bourgogne, mais ce qu'il décrit ressemble à ce que l'on peut trouver en Alsace où en quelques kms², tu peux avoir du schiste, du grès , du volcanique et de l'argilo-calcaire.

Billet
Terroir et territoire.

les5duvin.wordpress....

Terroir
Les microbes, la clé du terroir ?

www.winespectator.co...

Terroir
Les microbes, la clé du terroir ?

Cet article mériterait d'être classé aussi dans le fil "levures", car elles sont le sujet principal de celui-ci. Un moût stérilisé a été ensemencé par des levures provenant de 6 régions viticoles de Nouvelle Zélande (dans six cuves). En fin de fermentation, chaque lot présentait des arômes/saveurs différentes des autres.

Eric B écrivait:

---

Un moût stérilisé a été ensemencé par des levures provenant de 6 régions viticoles de Nouvelle Zélande (dans six cuves). En fin de fermentation, chaque lot présentait des arômes/saveurs différentes des autres.

La question est de savoir à partir de quoi les levures ont été isolées. Bon, j'ai lu en diagonale et un peu vite.
Je lis: "using samples from wineries" alors que l'autre possibilité eut été "using samples from vineyards"

J'en déduis que le team de recherche a isolé des souches commerciales majoritairement présentes dans les chais ( ne comptez pas sur les néo Z pour fermenter du sauvignon en indigène...).
Par conséquent, ce n'est pas une étude sur la clef du térroir, c'est une étude sur la clef des habitudes d'achat....Oups....

Prenez un sauvignon bordelais thiol "moderne", idem en style plus "ancien", un sauvignon de loire, un sauvignon d'Oc, vous obtiendrez 4 souches et 4 profils organoleptiques s'ils devaient fermenter le même moût.

CQFD, c'est à dire qu'une fois une fois de plus le terroir est terrassé par l'humain.

Certes, ce n'est pas très glamour....

cut

Petite histoire pas très drôle qui m'est arrivé cet été à nsg
Je dîne au restaurant.
Je demande un verre de nuits. Il n'est pas cher, de mémoire 6 euros environ.
On me sert un verre inao au 9/10 eme, en ajoutant une description..... Que voici :
C'est un vin issu de très vieilles vignes d'environ 25 ans, et qui a le goût de terroir. -D
À l'œil c'est très clair, au nez c'est.... Absent mis à part quelques notes métalliques, en bouche c'est sans fruit, très maigre, acide, finale asséchante bien que sans tannins, bref le pire Bourgogne que j'ai jamais bu....
Selon certains mauvais restaurateurs, un vin de terroir c'est une étiquette avec un nom et un prix d'achat qui vraisemblablement est très petit ( perso j'achèterai cette bouteille 2 euros pour cuisiner, pas un centime de plus)

Je lis: "using samples from wineries" alors que l'autre possibilité eut été "using samples from vineyards"

J'en déduis que le team de recherche a isolé des souches commerciales majoritairement présentes dans les chais [...].
Par conséquent, ce n'est pas une étude sur la clef du térroir, c'est une étude sur la clef des habitudes d'achat....Oups....

Billet
A propos du terroir.

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Ma vision du terroir

Science
Le goût de terroir enfin révélé ?

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Bientôt du terroir en boîte ?

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Billet
Du mystère et des contradictions du terroir à la française.

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Terroir
Les microbes, la clé du terroir ?

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Entretiens
Grands terroirs et grands vignerons.

les5duvin.wordpress....

voixdor écrivait:

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Petite histoire pas très drôle qui m'est arrivé
cet été à nsg
Je dîne au restaurant.
Je demande un verre de nuits. Il n'est pas cher,
de mémoire 6 euros environ....

pire Bourgogne que j'ai jamais bu....

Mon pauvre çà s'appelle une bonne arnaque !
Un jour, à Nice (question arnaques ils sont vraiment très forts ici, on parle alors de "culture") ) je prends un verre de soit disant Chablis dans un soit disant bar à vins. Je goûte ... on dirait un vin table avec moins de caractère ... je vais voir le supposé patron au comptoir, je lui fait des compliments sur son bon Chablis je lui demande la provenance, il dit n'importe quoi je réponds ah oui il est connu ..je paye et ma copine et moi on se tire ..

Et mon petit plaisir çà été d'imaginer sa gueule quand il a débarrassé la table car nos 2 verres étaient bien sûr encore plein à ras bord de ce délicieux pinard.

Un jour, à Nice (question arnaques ils sont vraiment très forts ici, on parle alors de "culture"winking smiley )

Il est de bon ton sur ce site d'éviter les clichés stupides

mgtusi écrivait:

---

Il est de bon ton sur ce site d'éviter les
clichés stupides

Je suis niçois.

Moi aussi.

Alors tu es un plus vieux niçois que moi

Géographie
Les terroirs, une place à part dans la mondialisation agricole.

theconversation.com/...

L'homme est à la source de tout vrai vin qui se respecte.

Un bon cépage sans bon terroir est vain

Un bon cépage élevé et cultivé sur un bon terroir mais par un mauvais vigneron ?

Entretien
Pascal Chatonnet : "Au nom de la typicité du vin, on dit parfois n'importe quoi" !

www.larvf.com/,pasca...

Dégustation
Peut-on détecter le terroir à la dégustation ?

www.academicwino.com...

yes we can !

les dernières dégustations des vins de Thibaud Boudignon montrent clairement la grande différence d'expression entre chenin sur schistes et un autre sur terrain calcaire : une vivacité plus saillante dans le deuxièm

Et si on ne le peut pas, c'est un but à atteindre.

Quand je vois le sujet sur les bordeaux mixés à la syrah, j'ai mal au bide, non a cause de la syrah, mais du fait qu'elle ne vienne pas de Bordeaux.
Déconnecter le vin de toute forme d'antériorité, d'histoire ou de culture (oh, le vilain mot !) c'est un retour en arrière (joli paradoxe !)