Bonjour Franck,
Je me permets de répondre à certaines de tes réponses mais j'ai effacé mon texte originel sinon ca va faire long. de plus, de mon côté, tout a été dit. Rien a ajouté. Ca commence à tourner en rond.
Franck PASCAL écrivait:
> On est bien d'accord sur ce point.
> Sachant qu'on peut trouver jusqu'à 5000 plus de
> pesticides dans un litre de vin que la norme de
> potabilité de l'eau, même si un vigeron se
> rapprochait de la bio en utilisant que 10% des
> traitements autorisés en conventionnel (soit 1
> traitement/an), il pourrait encore y avoir jusqu'à
> 500 fois plus de pesticides que la norme de
> potabilité....
> Ne faire qu'un traitement chimique par an est-il
> humainement acceptable ?
> Peut-on dire qu'à ce stade, le consommateur et sa
> santé sont respectés ???
Et ben tu vois, on est d'accord, enfin presque. Parce qu'au niveau des produits utilisés, qu'ils soient "chimiques" ou "naturels", pénétrants ou de contact, ce qui compte, c'est la rémanence du produit (durée de vie dans l'environnement), la toxicité et la rémanence des ses métabolites. Le trajet de ceux-ci dans les chaînes alimentaires, les écosystèmes, les interactions avec les principaux cycles bio-géochimiques. C'est très complexe. La toxicité et la présence de résidus dans le vin dépendent du délai entre l'application et la cueillette du raisin, du produit...
> Juste une citation, qui ne justifie rien en
> elle-même, bien entendu... mais qui interpelle et
> qui pourrait permettre de s'interroger:
> «J'affirme que le sentiment religieux cosmique est
> le motif le plus puissant et le plus noble de la
> recherche scientifique.»
> [ Albert Einstein ]
> Voilà des paroles bien surprenantes où les
> sentiments, la croyance (religieux) et le cosmique
> sont associés à la science...
> Je suis tombé dessus par hasard hier.
> Restons humble et cherchons à comprendre,
> notamment par l'expérience; et non à démonter
> l'autre juste car on ne comprend pas ce qu'il
> dit.
> En essayant, ça coupe court à tout débat.
> Même si on ne peut pas l'expliquer, le résultat
> est là; et dans mon métier, la finalité c'est le
> vin...
> je fais ce qu'il faut pour que le vin soit là. Un
> point c'est tout.
Je n'en doute pas Franck. Mais là j'arrête de m'égosiller. Et une citation prêtée à Einstein n'y changera rien. Parce qu'utiliser des citations sorties de leur contexte, peu ou pas vérifiables qui ne portent pas sur des expériences et des faits mesurables ne fait pas partie de la méthode scientifique.
> Il y a beaucoup de pipo sur le côté clean de la
> méthode: très peut de choses sont changées par
> rapport à un viticulteur classique en comparaison
> à tout ce qu'il est nécesssaire de changer.
Qui a parlé de côté clean et pas clean ? Encore du manichéisme. J'ai mis des liens il y a quelques pages vers des extraits de chartes tyflo et terra vitis. tout le monde peut les consulter voir les différences.... Petite pique un peu mesquine : sur le site de Demeter (bioDyn), pas de charte clairement définie : beaucoup de blabla théorique et des bouquins à vendre.... mais bon....
> Erreur, c'est l'inverse.
> La bio ne peut fonctionner que si la nature
> fonctionne bien: une plante ne peut se développer
> sainement que dans un sol en bonne santé, et
> d'autres conditions du même genre.
> Les méthodes de culture sont réfléchies pour
> permettre à la plante de rester saine, ce qui
> passe obligatoirement par le respect de la vie en
> place. Normal que l'adoption de ces pratiques
> conduise au respect de l'environnement (et donc du
> terroir).
Là franck, il faudra en quoi on m'explique en quoi mon discours est l'inverse du tiens....
> Attends, il faut se poser la bonne question:
> pourquoi les vins sont-ils de venus ordinaires ?
> Souvent, c'est parce que leur caractère a été
> gommé, et cela pas seulement en vinification.
> Il manque déjà dans le raisin les éléments qui
> font son caractère, qui font que le vin sera
> différent du vin du voisin: le terroir.
> Rendons de nouveau l'expression du terroir
> possible, et le vin prendra une toute autre
> dimension, avec de la race et du caractère.
> Ensuite, le consommateur aimera ou n'aimera pas,
> car lorsqu'on affirme son caractère, on ne plait
> pas à tout le monde.
> Mais au moins, le vin sera sorti de sa léthargie,
> de son statut "vin ordinaire".
> C'est la base du métier de vigneron; sinon on est
> dans la fabrication d'un produit industriel et non
> dans la notion de vin de terroir (sujet de ce
> post).
Franck... il y a toujours eu des vins ordinaires et des extraordinaires. Il y a des vins de caractères et des exceptionnel en non bio et en bio, même en biodynamie. Il y a même pas mal de gens, y compris sur ce forum, que les vins sont meilleurs en moyenne qu'avant. Alors je sais bien que tu parles du caractère "lissé" des vins d'aujourd'hui. Pas moi, mais je suppose qu'on l'aura compris, je pense que pour celui qui cherche, le caractère lissé des grands vins est une foutaise.
> Certes, il y a beaucoup de main d'oeuvre en bio;
> mais l'argent ne devrait-il pas d'avantage
> permettre de faire vivre des familles?
> Perso, je crois qu'il est temps d'arrêter de
> détruire l'environnement et la santé des animaux
> et des hommes juste pour s'enrichir et mettre des
> gens à la rue.
> Gagner de l'argent pour permettre à des familles
> de vivre, tout en protégeant le consommateur de
> l'ingestion de substances toxiques ou
> cancérigènes, préserver la qualité de la terre
> nourricière, diversité biologique, et ce qui nous
> entoure (dont nous dépendons directement) me
> semble plus louable.
> Ensuite, si les conventionnels devaient payer les
> conséquences de leurs actes, depuis la pollution
> de l'eau, la pollution de l'air, jusqu'aux soins
> lourds que nécessitent ces pratiques pour soigner
> les gens, je peux t'assurer que la bio serait bon
> marché. Pour l'instant, ce nos impôts et les
> charges sociales prélevées sur les salaires qui
> paient à la place des responsables.
> Dans ces conditions, c'est trop facile... en bio,
> on ne nous fait pas de cadeau, nous devons payer
> nous-mêmes et le consommateur supporte cette
> éthique en payant le prix juste, en cohérence avec
> un modèle de société qui fonctionne de nouveau
> dans le bon sens.
> Petit à petit, la proportion de bio augmente, ce
> qui devrait permettre de revoir le modèle
> économique de la filière agricole prochainement.
Là franck, je suis tout à fait d'accord. je pense que c'est mon côté pastèque. tu sais vert au dehors mais rouge à l'intérieur. je l'avais déjà dis lors du fameux débat des mains caleuses : je préfère mettre mes sous dans le travail des gens à la vigne que dans l'amortissement d'un osmoseur. De toute façon, je ne suis pas sûr que dans le monde des vins de qualité les vins bio soient en moyenne plus chers que les pas bio. la qualité se paie de toute façon. mais je l'ai déjà dit dans l'extrait que tu cites.
> > Le bio ne repose pas
> > sur des méthodes folkloriques ou farfelues.
> En effet, c'est de l'empirisme millénaire,
> transmis de génération en génération, peaufiné à
> chaque génération, puis transmis à nouveau.
> C'est une somme de connaissances qui n'a pas de
> prix.
> Vouloir remettre tout ça en cause juste car la
> logique NPK permet de faire plus de quantité me
> semble bien loin du sujet qui nous intéresse !
> Autrefois, les agriculteurs, forcés par la force
> des choses de conserver leurs semences pour les
> semer à nouveau devaient réfléchir de manière
> gobale avec la nature pour les semences se
> conservent.
> Aujourd'hui, il faut traiter les semences avec de
> la chimie (même les fruits) avec de la chimie,
> sinon les récoltes pourrissent.
La par contre Franck... l'histoire du savoir millénaire, c'est pluas compliqué que ça, mais ca aussi je l'ai rabaché.
> La bio n'a pas attendu ces firmes pour exister,
> heureusement.
> Réduire la bio a de la chimie, c'est faire fausse
> route.
> Ces substances sont-elles vraiment indispensables
> ?
> Il est légitime de se poser la question lorsqu'on
> cherche à produire sain et naturel.
>
> > Pas d’énergie et d’ondes
> > la-dedans. Je voulais résumer la chose mais je
> > n’en n’ai pas le temps. Ce lien un peu long
> expose
> > les choses .
> C'est ta croyance.
Non, Franck, pas une "croyance". Un démarche faite de questionnement, de doutes, d'évolutions... le bio n'a pas attendu de firmes pour exister mais je trouve sain et réjouissant que ces firmes si "démoniaques" se mettent à mettre des sous dans la recherche pour élaborer des produits bio. Quand tu dis "réduire la bio à de la chimie"... c'est n'importe quoi. désolé hein... mais après les tartines, les liens, le temps que j'ai pris pour écrire mes interventions... ca me troue tiens... la biodynamie est une pseudo-science et dans ton discours Franck, il y a toute la réthorique du discours pseudo-scientifique. La même absence de doute aussi.
> Il faut comprendre une chose: si on mettait en
> place un cahier des charges aussi restrictif que
> ce que je fais dans mes vinifications, personne ne
> changerait de mode de culture pour passer en
> bio... tu le vois bien, le simple fait de ne plus
> avoir de désherbant ou de systémique fait peur au
> vigneron. Si en plus tu lui dis qu'il n'aura plus
> droit aux levures sélectionnées ni aux pieds de
> cuve malo, ni aux tanins oenologiques, etc... là
> c'est certain, il n'y aura plus jamais personne
> qui cherchera à faire plus propre aux vignes que
> de la chimie.
> Et puis, de toute manière, lorsqu'on permet à la
> plante de fonctionner pleinement, avec des
> métabolismes qui permettent une réelle maturité
> des raisins, les vins sont tout autres et les
> vinifications peuvent évoluer... mais ça demande
> aux vigneron de quitter ses peurs. C'est là le
> plus gros travail.
de l'art des amalgames et des raccourcis...
> Bon, ce n'est pas que je m'ennuie, mais la
> dynamisation est presque terminée.
> A bientôt !
Bon travail Franck. De toute façon entamer ton type de démarche au Pays du traitement par hélico et du sol à petits bouts de plastoc bleu, ca relève d'un certain côté de l'héroïsme. Bon travail, très sincèrement.
Heureusement que dans ce débat, il y a des gens qui apportent de l'eau à mon moulin :
"Dans un débat de ce type, pour être clair, il vaut mieux être manichéen, cela ôte les doutes, non ..."
Magnifique, sincèrement magnifique. Et donc surtout, arrêtons de réfléchir, de penser, soyons blanc ou noir, pro ou anti, c'est plus simple à piger.
Bonne et radieuse matinée.