Quelle journée mes amis !
Nous voilà réuni au Domaine Saint Pierre en cette belle journée de Dimanche 19 Avril.
On s'attend comme d'habitude à du lourd...on était loin du compte, tant au niveau des vins que des plats proposés. Ce qui fait poindre un petit rictus malicieux à notre tortionnaire !
1- Le premier vin délivre de beaux arômes de noisette, de citron, la bouche est ample et vive et finit sur un aspect sapide. Un vin qui a du punch, pourvu d'un poil d'oxydatif qui confère une dimension supplémentaire, il rempli son rôle d'ouverture à merveille:
Champagne Gosset Celebris Brut 1995 - TRÈS BIEN.
2- Nez truffé, exotique, très salin: je pars sur un sauvignon pas très jeune du fait de sa robe évoluée. Ça finit un peu court, mais j'aime l'ensemble, avec une belle cohésion entre le floral et le fruité. Touche crayeuse, vin un peu porté par l'acidité. J'adore: j'affine sur un Sancerre car c'est clairement mes goûts. Benoit me suggère Edmond...Bingo:
Sancerre 1996 Cuvée "Edmond" Alphonse Mellot - BIEN+.
Apparemment je suis seul, avec Benoit, à être vraiment enchanté, le reste de l'assemblée étant plus mitigée.
3- Salin, minéral, arômes d'huitre, très tendu, avec une bouche qui montre tout simplement un beau travail d'ensemble:
Chablis 2006 Vincent Dauvissat - BIEN+.
4- Superbe nez classieux, corps cristallin et pur, attaque de fou sur les agrumes, Pierre nous met sur la rampe de lancement, ce
St Aubin 1er Cru "Bas de Vermarain à l'Est" 2007 Sylvain Langoureau fait office de compte à rebours.
TRÈS BIEN +.
5- J'ai l'impression d'un braséro au milieu des vignes. Nez exceptionnel, minéral, bouche en gradation sur la puissance, salin, beurré. Ça envoie sec:
Meursault "Les Tillets" 2004 Domaine Roulot - TRÈS BIEN.
6- Floral, ciselé, plus discret et porté par l'acidité, le
Meursault "Narvaux" 2004 Domaine Balland-Curtet se montre très fin et caressant.
BIEN+.
Mais il souffre de la comparaison avec le Roulot.
7- Grillé au nez, attaque volumineuse et traçante, un équilibre parfait, une finale interminable, un vin vineux, sans concession: je viens d'embarquer sur le vol
Jean-François Coche-Dury Meursault "Caillerets" 1er Cru numéro 2004: décollage immédiat.
EXCEPTIONNEL.
8- Effet boulet de canon, pas de qualificatifs possibles, que des superlatifs. Un vin sans maquillage, d'une fabuleuse minéralité, un corps d'une tenue parfaite de A à Z et le Z est très loin. C'est la classe alliée à la puissance, charge 100% même dans les virages !
La mise en orbite viens de se faire, le temps s'arrête, je profite...
Meursault "Narvaux" 2003 Domaine d'Auvenay - EXCEPTIONNEL.
Nous passons aux rouges, et j'ai beaucoup de mal à faire la transition, tout comme Didier d'ailleurs qui se fend d'une remarque judicieuse: " Quand tu es sur les étoiles tu gueules quand tu vas sur la lune"
Le soucis c'est qu' avec Pierre une série de rouge ne commence jamais gentillet, puisque on tape d'entrée de jeu
Chambolle-Musigny 2006 Domaine Amiot Servelle
et
Nuits St Georges 1er Cru "Clos de la Maréchale" 2006 Jacques-Frédéric Mugnier
Le Chambolle est sur la framboise juteuse, assez facile d'accès, très beau fruit avec un corps fin. J'aime beaucoup ce domaine d'une cohérence absolue sur toute sa gamme.
BIEN+.
Le 10 est plus boisé, corps ferme, tout en tension, longiligne, avec une classe manifeste, un NSG fait par un Chambollois qui respire le terroir. C'est superbe.
TRÈS BIEN.
11- + giboyeux, sur le s/bois, Vincent nous gratifie d'un "on dirait de la vieille peau de chamois de VTTiste". Grosse minéralité, arômes beurrés, très dynamique, finale un peu courte mais un très bel ensemble. Je pars une nouvelle fois sur NSG, plus sur Vaucrain que Saint Georges. Perdu, c'est un
Gevrey-Chambertin 1er Cru "Les Cazetiers" 2001 Domaine Armand Rousseau.
Le vin fait débat, je prends son parti, Didier, plus radical s'en expliquera quand il fera son CR sur les rouges. Je concède néanmoins que je n'ai pas reconnu un Gevrey, qui plus est sur une superbe parcelle, c'est sans doute pour cela que notre philosophe est sur la réserve.
BIEN+
12- Robe profonde, arômes de cèdre, bien mûr, belle définition fruitée, une structure imposante, les tanins portent magnifiquement le vin. Je suggère éventuellement un Saint Estèphe, ça tombe bien puisque c'est un
Côtes du Rhône 2000 Château de Fonsalette. Un vin impeccable, bien dans ses bottes.
BIEN+
Pierre hausse le ton et rentre dans le cœur du problème en proposant 3 vins cote à cote.
13- S/bois, champignon, clou de girofle, une belle longueur, un tout petit peu sur l'alcool si on veut chipoter, mais c'est frai et tonique en plus de garder un corps charnu.
visiblement c'est pas jeune.
14- Plus discret au nez, sur le café mais dans le bon sens, bouche caressante, texture immense, kirsch subtil, belle profondeur. Un vin qui possède un charme et une stature indéniable.
15- Profondeur presque abyssale, tant au niveau du nez que de la robe. Tout est en place, c'est serein, classe absolue, tous mes voyants sont en alerte, les paramètres sont réunis: je saute sur l'occasion et glisse à ma demoiselle "ça c'est clairement Mouton".
13 -
St Emilion 1979 Château Figeac TRES BIEN + un vin magnifique et vivant.
14 -
Pomerol 1979 Château Lafleur-Gazin TRES BIEN + Un beau Pomerol sérieux.
15 -
Pauillac 1980 Château Mouton Rothschild Pour une fois je ne me suis pas planté, fruits noirs et fraicheur dans un corps majestueux.
EXCEPTIONNEL. Encore une fois j'ai eu l'occasion de comprendre pourquoi je suis si friand de ce domaine, pierrot
t'es un boss.
16- Mûr, bouche pleine et tendue mais une amertume en finale, je penche pour un Rive Gauche (tout comme les 13 et 14 qui m'ont fait mentir). Pointe de tabac et de cèdre, un profil classique. C'est bon et efficace malgré la petite astringence.
Pauillac 1998 Château Pichon-Longueville Baron TRÈS BIEN
17- Nez concentré, encore une grosse matière, généreux mais encore un peu austère, 'tain je recommence à tilter mais Pierre lâche l'info avant que je ne le dise à la miss.
Ce
Pauillac 1998 Château Mouton Rothschild est vraiment gros, brut avec des tanins puissants. Beau potentiel.
TRÈS BIEN
-les 18 (qualifié de "petit brouillard parfumé" par Vincent) et 19 (Didier: "fond des couilles de mon père) me perdent, je n'accroche pas ce genre de vin, mais le 19 possède une grosse vigueur.
Château-Chalon 1997 Jean Macle et
Château-Chalon 1947 Jean Bourdy. Pour amateur averti, que je ne suis malheureusement pas, je manque sans doute quelque chose.
20- Ce vin rappelle à Vincent le bateau Playmobil !! Noix de coco, miel, bois précieux, frais et vif, de la jeunesse se dégage du verre. Que c'est long, bon ben je crois qu'on y est, et je suppose bien avec ce Sauternes 1996 Château d'Yquem absolument redoutable. D'ailleurs j'en ai une en cave dans ce millésime et j'ai la confirmation qu'il va falloir être patient !
TRÈS BIEN +.
21- Magnifique couleur ambrée, petite touche oxydative, profond, miellé, fraicheur insolente, vineux et long, j'aurais pensé à la cuvée madame dans un vieux millésime, mais non, rebelote avec
Yquem 90 EXCEPTIONNEL.
C'en est fini, Pierre nous a achevé.
Il n'y a pas de terme assez fort afin de montrer ma gratitude envers ce tsunami de générosité. Séverine, tes Aumônière de chèvre et poires à la cannelle
chapeau bas.
Les morilles: absolument déloyal.
2 séries absolument jouissives qui se seraient suffit à elles mêmes, ponctuées à mon sens par le summum du vin et sa représentation la plus absolue: Yquem.
Encore une fois je constate mon penchant de plus en plus prononcé pour les blancs, Coche et D'Auvenay m'en apportant un élément de certitude supplémentaire avec de fabuleux lieutenants.
La bonne humeur, fil conducteur d'LPV HN, fait chaud au cœur.
MERCI INFINIMENT
PS: Dans un souci d'honnêteté plus que par esprit de guntharisation extrême, je dois avouer que la bouteille de Mouton 98, qui m'a été offerte par Pierrot, eu une seconde vie lors du retour, certes éphémère, mais sans elle je n'aurais pas pu................................................................la remplir d'eau afin de nettoyer le côté droit de la voiture....NO COMMENT SVP.