Parce qu'on le Vaucluse bien, le dimanche midi aussi !
C'est avec les sourires de la magnifique soirée d'hier encore accrochés aux lèvres que nous nous retrouvons à la fraiche pour un beau petit déjeuner.
Dès potron minet, des bruits pas du tout suspects m'indiquent que nos chefs sont à l'oeuvre en cuisine et il ne faut que quelques temps pour que de délicieuses odeurs passent sous la porte et chatouillent mon quart de brie !
Di djiou c'que ça sent bon, y'a l'Oliv qui frétille du noyau !
Mais faut vous dire que la cuisine chez Al', c'est comme la cave chez Pélusse : barbelés et mines anti-chars, streng verbotten aux espions qui souhaiteraient des infos secrètes en vue de la prochaine dégustation pour le second, totale maitrise du sujet pour le premier qui vous invite paisiblement à ne pas encombrer les lieux et profiter d'la vie en attendant le service !
Bon, je parviendrai quand même à jeter un coup d’œil furtif au tour de main du chef pour essayer d'en apprendre un peu plus sur les secrets de la cuisine comme je l'aime !
C'est pas tout ça mais le patrimoine, ça s'entretient !
Les zigomars ont la trombine ravie des gars qui ont réussi leur coup, Lolo fait déjà chauffer son petit carnet...
C'est reparti pour un tour !
Domaine JF Ganevat, Côtes du Jura, Les Chalasses Vieilles Vignes, 2007
Apéritifs, Coppa Corse et gnama gnama
Oliv
La robe est peu teintée, sur un jaune un peu plus que paille mais moins que doré.
Le nez attaque sur une réduction peu avenante s'exprimant sur le grillé que parasitent des notes de lierre.
L'aération dans le verre révèle des senteurs désagréables de cidre bouché.
La bouche est bien plus en place, construite autour d'une acidité élevée qu'une jolie matière parvient à équilibrer.
Si l'aromatique me semble manquer de gourmandise, marquée par des notes un peu trop végétales, le corps du vin et sa tension sont agréables à mon palais.
La finale est en revanche un peu mangée par l'acidité.
Un vin correct mais manquant un peu de chair !
Enzo
Nez de cacahuète, grillé, iodé, fumé qui a l’aération laisse s’exprimer des notes d’abricot puis d’oxydo-réduction sur le cidre et la charcuterie.
Un nez limite une fois de plus sur cette cuvée.
La bouche est grasse, possède une belle acidité et un gros volume dans un ensemble assez puissant non dénué de gourmandise. C’est très long sur les agrumes en finale. Fond de verre grillé et iodé peu avenant. Belle bouche, dommage que le nez réduit ne s’ouvre pas.
Bien ++.
Les cochophobes hululent de l'inavouable et tombent presque en syncope au retrait de la chaussette !
Al', taquin, a l’œil qui frise et moi, je me gondole devant les mines contrites de nos radieux !
La délicieuse charcuterie corse (le gras, c'est la vie ! ) fait un très chouette partenaire au vin, épongeant un peu son acidité très élevée, un peu comme le ferait un Champagne et permet d'attaquer le repas avec le palais frais et disponible !
Domaine Marc Colin, St Aubin PC En Rémilly, 2005 &
Domaine Leflaive, Puligny Montrachet PC Les Folatières, 2004
Terrine de sandre et saumon fumé
Marc Colin
Oliv
La robe est d'un joli doré.
Le nez est plutôt fermé, sur de minces notes florales et un pointe d'élevage un peu vanillée.
La bouche est assez simple, sur un corps gras un peu renfrogné et qui m'a semblé manquer un peu d'allant et d'énergie en l'état.
Le vin est agréable mais son aromatique est clairement en dedans.
Une bouteille qui semble entre deux âges.
Enzo
Nez fin de vanille, pralin, miel qui deviendra un peu plus diffus à l’aération dans le verre.
La bouche est riche, mielleuse, gourmande, de bon volume et large.
On peut lui reprocher à l’aération un petit manque de tension mais la finale est bonne avec de fins amers. C’est bon.
Bien ++.
Leflaive
Oliv
La robe est sur un beau doré.
Le nez est marqué par d'évidentes notes racinaires qui m'évoquent immédiatement la liqueur de gentiane et masquent terriblement toute autre aromatique.
La bouche possède toutefois une très belle trame et une tension structurelle qui me plait beaucoup.
Mais force est de constater que cette aromatique végétale est terriblement peu avenante et parasite considérablement le plaisir possible en limitant la complexité du vin.
La finale reste marquée par un côté lierre qui fait qu'on associe vite, trop peut être, cette bouteille avec l'idée de sous-maturité.
Je me demande bien ce que ce vin pourra donner à la garde.
Enzo
Nez fermé de noisette, mielleux mais assez monolithique qui au réchauffement et à l’aération propose des arômes très végétaux de fougère, gentiane, de légumes finalement peu avenants.
La bouche est végétale dès l’attaque, grasse et large mais dominée par ces notes végétales prégnantes et peu agréables jusque dans la finale amère.
On sent un manque de maturité très net. A la vue de étiquette et vu le prix de ce vin, ça fait mal.
Moyen +.
La terrine faite maison par Monique et Al' à partir d'un sandre de l'étang est un vrai délice de fraicheur et de gourmandise par ces fortes chaleurs, à la fois précise de goût et sans aucune pointe de sécheresse.
La sauce qui l'accompagne est diabolique de précision, je repère d'ailleurs du coin de l'oeil un Enzo en train de nous siphonner le plat à grands coups de quignons d'pain !
Décidément, tout fout l'camp, on peut plus faire confiance à personne, même aux sportifs !
Domaine Hubert Lignier, Morey St Denis 1er cru Les Chaffots, 2001 &
Domaine Confuron Cotetidot, Clos de Vougeot, 2000
Filet de bœuf, sauce au vin & ratatouille du pays
H. Lignier
Oliv
La robe est plutôt sombre et très jeune, sur des reflets presque bleutés.
Le premier nez est superbe, sur des notes de fruits des bois (myrtille), de cerise burlat et d'épices.
Mais l'aération dans le verre révèle très vite un boisé assez net qui a pour curieux effet de corseter un peu ce bel ensemble.
La bouche est concentrée, sur une belle ampleur et une acidité nette.
Toutefois, à compter du milieu de bouche, le naturel et la gourmandise du vin sont grignotés par une amertume assez forte et des tanins asséchants.
La finale confine à la sévérité, par un côté très serré et en l'état, assez déséquilibré.
A attendre, en espérant que le vin trouve un point d'équilibre plus fondu et avenant.
Enzo
Nez de zan, de réglisse, d’anchois. C’est fin, mentholé, sur la cerise, épicé et anisé.
La bouche est pleine mais les tannins serrent un peu trop à cause de l’élevage encore très présent. Dommage car le vin est frais et salivant mais il est un peu dur jusque dans la finale de bonne longueur qui assèche le palais. Fond de verre sur les épices et fruits noirs.
Pas trop mon style de pinot mais ça peut plaire.
Bien.
Confuron Cotetidot
Oliv
La robe est évoluée et plutôt claire, sur des notes roussies.
Le nez est assez brouillon, sur des parfums qui tirent sur le tertiaire, voir la fatigue et qui masquent un reste de petits fruits rouges et des notes de foin.
Plus le vin se réchauffe, plus le vin semble souffrir et renforcer un côté fruits cuits.
La bouche confirme cette pointe de fatigue par un ensemble un peu décharné, manquant d'énergie et de fraicheur aromatique.
La finale s'ouvre sur des notes métalliques qui me convainquent que ce vin n'a pas très bien vieilli.
Enzo
Couleur évoluée sur le disque.
Nez réduit animal au départ avec une touche végétale, puis de framboise, floral. Un nez difficile à venir et pas très en place bien qu’assez fin.
La bouche est fraiche, de beau volume, mentholée et présente une belle rondeur malgré des tannins encore sensible. La gourmandise n’apparaitra qu’au réchauffement dans le verre pour un vin qui semble fragile (des notes d’oxydation apparaitront vite), évolué et pourtant qui ne manque pas de fraicheur et de finesse.
Longue finale salivante sur les agrumes et l’orange sanguine. Fond de verre animal, floral et métallique.
Un vin plaisant mais dont on peut attendre plus, le millésime faisant peut-être défaut.
Bien ++.
Domaine Trapet, Chambertin, 1996
Brillat Savarin, Vieux Comté, Reblochon, Tomme de Savoie
Oliv
La robe est sur un grenat profond, avec une certaine évolution.
Le nez est strict, sur des notes de bois humide qui enrobe un ensemble fruits rouges et épices.
La bouche attaque sur une belle matière mais le vin reste renfrogné, en particulier aromatiquement, marquée qu'elle est par ces notes boisées peu avenantes.
Les tanins semblent de qualité car le vin n'est pas sec mais il reste néanmoins très austère, viril, presque brutal.
Force est de constater qu'il est peu plaisant en l'état, manquant de gourmandise et de générosité.
La très longue garde donnera-t-elle un aspect plus avenant à ce grand cru ?
Enzo
Nez très fin de figolu, sanguin, d’épices douces, puis de menthol au réchauffement avec un élevage qui ressort nettement sur des notes résineuses.
La bouche est large, de gros volume, mais encore très élevée sur le menthol, l’eucalyptus. Les tannins sont jolis, le vin très bien équilibré mais la finale serre nettement et rend le vin dur.
Où est l’évanescence des pinots sur un grand cru de 16 ans ? On a l’impression de pouvoir faire ce genre de vin ailleurs. Plutôt bon mais loin de ce que l’on est en droit d’exiger d’un Chambertin.
Bien ++.
Le filet de bœuf est un vrai bonheur, phénoménal de tendreté et d'onctuosité, on pourrait presque le couper à la cuillère.
La sauce au vin du patron est un vrai régAl' mais comme nous sommes très nombreux en ce lendemain de sauterie, y'a pas d'rab' !
Les copains, mon tour de taille vous remercie !
Et la ratatouille maison me confirme une fois de plus que les légumes du paysan sudiste, c'est tout d'même autre chose que les éponges à flotte cueillies sous serre chez Vandenbrouke & Cie.
Ah oui, sinon... qu'est ce que c'est bon, le Brillat Savarin ! ()
Porto Taylor's, Chip Dry Port
Melon du Vaucluse & cannelés
Oliv
La robe est sur un doré vieil or.
Le nez est marqué par de fortes notes d'alcool et une aromatique citron orange qui m'évoque le cognac.
L'attaque est très sucrée, un peu simple et prend le pas sur le délicieux melon.
La finale est bien trop chaleureuse pour mon palais de pucelle.
Enzo
Nez de pomme, de cidre, de vinaigre blanc avec un alcool sensible qui brûle le nez.
La bouche est brulante, sur le raisin, l’eau de vie, c’est très sucré et vraiment pas mon truc.
Bof.
Le déséquilibre du vin sur le melon est un peu apaisé par les cannelés.
Mais la citrouille ne s'en transformera pas en Cendrillon pour autant.
Quel magnifique week end, mes amis !
Chacun a conscience de la rareté de moments pareils et si les sourires sont aux lèvres et les accolades emplies de tendresse, il y a aussi une pointe d'humidité dans certains regards au moment de se dire au revoir.
La vie est ainsi faite qu'il faut parfois se battre avec courage et dignité pour permettre de nouveaux instants d'exception comme nous en avons vécus déjà tant chez Monique et Alain.
La maison ferme donc temporairement ses portes, cette année, les olives attendront...
Al', courage, une petit hytte au bout d'un fjord nous attend.
Nous pensons tous à toi très fort.
Les amis, c'est la vie.
Oliv
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