Les amis, c'est la vie !
On dirait le sud, le temps dure longtemps
Pendre l'Enzo, avouez-le, bande de coquins, vous en avez tous rêvé, hein ? ><
Alors que notre petit séjour sudiste avait au départ comme point de pivot central la crémaillère des d'Aviolo, la vie, toujours prompte à vous glisser une peau de banane sous les guitares juste avant le concert, en a décidé autrement, nous obligeant à reporter ces ripailles collectives à une date ultérieure.
C'est qu'on se réjouissait pourtant tous de fêter ce nouveau départ pour nos amis, ouvrant des horizons tant souhaités et abandonnant sans regret leur précédent aquarium, un truc à vous faire pousser des algues sous les bras ou à troquer son pyjama pour un scaphandre tellement c'était humide.
Étant dans les parages, c'est à dire bien moins loin que quand on est rentré et même si la cité Phocéenne n'est pas totalement la banlieue de son homologue gardoise, il n'était pas question de laisser les copains de PACA accrocher le Lolo à un nœud coulant avant moi !
Quand je vois le niveau de cuisine que Fio était capable de sortir dans sa cellule nord coréenne précédente, je crois que j'ai bien fait de faire de la place avant le repas, moi !
Mon Lolo, je te le dis, va falloir que tu en fasses, des pas chassés en fond de cour pour évacuer les kilos qui vont débarquer car avec un outil de combat pareil, on va pouvoir inscrire la patronne à un Dîner plus que parfait !
Allez, en piste !
Et je sais pas si c'est le repos, la diette à la marseillaise ou le passage à la Bonne Mère mais ce soir là, j'avais le shining !
Étape V : Crémaillère reportée, plaisirs gourmands à l'arrivée
Dr Loosen, Bernkasteler Lay, Riesling Eiswein, 2002
AP 43-03. 50 cl.
Oliv
Robe ambre cuivrée aux reflets fluo vert.
Très beau nez généreux et attirant, sur l'orange, le safran, de belles senteurs de miel.
L'attaque est sirupeuse à souhait, sur une richesse sucrée qu'une splendide acidité vient immédiatement mobiliser pour créer un point d'équilibre délicieux.
L'ensemble, par delà sa richesse, est tonique et frais, sur des goûts d'agrumes confits et de tarte tatin bien caramélisée.
La finale est généreuse et d'une totale franchise, hyper facile à boire et sans aucune lourdeur malgré sa richesse.
Très bon !
Enzo
Superbe nez de marmelade d'orange, de miel, de vanille, de botrytis. C'est doux, charmeur et pur.
La bouche est riche mais aérienne et suave à la fois. Une superbe acidité tient le sucre abondant le tout dans une perception de grande fraicheur et douceur conjuguées. La salivation est active sur les agrumes jusqu'à la finale sur de superbes notes de thé.
Un vin délicieux sans aucune lourdeur.
Très Bien +.
Domaine Comte Abbatucci, Faustine Vieilles Vignes, 2012
Oliv
Robe pourpre très claire, presque rubis.
Nez ultra délicat, fruité, élégant, sur les petits fruits rouges, la groseille, la grenade, la myrtille fraiche et une petite pointe épicée. Quel charme !
Attaque légère, sur une matière délicate, un peu fragile et qui, une fois une jolie tension et pureté aromatique passées, s'abime un peu dans une certaine amertume.
L'ensemble est agréable mais manque un peu de jus et de fond pour porter plus loin ces jolis goûts croquants de fruits frais.
La finale est marquée d'une présence tannique assez ferme et d'amers qui lui font perdre en gourmandise.
Joli vin mais moins exaltant que le délicieux 2011 découvert chez Laurent l'an dernier !
A suivre.
Enzo
Nez délicat et charmeur sur la grenadine, les épices, la cerise. C'est plein de fruits purs et élégants. Très joli nez de vin jeune du style du domaine.
La bouche est plutôt souple, sudiste, délicate et solaire. L'équilibre est là avec des amers un peu hauts qui rendent le vin un poil plus austère qu'à l'habitude mais le joli gras et la matière aérienne et peu dense se marient bien jusque dans la finale de longueur correcte épicée.
Très bon. Bien ++/Très Bien.
Domaine Louis Michel, Chablis 1er Cru Forêts, 2010
Oliv
Robe jaune grisé très claire.
Beau nez jeune et pur, très classique, sur le praliné, le citron, les fleurs blanches et de jolies senteurs végétales entre la menthe et la fougère.
Bouche impeccablement construite, sur une belle matière rythmée par une superbe acidité mûre et fraiche.
Les goûts sont purs, sur le citron confit et le vin se relance avec beaucoup de tonus grâce à des amers de grande qualité.
La finale est pleine, encore un peu comprimée par sa jeunesse mais rien à dire, c'est de la très belle ouvrage.
Un vin délicieux, à attendre sûrement encore un peu afin qu'il gagne en complexité.
Très bon !
Enzo
Nez chablisien en diable sur les agrumes, le pralin, la roche mouillée puis un côté crémeux. Ça reste simple et jeune mais agréable.
La bouche est pleine soutenue par un joli gras, une impression de densité sur un superbe équilibre plein d'énergie.
C'est large autant que droit, ne manque pas de gourmandise jusque dans la finale persistante sur les agrumes qui s'étire longtemps. Superbe chablis.
Très Bien +.
Domaine Louis Sipp, Riesling, Grand Cru Osterberg, 2007
Tomates Fionarella
Oliv
Robe jaune paille.
Nez bizarre, un peu terne, entre deux âges (?), sur un léger pétrole mais surtout des notes de vieux meuble (encaustique, un peu de poussière) qui manquent de fraicheur.
Bouche puissante, sur une matière dense et pourtant élancée tranchée par une belle acidité et surtout des amers assez nets qui l'étirent fortement.
L'aromatique reste en revanche assez terne, ce qui crée une forme d'austérité qui limite mon plaisir.
La finale est salivante mais un peu sévère, par son tranchant muet qui lui donne un côté un peu glacial.
A revoir.
Enzo
Nez complexe sur l'empyreumatique, le fumé, la cire, mentholé, les agrumes. J'adore.
La bouche est gourmande, confortable avec un très léger SR sachant que le vin se goute bien sec.
Le volume est conséquent et bien qu'il soit dans une phase avec peu de fruit, son équilibre avec sa belle acidité relance bien la matière jusque dans la longue finale sur le miel. J'aime beaucoup.
Très Bien (+).
Domaine Castagnier, Charmes Chambertin, 2007
Friand de lieu noir à la truffe, risotto et beurre rouge
Oliv
Robe grenat assez foncée.
Nez immédiatement très élevé, sur le yaourt, un boisé cacaoté qui écrase un ensemble pourtant sympathique de petits fruits rouges. L'aération ne fera que renforcer cette impression.
Bouche immédiatement très nerveuse, sur une attaque serrée par une acidité forte qui lance un volume agréable qui présente un jus franc à qui il ne manque qu'un peu de chair pour dépasser ce petit côté pointu. L'aromatique reste fidèle aux impressions du nez, sur un joli fruit parasité par un élevage qui ne s'intègre pas vraiment.
La finale se décharne un peu, l'acidité prenant le pas sur le corps du vin en créant un point de dureté.
Bien.
Enzo
Nez de cacao, de caramel, de cerise, réglissé avec un boisé trop insistant.
La bouche salivante est assez tendue dans un beau volume global avec une acidité assez haute mais la sucrosité et les effluves d'élevage dégradent le naturel et le caractère du vin si bien qu'on se demande si la matière n'était pas un peu légère pour recevoir un tel élevage.
Finale de longueur correcte sur les fruits rouges.
Bien +.
Paris Brest maison (mon boulanger devrait faire un stage chez Fio... () )
Domaine Daniel Bouland, Chiroubles, 2013
Oliv
Robe pourpre bleuté très jeune.
Nez lui aussi très jeune, primaire, sur les fruits noirs (cassis, myrtille, le végétal, une note un peu lactique et un côté un peu piquant (volatile ?) qui me chatouille les naseaux.
Je trouve la bouche raide, sur une acidité forte qui me cisaille le palais. Peut-être le vin est-il servi un peu frais mais je n'arrive décidément pas à accrocher malgré un joli fruit.
La finale stricte ne m'apporte aucun plaisir et je préfère refiler mon verre à Lolo.
"Quand on peut faire plaisir et que ça débarrasse", merci M. Mortez, épisode 1 ! ()
Domaine Coche Dury, Meursault, 2009
Moules au safran
Oliv
Robe jaune paille légèrement grisée.
Nez assez monolithique, très, trop jeune, marqué par son élevage, où les notes de beurre et de léger grillé masquent des senteurs florales et d'agrumes (citron, orange).
La bouche est construite en deux temps, attaquant sur une générosité suave d'une richesse presque solaire si n'était la présence d'une superbe acidité qui vient éviter tout effet de lourdeur statique. Une fois posé sur la langue, le vin prend son envol dans un ensemble d'une puissance certaine et encore un peu brute.
La capacité de relance et de tenue est très importante même si l'ensemble doit encore évoluer pour s'affiner et gagner en complexité aromatique.
La finale n'en reste pas moins d'un impact certain. Très chouette accord sur le plat.
A revoir avec grand intérêt, car en l'état, c'est trop jeune !
"Quand on peut faire plaisir et que ça débarrasse", merci M. Mortez, épisode 2 et échange de bons procédés ! Raboule ton verre, l'Enzo !
Enzo
Nez grillé, beurré, boisé, monolithique et presque écœurant. On cherche le fruit.
La bouche est fraiche, gourmande, très bien équilibrée, de beau volume et assez riche pour un vin du domaine.
L'énergie est au rendez-vous grâce à la belle tension jusqu'en finale sur les agrumes et toujours ce grillé qui gâche un peu mon plaisir.
Bien ++.
Épilogue : Omnes viae, Alam ducunt !
Le Mucem, le Vieux Port et Notre Dame de la Garde
Dans les itinéraires oenotouristiques de l'Oliv en congés, il n'est qu'une loi inéluctablement vérifiée : tous mes chemins mènent à l'Al ! -D
Donc avant de remonter vers les cahiers à spirale et les plumes Sergent Major, arrêt obligatoire à la maison du bonheur !
Domaine Coche Dury, Corton Charlemagne, 2007
Seiches à la provençale
Robe dorée avec un début d'évolution.
Nez serré, peu expressif, qui mettra le temps du repas à se départir de ce que nous identifions comme du soufre pour révéler un ensemble assez austère, sur de légères notes de fleurs blanches matinées de fumée et d'une petite pointe végétale. Quelque chose me dit qu'un petit coup de carafe ne lui aurait pas fait de mal.
La bouche en revanche est immédiatement assez impressionnante ! D'évidence issue d'un millésime qui n'est pas de haute maturité, l'attaque acide vous décollant de votre chaise, c'est la puissance remarquable qui s'exprime pour l'enrober qui constitue un vrai tour de force.
Le vin construit autour de cette acidité salivante énorme n'impose en effet jamais aucune morsure ni effet de stridence et se prolonge dans de jolis goûts d'agrumes. Sa tenue de bouche verticale et ascendante qui impacte longuement le palais de sa puissance est absolument remarquable.
Très beau.
Ne pas hésiter à l'aérer généreusement si l'envie irrésistible d'une ouverture se fait sentir.
A noter, un bouchon d'une perfection absolument sidérante !! :
Domaine Forey Père & Fils, Echézeaux, 2001
Côte de bœuf, sauce cèpe
Superbe robe profonde et brillante, sur un beau grenat bordeaux.
Nez noble et riche, posé, sur un bouquet complexe, sur le thé noir, le sang frais, des notes de fruits rouges compotés et une pointe d'olive épicée qui m'évoque furieusement une syrah du Rhône nord. Ensemble très classe !
L'attaque est juteuse, presque riche, sur une matière puissante qui emplit bien la bouche, sur de jolis goûts de fruits rouges un peu épicés.
Les choses se gâtent à compter du milieu de bouche qui se resserre considérablement autour de tanins féroces qui mâchent littéralement les gencives.
La finale est totalement bridée par cette dureté que même la viande et la sauce succulentes ne parviennent pas à éponger.
Bon à très bon mais je ne pense pas que cette masse tannique se fonde un jour.
Un pinot pour palais de costaud !
Des souvenirs pour affronter la grisaille à venir !
Bon ben, c'est pas tout ça mais si cette rubrique témoigne que les bons moments ont toujours une faim à leur niveau, il est néanmoins temps de reprendre la route et retrouver la grisaille comme un genre de bouchons beaucoup moins sympathique que ceux qu'on dégoupille habituellement avec les Alamis...
Triloulou, triloulou...
Les copains, Monique et Al' en tête, pour tous ces beaux moments et une nouvelle fois, que ça en deviendrait gênant si vous n'étiez ceux que vous êtes pour nous : un ÉNORME merci !
A très vite à tous pour les olives !
Les amis, c'est la vie !
Oliv