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le plus vieux vin buvable de ma cave (et récit du dîner)

  • François Audouze
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le plus vieux vin buvable de ma cave (et récit du dîner) a été créé par François Audouze

Le récit du repas est fait un peu plus loin dans cette page

Ce soir, je vais ouvrir le plus vieux vin buvable de ma cave

Je suis tout excité, comme un collégien qui va sortir pour la première fois avec une jeune fille.
Ce n'est pas ce que j'ai bu de plus vieux, mais cette bouteille est très rare. Existe-t-il encore des Tokay 1819 comme celui-ci dans le monde ?
L’idée de boire une bouteille qui n’existe peut-être plus m’excite énormément.
Je constate que de plus en plus, j’ouvre des pièces uniques de ma collection.
La raison est simple : à mon âge, le temps passe vite. Et je voudrais avoir bu certaines bouteilles rares avant que mon palais ne change, car j’ai évidemment peur qu’un jour je n’éprouve plus le même plaisir à boire ces merveilles.

Ce soir, je l’ouvrirai pour Steve, mon ami collectionneur américain qui est toujours généreux.
J’espère qu’entrera dans mon cerveau la mémoire d’un goût rare qui ne sera plus jamais reproduit, car les conditions climatiques et les méthodes de vinification ne seront plus jamais les mêmes.

Qu’y a-t-il dans cette bouteille, je ne sais pas du tout, car que veut dire Tokay écrit ainsi, dans une bouteille de la forme des bouteilles du 18ème siècle ?
Cette incertitude m’excite aussi.
Je pense que l'étiquette et la cire doivent dater de 1900 environ et à cette époque, il n'étaitpas question de tricher sur le contenu.
J'ai cette bouteille depuis plus de 25 ans dans ma cave (je ne l'ai pas achetée en primeur ;) ) et c'est certainement une de celles auxquelles je tiens le plus.

Il y a un blason sur la bouteille, qui est le même que celui d’une bouteille de vin de Chypre qui pourrait être de 1857 ou 1897, c’est difficile à dire.
Si un passionné d’héraldique peut me donner la réponse, je serai heureux.
oliv, toi qui trouves tout, peux-tu retrouver ce blason. J'ai pensé que ce pourrait être le duc d'Aumale.

1819 c'est il y a 191 ans, l'année de la naissance de la reine Victoria, ce qui semble fou. Napoléon était à Saint-Hélène, abandonné de tous, de plus en plus aigri et attaqué par sa maladie. C'était l'année de la naissance de Courbet, le peintre qui a fait scandale avec "L'origine du monde" qui fut un temps la propriété de Lacan !







Cordialement,
François Audouze
15 Mai 2010 13:54 #1

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Concernant la recherche de ce blason, François, c'est un travail de spécialistes en effet !
www.labanquedublason...

A priori, ce blason n'est pas celui du Duc d'Aumale.
fr.wikipedia.org/wik...

Ces articles devraient t'intéresser :
www.winetourisminfra...
www.elisabethpoulain...

Bonne dégustation,
Oliv
15 Mai 2010 14:29 #2

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Je suis tout excité, comme un collégien qui va sortir pour la première fois avec une jeune fille.

François,

mon manque d'assiduité scolaire m'a empêché d'attendre d'être au collège pour sortir avec une jeune fille. :D

Sébastien

La certitude tue, le doute te préserve.
15 Mai 2010 14:31 #3

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Ce soir, je vais ouvrir le plus vieux vin buvable de ma cave

J'ai cherché un peu. C'est une couronne de comte et pas de duc. Donc, aucun rapport avec le duc d'Aumale.
Apparemment, il est comte sur le Tokay et pourrait être plus "gradé" sur le Chypre. Mais c'est le même !
Après je n'arrive pas à trouver soleil et montagne.
Si quelqu'un a une méthodologie de recherche, je suis preneur.
oliv, au secours !!!

nota : à titre d'anecdote, j'étais à une vente aux enchères et il y avait une bouteille de Chypre des années 1840, différente des miennes. (je crois que j'ai déjà raconté cette anecdote)
L'estimation était convenable.
j'enchéris, et quelqu'un dit toujours au dessus de moi. Comme je suis connu par le commissaire priseur, je fais ce qui ne se fait pas, je vais voir l'enchérisseur, et je lui dis, alors que nous étions à plus de quatre fois l'estimation : "pourquoi enchérissez-vous si haut ?". Et il me répond : "vous pourrez monter aussi haut que vous voulez, j'ai pouvoir pour acheter sans limite. cette bouteille, frappée des armoiries du duc d'Aumale est destinée à être exposée au musée du duc d'Aumale, si je l'acquiers".
J'ai essayé de lui dire que ce serait mieux qu'il expose la bouteille vide, et je la lui donnerais si je l'achetais. Rien n'y a fait et j'ai abandonné la lutte, triste que cette bouteille ne soit jamais bue.
C'est donc pour cela que j'ai évoqué le duc d'Aumale, car de mémoire ça ressemblait.
Voilà une bouteille qui risque de subir le sort des bouteilles de Michel Chasseuil, si on n'inverse pas les motivations de ceux qui prennent le risque de laisser des bouteilles mourir.


Cordialement,
François Audouze
15 Mai 2010 14:36 #4

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Ce soir, je vais ouvrir le plus vieux vin buvable de ma cave

oliv,
merci. Il ne s'agit pas de blasons de vignerons, mais de l'armoirie de celui qui a acquis la bouteille.
La recherche est quasi impossible.

Sébastien,
je t'avouerai qu'il m'a fallu attendre les études supérieures pour sortir avec une jeune fille et encore en se tenant la main ! Donc en parlant de collégien, je me vantais. ;)


Cordialement,
François Audouze
15 Mai 2010 14:41 #5

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Peut être un personnage provençal ?


[size=x-small]Source www.labanquedublason...[/size]
15 Mai 2010 14:56 #6

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Ce soir, je vais ouvrir le plus vieux vin buvable de ma cave

oliv,
très fort !
c'est peut-être une direction à suivre.


Cordialement,
François Audouze
15 Mai 2010 14:59 #7

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Je t'avouerai qu'il m'a fallu attendre les études supérieures pour sortir avec une jeune fille et encore en se tenant la main ! Donc en parlant de collégien, je me vantais.

Voilà qui est délicatement dit...

François,

Vous connaissez probablement cette délicieuse histoire (certes plus licencieuse que la vôtre) rapportée par Alain Duchesne et Thierry Leguay :

"Chacun a ses faiblesses. Littré en avait pour sa bonne. Un jour qu’il la lutinait, Madame Littré poussa la porte et s’écria : « Ah, monsieur, je suis surprise ! » Et le regretté Littré, se rajustant, lui répondit : « Non, madame, vous êtes étonnée. C’est nous qui sommes surpris. »"

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
15 Mai 2010 15:28 #8

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Ce soir, je vais ouvrir le plus vieux vin buvable de ma cave

ça rappelle la mort du président Félix Faure dans un boudoir avec une gourgandine.
Le médecin vient à son chevet et demande à un maître d'hôtel :
"il a perdu sa connaissance ?"
et le maître d'hôtel répond :
"non, elle est partie par la porte de service".

ça rappelle aussi en anglais la différence entre "concerned" et "committed".
dans les oeufs au bacon, la poule est "concerned", alors que le porc est "committed" ;)


Cordialement,
François Audouze
15 Mai 2010 16:18 #9

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Je pense que l'étiquette et la cire doivent dater de 1900 environ et à cette époque, il n'étaitpas question de tricher sur le contenu.

Crois-tu ?... Ca bidouillait 10 fois plus en 1900 qu'aujourd'hui. C'est bien pour cela que certains domaines ont exigé la mise en bouteille au château. Avec une barrique de Mouton, on t'en faisait 30 !

Eric
Mon blog
15 Mai 2010 16:24 #10

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Ce soir, je vais ouvrir le plus vieux vin buvable de ma cave

Je parle de l'intitulé des étiquettes.
Et je ne suis pas sûr qu'en 1819 on bidouillait.


Cordialement,
François Audouze
15 Mai 2010 16:25 #11

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Hum François tu vas pouvoir maintenant changer ton avatar !
15 Mai 2010 22:10 #12

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Ce soir, je vais ouvrir le plus vieux vin buvable de ma cave

oh oui !

je vais raconter ce qui, de mémoire, est le plus grand repas de ma vie.
avant ça, il faut que je redescende sur terre !!!

dodo, puis compte-rendu.


Cordialement,
François Audouze
16 Mai 2010 02:00 #13

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: L’ouverture des vins

L’ouverture des vins

J’arrive à 17h30 au restaurant Laurent où les bouteilles de mon ami Steve, d’un autre ami et les miennes reposent depuis plus d’une semaine. J’ouvre d’abord la bouteille de Château Haut-Brion blanc 1945 et c’est incroyable comme l’odeur est celle d’un liquoreux. On dirait un sauternes qui a mangé une partie de son sucre, mais qui en a gardé encore. Le vin est racé, et ne montre pas encore au nez qu’il s’agit d’un Graves sec.

J’ouvre ensuite un Vougeot les Cras C. Marey et Comte Liger-Belair 1923. La bouteille est belle et le niveau est très satisfaisant. Le bouchon éclate en mille morceaux très noirs mais non graisseux. Le nez est fatigué comme celui d’une bouteille qui aurait été stockée au chaud. On peut espérer que le vin se forme à nouveau, mais l’impression torréfiée disparaîtra-t-elle ? La bouteille de La Romanée C. Marey et Comte Liger-Belair 1949 a une capsule que je connais pour l’avoir rencontrée souvent, avec une couronne royale très opulente et très galbée. Le niveau est plus élevé qu’il ne devrait et le verre de la bouteille est très sombre, interdisant que l’on voie la couleur du vin à travers la bouteille, ce qui me rappelle les Clos de Tart Van der Mullen de sombre mémoire.

Le bouchon vient bien et me semble de son année. Sur le bouchon il y a marqué : « Maison Lafite – vins fins – Bruxelles ». Le nez est très délicat et très bourguignon. Voilà un vin qui me semble devoir être très bon. A voir.
Vient maintenant le moment d’ouvrir ma bouteille fétiche. C’est probablement la plus vieille bouteille buvable que j’aie dans ma cave. J’ai des bouteilles plus anciennes mais qui sont des soleras ce qui ne compte pas. Et j’ai une bouteille des années 1730, rescapée d’un bateau échoué en 1739, mais dont le liquide doit être largement post mortem. Celle-ci est ancienne et buvable, j’en suis sûr. La forme de la bouteille est celle usitée au 18ème siècle, très proche des clavelins, les bouteilles jurassiennes de vins jaunes. Sur l’étiquette, on peut lire : Tokay 1819. Que peut-il y avoir dans la bouteille, je ne sais pas, car l’usage du mot « Tokay » avec cette orthographe, et cette forme de bouteille me sont totalement inconnus.

La bouteille a dû être cirée vers 1900, un peu comme mes Chypre 1845. Et l’étiquette joliment calligraphiée doit aussi dater de 1900. Sur l’étiquette, il y a une armoirie avec une couronne de comte. Le blason porte un soleil au dessus d’une montagne sur un fond strié. Cette armoirie est strictement la même que celle d’une bouteille de vin de Chypre qui doit être de 1857 ou 1897, mais je n’exclus pas qu’elle soit de 1817 ce qui serait particulièrement excitant.
Le bouchon vient bien, en se brisant seulement en bas. Il est assez sec, peu imprégné par le liquide. A ce moment, je n’ai pas honte de dire que les larmes ne sont pas loin de venir, car ouvrir l’une des bouteilles que je chéris le plus m’apporte une forte émotion. Et le nez est miraculeux. Là, les larmes ne demanderaient pas grand-chose pour venir. Le nez marie le sec et le doucereux. La première impression qui me vient est celle d’un xérès. Le vin est résolument sec, mais il a un charme indéfinissable. Il n’y a pas de repère pour ce vin. Considérant que charité bien ordonnée commence par soi-même, je me verse un fond de verre. La couleur est d’un rouge intense, comme celui d’un porto, mais plus clairet. C’est une couleur de jus de cerise noire. En bouche, tout ce que j’attends de ma vie actuelle trouve son aboutissement. Car le vin est invraisemblablement équilibré, doux et onctueux avec des accents de blanc sec, et il m’entraîne dans des saveurs totalement inconnues. De quoi s’agit-il ? Je ne serais pas capable de le dire. Il y a du sec, mais rien d’alsacien. Il y a du doux, mais rien de hongrois. Alors, ces accents de xérès viendraient d’où ? Le Jura n’est pas à exclure. Nous verrons lors du repas.

Un ami me rejoint avec ses bouteilles, et je suggère de les garder pour un futur repas car l’abondance est extrême. Un autre ami arrive aussi avec ses bouteilles et j’ouvre le Cos d’Estournel 1921 dont l’odeur de framboise qui rappelle l’odeur des étoupes de bondes de fûts est spectaculaire.

A 20 heures précises, notre groupe de cinq est au complet pour ce qui sera, je crois, le plus grand repas de ma vie.


Cordialement,
François Audouze
16 Mai 2010 13:31 #14

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Le récit du dîner avec Tokay 1819

Le récit du dîner avec Tokay 1819

Nous sommes cinq au restaurant Laurent. Le dîner est organisé pour mon ami Steve, collectionneur américain que je rencontre deux fois par an, une fois chez lui et une fois en France, pour que nous dégustions ensemble les plus belles bouteilles de nos caves. J’ai invité trois amis que je considère comme de vrais amateurs de vins anciens qui savent trouver en eux les richesses extrêmes qu’ils nous offrent.

J’avais envisagé d’ouvrir un magnum de champagne Cristal Roederer 1977 car je sais que Steve aime ce vin. Mais ce devait être pour sept personnes, alors que nous sommes cinq. Aussi, avec l’accord que je sollicite de mes amis, nous commençons l’apéritif par un Champagne Salon 1982. J’ai un amour particulier pour cette année de Salon, car elle magnifie les qualités de ce champagne dont je raffole. Il y a en effet une très heureuse et très curieuse combinaison de force et de romantisme. La bouteille que l’on ouvre est exceptionnelle et une fois de plus je m’en veux qu’elle n’ait pas été ouverte une heure plus tôt. Le nez est d’une puissance extrême, combinant les fruits jaunes avec des évocations de fruits confits. En bouche, c’est main de fer dans gant de velours, avec l’image qui me vient : un feu d’artifices. Car il y a tout dans ce champagne, avec des variations instantanées de ce Fregoli gustatif : il part dans toutes les directions. Ce qui domine, ce sont les fruits jaunes et blancs et les parfums de fleurs blanches. Le final est impérieux. Ce champagne dont on est incapable de saisir toutes les nuances tant il change de visage à la vitesse de la lumière, me ravit au plus haut point. C’est un très grand Salon, et les sticks au saumon et toasts de foie gras l’excitent savamment.

Nous passons à table, et dans ce restaurant plein à craquer puisque toutes les tables et tous les salons affichent complets, nous avons la plus jolie table, la table d’apparat. Le menu que j’ai mis au point avec Patrick Lair et créé par Alain Pégouret se présente ainsi : Langoustines croustillantes au basilic / Morilles farcies, écume d’une sauce poulette / Aiguillette de canard, sauce rouennaise, pommes soufflées / Friands de pieds de porc dorés / Voiture de fromages / Millefeuille à la mangue, piments d’Espelette / Café, mignardises et chocolats.

Le Champagne Bollinger 1966 est totalement à l’opposé du champagne précédent. Ici, tout n’est que douceur et élégance. Ce sont des jolies femmes en vertugadins qui jouent de leurs éventails pour cacher les mouches dessinées sur leurs joues, que découvriront leurs futurs amants. Tout dans ce champagne est grâce et volupté. Et les langoustines, délicatement sucrées dans leur habillage croustillant jouent avec le champagne à composer des madrigaux champêtres. C’est le siècle de Louis XV qui ravit nos papilles. Alors, ce sont des couleurs blanches et roses qui viennent évoquer l’empreinte de ce champagne galant. Et le Salon 1982 a permis de mettre encore plus en valeur la grâce de ce beau champagne.

Le Château Haut-Brion blanc 1945 est vraiment curieux. Son nez est celui d’un sauternes discret et en bouche, je dirais volontiers que c’est Climens 1925. Car ce vin de Graves est fortement botrytisé, et nous offre un aspect que le sauternais ne renierait jamais. Steve nous indique qu’il a souvent rencontré cette évolution chez les Haut-Brion blancs de cette période. Le vin est charmant, doucereux, délicat, et les morilles, délicates elles aussi, lui conviennent à merveille. Mais pour moi, ce n’est pas ce que j’attends de Haut-Brion blanc, car j’ai le souvenir d’un magnum de Haut-Brion blanc 1949 que Steve avait ouvert pour moi qui était absolument exceptionnel et totalement Haut-Brion. Alors, bien sûr, je profite comme mes amis de ce grand vin, qui a connu une évolution crédible, mais qui n’est pas dans la ligne de Haut-Brion. La subtilité des morilles est un régal.

Le Cos d’Estournel 1921 a un nez impérieux de framboises. J’explique à l’ami qui l’a apporté que pour moi, ces vins extrêmement typés au nez de framboises ont choisi une direction, qui est une direction parmi d’autres. Ce Cos aurait pu connaître une évolution plus stricte. Mais il a choisi d’aller vers un fruit imposant. Le vin est absolument remarquable, d’une densité de plomb sur une robe d’une rare beauté. Et nous touchons l’un de ces accords parfaits qui font mon bonheur. Car la sauce du canard, lourde elle aussi comme le plomb, crée une fusion avec le vin qui les rend indissociables : qui est la sauce et qui est le vin, nul ne peut le dire tant ils se confondent en une union féerique. Nous avons donc deux vins successifs qui ont pris de belles évolutions qui ne sont pas doctrinales. La preuve m’en est donnée quand on me sert la lie : dans la lie, la rigueur du Saint-Estèphe apparaît enfin et l’on prend conscience qu’il s’agit d’un immense vin, d’une année que je révère.

Une preuve supplémentaire va être apportée par le Château Gruaud Larose 1921 qu’un des amis familier du Laurent commande à Patrick Lair. La bouteille sort tout juste à l’instant de cave. Le niveau est dans le goulot. C’est une bouteille qui a reposé depuis l’origine dans la cave du restaurant. Le vin est servi, frais encore, et son éclosion dans nos verres est un petit miracle. Quelle fraîcheur ! C’est extraordinaire. Et là, on voit bien que ce vin a suivi son évolution naturelle et doctrinale, ce qui ne fut pas le cas de Haut-Brion 1945 et de Cos 1921. Le Gruaud-Larose est moins charpenté que le Cos, a moins de coffre et de race. Mais l’éclosion dont nous suivons l’évolution est un vrai bonheur. La couleur du vin est irréellement jeune, comme s’il était des années 80. Le Gruaud ne s’accorde pas aussi bien avec la sauce et c’est avec la chair délicieuse du canard qu’il se sent le mieux.

Le Vougeot Les Cras C. Marey & Comte Liger-Belair 1923 m’avait fait peur à l’ouverture avec un nez ne promettant pas une résurrection facile. Je m’attendais donc à un vin encore fatigué. Il l’est un peu, mais beaucoup moins que ce que j’imaginais. Il a de la rondeur, de la grâce et une opulence certaine. C’est un vin « assis ».
Même s’il est intéressant, notre attention est captivée par le vin qui est servi à sa droite, La Romanée C. Marey & Comte Liger-Belair 1949. Car là, respect, comme on dit dans les banlieues, c’est du grand et même du très grand. Ce vin est authentiquement bourguignon, avec une race folle. On dirait qu’il a tout pour lui. Il a la concentration, la puissance, la richesse, et en même temps un panache bourguignon. Si l’on devait lui faire un petit reproche, c’est qu’il est presque trop parfait. Il lui manque d’être un peu canaille pour être vraiment très émouvant. Sur le pied de porc qui est une institution du lieu, les deux bourgognes sont à leur aise. Ils sont bien.
Jusqu’à présent, tous les accords ont été d’une justesse exemplaire.

Je demande lorsque le chariot des fromages arrive qu’on nous donne juste une petite lamelle de comté pour préparer la bouche au Tokay qui arrive. Pendant que l’on nous sert de ce liquide lourd, rouge comme un porto jeune, nous avons tous une pensée pour l’année 1819, année où Napoléon était encore en vie en exil, l’année de la naissance de la reine Victoria, et pour se rendre compte de l’irréalité du moment que nous allons vivre, s’il y avait sur la table un vin de 1929, celui que nous allons boire a cent dix ans de plus !

Le Tokay 1819 nous fait entrer dans l’intemporel et dans l’inconnu. Je fais verser un verre pour que les trois sommeliers du lieu nous donnent des pistes de recherche. Mais ils seront comme nous muets et incapables de trouver. Ce n’est sûrement pas un vin hongrois, car la charge alcoolique est largement plus forte que celle d’un Tokaji, et le doucereux n’est pas du tout le même. Ce ne peut pas être un Tokay alsacien, car rien dans le corps de ce vin ne pousse vers l’Alsace. Nous pensons tous qu’il s’agit d’un vin français, car nous ne retrouvons aucun des exotismes que nous connaissons, sauf peut-être, par bribes, ceux des rives méditerranéennes du sud de l’Espagne. On est assez proches de xérès, mais assez loin aussi. Alors, faute de pistes, concentrons nous sur ce que nous buvons. La charge alcoolique est certaine, le côté sec du vin est là, avec un doucereux bien contenu. Il y a des épices, mais qui jouent piano. Mais surtout et c’est là la constatation la plus importante, c’est que ce vin n’a pas d’âge, n’a pas le moindre signe de vieillissement, et nous nous disons que si ce vin n’était ouvert que dans 400 ans, il serait encore strictement dans ce niveau de perfection. Nous buvons un vin éternel, qui a atteint une forme d’équilibre qui ne pourra plus jamais changer, qui n’a pas le moindre signe du plus minuscule défaut. Alors, l’émotion est à son comble. Je suis comblé bien sûr, mais aussi comme soûlé d’avoir décidé que nous boirions ce vin aujourd’hui. C’était pure folie, mais quel cadeau.

Il me paraît d’une évidence biblique que ce vin devra être le premier de tous les votes et voici qu’apparaît mon autre cadeau, le Champagne Bollinger 1945. Ce champagne est un mythe, et comme pour le Tokay 1819, je n’en ai qu’une ! Et maintenant, je tombe virtuellement à la renverse, je me tasse sur mon siège comme cela arrive quand j’ai un choc gustatif majeur. Dès la première gorgée, je sens que je le tiens : ce sera ce jour le plus grand champagne de ma vie. J’en ai bu beaucoup de très grands, aux noms et aux années plus prestigieux les uns que les autres. Mais là, le choc est total. Ce vin est plus que parfait. L’image qui me vient à l’esprit est celle de la lettre « T » en majuscule : la barre du haut, horizontale, est celle de la fraîcheur. Et cette fraîcheur est infinie. Elle s’étale en bouche au point d’en écarter les joues, tant la fraîcheur explose. La barre verticale est celle de la profondeur. Et la profondeur de ce vin est infinie. C’est irréel. A côte de moi, l’ami qui décrit les vins avec une extrême justesse est un habitué des notations. Je lui dis que si l’on note sur 100, il va bien falloir décerner à ce champagne entre 120 et 140, car il écrase de sa perfection tout ce qui peut être noté à 100 points.

Ce champagne me ravit comme rarement je l’ai été, et je suis furieux, car je ne pourrai pas mettre l’OVNI qu’est le Tokay 1819 en première place, tant ce champagne exauce mes rêves les plus fous. Sa couleur d’un jaune d’or de la plus belle jeunesse, la bulle est présente et bien dosée, la longueur est éternelle et l’impression combinée de fraîcheur unique et de complexité ultime est une récompense comme il en existe peu. Le dessert avait été pensé pour le cristal Roederer. Il ne s’impose pas, tant le Bollinger se boit pour lui-même, me conduisant à une extase absolue, avec, en plus, le fait que le Tokay au goût rémanent a encore plus porté le Bollinger 1945 au firmament.

Nous votons. Les votes se concentrent sur les six derniers vins sur neuf, comme si les deux derniers nous avaient conduits à une amnésie momentanée. Le Tokay a trois votes de premier sur cinq votants, le Bollinger a un vote de premier, comme La Romanée.

Le vote du consensus, qu’un des amis a eu dans le même ordre est : 1 - Tokay 1819, 2 - Champagne Bollinger 1945, 3 - La Romanée C. Marey & Comte Liger-Belair 1949, 4 - Cos d’Estournel 1921.

Mon vote est : 1 - Champagne Bollinger 1945, 2 - Tokay 1819, 3 - La Romanée C. Marey & Comte Liger-Belair 1949, 4 – Château Gruaud Larose 1921.

Je suis convaincu malgré les votes de mes amis que le plus grand vin est le Bollinger 1945, nous portant à un niveau de perfection inatteignable. Le Tokay nous a fait comprendre ce qu’est l’éternité. Les accords ont été parfaits, le restaurant Laurent montrant une fois de plus que sa place légitime est à deux étoiles que le Michelin serait bienvenu de leur accorder vite.

L’amitié était chaude ce soir et ce dîner est plus que probablement le plus émouvant de ma vie.


Cordialement,
François Audouze
16 Mai 2010 13:39 #15

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: and the winner is .... Tokay 1819

Un épilogue se joue le lendemain midi.
Je souhaite que ma femme goûte le Tokay 1819, et je souhaite finir le Bollinger 1945.
Le champagne a pris une sale couleur grise, son nez s’est affadi. En bouche, il me rappelle ce qu’il était hier, mais comme une mémoire floue.
Alors que le Tokay est absolument impérial. Le nez évoque le pruneau, la réglisse et le caramel. Ma femme lui trouve des traces anisées. Le vin est irréellement bon et n’a pas bougé.

Alors oui, mes amis ont eu raison, le plus grand vin de ce dîner est de loin l’éternel Tokay 1819 qui restera aussi beau qu’inconnu.


Cordialement,
François Audouze
16 Mai 2010 13:52 #16

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Réponse de mgtusi sur le sujet Re: Le récit du dîner avec Tokay 1819

Même s’il est intéressant, notre attention est captivée par le vin qui est servi à sa droite, La Romanée C. Marey & Comte Liger-Belair 1949. Car là, respect, comme on dit dans les banlieues

Cher François, l'analogie s'arrête là :)

Michel
16 Mai 2010 16:17 #17

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C'est mon premier message sur cet forum de discussion nouveau pour moi que j'admire beaucoup. Pouvez-vouz me pardonner, parce que français n'est pas ma première langue.

Cher François, c'est tres formidable, votre récit, surtout le vin Tokay. J'admire le notion de ce vin comme un vin inconnu, peut-être introuvable, intemporal, et, si je je peux oser, quand le vin ne bougait pas apres un jour, impossible. Pas du vin de terroir, avec un notion du temps, de millésime, mais un vin de l'éternité.

Et, pour mois, c'est aussi formidable que vous savez cette petite histoire sur la peinture du Courbet. Si je me souviens, Lacan a obtenu cette peinture aux années 50's, et elle etait chez son petit château à Guitrancourt, dans un encadrement fabriquait par André Masson (la femme de Lacan etait la soeur de la femme de Masson) devant une peinture de Masson, qui etait movable.

Merci encore.

Tres cordialement,

Tom S

Très cordialement,
Tom
16 Mai 2010 16:30 #18

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: le plus vieux vin buvable de ma cave (et récit du dîner)

Tom,
Je suis très honoré que ce premier message sur LPV concerne ce dîner.
ça me fait très plaisir.
Merci.


Cordialement,
François Audouze
16 Mai 2010 17:42 #19

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Et, pour mois, c'est aussi formidable que vous savez cette petite histoire sur la peinture du Courbet. Si je me souviens, Lacan a obtenu cette peinture aux années 50's, et elle etait chez son petit château à Guitrancourt, dans un encadrement fabriquait par André Masson (la femme de Lacan etait la soeur de la femme de Masson) devant une peinture de Masson, qui etait movable

Pour ceux qui ne sauraient pas à quoi Tom fait référence, c'est ceci (l'origine du monde) :


Eric
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16 Mai 2010 17:58 #20

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Réponse de Tinome sur le sujet Re: Le récit du dîner avec Tokay 1819

Une belle émotion transparaît à travers ces lignes. Bravo pour avoir "osé" ouvrir une telle bouteille.

Serge
16 Mai 2010 18:20 #21

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: le plus vieux vin buvable de ma cave (et récit du dîner)

Eric,

j'ai cité Courbet parce qu'il est né en 1819.
Mais je pense que ce n'est pas l'essentiel dans ce sujet ;)


Cordialement,
François Audouze
16 Mai 2010 18:26 #22

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Merci François pour ce très beau récit. Au-delà de l'analyse technique qu'on peut toujours discuter, je retiens pour ma part la très belle émotion qui se dégage.

Luc
16 Mai 2010 20:05 #23

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: le plus vieux vin buvable de ma cave (et récit du dîner)

Nous sommes d'accord, Luc.
Merci pour ce très beau compte-rendu, François.

Amicalement,
Thierry
16 Mai 2010 22:13 #24

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: le plus vieux vin buvable de ma cave (et récit du dîner)

J'ai bu à nouveau le vin ce soir, glorieux et racé.
Et ce qui me courait dans la tête, c'est que je connais ce vin.
C'est un vin fortifié, c'est sûr, hyper élégant.
J'avais pensé au vin de paille avant ce soir, mais fortifié comme cela, ce n'est pas ça.
On va plutôt vers Maury ou Banyuls, mais avec une élégance et une sécheresse qu'il n'y a pas dans ces deux vins.
Par moment, on n'est pas loin de mes Chypre, et je pense que c'est un vin méditerranéen. J'ai pensé à xérès mais c'est moins fort qu'un xérès.

Philippe vient de m'envoyer un texte génial.
Je ne sais pas si c'est ça, mais c'est plausible. Si c'est ça, l'histoire est géniale.
J'ai demandé à Philippe de mettre le texte dans ce sujet, car si c'est ça, l'histoire est belle.


Cordialement,
François Audouze
16 Mai 2010 22:48 #25

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Que d'émotion !

Quelle intensité !

J'en frémis... Je crois que je n'avais pas vécu ça depuis la révélation ultime : "luke, I'm your fatheuuur...." ;-)

François, si tu permet que je t'appelle François, définitivement, tu devrais écrire de la littérature érotique ;-)

Bon, dommage qu'on sache pas, au final, si c'était doux ou sec, hein... Mais je reconnais, j'ai tout lu. Avec en plus les préliminaires, Aumale, la fille avec les jambes écartées, Lacan, le petit coté mystère à la Da Vinci Code, c'était top... Le meilleur post de l'année pour l'instant ! Bien meilleur que le dernier roman de Peter Mayle...

Une piste : la prochaine fois que tu sacrifie une telle merveille, tu prends une petite fiole, tu la fermes bien et on le fait analyser. On saura au moins si c'était fortifié ou non, sucré ou pas. Parce que là, cela restera un mystère et c'est dommage.

Pour le blason, un comte, la Provence, le Roi René ? ;-)

Bon, surtout, ne change rien, tu es unique et on t'aime, même si je me moque un peu. H.
16 Mai 2010 22:52 #26

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"J'en frémis... Je crois que je n'avais pas vécu ça depuis la révélation ultime : "luke, I'm your fatheuuur...." ;-) ": j'aime vraiment beaucoup :D
16 Mai 2010 22:54 #27

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Soit le tokay était très différent au XIXème siècle, soit ils avaient le palais bizarrement formaté pour trouver qu'un vin cuit de Provence ressemble à un Tokay :S

Eric
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16 Mai 2010 23:11 #28

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Bon, dommage qu'on sache pas, au final, si c'était doux ou sec, hein

et si, pourtant, élémentaire mon cher Hervé :

Je souhaite que ma femme goûte le Tokay 1819

Donc c'est doux !

Benji
16 Mai 2010 23:19 #29

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: le plus vieux vin buvable de ma cave (et récit du dîner)

C'est clair que ce que j'ai bu ne ressemble pas du tout à un Tokay de Hongrie.
ça c'est sûr.

Je prends le texte comme quelque chose d'intéressant car il y a une part de rêve et aussi de plaidoyer pro domo, genre marketing régional. Ce texte, on dirait du Bizeul ;)
ça ajoute un peu de piment à l'énigme de ce vin.

Il m'en reste un peu. Je chercherai encore demain de quoi il s'agit, espérant que j'aurai un flash car ce goût m'est connu.
Mais si le vin reste un mystère, ça me va bien aussi.


Cordialement,
François Audouze
16 Mai 2010 23:24 #30

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