Aaaaahhhh François, François, François...
(Paulette, Paulette, Paulette)
Tu es tellement premier degré parfois... et tellement prévisible. Par exemple, c'eut été une grande surprise de ne pas te voir publier le CR sur les deux Romanées, comme évoqué plus haut.
Tu es premier degré, en apparence du moins et donc apparemment, tu ne saisis pas bien le sens caché derrière l'humour (certes pompier, et assez lourd peut-être) de mon texte et des interventions très fines lues sur ce thread. De plus,Tu fais preuve à mon égard d'un procès d'intention d'une condescendance et d'un mépris rares, mais avec l'air de ne pas y toucher comme toujours, preuve de ton rare talent du débat. Ce qu'à aucun moment aucun des intervenants de ce thread, pas même Hervé ne s'est permis à ton égard. Ce n'est pas que cela me dérange, à vrai dire, ça me fait plutôt plaisir. Et je prends ta réaction avec un grand sourire. Puisque apparemment tu fais ce que tu reproches très bruyamment aux autres : juger la personne d'après ses écrits. Je vais donc faire clair et totalement dénué de second degré.
Ta vision du vin n'est pas la mienne, c'est certain. Mais là où tu te trompes, c'est que je puisse être fermé à ton approche. Je mets du vin en cave pour mes enfants, je suis gené par le fait que je mourrai un jour et je suis donc sensible à l'aspect temporel du vin. Je comprends tout à fait votre émotion, à Florent et toi à ouvrir une bouteille de quasi deux cents ans. C'est un peu de l'immortalité qui nous est refusée que vous cueillez en portant ce vin aux lèvres. Pensez-donc, 1819... mon Pays était hollandais, Napoléon croupissait, mais plus pour longtemps, au large de l'Afrique, ses grognards ruminaient leur fraîche défaite, bref, vous le racontez mieux que moi et vous l' évoquez très bien dans de jolis textes : ce vin, produit travaillé par des mains d'hommes morts depuis longtemps, issu d'un raisin qui avait mûrit avant que notre air et notre monde soient changés par l'ère industrielle, acheté par un noble Comte mystérieux qui n'a pas pu le consommer avant sa mort et lui a permis dès lors de vivre un petit bout d'éternité, ce vin donc, est un morceau d'histoire, un rêve d'immortalité. C'est une part du rêve des pharaons incarné. Soit. Cet aspect là me fascine, mais bon, en passant hein, je ne suis pas transi non plus.
Par contre, c'est certain, je goûte nettement moins le decorum dont tu entoures systématiquement tes comptes rendus. Ce n'est pas une critique mais un constat. Quelque part entre Ici Paris et le bal des débutantes, c'est clairement un statut, un monde, un ordre des choses que tu incarnes. Le fait que personnellement ce monde là me paraisse, non pas intégralement et dogmatiquement criticable mais certainement pas intouchable, innamovible ne fait pas de moi "un arbitre des bonne moeurs"; C'est une remarque complètement nulle et non avenue, mais bien dans la ligne du parti.
Je pense qu'heureusement, le monde des passionnés par le vin de qualité est large et multiple. Il s'exprime tous les jours sur LPV une diversité saine dont ta vision des choses et la mienne sont par certains aspects à deux extrémités. Je pense qu'à côté de ton amour des vins anciens tu as une vision éloignée de la mienne. Pour simplifier, je pense que ta vision du vin se veut... dans une optique très gardienne d'un ordre établi. Certains diront passéiste ou traditionnaliste, je ne les suivrais pas. Peu importe de toute façon, je ne conteste pas cette vision puisque je suis tout à fait à l'aise avec la mienne qui, je le concède, est certainement une vision plus populaire, moins élitiste, plus "on se tape sur les cuisses avec les copains autour du vin". Mais pas de problème pour moi. Ma vision vaut bien la tienne, les deux sont respectables. Mais je ne suis pas sûr (et c'est un euphémisme) que tu sois aussi respectueux quant à ma vision des choses, si je lis entre les lignes de ton dernier message à mon égard, François.
D'autre part, ce qui a focalisé la discussion , c'est l'allusion de Florent à l'Edelweiss. Hormis le fait que ce descripteur est mal choisi car il ne signifie rien pour la plupart des lecteurs et que peut-être que si l'odeur de l'Edelweiss ne semble pas être autre chose que celle du foin, le qualificatif de foin aurait mieux convenu, outre le fait que certains esprits critiques pourront soupçonner le fait que ce descripteur a justement un aspect précieux et exceptionnel qui d'emblée met une distance entre le caractère unique voire élitiste de la dégustation et le vulgum pecus des dégustateurs qui n'y captent que dalle, hormis cela donc, Florent, si c'est ce que le vin lui a suggéré a parfaitement le droit d'écrire comme François Audouze ce qu'il veut. Et qui serais-je pour le critiquer ?
Que des intervenants interviennent pour chanter les louanges des protagonistes de la dégustation et les félicitent, quoi de plus normal, même si là aussi, l'aspect "bal des débutantes" est patent.
Non vraiment, en quoi me poserais-je en arbitre du bon goût... et en quoi me permettrais-je d'intervenir sur un thread qui ne me percute pas plus que ça, surtout pour y foutre une joyeuse pagaille avec mes textes longs et douteux ?
Par contre, là où je "m'autorise à avoir un avis autorisé", c'est que, pour rester poli, je reste assis devant la faculté qu'ont certains de couper les cheveux en quatre, ces deux pages sur l'odeur de l'edelweiss sont sidérantes et méritaient je crois une bonne dose de déconnade. Dans le respect et l'humilité bien sûr, histoire que les vaches soient bien gardées et les amistices replacés dans la bonne guerre.
Ce qui me gène encore plus, je dirais même que ça me défrise, c'est quand le couperet tombe de façon aussi tonitruante que rapide de ta part François et de celle d'un fan club trop occupé à scander ton nom pour faire preuve d'un peu de recul, sur les messages, pourtant spirituels, polis, gentils même des rares gens qui osent dire "hé les mecs, c'est juste du vin !". Il ne s'agit plus alors d'une vision originale du vin mais du Verbe, par essence inattaquable auquel on ne peut qu'adhérer en criant "vive le roi !". Et cela avec un ton sous-jacent qui n'a rien de bienveillant ni d'humoristique. Un ton où Hervé Bizeul et Luc Javaux sont des "méchants" et où je deviens un "arbitre des bonnes moeurs".
Alors oui, je suis un emmerdeur et un faiseur de phrases. Un tigre de papier et un blaireau de talus. Je remarque une chose aussi, ce sont toujours les mêmes "esprits chagrins" qu'on retrouve à faire de l'esprit sur les thread de François et sur ceux qui chantent alléluia la biodynamie : Hervé Bizeul, Luc Javaux, Patrick Bottcher, cet incorrigible sceptique d'Enzo, Arnaud, manu.... et moi. Mince, l'axe du mal est dévoilé... ou bien l'axe de ceux qui ne gobent pas tout ce qui brille comme parole d'évangile ?
Pour terminer, non pas le thread, mais ma longue intervention, personne n'a répondu à ma question : Edelweiss, ça donne quoi avec l'accent javanais ?
Bonne journée à tous, quel que soit votre chapelle, votre avis, votre vision, votre sens de l'humour.