ça faisait un moment qu’avec Nico on s’était dit qu’il serait marrant et instructif de participer à une étape du championnat de la Rvf dans la mesure où elle fût proche de chez nous. Son passage à Beaumes de Venise en a été l’occasion.
Bon on peut pas dire qu’on s’est préparé spécialement hein, vu qu’on a fait…..zéro entrainement pour cela, mais comme on avait un seul objectif qui était de ne pas finir dernier et bah on a rempli notre absence d’objectif
Voici les commentaires sur les vins retranscris le plus sincèrement possible.
Vin n°1 =
Crémant de Savoie Brut Domaine Million Rousseau
Jacquère 40%, Chardonnay 40%, Altesse 20%
Nez de pomme, de poire, de frangipane, de crème pâtissière. Nez correct.
La bouche fait très sudiste avec un alcool sensible, une bulle peu nombreuse et grossière avec une bouche qui finit court. Pas la joie.
Assez Bien +.
Commentaires : Ah bah ça commence bien, comment trouver un truc pareil ? Pelusse me parle rapidement de clairette de die mais je trouve qu’il y a trop d’alcool pour ça et pas de sucrosité. On tourne dans tout le sud de la France, tout en pensant à un crémant de la bourgogne sud sur un millésime chaud ou à un Limoux mais finalement on opte pour une Clairette de Bellegarde sur 2015. Bon tout faux, mais aucun regret pour le coup, on n’aurait jamais trouvé ça.
Vin n°2 =
Condrieu Clos de la Bonette 2015
Viognier 100%.
Nez très boisé, monolithique, aucun fruit.
Bouche sudiste, également très boisé, peu glycérinée pourtant, sans fruit, qui finit court. Vraiment pas bon à notre goût.
Moyen +.
Commentaires : là on se demande si la matinée ne va être une très grande traversée du désert, car trouver des vins qui parlent quand les vins sont bons, c’est déjà pas une mince affaire, mais alors quand en plus c’est aussi imbuvable à notre goût, on se dit que le plouf plouf va devenir la norme de nos choix. Vu l’absence de fruit, un côté monolithique et très chaud, on s’oriente sur un rolle de Coteaux d’Aix en 2013. Bon 0 point mais là encore aucun regret, c’était pour nous introuvable, chapeau à ceux qui ont trouvé le viognier en conscience, car soit ils ont des entrainements pas drôles tous les jours, soit on n’aime ou ne boit pas les mêmes vins
Vin n°3 =
Limoux Sieur d’Arques « Océanique » 2014
Chardonnay 100%.
Nez de savon, amylique, d’amande, mûr avec peu de fruit.
La bouche est sudiste, plus dynamique que les deux blancs précédents même si elle parait un peu austère. L’alcool ressort et malgré une finale de persistance correcte, de forts amers sont présents sur la finale. Peu de plaisir.
Bien.
Commentaires : Bon là on est dans le sud, c’est sûr, mais où ça là encore, on rame car rien dans l’aromatique n’est caractéristique. Après être plutôt en Rhône sud ou Provence, pelusse me convainc d’un vermentino du Languedoc sur 2014. Ça n’a rien changé car on n’y était pas du tout. Pas de regret sur ce vin mais objectivement c’était cette fois trouvable, ce manque de caractère aurait pu faire penser à un chardo du sud. A ce stade, sur les 3 premiers vins, je dis à pelusse, si on marque un point pour un millésime sur les 3 premiers vins, ce sera bien. Fin de la traversée du désert sur les blancs.
Vin n°4 =
Roussette du Bugey Montagnieu Domaine Patrick Charlin 2014
Altesse 100%
Ahhhh enfin un joli nez de miel d’acacia, de fruits jaunes dans un ensemble mûr, précis et assez riche.
La bouche est très bien équilibrée, beaucoup de gourmandise, de la salivation et du fruit. ça goute sec même s’il n’est pas impossible qu’il y ait quelques SR et le vin possède une belle droiture malgré sa richesse, j’ai beaucoup aimé et c’est une belle découverte, je n’avais jamais entendu parlé de ce domaine.
Très Bien.
Commentaires : ce fût mon seul fait d’arme de la journée, le seul vin qui m’ait parlé dès le premier coup de nez, j’ai obligé pelusse à me faire confiance sur ce vin (ouf il m’a suivi), vin que je voyais en Roussette de Savoie tel un Marestel de Dupasquier sur 2013. C’est aussi un vin qui a fait l’objet d’un appel au micro pour convocation devant le correcteur de pelusse qui n’en menait pas large
, et ce pendant la dégustation du vin suivant, ayant inscrit sur la feuille comme cépage « roussette » au lieu « d’altesse ». Pour moi c’était un synonyme mais Philippe de Cantenac ne l’entendait pas ainsi. Il a fallu plaider sa cause et heureusement la mansuétude du correcteur et un site internet signifiant effectivement cette synonymie a permis de prendre en compte notre réponse. Ouf, enfin on trouve la région et le cépage. Aucun regret sur l’appellation, je ne la connaissais même pas et n’avais jamais gouté une Roussette du Bugey.
Vin n°5 =
IGP Côtes de Gascogne Domaine de Pellehaut 2015
Petit Manseng 100%
Nez assez variétal pour nous d’agrumes, de pomelo, pamplemousse, très ouvert avec un léger trait végétal.
La bouche est assez grasse et ronde mais le vin est bien équilibrée et ne tombe jamais dans le too much malgré une aromatique qui peut paraitre entêtante. On salive sur cet équilibre tout en rondeur qu’une grosse acidité soutient jusqu’à la finale d’assez bonne longueur. Un vin bien agréable.
Bien ++.
Commentaires : Pour nous et sans aucun désaccord, aucun doute c’est un sauvignon variétal sur un millésime chaud comme 2015, on a donc mis un Reuilly. Bon bah pas très loin…..
Là aussi aucun regret, et alors que j’adore les petit manseng, je n’en avais jamais gouté de tels sur Jurançon (mais il faut dire que je goute peu de cotes de gascogne), je n’aurais jamais trouvé. Avec un peu de chance, on aura au moins le millésime.
Vin n°6 =
Alsace Grand Cru Gewurztraminer Domaine Moltès « Zinnkoepflé » 2015
Gewurztraminer 100%.
Nez de raisin frais, de muscat, floral aussi, très pur avec des notes d’agrumes.
La bouche possède des SR mais sans aucune lourdeur avec un très bel équilibre et un beau volume. Le vin est salivant jusque dans la finale, très gourmand aussi, un vrai régal.
Très Bien.
Commentaires : Sur ce vin, on n’a pas hésité longtemps, on était sur l’Alsace mais bien que pelusse ait évoqué le géwurzt, on est vite allé sur un muscat tant il nous manquait litchi et autre rose sur ce vin. Pour le coup c’est un vin absolument pas variétal, de qualité d’un domaine que je ne connaissais pas et qui mérite de l’intérêt. Là encore pas de regret, le piège a bien fonctionné mais on trouve quand même la région et l’appellation (sans le terroir).
Bon à la fin des blancs, on se dit que quand même, heureusement qu’il y avait les 3 derniers vins car on a une chance de trouver quelques trucs, ce qui s’est vérifié par la suite. Malheureusement la pause nous a été fatale pour le 1er rouge…
Vin n°7 =
Arbois Poulsard Domaine de la Touraize « La Cabane » 2016
Poulsard 100%
Nez poivré, de petits fruits rouges, peu éclatant.
La bouche est très légère, peu dense, plutôt équilibrée, sans acidité excessive, même un peu chaude avec de la rondeur mais sans grande gourmandise pour autant. Finale correcte. Pas mal (mon collègue n’a pas aimé, il l’a perçu plus amère que moi).
Bien +.
Commentaires : Bon autant le dire, là on a été mauvais, c’est le seul vrai grand regret de cette dégustation, on a trop intellectualisé et après avoir clairement évoqué ce cépage (la couleur diaphane très claire sans éclat était caractéristique), on a focalisé sur un pinot nordiste sur sancerre en 2015. 0 point, bien mérité car ça faisait partie des vins plus que trouvables
Vin n°8 =
Irancy Domaine Moutard 2012
Pinot 100%
Nez de frutis noirs, cartonneux.
Bouche austère, dure, beaucoup de tannins anguleux et un côté végétal très marqué avec quelques notes de petits fruits rouges. Finale peu mûre, vraiment pas mon truc, ça sent le cabernet
Assez Bien.
Commentaires : moi quand c’est pas bon comme ça et que c’est si végétal, c’est du cabernet
. Je convaincs donc pelusse d’un cabernet franc de loire (lui était plus sur cahors) pas mûr sur Chinon (je sais qu’il y en a des bons hein) en 2014. Content d’avoir tout faux, car mon cépage coupable fétiche s’en sort bien
. Par contre je ne savais pas qu’un pinot pas mûr sans bois ça pouvait donner ça, là j’avoue mon inculture totale, ce vin était introuvable pour nous. Pas de regret.
Vin n°9 =
IGP Coteaux d’Ensérune Domaine La Chapele de Novilis « Evolus » 2014
Carignan 40%, Cabernet Sauvignon 40%, Merlot 20%.
Nez bien boisé qui masque quelques fruits noirs.
La bouche est riche, goute le fût avec une austérité importante d’un jus qui est pourtant assez dense et mûr. Quel dommage que sur un tel vin avec un joli jus, le boisé l’emporte autant.
Bien.
Commentaires : on a focalisé assez vite au regard de l’austérité du vin sur un malbec de cahors bien boisé comme il en existe encore, mais c’est injuste puisque ce genre de vin peut être réalisé sans problème partout dans le sud tant il masque le ou les cépages. Aucun regret donc pour une appellation Héraultaise entre l’Orb et l’Aude dont je n’avais jamais bu de vin, ce qui ne va pas me pousser à le faire. On trouve le millésime car c’était non solaire bien que sudiste d’esprit.
Vin n°10 =
Saint-Joseph Domaine Merlin 2015
Syrah 100%
Nez séveux, profond, sur le menthol, les fruits noirs, impression de densité.
La bouche est très juteuse, jeune, gourmande avec beaucoup de confort, très bien équilibrée et gorgée de fruits noirs sans aucun bois. Finale de bonne longueur, mûre. Un très beau vin.
Très Bien.
Commentaires : Ah enfin ça nous parle assez rapidement ce joli vin. Après avoir écarté quelques faux amis, on file vite sur une syrah, hésitant un peu avec le Languedoc mais finalement vu l’acidité, pelusse me convint de rester en Rhône nord et comme le lien de parenté avec un gonon 15 est évident, on dit gonon 15 sur saint-joseph. Honnêtement le vin avait un peu moins d’éclat et pureté que gonon 15 mais le jus avait un lien de parenté dans l’esprit de vinification et on ne voyait pas qui d’autre pouvait faire cela. Après avoir déjà bu un blanc de ce domaine que j’avais trouvé bien bon, ce rouge montre que ce domaine est vraiment digne d’intérêt. On trouve donc la région, l’appellation, le cépage et le millésime. Notre meilleur score sur un vin ce jour.
Vin n°11 =
Languedoc Saint-Georges D’Orques Domaine de la Prose « Embruns » 2014
Syrah 70%, Grenache 20%, Carignan etc…
Nez mentholé très frais, séveux, solaire aussi avec de jolies notes de garrigues.
La bouche est juteuse, super tannins, beaucoup de gourmandise et un côté sphérique pour ce vin. C’est gorgé de fruits noirs, glycériné, sans bois, pur avec une longue finale fraiche. Très bon, le meilleur vin de la journée pour moi.
Très Bien (+)
Commentaires : bon là on était clairement dans le sud, aucun doute mais alors franchement pas en Languedoc et surtout vraiment sur un grenache même si on s’est douté qu’il y avait de la syrah aussi, raison pour laquelle on est parti sur un Gigondas 2014 (c’était frais), mais on a inversé les proportions du coup
. En tout cas, un très joli Languedoc pour un domaine que je ne connais que de nom mais qu’il va falloir approcher d'un peu plus près…bon on a au moins les 20% de grenache qui nous rapportent quelques points.
Vin n°12 =
Beaumes de Venise Coop Balma Venitia « Rouge Exclusif » 2015
Muscat à petit grain noir 100%
Nez entêtant caractéristique du muscat avec des notes de lilas.
La bouche possède un bel équilibre pour compenser le sucre , l’alcool est contenu malgré le mutage, c’est gourmand, solaire, à servir frais, sympa et orignal même si on doit vite s’en lasser.
Bien +.
Commentaires : bon quand on a gouté une fois un muscat blanc de Beaumes de Venise, on ne peut pas ne pas trouver le cépage sur ce coup rien qu’avec le nez, c’était donc un cépage facile à trouver. Par contre, comme deux idiots incultes on a mis Vin de Pays du Vaucluse (je ne savais pas que le rouge avait droit à l’appellation Beaumes) et nous n’avons pas pensé à la cave coopérative alors même que c’était logique vu les faibles quantités plantées de ce type de muscat dans l’appellation, un domaine particulier seul ne pourrait le faire (sauf Bernardins qui en a un peu mais il ne fait pas de rouge). Bon on marque des points au moins avec la région, le cépage et le millésime.
Comme pour les blancs, heureusement qu’il n’y avait pas que 3 rouges car bonjour la misère, les trois derniers rouges nous rattrapant quelque peu. La faim nous gagne, il est temps d’aller grignoter un morceau au restau, les résultats le lendemain, bah moi chui content, première moitié pour des novices, ça reste correct et on a passé du bon temps.
Points positifs de l’expérience : la bonne organisation, les vins servis à bonne température, le plaisir de croiser des copains de LPV de toute la France et Belgique et de tailler le bout de gras avec eux, le côté plutôt décontracté de l’organisation, ça reste bon enfant sans prise de tête avec un organisateur sympa.
Points négatifs de l’expérience : la piètre qualité de la moitié des vins proposés (boisés caricaturaux, sous-maturités surprenantes), pour en avoir discuté ensuite avec un participant récent très régulier par le passé (qui n’était pas présent), il m’a dit que c’était assez récurrent et que c’était une des raisons pour lesquelles il arrêtait progressivement ; pour des novices comme nous, l’opacité sur le système de notation qui n’est pas annoncé.
Conclusion : la dégustation n’était vraiment pas simple car quand on regarde la liste, à part st-joseph, condrieu et l’alsace, on est que dans de très petites appellations, dont certaines très peu connues. On a bien rigolé avec mon partenaire, à la fois devant nos brasses coulées mais aussi parce qu’on goute souvent les vins ensemble à table à l’aveugle et on s’est dit que définitivement, c’était là qu’on les préférait, notamment parce qu’on les choisit.
On voit clairement que ce type de dégustation demande un entrainement spécifique (ou beaucoup de chance mais ça ne se commande pas) car il faut gouter des choses qu’on ne boit jamais ou qu’on n’aime pas ou qui ne sont pas à notre goût. Mais c’était une expérience interessante, amusante que je referais à l’occasion si la Rvf revenait dans le coin. En tout cas, j’ai eu vraiment plaisir à croiser ou recroiser les copains lpviens qui viennent de loin et vraiment bravo à mes potes de paca Sylvain et Alain (5ème) et aux savoyards Romain et Dimitri pour leur belle 6ème place.