Sinon, quelques coups de coeur comme le Riesling, le menetou salon et le domaine Gayda en pays d'Oc.

VAN REMOORTERE est un Domaine qui pointe le bout du nez dans la région et que l'on commence à voir chez les cavistes et autres revendeurs par ici.
Un Domaine à suivre.
Je viens de lire sur le net qu'il a travaillé notamment chez Julien Zernott au Pas de l'Escalette. Il faut savoir qu'il y a une vingtaine d'année et un peu plus le même Julien Zernott travaillait chez Henri PELLE à ......... Ménetou
Les choses n'arrivent jamais par hasard.

Donc si j'ai bien tout compris, il manque un s quelque part dans le titre.........

Donc si j'ai bien tout compris, il manque un s quelque part dans le titre......... 

Euhhh.... Tu ne veux pas un whisky d'abord... ?

oliv écrit: Donc si j'ai bien tout compris, il manque un s quelque part dans le titre.........

Bien vu l'aveugle!!! Corrigé et ajouté dans le titre!!!

C'est marrant, les différences d'appréciation...
Dans notre equipe, on a trouvé aucun intérêt au menetou salon, 100% pinot noir, avec un nez et une bouche chaleureuse, fruitée mais maquillée par le bonbon anglais genre macération-carbonique-hyperstandardisée.
D'ailleurs beaucoup d'équipes l'ont placée en gamay/beaujolais (nous aussi d'ailleurs!)

Sinon le riesling effectivement top de Zusselin que je n'avais jamais goûté. Ça donne vraiment envie d'explorer la gamme du domaine.
Marc

Excellent . Ca avait quand même être un bon moment malgré tout...
L’aveugle est vraiment impitoyable !

Flo, je vais aller jusqu'à dire que tu me rassures.
Il y a un an et demi, un beau-frère avait servi un blanc du sud de la Bourgogne pour son anniversaire.
Il m'en a servi un verre et m'a demandé si je savais d'où ça venait.
Sans hésiter, j'avais répondu que c'était un Viognier. Imaginant bien qu'il n'achetait pas de Condrieu, j'avais dit un blanc du Rhône ou du Languedoc.
Ils m'ont chambré en disant que ça ne servait à rien d'aller en Bourgogne plusieurs fois par an pour ne pas être capable de reconnaitre un vin de la région.
Je m'étais rattrapé en disant que la prochaine réforme territoriale va rattacher tout ce qui est au sud de Rully à la région Rhône

Concours
Championnat de France de dégustation : les favoris démarrent en trombe !

www.larvf.com/champi...

Pour une fois des domaines connus (et appréciés pour la plupart) de LPV : Drappier, Peyrat (étoile montante en Graves), Valentin Zusslin, G&G Bouvet, Olivier Pithon, Château de Nages, Hortus, Alain Voge …
Bon, cela ne m'aurait pas empêché de me planter.

La RVF aurait-elle décidé de revenir à des vins d'un bon niveau ?

Jean-Loup

Bon cette année, dans les bonnes (ou mauvaises, selon le point de vue) résolutions, il était convenu avec FX que l’on fasse ensemble le championnat de dégustation de la RVF. Pour nous, ce sera une grande première ensemble, étant donné que nous sommes adversaires sur le championnat belge. Mon père ayant une maison de vacances dans la région, un avion vers le sud et Perpignan et c’est parti…Premier constat, il a fait magnifique tout le weekend en Belgique, alors que nous avons eu droit à des trombes d’eau. A noter que la veille du concours, nous avons eu l’occasion de goûter la cuisine du restaurant étoilé, l’Almandin à Saint Cyprien ; rien que pour cela, je ne regrette pas le déplacement !

Le Samedi matin, sous un véritable déluge, nous nous retrouvons en périphérie de Perpignan pour le concours. Je l’évoque maintenant, pour ne pas l’oublier en fin de récit, l’accueil et le buffet ayant suivi le concours, furent tout simplement topissime ! Encore merci et félicitations aux organisateurs.

Passons au concours !

1) Comme d’habitude, le premier vin servi est un effervescent. Nous notons rapidement que la robe est particulièrement marquée par des reflets saumonés. Le nez, d’abord assez mutique, se révélera à l’aération sur des fruits rouges mûrs, un côté un peu tertiaire et une pointe florale. Pas hyper complexe en soi. La bouche est assez ronde en attaque, un peu fermentaire, sur des fruits mûrs et un côté citronné. La bulle quant à elle est bien fine. La finale est marquée par une certaine amertume. En soi, le vin ne nous a pas transcendé. Il a fallu beaucoup d’aération pour nous convaincre de le placer en champagne. Pour le cépage, devant la robe et l’aromatique, nous n’hésitons pas à indiquer pinot noir.
Il s’agissait :
Cépage : pinot noir
Appellation : Champagne
Producteur (Château ou domaine) : Drappier
Nom de la cuvée : Brut Nature

Bon le démarrage est plutôt bon.

2) Le second vin présente une robe jaune avec des reflets verts. Le nez présente des fruits exotiques, des agrumes, pas mal de notes florales. La bouche est ronde, assez riche en alcool sur les fruits exotiques et toujours ces notes florales. Une touche saline apporte de la fraîcheur en fin de bouche. J’évoque à mon équipier un sauvignon sudiste, en Bordeaux ou en Provence. Il n’est pas convaincu. Les notes florales gagnant de plus en plus à l’aération de même que la pointe saline, nous pensons à un vin de Provence. Cela peut coller avec un assemblage présentant une pointe de sauvignon. Pour sa structure ronde et alcooleuse, nous plaçons une clairette en Bandol sur 2017.
Il s’agissait :
Cépages : sémillon 80 % sauvignon 20%
Appellation : Graves
Producteur (Château ou domaine) : Château Peyrat
Millésime : 2018

Quelques regrets sur ce vin, même si un majoritaire de sémillon n’est franchement pas un cadeau à l’aveugle.

3) Le vin suivant sera d’une rare évidence pour nous. La robe est jaune, or. Le nez est sur les fruits jaunes, les fruits exotiques et il pétrole à donf. Bref, nous penchons directement pour un riesling. La bouche confirmera cette impression. Elle est fraîche, ciselée, minérale, sur les fruits exotiques, les fruits jaunes. C’est assez long et bien fait. Bref, nous tablons sur un riesling en grand cru 2016.
Il s’agissait :
Cépages : riesling
Appellation : Alsace grand cru
Producteur (Château ou domaine) : Valentin Zusslin
Nom de la cuvée : Pfinsberg
Millésime : 2015

Bref, nous marquons pas mal de points avec celui-ci.

4) Le vin suivant nous posera bien plus de difficultés, aussi bien pour le situer que pour le boire, tant il nous a paru particulièrement mauvais… La robe est jaune paille. Le nez est dominé par un boisé démonstratif, sans finesse qui ne laisse que peu de place au fruit. En bouche, l’attaque est ronde, sur le jus de bois…c’est hyper épicé, vanillé, sur la cire…et puis…aucune matière, juste un bain d’acide à vous déchausser les dents…Bref, très mauvais. Bon, nous évoquons pas mal de cépage et les régions froides sans trop savoir où nous rendre et surtout quel cépage choisir… Finalement, j’évoque un très mauvais chardonnay de Savoie que l’on avait eu lors d’un concours en Belgique et qui ressemblait un peu à cela. Sans meilleure idée, FX acquiesce et nous partons sur un chardonnay de Savoie en 2017.
Il s’agissait :
Cépage : chardonnay
Appellation : Saint-Aubin
Producteur (Château ou domaine) : Château de St Aubin
Nom de la cuvée : Clos du Château
Millésime : 2015

J’avoue qu’à la découverte de la bouteille, nous nous sommes maudits de ne pas avoir stratégiquement joué la Bourgogne… En revanche, voir ce vin porté la mention 1er cru me semble encore aujourd’hui une énigme…

5) Le vin suivant sera aussi une colle… La robe est or. Le nez sur les fruits blancs, une touche de miel, un côté minéral, limite pétrolant et une pointe saline. La bouche propose une belle matière, sur les fruits blancs, la cire, le miel. Le tout est assez droit et tendu, avec une légère sensation saline. Je penche assez vite pour un chenin. FX évoque lui une altesse. Nous discutons et j’insiste en indiquant que généralement un profil aussi droit et tendu correspond mieux à un chenin bien fait. Il accepte mon idée et on indique un chenin en Anjou sur 2017.
Il s’agissait :
Cépage : altesse
Appellation : Roussette de Savoie
Producteur (Château ou domaine) : G G Bouvet
Nom de la cuvée : Monterminod
Millésime : 2016

Bon sur le coup, je ne suis pas très fier, FX ayant largement suggéré l’idée…C’est dans ce genre de cas, que l’on voit qu’il y a encore des réglages à faire pour former une équipe.

6) Le dernier blanc présente une jolie robe jaune paille. Le nez fermentaire à la base, se développera sur des fruits blancs assez mûrs, des notes de levures, une pointe de florale.
La bouche est assez ronde, minérale, avec une sensation d’alcool, les mêmes arômes qu’au nez. C’est assez sudiste dans l’âme et nous penchons rapidement pour un vin du Languedoc-Roussillon. Nous pensons à un assemblage de grenaches gris et blanc en majoritaire. Nous partons donc sur un côte du Roussillon 2017 en majorité de grenache gris.

Il s’agissait :

Cépages : macabeu 60 % grenache gris ou blanc 20 %
Appellation : IGP Côtes Catalanes
Producteur (Château ou domaine) : Olivier Pithon
Nom de la cuvée : Laïs
Millésime : 2017
In fine,nous ne sommes pas trop mal sur ce vin.

Globalement, sur la série des blancs, nous réalisons un score de 50 points, ce qui en soi est encourageant.
Les rouges seront bien plus compliqués pour nous…

7) Le premier rouge présente une robe violacée, assez sombre et des larmes teintant légèrement le verre. Le nez est sur les fruits noirs, les épices et à l’aération, la confiture de fraise. La bouche est assez ronde et charmeuse, sur les fruits noirs, une note animale, pas mal d’épices, une belle acidité et des tanins encore bien présents. Nous penchons tous deux pour un vin à dominance de Syrah en Languedoc-Roussillon. Par acquis de conscience, FX évoque le gamay. Son côté très rond, limite animale, nous en éloigne et nous indiquons une Syrah du Languedoc en 2017.
Il s’agissait :
Cépage : gamay
Appellation : Morgon
Producteur (Château ou domaine) : Franck Chavy
Nom de la cuvée : Morgon sans sulfite
Millésime : 2018

Bon, j’avoue avoir des difficultés à identifier les jeunes gamays encore serrés. C’est encore une fois le cas. En relisant mes notes sur les arômes de confiture de fraise et en repensant à l’hypothèse de FX, nous aurons dû plus discuter du gamay…

8) Le vin suivant sera une évidence pour nous. La robe est rubis clair, limite vermillon. Le nez, assez agréable se développe sur des notes épicées, de fruits rouges, de sous-bois, un côté terreux. La bouche est fraîche, juteuse, sur les mêmes arômes qu’au nez. Nous indiquons assez vite un pinot noir. Bien que plaisant, nous lui trouvons un manque de structure pour le placer en Bourgogne. Nous partons donc sur un pinot noir de Loire en Menetou Salon 2014.
Il s’agissait :
Cépages : negrette 60% syrah 30 % cabernet sauvignon 10 %
Appellation : Fronton
Producteur (Château ou domaine) : Château de Belaygues
Nom de la cuvée : Vieux chai
Millésime : 2016

Il faut avouer que celui-là, nous ne l’avons pas vu venir. Le peu de fois où j’ai rencontré de la négrette, le profil me semblait assez différent. Dans tous les cas, c’était une belle rencontre !

9) Comme le vin précédent, nous n’aurons que peu d’hésitation sur le 9ème vin. La robe est grenat, tuilée. Il a déjà son âge le bougre ! Le nez est assez bien foutu, sur les fruits noirs, du balsamique, une pointe végétale, un boisé assez noble et un côté « jus de viande ». En soi, le nez nous emmène déjà vers le bordelais. La bouche est ronde, gourmande, sanguine, sur les fruits noirs, le bois de cèdre . Nous penchons très fort vers le Bordeaux. Nous évoquons un vieux grenache, qui peut parfois ressembler à du merlot, mais nous l’écartons devant la fraîcheur du vin. Nous plaçons finalement le vin en haut médoc 2012 à dominance de merlot.
Il s’agissait :

Cépages : Syrah 93 % mourvèdre 7%
Appellation : Costières de Nïmes
Producteur (Château ou domaine) : Château de Nages
Nom de la cuvée : JT
Millésime : 2010

Celui-là, nous ne l’avons, de nouveau, pas vu venir…un vin intéressant, pour une appellation que je ne connais que trop peu. Il va falloir corriger cela ^^

10) La pluie continue à tomber…le personnel de l’endroit commence à sortir les raclettes dans le hall principal, mais trêve de plaisanteries, le 10ème vin débarque. La robe est rubis, légèrement violacée. Le nez est assez charmeur, sur des notes florales, de fruits frais, d’épices, de bonbon et un côté un peu cire. La bouche est ronde et juteuse en attaque, sur les épices, le jus de viande, la réglisse. Un vin « chaud/froid », c’est-à-dire que l’on ressent de l’alcool, mais la fraîcheur l’équilibre totalement. Nous partons assez rapidement sur le Languedoc-Roussillon. Pour le cépage, nous évoquons le grenache, le cinsault, le carignan et le mourvèdre. Devant la rondeur et l’aromatique, nous penchons finalement pour un grenache en Languedoc 2017.
Il s’agissait :
Cépages : syrah 60 % mourvèdre 35 % grenache 5%
Appellation : Pic saint loup
Producteur (Château ou domaine) : Domaine de l’Hortus
Nom de la cuvée : Grande cuvée
Millésime : 2017

Bon, pour la région et le millésime, nous marquons des points. Pour le reste, en relisant mes notes, je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas évoqués la Syrah…

11) L’avant dernier vin présente une robe sombre, rubis, avec des larmes colorant bien le verre.
Le nez est assez mutique, fermé. A l’aération, viendra des arômes en provenance d’un beau boisé noble, de notes empyreumatiques, de fruits noirs.
La bouche est comme le nez. On sent un vin puissant avec du potentiel, mais en l’état il est fermé de fermé. La matière est ample, fraîche, avec une pointe balsamique, un boisé à la bordelaise, des notes de menthol et une pointe végétale. Les tanins sont fins mais très présents. Bref, un vin avec du potentiel, mais difficile à cerner en l’état. Devant sa fraîcheur, sa robe foncée, son élevage à la bordelaise, la puissance de ses tanins et cette pointe mentholée, nous partirons sur un malbec en cahors, sud-ouest assez jeune : 2017.
Il s’agissait :

Cépage : syrah
Appellation : Cornas
Producteur (Château ou domaine) : Alain Voge
Nom de la cuvée : Vieilles vignes
Millésime : 2014

Bon, pas grand-chose à rajouter^^

12) Le buffet commence à être dressé, et le dernier vin arrive…La robe est rubis clair. Le nez est sur les fruits rouges à l’alcool, une pointe animale, sous-bois. La bouche est ronde, suave, alcooleuse. Les tanins sont fins mais présent. Le vin chauffe un peu trop à mon goût et manque de fraîcheur. Nous penchons assez rapidement vers le grenache. Nous évoquons, mais écartons le cinsault et le carignan. Nous hésitons entre Rhône et Languedoc Roussillon. Un côté un peu salin nous fera pencher pour un côte du Roussillon en 2017.
Il s’agissait :

Cépage : grenache
Appellation : Côtes Catalanes
Producteur (Château ou domaine) : Domaine Paetzold
Nom de la cuvée : Louxar
Millésime : 2015

Bon, nous nous en sortons bien sur ce dernier vin…il était temps, la série des rouges ayant été un véritable chemin de croix pour nous… Nous marquons à peine 20 points sur ceux-ci…

Nous finissons avec un total de 70 points. Beaucoup de concurrents ayant eu des difficultés sur la série des rouges, nous ne nous en sortons pas trop mal avec une 14ème place à égalité avec d’autres équipes.

La prochaine manche aura lieu en décembre en Champagne. Avant cela, aura lieu la coupe de France des clubs à Arbois en Novembre.

Merci Laurent de nous avoir fait vivre cette manche comme si on y était…

Confirmes-tu mon hypothèse, toute théorique, d'un meilleur niveau des domaines et des vins servis ?

Jean-Loup

Salut Jean-Loup!

Ce n'est "que" ma deuxième participation à une manche du championnat de France RVF. De fait, pas assez de recul pour te répondre sur le sujet... Par contre, niveau buffet d'après concours, il n'y même pas eu match par rapport à Bourgeuil...Le Roussillon reçoit très bien^^

www.larvf.com/la-fra...

Entretien
La France championne de dégustation : "Nous avons progressé sur les vins étrangers".

www.larvf.com/la-fra...

Voilà pour la partie tourisme du séjour, passons maintenant à la partie concours.


1) Pour ne pas changer, le premier vin servi est un effervescent. La robe est jaune pâle avec des reflets verts. Le nez est simple mais agréable sur des notes de pomme verte, de citron et de fruits secs. En bouche, la bulle est fine, agréable. Le vin n’a pas une grosse matière et est assez droit sur des notes de pomme verte, de fruits secs, de citron. Clairement une bulle apéritive. Je penche assez vite pour un champagne à base de chardonnay. Mon équipier évoque le pinot noir, mais ne le trouvant pas spécialement vineux et la couleur présentant des reflets verts, nous l’écartons et restons sur un chardonnay. Ce vin n’étant pas hyper complexe, nous ne le voyons pas millésimé.
Nous indiquons donc un champagne, 100% chardonnay, NM et pour le domaine, nous jouons local en tablant sur un champagne de la maison Chassenay D’Arce.

Il s’agissait :

Voilà qui nous lance bien dans le concours !

2) Le second vin servi sera pour nous le plus difficile à trancher.
La robe est jaune pâle, avec un léger reflet vert. Le nez est sur les agrumes, une pointe végétale, un côté pétard avec une pointe minérale. La bouche est fraîche, de demi-corp avec une finale proposant une petite amertume. Au réchauffement, l’alcool ressort un peu et sera déterminant pour notre choix de réponse. Niveau aromatique, nous restons sur les agrumes, un côté bonbon et toujours ces notes de pétard. Notre cœur balancera longtemps entre un sauvignon de Bordeaux, en Graves ou un chablis village sur un millésime chaud comme 2015. On the buzzer nous indiquerons Sauvignon, bordeaux Graves sur un château Chantegrive 2017.


Celui-là nous reste encore en travers de la gorge…

3) Le troisième vin présente une robe bien plus soutenue que les deux vins précédents. On change clairement de registre. Le nez est puissant, démonstratif, encore fortement dominé par l’élevage. Derrière celui-ci, nous retrouvons un peu de fruits blancs (poire/coing), un côté cire, encaustique, de la mirabelle, un peu de violette et d’abricot. La bouche est riche, ample ; le vin tapisse le palais, avec une sensation de yaourt onctueux. C’est encore un bébé engoncé dans son élevage, mais il s’agit clairement d’un vin qui a un bel avenir devant lui. Nous sommes rapidement dans le Rhône nord pour situer ce vin. Nous hésitons beaucoup sur un assemblage roussanne/marsanne et un viognier. Le côté « yaourté » nous fera pencher pour le viognier. Nous indiquons un viognier, condrieu de chez Cuilleron, cuvée Les chaillets 2017.


4) Le quatrième vin sera d’une grande évidence pour nous. La robe est jaune paille. Le nez s’ouvre sur d’imposantes notes « pétrolantes ». A l’aération, le fruit se développera autour de l’abricot, du citron vert. La bouche est fraîche, tendue, hyper minérale. Une légère sensation sucrée se montre en finale. Le tout est porté par une matière qui équilibre bien l’ensemble. Nous tablons sur un riesling d’Alsace de chez Paul Blanck, GC Furstentum 2015.


5) La robe est or, glycérinée. Non filtrée. Le nez est très balsamique, cire, grillé, avec des notes citronnées en arrière-fond. La bouche est, à la fois, ample et fraîche. La matière soutient bien cette acidité traçante. Le vin, assez rustique, est encore jeune, mais en a sous la pédale. Comme beaucoup d’équipes, ce côté rustique, un brin « nature », nous conduira de suite en Jura. Nous indiquerons un chardonnay 2016, côtes du jura de chez Tissot.

Certainement le vin qui présente le moins d’intérêt dans ce type de concours. Personne ne trouvera le cépage et encore moins le domaine. Les plus proches seront partis sur la Provence mais en Bandol /clairette.

6) Le dernier vin de la première série, est un rouge. La robe est grenat, moyennement sombre. Les larmes sont colorées. Le nez s’ouvre sur une pointe de réduction, des fruits noirs un peu confits. Il faudra bien le secouer pour l’aérer. Ensuite, il sera tout autre. Sur le panier de fruits rouges et noirs frais, une pointe épicée et un zeste de végétal. La bouche développe une aromatique très fruitée, florale, épicée. La matière n’est pas énorme, mais la finale est portée par de beaux amers et des tanins encore présents. Au début nous pensions à une négrette (c’est le cépage à mode dans les concours RVF), mais avec l’aération nous penchons rapidement pour un gamay. Nous indiquons donc: Gamay du Beaujolais, Morgon sur 2014 de chez Julien Sunier.


7) Après la pause, nous réattaquons avec un vin qui nous semblera assez évident. La robe est violacée, moyennement profonde. Le nez est porté sur les fruits rouges, le poivron, un côté terreux. La bouche est fraîche, tendue, juteuse ; la matière de demi-corp. Niveau aromatique, nous restons sur les petits fruits rouges, le poivron. Ce n’est guère très long en bouche, mais agréable à boire et certainement très sympa pour un pique-nique. Nous tablons sur un cabernet franc de Loire, du côté de Bourgueil au château de Minière, 2017.


8) Le second vin de la série nous semblera tout aussi évident. C’est noël avant l’heure à la RVF ?^^ La robe est brique, assez pâle avec un disque blanc. Le nez, très agréable s’ouvre sur de petits fruits rouges, des notes de sous-bois, une pointe grillée. Bref, il « pinote » bien… En bouche le vin est fluide, frais, avec une belle matière. L’aromatique de demi-puissance est dans l’élégance. Vraiment un joli pinot. Pour le situer, nous tablons sur Beaune 2016 du groupe Boisset.


J’avoue que ce vin m’a étonné, les amateurs ne sont pas toujours tendres avec une maison comme Boisset (moi le premier, surtout avec les vins d’Henri Maire), mais pour avoir eu, également à l’aveugle, un Marsannay de chez Pataille (2017) lors d’un concours il y a quelques semaines, il n’y a pas eu photo tant celui-ci était top alors que le Pataille était maigre et peu agréable.

9) Après deux vins qui nous ont semblés « faciles », voici un vin qui nous a bien plus questionné. La robe est violacée, sombre, les larmes colorées. Le nez est dominé par les fruits noirs et surtout les épices (poivre, poivre, poivre). La bouche est très fraîche, fluide, juteuse, épicée, élégante, digeste. Les tanins sont fins mais encore bien présents. Je trouve, en revanche, qu’un zeste de matière en plus aurait donné plus d’équilibre à ce vin. Nous pensons à de la syrah ou de la mondeuse. Nous éliminons la syrah, le vin est bien trop frais pour en être. De fait, ne reste que la mondeuse…mais c’est risqué et nous n’avons que peu de certitudes sur ce vin. N’ayant pas d’autres idées, nous indiquerons une mondeuse en vin de Savoie de chez Fabien Trosset, cuvée avalanche, 2016.


Première expérience, pour moi, sur cette cuvée du domaine Mas Del Périé. J’avoue que ce n'est pas mal fait, mais le rapport qualité/prix est assez défavorable me semble-t-il.

10) L’avant dernier rouge présente une robe rubis, moyennement sombre. Le nez propose des notes de fruits noirs, de sous-bois, des notes d’élevage (à la bordelaise) et une pointe balsamique. Assez sympa en soi et typique du bordelais.
La bouche confirmera cette impression, elle est fluide, juteuse, digeste avec une belle matière et sur les mêmes arômes qu’au nez. La finale est encore un poil asséchante, mais tout y est pour parler d’un joli bordeaux. Nous tablons donc sur une dominance de Merlot en rive droite, saint Emilion GC (oublié le nom du château indiqué sur la feuille), 2014.


11) Le dernier rouge propose une robe grenat, intense mais pâle.
Le nez est sur la confiture de fraise, les fruits à l’alcool, des notes empyreumatiques. La bouche est très ronde, suave, sur les fruits rouges et noirs à l’alcool, des notes épicées et une charge tannique encore bien présente. Le vin chauffe un peu en fin de bouche, ce qui le déséquilibre. Dommage car l’aromatique est intéressante. Nous tablons assez vite sur un assemblage de grenache/ syrah. Ce côté chaleureux nous envoie vers le Rhône sud. Nous tablons sur un Vacqueyras du domaine de la Monardière, et donc avec le grenache en majoritaire sur 2015.

J’avoue avoir été étonné de voir la syrah en majoritaire et de loin. Il m’a toujours semblé que le cahier des charges de cette appellation obligeait la présence du grenache en cépage majoritaire. Des infos sur le sujet ? édit: finalement, c'est bien 85% de grenache...

12) Le dernier vin est un susucre blanc. La robe est or, paille.
Le nez, très agréable et ouvert propose des arômes de fruits exotiques (mangue, passion), d’ananas rôti. Bon rien qu’avec ce nez, nous pensons de suite au petit manseng. La bouche confirmera cette hypothèse : Elle est fraîche, le sucre est bien contrebalancé par l’acidité qui porte très loin de beaux arômes de passion, mangue, ananas. Ce vin est un vrai régal pour finir cette dégustation. Nous indiquons donc un petit manseng, en jurançon du domaine Cauhapé, 2016.


Voilà qui clôture le concours. Nous terminons avec un joli score de 112 points.Bon correction a été apporté par Philippe, avec le grenache à 85%, nous avons 119 points...ce qui ne change rien au classement^^ Néanmoins, beaucoup d’équipes feront également de grosses performances. Le record absolu de la RVF sera d’ailleurs battu ; les premiers (les champions belges que nous ne devons plus présenter) finiront avec 156 points. Notre score nous permet de nous classer 11ème sur 58 équipes. Ce qui en soit est une satisfaction, même si le chablis nous coûte un top 5.

Encore une fois, merci aux organisateurs et à la maison qui a hébergé cette manche.
A noter que le niveau global des vins étaient très beaux.

Prochain rendez-vous en Mars du côté de Vouvray !

Merci Laurent.
Belle prestation des Belges en général..

champagne, 100% chardonnay, NM
Petit conseil: toujours mettre un millésime.

jlj

C'est exactement ce que FX m'a dit après le concours. Mettre un millésimé et lorsque nous indiquons chardonnay: mettre blanc de blanc pour la cuvée

En effet dommage pour le Chablis, à ta description je reconnais bien le style.
Caubeigt 2017, vous avez eu plus de chance que nous le domaine ne nous proposait que le 2016 à la dégustation.
Stéphane

Merci pour ces rapports réjouissants d'humilité ( celui de septembre est d'une honnêteté rare ) ! Je n'ai jamais encore participé à ce type de concours, et je ne suis pas certain d'en avoir envie, mais j'aime les dégustations à l'aveugle sans chercher à jouer au chien savant.
Une dégustation à l'aveugle permet de boire un vin pour ce qu'il est, sans être pollué par sa réputation ( j'entends par là, ce qu'il est sensé être en fonction de son origine, du nom de son producteur, son prix ou toutes autres informations... ), et je me livre souvent à l'exercice, avec, évidemment, les surprises et les étonnements qui vont avec.
Merci encore de démontrer qu'on peut se planter sur un vin sans déchoir.
Question ouverte; y a-t-il, vers Aix en Provence, des candidats pour organiser de manière conviviale ce genre de dégustation ?

C'est tout de même révélateur de voir que des habitués de la dégustation à l'aveugle puissent mettre un Chablis 15 bien plus au sud.
Du coup si les Chablis de ce millésime n'ont que peu d'intérêt gustatif, ils servent au moins à piéger les gens dans les concours

L'inconvénient, c'est qu'à l'inverse quand on trouvera un vin trop pâteux ou trop mou, on risque de dire Chardonnay 2015 alors que ça sera tout simplement un viognier d'un millésime classique

Bon ok je suis un poil sarcastique ce matin et puis les Chablis 15, c'est comme les pinots noirs 2008, il faudra bien qu'il y en ait qui se dévouent pour les boire

Dans ta liste de certitudes tu as oublié les Bordeaux 2004....

et les merlots 2003

Starbuck a écrit :

c'est comme les pinots noirs 2008, il faudra bien qu'il y en ait qui se dévouent pour les boire

Quand je bois un Clos Prieur 2008 de Marc Roy je me dis que 2008 a aussi permis de belles réussites en Bourgogne…

Jean-Loup

Peut-on donc dire, dans ce cas précis, qu'il a raté son millésime?

jlj

Bravo Laurent
belle perf , la prochaine sur le podium
didier

LADIDE78 écrit: Bravo Laurent
belle perf , la prochaine sur le podium
didier

Salut Didier,

Disons que pour la RVF, c'est ma troisième fois...la première nous étions vers la 24ème place, la seconde fois 14ème, et cette fois-ci 11ème...Bref, l'objectif d'être premier en final tient toujours

Sinon, pour revenir sur 2015 en Bourgogne blanc (parce qu'en rouge, c'est le pied), à l'aveugle, c'est vraiment pas un cadeau...même si en soi ce vin était pas mal du tout.

11ème seulement avec un tel niveau de réponses ?!!

Didjiou !
Et dire que le pote Denaire voulait qu’on Gunthardise un concours reuveufeu...

Vu le niveau, je pourrais directement postuler pour la première marche en commençant par la fin, moi !

LEON213 écrit: Merci pour ces rapports réjouissants d'humilité ( celui de septembre est d'une honnêteté rare ) ! Je n'ai jamais encore participé à ce type de concours, et je ne suis pas certain d'en avoir envie, mais j'aime les dégustations à l'aveugle sans chercher à jouer au chien savant.
Une dégustation à l'aveugle permet de boire un vin pour ce qu'il est, sans être pollué par sa réputation ( j'entends par là, ce qu'il est sensé être en fonction de son origine, du nom de son producteur, son prix ou toutes autres informations... ), et je me livre souvent à l'exercice, avec, évidemment, les surprises et les étonnements qui vont avec.
Merci encore de démontrer qu'on peut se planter sur un vin sans déchoir.
Question ouverte; y a-t-il, vers Aix en Provence, des candidats pour organiser de manière conviviale ce genre de dégustation ?

Merci Leon, honnêtement, ce genre de concours pousse à l'humilité, surtout quand on a des certitudes sur l'une ou l'autre cuvée. Cela permet aussi d'élargir son horizon de dégustateur et de découvrir l'ensemble du vignoble français (et du monde). Perso en commençant dans le domaine, je n'aimais ou ne connaissais pas certains cépages comme le viognier, la roussanne, la marsanne ou encore l'altesse. Maintenant ce sont des cépages que j'adore.

J'encourage aussi, tout un chacun à se lancer dans ce genre de concours. C'est un petit milieu ou les gens sont super sympa ( une centaine d'amateurs de pinard au même endroit, au même moment, il y a pire^^). Bon il faut être honnête, au début, c'est franchement dur et frustrant, mais en persévérant, on arrive à réaliser de belles perf's, et surtout à se créer de belles amitiés.

oliv écrit: 11ème seulement avec un tel niveau de réponses ?!!

Didjiou !
Et dire que le pote Denaire voulait qu’on Gunthardise un concours reuveufeu...

Vu le niveau, je pourrais directement postuler pour la première marche en commençant par la fin, moi !

Oliv, le niveau était très relevé ce weekend, et Philippe nous a proposé quelques vins "cadeaux" ( pour les habitués de concours). De fait, les scores sont énormes. Avec 112, nous aurions été dans le top 3 à Perpignan en Septembre ^^. Chaque concours à sa vérité, mais l'essentiel est de prendre du plaisir. Quand je vois les bouteilles ramenées de ce voyage (qui maintenant patientent en cave), rien que pour elles, je ne regrette pas le déplacement ...

La narration de ces instants est toujours un grand plaisir pour le lecteur !
Merci Laurent (un prénom prédestiné à ça, visiblement )

oliv écrit: [...]
Vu le niveau, je pourrais directement postuler pour la première marche en commençant par la fin, moi !

Ça, avec Cédric, on a failli y arriver!!!