Quand Denaire remet le paquet
C'est Noël avant l'heure !
L'année a passé furieusement vite et force est de reconnaitre que les rangs du Gunthard Club commencent à ressembler à l'Assemblée Nationale un soir de vote sur la taille réglementaire de la banane de Martinique.
Ca s'exile et migrationne à en faire chauffer les passeports, la fuite de nos plus grands cerveaux prend d'inquiétantes tournures.
Et donc tout le monde aura compris... que je ne suis pas concerné... -
Alors que notre Santa a lustré le nez rouge de son Rudolf et entamé sa tournée mondiale avec 6 mois d'avance, que notre Président Galinsky comme notre marathonFlo enfilent les journées de 25 heures avec une impressionnante régularité, que notre Gui occupe entre deux brèves ses nocturnes à la maison ronde en comptant les derniers poils qu'il lui reste sur le caillou, manquait plus que notre bête de concours, notre boule Denaire futur prix Nobel 2040 et pas que des fourneaux pour nous annoncer l'excellente nouvelle d'une carrière qui poursuit son prestigieux déroulé !
Notre Mathieu, c'est le genre de type capable de disserter sur les mérites comparés du sauvignon de Touraine et de la petite arvine du Valais, sur l'influence du saindoux sur l'équilibre du pâté en croûte Richelieu ou sur la qualité du placement de Zlatan Ibrahimovic à l'époque où il jouait au FBK Balkan sans jamais avoir l'air d'un snob, d'un poseur ou d'un bobo qui cause à vide.
Le Denaire, il a le cerveau en mode quatre x quatre, un vrai tout terrain de l'intelligence ce garçon, de ces personnes dont le talent vous fait oublier le travail qu'il y a toujours derrière.
Chez le Mathieu, la confiture de jus de cerveau, elle se mange goulûment avec les doigts, y'a pas besoin d’ustensiles pour faire illusion en étalant les trois larmiches qui sécheraient péniblement au fond du pot.
Notre tête d'ampoule préférée avait donc lancé les invitations afin de faire profiter les Gunthards de ses derniers moments sur Paris avant l'envol pour Washington, Bruxelles ou Trépané Les Burettes, l'avenir le dira...
Connaissant l'établissement et la générosité du chef, on savait qu'on allait prendre cher.
On n'a pas été déçu !
A taaaable !
Bénédicte & Stéphane Tissot, Crémant du Jura, BBF
Robe sur un doré léger.
Nez agréable, ouvert et appétissant, sur la pomme granny, un côté finement oxydatif, sur le pain d'épices, très agréable.
La bouche est plus stricte, lancée par une assez forte acidité et proposant une jolie matière mais néanmoins un peu chahutée par une bulle carrée qui tient très peu de temps dans le verre mais surtout par une assez forte amertume qui a tendance à déséquilibrer l'ensemble.
Le volume reste toutefois très cohérent même si la finale est très courte.
C'est bon !
Domaine Stéphane Bernaudeau, Vin de France, Les Nourrissons, 2010
Robe très peu teintée.
Nez un peu chafouin, compromis de notes florales et de peaux d'agrumes agréables et d'une pointe réduite qui s'exprime sur l'huile un peu rance et qui lui fait perdre en élégance.
Bouche toute en rythme et en tension, sur un grain généreux d'une ampleur bien tenue.
L'aromatique reste assez simple, sur la pomme bien mûre et un léger enrobage vanillé qui ne marque pas le vin.
Finale tonique et fraiche, sans grande complexité aromatique en l'état toutefois.
Joli vin. A attendre encore, je pense.
Domaine Meyer Fonné, Riesling, Wineck Schlossberg, 2007
Robe claire.
Nez un peu brouillon, sur la pierre frottée, de très légères notes terpéniques et de peau d'agrumes. L'aération semble lui donner un peu d'ampleur mais l'ensemble reste assez discret.
La bouche propose un équilibre un peu bancal et dissocié entre une attaque d'une certaine douceur à la proche limite de la sucrosité et une acidité perçue comme un peu mordante.
Le vin semble osciller entre ces deux facteurs sans jamais parvenir totalement à trouver une réelle trame et cohérence.
La finale manque de droiture pour gagner en lisibilité et en évidence.
A revoir.
Domaine Louis Sipp, Riesling, Kirchberg de Ribeauvillé, 2007
Robe jaune paille.
Beau nez généreux et plein, sur les agrumes bien mûrs, le citron, presque les fruits jaunes et de fines notes pétrolées. Ensemble élégant et précis.
La bouche me plait beaucoup par son attaque tonique qui lance une jolie matière sans excès de rondeurs.
Les goûts sur le thym citron et des notes minérales sont très agréables.
Seule une petite pointe amère bride un peu la finale mais parvient à se rééquilibrer sur la chair fondante du saumon.
Très joli vin, agréable et facile à boire.
Pâté en croute
Si c'est pas une oeuvre d'art un machin pareil ! (tu)
Domaine Fourrier, Chambolle Musigny, Vieille Vigne, 2009
Bouchon parfait.
Robe sur un grenat assez léger.
Nez un peu marqué à l'ouverture par des notes lactées qui s'épurent assez rapidement pour révéler de délicates senteurs de fruits des bois très légères, de ronce et un enrobage épicé et fumé encore à fondre.
L'attaque en bouche s'ouvre sur un joli équilibre tout en délicatesse entre une jolie acidité et une matière assez peu extraite.
Les goûts sont purs même si assez discrets, sur un fruit rouge qui tire vers le noir.
La finale aux tanins doux est un peu marquée par un élevage épicé réussi.
A attendre avec sérénité.
Domaine des Perdrix, Nuits St Georges 1er Cru Aux Perdrix, 2008
Robe plus dense, sur un grenat foncé.
Nez totalement dominé par des notes de fumée, de zan et d'épices (santal). Le repos dans le verre ramène des notes de fruits rouges assez agréables.
L'attaque est douce, sur un très joli jus suave et charnu qu'une assez forte acidité vient trancher un peu à l'excès. L'équilibre est haut perché, un peu pointu.
L'aromatique est terriblement marquée par un élevage qui semble un peu généreux pour une matière perçue comme de demi corps et qui peine à l'intégrer.
L'ensemble s'exprime aromatiquement sur un boisé fumé et de forts goûts réglissés et sur un toucher un peu asséchant en finale et qui lui fait perdre en buvabilité.
Un bon vin mais qui semble peut être un peu trop travaillé dans le contexte du millésime.
Domaine Bizot, Vosne Romanée, Les Jachées, 2011
Robe sur un grenat clair limpide.
Nez assez sérieux, sur les fruits noirs, la mine de crayon, des notes de girofle.
Passé un léger perlant en attaque, la bouche déroule une jolie matière aux goûts de petits fruits rouges mâtinés d'un léger trait vert assez perceptible quand on alterne avec ses partenaires de table. L'acidité reste tout de même assez élevée et mange peut être un peu le vin qui me semble manquer de fond pour l'intégrer totalement.
La finale sait rester agréable par sa fraicheur aromatique même si je lui trouve une certaine fermeté.
Bon vin mais que j'ai semblé moins bien goûter que les copains.
Gigot d'agneau, purée de courge, poire vigneronne
Domaine Guy Moulinier, Saint Chinian, Les Terrasses Grillées, 2000
Robe sombre un peu roussie sur les extérieurs.
Nez sur les fruits noirs, le cassis, des notes d'épices et de cacao amer.
La bouche est puissante, sur une acidité très forte à la limite du rébarbatif et une matière large et dure qui brutalise mon pdf après la série de pinot.
La finale sévère, aux tanins amers, ne me plait pas du tout.
Dommage (effet de séquence ?) car ce vin fait partie des très belles cuvées languedociennes selon mon expérience !
Domaine Louis Chèze, Saint Joseph, cuvée Prestige de Caroline, 2005
Robe sombre.
Nez viril, un peu giboyeux, sur la viande crue et des notes d'eucalyptus.
Bouche à l'équilibre matière acidité réussi mais néanmoins assez virile, manquant de déliés, de chair et d'enrobage.
Les goûts restent très austères, viandards et sans aucun fruit.
Finale stricte un peu dure.
Peu de plaisir sur ce vin.
Château La Casenove, Côtes du Roussillon, Cuvée Commandant Jaubert, 1998
Robe bordeaux assez nettement évoluée.
Nez très évolué, à mon avis un peu oxydé, sur des notes de vieux bouillon de viande.
Bouche affreuse, à la fois amère et ardente.
Paix à son âme.
ED.
Brillat Savarin, Ossau Iraty, Fourme d'Ambert, Reblochon
Domaine Ganevat, Côtes du Jura, Schiste, 2004
[size=x-small]Savagnin vieux ouillé 65 mois[/size]
Robe presque vieil or.
Joli nez sur la pomme fruit bien mûre, les fruits secs et des notes épicées très agréables.
L'attaque est nerveuse, sur une acidité mûre qui lance un beau jus plein et concentré pour proposer un équilibre impeccable de concentration et de maîtrise.
L'aromatique est assez simple, en phase avec celle du nez, sur la pomme reinette et les épices.
Le vin déroule sa très jolie structure jusque dans une finale franche, salivante et fraiche.
Plutôt très bon.
Domaine Dupasquier, Roussette de Marestel, 1988
Robe dorée.
Nez sur un léger grillé, le café froid et des notes de fruits jaunes et de miel.
Bouche agréable, sur une attaque tranchante à l'acidité effilée et un joli volume sans faiblesse de constitution.
L'aromatique reste assez serrée, sur le minéral plus que le fruit et semblant peut être un peu fatiguée.
La finale est déséquilibrée par une assez forte amertume.
Une bouteille très différente que dans
mon souvenir
.
Framboisier Pistache Berthe, grand pied garanti ! -
Domaine François Chidaine, Montlouis sur Loire, Les Bournais, 2005
Robe jaune paille.
Nez peut être un peu voilé d'un très léger liège qui ne tue pas d'agréables notes de poire et de rhubarbe confite.
La bouche ne semble aucunement affaiblie, offrant un équilibre absolument délicieux entre une acidité nerveuse et salivante très agréable et une légère sucrosité toute en délicatesse.
Le vin est juteux, d'une grande fraicheur et buvabilité, sur une tendreté à l'équilibre et à l'aromatique délicieusement réussis.
Jolie finale d'une totale franchise.
Très bon !
Domaine Cauhapé, Jurançon, Noblesse du Temps, 2001
Robe dorée.
Joli nez sur les fruits exotiques, l'ananas confit et des notes de praliné que je trouve typiques de la maison.
Bouche à l'attaque puissante, d'une grande énergie, sur un volume à la belle liqueur ample mais sans lourdeur et qu'une splendide acidité vient très vite mobiliser.
L'ensemble est à la fois ample et nerveux, sur une matière qui tapisse le palais sans l'engluer et de beaux goûts exotiques et de chocolat blanc.
Belle finale longue et qui sait rester fraiche.
Très bon !
Glenturret 1980
Robe sur un doré assez léger.
Nez agréable, sur la poire, de fines notes de fumée et un peu de colle à bois.
Bouche délicieuse, douce et suave en attaque et sur d'incroyables goûts fruités qui m'évoquent irrésistiblement le fruit de la passion.
Finale complexe et très longue, sur la fumée et toujours ces notes de fruits exotiques.
Excellent.
Clynelish 1972
Robe vieil or.
Nez classique, légèrement fumé et enrobé de senteurs très épicées.
Les presque 60° d'alcool génèrent un feu un peu anesthésiant pour la langue après l'attaque donc j'ai plus de mal à apprécier ce qui s'apparente à de la brutalité.
Mathieu nous dira sûrement mieux comment se goutait vraiment ce whisky, c'est à dire le lendemain.
Mathieu,
Un énoooooooooorme merci pour ces instants magnifiques !
Vous en connaissez beaucoup des gars qui vous mettent dans les mains un pâté en croute en vous demandant ce que vous en pensez et en ressortent un second de derrière les fagots en vous balançant un décontracté "çui-là avait l'air moche, j'en ai fait un deuxième"... ?
Tous les Gunthards te souhaitent une pleine réussite pour les défis à venir et nous espérons te revoir très vite parmi nous.
Les copains, passez de très belles fêtes entouré de ceux qui vous sont chers. Et soyez sages, hein ?
Vivement 2015 pour d'autres aventures.
Bises,
Oliv