Je pense au contraire que c'est très bien de multiplier les duels car ça permet de relativiser certains mythes et de se réjouir de ce qu'on peut avoir.
Il est par exemple assez facile de se procurer un Meursault Perrières de Jean-Baptiste Bouzereau même si ce n'est pas en direct.

Et puis centrer un repas sur une bouteille peut conduire à une sacrée déception si la bouteille ne tient pas le rang espéré.

Enfin nous n'avons pas forcément l'occasion de nous retrouver souvent.

Pour les tanins pas fondus du Petrus 1988, je pense que c'est lié au bouchon (sans dire que c'est bouchonné), car celui que j'avais bu il y a 18 mois avait une texture magnifique, entre soie et cashmere.

Jean-Loup Guerrin écrit: Fredimen veut dire : une grande bouteille par soirée avec une dizaine d'autres d'un niveau moindre pour la mettre en valeur.
Ce débat a déjà eu lieu quelque part sur LPV et il y a les tenants de cette théorie et les tenants du contraire, sans que les uns arrivent à convaincre les autres de changer d'avis et inversement…

Jean-Loup

Toutafé.

De ma petite expérience, à chaque fois que j’ouvre plusieurs chefs d’œuvre sur une même soirée, un chef d’œuvre passe inévitablement pour un vulgaire album de Aya Nakasabstenir (même résultat en tentant vainement de faire un champagne - un blanc - un rouge - un vin doux ou liquoreux, la seule formule à ce jour éprouvée un champagne un rouge un vin doux ou liquoreux).

Dommage donc je trouve parfois de passer à côté de bouteilles qui auraient pu être somptueuses si dégustées seules.

Après comme le dit starbuck, a 10 convives c’est une « vraie » dégustation, pour ma part nous sommes 2 à 4 maxi.

Je vous partage le petit mot que Gérard m'a fait suivre:

"Concernant PETRUS 1988 je ne pense pas qu'il y avait un problème de bouchon
Je l'avais déjà dégusté en 2006 et j'avais noté les commentaires suivants :
Long en bouche ,assez massif , manque de finesse ,bien sans être grand."

Il semblerait donc qu'il ait tout de même bien évolué en 14 ans

Depuis la fin du confinement nous n'avions pas pu faire matcher nos agendas.
C'est donc avec grand plaisir qu'on se retrouve pour un repas de midi à 3 chez Gaétan.

Il avait prévenu qu'il ferait assez simple, l'idée est essentiellement de passer un peu de temps ensemble en dégustant quelques flacons.
Pour l'apéro, Gaétan nous sert cette bien belle bouteille:

Domaine Louis Sipp, Grand cru Osterberg 2012

Du citron vert bien mûre, des notes pétrolées, aucun doute c'est bien un Riesling.
La bouche est ample et confortable dans le sens ou ce Riesling ne nous raye pas le palais.
C'est harmonieux avec une belle finale.
On aime vraiment bien et même si je sais que Gaétan est passé chez Sipp, je lui dis que ce vin n'est pas un Sipp
Et bien il y a une sacrée différence de style entre les 12 et les 13

Les Amidyves 2010

Désolé, je n'ai pas noté grand chose et encore moins photographié la contre étiquette.
Gaétan a voulu nous faire découvrir. Il nous a même dit que c'était meilleur à l'ouverture, on veut bien le croire.
Mais en l'état, c'est un vin que j'ai trouvé quelconque.
C'est assez rond mais il n'y a pas de complexité au nez ni de grandes qualités en bouche.
Sans compter qu'il a très vite été oublié par la bouteille de Gérard qui arrive ensuite.

Domaine Armand Rousseau, Gevrey-Chambertin 1er cru "Les Cazetiers" 2008

Lorsque Gérard nous ouvre une bouteille, il y a toujours une raison particulière.
J'avais relaté au début de l'été un passage au restaurant avec Gaétan où nous avions pris la même cuvée en demi-bouteille sur 2012.
Gérard a pensé qu'il pourrait être intéressant de comparer.
Le nez est assez frais avec des arômes de pinot évolué mais pas tant que ça car il y a encore des jolies notes fruitées.
Griottes et groseilles et des effluves florales mais même en cherchant bien je ne trouve pas trop de notes épicées.
Je suis incapable de dater cette bouteille.
Pour le village, je pense que ce vin est plus chambollois que Vosnien.
Difficile de le placer sur le nord de Gevrey à l'aveugle tant la bouche est d'une élégance raffinée qui évoquerait une ballerine s'il fallait utiliser une métaphore culturelle.
C'est vraiment excellent mais nous nous faisions cependant la remarque que le vin ne gagnera sans doute pas à être attendu.

Château Beau-Séjour Bécot 1989
Un St Emilion assez classique avec un nez d'une belle complexité.
Ca truffe très légèrement, un peu de sous-bois et de cassis vieilli.
Gérard trouvera immédiatement que c'est un rive droite avec une forte proportion de merlot.
La structure n'est cependant pas très dense et le vin manque de matière pour jouer dans la cour des grands.
La finale est comme la bouteille, pas inoubliable.
C'est dans des moments comme ça qu'on se demande si ça vaut le coup de garder ce style de vins 30 ans pour avoir un plaisir très relatif.
Gaétan, toujours très tolérant, tempérera nos critiques en suggérant qu'il a peut-être tout simplement dépassé son apogée depuis plusieurs années.

Château Calon-Ségur 1986
A l'ouverture ça ne m'avait pas sauté au nez mais 4h plus tard chez Gaétan, il n'y a aucun doute, c'est bouchonné !
Mes 2 Bordeaux ne laisseront pas un souvenir impérissable.

Domaine Paul Jaboulet Ainé, Hermitage "La Chapelle" 2005

Cette bouteille a une petite histoire puisque c'est un cadeau que j'avais fait à Gaétan.
Je vois bien la forme de la bouteille mais je ne peux m'empêcher de penser à du cabernet tant le nez m'évoque des notes de tabac.
Gérard trouvera la Syrah tout de suite.
Des fruits noirs, des épices, une pointe de tabac, c'est d'une agréable complexité.
En bouche les tannins sont bien intégrés et le vin très ample tapisse le palais sans astringence.
La finale d'une grande longueur garde une certaine fraicheur pour notre plus grand plaisir.
Gaétan nous précisera que le vin était mutique à l'ouverture.
Une aération de plusieurs heures semble encore nécessaire.

Voici, une nouvelle fois, un bien agréable moment passé avec mes amis.
J'espère que nous aurons l'occasion de nous retrouver un peu plus souvent dans les temps qui viennent.

J'aurais dû retrouver Gérard et Gaétan début novembre dans un nouveau restaurant messin qui a une carte des vins passionnante.
Je prévoyais même d'en parler en ouvrant un fil dédié dans la rubrique des bonnes adresses mais inutile de refaire l'histoire que vous connaissez tous.
C'est peu dire que j'avais hâte de retrouver mes amis autour d'une table mais en ce 2 janvier, il n'y aura que Gaétan.
Gérard prend soin de lui et nous espérons le retrouver dès que possible.
J'avais prévu un champagne et un rouge pour accompagner mes dernières côtes de boeuf et Gaétan devait apporter un rouge.
Il apportera également un champagne et c'est d'ailleurs par cette bouteille que nous commençons.

Champagne Drappier - Brut Nature Zéro Dosage

On commence par un blanc de noirs assez stricte.
Un champagne tout en finesse et en tension qui est assez bon lorsqu'on le boit seul à l'apéritif.
Il m'évoque l'Ayala brut nature.
Je trouve qu'il lui manque un petit quelque chose pour que j'ai envie d'en acheter.
il serait intéressant de le comparer au "pinots" de Follet-Ramillon mais pour nos retrouvailles j'avais préparé à Gaétan un spécial Vinozzy avec une bouteille dont j'espérais beaucoup ...

Champagne Caillez-Lemaire, cuvée Jadis 2008

Autant le dire tout de suite, il y a une sacrée cartouche dans le verre.
Un nez d'une grande complexité avec du citron, des fruits secs et des notes d'élevage qui ne sont absolument pas gênantes et qui viennent enrichir l'ensemble.
Légères perceptions de pommes au four et de brioche, hum on a hâte de porter le verre en bouche.
Gaétan me dira immédiatement que c'est un champagne qui a vu le fût mais l'élevage semble parfaitement maitrisé.

Il trouvera également très rapidement le millésime parce qu'on ne peut pas dire que le vin manque de tension.
En bouche le vin est à la fois vif et gourmand.
Je retrouve un peu ce que je qualifiais de cylindrique sur la Dom Pérignon du même millésime goûtée 8j plus tôt.
C'est à la fois rond et très long avec toutefois plus de tension et d'énergie pour la Jadis.

Nos deux femmes ont approuvé nos remarques et ont également trouvé ce champagne vraiment excellent.
Comme un imbécile je n'en avais acheté qu'un exemplaire mais vu le niveau de cette bouteille, je pense qu'on peut rentrer un peu de 2009 avec confiance.
Pour moins de 40€, on a là un champagne capable de bousculer des cuvées certes qualitatives mais aux tarifs autrement plus prétentieux.

Bon, y'a pas à dire mais Vinozzy n'a pas de cheveux sur la langue lorsqu'il déguste un champagne

Domaine Bart, Chambertin Clos de Beze 2006

C'est l'apport de Gaétan.
Il n'était pas très confiant à l'ouverture, un peu d'aération va achever d'enlever les doutes.
Nous tenons notre premier bouchon de l'année, dommage !
On va dire que Gaétan voulait me tester. C'est bon tu peux enlever ton masque, j'ai encore de l'odorat

Château de Beaucastel - Châteauneuf du Pape 2001

hé hé hé après le champagne, je tiens une autre grosse cartouche, l'année commence bien
Une robe encore très profonde.
Un nez envoutant qui va balader Gaétan.
Un bouquet d'épices, c'est encore bien fruité avec framboises et cerises noires.
C'est dense et riche tout en étant déjà bien ouvert.
Gaétan pense à un vin bien plus jeune dans le style du Clos de Tart
C'est vrai qu'à bien y réfléchir, il y a des ressemblances.

je trouve que ce vin est en pleine forme avec une structure imposante et des tannins bien enrobés.
C'est à la fois gourmand et déjà complexe.
Alors certes, ça doit pouvoir vieillir encore un bon moment et développer des arômes plus évolués mais personnellement je trouve qu'on est bien là, probablement sur un plateau haut pour reprendre une expression à la mode en ce moment.

Bon voilà, c'est tout pour cette fois et on ne sait pas encore quand est-ce qu'on se reverra.
J'espère assez vite

En cette période où nous n'avons que le droit de travailler, il était temps de retrouver des amis ne serait-ce que le temps d'un apéritif déjeunatoire.
La petite famille de Gaétan est donc passée à la maison samedi dernier, histoire de se changer les idées et d'ouvrir quelques flacons.

Le champagne que j'ai découvert en même temps que Gaétan ne provient pas d'un achat faisant suite à la lecture de mon forum préféré.
Une assez grande boutique a ouvert dans une nouvelle zone commerciale. Le Comptoir à Marly. D'après les panneaux, il est annoncé qu'ils font restauration, épicerie et vente de vin.
J'y rentre par curiosité et alors que je m'attendais à ne trouver que les grandes marques classiques du monde du vin, je lis des noms de domaine peu courant dans ce genre d'endroit comme Ostertag, Trapet ...
Une discussion s'engage avec le responsable qui est à peine plus vieux que moi et je découvre que c'est un vrai passionné qui a de solides connaissances.
C'était peu de temps après que j'ai découvert le Jadis 2008 de Caillez-Lemaire et je lui en parle en lui disant que si on me propose 4 bouteilles de cette cuvée ou 1 Dom Pé , je prends les 4.
C'est à ce moment qu'il me conseille un champagne d'un vigneron qui n'est pas encore très connu mais qui travaille vraiment bien.
Plus de 50€ quand même mais il est tellement sur de lui que je me laisse convaincre.
J'avoue que la première chose que j'ai faite en remontant dans ma voiture fut de me servir du moteur de recherche et un petit sourire a dû apparaitre au coin de mon visage quand j'ai découvert ce qui en était déjà dit par ici
Il ne me reste plus qu'à vérifier tout ça, la venue de Gaétan sera une bonne occasion.

Champagne Hugues Godmé, "Les Alouettes Saint Bets" 2009

Un blanc de blancs qui provient de Villers-Marmery, une parcelle de 41 ares
Dégorgé en septembre 2020
Le vendeur m'a dit que c'est un champagne sans soufre, ce que j'ai d'ailleurs également lu sur un site marchand mais l'étiquette mentionne que le vin contient des sulfites.
C'est un extra-brut avec 3g de sucre résiduel

Rien qu'au nez Gaétan annoncera immédiatement que c'est un 100% chardonnay
C'est minéral avec des agrumes et des notes de fruits secs.
La bouche est fine, délicate avec une belle tension.
C'est sapide au possible et à 4 la bouteille se videra très rapidement.
Ce vin ne manque pas de structure mais il semble tout de même à réserver pour l'apéritif.
S'il fallait résumer cette bouteille en 2 mots je dirais "pureté éclatante"
Cela donne en tout cas envie de mieux découvrir ce domaine qui est en BioD depuis longtemps.
C'est le premier 2009 que nous trouvons excellent.

Domaine Pattes Loup - Chablis - 1er cru Butteaux - 2014

Après avoir apporté une bouteille bouchonnée la dernière fois, Gaétan a décidé de me tester sur la reconnaissance des vins déviants.
Cette fois c'est une bouteille oxydée qu'il ramenée.
Comme a dit sa femme :" La prochaine fois tu essayeras de ramener une bouteille buvable"
Pour sa défense il avait eu un petit doute chez lui mais cette bouteille devait avoir le mal de voiture et elle n'a pas supporté le kilomètre de trajet qui nous sépare

Domaine Lucien Aviet, "l'étrange" 2012

Dans les aéroports il y a des Bergers Allemands pour renifler la drogue, sur LPV on a un Teckel pour flairer les bons chardonnays
Sur les conseils avisés, j'ouvre la bouteille la veille mais c'est une pratique assez dangereuse.
Non pas que le vin risque de s'oxyder mais c'est qu'après avoir goûté, on a la furieuse envie de faire un sort au reste de la bouteille.
Mais je suis sage en j'en garde pour le lendemain et Gaétan qui sera bien entendu à l'aveugle.
Un nez vraiment très beau et très pur sur les agrumes et le jus de cailloux ( On l'obtient en passant des petites pierres calcaires de Meursault au Thermomix) .
En bouche l'acidité est marquée mais jamais dérangeante, bien au contraire elle donne de l'énergie à ce vin.
La rétro gagne en complexité, c'est riche, varié et très pur sans jamais manquer de gourmandise.
Gaétan a pour seul indice qu'il n'a probablement jamais croisé de vin de ce domaine, c'est ce qui l'emmènera plutôt sur Chassagne alors que pour moi ce vin fait plutôt Puligny. Un 1er cru d'altitude qui m'évoque les Chalumeaux de chez Matrot dans un grand millésime.

Quoi qu'il en soit nous avons deux certitudes, c'est un excellent vin et c'est un chardonnay sans aucun doute.
Bien entendu depuis le début je sais que c'est un Savagnin bien étrange mais habituellement lorsque nous découvrons une étiquette on se dit : " ah bien oui " et que les caractéristiques que nous n'avions pas à l'aveugle nous apparaissent subitement.
Dans ce cas c'est différent car même avec l'étiquette sous les yeux nous sommes persuadés que c'est un chardonnay.
Gaétan qui a bu plus de savagnin que moi ne peut pas croire que c'est ce cépage et finalement nous pensons avoir résolu le mystère que cette étrange cuvée. Le vigneron n'arrive plus a reproduire ce résultat tout simplement parce que ce n'était pas du Savagnin qu'il y avait dans les fûts.
Mais qui a bien pu échanger les fûts de ce domaine ?

J'ajoute que j'avais gardé un demi-verre dans la bouteille et que 72h plus tard il n'avait pas bougé. Je n'ai pas trouvé le sésame grillé que j'ai pourtant cherché. le vin semble en tout cas inoxydable.

Bilan de la journée pour les blancs, un Jura d'une pureté incroyable et un Bourgogne oxydativement oxydé

Château des Tours 2011

Gaétan ne connaissait pas le millésime.
la robe est d'une incroyable légèreté.
Les arômes classiques sont là et mon ami reconnait le vigneron tout de suite.
En bouche le vin est caresse, délicatesse, hum que c'est agréable avec suffisamment de fraicheur en fin de repas pour le boire pour lui même.
Sur cette bouteille on se faisait la remarque qu'il n'y a rien à gagner à attendre tant le vin semble à point.
Probablement une des plus grande réussite de ce millésime et ne parlons pas du RQP probablement imbattable en première main.

Une journée riche en découverte avec un nouveau domaine champenois à suivre, la confirmation que le Jura peut surprendre autant que la Bourgogne peut décevoir et la confirmation de la réussite majeure des vins de la galaxie Reynaud sur le millésime 2011

starbuck écrit: Dans les aéroports il y a des Bergers Allemands pour renifler la drogue, sur LPV on a un Teckel pour flairer les bons chardonnays

Voilà qui va faire jaser, mais surtout qui va rester dans les annales des petites phrases bien senties sur LPV...

Sylvain,

Merci pour ce retour que j'attendais avec impatience tant la description que tu fais des vins me parle souvent parfaitement.
Ton CR sur l'Etrange ne déroge pas. Et je partage ton avis, c'est très difficile de placer ce vin en Jura ET en Savagnin. Seule l'acidité, particulièrement sensible quand même je trouve, pourrait orienter vers le Savagnin du Jura...mais je dis ça étiquette découverte.
Oliv' avait deviné le Savagnin lors d'un mémorable repas à Paris www.lapassionduvin.c.... Peut-être se rappelle t'il ce qui l'avait orienté vers le bon cépage...mais il m'avait bluffé !
Mais pour te rassurer complètement, j'ai servi ce vin à l'aveugle à Charles BALLOT (Domaine Ballot-Millot à Meursault) et il est parti immédiatement sur du chardonnay et c'est pas comme s' il connaissait un peu le cépage (pour être né dedans et en vinifier depuis plus de 20 ans)...donc sur le coup, ton honneur (et celui de Gaétan) est sauf

Arnould je te parie maintenant qu'à chaque fois que tu sortiras à l'aveugle un Côte de Beaune pas trop boisé ayant une belle acidité, tes partenaires de dégustation hululeront "SAVAGNIN 2012"

et la confirmation de la réussite majeure des vins de la galaxie Reynaud sur le millésime 2011

Je souscris 1 000 fois
Y a qu'un problème : j'ai appelé le domaine il y a quelques jours. Et plus de 2011.

Starfleet écrivait au sujet du Champagne d'Hughes Godmé :

"Le vendeur m'a dit que c'est un champagne sans soufre, ce que j'ai d'ailleurs également lu sur un site marchand mais l'étiquette mentionne que le vin contient des sulfites."

Sauf exception, il y a toujours des sulfites, même sans quantité ajoutées lors de la vinif'...., d'où cette mention protectrice pour le vigneron qui a fortafaire avec les exégèses possibles des réglementeux tatillons.

Pour ce qui concerne les Champagnes de Hugues Godmé, ils ne sont absolument pas sans soufre.
Hugues Godmé à produit qu'une seule fois une cuvée sans soufre en petite quantité, sur le millésime 2013.

Pour ce qui est du Dosage de cette parcellaire de Chardonnay, il n'y en a tout simplement pas; mais il n'est pas impossible qu'il y ait quelques sucres résiduels qui trainent. Au passage pas de fermentation malolactique sur les cuvées parcellaires.

Florent, je veux bien te croire puisque tu connais le domaine mais sur ce site par exemple, il est mentionné que les parcellaires 2009 sont sans soufre ajouté ce qui va dans le sens du caviste qui me l'a vendue. Ils parlent d'ailleurs de la 2013 que tu évoques
"LA Cuvée 0 d'Hugues Godmé ... La seule cuvée de Champagne sans intrants, ni levures, ni sucre, ni soufre ajouté, produite à quelques centaines d'exemplaires seulement. Exceptionnel "
www.vinscheznous.com...

Je me retrouve en famille le lundi de Pâques chez Gaétan.
Le lièvre n'avait plus de chocolat mais il nous a laissé quelques bouteilles en précisant qu'il fallait que Gaétan prenne des forces car des problèmes allaient arriver sur un forum.
Bon puisque c'est pour la bonne cause, rechargeons nos batteries 

Maison Saint Chamant brut 2008 (100%chardonnay )

Nous commençons par ce champagne que Didier avait bien aimé mais que nous trouverons bon sans plus.
C'est un blanc de blanc qui fait bien le job à l'apéro mais nous ne lui trouvons pas de qualités particulières.
Disons qu'il n'est pas désagréable à boire mais on ne va pas forcément chercher à s'en procurer d'autres bouteilles.

Domaine Rapet, Corton-Charlemagne 2005

Gaétan pense qu'il a de nouveau réalisé une mauvaise pioche car il craint que la bouteille ait un pet si ce n'est un début d'oxydation.
Le nez développe des arômes de vieux chardonnay qui tirent légèrement sur la truffe blanche.
Je ne pense pas que la bouteille soit oxydée mais qu'elle a probablement subit un vieillissement quelque peu accéléré.
Si c'était une bouteille bien plus âgée, nous aurions probablement été plus indulgents mais dans ce cas le manque de fraicheur nuit au plaisir.
C'était un achat de seconde main donc nous pouvons mettre en cause les éventuels désagréments de stockage ou de transport que la bouteille a pu subir.
Le lièvre de Pâques avait peut-être fait une sieste au soleil en l'apportant.
Heureusement Gaétan est à domicile et il avait préparé une remplaçante de choix.

Domaine Albert Grivault, Meursault 1er cru "Clos des Perrières" 2008

Un nez très pur, floral avec de jolies notes de fruits jaunes.
Un peu de bergamote.
Une légère sensation minérale mais je ne trouve pas que ce soit ça qui domine.

Une bouche savoureuse, tout en délicatesse avec une belle acidité qui porte le vin.
C'est un vin à point qui procure beaucoup de plaisir.
J'imagine un beau 1er cru de Puligny, je n'étais pas trop loin.
Le fond de la bouteille a bien tenu, ce qui semble indiquer qu'il n'y a rien d'urgent pour ceux qui en ont en cave.
Cela dit, si j'en avais, je crois bien que j'en profiterais maintenant.

Domaine Morey-Coffinet, Chassagne-Montrachet 1er cru " Blanchots Dessus" 2013

C'est mon apport.
Gaétan trouvera immédiatement le domaine lorsque je lui dis que j'ai ouvert la bouteille la veille.
Un nez très riche avec beaucoup de fruits mais également des notes de beurre frais et un trait de vanille.
C'est complexe avec une sensation de cailloux mouillés.

En bouche le vin est d'une puissance rare pour un chardonnay.
C'est massif mais sans aucune lourdeur. Le vin possède de l'énergie et de l'allonge jusque dans la finale persistante.

Finalement si l'élevage est encore perceptible, il n'est nullement gênant pour nous.
Nous trouvons qu'il semble être en train de s'intégrer au vin pour donner probablement une immense bouteilles à 10 ans et plus.
Je pense qu'il faut d'ailleurs considérer cette cuvée comme un grand cru et ne pas l'ouvrir avant une dizaine d'années minimum.
C'est d'autant plus vrai que le domaine ne semble pas souffrir de problèmes de prémox

Je souhaitais que nous goutions cette cuvée car c'est régulièrement une de nos préférées au domaine mais il est utile de vérifier de temps à autre sur une bouteille plus ancienne.
J'avais acheté cette bouteille à Superfred   car je ne suis client au domaine que depuis 2014.

Château Climens 2009

Pour l'anecdote, cette bouteille était au frigo depuis ... un peu plus d'un an.
Elle avait été mise au frais avant le début du 1er confinement pour un repas d'anniversaire qui n'avait pas eu lieu et Gaétan l'y avait laissée.
Nous la dégusterons sur le dessert puis lors d'une partie de jeu de société. ( Il faisait très moche et froid en cette journée qui annonçait un désastre pour les bourgeons de 2021)
C'est là l'avantage de se réunir en journée, lorsque le repas est fini, il n'est pas encore l'heure de coucher les enfants.

Dans mon esprit le vin fait plus 2009 que Climens.
C'est encore costaud et mérite de patienter en cave probablement très longtemps.
Pour autant vous verrez sur la photo qu'il n'en restait pas trop dans la bouteille au moment du couvre-feu.
C'est qu'à force de ne plus trouver l'occasion de boire des Sauternes, on finit par retrouver nos amours de jeunesse quand il y en a une qui s'arrête devant nous. La partie tournait mal pour moi et Gaétan me demande si je ne veux pas un petit remontant.
Il me propose différents Whisky mais je lui dis que lorsque je joue, il me faut du 43 ou de la Chartreuse.
Bingo, il en a et vous me croirez si vous voulez mais après avoir bu un verre de Chartreuse, le vent a tourné et associé à la femme de Gaétan, nous avons cartonné dans la suite de la partie. 
Je ne crois pas qu'on puisse lire l'avenir dans les cartes mais je suis certain que la Chartreuse a un effet sur les cartes 

Dans cette période mouvementé, il est absolument nécessaire de garder du lien avec les gens qu'on apprécie.
C'est l'esprit joyeux et reposé que nous les avons quitté.
J'espérais que Gaétan ait suffisamment rechargé ses batteries pour faire face à un éventuel problème informatique sur le forum. 


 

Hello Sylvain 
Un grand merci pour ton CR , et un grand merci aussi à Gaetan pour l aide apportée pour que notre passion puisse être partagé sur LPV    , et oui les gouts et les couleurs , ça se discute et ça se partage , oui j aime bien cette cuvée , dégustée il y a un an et demi lors d une soirée dégustation  , je ne l ais pas re dégusté depuis , il va falloir que je le souffle dans les oreilles du fiston , car lui est très fan des vins de St Chamant  
didier

Ayant eu ces derniers temps des journées très chargées, je n'ai pas encore retranscrit plusieurs petites dégustations réalisées avec Gérard et Gaétan. J'y reviendrai plus tard mais je tiens à laisser plus rapidement quelques mots sur notre repas d'aujourd'hui dans le nouveau restaurant messin à la carte bien alléchante.

auculdpoule.fr/

Quelques heures de détente en pleine fenaison ! Il faut dire que ça fait des mois que la bouteille était réservée et nous avions hâte de la découvrir.
Pour accompagner une excellente terrine en entrée puis un carré de cochon bio ensuite, nous ouvrons un exemplaire du roi Chambertin.
Nous n'avons pas vue sur le lac de Côme mais sur la cathédrale de Metz,  qui à défaut d'être la plus belle de France comme notre gare, n'en reste pas moins agréable à contempler.

Domaine Armand Rousseau, Chambertin 2013

Le nez va s'ouvrir tout au long du repas.
Il n'a pas encore la complexité des pinots plus vieux mais il se trouve à un stade déjà bien plaisant.
Les arômes deviendront de plus en plus épicés pour compléter des notes fruitées du plus bel effet.
Un léger trait mentholé vient souligner la fraicheur que nous retrouverons en bouche.
L'élevage est déjà bien intégré et nous ne percevons pas de notes boisées.

Mais c'est en bouche que nous changeons de dimension.
Un vin qui dans un premier temps se caractérise par un final d'une longueur incroyable.
Puis au fur et à mesure nous le voyons gagner en amplitude sans rien céder à la délicatesse.
Les tannins se font dentelle et la puissance du vin reste constamment élégante.

Une magnifique rencontre avec une cuvée mythique qui a été à la hauteur de nos attentes.

Une bouteille pour trois est un ratio raisonnable permettant de bien profiter de la dégustation en pouvant y revenir régulièrement.
Nous sommes absolument ravis et alors que je m'apprête à faire une photo de la bouteille avec la cathédrale en fond, Paul Escudéro qui est présent un peu plus loin nous propose de goûter le vin blanc qui a accompagné sa table.
C'est avec grand plaisir que nous découvrons ...

Domaine Ramonet, Bienvenues Bâtard Montrachet 2017

Première rencontre avec un grand cru de ce domaine.
J'avoue avoir eu un petit préjugé par rapport à l'élevage car le domaine est parfois critiqué sur ce point là.
Alors certes nous percevons encore des petites notes vanillées avec un léger fumé et des traces pâtissières absolument pas gênantes mais elles s'harmonisent parfaitement avec une perception minérale et des arômes d'agrumes.
Cela donne un ensemble d'une belle complexité.

En bouche le vin devient plénitude, tout semble parfaitement équilibré et malgré la jeunesse de cette bouteille il procure déjà beaucoup de plaisir.
Il y a de la texture avec un toucher de bouche qui mêle le gras et l'acidité, la richesse et la tonicité dans une alliance parfaite.

Hé bien les amis quel repas !
Deux immenses vins dignes de leur appellation et de leur réputation.

Ce petit break m'a fait un bien fou et il faudra que je repasse par là en famille.
Ma femme adore les petits légumes croquants et depuis le temps que mes enfants entendent parler du cul d'poule, il faudra bien qu'il y viennent aussi. Il y a pour moi 2 ou 3 "bricoles" sur la carte des vins que j'aimerais bien découvrir aussi avant que des LPViens ne décident de visiter Metz pour admirer sa cathédrale et par la même occasion trouver un petit resto sympa dans le coin   

écrit:

Un midi enchanté au Cul d'Poule

Il y a pour moi 2 ou 3 "bricoles" sur la carte des vins que j'aimerais bien découvrir aussi avant que des LPViens ne décident de visiter Metz pour admirer sa cathédrale et par la même occasion trouver un petit resto sympa dans le coin 

 

Ouch ! La carte des vins est un vrai bonheur !

Jean

Urgent : annuler la location de cet été sur la Côte d'Azur et rechercher activement une maison d'hôtes autour de Metz.

Merci pour le CR, ça fait bien envie de venir à Metz! L'emplacement du restau est plutôt pas mal... Par contre le lien pour télécharger la carte des vins n'a pas l'air de fonctionner.

Paul Escudéro, c'est bien le gérant de Venus Vins? Il est également propriétaire ou impliqué d'une autre manière dans le restaurant ?

Mathieu

écrit:

Par contre le lien pour télécharger la carte des vins n'a pas l'air de fonctionner.


 

 Ca met du temps, mais ça marche !

écrit:

Merci pour le CR, ça fait bien envie de venir à Metz! L'emplacement du restau est plutôt pas mal... Par contre le lien pour télécharger la carte des vins n'a pas l'air de fonctionner.
 

 

C’est bien le gérant de Vénus Vin et le restaurant est à sa fille 
il l’aide un peu pour la carte des vins 

écrit:

C’est bien le gérant de Vénus Vin et le restaurant est à sa fille 
il l’aide un peu pour la carte des vins 

 

Ah ok merci (et merci oliv pour le lien vers la carte ). En effet ça aide ! Venus Vins est le premier site où j'ai passé des commandes un peu grosses en tant qu'amateur, il y a une grosse dizaine d'années. Il y avait à l'époque (je n'ai pas regardé récemment) des affaires assez incroyables dans leur liste.

Mathieu

écrit:

Venus Vins est le premier site où j'ai passé des commandes un peu grosses en tant qu'amateur, il y a une grosse dizaine d'années. Il y avait à l'époque (je n'ai pas regardé récemment) des affaires assez incroyables dans leur liste.
 

J'ai passé moi aussi quelques commandes sur ce site il y a une douzaine d'années. Il fallait commander quelque chose comme 500 ou 600 € HT pour valider la demande mais on y arrivait (trop) facilement car le choix était très intéressant en effet. J'ai aussi le souvenir que la communication était un peu "space" mais qu'on finissait par se comprendre.

De ce que j'ai survolé ce jour, l'offre me paraît moins attractive, il y a beaucoup de domaines en rupture (ceux qu'on aime particulièrement bien sûr) mais je n'ai pas tout épluché non plus.

Jean

En tout cas ça donne envie de faire un tour dans le nord-Lorraine! merci pour ce CR!

Cela faisait de longs mois que nous ne nous étions pas retrouvés pour déguster quelques bouteilles tous les 3 tranquillement à table.
Nous recommençons sans grosses cylindrées, juste avec l'envie de prendre un peu de temps ensemble et de faire des découvertes.
Ce repas a donc eu lieu avant notre passage au restaurant Au Cul D'poule.
Mes CR seront parfois plus succincts mais je vais surtout essayer de retranscrire l'impression générale des bouteilles ouvertes.
Gaétan commence avec une bulle, un domaine qui nous est inconnu mais Gaétan ne fait pas que de la maintenance sur le forum, il le parcourt également et va parfois dans des sujets qui lui donnent des idées.

Champagne Eric Taillet, Bansionensi

Un extra brut 100% meunier dosé à 1,5g sur les millésimes 12 et 13 et dégorgé en Août 2018

C'est un bon champagne assez vineux avec de la tension mais qui ne nous a pas paru très complexe.
Un rapport Q/P qui n'est pas optimal nous laissant à penser qu'il y a d'autres adresses qui nous conviendrons mieux dans cette région.
Personnellement je préfère l'Egly-Ouriet si c'est pour rester sur un Blanc de Meunier.

Domaine Ballot-Millot, Meursault 1er cru Perrières 2013

C'est mon apport. La bouteille provient d'un échange avec un célèbre tennisman franc-comtois.

J'ouvre la bouteille le matin et le vin semble un peu étouffé par l'élevage.
C'est vraiment très vanillé mais il y a tout de même une grosse structure en bouche.
J'espère à ce moment que quelques heures feront du bien à cette bouteille.

5h plus tard, le vin est plat, manquant d'expression.
Mes amis à l'aveugle ne citent même pas la Côte de Beaune.
Sur le coup je pense que c'est une réaction chimique suite au champagne, on lave le verre mais mon deuxième est identique.
Comment le vin a-t-il pu s'effondrer en 5h ? Ah cette sacrée Bourgogne 

Je remballe ma bouteille puis en rentrant chez moi, je la mets malgré tout au frigo.
Mer*e, ça fait chi*r, c'est un Meursault Perrières quand même !
Le soir je tente pour la science et là "Oh miracle", le vin semble être sorti de son coma ou de sa pause méridienne.
On retrouve des arômes plus classiques de chardonnay bien élevé.
Ma femme qui n'était pas avec nous à midi trouve que le vin est bon mais j'avoue que si j'étais satisfait de retrouver un vin buvable, je ne le trouve pas au niveau que j'aurais espéré. C'est un bon Meursault mais pas au niveau d'un 1er cru.
On va dire que la bouteille n'était peut-être pas représentative de cette cuvée et du travail du domaine.
A moins que ce ne soit moi qui ne l'ai pas ouverte au bon moment ?

C'est marrant mais maintenant que j'ai fini d'écrire le CR de cette bouteille, j'imagine déjà quelqu'un descendre dans sa caverne magique en Belgique pour ouvrir son carton de 6   mais s'il ne m'en restait qu'une, je la laisserais encore vieillir.

Domaine de la Bergerie de l'Arcade, 2016

Une bouteille que j'avais donc sérieusement entamée la veille.
Le nez se présente toujours sur le coulis de fruits rouges.
La bouche est riche avec une petite sensation de sucrosité.
Nous gardons l'image d'un vin qui n'est pas très complexe mais plein de gourmandise et se laisse boire facilement à condition qu'il n'y ait pas eu trop d'autres bouteilles avant sans quoi il peut saturer les palais plus rapidement que d'autres vins.
Aucun excès de tannins ou de perception d'alcool, ce qui en fait un vin qui peut plaire à beaucoup de monde.

C'est finalement un peu le paradoxe de cette bouteille, pour l'heure elle ne doit être achetée que par des amateurs informés alors qu'elle se destine à un public plus large que les fans de la Grange des Pères.

Domaine de Montcalmès, Terrasses du Languedoc 2016

Gaétan sachant que j'apportais une bouteille de la Bergerie de l'arcade a choisi d'ouvrir cette bouteille en parallèle.
Je trouve rapidement la région.
Il l'avait ouverte la veille car une précédente 2016 ne s'était révélée qu'au bout de 3j
A ce stade, c'est déjà plaisant avec un peu de complexité mais ce n'est pas encore bien ouvert.
En bouche le vin est supérieur au précédent avec plus de tension et une finale plus fraiche et plus longue.
Une bouteille qui mérite selon nous d'attendre encore en cave mais qui nous aura permis de relativiser le prix de la bergerie de l'arcade.
( désolé mais je ne sais plus combien j'avais payé la mienne mais il me semble que c'était un peu plus que Montcalmès).

Domaine Jean-Jacques Confuron, Chambolle-Musigny 1er cru 2009

Une bouteille achetée sur Ebay l'année où je suis entré au domaine afin de découvrir des millésimes plus anciens.
Une robe assez profonde pour un pinot de plus de 10 ans.
De la cerise noire et des épices mais encore quelques notes boisées qui parasitent un peu l'ensemble.
La bouche est très dense, il y a de la puissance mais ça manque un peu de finesse.
Mes amis penchent pour un vin de Morey ou Gevrey.
Un style qui ne nous enchante pas mais je crois me souvenir que mis à part la 2014 sur fût, c'est une cuvée qui m'a rarement séduit.

Château de la Tour, Clos Vougeot 1988

Vous vous doutez que c'est une bouteille apportée par Gérard.
On a tous fait des erreurs de jeunesse et notre ami n'échappe pas à la règle.
Un vin cryogénisé par le souffre et qui n'a jamais évolué.
Une bouteille qui n'est pas du tout à notre goût mais que Gérard tenait à nous faire découvrir pour que nous découvrions par nous même les résultats d'une méthode de vinification assez singulière.
Le pire étant son prix de 250F qui à l'époque était déjà très élevé.

Château du Tertre, Margaux 2000

Heureusement pour nous, Gérard a apporté une seconde bouteille d'un classicisme d'école.
Le nez me conduit rapidement vers un médoc mais le coté soyeux m'évoque moins les appellations du nord.
J'imagine une proportion de merlot non négligeable.
C'est délicat en bouche avec beaucoup de finesse et d'une complexité tout en légèreté.
Un Margaux à point comme beaucoup de 2000 et depuis plusieurs années déjà.
Je garde un très bon souvenir de Brane-Cantenac et de Giscours, je peux désormais ajouter Du Tertre sur ma liste.

Domaine Louis Sipp, Gewurztraminer Grand cru Osterberg 2010

Gaétan avait oublié que je n'aime pas le Munster et il en avait prévu pour accompagner cette dernière bouteille.
Avant de goûter j'imagine donc que c'est un Gewurzt.
Les arômes de litchi le confirment très vite.

C'est vraiment plaisant au nez mais c'est encore meilleur en bouche avec une belle acidité qui donne de la vigueur.
Le sucre semble parfaitement intégré conférant à l'ensemble un bel équilibre.
J'imagine un millésime assez frais comme 2008, on n'est pas loin.

Ayant laissé le Chambolle à Gaétan, je suis reparti avec cette bouteille et j'ai pu suivre son évolution deux jours plus tard.
La bouteille n'a pas bougé et le vin était aussi plaisant 48h plus tard.
Une très belle bouteille parfaitement à point mais qui doit pouvoir encore bien se garder.

Ainsi s'achève cette dégustation qui ne restera pas dans nos mémoires comme étant la plus mémorable mais qui nous aura permis d'approfondir nos connaissances.


 
 

starbuck post= écrit: Domaine Ballot-Millot, Meursault 1er cru Perrières 

C'est marrant mais maintenant que j'ai fini d'écrire le CR de cette bouteille, j'imagine déjà quelqu'un descendre dans sa caverne magique en Belgique pour ouvrir son carton de 6 

 
 

Tssss 
Pas question que je craque. 

Olivier

écrit:

Tssss 

Pas question que je craque. 

Olivier
 

Quelle volonté de fer !

Vraiment désolé pour toi Sylvain !
Bon, il faut dire que j'ai un peu la loose en ce moment avec mes apports... , alors mes bouteilles ont peut-être un virus transmissible !
J'avoue que je suis surpris que le vin se goûte aussi mal. J'ai dû en boire une petite dizaine sur ce millésime et le vin ne s'est jamais présenté comme tu le décris.
Et les problèmes de bouteilles déviantes sont rares au domaine...c'est vraiment pas de bol.
Je parle sous couvert d'Olivier mais les vins du domaine ne craignent pas l'air en général donc l'ouvrir la veille n'est pas à exclure.
Cela dit, le problème vient sans aucun doute de la bouteille. M'en reste qu'une que j'ouvrirai peut-être prochainement...et promis, nous en partagerons une dès qu'on se croisera 

Ayant appris que nos femmes et filles se faisaient une petite soirée resto en ville, je laisse un message à Gaétan pour savoir s'il aurait envie de manger une côte de boeuf à la maison   .
Sachant qu'il boit rarement des Bordeaux, c'est l'occasion d'en ouvrir 2 pour faire une petite comparaison.
Il me dit qu'il apporte l'apéro, et c'est parti.

Domaine François Carillon, Puligny-Montrachet 1er cru "Les Folatières" 2010

Je laisse Gaétan ouvrir la bouteille qui a une chaussette.
Par inadvertance je peux lire qu'il est écrit 2010 sur le bouchon.
La robe m'aurait laissé penser que le vin était plus vieux, Gaétan a d'ailleurs une petite frayeur par rapport à une éventuelle nouvelle prémox mais heureusement pour nous, il n'en sera rien et la bouteille sera excellente.

Un nez qui mélange des arômes d'agrumes avec des notes minérales et des épices qui m'évoquent la badiane.
Dans un tout premier temps j'ai cru percevoir des notes briochées mais fugaces car avec un peu d'aération nous ne percevons plus de traces d'élevage.
En bouche le vin est savoureux, gourmand parfaitement équilibré par une acidité millimétrée qui lui donne de la relance sans qu'il ne soit jamais strident.
Au petit jeux de l'aveugle, je vis un moment d'orgueil personnel qui est somme toute assez rare puisque j'imagine un 1er cru de Puligny du style Combettes ou Folatières de chez Carillon. 
Finalement le petit jeu de la recherche à l'aveugle est un peu comme les pénaltys pour Hugo Lloris, on sait qu'on se loupe tout le temps mais on continue quand même et parfois on finit par y arriver 

Par contre cette bouteille a un gros défaut tout de même, c'est que j'avais dit soirée Bordeaux et il faut se retenir pour ne pas la siffler avant les rouges. 

Château Pape Clément, Pessac-Léognan 1999

Une robe moins évoluée que la précédente dans mes souvenirs.
Un nez qui semble encore jeune également avec une dominante de cassis et de fumé.
C'est assez massif et presque caricatural, un style à l'américaine que Gaétan n'apprécie pas trop.
On imagine une extraction assez poussée.
Sur la pièce de viande par contre, le vin sera plus à son aise.
La masse tannique du liquide trouvant à se marier avec le solide.

Une bouteille qui m'a surpris parce que je l'avais croisée avec plus de finesse

Pour l'anecdote, l'association avec un morceau d'époisses ne sera pas déconnant, comme quoi ... 

Château Lynch Bages, Pauillac 1999

Un nez plus discret que je trouve fermé.
Une structure plus fine en bouche, un Pauillac délicat qui aura les préférences de Gaétan.

Pour ma part je suis déçu par cette bouteille car j'en attendais plus.
Discret en dégustation, il se fera étouffer par la viande à table.

Gaétan me confirmera que le lendemain il n'avait gagné en rien.
Ce n'est encore pas cette fois que je vais le convertir aux Bordeaux.

C'était notre dernier petit repas avant une période estivale qui ne devrait pas nous permettre de nous voir souvent.
Il nous aura permis de confirmer notre addiction pour la Bourgogne parce que quand une bouteille de cette région est en forme, il est difficile de lutter.