Bonjour
Mercredi moment assez inhabituel pour cette tradition des mercredis puisque nous étions plus qu'à l'habitude sans atteindre le nombre de 10 et que le moment s'est prolongé au soir réalisant en fait deux repas. Nous avions décidé de sortir quelques "belles" bouteilles pour ces retrouvailles afin d'accompagner quelques magnifiques viandes grillées achetées juste avant chez un boucher absolument remarquable et d'une compétence hors normes. C'est d'ailleurs une sacrée chance d'avoir un tel artisan dans notre région qui réussit à vendre de la viande à plusieurs étoilés parfois loin de son laboratoire (Troigros par exemple)
Nous commençons les hostilités sur quelques rillons et autres belles charcuteries (même provenance que les viandes) par une bulle et un blanc sec
Traverse 2015 de Valérie Frison
Champagne issu uniquement de pinot noir, champagne frais, sapide, très désaltérant. Joli vin à la longueur correcte.
On enchaîne sur le blanc pour continuer à escorter les charcuteries. La robe est un beau doré un peu trouble, le nez montre des notes un poil oxydatives qui fait partir quasiment tout le monde dans le Jura!! La bouche fait preuve d'une belle fraîcheur avec une densité encore surprenante. Comme j'ai déjà bu ce vin voici peu, je le reconnais il s'agit d'un 100% romorantin
Domaine Hervé Villemande Cour- Cheverny 2009
Le gratin dauphinois arrive sur la table et le ballet des viandes grillées savamment orchestré par JB (number two) commence. La première viande est un magnifique côte de veau sous la mère cuite rosée. La viande est fondante et s'acoquine plutôt bien avec le blanc mais un des convives a déjà débouché le vin suivant.
La robe montre quelques signes d'évolution sur le rouge brique, le nez exhale des senteurs de lard grillé très délicatement fumées (à mon avis dues à l'élevage encore un peu perceptible). Tous le monde reconnait facilement la syrah avec une grosse dizaine d'années d'évolution.Nous sommes quelques uns à trouver la matière fine et élégante. Personnellement j'hésite entre un très beau Saint Joseph ou une Côte Rôtie et il s'agit d'une Côte Rôtie et laquelle!
Côte Rôtie JM Gérin 2005 Les Grandes Places
C'est franchement bon et bien fait mais pas bouleversant. Je garde un bien meilleur souvenir de la même cuvée en 1999.
La bouteille suivante rappelle par l'aromatique et la texture le Gérin mais là tous les curseurs sont augmentés à un "volume" supérieur. Le nez est bien plus séducteur, la bouche est dessinée au laser. Je dis aux copains que le vigneron sur un millésime pourri a réussi à sortir ce vin, c'est plus qu'il n'en faut pour orienter ces amateurs sur une piste fructueuse puis le nom du vigneron est donné immédiatement et les gens hésitent entre 2002 et 2008 et c'est:
Domaine Jean Louis Chave Hermitage rouge 2002
La bouteille suivante va réunir encore davantage de suffrages tant le plaisir est là dans le nez d'une très belle complexité avec les fruits noirs, la garrigue, quelques notes de figues et une bouche très fraîche. Dedieu que c'est bon et avec une rétro mentholée qui normalement emmène l'amateur directement chez Laurent Vaillé sur une bouteille magnifique et dans un millésime qui est une grande réussite chez lui.
Granges des Pères 2005
Le ballet des viandes continue et tout le monde se régale
Le dernier rouge du repas est servi sur la côte de boeuf maturée (sauf erreur de ma part on doit être à un peu plus de 90 jours de maturation). La robe de ce vin est sombre et impénétrable, le nez exhale des arômes puissants de fruits noirs, de l'olive et la bouche est dense et suave à la fois. C'est un régal qui ne chauffe pas malgré la puissance évidente du vin avec un tactile très réussi. Je pense à de très vieux grenaches du Roussillon cultivés en altitude et non. Si il s'agit de très vieux grenaches la localisation est erronée puisqu'il s'agit de:
Domaine Gramenon La Mémé 2015
Le plateau des fromages arrive et même si il est pâlot face à celui de la Madeleine on a réussi à y mettre quelques spécimens qui ont du goût
La comme il reste plusieurs rouges dans lesquels on peut "piocher" à loisir je sors pour ce repas un dernier vin et blanc en l’occurrence.
La robe est jaune doré et trouble le nez comme le Villemade montre des notes oxydatives, la bouche est dense, une acidité vigoureuse et réjouissante corsète une matière ample et impactante. Le Jura est immédiatement cité par l'ensemble des convives. Ce coup là ils sont dans le vrai puisqu'il s'agit d'un vin malheureusement confidentiel réalisé par deux vignerons, Christian Boulanger et Mathieu Allante, un assemblage de savagnin et chardonnay dans le millésime 2012. Un petit couac qui tempère l'enthousiasme légitime devant ce vin qui est quand même impressionnant c'est la tenue à l'air ridiculement courte, dommage!!
Plusieurs amis quittent la table et regagnent leurs pénates respectives, quelques courageux restent pour un repas du repas du soir un peu plus décousu et encore arrosé avec Daniel Chopin Nuits 1999 dont j'ai rendu compte ici plusieurs fois et qui une fois encore se montre émouvant, Julie Balagny avec un Fleurie Chavot 14 d'une grande délicatesse, un Poyeux 2002 des frères Foucault qui sera considéré par plusieurs comme le rouge de la journée et enfin un VSO 2004 de Emmanuel Houillon et Pierre Overnoy qui clôt la journée en un véritable festival de senteurs complexes et changeantes et une bouche à la mâche extraordinaire!!
Merci de m'avoir lu
Bonne journée
R