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CR: LPV Franche Comté - Vieux millésimes du Jura chez Tophe

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Bonjour à tous,

Lors de ma première rencontre avec le cercle LPV Franche Comté en septembre Tophe nous annonçait qu'il voulait organiser chez lui une dégustation de vieux millésimes jurassiens : les vins proviendraient de sa cave et il s'occuperait également du repas. Autant dire que c'est un rendez-vous que j'attendais impatiemment.
Et franchement, quel pied ce fut !
Douze vins au programme avec un crémant, deux rouges, quatre blancs quatre clavelins et un sucre. Tout à l'aveugle.

C'est parti.


Vin n°1 :
Nez sur la pomme granny avec beaucoup d'intensité.
En bouche la bulle est fine, agréable mais qui s'aplatit rapidement. Beaucoup d'acidité perçue qui rend le vin nerveux. Légère amertume en finale.
Bien
Domaine Michel Gahier - Crémant


On passe aux rouges


Vin n°2 :
Jolie nez, discret, essentiellement sur le cassis. Après aération j'ai perçu de la fraise et un nez plus "sucré" qu'au départ.
L'attaque en bouche est ronde, sur le cassis et la framboise, pleine mais sans qu'il y ait une matière énorme, le vin s'essoufflant rapidement.



Bien, il s'agit du Domaine Puffeney - Poulsard 1983


Vin n°3 :
Nez complètement différent du premier ; sur les épices et les fruits noirs. D'ailleurs les fruits noirs ressortiront davantage au fur et à mesure de la dégustation jusqu'à un nez très confituré sur la fraise et la framboise, superbe !
La bouche est veloutée avec une belle matière qui tapisse le palais aidée par une sacrée tension et des tannins toujours bien présents, surtout en final avec une légère pointe d'alcool pour terminer.
J'ai beaucoup aimé ce vin avec du fond et une belle personnalité.
Bien ++



Domaine Lucien Aviet et Fils - Arbois - Cuvée des Géologues 1988 (trousseau)


A accompagné les rouges une terrine de canard maison, belle accord.


Série de blancs :


Vin n°4 :
Nez magnifique sur la pomme mure mais aussi et surtout avec des notes de pâte à dessert et qui me rappellent furieusement les pâtes sablées que faisait ma maman pour sa tarte au pomme. Un nez comme je n'en avais encore jamais rencontré...
La bouche n'est pas en reste ; la matière est épaisse, large portée par une grande acidité, c'est citronné. Le vin possède une longueur juste énorme, elle s'exprime plus en largeur qu'en longueur d'ailleurs.
Superbe et complexe.



Domaine Pignier - Cellier des Chartreux 1986 (chardonnay)

Premier claque de la dégustation, quel vin. Après une quinzaine voire une vingtaine de minutes le nez s'est littéralement transformé pour laisser place à des notes puissantes de café. Malheureusement la bouche a, elle, perdu de sa superbe.


Vin n°5 :
Nez peu avenant, camphré, miellé.
La bouche a moins de matière que le précédent, on retrouve le miel perçu au nez mais c'est tout de suite plus "brut de décoffrage", plus monolithique.
Le vin est traçant et puissant mais sans beaucoup de longueur. Bien -



Domaine Pierre Richard - Côtes du Jura 1976


Vin n°6 :
Nez original, très caramel au lait, beurré, j'aime beaucoup.
Par contre la bouche est un peu plate, décharnée, le vin a perdu son acidité et ne ressort que ce côté gras/beurré.
Un chardo un peu passé ?



Fruitière Vinicole d'Arbois - Arbois 1964


Vin n°7 :
Le dernier blanc de la série possède un nez légèrement métallique, avec des notes de pommes mais tout cela reste assez discret.
La bouche est marquée par une très forte acidité, d'entrée. Il y avait un côté "cire" en bouche, on retrouvait également la pomme perçue au nez, cela manque tout de même un peu de matière. on est sur un style très tranchant qui n'a pas beaucoup plu mais pour ma part j'ai bien apprécié.Bien +



Domaine de la Pinte - Savagnin 1988


Les blancs ont été bus avec une magnifique terrine de saumon dont il faut que je demande la recette d'ailleurs. Le plus belle accord s'est fait, pour moi, avec le premier vin.

Attention, on passe aux clavelins...


Vin n°8 :
Nez fascinant, très marin pour ne pas dire iodé, s'ajoute à cela des agrumes avec surtout le pamplemousse, c'est d'une grande précision et d'un grande pureté.
Que dire sur la bouche, d'une impressionnante finesse ou on a pêle-mêle du café, des fruits secs (milieu de bouche) et ces fameuses notes de pamplemousse. La longueur est phénoménale, j'aurais pu compter les secondes si je n'étais pas occupé à apprécier pleinement le vin. Le pire c'est que ça descend tout seul alors que l'acidité est intense mais tellement subtile à la fois.
Un tel vin qui joue sur tant de tableaux... finesse/acidité/intensité/grosse buvabilitée/complexité (liste non exhaustive) et avec de tels arômes au nez comme en bouche, je n'en avais encore jamais bu.
Même en me relisant j'ai du mal à faire un compte-rendu précis, sans avoir l'impression de n'avoir dit que le quart de ce que j'ai ressenti. Grand vin - exceptionnel - mythique - ce que vous voulez.



Il s'agit du Domaine Marius Perron - Château-Chalon Vignes aux Dames 1981
Quelle claque... Tout simplement le plus beau blanc sec bu à ce jour. On va attendre tout de même la fin de la dégustation pour les remerciement...


Vin n°9 :
Nez plus "commun" dirons nous, noix, marc du jura d'un grande intensité.
La bouche est plus puissante large et grasse que le précédent. De beaux amers et des notes d'agrumes très jolies bien que moins prononcés qu'avec le CC. La finale est intense, longue on l'on retrouve la noix, le marc avec des fruits secs. Léger café en rétro. Un vin qui joue moins sur la finesse mais qui reste néanmoins excellent !
Il souffre évidement avec le vin précédent.



Chateau d'Arlay - Vin Jaune 1969


Vin n°10 :
Nez magnifique, très complexe avec des notes d'agrumes tantôt citronné tantôt plutôt sur le pamplemousse. Je retrouve aussi ce côté iodé qu'avait le Marius Perron, mais c'est tellement complexe que je n'arrive que très difficilement à le décrire.
En bouche c'est magnifique, d'une puissance qui n'a d'égale que sa finesse, c'est très fruité (agrumes toujours) et on joue aux montagnes russes ; l'énorme acidité est présente en début de bouche, puis le gras du vin prend le dessus pour terminer sur une finale mélangeant fruits secs et argumes tout cela porté à nouveau pas un grosse acidité. Grand vin.



Domaine Pierre Overnoy - Vin Jaune 1979
Troisième claque... Tophe, tu nous gâtes tellement...


Vin n°11 :
Un nez intense qui fait plus vin de paille que vin jaune ou CC, café, noix, brou.
En bouche c'est fondu, très facile à boire avec une acidité présente mais timide. Au niveau des arômes, c'est le champignon qui domine (la morille selon certains). La finale est d'une intensité moyenne et le vin termine sa course sur des notes légères de café et de champignons. C'est très beau.



Fruitière Vinicole de Pupillin - Vin Jaune 1959


Pour accompagner ces quatre clavelins Tophe nous avait concocté une magnifique pintade aux morilles et au vin jaune avec des spätzle. A tomber par terre.


Vin n°12 :
Nez puissant sur les raisins de Corinthe, l'orange amer, la café, les fruits secs.
Très beau touché de bouche, aucune lourdeur, c'est extrêmement digeste avec toujours cette orange qui ressort j'ai même trouvé le vin légèrement citronné avec une grosse acidité en final qui a fait croire pour le néophyte que je suis que le vin n'est pas si vieux que ça. Bin oui quoi, des arômes complexes, une belle matière et surtout un grosse grosse acidité... En tout cas c'est très bien ++
Et l'accord avec la tarte danoise à l'orange est magique. Le plat s'en souviens encore je pense.



Domaine Vichot-Girod - Vin de Paille 1969


Que dire après une telle dégustation ?
Je retiendrai le trousseau des chez Aviet en rouge, en blanc le Cellier des Chartreux et du côté des clavelin évidement les deux gants de fer dans des mains de velours que furent le Château-chalon Vigne Aux Dames de Marius Perron et le Vin Jaune de Pierre Overnoy qui m'ont fait découvrir des facettes de l'oxydatif qui m'étaient totalement inconnues.

Je tiens du fond du coeur à remercier l'incroyable générosité de Tophe qui a vraiment tout organisé. J'espère une jour faire vivre ce genre d'émotion, de découverte et d'émerveillement au groupe. En tant que tout jeune passionné ce fut une journée que je n'oublierai certainement jamais et c'est bien humblement que je remercie au passage LPV pour m'avoir permis de rencontrer ces personnes avec leurs diversités et leurs visions du vin.

C'est avec toujours des étoiles dans les yeux que je termine ce post et que je vous remercie de m'avoir lu.



Rémy
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19 Mar 2017 19:14 #1

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Quelle somptueuse dégustation !! :woohoo:

Le Vigne aux Dames de Marius Perron fait également partie de mes plus grands souvenirs.
Un très très grand vigneron !
19 Mar 2017 19:32 #2

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Belle série Rémy mais ce ne serait pas une soirée pour moi.
Stéphane
19 Mar 2017 19:33 #3

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Ah ouais quand même...c'était annoncé grand, il semblerait que la promesse fut tenue !!!
Magnifique série et superbe CR.
J'aurais peut-être du me libérer finalement...:(

ArnoulD avec un D comme Dusse
19 Mar 2017 19:45 #4

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Commence a m embêter tout ces gars qui supportent l oxydatif sans broncher ! :X
Y en aurait pas un qui aurait un remède contre mon pdf - pro ( palais rébarbatif a l oxydatif ) :dry:
19 Mar 2017 19:55 #5

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Merci à vous.
Oliv', oui un vin hors norme et j'espère croiser d'autres bouteilles un de ces jours :)
Arnould, franchement oui tu as loupé quelque chose !!! Mais je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie haha.
Ols et Stéphane sincèrement dans cette dégustation il y a certes quelques notes de fruits secs mais à l'aveugle sans connaître le thème je suis sûr que je n'aurais pas placé la moitié des vins dans le Jura tant le caractère oxydatif prend un virage impressionnant sur des notes d'agrumes, salines, iodées (ce qui ne devrait pas te déplaire Stephane vu ton pseudo). Après, il faut les attendre ou acheter de vieux millésimes... C'est en tout cas un des enseignements que j'ai retenu de notre dégustation.

Rémy
19 Mar 2017 20:26 #6

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Ouahouu !! Voila qui me donne de l espoir :woohoo:
Faut juste trouver les vieux millésimes de Perron maintenant, et vu les prix aux enchères en ce moment :roll:
Quelqu un a t il gouté les récents du domaine Durand - Perron ?
19 Mar 2017 20:35 #7

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Oui Les prix sont délirants que ce soit pour Marius Perron ou pour Overnoy.
Durand-Perrond d'après ma maigre expérience et d'après le fil LPV n'est pas forcément très qualitatif.

Rémy
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: ols
19 Mar 2017 21:56 #8

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Dommage, Durand Perron c est pourtant la suite de Marius Perron.
19 Mar 2017 22:29 #9

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Rémi nous a fait un joli compte rendu merci à lui voici mon retour sur cette belle journée.

Samedi studieux pour LPV Franche comté avec une exploration de millésimes vénérables jurassiens chez notre yellow crazy man addict TOPHE et pour ceux qui connaissent l'homme généreux et simple qu'il est, ce fût un grand moment de convivialité, de bonheur et de partage.
Pour débuter et se faire le palais nous attaquons par une bulle qui fera exception dans le thème de la journée, il n'a pas osé tenter le mousseux de 30 ans. La robe est pâle, un premier nez sur la pomme mûre, une bulle fine, c'est tendu les fruits jaunes dominent la bouche et la finale.
Il s'agit d'un crémant de Michel GAHIER ; Bien

Une paire de rouge se présente pour accompagner une terrine de canard aux pistache (MIAM), le premier a une robe claire qui fait penser immédiatement à un plouplou, nez sympathique sur les fruits rouges, la bouche est souple, ce n'est pas d'une grande complexité mais agréable sans aromes tertiaires excessifs.
Il s'agit d'un ARBOIS Poulsard 1983 de PUFFENEY. B++

Le deuxième rouge a une robe profonde presque noire sans trace d'évolution, la mûre et les épices me font penser à un nez bourguignon et un pinot de belle facture, c'est très beau, la bouche est tendue, un léger déséquilibre sur l'alcool pour chipoter et toujours les fruits rouges, une longueur correcte. C'est un vin gourmand, insolant de jeunesse.
Cuvée des géologues TROUSSEAU 1988 Robert AVIET qui avait bien raison de dire qu'il faisait des vins qui vieillissent. TB

Nous attaquons les blancs accompagnés d'une terrine aux deux saumons (RE MIAM) , le premier a une belle robe dorée, miel, curry, pomme au nez, l'attaque en bouche est ronde, complexe avec une pointe d'acidité qui équilibre le tout et une belle longueur; Très bien pour ce côte du JURA chardonnay cellier des chartreux 1986 de la famille PIGNIER.

Le blanc suivant a une robe évoluée, le nez est puissant sur l'encaustique, les champignons ce qui me fait penser à un millésime chaud, en bouche j'ai noté des fruits jaunes, assez monolithique avec de l'acidité.
C'est un côte du JURA Chardonnay 1976 de pierre RICHARD qui est en fin de vie.

Un nouveau blanc se présente, nous aurions pu le surnommer le caramel du jour tant cet arôme caractérisait le nez, la bouche et la finale, un vin pour la science comme l'a dit TOPHE:
ARBOIS chardonnay 1964 fruitière d'ARBOIS

Enfin un dernier blanc avec une jolie robe dorée, un nez d'oxydatif avec des agrumes, la bouche est très tendue, beaucoup d'acidité trop à mon goût, une pointe de moka, pas mon style .
Il s'agit d'un savagnin 1988 du domaine de la Pinte.

Nous attaquons maintenant les clavelins accompagnés par une PVJM, en langage TOPHESQUE (pintade, vin jaune et morilles),le PVJM c'est avec du poulet ! viendra ensuite un assortiment de fromage .

Le premier clavelin a une robe dorée, le nez arbore des arômes complexes d'agrumes, c'est droit aérien, dans une autre dégustation à l'aveugle je ne l'aurais pas placé en JURA , quelle finesse ! , la bouche est à l'unisson, complexe, saline, finale en dentelle. Que dire, c'est un immense vin , hors norme, je n'ai jamais bu un clavelin à ce niveau, à l'égal des plus grands crus de Bourgogne.
Il s'agit du Château Chalon 1981 de Marius PERRON "La vigne aux dames"

Le deuxième clavelin est un classique avec un nez puissant oxydatif, présence d'agrumes, une touche marquée par la noix et le curry, une grosse matière, c'est souple sans acidité mordante et une belle longueur. Très bien.
Il s'agit d'un côte du JURA jaune 1969 Château d'ARLAY.

Pour le troisième clavelin retour dans la troisième dimension, un nez complexe sur les fruits secs, les agrumes, une bouche tendue, saline est également sur les agrumes, c'est puissant mais quelle finesse ! enfin une belle finale et encore un grand vin.
C'est un ARBOIS Jaune de Pierre OVERNOY 1979

Le dernier clavelin se présente sur une robe jaune dorée, le nez superbe mêle le celeri, les champignons et les agrumes ce qui laisse à penser qu'il a quelques dizaines d'année. En bouche l'attaque est douce on retrouve les champignon et les agrumes avec une belle longueur.
Excellent pour ce ce vin d'un millésime mythique en Jaune : ARBOIS 1959 fruitière de PUPILLIN.

Pour le dessert TOPHE a exécuté un gâteau danois à l'orange (RE RE MIAM) qu'accompagnera un superbe vin de paille à la robe ambrée qui dévoile des arômes complexes de raisons secs, agrumes et caramel, en bouche une acidité légère permet un bel équilibre à ce vin de paille qui s'étire sur les agrumes.
Excellent que ce VICHOT GIROD 1969,

Un grand merci à TOPHE pour ce grand moment de partage généreux.

cordialement
Eric
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20 Mar 2017 22:16 #10

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Il y a des dégustations qui vous marquent et celle d'il y a deux ans en fait partie. Pour notre plus grand plaisir, Tophe nous avait proposé il y a maintenant quelques mois de remettre le couvert et de déboucher une nouvelle fois quelques vieux millésimes du Jura. Franchement, on se voyait mal lui répondre par la négative.
Le groupe LPV Franche Comté était donc invité chez Tophe samedi 23 mars pour midi. Comme à son habitude, il a tenu à s'occuper du solide et évidemment du liquide. Royal !

Un invité surprise cette année en la personne de Chrisdu74, un LPVien de la première heure qui fait partager nombre de ses dégustations sur le forum et qui collectionne les groupes LPV (et une de plus Chris ! :D )

Pour ce déjeuner nous étions donc sept. Aucune indication sur le menu, encore moins sur les vins. Tophe avait placé la barre très haut (Lavillenie et ses 6m16 peuvent aller se coucher), je vous laisse juger la qualité des bouteilles de cette année ;)


Vin n°1 : Cave de la Reine Jeanne - Arbois "Grain de Pierre" 1999 (chardonnay)



Nez plutôt bourguignon, élégant et fin sur les fruits jaunes et un beurré prononcé qui s’effacera à peine pour faire ressortir un côté fumé.
La bouche, elle, est très traçante avec une acidité importante (agrumes légers) , tellement que je pars sur un savagnin. Au fur et à mesure le vin se fait plus large, finale très citronnée, je lui trouve une très belle personnalité, et on se ressert (déjà) facilement. C'est très beau. lorsque la chaussette tombe, je reste bluffé par la tenue de ce vin.
Confirmation que c'est un négoce de qualité (les derniers millésimes m'ont semblé moins attirants - peut-être est-ce dû au départ de Stéphane Tissot qui ne s'occupe plus de la vinif').



Vin n°2 : Camille Loye - Arbois "Cuvée Saint Paul" 1989 (chardonnay oxydatif)



Nez très marqué sur le beurre, la pâte d'amande mais surtout le champignon. Après quelques temps je lui trouve un nez sur la pomme et légèrement métallique.
Beaucoup de gras en bouche dans un premier temps puis une acidité laser prend le dessus qui rempli le palais, quelques légers amers en finale. La nez fait penser à un chardo évolué, mais la fougue de la bouche m'oriente sur un savagnin, avec une telle puissance, c'est pas possible autrement ! Bien +



Vin n°3 : Lucien Aviet - Arbois "Réserve du Caveau" 1979 (chardonnay oxydatif)



Nez sur le tertiaire qui champignonne mais qui est tout de même encore assez réduit. Puis le nez évolue ; sur les agrumes et le bouillon.
La bouche est surprenante, on retrouve les agrumes perçus au nez, superbe équilibre où rien ne dépasse. Touché de bouche "huileux", le vin n'est pas démonstratif mais plutôt sur le finesse avec une finale qui s'impose tout en dentelle, fraîche, toujours sur ces notes d'agrumes. C'est superbe ! Le vin est magnifié par le plat.



Saumon en feuille de blette, crème de fenouil




Vin n°4 : Marion père et fils - Côtes du Jura 1959


Nez qui sent "le petit vieux qui se néglige" ©Chrisdu74. Le vin est effectivement fatigué, passé du côté obscur de la force avec des odeurs de vieilles chaussettes, de champignons, de cire. Peu avenant.
La bouche est tout aussi fatigué mais les sensations en bouche sont de meilleure facture, toujours sur la cire et le champignon mais avec quand même une pointe d'acidité qui montre que le petit vieux est certes mal en point, mais toujours debout (aidé d'une canne à la rigueur :) ). Correct.




On enchaîne sur une triplette de rouges !




Vin n°5 : Domaine Hughes Beguet - Arbois-Pupillin Ploussard "Champ Fort" 2009



Nez timide, réservé et qui le restera tout au long de la dégustation.
En bouche, le vin est un peu dur, les tanins sont accrocheurs et masque un matière qui est pourtant jolie. Du mieux après aération et avec le plat, la fraise des bois ressort, finale épicée, serrée. Bien.




Vin n°6 : Domaine Hughes Beguet - Arbois-Pupillin Ploussard "Côte de Feule" 2009



Plus de finesse au nez que le précédent, plus lisible également, fruits rouges, groseille.
La bouche est agréable et fraîche, très accessible sur le poivre blanc et possède une finale énergique. Bien +




Vin n°7 : Maison Pierre Overnoy - Arbois-Pupillin Ploussard 1999



Superbe nez, très ouvert, sur la cerise, les épices douces mais également les fleurs fanées, l'orange sanguine, whaouuu ! C'est vraiment d'une belle complexité et déjà on perçoit une grosse concentration, une certaine densité.
Bouche effectivement dotée d'un grosse concentration de fruits (les mêmes qu'au nez) , avec des tanins souples, polis. Le vin est velouté, complexe dans un style "à la Reynaud" d'un gourmandise folle et d'une classe certaine. Magnifique ! On se ressent très (trop) facilement.



A l'aveugle, il n'y a pas eu de match, l'Overnoy est très nettement au-dessus de la mêlée ! Par contre au jeu des petites devinettes, vous auriez vu nos tronches lorsque Tophe nous a annoncé 3 Ploussard !!! A aucun moment l'un de nous n'a pensé à ce cépage. Note à moi-même : à laisser en cave, cela peut-être tellement plus qu'un vin de soif...




Cocotte de saucisses de Morteau aux légumes anciens





On passe aux vins jaunes et Château-Chalon :) Les deux vins suivants sont dégustés en parallèle :



Vin n°8 : Domaine Macle - Château-Chalon 1979



Nez d'une finesse impressionnante, sur les agrumes, l'iode. Incroyablement persistant, envoûtant et qui évoque la pureté de certains grands crus bourguignons à maturité.
La bouche est du même acabit, traçante avec un équilibre d'école entre une matière très concentrée (agrumes/citron/salin) et une acidité forte mais qui prolonge le vin dans une finale vive, pure et interminable. Le vin s'est complètement extirpé de son côté oxydatif, pas une trace de noix/croûte de comté, d'une élégance rare. Magnifique !



Vin n°9 : Château d'Arlay - Côtes du Jura Vin Jaune 1979



On part totalement à l'opposé, et le nez fait très "archétype de vieux jaune", croûte de comté, tourbe et café, c'est moins impressionnant que le précédent mais très beau tout de même car non dénué d'une certaine classe.
Le vin est facile, très lisible, on retrouve les même arômes en bouche mais passé après (du moins, en parallèle) le Macle le dessert peut-être mais l'équilibre est parfait, il y a de la rondeur dans ce vin mais la finale relance le tout avec quelques notes de noix. Cela reste tout de même très bon.




Suprêmes de volaille poêlés, sauce au vin jaune, potimarron



Millésimes identiques, par contre moi qui n'attache aucune importance à la robe des vins, force est de constater qu'entre le vin jaune et le Château Chalon, la différence est impressionnante :



A gauche, le Macle et à droite, le Chateau d'Arlay.





Tophe nous annonce une autre doublette :
- Quoi ? Ce n'est pas fini ?
- Vous n'êtes pas venus pour faire des gaufres quand même !



Vin n°10 : Marius Perron - Château-Chalon "Vigne aux dames" 1969



Jamais je n'avais rencontré ce type de nez sur un VJ/CC : sur le café, le caramel mais avec une impression de vin de paille ; notes de coing, de miel également. Nez qui n'évoluera pas et qui restera droit dans ses bottes tout au long de la dégustation, impressionnant de densité et de complexité.
La bouche, elle, possède un équilibre incroyable. On passe selon le moment, d'un demi-sec avec ses notes de coing timides/caramel/miellées à un vin plus typé sur une acidité fine mais bien présente et qui sert à relancer le vin vers une longue finale grasse ou se retrouvent pèle-mêle les arômes perçus au nez auxquels s'ajoute les agrumes. Magnifique, et pour moi l'OVNI (Objet Vinique Non Identifié) de la dégustation...



Vin n°11 : Pierre Peltier - Château-Chalon 1969



Encore un profil totalement différent,au nez je le rapprocherais peut-être plus du Macle car il est marqué par les agrumes intenses et se dégage une sensation de fraîcheur impressionnante.
Sensation qui se confirme en bouche tant le vin fait preuve d'une jeunesse insolente ! Quelle énergie ! Il est moins fin que le Macle, moins complexe que le Marius Perron mais alors, qu'est ce que ça envoie... La bouche est très large et prend tout le palais, s'étire sur une finale interminable et presque asséchante tant l'acidité emporte tout sur son passage, seuls ses notes d'agrumes apaise un peu ce ressenti. Magnifique, encore une fois.


Deux séries de vins jaunes et Château-Chalon d'anthologie tant chaque vin avait une personnalité propre, et cela en ayant 40 ou 50 ans... Un immense merci à Tophe mais un profond respect également pour nous avoir sélectionné 4 vins de grandes classes !





Comté de 28, 16 et 6 mois.





Vin n°12 : La Maison de Rose - Ecole Buissonnière 2009 (vendanges tardives de savagnin)



Nez très fin, sur les agrumes essentiellement.
Bouche fraîche et élégante, c'est très beau et parfaitement équilibré, la cannelle, le litchi ressortent clairement. Digeste, légèreté et complexité. Un très beau vin pour terminer.



Que dire après tout cela, si ce n'est un immense merci à Tophe pour cette sélection incroyable mais également pour l'excellent repas qu'il nous a concocté qui a pu sublimer les vins (mention spécial au saumon en feuille de blette, délicieux !). J'espère juste secrètement qu'un rendez-vous sera pris pour dans deux ans :)
Et puis une nouvelle fois ; merci à LPV sans quoi rien de tout cela ne serait possible. Boire de belles, magnifiques, grandes bouteilles c'est génial, mais pouvoir les (faire) partager avec une bande comme celle-ci, c'est quand même autre chose !



Rémy
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26 Mar 2019 21:00 #11

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:O! oo, ::whooo::

La graaaaaaaande classe !
26 Mar 2019 21:06 #12

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet LPV Franche Comté - Vieux millésimes du Jura chez Tophe

le marius perron me rappelle un grand souvenir, de l'oxydatif jurassien sec de ce niveau, ça ne ressemble à rien d'autre.
superbe dégustation
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: erig
27 Mar 2019 10:31 #13

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Beau C.R. Rémy, pour une fois j'avais pris un papier et un stylo, mais quand je relis mes notes, je me rends compte que je me suis laissé aller à profiter des vins et des mets, je n'ai que des bribes de c.r. qui ne reflètent nullement la qualité des vins et le plaisir pris à les déguster.
Quand tu dis chardo "oxydatif" pour le Camille LOYE et le Bacchus, ça m'a fait tiquer, mais c'est quelque part vrai puisque ça ne devait pas être franchement ouillé, "à la bonne vieille méthode". Cependant ce n'est pas des chardo de voile comme peut l'être la cuvée du hazard chez Labet par exemple, et il arrive de goûter ces 2 cuvées sans notes oxydatives (chez Bacchus je pense que le vin est maintenant ouillé).
Je suis globalement en phase avec ce que tu as écrit, avec une mention spéciale pour le poulsard d'Overnoy, qui pinotait bien, tout à fait charmeur, (aucun des 3 poulsarsd ne renardait!) ainsi que les 4 jaunes, avec une préférence pour le Perron qui a tout ce qu'on peut attendre d'un vieux jaune à maturité, puis Arlay que j'ai pris pour un Puffeney, Macle avec la finesse habituelle mais auquel je trouve qu'il manquait un peu quelque chose pour en faire un grand et Peltier, plus sur l'acidité, pas déplaisant mais en dessous des 3 autres à mon goût.
Une dégustation dont on se souviendra, sans fausse note, et d'un niveau moyen assez élevé. Et que dire de la cuisine! Si on se régalait toujorus comme ça au resto....

Un grand merci une fois de plus à Tophe (et à son commis du jour/gâte-sauce de prestige, Chrisdu)
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29 Mar 2019 08:51 #14

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Merci Rémy pour ce très bon CR qui reflète bien la qualité des vins servis par Tophe sans oublier l'exceptionnelle cuisine qui accompagnait dans la recherche systématique de l'accord mets / vins. Autant le dire tout de suite, l'ensemble était de haut niveau. :jump:
Pour cette session, on se demande si c'est bien LVP Franche Comté. Avec la présence de 4 éminents membres du JURA TOUR, c'est quasi une fusion par absorption !
En même temps, vu le thème, on n'est pas surpris que les jura addict soient présents, certains venant même de contrées avoisinantes. Très heureux d'avoir fait ta connaissance "en vrai" Christophe (Chrisdu74).

Voici mes impressions sur les vins :

Vin n°1 : Cave de la Reine Jeanne - Arbois "Grain de Pierre" 1999
Hormis la forme de la bouteille, rien ne m'oriente en Jura. Nez très bourguignon, mais peu élevé, qui devient grillé à l'aération. Bouche qui sait être fraiche malgré une acidité que je trouve personnellement modérée, on retrouve ce léger grillé. Longueur plus qu'honorable.
Excellent vin, impossible à placer en Jura et qui ferait parfaitement le job de pirate à l'aveugle dans une dégustation de bourgognes huppés....lui manque juste le prix (8 ou 9 € à l'époque).

Vin n°2 : Camille Loye - Arbois "Cuvée Saint Paul" 1989
Nez sur de légers arômes oxydatifs, sans que ce soit rédhibitoire (pour les réfractaires), on sent aussi le miel et les fruits jaunes bien murs. Bouche puissante soutenue par une grosse acidité, avec une amertume en finale tout à fait supportable. Pas mal du tout, mais en dessous du précédent et surtout du suivant…

Vin n°3 : Lucien Aviet - Arbois "Réserve du Caveau" 1979
A l'ouverture nez particulièrement réduit, œuf pourri (champignons pour certains). Cette réduction disparaitra complètement à l'aération. La bouche présente des arômes mentholés très agréables (et aussi d'agrumes) qui permettent de conserver toute la fraicheur nécessaire face une "puissance maitrisée" . Longueur infinie...Superbe vin qui a su garder voir magnifier ses qualités au bout de 40 ans. (tu)

Vin n°4 : Marion père et fils - Côtes du Jura 1959

On se doute que le vin servi est d'un millésime antérieur au précédent, ce que semble confirmer un nez de vieux vin, qui sent la tourbe et les champignons. Bouche sur des notes de café. Par contre, c'est étonnant de voir comment le vin a conservé de l'acidité, c'est sans doute cela qui lui a permis de se maintenir en vie. Intéressant de voir comment des vins de cet âge restent buvables.

Vin n°5 : Domaine Hughes Beguet - Arbois-Pupillin Ploussard "Champ Fort" 2009
Nez assez mutique qui ne s'ouvrira guère à l'aération. L'attaque en bouche est tannique, un peu dure et asséchante. Pourtant, le fruit est bien présent (fruits rouges). Ca s'affinera sur le plat et/ou avec l'aération.

Vin n°6 : Domaine Hughes Beguet - Arbois-Pupillin Ploussard "Côte de Feule" 2009
Nez qui fait plus évolué, comme la bouche qui présente des arômes tertiaires. Ca tombe un peu court : longueur moyenne. Un vin tout en finesse.

Vin n°7 : Maison Pierre Overnoy - Arbois-Pupillin Ploussard 1999
Nez qui pinote gentiment, sur la cerise et les fruits rouges. Mais c'est la bouche qui fait de ce vin un grand vin : elle est particulièrement veloutée et fraiche, avec des arômes poivrés / épicés. Le toucher de bouche est vraiment exceptionnel ! Absolument impossible de cracher de superbe nectar.
Hors la spéculation et le snobisme qui font que les prix des vins du domaine deviennent complètement hallucinants, il faut bien reconnaitre que sur cette bouteille, le domaine mérite amplement sa réputation.

Vin n°8 : Domaine Macle - Château-Chalon 1979
J'ai un clavelin devant les yeux...et le nez n'est même pas oxydatif. Pas de noix non plus. C'est très fin au nez et la bouche est parfaitement équilibrée malgré un niveau d'acidité très élevé. Z'êtes vraiment sur que c'est un jaune ça ??? Ah bon...:O!
J'aurai aimé boire ce vin à l'aveugle au milieu de grands bourgognes tant la similitude avec ces derniers est grande (j'avais déjà ressenti cela sur le même CC du millésime 1977).

Vin n°9 : Château d'Arlay - Côtes du Jura Vin Jaune 1979
J'entends "nez sur la croûte de comté", je rapporte donc, car j'ai du mal à transcrire ce que je sens. La bouche est bien plus riche que le précédent, avec un fond de crème brulée (suis le seul à avoir ce ressenti…donc surement pas ça). Ce vin est bien plus exubérant que le Macle, il me plait un peu moins, mais cela reste très bon.

Vin n°10 : Marius Perron - Château-Chalon "Vigne aux dames" 1969
On ne crache plus beaucoup...mes notes s'en ressentent.
J'ai quand même noté "nez de vin paille", sensation presque liquoreuse, longueur infinie. En tout cas, souvenir d'un grand vin, particulièrement impressionnant.(tu)

Vin n°11 : Pierre Peltier - Château-Chalon 1969
Plus de notes, juste noté : Acidité presque violente...et pourtant je n'y suis pas trop sensible.

Vin n°12 : La Maison de Rose - Ecole Buissonnière 2009
Juste le souvenir que malgré nos palais qui doivent furieusement fatiguer, on se sert et même on se ressert de cette petite gourmandise de fin de repas, dénotant une grande buvabilité.

Pour moi qui finalement connait assez peu le Jura, cette dégustation est presque une révélation. La tenue dans le temps de ces vins est exceptionnelle, et que dire de ces jaunes qui après 30 ou 40 ans perdent complètement leurs accents oxydatifs (qui peuvent s'avérer écœurants de temps en temps) pour s'affiner et se comparer, pour certains, aux meilleurs grands crus de bourgogne lorsque ces derniers arrivent à atteindre leur parfaite maturité (c'est à dire sans prémox).
Tophe, merci pour cette extrême générosité et un immense bravo pour la qualité de la cuisine (et je sais que tu y as travaillé…).(tu) (tu) (tu)
Je réserve mon siège pour dans 2 ans !

ArnoulD avec un D comme Dusse
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31 Mar 2019 17:25 #15

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Faire la connaissance "en vrai"de Chrisdu74 reste un rêve inaccessible pour la plupart des LPViens !
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31 Mar 2019 17:57 #16

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bonaye écrit: Faire la connaissance "en vrai"de Chrisdu74 reste un rêve inaccessible pour la plupart des LPViens !

.... Pourtant à préférer en photo qu'en pension... :DD

Tremblez cercles LPViens, je vais bientôt avoir énormément de temps libre .... %tchin ::glou::
01 Avr 2019 09:06 #17

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Bon je plaide coupable, quand j’ai eu vent que Tophe préparait une réception « Lacavatof » de ses acolytes du LPV Franche-Comté, je me suis nonchalamment rappelé à son bon souvenir ::oups:: pour décrocher un strapontin, vague commis et soutien moral dans la phase préparatoire, solide convive à table.

CR: Dégustation pas tout à fait aveugle pour moi, ayant eu vent du programme et aidé Tophe à preparer certaines bouteilles. J’ai quand même fait mon poisson rouge et parfois oublié les vins qui étaient servis.


Sur un assortiment de petits fours de la maison Tophe :


Arbois Grain de Pierre 1999 Caves de la Reine Jeanne

Pour s'assurer de notre motivation, Tophe commence par nous servir un vin de Grande surface ... certes vinifié par Stéphane Tissot… Nez sur la réduction , le grillé , quelques notes de bouillon et des fruits jaunes derrière. La bouche attaque en douceur , sur le fruit puis finit très puissante ; acidité très marquée et légère pointe de chaleur alcoolique, pas d’évolution notable ; c’est très beau malgré tout, un style qui m’évoque Aviet
TB(++) avec le bémol pour la puissance


Arbois blanc 1989 Cuvée Saint-Paul C.Loye

Nez plutôt très évolué, fruit, bergamote, vieux miel. Bouche d’abord très souple, on retrouve les arômes du nez puis l’acidité traçante prend la bouche ; très légère oxydation, ou plutôt un style de vieux vin ; on a tous plus ou moins déjà gouté cette cuvée en meilleur état de fraicheur mais ça ne se crache pas


Puis le superbe pavé de saumon au citron confit et graines de fenouil en papillotte de blette


Arbois cuvée des docteurs 1979 L.Aviet

Nez un peu réduit, bouillon, fines notes de champignon le tout couvrant les fruits mûrs. Belle bouche très équilibrée, riche et fraîche, mentholée, pas très longue pour mettre un bémol
TB


Côtes du Jura 1959 Marion père et fils

Un vin qui mériterait un commentaire plus détaillé mais j’allais attaquer mon job en cuisine… Très vieux nez, tourbe, agrumes. Bouche douce sur les agrumes. Pas le meilleur mais une jeunesse étonnante..



Une triplette de rouges pour accompagner la morteau en cocotte revisitée


Arbois Poulsard 2009 Champ Fort Hugues Beguet
Arbois Poulsard 2009 Côte de feules Hugues Beguet
Arbois Pupillin Poulsard 1999 dom. Overnoy-Houillon



Les 2 premiers très sympas, l’un (Feusles) un peu plus puissant, acide et encore un poil tannique, l’autre (Champ Fort) sur un équilibre plus en douceur, moins d’acidité . l’Overnoy 1999 n’a pas le touché de bouche décadent du 2011 apprécié l’an passé mais il est d’une grande jeunesse, d’un style un peu plus ferme et une classe au-dessus des précédents.


Sur un suprême de volaille sauce vin jaune aux morilles pas trop crémée

Château Chalon 1979 J.Macle

Nez sur le bouilllon, les épices douces, le miel. Bouche sur une trame acide tendue, des agrumes, citronné, une rigueur aristocratique surtout en face de l’autre mais c’est la grande classe quand même


Côtes du Jura Vin Jaune 1979 ch. D’Arlay

Superbe nez, sur les épices, le curry doux, le caramel, la croûte de comté voire une note lactique de jeune comté. La bouche est plus puissante et acide (dans le style 89 mais de loin comme Alain), aromatique canaille sur la voie de certains jaunes « décadents » qui nous font nous rouler sous la table ; pas encore rhaaah mais déjà lovely


Puis sur un assortiment de comté dont on a chipoté quelques hectogrammes en savourant ces jaunes magiques…


Château Chalon Vigne aux Dames 1969 Marius Perron

Nez fruité, orange confite, coing (j’ai fugacement trouvé un peu de bouillon qui disparait) , des épices, cocktail qui évoque un vieux vin de paille. En bouche on retrouve ces arômes, la trame est acide mais pas tant que ça, c’est plus une sorte de fraicheur végétale qui tient le vin, grande classe


Château Chalon 1969 P.Peltier

Nez plus vif, notes d’orange, bouche plus compacte, trame acide très puissante, salivant, très très long ; quelle jeunesse !
(souvenir ému du premier JuraTour pour ma part)



Sur le dessert, une tarte aux pommes à l’orange (pommes revenues dans un jus d’oranges aux zestes avant cuisson au four, étonnant cela confère une vivacité étonnante aux pommes)

Une curiosité que ce savagnin vendanges tardives, Vin de Table l’Ecole Buissonnière 2009 de la Maison de Rose (D.Grand)

Frais floral, un style ½ sec peu alcoolisé (11°) façon Loire ou Alsace qui termine en douceur cette débauche de grands vins


Au final, un superbe après-midi, j’ai eu grand plaisir à rencontrer cette joyeuse équipe de Franche-Comté, la jeune garde qui tient la baraque côté compte-rendus et les anciens, mes chers résidents du Jura Tour.
On s’est régalé grâce à la générosité et le talent de Tophe ; j’ai eu vent de ses essais dans la semaine et son engagement tout le samedi en cuisine était impressionnant.
J’ai pour ma part bénéficié de ce talent et cette générosité tout le week-end, respect et vénération, c’est toi le patron !
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01 Avr 2019 09:21 #18

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