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Une nouvelle belle dégustation un samedi à la campagne

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Petit tour en France un samedi à la campagne a été créé par Jean-Loup Guerrin

Petit tour en France un samedi à la campagne

Chaque année à cette époque, l’ami François nous invite à partager les meilleurs flacons de sa cave. La sélection est éclectique et bien ciblée, comme toujours.
Le programme est équilibré avec quatre blancs, quatre rouges et un liquoreux, tous à l’aveugle bien sûr.
Il faisait beau et très chaud (28 ° C !) ce qui a rendu la gestion de la température de service un peu délicate, mais François a fait au mieux.

Domaine Coume del Mas – Collioure – Folio – Edition spéciale -2013



Il s’agit d’un assemblage de grenaches (90 % gris et 10 % blanc).

Robe paille.
Le nez d’abord timide s’ouvre à l’aération et au réchauffement (les vins étaient tous servis à une température un peu plus fraîche que la normale pour tenir compte des conditions ambiantes).
La bouche est large et grasse, d’un beau volume. Son caractère capiteux est compensé par une sensation caillouteuse. D’une bonne persistance, la finale est plus en finesse.
Bien ++


Domaine de Bellivière – Jasnières – Les Rosiers – 2013



On part bien plus au nord !

Robe d’un or assez clair.
Le nez possède une belle intensité, avec des arômes miellés prédominants, mais aussi des fruits jaunes et une note mentholée.
La bouche aux arômes de tisane est tendre et on devine quelques SR. D’ailleurs cette cuvée oscille entre vin sec et vin demi-sec selon les millésimes. L’acidité sous-jacente ressort dans la finale dynamique sous forme de tension, et de minéralité en filigrane.
Bien ++


Les Vins de Vienne – IGP des collines rhodaniennes – Taburnum – 2012



Cap au Sud-Est (par rapport au Jasnières… ;) ).

Robe d’un or soutenu.
Très intense, le nez allie des senteurs florales (violette et rose) à d’autres de fruits blancs (pêche et abricot).
La bouche est très grasse (élevage assez luxueux qui se ressent également dans l’aromatique) et bien sapide. Elle manque cependant de peps et de finesse (a plus souffert que d’autres de la température extérieure ?). Heureusement de beaux amers relancent bien la finale.
Bien +(+)


La Chablisienne – Chablis Grand Cru Grenouilles – Château Grenouilles – 2011



Retour à nouveau vers le nord.

Robe paille.
Le nez intense, séduisant et complexe mêle tour à tour des fruits blancs, des notes pierreuses et de coquille d’huitre, ainsi que des touches pâtissières.
La bouche est un modèle d’équilibre entre gras, volume, élégance, tension et sapidité.. Une minéralité saline s’impose dans la finale élancée.
Très Bien ++ / Excellent
Cela me réconforte avec cette cuvée après une petite déception sur 2004 et des déconvenues sur 2005.


Château Tour des Gendres – Bergerac – Moulin des Dames – 2008



Une grande diagonale vers le Sud-Ouest !

Un assemblage de 65 % de merlot, 30 % de cabernet sauvignon et 5 % de malbec.

Robe très sombre aux reflets tuilés.
Le nez est intense et complexe et développe des arômes de cuir, de sous-bois, des touches florales, mentholées, torréfiées et chocolatées !
La matière de la bouche est riche, des tanins encore saillants et un peu vert viennent en contre point mais ne sont pas bien intégrés. La finale s’avère plus droite et fine.
Ce vin a-t-il été trop extrait ? Il passe en tout cas beaucoup mieux sur un très beau plat de charcuterie.
Bien +(+) seul, Bien ++ / Très Bien sur le plat.


Mas Bruguière – Pic Saint-Loup – La Grenadière – 2007



On reste dans le Sud, mais un peu plus à l’Est.

Un assemblage de 75 % de syrah, 15 % de grenache et 10 % de mourvèdre.

Robe très sombre et évoluée.
Le nez très intense est doté d’un fruité envahissant, tellement prononcé qu’il va jusqu’à évoquer une touche de vernis.
La matière riche et mûre, associée à une sapidité sans faille, impacte le palais, d’autant que l’on ressent beaucoup de mâche. L’acidité est juste suffisante pour contrebalancer cette fougue mais ce vin est sans doute celui qui a le plus souffert de la chaude température ambiante. C’est quand même très beau pour qui, comme moi, n’est pas réfractaire à ce type de vin démonstratif.
Bien ++ / Très bien


Clos des Lambrays – 2007



C’est donc très au nord que l’on va trouver un grand vin…

Robe assez sombre, aux jolis reflets très fauves.
Le nez profond et irrésistible s’ouvre généreusement sur des fruits compotés, de la rose fanée, du cuir noble et des épices ; c’est à la fois élégant et racé.
La bouche emporte l’adhésion par son immense fraîcheur, sans tourner à l’acidité. La matière est délicate mais ne manque pas du tout de chair et de rondeur, bien supportée par des tanins souples et patinés. La très grande persistance se termine sur une finale sapide et fine qui appelle un autre verre.
Excellent


Château La Tour Haut-Brion – Pessac-Léognan – 2002



Nouvelle diagonale vers le Sud-Ouest.

Robe très sombre et tuilée.
D’une belle intensité, le nez développe surtout ces notes empyreumatiques caractéristiques qui m’ont fait trouver l’appellation (comme celle du Chablis d’ailleurs). Elles se complètent d’arômes de cassis et de cuir et de quelques notes balsamiques.
La bouche est très charnue, plus que la plupart des Bordeaux 2002 que j’ai pu déguster, y compris les deuxièmes crus classés de Saint-Julien, dotée d’une matière au fruité généreux. L’acidité apparaît surtout en deuxième partie de bouche contribue, avec les tanins fins et soyeux, à élancer la finale.
Il ne lui manque qu’un supplément de complexité pour être un grand vin.
Très Bien ++


Domaine Cauhapé – Jurançon – Noblesse du temps – 2010



Cap tout au sud du Sud-ouest pour l’arrivée de ce tour en France.

La carafe utilisée est encore plus novatrice que les précédentes : une autre passion de François !



Robe dorée et bien ambrée mais pas très dense.
Le nez puissant est axé principalement sur le miel. Je crois y déceler du coing et des arômes de botrytis qui me feront partir sur le chenin mais ce sont quelques notes d’ananas, perçues après découverte de l’étiquette (oui, après c’est plus facile !) qui donnaient la bonne piste.
La bouche possède une très grosse liqueur, une belle aromatique pure et savoureuse et bien entendu une acidité qui joue pleinement ses rôles de structure, d’affinage et d’allonge.
Très Bien +


Un grand merci à l’ami François pour cet excellent moment passé en bonne compagnie. Nous réservons notre place pour l’an prochain !

Jean-Loup
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11 Jui 2018 19:51 #1

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Petit tour en France un samedi à la campagne

L’ami François poursuit la tradition en invitant annuellement ses amis connaisseurs à une belle dégustation. Deux dérogations cette année :
- Ce n’est pas en juin par manque de disponibilités de certains convives.
- C’est donc le 31 août et 33 °C sont annoncés : nous serons donc à l’intérieur !

Je dois dire que François nous a particulièrement gâtés pour ce millésime 2019…
Voici le programme :







Tu auras compris, cher lecteur LPVien, que je ne cherche pas à te faire deviner les vins ;) , mais à te faire admirer la collection de carafes de l’ami François. :jump:


Domaine Weinbach – Alsace – Pinot Gris – Cuvée Sainte Catherine – 2012



Cette cuvée n’a été commentée qu’un seule fois sur LPV, il y a plus de dix ans.

La robe est claire, de couleur paille.
Le nez est ouvert, sans plus, et propose des fruits blancs et des fleurs blanches, avec une note anisée et une note fumée (repérée après découverte de l’étiquette :X ).
L’équilibre en bouche est celui d’un demi-sec (il y a en effet 15,2 g de SR dans ce vin), avec une bonne fraîcheur, un fruité agréable et une longueur honorable. La finale invite à une gorgée suivante car rien n’est saturant.
Un vin bien fait et appétant mais qui manque de personnalité.
Bien ++


Croustillant de chèvre, figue et noix

L’accord n’est pas au top (2 / 5) car si sur le chèvre cela passe correctement, en revanche la figue très sucrée gomme le sucre du vin et le dénature en le rendant sec.


Domaine Comte Abbatucci – Vin de table – Cuvée Collection Il Cavaliere – Diplomate d'Empire – 2013



La robe présente une couleur paille.
Très intense, le nez développe des arômes floraux dominants, avec de la rose, mais aussi des fruits blancs. Après une courte aération dans le verre l’olfaction prend des accents minéraux, pierreux et finement pétrolés.
L’attaque est ronde, l’acidité minimale (mais le vin était peut-être un peu chaud, les conditions climatiques n’ayant pas facilité la préparation), et les saveurs minérales gagnent en milieu de bouche avant de se révéler pleinement sur la finale bien persistante et savoureuse.
Très Bien +


Panna Cotta d’asperges au crabe

L’accord est réussi (3,5 + / 5) car le vin réussit mieux la fusion entre l’attaque et la finale.


Domaine Paul Jaboulet Aîné – Hermitage blanc – Le Chevalier de Sterimberg – 2011



L’assemblage se compose de 65 % de marsanne et de 35 % de roussanne.

La robe affiche un or clair.
Le nez est presque puissant, en tout cas exubérant et d’une remarquable complexité : fruits secs avec principalement amande et noisette mais aussi un peu de noix, cire, brioche, ainsi que de légères notes boisées.
La bouche est bâtie sur une grosse matière et un élevage luxueux, plus sensible qu’au nez et d’ailleurs un poil trop. Une belle tension vient fort heureusement équilibrer l’ensemble et participer à l’allonge superlative, la finale restant bien sapide.
Très Bien +(+) si on n’est pas réfractaire au boisé mais pourrait encore aller plus loin dans quelques années si tout veut bien se fondre.


Délice au saumon

L’accord est malheureusement peu concluant (1,5 / 5) car le plat éteint complètement le vin et aurait demandé un vin à forte acidité non boisé (sauvignon)


Domaine Peyre Rose – Coteaux du Languedoc blanc – Oro – 2002



La robe présente un or translucide.
Le nez est puissant et plutôt complexe, alliant des fruits jaunes, du clou de girofle, de la brioche, de la vanille et même de la pomme à l’aération.
La bouche est très ample, habillée d’un gras important, marquée par un boisé prégnant, plus encore que celui du Chevalier de Sterimberg. Elle possède également moins d’acidité mais de beaux amers permettent de bien dynamiser la finale.
Très Bien (+)
C'est mon troisième millésime d'Oro après 1996 et 2000 et cela a été très différent à chaque fois !


Cassolette de Saint-Jacques aux petits légumes

L’accord est intéressant (3,5 + / 5) car le boisé paraît mieux intégré et le vin s’affine.



Plateau de charcuteries pour accompagner les deux vins rouges suivants


Château La Voulte-Gasparets – Corbières Boutenac – Cuvée Romain Pauc – 2012



Il s’agit d’un assemblage de 50 % de carignan, 25 % de grenache, 15 % de mourvèdre et 10 % de syrah.

Des reflets légèrement tuilés animent la robe sombre.
Le fruité très expressif teinté d’épices est la caractéristique du nez luxuriant voire sexy. On est dans le Sud !
La bouche est charpentée, les tanins sont doux, avec un toucher soyeux, et la densité est procurée par une sensation d’alcool et un grain très serré. Une acidité correcte et une finale de mi-longueur complètent le tableau. On est dans le Suuuuuud !
Bien ++


Clos Canarelli – Corse Figari rouge – Amphora – 2010



La robe assez claire donne des signes d’évolution mais pas de fatigue. Tiens, un pinot !
Bien intense et profond, le joli nez affiche un fruité franc et pur agrémenté d’une fine touche florale et d’une autre de maquis (euh, cela a peut-être été rajouté dans mes notes après découverte de l’étiquette ;) ). C’est très élégant et on est sans doute toujours en Bourgogne.
La bouche est dans le même registre de la délicatesse, avec un profil droit et élancé mais sans se départir d’une chair mûre, dense et tendre à la fois. Les tanins sont fondus, la persistance superbe, tout y est. Pour moi le meilleur vin rouge de la dégustation.
Très Bien ++ / Excellent
Merci François pour cette superbe cuvée que je ne connaissais pas.



Plateaux de fromages pour accompagner les deux vins rouges suivants


Domaine Peyre-Rose – Coteaux du Languedoc – Syrah Léone – 2005



La robe assez claire est bien tuilée.
Très intense, le nez exhale des arômes très prégnants de cerise, avec des inflexions de belles épices et d’un floral noble. Le voilà le grand Bourgogne !
En bouche on change de scénario avec une grande concentration, une belle richesse, un boisé élégant, mais beaucoup d’alcool ressenti. On n’est plus du tout en Bourgogne mais très au Sud (j’avais annoncé Châteauneuf). Heureusement une certaine fraîcheur est sous-jacente, renforcée par une fugace pointe végétale en aromatique (étonnante pour le domaine et le millésime). Ce vin de belle allonge est racé mais ce n’est plus mon style préféré en raison de l’alcool et du caractère bodybuildé.
Très Bien +(+) quand même pour ce vin à la grande personnalité.


Château Figeac – Saint-Emilion – 2004



La robe sombre est nettement marquée par des reflets fauves sur le bord du disque.
Le nez exhale des arômes intenses balsamiques, de cuir noble, une touche mentholée, le tout sur un fond de fruits noirs : très typé Bordeaux !
La bouche est équilibrée, mais plus sur l’élégance que la puissance, d’une trame épurée et longue, portée par une acidité structurante. On ne peut cependant le qualifier de grand vin en raison d’un léger déficit d’étoffe et de mûrissement, se traduisant notamment par quelques notes végétales en bouche.
Très Bien ++ pour ce vin qui a emporté les suffrages de la tablée.

J’aurais bien goûté un assemblage de 60 % de Figeac et 40 % de Syrah Léone…. ::out::


Pour finir, une vraie douceur :

Domaine du Clos Naudin – Vouvray moelleux – Réserve – 1989



L’or de la robe est à la fois dense et ambré.
Très intense, le nez offre des senteurs envoutantes de coing, de raisins secs, de fruits confits, de miel, sur un botrytis très pur. Quelle complexité !
L’harmonie en bouche est somptueuse. Le sucre est complètement fondu, bien intégré à une matière irréprochable à la sapidité de grande finesse. La remarquable acidité apporte de l’énergie et une belle persistance jusqu’à une finale goûteuse et vibrante, qui rebondit plusieurs fois.
L’ensemble donne une impression à la fois de légèreté et de grandeur !
Très Bien ++ / Excellent


Tarte tatin

L’accord (3,5 / 5) se réalise sur l’aromatique mais le superbe dessert est un peu riche pour ce vin délicat.


Il est déjà 16h… Heureusement que j’ai prévu une chauffeure pour me rapatrier car je n’ai pas craché !
Merci François et Marie-Claude pour votre accueil et pour avoir réuni des personnes d’horizons différents avec une passion commune.
Et bravo François pour ta sélection, avec des valeurs sûres et des cuvées pointues !


Jean-Loup
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02 Sep 2019 08:51 #2

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Une très belle dégustation un samedi à la campagne

Ce samedi de fin août l’ami François nous a à nouveau réunis pour une dégustation éclectique et de grande qualité. Nous avons pu être dehors, car ce n’était ni les grandes chaleurs ni le froid annoncé, et c’est tant mieux pour limiter les risques liés au coronavirus.
J'ai changé mon titre car un vin étranger s'est glissé dans la sélection... toujours aussi éclectique et pointue.


Domaine Marcel Deiss – Alsace – Gruenspiel – 2013



Il s’agit d’un assemblage de riesling, pinot noir et gewurztraminer complantés, provenant d’un terroir de marnes et graves, avec élevage de 12 mois sur lies totales en foudres.

La robe paille soutenue présente quelques reflets rosés.
Le nez bien intense dévoile ses charmes sous des formes variées, allant de la brioche à la pâte d’amande en passant par des notes finement exotiques.
Une sucrosité est ressentie (8 g/l estimés pour 7,3 g/l réels : pas mal ! ;) ) mais bien intégrée par la belle matière fruitée, à laquelle se mêle une pointe issue de TDN , non perçue au nez. Une bonne acidité structure l’ensemble, y compris dans la longue finale saline.
Très Bien (+)
J’ai été moins bon pour trouver les cépages car, n’ayant pas pensé à un assemblage, je suis parti sur l’intermédiaire entre le riesling et le gewurztraminer, à savoir le pinot gris, conforté par les SR :X .
Pas mal pour le remplaçant d’un Condrieu d’Yves Cuilleron 2013 oxydé…


Domaine Luneau-Papin – Muscadet de Sèvre et Maine – Pueri Solis – 2009



Cette cuvée « Enfant solaire » n’a été réalisée que les années très solaires, en 2005 et 2009.

L’or clair de la robe n’a rien perdu de son brillant.
Le nez intense qui associe fruits secs, brioche et fruits jaunes pourrait orienter vers un autre cépage et une autre région.
La bouche charnelle, bien enveloppée par une pellicule de gras, présente une aromatique riche qui tire sur les fruits confits, sans se départir d’une vivacité bienvenue. La finale très salivante et élancée, plus en finesse, invite à la gorgée suivante.
Très Bien +

L’accord avec le foie gras, conseillé par le domaine, est plus que correct (3 + / 5) car le gras et la richesse du vin lui permettent de faire face à la puissance du plat, mais cela manque pour moi de sucre pour un meilleur mariage.


Domaine Les Aurelles – Coteaux du Languedoc – Aurel – 2014



La robe oscille entre paille et or.
Le nez fait preuve immédiatement d’une très belle intensité avec un grillé prégnant qui va faire de la place à un fruité de grande finesse, allant des fruits blancs aux fruits jaunes, avec une touche d’exotique.
La bouche d’une très belle dimension impressionne par sa matière riche mais pas saturante. Le gras et une sensation de boisé lui confèrent de l’onctuosité. Une jolie et fine amertume en finale a le mérite de lui donner un profil plus pointu.
Très Bien +(+) pour ce vin taillé pour une garde encore longue car ne manquant pas d’acidité sous-jacente.

Un opéra au saumon façon gravelax et au fromage frais l’assagit un peu (3,5 + / 5) : le vin conserve sa force percutante sans le côté un peu extraverti.


Château Génot-Boulanger – Meursault premier cru – Les Bouchères – 2008



L’or de la robe est bien clair.
Le nez très intense annonce la noblesse du chardonnay, mêlant arômes de fruits blancs, floraux, grillés et briochés.
L’équilibre en bouche est très réussi, bâti sur une dualité puissance – finesse. La première vient du terroir et s’exprime par une matière dense et charmeuse ; la deuxième vient du millésime et se manifeste par un relief acide et rafraichissant, notamment dans la longue finale aux accents citronnés. Le vigneron a bien su tirer partie des deux pour offrir cet ensemble cohérent.
Très Bien ++

L’accord fonctionne très bien (3,5 + / 5) avec une cassolette de pétoncles et crevettes à la crème, le vin gagnant encore en finesse.


Après ces quatre beaux blancs, les rouges vont-ils tenir leur rang ? Eh bien oui, et encore mieux pour les trois derniers…


Vitanza – Brunello di Montalcino – 2010



La robe d’une densité moyenne est très tuilée sur la frange.
Le nez s’ouvre bien sur des fruits compotés, fondus et patinés par le temps.
La bouche arrondie et charnue, au grain serré, montre une légère austérité en plus de saveurs fruitées semblables au nez. Celle-ci s’accentue en finale en raison de la présence d’une certaine amertume.
Bien ++


Domaine Gauby – Côtes du Roussillon Villages – Muntada – 2011



La robe assez sombre dévoile quelques reflets tuilés au bord du disque.
D’une belle intensité, le nez ravit surtout par sa complexité et la sensation d’aboutissement procurée. Avec beaucoup de développement dans le verre, il exhale un fruité complètement épanoui, avec notamment de la cerise, des arômes épicés, une jolie note florale et une touche de chocolat.
La bouche est à l’unisson, dans la continuité aromatique et toute en distinction et raffinement. Un infime perlant en attaque, noté aussi par ma tendre et douce, ne gêne en rien et se complète par une fraîcheur remarquable qui ne se départit pas tout au long du déroulé en bouche. La matière s’habille d’une belle étoffe, avec un toucher somptueux, la persistance est superlative et la finale ciselée d’une précision démoniaque.
Excellent (+) et grand vin !

Pour le cépage principal j’hésitais entre carignan et grenache. Il y en a 45 % de chaque et ayant lu le commentaire de François (Agrippa) sur ce même vin la veille j’aurais dû le trouver, tellement nous sommes proches dans les commentaires ! %tchin


Domaine Coquard Loison-Fleurot – Clos-Saint-Denis – 2010



La robe est moyennement foncée et presque roussie, dénotant un vieillissement non négligeable.
Le nez est bien expressif, pas forcément sur une expression bourguignonne, même évoluée, mais avec des fruits noirs, des arômes balsamiques, de garrigue et de menthol.
La bouche se montre séveuse et vive, mais les deux caractéristiques complémentaires sont un peu dissociées. Elle reste tout de même d’une belle élégance, avec une bonne allonge toute en fraîcheur.
Très Bien +


Château Pavie Macquin – Saint-Emilion Premier Grand Cru Classé – 2007



La robe est d’un grenat très sombre, aux reflets tuilés.
D’une belle intensité, le nez est porté sur le cuir noble et un fruité noir compoté, avec une touche subtile de tabac.
La bouche se révèle confortable, dotée d’un moelleux au grain satiné très Rive Droite. Elle n’est pas marquée par la maigreur du millésime mais en a tiré une belle fraîcheur, ni par un boisé qui s’est mis au service du vin en le soutenant tout en s’effaçant. Sa finale de longueur appréciable est bien goûteuse.
C’est très bon, un grand Bordeaux à point !
Très Bien ++


Domaine Yves Cuilleron – Condrieu doux – Ayguets – 2010



La robe se présente sous un très beau doré qui tire sur l’ambré.
Le nez très intense n’en est pas moins frais, associant harmonieusement abricot, cire et miel.
La bouche est un bijou d’équilibre, d’une grande vivacité comme je les aime, d’une sapidité séduisante et élégante, d’une sucrosité parfaitement intégrée (110 g / l mais on en aurait donné moins). La superbe persistance se termine sur une finale en point d’orgue qui laisse le palais très net.
Excellent

L’accord est remarquable (4 + / 5) avec une tarte à l’abricot et à la rhubarbe, ce dessert pas trop sucré et suffisamment acide relançant parfaitement le vin.

Quel casting !


Un très grand merci à François et à son épouse Marie-Claude pour cette superbe dégustation. Les sourires de tous les convives parlaient d’eux-mêmes ! :jump:


Jean-Loup
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31 Aoû 2020 16:21 #3

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Une nouvelle belle dégustation un samedi à la campagne

Une nouvelle belle dégustation un samedi à la campagne 

Ce samedi de début septembre, l’ami François avait de nouveau invité une belle brochette d’assoiffés de connaisseurs pour une dégustation éclectique.
On démarre par une surprise. Tous les vins sont toujours servis à l’aveugle mais le premier arrive servi dans un verre noir… Nous devons donc trouver la couleur … et plus pourquoi pas. 

Domaine Reverdy-Ducroux – Sancerre – Vin Orange – 2018 



Le nez est bien ouvert et aromatique, offrant des fruits blancs mais aussi des senteurs particulières mêlant plantes aromatiques et épices.
Le profil du vin est en V, en tout cas en ce qui concerne l’acidité : prégnante en attaque, elle s’efface derrière la rondeur du milieu de bouche et l’aromatique intrigante et bien présente, avant de revenir dans la finale acidulée moyennement persistante.
Bien +(+)

Tout le monde est parti sur un blanc, alors que l’association verre noir – aromatique esssspéciale – « maliciosité de François » aurait dû nous mettre la puce à l’oreille.
Ce qui est surprenant est qu’il est indiqué « Appellation Sancerre d’Origine Contrôlée » sur la contre-étiquette alors que le Sancerre orange n’est pas reconnu à ma connaissance.
D’ailleurs le domaine Fouassier, pionnier en l’espèce, étiquette son vin orange « Skin » en Vin de France. 


Domaine Hauvette – IGP Alpilles – Dolia – 2013 



Il s’agit d’un assemblage de roussanne, marsanne et clairette.

La robe oscille entre paille et or.
Le nez intense nous enchante par sa diversité. En défilé, paradent des fruits jaunes, de l’amande, du fumé, une touche florale et une autre d’herbes aromatiques.
La bouche large et dense est habillée de gras et de la même palette aromatique enchanteresse. Puis l’acidité prend son envol, tend l’ensemble jusqu’à une finale très persistante qui se teinte d’un léger pétrole inattendu mais complexifiant.
Très Bien + 


Domaine La Taille aux Loups – Vouvray – Clos de Venise – 2010 



La robe se pare d’un or clair.
Très intense et complexe, le nez propose des fruits jaunes, du camphre, de la menthe et une touche pétrolée.
La bouche ample, charnue et affriolante, semble manquer d’un peu de peps, sauf dans la longue finale plus effilée et bien savoureuse.
Très Bien (+)


Domaine Marcel Deiss – Alsace – Altenberg de Bergheim – 2011

 

La robe se présente sous un or soutenu et brillant.
Le nez puissant et opulent semble avoir pris à chaque cépage ses caractéristiques, même si l’ordre d’apparition n’est pas celui des différents pourcentages dans l’assemblage : fruits exotiques pour le gewurztraminer, pétrole pour le riesling et fumé pour le pinot gris.
L’attaque est très légèrement perlante puis la bouche prend un profil sphérique. Les sucres résiduels (73 g / l) ne se ressentent aucunement à ce point (on est habitué avec cette cuvée) mais apportent du confort alors qu’une acidité dynamique apporte l’équilibre nécessaire. La finale salivante est tout sauf pâteuse.
Très Bien +(+) 


Un Corton Charlemagne 2013 était au programme mais a été victime de premox…Ce sera donc un : 

Domaine Olivier Leflaive – Puligny-Montrachet – 2008 



La robe se situe entre aille et or.
Le nez bien ouvert après aération dans le verre associe une base florale à de la vanille, du massepain, des fruits blancs et de la noisette ; pas de doute, on est en Bourgogne !
Le beau gras en bouche réalise un beau duo avec la vivacité (merci 2008 !). L’aromatique du nez revient en rétro-olfaction, avec un élevage encore plus présent, surtout dans la finale qui donne une sensation huileuse.
Très Bien, sauf pour les pdf. 


On passe maintenant à la deuxième mi-temps… 


Domaine Gentile – Patrimonio – Grande Expression – 2009 



Il s’agit d’un mono-cépage nielluciu. 

Moyennement sombre, la robe est bien évoluée, même roussie sur la frange.
Le nez présente une bonne intensité et des arômes chocolatés prégnants (qui m’ont fait partir sur le sud, mais pas autant, m’arrêtant vers une région où le grenache domine) sur un fond de fruits rouges.
La bouche est charpentée et corsée (j’aurais dû retenir cet indice…) mais pas trop capiteuse. Les fruits sont surmûris, presque compotés, et une certaine fraîcheur bienvenue rassure. Un manteau de tanins, encore solides mais heureusement non agressifs, vient consolider l’ensemble avant une finale de mi-longueur plus affinée.
Bien ++ 


Domaine de Peyre-Rose – Coteaux du Languedoc – Clos des Cistes – 2005 



La robe est très proche de celle du Patrimonio, donc moyennement sombre et très évoluée.
D’une belle intensité, le nez développe tour à tour les ingrédients d’un cocktail sudiste : fruits rouges et noirs, épices, fumé, cacao, touche de garrigue.
La bouche généreuse, charnelle, rondouillarde, fait un peu « too much » d’autant que son grain est très serré. Une petite acidité est bien accueillie pour guider ce corps de belle carrure, d’autant qu’elle s’appuie sur des tanins assez aiguisés. La finale brille par son allonge remarquable, elle sait se montrer plus pointue mais sans se départir de son empreinte capiteuse.
Très Bien si on n’est pas un pdf.

J’avais noté cette même cuvée Très Bien ++ il y a quatre ans. Soit il faisait nettement moins chaud, soit je vieillis en acceptant moins ces vins extravertis. Attention : c’est quand même très flatteur et beaucoup, mais pas tous, ont adoré autour de la table. 


Domaine Génot-Boulanger – Corton Les Combes – 2008 



La robe est claire et bien rousse, pas seulement sur la frange, mais il est vrai que sa clarté aide à faire apparaître cet indice d’évolution sur l’ensemble du disque.
D’une bonne intensité, le nez est surtout très fin et distingué, offrant le fameux duo de fruits rouges cerise – framboise du pinot. Des accents floraux participent à l’impression de noblesse.
La bouche est dans la continuité, sur l’élégance, dans un registre effilé et bien en ligne, notamment grâce à sa grande fraicheur et à ses tanins fluides. Le grain est tout de même bien serré et rappelle l’origine du cru. La finale longue, aérienne et salivante parachève la belle œuvre.
Très Bien +(+) 

Après un très beau Meursault 1er cru Les Bouchères du même millésime servi l’an dernier, voici encore une grande réussite ! Je suis surpris du peu de CR sur LPV relatifs à ce domaine. 


Maison Xavier Vins – Châteauneuf-du-Pape – Ange – 2001 



Pas très sombre, la robe marque elle aussi de nettes traces d’avancée en âge.
Le nez très intense ne peut renier son origine sudiste, avec des senteurs chocolatées, de fruits compotés et d’épices.
La bouche est savoureuse et chaleureuse, l’acidité minimaliste, le tout montrant quand même une certaine finesse. La finale de bonne persistance paraît d’abord lus pointue avant que l’alcool ne ressorte.
Très Bien, encore une fois pas pour un pdf. 


Domaine des Bernardins – Muscat de Beaumes-de-Venise – Hommage 

 

La robe s’affiche sous un or à la fois très ambré et pas dense du tout.
Le nez immédiatement très intense est muscaté à souhait, avec des notes florales et d’autres de raisins secs, ainsi qu’une touche miellée.
La bouche est dense et large, à la sucrosité trop prégnante à mon goût. La vivacité est un peu trop sous-dimensionnée mais la finale très gouteuse et qui dure longtemps permet de finir sur une bonne impression.
Bien ++


 

Voici donc le beau line-up de cette dégustation.
Vous aurez compris que j’ai surtout été emballé par les blancs et que c’est grâce à mon palais éclectique que j’ai pu apprécier les trois rouges du sud qui étaient vraiment dans un style luxuriant. C’est encore la Bourgogne qui s’en sort bien en rouge, mais avec l’inflation des prix cela va être de plus en plus difficile de taper à ce niveau…
Merci à l’ami François qui nous a régalé et à l’année prochaine ! 

Jean-Loup
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08 Sep 2021 14:10 #4

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Le Corton Charlemagne 2013 oxydé était également un Leflaive ?  

Sylvain
08 Sep 2021 18:28 #5

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Le Corton Charlemagne 2013 oxydé était également un Leflaive ?  

Un Olivier Leflaive, pas un Leflaive !

Michel
08 Sep 2021 22:39 #6

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Une nouvelle belle dégustation un samedi à la campagne

Ni un Leflaive ni un Olivier Leflaive, mais un domaine que je ne connaissais pas (pas vu l'étiquette) et dont je n'ai pas retenu le nom.

Jean-Loup
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08 Sep 2021 23:28 #7

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Un samedi à la campagne pour fêter les 75 ans de François

L’ami François a 75 ans mais chut, ne le dites pas, car il ne tient pas à ce que cela se sache...
Et pour que cela ne se sache pas, il fait tout pour en paraitre dix de moins et il y arrive ! Il faut dire que les sorties en vélo (il a fait encore l’Ardéchoise cet été !) le maintiennent en grande forme !

Pour la traditionnelle rencontre de fin août – début septembre, il nous a donc concocté une dégustation éclectique comme il sait le faire, de haut niveau comme il sait le faire également, et cette fois-ci d’un cran encore au-dessus…

On commence comme l’an dernier avec un vin servi en verre noir.

Vignoble du rêveur – Alsace – Singulier – 2020

 

Il s’agit d’un assemblage de riesling et pinot gris, avec macération de dix jours.

Le nez intense présente de l’acidité volatile, voire une piqûre acétique. On perçoit derrière des fruits blancs et du miel.
La bouche est axée sur une acidité vertébrale, et s’habille d’une matière charpentée, avec même de la mâche qui donne une sensation tannique, surtout dans la finale qui est en plus dotée d’une grande salivation.
Bien + mais pas vraiment mon truc.

Au petit jeu de l’aveugle intégral, on recherche d'abord la couleur et les résultats sont impressionnants : 5 annoncent un blanc, 2 un rouge, 2 un rosé et 1 un orange...
C’est ma chère et tendre qui est la seule à trouver et pourtant tous les indices étaient là : une acidité rarement rencontrée dans un rouge et une sensation tannique, c’est un vin orange ! Mais j’ai trop raisonné en me disant que François n’avait pas récidivé le coup de l’an dernier et j’ai donc annoncé rosé sans conviction…

Bon, on démarre doucement en niveau en moulinant sur le petit plateau mais on va passer très vite sur le grand… 


Clos Venturi – Vin de France – Chiesa Nera – 2014

 

L’assemblage comporte 40 % de vermentino, 40 % de genovese et 20 % de bianco gentile.

La robe (cette fois-ci on peut l’admirer !) se présente sous un or clair.
D’une belle intensité, le nez se montre étincelant et riche, avec de la pêche, de la poire, des fruits exotiques et de l’anis. Il se complexifie de plus en plus à l’aération, révélant des notes de menthe, de terpènes et de maquis (pour cette dernière, c’est étiquette découverte… ).
La bouche est large, d’un gros volume, nappée d’un voile de gras. La richesse aromatique semblable à celle du nez donne une impression de sucrosité et l’acidité est calibrée à un niveau juste suffisant pour atteindre un équilibre satisfaisant. L’allonge est d’abord séveuse puis plus en finesse.
Très Bien +(+)


Domaine Gauby – Côtes catalanes – Coume Gineste – 2017

 

La robe est de couleur paille.
Le nez très expressif exhale les senteurs d’un panier d’herbes aromatiques et de fruits blancs variés.
La bouche est dotée d’un bel équilibre, aussi large que longue, avec un léger gras, une très belle sapidité et une vivacité sous-jacente. Elle s’affirme magnifiquement dans une finale persistante, pétrie d’élégance, aromatique et dotée de fins amers.
Très Bien ++


Domaine de la Vougeraie – Vougeot blanc – Clos du Prieuré – 2016

 

La fiche annonce 4 % de pinot gris et 1 % de pinot blanc ????!!!!

La robe très brillante hésite entre paille et or. 
Bien intense, le nez oriente tout de suite vers un grand Bourgogne, offrant de beaux et fins arômes d’élevage : brioche beurrée, crème pâtissière, touche vanillée, un soupçon de grillé et une base de fruits blancs bien mûrs, dont la poire principalement.
Ample et dotée d’un gras enveloppant, la bouche fait preuve d’une harmonie remarquable entre une matière irréprochable, un élevage parfaitement intégré et une acidité au cordeau. La finale très persistante, toute en subtilité et d’une aromatique délicieuse nous ravit et nous invite à nous resservir !
Excellent
Un vin tout jeune mais déjà grand, et une belle première pour moi sur cette cuvée rare.


Domaine E. Guigal – Ermitage – Ex Voto – 2005

 

Cette cuvée très haut de gamme combine 90 % de marsanne et 10 % de roussanne, et a été élevée durant 30 mois en fûts neufs…

La robe est très ambrée mais pas dense, presque claire.
Le nez intense joue dans un registre tertiaire, luxuriant et patiné à la fois, alliant du fenouil, du miel, du bois précieux, de la mirabelle et de l’amande.
La bouche très ample et assez grasse donne une impression de sucres résiduels, renforcée par une aromatique sur la datte. La matière très séveuse apporte de l’impact en finale, sur une aromatique évoluée qui m’a moins dérangé que certains.
Très Bien ++, même si le vin a dû dépasser son apogée.

Un très bel accord (4 / 5) avec une cassolette de Saint-Jacques aux champignons, le vin gagnant en élégance.


Bodega Vega Sicilia – Ribera del Duero – Valbuena 5° – 2013

 

La robe très sombre présente un début d’évolution sur la frange.
Très intense, le nez exhale des arômes torréfiés de chocolat et de café, qui s’entremêlent agréablement à de beaux fruits noirs et à des notes de garrigue. Il va de plus s’affiner à l’aération dans le verre en offrant de belles touches florales. Un nez addictif !
La bouche est corsée et bien équilibrée par une acidité qui va aller crescendo de l’attaque à la finale. Les tanins gras et le toucher très fin apportent de la sensualité. La grande persistance révèle un fruité subtil et acidulé.
Très Bien ++ / Excellent et le rouge de la dégustation à mon goût !


Château Mouton Rothschild – Pauillac – Le Petit Mouton – 2012

 

La robe est bien sombre et montre quelques reflets tuilés sur le bord du disque.
Le nez dispose d’une bonne intensité et d’une aromatique assez sauvage, avec du maquis et du tabac sur un fond de cassis.
L’austérité classieuse des Pauillac se retrouve en bouche aux plans de l’aromatique, des tanins assez distingués et de la bonne fraîcheur, plus que du profil qui sait s’arrondir. La longueur est intéressante sans plus, la finale bien nette et épicée.
Très Bien + et étonnamment déjà prêt à boire, avec tout de même de réelles capacités d’évolution.


Domaine Henri de Villamont – Clos de Vougeot – 2010

 

La robe claire fait nettement apparaître une teinte très tuilée qui gagne sur l’ensemble du disque.
Bien intense et classieux, le nez a déjà acquis ces beaux arômes tertiaires des grand Bourgogne, sur la rose fanée et le sous-bois, tout en gardant un beau fruité de cerise en filigrane.
Après une telle robe et un tel nez, on s’attend à une grande bouche, mais l’attente a peut-être été trop forte. La très grande finesse est au rendez-vous mais, associée à une matière tendre et svelte, aux tanins fondus, elle fait encore plus ressortir l’acidité un peu trop prégnante. La finale dispose d’une allonge très honnête mais avec un caractère un peu pointu.
Très Bien + seulement pourrait-on dire mais je pense que l'ensemble de l'assemblée a été plus ravie que moi.


Maison Paul Jaboulet Aîné – Hermitage – La Petite Chapelle – 2009

 

La robe sombre montre quelques traces d’évolution sans plus.
Le nez intense et très séducteur propose des fruits noirs confiturés, cerise et mûre, une note mentholée et des accents floraux.
Charpentée et d’une belle densité, la bouche possède un grain très serré. Une vivacité bienvenue la tient sur ses rails, ceux-ci s’avérant bien longs. La puissance du vin en première partie de bouche lui a en effet donné suffisamment d’élan pour l’emmener loin, dans une finale plus apaisée.
Très Bien ++, sauf pour un pdf, mais à attendre dans tous les cas pour aller encore plus haut.

Un excellent comté a réussi à tempérer la fougue du vin (3,5 + / 5).


Domaine Marie-Thérèse Chappaz – Valais – Grain noble – Marsanne – 2017

 

Vin servi en deux demi-bouteilles.

La robe est une merveille : bel or ambré assez clair et bien brillant.
Le nez très intense exhale un grand et beau fruit, mêlant avec bonheur fruits jaunes et fruits exotiques, et se mâtinant de senteurs de rose.
La bouche affiche une belle liqueur, dense et voluptueuse, à l’aromatique envoutante. L’équilibre somptueux est obtenu grâce à une énorme acidité qui relance la bouche en continu. La finale raffinée et d’une très belle allonge parachève le magnifique tableau.
Excellent, maintenant et pour 20 ans sans doute.

Et pour ne rien gâcher, une tarte à l’abricot et à la pistache, très goûteuse et peu sucrée, s’est très bien mariée avec le vin (4 / 5).

 

Voilà un line-up de toute beauté, qui nous a fait bien voyager et qui nous a tous ravis.
Un énorme merci à toi, François ! Reste encore aussi jeune pour les 25 prochaines années !

Jean-Loup    
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09 Sep 2022 09:20 #8

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C’est toujours fin août – début septembre que l’ami François nous convie à une belle dégustation à la campagne.
On sent l’organisation bien rodée car trois jours plus tôt il aurait fallu des pulls et trois jours plus tard la chaleur aurait été intenable !
Mais de toute façon cela ne serait alors pas tombé un samedi…

Il fait donc très beau, 28 ° au maximum sur la fin, nous sommes bien à l’ombre et avons le plaisir d’accueillir deux petits nouveaux, mais bien connus du club Amphores de Bourges.
Comme toujours nous sommes à l’aveugle. François, le malicieux, ne nous avait pas prévenu qu’il y avait un thème sur les rouges, mais il nous a d’abord bien baladé sur les blancs, même si les cépages ont été trouvés par les uns ou les autres.


Domaine de Puech-Haut – Languedoc blanc – Tête de Bélier – 2016

 

La robe se présente sous un or clair.
Le nez très intense évolue beaucoup à l’aération dans le verre : le grillé est d’abord prégnant mais intégré à un ensemble de fruits jaunes et de fruits secs. Le clou de girofle ainsi que la cire orientent vers un assemblage roussanne – marsanne avec un peu d’élevage sous bois. Il y en a effectivement 30 % de chaque, avec comme complément 30 % de grenache et 10 % de viognier.
La bouche ample montre des angles arrondis sans être véritablement enrobée. Une belle fraîcheur efface les 14 °et l’aromatique en rétro-olfaction est plus fondue et axée sur le fruit qu’au nez. La finale assez vive et sapide est de bonne facture.
Très Bien (+)


Domaine François Villard – Condrieu – Le Grand Vallon – 2014

 

La robe arbore un or moyen.
Le nez très intense exhale une aromatique imprégnée de miel, sur base de fruits jaunes très mûres, plus prunes qu’abricot. Un soupçon mentholé vient le rafraîchir avec bonheur.
La bouche est parée d’un joli gras et affiche un beau volume. Son aromatique radieuse et solaire est juste contrebalancée par une certaine vivacité mais c’est la finale plus pointue qui semble avoir concentré toute l’acidité du vin.
Très Bien + mais assez atypique pour moi.
Bravo à Laurent qui a trouvé le cépage.


La Chablisienne – Chablis Grand Cru Grenouilles – Château Grenouilles – 2015

 

La robe est de couleur paille.
D’une belle intensité, le nez ravit surtout par son élégance. Un fin grillé vient parfaitement se marier à des fruits blancs de grande maturité, avec juste une pointe de mousseron pour complexifier l’ensemble.
La bouche n’est pas en reste, de belle dimension et d’une matière consistante sans rien perdre en finesse, elle est parfaitement équilibrée par une superbe tension qui la mobilise et la propulse loin dans une finale de grand raffinement.
Très Bien ++ / Excellent pour ce grand Bourgogne dénué d’accents chablisiens, en tout cas sur le plan aromatique, mais pour moi le vin de la dégustation !


Domaine Weinbach – Riesling Alsace Grand Cru – Schlossberg – Sainte-Catherine – 2012

 

La robe oscille entre paille et or.
Très expressif et très riesling, le nez est estampillé par une grande floralité et surtout une minéralité pétrolée affirmée, avec un soupçon citronné de bon aloi. Ces arômes s’entremêlent à l’aération pour donner un tout cohérent.
Rondement assise sur quelques sucres résiduels (la contre-étiquette en annoncera 6 g/l), la bouche est dotée de la même aromatique séduisante et d’une acidité qui participe à l’harmonie d’ensemble et qui la soutient jusque dans la finale salivante.
Très Bien +(+)


BK Wines – Adelaïde Hills – Pinot noir – 2017


 

La robe est très claire, tuilée sur le bord du disque, voire à l’intérieur, et dotée d’une légère turbidité (le vin n’est pas filtré).
Le nez exhale avec une franche intensité de la fraise, de la cerise, et de l’écorce d’orange.
La bouche friande présente un profil aérien et une texture délicate, évoquant une caresse. L’acidité n’est pas très haut perchée mais ni la faible teneur en alcool ni la matière infusée du vin n’en ont besoin ; seule l’aromatique affriolante aurait pu être encore mieux soulignée par un petit plus de peps. La longue finale est dans la lignée, invitant à une nouvelle gorgée.
Très Bien +(+) pour ce vrai vin de pdf à qui on ne peut reprocher qu’un déficit de puissance mais pas de personnalité.

Etiquette découverte, on apprend que c’est un OVNI, produit seulement à 240 bouteilles !
De mon côté je pensais à un Tavel du domaine de L’Anglore… mais bravo à André qui a trouvé le cépage.


Domaine Albert Mann – Alsace – Pinot noir – Clos de la Faille – 2017

 

La robe claire paraît assez évoluée.
Très intense et classieux, le nez développe des senteurs bien définies de cerise, de fraise et de rose.Tout est parfaitement calibré en bouche, pas une caractéristique plus haut qu’une autre : une matière bien en chair et au fruité net, de la fraîcheur guillerette, un grain satiné et une finale épurée.
Très Bien +(+) et excellente découverte que ce pinot noir au top en Alsace !


Louis Jadot Estates – Willamette Valley – Résonance – 2016

 

La robe assez claire, mais moins que les deux vins précédents, fait apparaître des reflets tuilés sur la frange.
Le nez se révèle disert et plutôt élégant, associant des arômes fruités de cerise, framboise et fraise à une touche vanillée qui rappelle un élevage qui a dû être assez appuyé.
La bouche se distingue aussi des vins précédents par sa densité, le volume étant aussi confortable et le fruité aussi mûr. Mais l’acidité n’est ressentie qu’en fin de bouche ; elle est alors haut perchée ce qui donne l’impression d’un vin un peu dissocié entre les deux parties de bouche. Dommage car cela aurait pu être nettement meilleur…
Très Bien


Domaine Coquard-Loison-Fleurot – Charmes-Chambertin – 2010


 

La robe claire est bien tuilée, avec des reflets tirant sur l’acajou.
Très expressif et d’un grand raffinement, le nez présente un bel équilibre entre gamme fruitée et gamme florale : de la cerise mûre, de la rose fanée et des touches complexifiantes d’épices et de sous-bois.
La bouche a choisi le camp de la finesse, avec toujours cette aromatique accomplie et un toucher tut en légèreté, voire en filigrane. La finale, au diapason, conserve ce profil tout en retenue et un peu suranné.
Très Bien ++ et à nouveau un vrai vin pour pdf !


Domaine Trimbach – Alsace Vendanges Tardives – Riesling – 2002

 

La robe est parée d’un or ambré témoin de son âge certain.
Le nez s’affirme avec intensité, embaumant les fruits exotiques et le pétrole, mais donnant également une impression de botrytis pour le moins étonnante quand on connait la région.
La bouche remarquablement équilibrée est dotée de sucres peu présents (on doit être dans le bas de la fourchette des VT, mais l’âge a pu aussi influencer sur la perception) qui viennent souligner avec justesse l(aromatique flatteuse sans l’alourdir. Une tension énergisante assure la conduite de l’ensemble jusqu’à une finale de belle allonge, gourmande et dynamique.
Très Bien ++


Encore une formidable dégustation avec cette très belle idée de nous proposer quatre expressions différentes du pinot noir sans nous prévenir.
Mais il n’y avait pas que les rouges, et les blancs, secs ou liquoreux, ont parfaitement tenu leur rang également !

Un grand merci, François !
Nous prenons rendez-vous pour le samedi 31 août ou 7 septembre 2024 ? 

Jean-Loup 
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05 Sep 2023 16:58 #9

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Encore une très belle dégustation un samedi à la campagne !

Dans mon CR de l’an dernier, je me demandais si en 2024 ce serait le 31 août ou le 7 septembre. Eh bien l’ami François a opté pour le 31 août et il a très bien fait : le beau temps était au RDV, sans chaleur excessive.
Un programme éclectique, comme souvent, avec quatre blancs, quatre rouges (et pas quatre vins de pinot noir comme l’an dernier) et un liquoreux.


Domaine Ravanès – IGP Coteaux de Murviel – Le Renard Blanc – 2015

 

Cette cuvée, issue d’un monocépage Grenache gris, n’est pas produite toutes les années.

La robe se présente sous un or clair.
D’une très bonne intensité, le nez développe une aromatique de fruits blancs et d’amande, mais surtout d’un élevage luxueux : vanille voire noix de coco.
La bouche étoffée et enveloppée d’un beau gras ne dépare pas avec son évocation boisée. Une belle vivacité permet un recentrage et une allonge certaine. Ce vin ne manque pas de personnalité et sera plus ou moins apprécié selon sa sensibilité au boisé.
Bien ++ / Très Bien pour moi mais on peut espérer un élevage plus intégré dans cinq ans, durée supplémentaire qui ne devrait pas lui faire peur grâce à sa belle matière et son acidité.


Domaine La Taille aux Loups – Vin de France – Venise – 2014

 

L’or clair de la robe se pare de teintes finement ambrées.
Le nez expressif nous raconte une belle histoire, partant sur les fruits blancs à la tendance exotique, virant vers la noisette et le massepain, avec des accents finement boisés.
La bouche bien ronde et de grand volume prend presque une troisième dimension en évoquant une sphère, le tout habillé d’une pellicule de gras. Un léger grillé et une touche tertiaire se rajoutent à l’aromatique du nez. Mais j’aurais pu commencer par citer la très belle acidité qui lui apporte le plein d’énergie.
Un très beau vin qui a plein d’atouts !
Très Bien ++ / Excellent


Domaine Ferraton Père & Fils – Hermitage – Les Miaux – 2015


 

Il s’agit d’un monocépage marsanne !

La robe oscille entre paille et or.
Le nez intense et d’une belle élégance distille des arômes d’agrumes et de fruits blancs puis, à l’aération, des notes pâtissières.
La bouche combine amplitude et densité, avec un toucher gras et serré. L’élevage est complètement digéré, ce qui n’était pas gagné pour un Hermitage relativement jeune, certainement grâce à cette matière superlative, et c’est un bon point. En revanche l’acidité est basse, voire insuffisante pour moi qui aurais souhaité plus de peps, d’autant qu’il n’y a pas d’amertume dans la finale, bien goûteuse, que l’on retrouve souvent dans les vins du Rhône septentrional à base de marsanne et/ou roussanne.
Très Bien +(+) mais il semble que tous les autres convives l’ont préféré au Venise. Très certainement pas la même affinité pour la tension…


Domaine Jean-Paul & Benoît Droin – Chablis Grand Cru – Valmur – 2015

 

La robe se situe entre couleur paille et couleur dorée, avec une bonne brillance.
Le nez très généreux « sauvignonne », par son aromatique composée d’agrumes, de fruits blancs, et de touches de buis. Ce n’est qu’étiquette découverte que j’ai ressenti des notes pierreuses.
La bouche, elle, « chardonne » , ou en tout cas évoque le chardonnay. Elle se montre très harmonieuse, alliant ampleur, densité et fraîcheur, avec une aromatique qui se complètes d’accents anisés. La très belle persistance toute en élégance donne une envie irrésistible de se resservir.
Excellent

Ce vin est bien entendu à l’aube de son apogée et je lui prévois un avenir radieux.


Domaine Hauvette – IGP Alpilles – Améthyste – 2017

 

Cette cuvée, que je ne connaissais pas, comprend 80 % de cinsault.

La robe est claire (c’est bien du cinsault !) et très tuilée, tirant sur la couleur brique. Une fois de plus je constate que les robes claires évoluent beaucoup plus vite que les robes foncées.
Intense et affriolant, rehaussé d’une légère volatile fugitive, le nez joue une belle partition avec de la framboise, de la cerise et du floral, en se mâtinant d’accents chocolatés.
L’attaque ronde et plutôt serrée laisse percevoir une sensation capiteuse, mais elle très vite rattrapée par la patrouille l’acidité qui l’affine et l’allonge jusqu’à la finale savoureuse à souhait.
Très Bien +(+) et ne pas trop attendre si on en a en cave.

Décidément, je n’ai jamais été déçu par les vins de Dominique Hauvette.


Feudi di San Gregorio – Taurasi – Feudi Studi – 2013

 

Il ne s'agit pas de la cuvée habituelle du domaine mais de celle issue de la ligne spécifique à tirage limité "Feudi Studi". Elle provient d'un parcellaire sélectionné en fonction du millésime.

La robe bien sombre ne donne d’indice ni de jeunesse ni d’évolution.
Très généreux et varié, le nez offre des fruits noirs, des arômes balsamiques, ses épices, du cuir et une touche de réglisse.
La bouche présente une austérité classieuse et une structure tannique importante mais avec des tanins gras. Une belle vivacité guillerette prend le dessus en deuxième phase, avec donc un contraste notable, jusqu’à une finale fraîche empreinte d’une aromatique tertiaire et d’une acidité pointue.
Très Bien + pour ce vin de caractère qu’il vaut mieux boire assez vite à mon avis.


Domaine du Clos des Fées – Côtes du Roussillon Villages – Le Clos des Fées – 2011

 

La robe est très sombre et légèrement tuilée.
Le nez livre avec une forte intensité des senteurs où paradent cassis, balsamique, cacao et même une touche mentholée qui compense une sensation alcooleuse.
La bouche se montre puissante, chaleureuse et capiteuse, rien que cela ( !). On rajoute un énorme volume et une grosse densité pour comprendre que ce vin ne fait pas dans la dentelle. L’acidité est quand même suffisante pour lui éviter la lourdeur mais pas assez pour l’affiner.
Il y a dix ans, je l’aurais noté Excellent et c’est à peu près ce que j’ai entendu autour de la table. Avec mes goûts actuels ce sera Très Bien (+) car je ne suis quand même pas devenu un pdf.

Il est intéressant de noter que j’avais trouvé beaucoup plus à point la cuvée VV du même millésime bue en 2022. Pour Le Clos des Fées, il faudrait attendre encore cinq à dix ans pour espérer que sa fougue s’assagisse quelque peu, sans assurance. Ou alors il faut l’associer à une cuisine roborative ou des fromages costauds.


Château La Gaffelière – Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé – 2004

 

La robe sombre dénote une jolie évolution par ses reflets tuilés sur la frange.
D’une intensité prononcée, le nez présente une très légère volatile. Mais celle-ci ne fait que renforcer le fruité franc et délicieux sur la mûre, teinté d’épices et de bois noble. L’ensemble est posé et d’un grand raffinement.
La bouche est dans la même veine, équilibrée, assez charnue malgré le millésime, à l’aromatique aboutie et mobile sur le palais grâce à une acidité millimétrée. La finale évanescente reste quand même présente pour profiter de sa persistance.
Très Bien ++


Domaine Sophie et Jean-Christian Bonnin – Bonnezeaux – Elogia – 2014


 

La robe affiche un beau doré ambré.
Le nez expressif propose des senteurs de pomme au four, de miel et, très légèrement, de coing.
Le style de la bouche est harmonieux et d’un beau raffinement. On ressent peu de liqueur (il y a pourtant 120 g/l de SR), une acidité vivifiante (merci 2014 !) et une aromatique enchanteresse. La finale de grande allonge est joliment savoureuse tout en laissant le palais net.
Très Bien +(+) pour cette jolie découverte !
 
Le line-up

C’était encore une très belle dégustation avec de très chouettes découvertes (Améthyste, Taurasi et Elogia) et des valeurs sûres. Et l’ambiance très chaleureuse était au même niveau !
A l’an prochain donc …

Jean-Loup
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10 Sep 2024 09:07 #10

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Réponse de Agnès C sur le sujet Petit tour en France un samedi à la campagne

Jean Loup, merci pour ces compte-rendus, de nombreux vins sortent des sentiers battus et l'éclectisme semble être une qualité dans la cave de votre ami.
Agnès
10 Sep 2024 09:41 #11

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Peut-être serait-il utile de préciser que le taurasi dégusté n'est pas la cuvée habituelle du domaine mais celle issue de la ligne spécifique à tirage limité "Feudi Studi".
Il s'agit d'un parcellaire (vignoble qui doit sans doute figurer sur la bouteille - "Candriano" ?) sélectionné en fonction du millésime.

Pierre
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10 Sep 2024 12:58 #12

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