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Il n'y a pas qu'au printemps que ça chauffe à Bourges...

  • Nol
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En ce 11 novembre, toute la fine équipe a une nouvelle fois convergé vers Bourges pour découvrir les trésors de la cave de Jean-Loup merveilleusement mis en musique par les « petits plats » de Nicole. A ce propos, toutes mes excuses, mais n’ayant pas bien noté les intitulés des plats, je m’en tiendrai aux vins et compte sur mes petits camarades et leurs photos pour combler cette lacune.
Nous descendons à la cave et Jean-Loup annonce le programme : une bulle ; trois blancs ; cinq rouges ; deux blancs ; une surprise (non goûtée, pour ma part, il y a de la route pour le retour…).

Champagne Agrapart, Minéral, blanc de blanc, extra-brut, 2008 :
Nez frais, d’abord sur la pomme verte, puis les agrumes (pamplemousse, citron), touche florale, un peu de fruits secs, c’est pur et net ; la bouche n’est pas d’un très grand volume, c’est sur la longueur, tendu, avec une finale traçante ; cela semble encore très jeune ; TB

Sancerre Comtesse Gérard Boulay 2008 :
Nez sur les herbes (fenouil, plantes médicinales), quelques petites notes exotiques et d'agrumes apparaissent à l’aération, touche fumée, légère évolution ; l’attaque en bouche est sur la largeur, peu de fruits, le vin reste plutôt en bas de la bouche avec une légère sensation « aqueuse » ; l’acidité arrive cependant sur la fin de bouche pour relancer un peu tout ça ; un vin qui m’a semblé un peu entre deux âges ; B-

Chassagne-Montrachet 1er cru, Les Champs Gains, Marc Colin 2008 :
Nez un peu évolué, avec pour moi une note oxydative assez marquée ; un peu de fruits jaunes confits, des herbes type fougère et une note sensible de caramel au lait ; bouche large et lourde à l’attaque, puis le vin à tendance à disparaître, à se « fluidifier » jusqu’à une finale "collante" sur le beurre et le caramel ; l’aération lui ramènera cependant un peu de peps et d’acidité ; Moyen

Gewurztraminer, Rangen de Thann, Clos Saint-Urbain, Zind Humbrecht 2007 :
Nez très aromatique, presque saturé de parfums (la sensation de plonger son nez dans une grande bouteille de parfum), orange, mandarine confites, note exotique, litchi ; la bouche est large, très puissante, avec du gras et une sensation de maturité élevée ; on retrouve la mandarine confite ; on ressent un peu SR mais « compensés » par une très belle acidité qui allonge le vin ; finale un peu chaude pour moi (16,5° sur l’étiquette….) ; c’est très bon, mais il ne faut pas avoir les papilles trop délicates ! TB+

Saumur-Champigny, Les Poyeux, Clos Rougeard, 2007 :
Nez un peu réduit, mais très fin et délicat, avec des notes de fruits très légèrement confiturés, une touche florale (pivoine), une petite note « terreuse » et un léger trait vert ; la bouche est fraîche, sur une matière très légère et assez soyeuse, un peu d’épices ; le fruit est cependant un peu « terne », l’acidité est assez haute et la finale fluide et courte ; j’aime bien la finesse et une légère austérité, mais là j’ai trouvé qu’il manquait tout de même un peu de pulpe et de chair… Un vin qui a divisé ; Pour ma part, j’avais largement préféré le 2006 dégusté également grâce à Jean-Loup ; TB pour le nez / B- pour la bouche

CDP Château Rayas, Pignan 2006 :
Nez expressif sur la fraise écrasée, légèrement confiturée, l’orange amère, la figue, une petite note un peu « cuite » et les épices ; le nom de Reynaud est rapidement cité ; en bouche, on a des fruits cuits et des épices, mais aussi et peut-être surtout beaucoup d’alcool ! Un vin qui m’a semblé déséquilibré, comme si la matière relativement légère et les tanins peu présents ne parvenaient pas à absorber la charge alcoolique ; cela fatigue vite le palais et n’invite pas à se resservir ; TB pour le nez / AB+ pour la bouche

Saint-Julien, Château Léoville Barton 2003 :
Nez superbe, très « noir », légèrement fumé, sur la gelée de myrtille et de mûre, petite note de goudron et une touche mentholée ; c’est une belle syrah du Rhône, ça ! Ah non pas du tout… La bouche est sur un registre plus « rouge », sanguine, avec une grosse matière et des tanins assez présents, mais de belle qualité ; aucune lourdeur cependant et ça ne chauffe pas du tout, grâce à une belle acidité qui donne beaucoup de dynamisme et de longueur au vin ; fond de verre somptueux sur les fruits noirs, avec une note sanguine : aucune trace de vanille ou d’arômes torréfiés ; Excellent

Côte rôtie, Bassenon, Yves Cuilleron 2009 :
Au premier nez, une note de café assez prégnante mais qui s’atténuera progressivement pour laisser la place à un fruité très pur (myrtille notamment), des notes florales (violette) et sanguines, beaucoup de poivre et une touche un peu plus « noire » (goudron, suie) ; c’est très élégant et frais (léger trait vert ou mentholé) ; la bouche n’est pas en reste, d’une grande finesse, construite sur la longueur, avec une belle acidité ; beaucoup de fruits, une matière soyeuse, c’est à la fois hyper gourmand et très « classe » ; longue finale très persistante ; Excellent +

Priorat, Fina Dofi, Alvaro Palacios 2009 :
Nez un peu sur la réserve, fruits noirs, figue, et une petite sensation sucrée ; l’attaque en bouche est assez ronde, mais très rapidement on se prend un gros coup de poing : énormément de tanins, ça serre, ça chauffe, sur un registre de fruits cuits (pruneaux) un peu sucrés ; vraiment too much pour moi, saturation immédiate ; AB

Coteaux du Languedoc, Ora, Domaine Peyre Rose (blanc) :
Désolé, je m’aperçoit que j’ai oublié de noter le millésime… Nez agréable qui pétrole un peu, on a de la gelée de coing, du citron confit et une petite note de pomme cuite ; la bouche est plus difficile, un peu « dure », puissante, épicée, avec une sensation d’alcool assez marquée ; dans un registre beaucoup moins oxydatif que le 1996 bu pour l’anniversaire de Jean-Loup ; B-

Sauternes, Château d'Yquem 1988 :
Superbe nez, très complexe, difficile de tout percevoir : du miel, un peu de cire, du coing, des notes plus fraîches de mandarine, un peu de fruits secs, un peu de safran ; difficile de décoller le nez du verre ; la bouche est puissante, avec du gras, mais aussi une superbe acidité ; l’équilibre est souverain car malgré une grosse liqueur, le vin reste frais, haut dans la bouche ; aucune lourdeur, aucun côté « pâteux » ; finale élancée, énorme de persistance ; superbe fond de verre, très frais et parfumé, avec de la mandarine et une petite note de pâte d’amande ; que dire, à part « chapeau » ? Ah si, merci Jean-Loup ! Grand vin

Voilà, une fois encore Jean-Loup et Nicole ont placé la barre très haut. Un très grand merci pour leur exceptionnelle générosité et leur simplicité.

Paul
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12 Nov 2018 12:17 #1

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Réponse de Frisette sur le sujet CR: XI Mystery: La Dégustation

CR: XI Mystery: La Dégustation



Le 11/11 se retrouvaient 11 membres de la conspiration LPVienne ( + les 2 hôtes) dans une cave secrète autour d'un tonneau en plein centre de la France pour déguster 11 vins...Bien entendu le tout à l'aveugle...et accompagné des succulents mets en accords avec les vins, comme d'habitude.

Voici donc le récit de cette dégustation: Le Jour de l'Armistice (qui fera probablement parler! ;) ) ...


Cela fait déjà plusieurs fois que le Maître de cette confrérie réunit des membres d'un peu partout en France une fois l'an, à cette époque. Des cartons, remplis de secrets transitent de coffre en coffre, et s'échangent en préambule (mais également en fin!!!...) de la séance...Cette dégustation est généralement un grand moment, avec en rappel les différents épisodes:
- Millésime 2012
- Millésime 2013
- Millésime 2014
- Millésime 2015
- Millésime 2016
- Millésime 2017


Comme d'habitude, chacun devra essayer de s'illustrer à l'aveugle, chacun tentant d'éveiller ces sens...Il est donc l'heure du...Jugement!


C'est parti! On commence par un effervescent...

Vin 1: Domaine Agrapart, Champagne Grand Cru, Minéral, 2008 (Extra Brut)
La robe est jaune claire, à l'effervescence fine. On a un nez frais, porté sur les agrumes (pomelo, mandarine), avec une pointe de gaz, l'ensemble étant finement pâtissier. La bouche est vive, avec une aromatique qui commence à se complexifier, sur la verveine, le tilleul, les fruits à coque. La matière est bonne, crayeuse, sans être trop démonstrative, simplement enrobée par un peu d'élevage vanillé, lui conférant un peu de gras.La structure est verticale, très droite, renforcée par le dosage minimaliste, qui met en relief de jolis amers de zests de pamplemousse. L'ensemble est long, traçant, frais, avec un caractère assez affirmé. C'est Excellent à Exceptionnel (17,5/20). J'étais sur un blanc de blanc champenois, potentiellement sur un Grand Cru.
Accord très classique et agréable sur les traditionnelles galettes de pomme de terre.

Vient ensuite la série de 3 vins blancs.

Vin 2: Domaine Gérard Boulay, Sancerre, Comtesse, 2008
La robe est jaune claire. On a un nez de plantes médicinales, sur la menthe, un léger fond fumé et la poire. La bouche est doucereuse, grasse, assez ronde, finement réglissée. La finale, assez dense, est un peu herbacée, on retrouve un côté exotique franc, et presque tannique. L'ensemble est plus large que long, avec un nez supérieur à la bouche, avec en particulier un creux important en milieu de bouche le rendant presque aqueux, avant que la finale, heureusement, vienne à son secours. J'étais sur un sauvignon du sancerrois. Bien à Très Bien (15,5/20), mais un peu moins bien goûtée qu'il y a 3 ans à Paris
Il se rééquilibre avec les blinis de Saumon fumé, dont l'accord fonctionne.

Vin 3: Domaine Marc Colin, Chassagne Montrachet 1er Cru, Champs Gain, 2008
La robe est jaune d'or. Le nez est riche, un peu miellé, avec une pointe oxydative et du caramel...ce qui ne me rassure pas (et me fait me remémorer le Puligny Perrières 2005 de Carillon bu ici même il y a un an...)...et me fait me mettre sur mes gardes. La bouche est grasse, ronde, dense, chaude et un peu alcooleuse. La finale est réglissée, sur le caramel au beurre salé, avec un soupçon de menthe, qui fait du bien! L'ensemble est dense, même un peu lourdaux, avec une grosse matière, mais avec un élevage bien trop dominant et asséchant. J'étais bien sur un chardonnay décevant, non loin d'un ED. C'est une réelle déception, pour ce vin d'un producteur que j'apprécie tant. Simplement Passable à Correct (12,5/20), mais on est à la limite de l'oxydation ( prématurée??? ). Il a néanmoins pu être encore buvable (mais pour combien de temps encore???).
L'accord est bon et atténue grandement ces défauts avec les morceaux de Lotte au beurre safrané...mais on est néanmoins en droit d'attendre largement autre chose de ce type de vins.

Vin 4: Domaine Zind Humbrecht, Alsace Grand Cru, Rangen de Thann, Clos Saint Urbain (Gewurztraminer), 2007
La robe est d'or. On a un très beau nez archétypal de rose, d'épices orientales, d'écorce d'orange et de litchi, ne laissant aucun doute quand à la possibilité d'un gewurztraminer: de l'eau de parfum! La bouche est épicée, exotique, sur la rose et le litchi. L'ensemble est tendu et poivré. C'est dense, long, avec un fond miellé et de pain d'épices qui complexifie l'ensemble. On a une belle fraîcheur (malgré les 16,5% annoncé, et les 22 grammes de sucres résiduels!!!), simplement un peu ternie par des amers un peu marqués, sans que l'équilibre global en pâtisse trop. J'étais sur un gewurztraminer, pourquoi pas Furstentum de Mann. Très Bien à Excellent (16,5/20)
L'accord est assez évident avec une mijotée de pétoncles au lait de coco et citron vert.


Cette série de vins blancs se conclue sur une bonne note, bien que l'impression générale soit un peu décevante. Néanmoins, la Maîtresse des lieux à permis de réhausser le niveau général en proposant des mets qui auront permis aux différents vins de mieux s'exprimer, donnant des accords redoutables de précision.
Mais désormais...place aux rouges!


Vin 5: Clos Rougeard, Saumur Champigny, Les Poyeux, 2007
La robe est grenat. On a un nez frais, un peu fumé, légèrement réduit. L'aération révèle d'élégantes notes florales (rose, pivoine, violette). C'est très beau. La bouche est fraîche, longiligne, éffilée et fluide...trop fluide et effilée.... On retrouve un léger trait de vert faisant évoquer le végétal (rafle?). Les tanins sont quasi imperceptibles, mais l'ensemble manque globalement d'expressivité. C'est un peu simple, sans émotion, à la limite entre facile et simpliste. J'ai eu un peu de mal à loger se vin, mais c'est globalement une déception, un peu à l'instar de ce Poyeux 2006 . Bon vin (15/20) malgré tout, mais déjà oublié pour ma part. Je ne participerai ainsi pas à l'inflation tarifaire touchant ce domaine, car même à prix allocataire, je passe mon tour...
L'accord avec la terrine de pintade aux cèpes est bon.

Vin 6: Pignan, Châteauneuf du Pape, 2006
La robe est grenat, légèrement turbide. On a un nez magnifique de complexité, très parfumé. On retrouve la myrtille, du fumé, du floral, des épices, de l'orange, de la rose, de la menthe poivrée...une décoction de plantes infusées!!! Ce nez trahit déjà le géniteur de ce vin, on est bien dans la galaxie Reynaud. La bouche est dense, florale et épicée, avec un soupçon de gaz, qui apporte heureusement un peu de fraîcheur. L'équilibre en bouche est basé sur une puissance alcoolique assez conséquente. L'ensemble fait riche, un peu désordonné, pas en place. C'est moyennement long, et bousculé par des amers un peu imposants. Bien à Très Bien (15,5/20), mais limite too much pour l'instant, à attendre. J'étais sur le Vacqueyras en château des Tours, sur 2007. Un peu surpris de voir Pignan 2006, alors que sur ce millésime, Rayas et Fonsalette étaient bien plus avenant et déjà largement buvables.
L'accord est également bon, peut être même encore un peu supérieur qu'avec le vin précédent, avec la terrine. Le gras de la terrine rééquilibre un peu le vin.

Vin 7: Château Léoville Barton, Saint Julien, 2ème Grand Cru Classé, 2003
La robe est sombre. Le nez est réduit, fumé, sur les fruits noirs, avec un fond violette, orientant en rhône nord. La bouche est fraîche, avec une grosse acidité, de l'orange sanguine. L'ensemble est droit et tendu, les tanins sont fins mais puissants, avec une grosse densité de matière. C'est très long et frais, sur la myrtille, encore jeune probablement...mais quel jus! J'ai cru y déceler une Côte Rôtie de Gangloff B) ! C'est Excellent à Exceptionnel (17,5/20), sans une once de chaleur...
Très bon accord avec les brochettes de canard mariné aux épices et poivre de Séchuan.

Vin 8: Domaine Yves Cuilleron, Côte Rôtie, Bassenon, 2009
La robe est sombre également. On a un nez poivré, sur l'orange sanguine, avec un côté café torréfié faisant évoquer la syrah...Cette fois on y est! La bouche est élancée, fruitée, très poivrée, et fraîche sur les agrumes. La bouche, à l'acidité haute, est longue et étirée, avec une densité certaine. C'est la aussi encore jeune et gourmand. J'adore, et cette fois c'est sûr, c'est Gangloff!!!B) Exceptionnel (18/20), je n'ai jamais goûté cette cuvée à ce niveau: chapeau!
Très bon accord avec le sauté d'agneau à l'espagnole.

Vin 9: Alvaro Palacios, Priorat, Finca Dofi, 2009
La robe est grenat foncée. On a un nez de myrtille mâtiné de vanille, amylique, plutôt gourmand. La bouche est riche, avec une grosse acidité et toujours ce coté amylique (banane) et pharmaceutique. Cette cuvée est très dense, alcooleuse mais fraîche en même temps, avec une légère sucrosité. L'ensemble chauffe un peu et présente tout de même un léger déséquilibre. Celà m'évoque Gauby...et je n'accroche toujours pas. Assez Bien à Bien (14,5/20)
L'accord fonctionne avec le sauté d'agneau rendant le vin un peu plus aimable à mon palais. Je préfère néanmoins l'accord précédent.


Cette belle série de rouges, sur le papier, aura été montée sur courant alternatif. Il faut reconnaître que les 2 réussites (Léoville Barton et Bassenon de Cuilleron) sont superbes. Les accords sont une fois de plus emplis de justesse et de maîtrise, mettant à chaque fois les vins en valeur. Bravo pour la partition.
Il est désormais l'heure du fromage, composé de Beaufort et de Comté 18 mois...et d'un retour à un vin blanc...



Vin 10: Domaine Peyre Rose, Coteaux du Languedoc, Oro, 2000
La robe est jaune d'or. On a un nez très pétroleux au départ, faisant évoquer un riesling. On retrouve ensuite les fruits jaunes confits, en particulier le citron, puis le coing. La bouche est fluide, douce et ronde, écartant de fait ce cépage à prédominance nordique. L'ensemble est assez mince mais chaleureux, et doté d'un équilibre un peu particulier, que j'ai beaucoup de mal à retranscrire. C'est un peu "je t'aime, moi non plus". Même si c'est globalement Assez Bon à Bon (14,5/20), je ne suis pas convaincu par ce vin...
L'accord est correct avec les fromages sans que celà soit inoubliable. On a plutôt l'impression que le vin et les fromages marchent l'un à côté de l'autre sans se rencontrer...


De nouveau une déception relative...mais que va nous réserver l'épilogue de cet épisode au suspens insoutenable??? C'est le moment du Dernier Round!


Vin 11: Château Yquem, Sauternes, 1er Cru Classé Supérieur, 1988
La robe est d'or, cuivré. On a un superbe nez, sur le rhum/raisin, la vanille, la noix de macadamia, la menthe, la chlorophylle, une touche épicée (safran...). La bouche est doucereuse, avec toujours cette magnifique aromatique. Le vin présente une structure magistrale, un équilibre ou tout est en place, avec un volume énorme en bouche et d'une longueur superlative. C'est rond, gourmand et élancé. Ce vin est d'une banale évidence, et même mon voisin de droite (EricB pour ne pas le nommer! ;) ) l'a aimé...et ce n'est pas peu dire!!! Ce vin me rappellait furieusement Lafaurie Peyraguey 1988 bu récemment, mais en encore meilleur et équilibré. Personne n'ose citer Yquem immédiatement, je me "contente" de Clos Haut Peyraguey...Exceptionnel à Grand (18,5/20)
Bu pour lui-même. A la suite, les cannelés et véritables macarons étaient également excellent!!!



C'est ainsi que ce termine ce nouvel opus!
Nous avons rencontré des vins de très haut niveau, mais connu également quelques déceptions, avec des avis divergent dans l'assemblée. Les ressentis globaux seront vraiment intéressants à confronter.
En attendant, portez vous bien, très chers amis, et merci encore pour votre générosité sans limite.
Vivement l'an prochain pour le numéro suivant.

Flo (Florian) LPV Forez
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12 Nov 2018 15:35 #2

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Réponse de Vaudésir sur le sujet XI Mystery: La Dégustation

Chacun à son titre pour cette soirée
12 Nov 2018 16:21 #3

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Réponse de Frisette sur le sujet XI Mystery: La Dégustation

Oui, j'ai rédigé mon compte-rendu (un peu long techniquement à faire) pendant que Paul postait le sien. Les modérateurs ont bien compris et on fusionné: parfait!

Flo (Florian) LPV Forez
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12 Nov 2018 18:13 #4

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Il n'y a pas qu'au printemps que ça chauffe à Bourges...

CR: Fête de l’Armistice et envol vers d’autres cieux

Encore un nouveau titre ! :? Voilà ce que c'est que d'arriver en troisième position alors qu'on est à la retraite ! Ah ils sont beaux nos actifs…
Mais j'aime bien vos titres aussi...oo,

Pour ce 11 novembre 2018 j’avais convié les amis du LPV Grand Centre autour de mon tonneau. ::turn::

Le moins que je pouvais faire était un petit salut en forme de clin d’œil envers nos poilus. N’ayant plus de 1918 en cave :pinch: , je me suis rabattu sur 2008 pour fêter ainsi le 10ème anniversaire du 90ème anniversaire de l’armistice de la Grande Guerre !
En fait j’ai tenu trois bouteilles sur ce millésime avant de prendre notre envol vers d’autres cieux et d’atteindre le graal sur un autre millésime en 8… (tu)
Merci Vivien pour les photos des "grignotages".

Domaine Agrapart – Champagne – Minéral - 2008
La robe est bien claire, au train de bulles bien fourni.
Le nez intense est d’une grande élégance, évoquant les agrumes et les fruits blancs, puis la noisette à l’aération.
La bouche, traçante comme de l’eau de roche, a choisi le camp de la finesse. La bulle caressante et les beaux amers de la finale accentuent cette grande sensation de fraîcheur. C’est beau mais cela manque un peu de sapidité et d’émotion pour en faire un grand vin, peut-être dans quelques années, avec la plénitude et la complexité amenées par l’âge ?
Très Bien +(+)

L’accord est réussi (3,5+ / 5) avec les fameuses galettes de pomme de terre : classique.


Domaine Gérard Boulay – Sancerre – Comtesse – 2008

Bouteille ouverte et à peine épaulée pendant une bonne heure puis carafée juste avant service.

La robe hésite entre paille et or.
Très expressif, le nez évolue régulièrement à l’aération. Les fruits blancs teintés d’une touche exotique font place à une sensation crayeuse ou caillouteuse puis de jolies notes truffées apparaissent.
La bouche se décompose en deux phases : d’abord une attaque exubérante et volumineuse, puis une tension dynamisante fournit une allonge respectable mais pas phénoménale, jusqu’à une finale empreinte d’une légère salinité.
Ce vin a tout ce qu’il faut mais peut être attendu sereinement pour une meilleure fusion de ses différentes qualités et l’acquisition d’encore plus de complexité (la truffe qui pointe son nez est un indicateur encourageant).
Très Bien +

Sur des blinis au saumon fumé, le vin gagne en salinité mais perd en ampleur, rendant l’accord mitigé (3- / 5).


Domaine Marc Colin et Fils – Chassagne Montrachet 1er Cru – Les Champs Gains – 2008

Bouteille à peine épaulée pendant une bonne heure puis carafée pendant deux petites heures.

La robe présente un vieil or du plus bel effet.
Le nez présente une belle intensité mais son aromatique est malheureusement dominée par le caramel, masquant des fruits jaunes…
Après une attaque au boisé net, la bouche est très droite, portée par une grande acidité. L’élevage ressort dans la finale sous la forme à nouveau de saveurs caramélisées.
Bien + si l’on n’est pas totalement allergique aux élevages un peu forcés.

Mais la lotte au beurre safrané et à la ciboulette vient à son secours, lui apportant plus d’équilibre et permettant au boisé de mieux se fondre, y compris sur la finale qui se pare en plus d’arômes citronnés. L’accord superbe (4+ / 5) revalorise le vin : Très Bien


Domaine Zind Humbrecht – Alsace Grand Cru – Rangen de Thann – Clos Saint Urbain – Gewurztraminer – 2007

Bouteille à peine épaulée pendant trois heures puis carafée juste avant service.

La robe se pare d’un or vraiment très ambré.
Le nez est puissant : rose, litchi, orange confite et épices douces se mêlent pour offrir un ensemble somptueux.
La bouche étonne par sa dualité entre une puissance donnant une impression de gras (22 g de SR et 16,5 ° d’alcool !) et une acidité phénoménale. Elle reste sapide jusque dans la très longue finale plus aérienne, soutenue par les beaux amers propres au gewurztraminer.
Un vin hors normes : Excellent

Et l’accord (4,5 / 5) n’est pas en reste ! Les noix de pétoncles au lait de coco et citron vert (un très grand miam) affinent le vin et font délicieusement ressortir les épices.


Clos Rougeard – Saumur Champigny – Les Poyeux – 2007

Bouteille à peine épaulée pendant deux heures puis carafée une bonne heure avant service.

La robe assez sombre hésite entre reflets de jeunesse et reflets d’évolution.
Intense et profond, le nez présente un fruité racé associant framboise et cerise, aux légers accents foraux et végétaux apportant une certaine complexité : vraiment très beau !
La bouche se montre droite, épurée, toute en précision, finesse et persistance. Il ne manque à ce vin qu’un peu de matière et de volume pour être grand.
Très Bien ++

L’accord (3,5+ / 5) avec une terrine de pintade aux cèpes se fait sur le contraste entre l’acidité du vin et le gras de la terrine (très goûteuse !).


Pignan – Châteauneuf-du-Pape – 2006

Bouteille ouverte et à peine épaulée une demi-journée à l’avance puis carafée une bonne heure avant service.

La robe assez claire n’est pas encore évoluée.
Le nez magnifique est d’une grande précision, à la fois fruité (fraise et orange) et floral (rose).
La bouche se montre très puissante, trop chaleureuse et capiteuse, presque brûlante. Une légère amertume en finale tente de rafraichir le palais mais n’y parvient pas vraiment.
Elle réussit l’exploit incompréhensible d’être bien plus chaleureuse et lourde que celle du 2009 bu en mars et du 2005 bu il y a un an ! Vous avez dit : 2005 et 2009 chauds et 2006 frais ?????
Bien ++ (grâce au nez…)

La même terrine de pintade aux cèpes l’affine et le calme un peu, pour un accord (3,5 / 5) qui cette fois s’obtient à l’issue d’un match musclé.


Château Léoville Barton – Saint-Julien – 2003

Bouteille ouverte et à peine épaulée une demi-journée à l’avance puis carafée une heure et demie avant service.

La robe très sombre a gardé quelques reflets violacés.
Le nez très intense développe de beaux arômes de suie, de café, de bois précieux et de sous-bois, sur un fond de fruits noirs très mûrs, pour un ensemble classieux.
La bouche est digne de l’origine racée du vin, à la fois charpentée, corsée et élégante, d’une fraîcheur incroyable pour le millésime. La belle allonge déroule la même aromatique qu’au nez et les tanins encore présents mais gras laissent augurer d’une grande longévité pour ce vin qui paraît au début de son plateau de maturité.
Excellent (+)
Merci Denis !

Oh les superbes brochettes de canard marinées aux épices et au poivre de Séchuan ! Elles sont d’une saveur et d’une finesse exquises en elles-mêmes et vont de plus fondre les tanins du vin et lui procurer plus de fruit. Accord 4+ / 5


Domaine Yves Cuilleron – Côte-Rôtie – Bassenon – 2009

Bouteille à peine épaulée pendant trois heures puis carafée deux heures avant service.

La robe très sombre est également bien jeune.
Très généreux, le nez se montre captivant par ses arômes de café dominants puis de fruits noirs et de poivre.
L’équilibre en bouche est remarquable ; le fruité très mûr est balancé par une rectitude sans faille, la matière présente un grain très soyeux et la persistance XXL sur le poivre laisse une bouche sans fatigue qui ne demande qu’une chose : on y revient quand ?
Excellent (+)

Un sauté d'agneau à l’espagnole (tiens, tiens ?) est annoncé : c’est un festival de saveurs qui rehaussent la finesse du fin. Accord 4 / 5


Alvaro Palacios – Priorat – Finca Dofi – 2009

Bouteille à peine épaulée pendant trois heures puis carafée deux heures avant service.

La robe est sombre et toujours jeune.
Le nez s’ouvre à l’aération pour dévoiler un fruit profond, quelque peu surpassé par des épices orientales.
La bouche est chaleureuse et riche, mais moins que le Pignan. Elle gagne un surcroit d’équilibre grâce à une bonne vivacité et se prolonge sur une finale sapide et épicée.
Bien ++ / Très Bien

Sur le même sauté d’agneau à l’espagnole, le vin gagne encore en accents épicés, réussissant un beau mariage hispanisant (4 / 5).


Domaine Peyre-Rose – Coteaux du Languedoc – Oro – 2000

L’or de la robe est très nettement rosé.
Le nez affiche une grande intensité et une aromatique étonnante et complexe, avec du pétrole dominant, mais aussi de la rose et des fruits secs.
La bouche très large et corsée est très sèche alors qu’on pouvait s’attendre à quelques sucres d’après les sensations du nez. On ne retrouve pas du tout la forte oxydation du 1996 bu il y a quelque temps. L’oxydation est à peine perceptible et est bien contrôlée, jusque dans la finale plutôt longue.
C’est un OVNI, vraiment inclassable. Très Bien

De bons accords (4 / 5) sont réalisés avec le beaufort d’alpage et le comté de 12 mois, le vin gagnant en rondeur.


Château d’Yquem – Sauternes – 1988

Bouteille à peine épaulée (j'avais eu du mal à me retenir d'en goûter plus… ;)) pendant quatre heures et demie puis carafée une petite heure avant service.

L’or de la robe est très nettement ambré et attire le regard.
Les arômes complexes et envoutants attirent, eux, le nez. On peut difficilement se lasser de ce botrytis d’une pureté d’anthologie, de l’orange confite, de l’abricot, du miel, du safran et d’autres épices orientales, qui dégagent puissance et harmonie.
Et la bouche est du même niveau avec un équilibre parfait : une liqueur présente mais complètement fondue dans la superbe aromatique du nez, soutenue par une énorme acidité, vibrante mais pas agressive, qui la porte sur une longueur incroyable.
Diou que c’est bon ! Excellent ++ et donc Grand Vin

Le vin n’est en aucun cas dénaturé par les superbes cannelés maison et les véritables macarons. Il ne bouge pas d’un poil et c’est très bien car, bu seul, c’est l’extase.


Un extra sous forme d’une rareté pour les courageux ou ceux qui n’ont pas trop de route à faire :
D’Oliveiras – Madeira – Terrantes – 1988

Avec ce vin on a une constante sur le millésime et un retour au thème initial… ;)
Bouteille ouverte, largement épaulée et entamée depuis plusieurs jours (ce qui ne change rien).

La robe est d’un acajou très prononcé.
Le nez puissant fait preuve d’une belle complexité, entremêlant café, caramel, fruits confits, noix et sous-bois.
La bouche présente un équilibre de demi-sec, une aromatique sur l’oxydation agréable et une superbe persistance grâce à son acidité vertébrale.
Le vin a certainement souffert de passer après Yquem mais je l’ai bien apprécié .
Très Bien +
Merci Eric !


En guise de conclusion, le classement… des bouchons :

Et voilà, le temps a passé trop vite : difficile de se concentrer sur les vins et de garder un peu de temps pour échanger alors que certains participants sont à des tournants importants de leur vie, surtout les jeunes !
Il nous faudra trouver d’autres occasions.
Merci à vous tous pour votre bonne humeur, votre franchise, vos avis très instructifs, votre expérience que vous partagez. Mais mes remerciements ne seront jamais assez grands pour ma chère et tendre qui a de nouveau fait des merveilles pour une assemblée encore plus nombreuse.
See you soon !


Jean-Loup
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12 Nov 2018 19:36 #5

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Bon Jean-Loup,

Je vois que tu as encore frappé très fort ! Ainsi que Madame.
Respect et chapeau bas.::turn::

Cordialement
Gaëtan
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jean-Loup Guerrin
12 Nov 2018 20:13 #6

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Qu est ce qu il fait bon vivre , dans cette cave , une des meilleurs adresses , de la région de Bourges , recommander par tous les guides , bravo Nicole et Jean Loup , un plaisir de lire tous ces CRs , avec chacun une touche personnel , une très belle soirée Merci à tous
Didier

Mal-voyant depuis 31 ans et passionné de vins comme vous tous
13 Nov 2018 07:15 #7

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Je ne sais pas si ce ressenti ne concerne que ma personne, mais je n'ai jamais aussi bien goûté la cuisine de Nicole. Tout était au top dimanche dernier !

Eric
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13 Nov 2018 07:34 #8

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La cuisine était excellente - comme d'habitude dirais-je -mais certains accords étaient particulièrement pertinents grâce aux petites touches aromatiques de Nicole.

Didier
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13 Nov 2018 08:00 #9

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C'est peut-être les 10 km de marche matinale avec Vivien qui avaient aiguisé mes sens ;)

Eric
Mon blog
13 Nov 2018 08:09 #10

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Félicitations pour vos CR et je tiens à saluer la franchise des propos.
Il n'est pas forcément aisé de dire un peu de mal d'une étiquette recherchée surtout lorsque l'hôte généreux l'a bien aimée.
Cela crédibilise pourtant tous les compliments envoyés par ailleurs.

Quand on met en parallèle vos avis sur Barton 03 et Oliv avec Margaux 04, cela me renforce dans l'idée qu'avec le Cabernet Sauvignon, Le millesime tient une part particulierement importante.
Il faut dire qu'aimant les médocs 03 et pas les 04, je suis réconforté dans mes choix.

Sylvain
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jean-Paul B., Frisette, jclqu
13 Nov 2018 08:23 #11

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CR:
Bonjour à tous.

Comme mes petits camarades, je faisais partie des invités de cette nouvelle superbe dégustation, organisée chez Jean-Loup, par nos hôtes de la journée.

Tout a déjà était dis et redis concernant la gentillesse, la sympathie et la qualité de l’accueil chez Nicole et Jean-Loup, mais également sur la qualité, des vins et des mets, lors de cette réunion. Je permets néanmoins, d’y ajouter mes remerciements.

Je me souviens avoir «dégainé» le premier l’année dernière, comme aurait dit un certain Vivien, mais cette atte année, Je n’ai pas pris de note lors de cette dernière.

Mais, mais en arrivant chez moi dimanche soir, je me suis dis que se serait la moindre des choses, quand on fait parie de ces chanceux invités, serait de laisser ses propres impressions.

Ni une, ni d’eux, dès lundi matin, je me suis efforcé de rassembler mes souvenirs pour élaborer la bafouille qui va suivre.

Je n’ai pas la verve de certains, ni l’art de mettre en page d’autres, mais je vais m’efforcer d’être le plus précis possible, surtout que maintenant je sais que Jean-Loup note toutes nos observations et va les rechercher lorsqu’il nous sert des vins que nous avons déjà commentés.

Comme l’année dernière, le voyage du matin, a été fait en compagnie de Florian alias «Frisette» nous permettant ainsi de trouver le voyage moins long et de discuter «un peu» vin !!!!

Nous sommes les premiers arrivés et pour patienter, nous discutons avec Nicole (déjà afférée en cuisine et nous apprendrons, plus tard, qu’elle a attaqué alors que le jour, et nous même peut être, n’était pas encore levé et
Jean-Loup, déjà occupé à préparer les bouteilles. Puis enfin, avec Eric et Vivien, de retour d’une marche vivifiante puis au fur et à mesure de leurs arrivées, des autres convives.

Puis arrive enfin l’heure, de descendre les fameuses marches qui mènent, au saint des saints, au lieu que nous rêvons tous d’atteindre, la cave et le tonneau à Jean-Loup.

Je vous passerai les commentaires toujours élogieux de la cuisine de Nicole et des fameux accords mets – vins, résultant des choix de nos hôtes, mais ils étaient pour mon petit palais au minimum excellents.

Mais passons aux ressentis personnels, en précisant que, bien sûr, tout a été bu à l’aveugle.

Bulles :


1° vin : Champagne - Domaine Agrapart - Grand cru - Minéral 2008 - Extra Brut :

Pour le petit amateur de champagne que je suis, j’ai adoré le fin cordon de bulles qui ouvrait le nez sur des notes pâtissières et d’agrumes fins. Une très jolie bouche est présente sur des fruits secs, un peu de beurre et des fleurs. Joli champagne pour moi.

Blancs :


1° vin : Vallée de la Loire - Sancerre - Domaine Gérérd Boulay - «Comtesse 2008» :

Le nez me parle immédiatement de Sauvignon. Des notes de fruits type poire, exotiques viennent en premier suivis de notes de plantes type verveine, menthe. La bouche est assez grasse et large. Finale un peu courte tout de même. Néanmoins, j’ai bien aimé.


2° vin : Bourgogne - Domaine Marc Colin - Chassagne-Montrachet 1er Cru «Champs Gain 2008» :

Le nez est immédiatement très boisé (pourtant je n’y suis pas hyper sensible) avec en arrière plan, quelques fruits (blancs et jaunes) mais l’ensemble semble à la limite de l’oxydation avec des notes de caramel et de lait appuyées. Finale très courte. Très déçu à la découvert de l’étiquette car j’adore les vins de ce domaine.


3° vin : Alsace - Domaine Zind Humbrecht - Ragen de Thann, «Clos St Urbain 2007» :

C’est une région que je connais très peu et que je ne goûte quasiment jamais, donc …… Néanmoins, j’ai adoré, en premier lieu, le nez de ce vin. Un superbe mélange de fruits divers et variés, exotiques, de litchi, d’orange, de mandarine avec des notes de miel et de fleurs. Superbe. La bouche, de la même veine, est fraîche, fruitée, vive légèrement épicée et, pour moi, équilibrée malgré les 16,5° affichés. Belle découverte pour moi.

Rouges :


1° vin : Vallée de la Loire - Saumur Champigny - Domaine Clos Rougeard - «Les Poyeux 2007» :

Le premier nez me dirige immédiatement vers un côté poivron (cabernet me dis-je) mais également de petits fruits rouges légèrement confits et de fleurs. La bouche est soyeuse, plutôt fine et délicate, avec des fruits rouges et des fleurs mais ne m’emporte pas bien loin. Je trouve le vin même un peu fluet. C’est bien fait mais n’a que très peu d’intérêt à mon goût. Bien évidement, je reste dubitatif à la découvert de l’étiquette.


2° vin : Rhône - Château Rayas - «Pignan 2006» :

D’entrée la couleur me fait penser «Reynaud», ce qui sera très rapidement confirmé par le nez. Fraises écrasées, orange sanguine et figue me saute au nez. Rapidement, le nom Reynaud circule entre nous. La bouche confirmera la touche de ce vigneron mais l’alcool très, voire trop, présente et un manque certain de matière, gâcheront pour moi le plaisir. Pas emballé sur ce vin et encore déçu à la découverte de l’étiquette.


3° vin : Bordeaux - Saint-Julien - Château Léoville Barton - «Léoville Barton 2003» :

Dès le premier nez, je décèle, et plusieurs autour du tonneau, une magnifique Syrah. Intérieurement, je me dis : «Ah voilà enfin mon cépage préféré en rouge». Le nez est magnifique sur un bel ensemble de fruits noirs (mûres-myrtilles), de fumée, de goudron et de fleurs. La bouche est également très fruitée, équilibrée avec des tanins soyeux et fins. La finale est longue avec une belle fraîcheur. Superbe Côte Rôtie !!!!! Et ben non, un superbe Bordeaux sur une très belle maturité. Comme dirait un certain Vivien : «ne buvez pas vos Bordeaux trop jeunes !!!!». Beaucoup de plaisirs.


4° vin : Rhône - Domaine Yves Cuilleron - Côte Rôtie - «Bassenon 2009» :

Re-belote, là je me dis : «impossible que ce ne soit pas une Syrah, Jean-Loup ne nous a pas fait le coup 2 fois !!!» Superbe nez de fruits noirs, de fruits rouges mûrs, de fleurs, de fumée et de café. Puis notes épicées. La bouche est à l’avenant, fruits rouges, fruits noirs, fleurs et épices. L’ensemble est frais, fruité, épicé avec une superbe longueur. Le vin est soyeux et «classe». Pour moi, le vin rouge de la dégustation.


5° vin : Espagne - Priorat - Domaine Palacios Alvaro - «Fina Dofi 2009» :

J’aime d’habitude les vins plutôt puissants (même si la Bourgogne me gagne depuis quelques temps) mais là, je n’ai vraiment pris aucun plaisir. Que se soit le nez ou la bouche, j’ai trouvé ce vin vraiment avec tout de trop partout : fruits noirs très mûrs voire cuits, des tanins très, trop présents, ça chauffe, ce n’est pas équilibré, etc, etc, etc ….. bref, aucun plaisir. Ce n’est pas ce style de vin qui me fera aller vers ce pays en matière vinicole.

Re blanc avec les fromages :


1° vin : Languedoc – Domaine Marlène Soria – «Oro 2000» :

Le nez est porté par des notes de fruits blancs et exotiques, sans être aussi prononcés que celui de l’alsace, et de pomme cuite. La bouche ne m’est pas agréable, plutôt alcooleuse avec un manque de fruits. Pas plus emballé que cela. Le feu d’artifice, se sera pour le suivant.

Susucre (comme dirait Didier) :


1° vin : Bordeaux - Sauternes - Château Yquem - «Yquem 1988» :

Si l’on enlève de cette dégustation le plaisir de rencontrer des amis, des gens formidables, des passionnés, des fins gourmets, bref des gens adorables à tous points de vue, seul ce vin là justifie autant de kilomètres dans la journée.
La couleur est somptueuse sur l’or légèrement cuivré. Le nez, ah le nez, quel envoûtement. L’ensemble des senteurs perçues semble interminables : coing, menthe, safran, fruits secs, fruits confits, botrytis, mandarine, miel, etc, etc, etc une complexité superlative. Et j’entends face à moi, ah voilà un vin pour Henri. Tu ne croyais pas si bien dire Vivien. Ce nez est merveilleux et j’y reste de longues minutes dessus. Comme par enchantement, la bouche va être de la même veine. Les éléments du nez se retrouvent en bouche. Cette dernière est portée par une fraîcheur et un équilibre de haute couture. La matière est d’une douceur remarquable avec une finale hyperlative (je ne sais pas si cela se dit) qui semble ne jamais s’arrêter. Certainement le plus grand vin liquoreux qui m’ait été donné de boire à ce jour. On comprend sur une bouteille comme celle-là le classement hors normes de ce breuvage.

Voilà, c’est sur cette remarquable sensation de bien être gustatif que nous prenons congé de nos hôtes après de bien beaux moments d’échanges et de partages.

Encore un très très grand merci à Nicole et Jean-Loup et à la bande de joyeux lurons pour ces excellents moments.

Nathenri.
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14 Nov 2018 11:42 #12

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On a les marronniers qu'on peut : chaque année, à la même période, c'est l'incontournable repas/dégustation chez Nicole et Jean-Loup. Et le plaisir de retrouver la bande de LPViens ! Cette fois-ci nous sommes 13 à être descendus dans la cave. Mais comme il y a seulement un tonneau au milieu de la pièce, la malédiction dite du Treizatable ne peut pas fonctionner ;) Ouf !



Avec les traditionnelles galettes de pomme de terre, la non-moins traditionnelle bulle .



La robe est jaune pâle, avec des bulles éparses,bien présentes. Le nez est frais, sur le beurre citronné, la craie humide, la pomme Granny, avec une très légère évolution à l'aération (noisette, brioche). La bouche est vive, traçante, avec des bulles toniques qui accentuent encore le phénomène. Il y a une belle pureté aromatique dans un esprit "eau de roche", juste relevée par une pointe d'agrume. La finale est énergique, avec une mâche citronnée et une amertume évoquant l'écorce de pomelo. Encore un peu trop jeune à mon goût, l'empêchant de dévoiler tout son potentiel. Je le regoûterais bien dans 5, voire 10 ans. Mais on y prend déjà beaucoup de plaisir : avec des huîtres bien iodées, il serait certainement génial ! Je penche pour un Champagne Blanc de Blancs de 2008. Mon voisin Vivien suggère Minéral d'Agrapart. Le compte est bon : c'est un Champagne Minéral Extra Brut 2008 d'Agrapart.



Blinis au saumon fumé



Le premier vin blanc a aussi une robe jaune pâle... mais sans bulle. Le nez est pierreux, profond, sur le fruit de passion, la craie humide, le mousseron, et une légère note fumée. A ce stade, on peut hésiter entre un Chablis et un Sancerre. Une seule certitude (qui pourrait s'avérer fausse : ça "sent" le Kimmeridgien. La bouche est tout d'abord ample, enveloppante, déployant une matière plutot dense et fraîche, avant de s'écrouler, faute de tension et de colonne vertébrale. Elle retrouve son énergie dans la finale présentant une mâche crayeuse, et une aromatique cassis/citron qui fait pencher la balance pour un Sancerre. Avec l'aération – et après avoir mangé les blinis – le vin me paraîtra nettement plus harmonieux : la liaison entre l'attaque et la finale finit par se faire, faisant disparaître le vilain creux. En fin de compte, il me plaît bien! C'est un Sancerre Comtesse de 2008 de Gérard Boulay. Jean-Loup l'a ouvert "à cause" de moi, car j'avais écrit en septembre dernier sur LPV avoir été déçu par cette cuvée, évoluée prématurément. Il voulait voir où elle en était. Eh bien on pourrait dire qu'elle se cherche : elle semble être dans une phase intermédiaire. A attendre patiemment 3-5 ans de plus pour ceux qui en ont encore.



Lotte au beurre safrané et à la ciboulette



Le deuxième vin blanc a une robe dorée, brillante. Le nez est dominée par le citron confit, souligné par des notes beurrées et caramélisées. La bouche est plutôt bien équilibrée, dans un style mûr et plein, généreux. Mais la finale est un hymne au caramel au beurre salé qui hurle tellement fort que l'on oublie tout le reste (mâche, agrume confit). Vraiment pas mon truc. Forcément c'est un Bourgogne blanc, probablement en côtes de Beaune. Certains parlent de Ramonet, histoire de rappeler un douloureux épisode précédent. C'est un Chassagne-Montrachet 1er cru Les Champs Gains 2008 de Marc Colin (ce qui surprend ceux qui connaissent le domaine). À noter que la lotte safranée gomme un peu la finale caramélisée, améliorant très nettement le vin.



Noix de pétoncles au lait de coco et citron vert



La robe est entre l'or et le cuivre. Le nez est très expressif, sur la rose séchée, les notes muscatées, le souk oriental et une légère touche fumée. Si c'est pas du Gewurz, ça.... La bouche est pure et élancée, avec une matière mûre, moelleuse, dense sans être lourde. Malgré sa richesse, ce vin a une allonge et une énergie que n'avaient pas les deux précédents. La finale présente une fine mâche très aromatique, avec une douceur équilibrée par de nobles amers, et se prolongent sur les épices et des notes fumées. Spectaculaire ! Lorsque Jean-Loup nous annonce que ce vin pèse 16.5 % d'alcool + 22 g/ l de sucres résiduels, c'est encore plus bluffant. Bu seul, c'est un peu épuisant pour le dégustateur tellement c'est riche, mais avec le plat, c'est un pur régal ! Vivien a trouvée d'emblée ce que c'était (millésime mis à part) : Gewurztraminer GC Rangen de Thann, Clos Saint-Urbain 2007 de Zind-Humbrecht.



Terrine de pintade aux cèpes



Après une bonne gorgée d'eau, nous passons aux vins rouges. Le premier a une belle robe grenat translucide. Le nez est fin et complexe, sur le cassis, la ronce, le tabac, le poivre et une touche d'humus. La bouche allie rondeur et tension, avec une matière soyeuse, délicate, et une fine acidité ciselée qui l'étire en filigrane. Il se dégage de ce vin une épure qui m'évoque un coup de pinceau d'un maître zen : ça parait simple comme ça, mais il y a derrière 50 ans de travail. À cela s'ajoute une pureté de fruit, quasi cristalline, rare pour un vin rouge. La finale est finement tannique, avec un retour du cassis et du tabac, et une persistance sur le poivre et le sous-bois. Nous sommes une minorité à être touchés par ce vin. Les autres dégustateurs lui reprochent un déficit de matière et de puissance. Je le regoûte. Et le re-regoûte : ben non, pour moi, ce vin est d'une grâce incroyable. C'est un Saumur-Champigny Les Poyeux 2007 du Clos Rougeard.


La robe du second vin est légèrement plus claire que le précédent. Le nez est tout simplement magnifique : fruits rouges confits, écorce d'orange, fourrure, encens, épices. Pour tout le monde, c'est signé Reynaud. La bouche est ample et soyeuse, enveloppante, mais rapidement l'alcool prend le dessus et vous réchauffe un peu trop le palais. .C'est encore pire en finale, lui donnant un côté lourdaud. Insupportable. C'est un Châteauneuf du Pape Pignan 2006. Avec la terrine, l'alcool passe un peu mieux, mais c'est tout de même pas la joie...



Brochettes de canard marinées aux épices et au poivre de Séchuan



Le troisième vin rouge a une robe grenat sombre. Le nez est intense, sur les fruits noirs bien mûrs, le cèdre, le poivre. Avec l'aération, on a quelques notes plus tertiaires (cigare, sous-bois). La bouche est bâtie toute en longueur, avec une acidité traçante qui sert de fil conducteur. La matière est dense, avec une texture finement veloutée A l'approche de la finale, les tanins gagnent en fermeté pour devenir plus accrocheurs. Cela ne nuit pas à la gourmandise du vin qui explose de fraîcheur. J'aimerais plus de finesse, mais je reconnais que c'est très bon. Je ne suis pas trop surpris que cela d'apprendre que c'est un Château Léoville Barton 2003.



La robe est grenat. Le nez est superbe, sur l'encre, le lard fumé, l'orange sanguine, les fruits noirs, le poivre. La bouche élancée est une merveille d'équilibre, alliant une fraîcheur intense et une texture caressante, sensuelle. La finale est juteuse, sanguine, d'un charme irrésistible, avec une longue sur le lard fumé/poivré. Dela Syrah à ce niveau, c'est forcément une Côte rôtie ! C'en est bien une : Côte rôtie Bassenon 2009 d'Yves Cuilleron.

L'accord avec les brochette est excellent !



Sauté d'agneau à l’espagnole au chorizo



La robe du dernier vin rouge est rubis très sombre. Le nez est mûr, gourmand, sur la tarte aux quetsches qui sort du four, le noyau et les épices. La bouche est ronde, ample, déployant avec énergie une matière généreuse et veloutée, limite opulente. La finale a une mâche mûre et épicée, avec des notes camphrées/résineuses qui apportent un contrepoint à la chaleur de l'alcool. Pour beaucoup, ce vin est too much. Perso, je le trouve plutôt bien dans son style, même si je ne me vois pas en acheter. C'est un Priorat Finca Dofi 2009 d'Alvaro Palacios.



Beaufort d’alpage et comté de 12 mois


Avec les fromages, on repasse à un vin blanc. Sa robe est dorée. Le nez est expressif, sur la mirabelle, la pomme chaude, le miel et une touche pétrolée. La bouche est énergique, avec une matière à la fois corsée et moelleuse, légèrement douce. La finale est miellée, épicée, avec l'impression de quelques sucres résiduels, mais aussi un alcool un peu trop présent. On est plus dans le bizarre que dans le vraiment bon. Pas trop étonné d'apprendre que c'est Oro2000 du domaine Peyre Rose. Je préfère toutefois cette version au 1996 goûté plusieurs fois.



Macarons et cannelés



La robe est d'un or intense, tirant vers le cuivré. Le nez est intense, complexe, sur la truffe noire, le safran, l'orange confite et l'encaustique. La bouche est ronde, ample, riche, avec une matière onctueuse équilibrée par une fine acidité qui s'étire jusqu'en finale. La finale est tonique, fraîche, mêlant la truffe au nougat et aux fruits confits. C'est rien moins qu'excellent, voire plus. C'est Château d'Yquem 1988. Mon plus bel Yquem sur la dizaine de millésimes que j'ai bu.

Merci à Nicole et Jean-Loup pour cette journée mémorable !

Eric
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18 Nov 2018 07:34 #13

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Repas de gala pour l'Armistice

Il y a quelques mois Jean Loup avait fixé la date du 11 novembre pour réunir la troupe à ce nouveau rendez-vous oeno-gastronomique d’automne.
Chez la famille Guerrin tout est organisé, millimétré jusque dans les moindres détails. Mais il y a toujours une part de mystère lorsqu’il faut descendre à en Pays Berruyer.
Cette fois allons-nous assister à une déclinaison des millésimes en 8, à une dégustation mono région ou à une série de bouteilles dont seul notre hôte a le secret ?


Le village de Chavignol depuis les Culs de Beaujeu


Le Clos de la Poussie depuis Venoize
Je ne m'en lasse pas

Le rendez-vous avait été fixé à midi. Après une matinée passée à folâtrer dans le vignoble Buéton-Chavignolais baigné de soleil et paré de ses couleurs d’automne histoire de dépenser quelques calories avant de refaire le plein, le téléphone sonne et la patrouille Vivien me rappelle à l’ordre.
Qu’est-ce que tu fais, t’es ou ? On va ouvrir la première bouteille. 5mn plus tard me voilà au milieu de la joyeuse troupe et le ballet commence.

Vin N°1
Robe jaune claire. Bulle fine qui forme un beau cordon. Le nez est sur les agrumes avec une touche de froment, de brioche.
La bouche est traçante (J’ai toujours un peu de mal à démarrer les dégustations avec la première bulle) .C’est un vin très jeune peu évolué au niveau aromatique. C’est peu dosé.
Les galettes de pomme de terre (une institution) préparées par Nicole adoucissent l’acidité. Tout rentre dans l’ordre pour mon palais délicat.
Le vin semble d’abord très large puis s’étire en longueur. La complexité est évidente. C’est excellent mais encore très, trop jeune.
Le nom d’AGRAPART Minéral 08 est rapidement avancé par Vivien. Bingo quel talent !
C’est une future très belle bouteille. Les miennes attendront encore 4/5 ans
Ça commence fort

Vin N°2
Robe jaune claire encore. Le nez part sur des arômes d’agrumes un peu évolués.
A l’aération des notes caillouteuses calcaires mais aussi exotiques avec une légère truffe. Le nez est vraiment superbe de complexité
Chablis ou Sauvignon ? Plutôt sauvignon.
En bouche pas de bois ressenti. Le cassis arrive en premier puis les fruits exotiques avec une sensation minérale et saline.A l’aération des arômes anisés se font ressentir, signe pour moi des grands sauvignons L’équilibre de ce vin est remarquable. Le milieu de bouche est un peu creux et la finale manque de longueur.
L’accord avec le saumon fumé et ses blinis fonctionne plutôt bien mais le vin manque un peu de tranchant pour contrer le gras du poisson.
Le consensus se fait sur COMTESSE 2008 de Gérard BOULAY
Nous l’avions gouté moins évolué avec Cédric et Henri en mars 2017 à Orléans. Un peu plus d’aération lui aurait probablement fait du bien . C’est tout de même une superbe bouteille. Il en reste on en regoutera.

Vin N°3
Couleur jaune doré assez évoluée.
Le nez apparait boisé sur le caramel, le chocolat blanc.
En bouche c’est riche et gras avec une pointe d’acidité en milieu de bouche. Ce chardo beurré développe une aromatique curieuse entre le caramel, un peu de noisette et de citron confit. C’est un peu mou et ça manque de caractère.
C’est un Chassagne-Montrachet CHAMPS GAINS 2008 de Marc COLIN
Je ne suis pas vraiment fan de ce vin qui se présente trop évolué pour un 2008. Le niveau est rehaussé avec la lotte au beurre safrané
J’espère que mes 2014 se comporteront mieux dans quelques années.

Vin N°4
Balles neuves. On change de catégorie
La couleur orangée est superbe. Le nez l’est tout autant. Une véritable explosion d’arômes complexes et fins sur l’orange confite, les épices à pain d’épices, la rose séchée.
En bouche il y a une matière imposante sans être lourde, le sucre léger est parfaitement intégré.
Encore de l’orange, des notes fumées et un final avec des amers bien présents qui étirent le sucre.
Ce magnifique gewurztraminer accompagne parfaitement la cassolette de pétoncles au lait de coco et citron vert .Nicole a tapé dans le mille pour l’accord.
Ce vin me rappelle la cuvée NIRANJA de JM GRUSSAUTE par son équilibre et sa complexité d’arômes autour de l’orange.
Presque un vin à siroter le dimanche après-midi à côté de la cheminée devant un match de rugby.
Gewurztraminer RANGEN DE THANN CLOS SAINT URBAIN 2007 ZIND HUMBRECHT

Vin N°5
Passons aux rouges. Le premier d’entre eux présente une robe grenat peu intense avec quelques reflets sombres.
Au premier nez on peut hésiter entre cabernet et pinot noir. Après 30 secondes c’est sûr c’est du cab franc. Le nez est classe avec des notes de fruits rouges, du goudron, du cassis et un peu de sous-bois pour un début d’évolution.
La bouche est toute en finesse sur la framboise, le cassis léger. Le sous-bois apparait en fin de bouche avec un trait végétal et des tanins légers. La structure est bien contenue .On pourrait croire à un manque de matière et à trop de simplicité .Je préfère dire que c’est une structure en dentelle.
Peut-être qu’un peu de longueur supplémentaire n’aurait pas nuit.
Un cabernet qui pinote ça ne peut être que le Clos ROUGEARD et la structure fait pencher la balance du côté des POYEUX.
Jean Loup dévoile le millésime .C’est donc Les POYEUX du clos ROUGEARD 2007
Accord réussi avec la délicieuse terrine de pintade aux Cèpes.
Un seul regret pour moi avec ce vin ……..Je n’en n’ai pas eu assez dans mon verre. C’est proprement scandaleux.

VIN N°6
Robe plus claire et plus rose que le précédent. Le nez assez somptueux bien que puissant ne laisse que peu de doutes sur l’origine. Fraise, orange sanguine, c’est très Reynaldien. Reste plus qu’à trouver la cuvée et le millésime.
L’aération développe la puissance du nez qui en devient entêtant. Presque trop parfumé.
La bouche semble dissociée entre une puissance aromatique énorme et une matière qui ne suit pas. Le tout étant assez écrasé par une sensation de chaleur alcooleuse.
Le final est marqué par les amers imposants qui accentuent le déséquilibre.
PIGNAN étant rapidement évoqué et confirmé par Jean Loup, nos commentaires sont relativement durs sur ce vin et sur cette cuvée.
C’est donc PIGNAN 2006 qui nous est proposé. Au vu du pédigrée du bestiau c’est décevant.
Le trop de parfums de ce vin ne convient pas vraiment à la terrine.

VIN N°7
La robe est très sombre avec des reflets bleu-noir
Le nez sur les fruits noirs avec des notes poivrées et du café torréfié ne laisse aucun doute sur l'origine, et comme je suis un esprit faible et influençable je plonge sur une syrah comme quelques petits camarades.
A l’aération un doute m’habite. La syrah s’éloigne et le cabernet arrive, mais il me faudra quelques minutes pour en être convaincu.
La bouche dévoile une matière dense, riche sans être lourde ou confite grâce à une acidité assez importante. Toujours du café, des fruits noirs. Les tanins sont massifs mais intégrés à la matière. De la belle ouvrage pour ce vin qui nous a finalement amenés à Bordeaux. Jean Loup sort ses fiches façon KGB ou STASI et me dit que j’ai bu ce vin en mai. Rien ne lui échappe.
Un retour en arrière m’amène à LEOVILLE BARTON 2003. Il me semble l’avoir gouté différemment il y a quelques mois. On est dans le top niveau et ce LB03 bien que très agréable dès maintenant a toutes les qualités pour durer sans soucis quelques décennies
Superbe accord avec les brochettes de canard aux épices.

Vin N°8
La robe est presque aussi sombre que le précédent les reflets bleu noir en moins.
Cette fois on la tient notre syrah. A nouveau du café, du poivre, du floral mais aussi du pain grillé. le nez s’ouvre bien à l’aération et évolue vers plus de floral.
La bouche est dans la continuité. Sur une matière riche mais bien élancée et portée par une acidité sensible. L’équilibre est soyeux. Beaucoup de finesse dans l’allonge malgré la matière imposante.
Dans les arômes tout est également équilibré. J’observe du coin de l’œil le retraité de Clermont qui boit du petit lait. Jean Loup dévoile le producteur puis la cuvée et le millésime. C’est une belle surprise. En indice de torchabilité il prend la première place au palmarès du jour.
C’est une Côte Rôtie BASSENON 2009 d’Yves CUILLERON

Vin N°9
Robe sombre. Nez riche sur les fruits noirs cassis mûre et cerise noire. Encore du café (c’est le 3ème à la suite faut pas pousser ) avec un boisé luxueux mais sans jus de planche.
La bouche est tout aussi riche, avec une sensation de sucrosité – Y doit y avoir du grenache la dedans-. La crème de cassis est dominante.
Je mettrais une pièce sur un Roussillon mais à ce niveau il n’y a guère que la MUNTADA et je ne l’ai jamais gouté aussi riche. Alors je sèche lamentablement.
L’équilibre est très haut perché, avec beaucoup de tout. Matière, tanins. Mais c’est en même temps très rond. Je trouve mes acolytes sévères avec ce vin. Je le trouve très bon mais dans un style hors de nos standards
Le sauté de d’agneau au chorizo aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Sacré Jean Loup.
C’est un PRIORAT FINCA DOFI 2009 d’Alvaro PALACIOS

Vin N°10
Retour aux blancs avec les fromages Comté 12 mois et Beaufort d’alpage – Une tuerie ce truc -
Robe or jaune avec nets reflets rosés.
Le nez sur la pomme cuite et les fleurs séchées dévoile des notes pétrolées et oxydatives, mais ça ne semble pas être typé Jura ni Loire. Mystère complet.
La bouche est très sèche, avec de la noix légère, de la cire et des herbes infusées un peu type Vermouth. C’est complexe et atypique hors de mon champ de connaissances.
Très belle longueur. Jean Loup parle d’une forte proportion de rolle et petit à petit le vin est trouvé.
C’est PEYRE ROSE Cuvée ORO 2000 de Marlène Soria. Belle bouteille de fin de repas

Vin N°11
Il est 16 heures et toujours pas de pinot noir.:dash:
Je crois que c’est perdu pour cette fois puisque arrivent une assiette de cannelés maison et de macarons.
Pas le truc avec une couche de crème ou de confiture coincée entre deux couches colorées ou il faut avoir fait au moins bac + 8 pour le réussir. Non du vrai macaron moelleux à la noix de coco aux amandes.J'ai du manger la moitié de l'assiette. Tant pis pour vous, z'aviez qu'à me laisser du Clos ROUGEARD :DD
Portée par Jean Loup avec un petit sourire en coin la carafe arrive remplie d’un vin orange doré. Ça sent le piège.
Le nez envoie tout de suite du très lourd. Il y a de tout là-dedans. Comment peut-on mettre autant d’arômes et de complexité dans une seule bouteille ?
Pêle-mêle et dans le désordre. Abricot, cire, aiguilles de pin, notes de fumée, vanille, écorce d’orange, safran, caramel …….
La bouche confirme et déroule cette liste à la Prévert d’arômes qui se complètent et s’imbriquent.
C’est d’une complexité hors normes et la longueur l’est tout autant. Tout est là en puissance, finesse, équilibre entre sucre, acidité, alcool, amertume finale pour relancer le tout.
Divers noms sont évoqués mais pas le bon. Pensez donc, comment imaginer que l’on puisse avoir l’honneur de gouter à un tel vin ?
Finalement Jean Loup apporte la bouteille et là on est sur le cul.
C’est Château D’YQUEM 1988. Le Mythe rien de moins. Bon sang mais c'est c'est bien sûr

Un petit dernier pour la route.
Certains ont déjà décroché mais on ne va tout de même pas repartir sur une seule patte. Eric a apporté un gros fond de Madère TERRANTEZ d’OLIVEIRAS 1988.
Un vin sur un profil de demi sec mais qui semble très sec après d’Yquem
Le caractère oxydatif marqué fruits secs noix et miel puissant est complété par une forte acidité ainsi que de l’amertume en fin de bouche. J’aime bien ce type de vin.
La double boucle des 8 est bouclée
Il est 16h45 et la fin de l’histoire se passe comme d’habitude sur le parking. Les coffres se vides et se remplissent.
Tiens je t’avais pris ça, je m’en rappelle plus !!!!!!!!! Je t’ai payé au moins ?
Et les 6 cartons c’est pour qui ?..... Ah bon il ne l’avait pas dit ? Ben non.
La journée a été longue, les jambes sont lourdes. La volée d’étourneaux va repartir dans tous les coins de France.
Merci à Claude, Solange, Camill(e), Flo, Vivien, Eric, Re-Flo, Paul, Henri, Julien
Et Jean Loup ……. et Nicole qui entrera un jour au Panthéon des Epicuriens c’est sûr.
La prochaine est dans pas longtemps.

Didier
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19 Nov 2018 09:18 #14
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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Il n'y a pas qu'au printemps que ça chauffe à Bourges...

Deux commentaires sur le superbe CR de Didier :
- son "décrassage dans le vignoble Buéton-Chavignolais baigné de soleil et paré de ses couleurs d’automne histoire de dépenser quelques calories avant de refaire le plein" c'est en fait 33 km en courant pour préparer une course future du style "La Diagonale du Fou" ou "L'ultra trail du Tour du Mont Blanc". ;) Je ne sais pas ce qui me souffle le plus : pouvoir faire de telles courses ou enchaîner un tel entraînement, une dégustation telle que celle relatée ci-dessus et rentrer ensuite à la maison en voiture sans s'endormir. ::zinzin::
- la cheftaine se demande si elle t'invitera à nouveau, Didier : les vrais macarons sont aux amandes, pas à la noix de coco ! :evil:

Jean-Loup
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19 Nov 2018 13:31 #15

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Jean-Loup Guerrin écrit: Deux commentaires sur le superbe CR de Didier :
- son "décrassage dans le vignoble Buéton-Chavignolais baigné de soleil et paré de ses couleurs d’automne histoire de dépenser quelques calories avant de refaire le plein" c'est en fait 33 km en courant pour préparer une course future du style "La Diagonale du Fou" ou "L'ultra trail du Tour du Mont Blanc". ;)


Pour être complètement précis, il s'agit de la célèbre, l'unique, la majestueuse... SaintéLyon , qui rejoint, de nuit...Sainté à la capitale des quenelles!!!zX

Flo (Florian) LPV Forez
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19 Nov 2018 13:49 #16

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- la cheftaine se demande si elle t'invitera à nouveau, Didier : les vrais macarons sont aux amandes, pas à la noix de coco ! :evil:

pourquoi ai je écrit une connerie pareille ?
J'ai confondu avec les rochers à la noix de coco. J'ai du manger trop de macarons.

Didier
19 Nov 2018 18:53 #17

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En tout cas, la mise au point de la cheftaine me rassure : j'ai douté de mon palais qui n'avait senti que l'amande ;)

Eric
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19 Nov 2018 19:04 #18

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Réponse de vivienladuche sur le sujet Il n'y a pas qu'au printemps que ça chauffe à Bourges...

24 heures en pays berruyer se terminent en apothéose avec l’exceptionnel repas dominical concocté à 4 mains par Nicole (aux fourneaux) et Jean-Loup (à la sommellerie).

Ces 24 heures avaient follement débuté le samedi après-midi par une magnifique rencontre avec le talentueux Matthieu Delaporte à Chavignol relatée avec brio ici par Jean-Loup. En fait, ce n’est pas tout à fait vrai me concernant puisqu’avant d’aller rencontrer Matthieu, je suis allé quelques kilomètres après Chavignol découvrir la Chèvrerie des Gallands qui propose de délicieux crottins (4 affinages différents) que je recommande vivement. oo,
www.chevrerie-des-ga...
Le temps des plus exécrables, je l’ai supporté pendant que je tentais de prendre quelques photos sur les hauteurs d’Amigny et de Chavignol juste avant notre rendez-vous chez Matthieu… :oops:

Le samedi soir a été raffiné également avec les reliefs d’un goûteux lièvre à la royale d’Éric et d’un superbe plateau de fromage digne de notre Oliv national. (tu)

Le dimanche matin était donc dévolu à une petite marche revigorante autour du lac de l’Auron. 10 km et quelques jolies photos plus tard, il était enfin temps de mettre les petits pas dans les grands. B)



Le jour du centenaire de l’Armistice, il est temps de nous saisir d’armes autrement moins barbares et sanglantes. En effet, le verre sera notre meilleur allié en la circonstance dans la cave autour du célèbre tonneau, bien accompagné de papier et d’un stylo….



Vin n°1 :
Le premier vin accompagne les mythiques galettes de pomme de terre, il s’agit d’une bulle. La robe est or pâle avec une bulle très fine. Le nez est fin et complexe, à la fois floral, crayeux et finement citronné. La bouche est de grande intensité, de beau volume. Le vin est crayeux, floral, alliant les fruits blancs et de belles notes citronnées, il est salin, de très belle acidité, alliant droiture et largeur. Que voici un magnifique vin en losange. Excellent. Si un Champagne Blanc de Blancs extra-brut du millésime 2008 est assez vite évoqué, ça m’évoque assez le style Agrapart Minéral pour les rares fois où j’ai pu goûter cette superbe cuvée. Bingo !!!

Il s’agit de : Agrapart et Fils – Champagne Grand Cru (Avize) – Blanc de Blancs – Minéral 2008 Extra-Brut (lot mai 2009, dégorgé septembre 2014)



Vin n°2 :
Le vin accompagne de délicieux blinis au saumon. La robe est or pâle, brillante. Lez est caillouteux, d’abord floral, puis fruits jaunes, évolue clairement vers un bel exotisme très complexe, avant de revenir fruits jaunes. La bouche se présente avec une très grosse attaque de grande largeur, avec de très belles agrumes, avec un côté caillouteux, du pamplemousse et un bel équilibre acides/amers. C’est un vin qui se prolonge sur une belle finesse, avec une jolie salinité, le vin s’assagit et devient smart. Très belle rémanence fumée. Le plat fait d’autant plus ressortir les épices du vin et lui donne un peu plus de profondeur. Très bien + Ce style nous évoque avec Claude une Grande Côte de François Cotat entre deux âges, genre 2008. Pas si loin…

Il s’agit de : Gérard Boulay – Sancerre – Comtesse 2008



Vin n°3 :
Ce vin sera accompagné d’une lotte au beurre safrané et à la ciboulette. La robe est or jaune brillante. Le nez est très riche, fruits jaunes, caramel, abricot, pêche caramélisée. La bouche est relativement élevée, avec des notes de fruits jaunes sur de la fumée, de la réglisse, des fruits jaunes acidulés, de la matière, avec une finale réglissée gentiane qui apporte une amertume un peu trop forte. Le plat permet d’estomper ces notes de réglisse et de gentiane et fait ressortir les fruits jaunes acidulés. C’est un vin pour qui aime les chardos élevés… Perso, je suis mitigé. Bien sans plus seul, bien + avec le plat.

Il s’agit de : Marc Colin et Fils – Chassagne-Montrachet 1er Cru – Les Champs Gain 2008



Vin n°4 :
Ce vin est servi avec des pétoncles au lait de coco et citron vert. Les papilles sont en émoi… :miam:
La robe est or soutenue. Le nez est sublime, complexe, profond, miel, rose, orange, fruits confits, presque ananas, acidulé, citron vert. La bouche est très longue, puissante, superbe matière, fruits exotiques, miel, superbes épices, grande fraîcheur avec cette fine acidité, un très fin sucre résiduel (20 grammes pour moi lorsque la question sera posée, en fait 22 d'après Jean-Loup). Malgré cette puissance phénoménale, le vin ne fatigue pas. Un côté caillouteux, granitique ressort. Un vin qui allie de façon superlative largeur sur longueur. Excellent +. On est à peu près unanime sur le gewurztraminer. Ce côté intensément minéral, granitique me fait évoquer le Clos Saint-Urbain de Zind-Humbrecht. Eric, à côté de moi me dit que si c’est granitique, c’est plutôt Schlossberg. Aaaah ??? Bon bah Weinbach alors ??? Remarque judicieuse de Jean-Loup, toujours rester sur sa première idée. Confondre granitique et volcanique, c’est caïman la même chose pour moi en termes de minéralité ressentie, mais ce vin respire profondément son terroir !!! Le plat adoucit un peu le vin et fait ressortir le peu de sucre résiduel présent, tout en apportant un côté plus épicé.

Il s’agit de : Domaine Zind-Humbrecht – Alsace Grand Cru – Rangen de Thann – Clos Saint-Urbain – Gewurztraminer 2007
A noter que ce vin titre 16,5% de volume d’alcool, parfaitement intégrés à l’ensemble :O!



Vin n°5 :
Ce vin accompagne la terrine de pintade aux cèpes, à se mettre à genoux devant, mamma mia !!! ::dance::
La robe est rubis brillante. Le nez est très fin, que voici un magnifique cabernet qui pinote, ce nez est de grande finesse, racé, intense. Ce vin est absolument jouissif en bouche, le fruit est pur et acidulé, tirant sur un côté pinotant. Le toucher est délicat, de grande subtilité, raffiné, alliant la cerise, la fraise avec un côté terrien profond. Le vin est fin, lissé, un pur bonheur pour des pdf comme le mien avec une acidité de grande justesse. Un vin de génialissime constitution, tout ressort pur, le fruit, les épices (poivre), l’acidité, la race. Grand vin. Il n’y a eu aucun doute pour moi dès le nez pour le Clos Rougeard. Pour aller plus loin… Allez Poyeux 2008 du fait de cette fraîcheur remarquable. Et... presque!!! zX

Il s’agit de : Clos Rougeard – Saumur-Champigny – Les Poyeux 2007



Vin n°6 :
Le vin accompagne toujours cette admirable terrine.
La robe est grenat assez soutenue. Le nez est très puissant, sanguin, orange amère, fraise écrasée, rose, poivre, avec un léger fumé et même une fine note lardée derrière tout ça. C’est très complexe. La bouche est de très grande puissance, très forte en alcool, avec une matière colossale (je souffre !!!). Voici un vin de très haute maturité, avec des épices très présentes. Voici un vin sanguin, presque hémoglobine, avec une grosse allonge très épicée, des notes d’orange sanguine. C’est bon en mangeant, mais ça fatigue drôlement, pas plus d’un verre pour moi !!! Bien seul, surtout grâce au nez et bien ++ avec le plat. Dans la galaxie Reynaud, quel peut bien être ce vin ???

Il s’agit de : Pignan – Châteauneuf du Pape 2006
La déception est grande à la découverte de l’étiquette…



Vin n°7 :
Ce vin accompagne des brochettes de canard marinées aux épices et au poivre de Sichuan, un monument en termes gustatifs !!! :jump: :jump: :jump:
La robe est très sombre, presque noire, avec des reflets violine. Un nez de fruits noirs, avec un petit côté lardé qui évoluera à l’ouverture avec des notes de cèdres et de tabac brun (oui mais ça n’y était pas au départ !!!), ce qui m’intrigue quant à son origine. La bouche est très aristocratique, presque austère, avec une acidité bien présente et une matière dense et compacte, avec des tanins encore légèrement présents. Il y a des fois où l’on ferait mieux de se taire en plaçant ce vin chez un grand producteur de Cornas… :whistle: A l’ouverture, le côté cabernet mûr apparaît, allié à des fruits sombres et noirs, avec des notes de bois précieux et de cèdre. Il en ressort un côté terrien, presque carboné, avec des notes de sang. Le plat adoucit totalement les tanins et c’est là que le vin prend toute sa place et fait ressortir sa grande classe. C’est un vin encore très jeune, au tout début de sa vie. Très bien + seul mais excellent avec le plat. L’accord est remarquable d’évidence. ::turn::

Il s’agit de : Château Léoville-Barton – Saint-Julien 2ème Cru Classé 2003




Vin n°8 :
Le vin accompagne un sauté d’agneau à l’espagnole. Plus les plats de Nicole avancent et plus la magie de la complexité et l’évidence des goûts et textures est là. Ce plat est tout simplement transcendant et aurait clairement sa place sur les meilleures tables. Bravo !!! ::whooo:: ::whooo:: ::whooo::
La robe est rubis très sombre. Le nez est marqué par des notes profondes de café, de poivre de Sichuan, de fumée de cheminée d’un château médiéval, avec un très beau fruit pur. Quelle finesse !!! La bouche est de grande classe, le jus est quintescent, avec une pureté aromatique, un superbe jus profond, goûteux, salin, sapide, avec un magnifique fruit, une grande floralité, une grande acidité conférant à ce vin une incroyable fraîcheur et une immense longueur. Elle est là la grande syrah !!! Que voici un vin somptueux. Le plat ressort une sensation poudrée du vin et intensifie le côté fruité et floral du vin et lui conférant une rémanence finement poivrée simplement éblouissante. Grand vin et accord simplement évident. (tu)

Il s’agit de : Yves Cuilleron – Côte-Rôtie – Bassenon 2009



Vin n°9 :
En accompagnement du même plat. La robe est grenat sombre. E nez est très mûr, très riche, très fruits sombres, très balsamique, olive. La bouche est très alcooleuse, de très grosse puissance, de très grosse matière, on dirait un bulldozer pour mon palais… Un vin fatigant, asséchant, fort en alcool, très épicé, à la limite du fruit cuit, absolument too much. Je n’apprécie absolument pas ce genre de came, très violente pour mon pauvre pdf nordiste… Pas mon style, mais certains doivent aimer et c’est leur droit le plus légitime. Moyen. Je me sentirais bien en Roussillon, chez un producteur assez démonstratif…

Il s’agit de : Alvaro Palacios – Priorat – Finca Dofi 2009



Vin n°10 :
Avec un Beaufort d’alpage et un Comté 18 mois. La robe est or. Le nez associe des notes assez surprenantes de miel, d’hydrocarbures et de térébenthine. La bouche est miellée, avec des fruits blancs, des fleurs, de la noisette fraîche, une sensation de sucres résiduels, des épices et particulièrement des épices douces. Un vin qui associe la largeur, la profondeur et une grosse longueur. J’apprécie particulièrement l’aromatique sur ce vin : floralité et fruits blancs, associés à une très belle acidité. C’est très bon. Très bien +. Cela m’évoquerait potentiellement un beau Marestel de Dupasquier entre deux âges… Complètement à côté de la plaque !!! :oops:

Il s’agit de : Domaine Peyre-Rose – Coteaux du Languedoc – Oro 2000



Vin n°11 :
L’avant dernier vin est servi avec des cannelés maison (délicieusement bons) et des macarons (véritables). La robe est or ultra brillante. On retrouve un nez de botrytis très pur, avec un fruit confit tout aussi pur, de fines notes de coing confit, de l’orange confite, une palette épicée digne de celles d’Olivier Roellinger avec un safran délicat et un léger curry très finement relevé et un grand ensemble floral (surtout fleurs fanées). Le volume en bouche est démentiel, intégrant la matière première de grande noblesse et une finesse époustouflante qui apporte l’équilibre transcendant. Un vin fusionnant la salinité sur l’acidité, la pureté du fruit sur la floralité. Quelle élégance. Le vin est éblouissant, le grain et le jus sont magiques. C’est un vin d’immense fraîcheur, d’équilibre impérial, avec un sucre très fin et délicat intégré dans un immense ensemble. L’allonge est kilométrique, la rémanence presque infinie… Très grand vin. De par l’équilibre, je mentionne, enfin un sucre qui va plaire à Henri… et c’est le cas en écoutant sa réponse !!! :DD Il ne fait aucun doute que l’on est à Sauternes et de par l’équilibre et la pureté, notamment du botrytis, c’est 1988 qui me vient tout de suite à la bouche. J’entends en face Guiraud ou Clos Haut Peyraguey. C’est très largement supérieur à mon sens, sans rien renier des qualités de ces deux très beaux châteaux, et j'évoque Fargues 1988. On ne devrait jamais avoir peur de citer le maître absolu des lieux… :dash:

Il s’agit de : Château d’Yquem – Sauternes– Premier Cru Classé Supérieur 1988
Quel vin absolument hééééénauuuuurme, même Éric à côté de moi a aimé et cela n’est pas peu dire !!! :kiss:



Vin n°12 :
Éric nous propose en bonus de goûter un Madère de 1988. La robe est acajou. Le nez est très puissant, avec des notes de café, de chocolat, de caramel et de noix fraîche. La bouche est imposante, de grande puissance, avec une grosse acidité, de légères notes de cacao, de sous-bois. Voici un très bel ensemble oxydatif, avec une belle déclinaison de noix, de noisette fraîche, d’épices, de poivre, de girofle, et même de fins fruits secs, d’immense longueur, sur un équilibre sec tendre à demi-sec. Très beau vin pour initiés. Très bien +

Il s’agit de : D’Oliveiras – Madeira – Terrantez 1988




Le débrief…

Pas étonnant qu’une fois encore, l’exigence qualitative nous retourne et nous secoue tellement l’évidence et le plaisir sont à la fois dans l’assiette, dans le verre et dans l’amitié qui règne dans la cave la plus fameuse de Bourges (et non vous n’en connaîtrez pas l’adresse, même sous la torture…). Je suis toujours impressionné par l’inventivité de Nicole dans la création de ses délicieux mets. Je n’ai plus de mots, mais l’émotion elle est de plus en plus présente. Quant à Jean-Loup, les pépites dont regorge sa cave sont toujours aussi incroyables et ce que j’apprécie d’autant plus ce sont la sensibilité et la susceptibilité individuelles de chacun des membres de cette confrérie secrète ce groupe de joyeux drilles, car la diversité du ressenti mais surtout le fait que nous nous connaissons depuis maintenant un bon moment nous permet d’échanger en toute franchise, sérieusement ou pas, toujours dans la bonne humeur, en allant parfois jusqu’au bon gros fou rire. Ceci, c’est peut-être le plus important et je remercie encore Jean-Loup et Nicole de nous permettre de nous rassembler ainsi.
Je pense qu’Oliv a bellement résumé la chose : « les amis, c’est la vie ». oo, oo, oo, (tu) (tu) (tu)


Bon, et si nous débrieffions enfin un peu ces vins ???
Cet Yquem 1988, nom de Zeus !!! Au panthéon des grands liquoreux dégustés à ce jour, tout comme le 1983 à mon sens. Feel the magic in the air !!! A des années lumières, au firmament de la galaxie. :kiss: :kiss: :kiss: ::dance:: ::dance:: ::dance:: Allez retour sur terre, grand Poyeux 2007 du Clos Rougeard, le cabernet franc produit en Loire bourguignonne, c’est l’élixir du cabernet !!! Au moins, il y aura eu du débat concernant ce vin... Autre magnifique mention pour Bassenon 2009 d’Yves Cuilleron, un vin qui s’est sublimement présenté. Je retiens le gewurz Rangen 2007 de Zind, pour quelqu’un comme moi, qui n’est pas convaincu par ce cépage, eh bien il n’y a que les c..s qui ne changent pas d’avis !!!! ::oups::


Voilà, les échanges et les deals pas nets s’effectuent à l’extérieur au cul du camion entre les différentes voitures. ::spm::

Il est l’heure de repartir chacun dans sa chacunière, mais ne l’oublions pas, grâce à Nicole et Jean-Loup, tous les chemins culinaires et viticoles mènent à Bourges…
%tchin ::run:: :kiss: oo, oo, oo, ::fz:: ::fz:: ::fz::



Portez-vous bien +++
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22 Nov 2018 16:48 #19

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Il n'y a pas qu'au printemps que ça chauffe à Bourges...

Merci Vivien, cela valait la peine d'attendre ! ;)

Jean-Loup
22 Nov 2018 17:03 #20

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Pas mieux %tchin

Nathenri
22 Nov 2018 17:05 #21

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Je me sens moins seul, pour le Clos Rougeard ;)

PDF powa ::whooo::

Eric
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22 Nov 2018 18:51 #22

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Il n'y a pas qu'au printemps que ça chauffe à Bourges...

Nous sommes presque trois car je l'avais noté Très Bien ++ !
Bon, il est vrai que dans mon référentiel Très Bien ++ est assez loin du Grand Vin… :oops:

Jean-Loup
22 Nov 2018 19:20 #23

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Nous étions bien trois dimanche, car Claude partageait notre enthousiasme. Dommage qu'il n'intervienne pas ici : il ferait un LPVien de grande valeur (tu)

Eric
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22 Nov 2018 19:50 #24

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Nous sommes 4 , car même si mon CR ne le reflète pas exactement j'ai beaucoup aimé ce vin.

Didier
22 Nov 2018 20:54 #25

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Il n'y a pas qu'au printemps que ça chauffe à Bourges...

Claude partageait notre enthousiasme. Dommage qu'il n'intervienne pas ici : il ferait un LPVien de grande valeur


Je confirme car je peux lire ses CR sur le blog de notre club Amphores : c'est du haut niveau !

Je le travaille donc au corps pour qu'il vienne sur LPV mais c'est un coriace…

Jean-Loup
22 Nov 2018 20:55 #26

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