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Vins en tous genres, dégustés sur deux diners, cette semaine.

  • daniel popp
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Vins en tous genres, dégustés sur deux diners, cette semaine.

Rully 1er cru Le Meix Cadot 2014. Domaine Dureuil Janthial.


La jolie formule de Véronique Raisin, évoquée par elle sur une session Monoprix, d’acidité scintillante me semble particulièrement adaptée à ce nez vif comme irrigué par sa tension qui arrondit les arômes tout en les tenant serrés comme une voile au vent. Les parfums citronnés, fleuris, évoluant vers la pêche derrière le fil tendu, dégagent beaucoup de pureté, de franchise, de fraicheur.
En bouche, le premier mot qui nait du toucher est clarté. Les saveurs tendues par un fil de citron vert déroulent un beau lit d’amers pleins jubilant sous le serré lâché. C’est assez jouissif de sentir cette chair qui a du fond, de la puissance, comme dynamisée par ce coté lumineux, vibrant qui donne comme un sentiment d’espace, d’ouverture, de sacrée gourmandise aussi.
Vraiment un blanc magnifique encore un peu serré à l’ouverture, que pour ma part j’ai carafé une bonne heure pour qu’il s’épanouisse.

Volnay 1er cru Clos des Chênes 2011. Bouchard.

Le nez concentré, complexe dessine un très joli grain dont on ne sait plus très bien qui l’emporte, du fruit (cerise, mûre) ou de la fleur (violette) complétés par une discrète touche de gibier et des notes d’épices douces. Une vraie élégance se dégage de son alliance de structure et de finesse.
En bouche, le fruit concentré ressort très pur, structuré par des tannins amicaux au gout d’épices. L’impression d’évidence légère qui s’exprime, dégage beaucoup de charme. Elle repose vraiment sur l’alliance de sveltesse et de densité de laquelle se dégage sur la persistance, comme un sillage aérien parfumé vraiment craquant. Un vin viril assumant pleinement son coté féminin.

VdP du Val de Loire. Gamay de Bouze 2012. Les Cépages Oubliés. Henri Marionnet.


Quand le nez se rapproche du verre, c’est comme s’il se penchait sur une tarte aux myrtilles sur fond de sous-bois (champignon) orné par une touche de violette. Une belle fragrance dense, profonde, structurée par ses tannins fondus, au caractère un peu terrien (qui donne une impression d’odeur de terre).
En bouche, les tannins abondants mais joliment arrondis, donnent un grain velouté qui semble couler avant de s’allonger puis disparaitre dans un halo savoureux de fraise de bois. Avec juste ce qu’il faut de tension discrète pour préserver la fraicheur et l’équilibre tendant vers l’amer.
Ce 2012 confirme vraiment que ce gamay de Bouse singulier a tout pour vieillir harmonieusement et se gouter nettement mieux que le Cot gouté ici.

Clos Puy Arnaud. Les Ormeaux 2015. Castillon. Côtes de Bordeaux.

Le nez caressant, profond s’ouvre sur un fruit très pur (fruits rouges, cassis, note florale, épices), encore un peu retenu mais si franc, totalement sans artifices tout en étant structuré, qu’il est déjà très plaisant.
La bouche juteuse, bordée de tannins aussi fins que le fil acide qui les tient, semble s’ouvrir de toutes parts comme pour étendre son caractère frais, lumineux, légèrement acidulé, que juste quelques amers un peu serrés entravent encore légèrement sur la finale. Tellement jeune que le boire maintenant ressemble un peu, non pas à un infanticide, mais plutôt à une esquisse si bien accomplie qu’elle augure déjà pleinement de l’œuvre à venir.
Ce vin franc et structuré, dont 2015 est le second millésime, je crois, est un vin intermédiaire entre les premières cuvées du domaine, purs vins de soif et de plaisir, et le grand vin du domaine, bien plus complexe, mais gardant ce caractère de pureté d’arômes et de saveurs et de buvabilité soyeuse apte à faire retourner leur veste à tous les Bordeaux basher. Je ne pense pas que Philippe Barret, grand fan du domaine, me contredirait : découvrir les vins de Thierry Valette crée un précédent, en matière de Bordeaux, comme si il y’avait un avant et un après le Clos Puy Arnaud !

Marc et Sonia Cameron. Bourgogne Tonnerre Sagara 2015.


Le nez tendu, assez fin, au relief friand, penche nettement vers la pomme reinette, comme caressée d’un parfum de fleur d’acacia et d’une touche prégnante de pierre à fusil.
La bouche structurée par son empreinte minérale donne au fruit un caractère un peu métallique, assez droit, qui sans être austère, est réservée aux amoureux des amers qui tanguent entre langue et palais en faisant danser la pomme et le caillou. C’est vraiment bon, idéal pour l’apéro, mais pas que…

Domaine Modat. Sans plus attendre 2014. Côtes du Roussillon Villages Caramany.


Ah Philippe, comme ton vin a régalé les amis présents qui ne te connaissent pas encore !
Le nez intense, puissant, profond est accueillant. Ses arômes de fruits noirs, d’épices, de violette vous entrainent au plus profond de leur grain caressant.
La bouche pleine, large, concentrée, précise ce coté dynamique, vibrant, comme en mouvement. Une vague de saveurs moelleuses, au coulant fin, comme ancrées dans leur fond, déroulent un bien joli jus que quelques années de garde délieront encore plus, mais qu’est-ce que c’est déjà bon !
S’il fallait mettre un très léger bémol, non pas en forme de réserve, mais plutôt d’appel, je suggèrerais que cette rondeur savoureuse, fort joliment structurée et tendue, pourrait peut être gagner en finesse, en précision, en réglage ultime. Luc, comment peux tu dire que les vignerons, à leur niveau, ne sont pas des artistes ?

Mas Champart. Causse du Bousquet 2011. Saint Chinian.


Le nez fin, précis, au charme envoutant, derrière son empreinte de fruits rouges, semble décliner toutes les nuances de la garrigue chauffée au soleil. Le coté parfumé sec qui s’en dégage, trancherait presque par son coté plus austère, avec la rondeur si accueillante du vin de Philippe. Pour ma part, sans dresser de hiérarchie, tant j’apprécie vraiment les deux vins, j’adore la finesse, les nuances de ce grain singulier, structuré comme une architecture d’arômes.
La bouche donne de la chair au paysage aromatique, comme si elle en dessinait chaque relief, lui donnait lieu d’être. Pour que ce grain parfumé, profond, intense et si délicat, si riche en micro évènements gourmands, savoureux en diable, se mette enfin, ou pas, en mots pour le dire. Il faudra vraiment que je rencontre ce couple de vignerons pour leur exprimer à quel point leurs vins me touchent.

Merci de m’avoir lu.

Daniel
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, bertou, Jean-Loup Guerrin, LoneWD, DaGau, Kiravi
08 Mar 2019 19:17 #1

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