Daniel et Simone relançant l'invitation à l'approche du deuxième anniversaire, on prend (presque...) les mêmes et on recommence, les étoiles plein les yeux et les papilles en émoi.
C'est que les souvenirs de l'expérience précédente sont toujours là et que quelques minutes de relecture LPVienne m'ont remis bien tout en place...
Je vous dévoile déjà que tant le sommelier que la cuisinière se sont une nouvelle fois dépassés et que cela devient de plus en plus compliqué d'imaginer mettre en place les matchs retours, même si l'amitié ne s'encombre pas de savoir qui a la plus grosse (cave bien entendu).
Tout est évidemment servi en aveugle total, certains vins en mangeant, souvent en dégustation seuls.
Deux Champagne en apéro, deux fois deux blancs avec deux entrées, 8 rouges ensuite,
Les commentaires des vins sont rédigés sommairement en mangeant et discutant; vous me pardonnerez le côté brouillon,
Donc, en voiture...Simone! Et attachez vos ceintures!
1- Champagne Jacquesson « 736 »
53% CH, 29% PN, 18% PM
La robe est jaune or moyen, notes cuivrées.
Nez profond et complexe, avec un peu d'évolution, des fruits secs, puis, plus tard, des agrumes confits,
En bouche, attaque vive, avec une belle acidité (je propose 08 mais ce n'est pas millésimé).
C'est rond, puissant mais sans manquer de finesse.
Si l'acidité est bien marquée, le jus est cependant bien mûr.
On peut lui reprocher un certain manque de longueur.
2- Champagne Eric Rodez, Cuvée Des Grands Vintages, Brut,
70% PN, 30% CH ; vin de 8 millésimes différents.
La robe est dorée. Elle fait plus jeune que le précédent.
Au nez, la bulle est plus présente que sur le 736 ; elle pique un peu.
Le nez est délicat, fin, plus discret, avec de petites notes d'élevage.
La bouche est ronde, plus douce.
Si c'est peu expressif au début, on note peu à peu des fleurs blanches, quelques petits fruits rouges (framboise) ; la bouche est bien mûre, souple, fraîche ; c'est très fin.
Bel équilibre et très belle finale avec de beaux amers qui étire la fin de bouche ; bonne longueur.
Très beau Champagne, délicat et avec pas mal de personnalité.
Préférence personnelle pour le Rodez.
On peut passer à table, le foie gras étant servi.
3- Domaine Zind Humbrecht, Clos Saint Urbain, Rangen de Thann, Gewurztraminer 2008
La robe est jaune-orange assez intense, style marmelade d'abricot.
Et l'abricot, justement, c'est ce qui me vient d'abord au nez, avec des notes miellées ; botrytis ?
Plus tard dans la dégustation, citronnelle, orange confite et aussi des notes minérales.
La bouche est riche (sucres +) ample, structurée, « grasse » , mais vient bien vite compenser une belle et vive acidité.
C'est complexe, sur l'abricot et la confiture d'orange ; longue finale.
Un magnifique vin (qui vous met de suite la bouche bien en place) mais qui fait pas mal d'ombre à son compagnon de dégustation.
4- Josmeyer, Alsace GC Hengst « Samain » riesling 2008,
La robe est jaune or, (évidemment) bien plus claire.
Nez minéral, sur les hydrocarbures (mais dans la discrétion), puis très rhubarbe par la suite et, enfin, des notes rôties.
En bouche c'est relativement sec (surtout par rapport au ZH) , c'est difficile quand on va d'un verre à l'autre, mais par la suite, bu seul, c'est un vin droit, sur les notes d'hydrocarbures et de rhubarbe du nez, avec la douceur de quelques sucres résiduels discrets.
Servi dans un repas, sur du poisson par exemple, il eût été mieux en évidence, car c'est un très beau vin, éclipsé qu'il fût par le monstre en face.
Les deux vins blancs suivant seront servis sur un bavarois de chicons, crevettes grises et crème safranée (si je me souviens bien car je n'ai pas l'intitulé exact des plats , (Pierre?,,,)
5- Pascal Cotat, Sancerre, Les Monts Damnés 2010
La robe est très claire, avec quelques petits reflets verts.
Le nez est d'abord très discret ; c'est mutique, mais c'est servi très froid.
Au fur et à mesure, le vin s'ouvrira, sur des notes minérales, fumé et silex, sur des agrumes, de la groseille verte, de la pêche blanche aussi puis de la guimauve ; tout en fin de dégustation apparaîtront les notes de buis.
En bouche, c'est long, gras, mûr mais énergique, droit, avec une bonne acidité.
Un très beau Sancerre, bien dans la lignée familiale.
6- Domaine Roulot, Meursault Luchets 2010
Robe jaune or.
Le nez est beurré, avec un petit boisé, sur les fruits secs, le citron, zestes d'agrumes et quelques épices. C'est finalement assez typé Meursault.
En bouche, c'est harmonieux, pur, avec un boisé discret bien intégré, des notes d'amande.
La finale est assez marquée par des amers (pas du tout désagréables) et très bonne longueur.
7- Domaine Avéla, Vin de France, Théodore 2008
Bu seul ; grenache, syrah, carignan, cinsault.
Nombreuses larmes, robe pourpre, disque un peu évolué.
Nez profond, encore un peu boisé, sur les fruits rouges et noirs, un côté animal assez marqué, des épices et un peu de caoutchouc brûlé.
La bouche est riche, mûre mais fraîche,
Très bel équilibre et finale sur des notes de garrigue pour ce très beau vin que je ne connaissais pas. Le rouge suivant est servi sur des pommes de terre farcies au confit de canard, sauce gribiche.
8- Castello Di Ama, Chianti Classico, Vigneto La Casuccia, Gran Selezione 2004
La robe est claire, disque évolué.
Très beau nez, complexe, évolué, sur la boîte à cigares, les épices, des notes végétales, puis des fruits, la cerise et la framboise. Très fin.
La bouche est puissante, les tanins bien présents encore, surtout en fin de bouche.
Un très beau vin, d'un superbe équilibre, entre richesse et fraîcheur.
9- Rostaing, Côte-Rôtie, Cote Blonde 2006
Bu seul, pour le (grand ) plaisir.
La robe est assez foncée, petit disque évolué,
Le nez est superbe, sur des notes de fumée, des fruits noirs (cassis) des épices, du poivre, de la cannelle, épices orientales.
En Bouche, c'est puissant et fin en même temps.
C'est serré, compact, pas de traces d'évolution, très frais, racé, élégant et profond.
L'équilibre est parfait et longue finale fraîche sur des amers.
Magnifique encore une fois !
10- Paolo Scavino, Barolo, Rocche dell Annunziata, Riserva 2001
Bu seul.
La robe est claire, brillante.
Nez légèrement boisé (quelqu'un a dit ébène?) sous-bois, groseille, herbes séchées, des fleurs et des épices douces.
La bouche est magnifique, à la fois puissante et fraîche, l'attaque tout en finesse, de belle matière, puis les petits tanins, plus serrés que sur le Rostaing, indiquent en fin de bouche qu'on est bien sur du nebbiolo.
Ceci dit, il y a une belle matière qui englobe ces tanins et je crois, pour mes goûts, qu'il eût été parfait à table sur un beau morceau de viande par exemple.
11- Henri Bonneau, Châteauneuf-du-Pape, Réserve des Célestins 2008
Bu seul.
Nombreuses larmes, belle robe claire, nette.
Nez complexe, riche, sur l'extrait de viande, les fruits noirs, les épices et un peu de volatile.
En bouche, c'est riche, suave, très mûr, tout en gardant une belle fraîcheur, et beaucoup de finesse.
C'est puissant mais frais ; menthol.
Belle longueur.
Très beau vin.
De ces trois très grands vins, bus seuls en attendant la cuisinière qui s'active en coulisses, c'est difficile de sortir un gagnant, tant les trois sont au top.
Mais le côté plus chaleureux du CNP, et, pour moi, des tanins plus présents en fin de bouche sur le Barolo, m'inciteraient à donner une petite préférence au Côte-Rôtie.
Mais, c'est chipoter ; je prends les trois...
On mange ; bœuf, boulette de bœuf confit, purée de persil tubéreux, pomme de terre farcie et champignons
12- Vega-Sicilia « Unico », Ribera del Duero 2002
Robe grenat clair, brillante,
Nez de boîte à cigares, bois noble cèdre, épicé, sur les fruits noirs (cassis, mûre) .
C'est fin, aérien, très grande classe, tanins de velours, magnifique équilibre.
Un grand vin, d'une puissance certaine, mais fin et surtout d'un équilibre parfait et très, très long.
Quelques fromages pour terminer la journée.
13- Domaine Arlaud, Clos de La Roche, Grand Cru 2010
Robe assez claire.
Nez fumé, des petits fruits rouges ; encens et quelques notes florales pour agrémenter le tout.
En bouche, fraîcheur superlative, fruits rouges acidulés.
Les tanins sont tout en souplesse, parfaitement intégrés.
Rondeur, équilibre, harmonie, grande finesse,
Un vin au top, très élégant et qui peut bien entendu attendre encore ; mais c'est déjà tellement bon...
14- Domaine Marc Sorrel, Hermitage, Le Gréal 2005
Au nez, des fruits noirs, des épices, de l'olive, un côté sanguin.
En bouche, grande douceur ; on est sur le velours, c'est très élégant, avec une sucrosité et 15°,
C'est riche, puissant, sans manquer de charme.
Je suis désolé ; je n'ai pas plus de commentaires sur ce grand vin mais j'ai un collègue et néanmoins ami plus doué qui vous en dira sûrement plus (et mieux,,,).
Voilà !
Merci les amis !
jlj