Sous la houlette de Benoit en organisateur avisé (qui a du gérer une déferlante de bouteilles supplémentaires de dernière minute), au Congrès d'Auteuil, cette thématique a du succès.
La température était problématique pour le service, mais on s'est plutôt bien débrouillé dans l'ensemble je trouve.
Lutèce revient chercher les petits des grands
1. Tristant H, Champagne Brut mature 2004
Dégorgement 2012, dosage 3 g/L
Nez complexe et expressif de brioche, pomme grise, notes métalliques, fruits secs, notes citronnées, écorce d’agrume confite, notes de sous-bois.
En bouche la bulle est un peu sèche au premier abord mais elle s’affine considérablement avec un peu d’aération, elle se fait stimulante, le toucher de bouche est traçant, on retrouve la pomme, les fruits secs et une petite note métallique. Les quelques années du vin lui confèrent de la noblesse et de la vinosité mais il reste hyper dynamique
La longueur est très belle, avec une finale crayeuse.
Excellent.
2. Coessens, Champagne Largillier rosé
Jolies notes de groseille au nez, ainsi qu’un peu de fumée et d’herbe fraiche.
Bouche plaisante, ample, bulle harmonieuse.
Très bien fait
3. Domaine du Clos Naudin Foreau sec 2012
Bouchon tout petit mais tout mignon, il est clean.
Bouchon au nez. Bouche tendue mais un peu acqueuse, bouchonnée. Le lendemain, bouchon au nez. Bouche de même.
ED
4. François Cotat, Sancerre Caillottes 2016
Nez assez large, pêche, noisette grillée, pâte d’amande qui évoque l’élevage (mais en fait à tort, si je comprends bien cette cuvée ne voit pas le fût ?)
En bouche c’est frais à l’attaque, je ressens un petit côté âcre, pipi de chat qui doit surement signer un sauvignon comme l’indique mon voisin. Le milieu de bouche semble se présenter en creux, voir rapidement absent et débouche sur une finale tombante, qui s’exprime uniquement sur la texture.
Au vu de l’étiquette disons que ça doit être fermé et/ou trop jeune.
5. Vincent Dauvissat, Petit chablis 2011
Nez sur le pétard, la feuille froissée, la chèvrerie.
La bouche est serrée, sur une aromatique réduite, avec une acidité sévère et tendue du string.
Finale crayeuse d’une longueur honorable.
6. Didier Dagueneau, Pouilly-Fumé Buisson Renard 2011
Robe un peu évoluée.
Au nez il y a du monde, c’est délié, du miel, une touche végétale (ronce), des épices (curcuma), buis, fleurs blanches, fumée.
La bouche est riche et fruitée (ananas frais, pomme), florale, il y a rondeur, souplesse et équilibre frais.
Très chouette
7. Château des Tours, Côtes du Rhone blanc 2014
Robe assez marquée, tendance dorée pâle
Nez sur le jasmin, pêche, pamplemousse, miel d’acacia.
La bouche est grasse mais suffisamment fraiche, on sent que la température de service doit se jouer dans un mouchoir de poche (et on y est), une légère salinité, c’est ample, évident, précis, et puis ça dérive vite vers un milieu de bouche en retrait et une finale solitaire et tristounette.
Quel beau nez !
8. Leroy, Bourgogne 2015
Robe framboise.
Le nez est frais, lumineux, très simple, sur la fraise, avec une légère note de sous-bois.
La bouche est fruitée, gouleyante avec une structure aérienne, et un léger perlant.
Joli vin de soif.
9. Domaine Perrot-Minot, Bourgogne 2016
Un autre pinot noir, au vu de la robe, mais un peu plus sérieux probablement.
Nez expressif mais plus classique voire aristocratique. On a de la cerise, fumée, notes métalliques, écorces d’orange, c’est plaisant.
La bouche est fluide, légère, agréable tout en affichant une structure bien dimensionnée pour la matière, tanins intégrés, belle fraicheur acidulée, et pour tout dire ça pinote en bouche presque plus qu’au nez.
Finale pas interminable.
On passe au niveau au-dessus de vin de soif, tout en inspirant une certaine gourmandise. Très bien !
10. Meo-Camuzet Frères et Soeur, Marsannay 2012
Nez de sous-bois, léger réglisse, cranberries, cerise, terre, fumée.
La bouche est acidulée, froide au propre comme au figuré avec une tension un peu sévère au début, c’est un peu comprimé, il y a une certaine puissance retenue. En se réchauffant ça deviendra trop amer.
11. Domaine Jamet, Collines Rhodaniennes Syrah 2015
La robe est rubis sombre. On descend plus au sud.
Le nez, réglissé, sur les cerises à l’eau de vie, riche et solaire mais emprunt d’une certaine délicatesse, me fait penser à un côte du rhône syrah-grenache de bon niveau.
La bouche est déliée, évidente et gourmande, un peu sérieuse mais pas trop.
Glou facile.
12. Gonon, Ardèche Les Iles Feray 2016
Ca pue bon le nature, ça renarde. Le fruit est en retrait, il y a des notes de vernis, de tapenade, et un rien d’orange sanguine.
La bouche est fruitée, élégante, les tanins pointus et crayeux, l’acidité un peu mordante. L’aromatique ne se révèle pas facilement. Un peu plus cérébral que le Jamet.
La finale est acide, au tanin chaleureux et poudré.
Probablement à attendre, mais ce sera pour moi la meilleure des syrah ce soir-là.
13. Auguste Clape, Vin de France Le vin des amis 2016
Nez fromager (croûte de vieux salers) au moment du service, assez fermé et inexpressif.
La bouche offre un peu de cerise mûre, du cassis timide, c’est vertical, musclé, serré, voire totalement coincé. Illisible et sans plaisir.
Vraiment à attendre.
14. Stéphane Ogier, Collines Rhodaniennes Rosine 2016
Gros nez costaud et boisé, alcool, un peu de volatile, fruits noirs, réglisse, fraise écrasée.
La bouche est lactée à l’attaque, il y a une bonne acidité, des tanins potelés par un élevage pharaonique. L’élevage semble un peu sucrer le vin. On dirait que tous les potards sont à fond après les vins précédents.
La finale est séchante, avec une longueur certaine mais un peu trop musclée. Trop de bois pour moi.
15. Domaine Camp del Mas, Pays d'Hérault Cantaluz 2017
Robe jaune pâle
Nez de pierre à fusil, rhum blanc, noisette, pêche.
La bouche est plaisamment tournée, équilibrée, de la rondeur, du gras, de la fraicheur comme il faut.
C’est très bon. Pas du tout trouvé la région
16. Domaine du Clos Naudin Foreau Moelleux réserve 1989
Robe dorée, aux reflets orangés
Au nez que c’est joli, et plutôt jeune, confiture de coing, épices douces (cardamome), miel. Sésame grillé. Une petite déviation aromatique, peut être liègeuse ? C’est du vouvray de Foreau ? (ricanements) Vu le nez pêchu c’est un millésime surement jeune, disons 2005.
En bouche il y a une grosse sucrosité intégrée dans une flamboyante acidité, c’est impressionnant d’équilibre.
Grosse finale confortable et rassurante.
Pas tout à fait le coup de cœur mais presque, il manquait un peu de vibration peut être...
Ah c’est un Foreau 89 !!!???