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Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (14)

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (suite...)

Bonjour Pierre,

Superbe repas et non moins belle série de vins !
Un régal sans aucun doute.
N’étais-tu pas attablé avec Christophe ? (CMCH) 
Il me semble avoir vu passer cette jolie saga par ailleurs (FB).

Olivier
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06 Oct 2021 06:30 #31

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Réponse de oliv sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (suite...)

Il y a des chances en effet...

 
www.facebook.com/LPVien
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06 Oct 2021 08:43 #32
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Réponse de peterka sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (suite...)

A Olivier,
Effectivement mais pas fait le lien avec "CMCH"...
Pierre
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06 Oct 2021 11:12 #33

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Réponse de peterka sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (suite..)

Rendez-vous à la maison pour un nouvel épisode de ces rencontres gourmandes.Trop occupé le jour dit pour prendre des notes, les vins ont été commentés à J+1 et J+2, parfois sur des fonds de bouteille. A l’exception des champagnes, ouverts 2 h avant service, tous les vins ont été ouverts et épaulés la veille. La plupart des vins ont été servis en carafe deux par deux, sauf à l’apéritif.

En apéritif : charcuteries (lard d’Arnad et jambon des Bosses), tomate farcie à la burrata et jambon, crème d’endives et curry.
Champagne Eric Taillet Bansionensi 2017
Nez très frais, floral avec des senteurs de citron, de poire mûre et de pomme qu’une légère note oxydative met en valeur. En arrière-plan, on retrouve de la craie pour donner du relief. La bouche propose une bulle légère et beaucoup de fraîcheur. C’est net, juteux, juvénile avec une impression de délicatesse qui n’empêche pas la matière de se montrer tonique et concentrée dans un bel équilibre général. Fin de bouche élégante et assez persistante sur le citron. Très beau champagne d’apéritif.

Champagne Dehours La Croix Joly 2009Bouquet ouvert et assez complexe sur les fruits jaunes (abricot), l’ananas frais et le biscuit. On perçoit également des senteurs d’herbes aromatiques et de foin avec une pointe crayeuse et des agrumes. La bouche est vineuse et pleine avec une bulle fine. C’est puissant, large et concentré, avec beaucoup de maturité de fruit et de l’accroche grâce à une fin de bouche citronnée plus tendue que prévu. Jolie longueur sur des amers manquant un poil de finesse. Ce manque relatif de finesse est un constat qui peut d’ailleurs caractériser le profil général du cru mais il y a du vin et du bon. A réserver plutôt à la table.

Champagne Follet Ramillon Harmonie 2007Bouquet discret mais plutôt complexe, brioché avec une touche de grain dur grillé puis proposant plutôt des senteurs d’agrumes et de cire d’abeille avec par intermittence des notes de fleurs et d’épices. Le côté légèrement oxydatif du vin ne trouble en rien son élégance. La bouche attaque d’abord en finesse malgré une bulle un peu agressive malgré tout. La matière tapisse ensuite la palais de ses amers subtils avec une trace rémanente d’élevage. L’ensemble est rond et frais. Avec le temps et le réchauffement dans le verre, les amers deviennent plus prégnants et donnent du caractère au détriment de la finesse initiale. Très belle longueur sur l’abricot confit et le ziste.


Entrée froide : carpaccio de thon rouge, vinaigrette aux herbes, condiment radis et olive noire, salade de jeunes pousses et graines de grenade.

Akra Chrissos Winery Santorini 2018
Vignes plus que centenaires issues des secteurs Magalohori et Pyrgos. Assemblage de 80% d’assyrtiko avec 10% aidani et 10% d’athiri. Culture bio (des essais en biodynamie sont réalisés). Les moûts subissent une cryomacération de 3 jours à 10° et sont vinifiés à basse température (18°) puis élevés pendant 8 mois en cuve ino sur lies. Les vins sont à peine sulfités à la mise. A noter que ce sont les raisins issus des vignes de Spyros Chrissos qui entraient dans la cuvée Louros de Hatzidakis avant le décès de celui-ci.
Nez expressif et complexe dominé par des notes salines salines, iodées et fumées mais on a aussi des arômes d’agrumes marqués (citron vert confit, pamplemeousse rose), des fruits blancs, un peu de poivre et d’herbes aromatiques ainsi qu’une touche de noisette fraîche. Cela reste détaillé et assez subtil derrière une puissance évidente. La bouche et droite et concentrée avec un poil de résiduel qui donne de la gourmandise. Le vin se montre plus dense et large qu’un grand riesling grâce à ses épaules et sa construction compacte mais il partage avec ce cépage un grand dynamisme et beaucoup de rebond tout en restant parfaitement équilibré malgré une pointe d’alcool en fin de bouche. Longueur énorme sur l’ananas confit et des notes minérales exacerbées. Déjà un grand vin.

Chloe Chatzivaritis IGP Slopes of Paiko Assyrtiko MInimus 2018
100% assyrtiko provenant de région de Goumenissa (vignoble de Fyliria). Sols argilo-sableux. Culture bio. Raisins foulés aux pieds. Macération à froid de 2 jours puis fermentation sans intrants en barriques françaises de plusieurs vins. Elevage de 3 mois dans ces mêmes barriques suivi de 6 mois en bouteilles.
Robe dorée soutenue et trouble. Premier nez torréfié, épicé (presque tandoori), chutney de manque et ananas puis notes florales évoquant le jasmin et le génépi. Alcool de capucine et pommes au four avec des notes oxydatives présentes mais maîtrisées. A réchauffement dans le verre, on perçoit davantage de cire et d’encaustique et des senteurs salines plus marquées. Très complexe et original mais il lui manque un poil d’élégance comparé au santorini. La bouche est pleine et ronde sans être vraiment concentrée à cœur. Il y a du jus, la matière est puissante mais fraîche avec un côté encore brut renforcé par une fin de bouche presque tannique. Néanmoins, le vin apparaît finalement presque plus élégant en bouche qu’au nez. Belle persistance. Très beau vin à la personnalité affirmée qui n’est pas vraiment un vin orange contrairement à ce que le profil gustatif pourrait laisser croire.

Transition

Weingut Clemens Busch Riesling  GG Marienburg Rothenpfad Reserve 2017
Parcelle de vieilles vignes sise à Pünderich, en forte pente et constituée de schistes rouges argileux délités. Culture biodynamie. Le « Reserve » est une sélection qualitative des vins récoltés sur cette parcelle et élevé plus longuement que le grosses Gewächs classique du même cru (24 mois en foudres sur lies).
Premier nez à demi-ouvert sur le citron confit et le miel de fleurs. Ensuite cela se complexifie avec des senteurs plus florales (acacia, jasmin), des arômes de poire,  de compote à la rhubarbe, de tabac blond et un poil de menthe. En filigrane, des nuances plus salines traversent le bouquet. C’est élégant. La bouche est nette et pleine, concentrée en largeur et en profondeur avec une fraîcheur énorme qui dynamise le vin. L’ensemble est solide mais parfaitement équilibré. Très belle longueur fruitée avec un retour du miel et des notes minérales.

Weingut Fritz Haag Riesling GG Brauneberger Juffer Sonnenuhr 2017
Sélection de raisins issus de vieilles vignes en partie franches de pied. Parcelle au sol de schistes du dévonien délités, exposée plein sud et en forte pente. Vinification partie en foudre et partie en cuve inox suivie d’un élevage sur lies.
Bouquet discret mais fin, salin sans être vraiment terpénique, avec des senteurs d’agrumes (particulièrement la mandarine) et de fleurs associées à l’amande fraîche et au miel. C’est très élégant et séducteur. La bouche est délicate, presque cristalline et verticale mais malgré tout concentrée. Le vin propose une acidité fruitée fondante car superbement enrobée par un peu de gras et une belle maturité de matière. Aucun tranchant mais une belle et douce fraîcheur générale. La finale, bien persistante, voit réapparaître les notes terpéniques et salines ainsi que quelques amers délicats. Excellent riesling élégant et profond à la fois.


Entrée chaude ; noix de Saint Jacques de Dieppe, tombée de poireaux, girolles, crème de noisettes, truffe noire

Domaine Marc Colin Chassagne Montrachet Les Caillerets 1995
Premier nez sur la crème brûlée, l’abricot et la pierre chaude ; ensuite, cela s’affine en proposant plusieurs facettes successives avec des notes florales subtiles (jasmin, chèvrefeuille) et de fruits secs (noisette grillée) puis d’herbes aromatiques (thym, origan), de fumée et même de silex au réchauffement. C’est complexe et plutôt élégant. La bouche est concentrée et fine, très fraîche et encore jeune grâce à un beau fruit juteux. Matière en demi-corps, restant assez savoureuse malgré une pointe d’amertume en fin de bouche qui donne du relief mais aussi de la sévérité. Belle persistance avec un retour curieusement plus boisé et une pointe de caramel blond. Joli vin à point qui ne fait pas ses 25 ans.

Domainbe Bruno Clair Corton Charlemagne 1999
Bouteille malheureusement atteinte d’un léger TCA qui la rend difficile à déguster.

Transition

Domaine La Tour du Bon Bandol 2012
Bouquet bien en place et détaillé aux arômes de fruits noirs (cassis, mûre) et d’épices où l’on retrouve le poivre, les herbes de garrigue et les baies de genévrier. Par-dessus, une touche de bois noble, des notes de café, d’eucalyptus et de chocolat noir. C’est très plaisant et plein d’élégance. L’attaque en bouche est fine et la suite plus droite avec des tanins encore marqués mais fins et mûrs. On a un jus bien concentré, frais et plutôt ample. Cela devient un peu plus rustique en fin de bouche (surtout au réchauffement dans le verre) où quelques angles refont surface. Jolie longueur sur les fruits épicés. Il y a de la réserve et l’alcool (14,5% quand même) reste imperceptible.

Domaine Marie-Thérèse Chappaz Grain Cornalin 2012 (Valais – Suisse)
Premier nez sur la cerise noire bien mûre. Ensuite survient l’automne qui va surjouer avec les notes fruitées : bois sombre, terre humide, feuilles mortes et même cendre froide. Il y a de la présence mais finalement peu de complexité. La bouche attaque lisse et en rondeur avec des notes de fruit en surmaturité puis la structure se met en place et s’appuie sur des tanins bien mûrs et une acidité fruitée et séveuse. La finale mentholée est rafraichissante mais d’une persistance qu’on aurait aimé plus importante.


Plat : Tranche d’obus irlandais, croûte aux herbes, jus acidulé, pomme duchesse, petits pois en purée et nature, galette fine à la noisette

Weingut Bernhard Huber Spätburgunder Alte Reben 2008 (Baden – Allemagne)
Bouquet net et pur sur les fruits rouges et noirs (framboise, cassis) et les herbes aromatiques (thym, laurier). On perçoit également des notes d’encens, d’amande grillée, de rôti de viande  et de pierre chaude. Curieusement, on ressent malgré tout une impression globale d’austérité. La buche est fraîche et précise avec un fruit mûr et des tanins fins et polis qui laissent échapper malgré tout une pointe de verdeur renforçant la fraîcheur de l’ensemble. Equilibre impeccable et fin de bouche bien persistante sur le noyau de cerise avec de la présence et des notes un peu plus végétales.  Pour le coup, le profil du vin rappelle à beaucoup de convives un bon cru bourguignon. Très bien.

Azienda Agricola Elisabetta Foradori Teroldego Granato 2008 (Trentino – Italie)
Bouquet discret sur les fruits rouges acidulés (groseille,framboise) et noirs (myrtille, cassis) avec des notes plus végétales (laurier, tabac). S’y ajoutent quelques senteurs plus viandées et sanguines. C’est assez élégant mais de complexité et de charme limités. Fondue en apparence à l’attaque, la bouche se raidit ensuite en raison de ses tanins un peu verts. Mais il y a du jus et la matière, bien concentrée, reste élégante dans sa solidité. Finale de bonne longueur sur des notes plus végétales que fruitées. Globalement, le vin manque un peu d’envergure pour être conservé encore longtemps. A boire donc.

Suite et fromages

Weingut Kollwentz Steinzeiler 2004 (Neusiedlersee Hügelland – Autriche)
Steinzeiler n’est pas une parcelle (même si le lieu-dit existe bel et bien) mais une sélection des meilleurs blaufränkisch issus des vignobles (Riede) Point et Setz complétée par du cabernet sauvignon (ried Setz) et du zweigelt (ried Neusatz). Sols argilo-calcaires d’exposition sud et sud-est regardant le lac de Neusiedl. Macération longues allant jusqu’à un mois et élevage en barriques partiellement neuves pendant 30 mois.Bouquet profond mais retenu avec un côté un peu ténébreux apporté par des senteurs de terre humide, de fumée et de végétal épicé (tabac noir, sauge, eucalyptus, réglisse). L’élevage est intégré mais le fruit reste à l’arrière plan. On perçoit également des notes de poudre de cacao et de croûte de pain avec des nuances d’olive noire et d’anis qui rendent le tout plus avenant. La bouche est compacte et serrée avec des tanins très présents mais mûrs et bien couverts. C’est puissant avec de la mâche et du volume mais aussi, et surtout, une belle fraîcheur. Finale épicée de bonne persistance avec une retro sur le chocolat noir amer et un retour réglissé. Vin sérieux, pas vraiment épanoui , mais solide.

Az. Agr. Ettore Germano Barolo Lazzarito Riserva 2004 (Piémont – Italie)
Bouquet fermé, très sombre au départ, sur le goudron, le thé noir, le clou de girofle, les champignons des bois et le tabac. Cela s’éclaircit ensuite avec une pointe de menthe poivrée, quelques fruits rouges discrets dont la grenade et du jus de viande. En bouche, c’est volumineux et massif avec des tanins gras mais rudes. La matière est très extraite, concentrée à l’excès et légèrement asséchante quoique arrondie par un alcool assez perceptible. Un peu de fruit émerge en fin de bouche. C’est long, puissant mais terni en l’état par manque de ressort et de finesse. Il reste à espérer que tout cela se civilise dans quelques années.


Dessert : Bavarois à la framboise et bavarois au chocolat

Weingut Angerhof (Hans Tchida) Zweigelt Schilfwein 2004 (Neusiedlersee – Autriche)
Raisins issus de la region d’Ilmitz au bord du Neusiedlersee et passerillés sur claie de joncs. Vinification en cuve inox puis élévage toujours en cuve pendant 22 mois. Les SR frisent en général les 300 gr/lit pour une acidité entre 8 et 9 gr/lit. et un taux d’alcool autour des 8% vol. (je n’ai pas les données exactes pour le 2004)
Bouquet intense et complexe sur le sucre candi, la prunelle et la griotte macérées à l’alcool, la confiture de fraises et de figues avec des notes de bois de cèdre, de baies de genévrier, de café noir  et de feu de broussailles. Par moment surviennent aussi des nuances de champignon des bois. La bouche est grasse mais de grande fraîcheur avec du ressort, de la finesse et une belle élégance. Une pointe de fruit rouge et de cannelle imprègnent la fin de bouche. Très grande longueur sur la confiture de fraise et le sucre candi avec une acidité vibrante pour en compenser la richesse. Excellent.

Cantina Rizzi Moscato d’Asti 2020 (Piémont – Italie)
Les raisins proviennent de plusieurs parcelles d’exposition variée disséminées dans la région de Barbaresco (communes de Treiso et Neviglie). L’âge des vignes se situe entre 50 ans pour les plus vieilles et 5 ans pour les plus jeunes. Les raisins sont pressés et débourbés au froid à 0° avant qu’un réchauffement du moût et un levurage ne lancent la fermentation. Celle-ci est stoppée par remise au froid à -3° quand l’alcool acquis est de 5 % vol. Filtration et mise en bouteilles s’ensuivent rapidement.
Nez très frais et expressif avec des arômes de muscat élégants et de citron confit ainsiu qu’une touche florale bien séduisante. En bouche, la bulle est fine et jus propose un équilibre impeccable entre fruit, acidité et sucre. La matière est légère, fraîche et dynamique. C’est gourmand sans aucune lourdeur mais en revanche ces éléments manquent un peu de persistance. Délicieux malgré tout.

Pierre
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23 Nov 2021 14:39 #34

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Réponse de bulgalsa sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (suite..)

Bravo pour ces comptes-rendus et cet éclectisme!

Luc
23 Nov 2021 15:21 #35

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Réponse de peterka sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (13)

La der' de l'année... Simone de plus en plus pointue aux fourneaux et Daniel de plus en plus éclectique en cave. Merci à eux !

Tous les vins sont servis à l’aveugle (deux par deux) puis sont dévoilés avant de passer à la séquence suivante. A l'apéritif, en revanche les vins seront servis séparément, toujours à l'aveugle. Les bouteilles ont été ouvertes la veille pour les rouges et le matin pour les blancs.

Louis Van’t  Hooghof  Blanc de Noirs brut (vin mousseux belge du Heuvelland)
100% pinot noir planté sur une parcelle de 1,5 Ha (Hooghof) sur les flancs du Mont Kemmel (ouest de la Belgique). Sol argilo-sableux. Vinification traditionnelle en cuve inox (méthode champenoise). Dosage à 6,5 gr.
Bouquet  avenant sur le citron frais et les fleurs avec une touche d’abricot et de biscuit. En bouche, la bulle est très fine et la matière de base mûre et juteuse. C’est joliment enrobé et la finale se resserre de manière intéressante avec de légers amers et une touche plus crayeuse. Cela manque un peu de ressort et de profondeur mais c’est délicieux et efficace comme entrée en matière.

Mises en bouche : toast à la truite fumée, crème et chips de panais, tiramisu tomate confite, empanadas.

Champagne Tarlant L’Aérienne 2004
Assemblage de 70% chardonnay et 30% pinot noir issus de la vallée de la Marne. Malos non effectuées et dosage zéro. Dégorgement 02/2017.
D’abord discret et très légèrement oxydatif, le nez s’ouvre vite sur les agrumes (pamplemousse), l’abricot sec  et les épices (cumin) avec des notes salines d’un bel effet. La bouche est un modèle de précision avec une bulle délicate et une matière concentrée et tendue sans excès. C’est vertical et tonique mais arrondi malgré tout. Fin de bouche persistante toute en élégance. Champagne sans fard qui mérite son nom « l’Aérienne ».

Champagne Egly Ouriet Brut Grand Cru millésimé 2006
Assemblage de 70% pinot noir et 30% chardonnay. Vinification en contenant bois sans FML. Dégorgement 05/2016.
Bouquet profond et complexe sur l’abricot et les herbes aromatiques. On a une belle impression de maturité de fruit mais aussi une pointe de champignon qui trouble la perception et cause une impression de manque de pureté et de netteté sans que l’on puisse vraiment diagnostiquer un défaut. La bouche est corpulente mais pleine d’énergie avec une grosse puissance, de l’ampleur et une belle fraîcheur. Longueur imposante. La construction de bouche est magnifique mais on aurait souhaité plus de complexité et d’élégance.

Saumon fumé, crème à l’aneth

Domaine Zind-Humbrecht Riesling Grand Cru Brand 2007
Robe étonnamment  soutenue tirant sur l’ocre et le vieil or tout en restant lumineuse. Le bouquet se montre d’abord patiné avec des notes d’orange amère, de raisin de corinthe et de caramel mais la suite propose pas mal se senteurs d’agrumes confits et d’herbes aromatiques qui le transcendent. C’est original et plutôt complexe. La bouche est droite et parfaitement sèche sans être exagérément tendue (indice 2 mais les sucres sont bien « mangés »). C’est concentré et dessiné avec netteté. Le vin termine longuement avec un retour salin et des nuances de café froid et d’abricot en rétro.

Weingut Dönnhoff Riesling Norheimer Dellchen GG 2010
Bouquet élegant et subtil sur les fruits blancs (pêche, mirabelle), l’amande fraîche et les fleurs  (tilleul, camomille) avec une pointe fumée et terpénique discrète. On perçoit également du tabac blond et quelques senteurs plus épicées et une note saline en filigrane. C’est séducteur et complexe. La bouche présente du volume, une certaine puissance et de la concentration. C’est profond, frais  et tonique tout en manquant curieusement un peu de relief. Très belle persistance avec des nuances de massepain en rétro.

Transition

Domaine de Montcalmès Coteaux du Languedoc Blanc 2010
Nez élégant avec de la présence et une certaine complexité, oscillant entre fruit confit, épices douces, touche florale (églantier) et vanille bourbon. La bouche propose de la rondeur et de l’ampleur et rappelle la maturité épicée du nez avec un côté chaleureux qu’une acidité modérée parvient à contrôler pour conserver suffisamment de fraîcheur et ne pas rompre un équilibre fragile. La fin de bouche est assez persistante et est redressée par quelques amers pointus.

Dos de cabillaud sauce américaine, huile de poireau et cerfeuil, jeune pousse d’oignon confite


Domaine Michel Bouzereau Meursault 1er Cru Perrières 2013
Bouquet élégant sur les herbes aromatiques et l’amande fraîche avec des nuances de citron et de fruits blanc à noyau. Une pointe saline donne un éclat particulier alors que l’élevage reste imperceptible. En bouche, l’attaque est vive avec un côté presque tannique qui confère au vin un grain particulièrement séduisant. Le milieu de bouche est concentré à cœur, ample et tonique avec un rebond constant. Equilibre parfait dans une approche rectiligne de grande classe. La fin de bouche tapisse longuement le palais. Le meilleur blanc de la journée pour tous les convives.

Domaine Guffens-Heynen Pouilly Fuissé Tris des Hauts des Vignes 2013
Bouquet initial peu ouvert  sur le sésame grillé et les fruits secs puis on perçoit davantage de fruit blanc et d’herbes aromatiques avec une touche saline et une note boisée discrète. La bouche est ronde, ample et concentrée. Elle exprime également son élevage par des notes beurrées et boisées qui s’intègrent harmonieusement. La fin de bouche un peu acidulée donne du tonus à une belle et pleine persistance finale. Vin typé qui manque un poil de personnalité mais pas de classe.

Transition

Azienda Agricola COS Terre Siciliane Contrada 2010
Nero d’Avola 100%, vignes de plus de 40 ans dans le secteur Bastonaca à Vittoria à 230 m d’altitude. Sols sablo-calcaire rouges. Elevage en foudres de Slavonie.
Bouquet assez intense sur la prune, le cassis et la cerise bien mûre avec des notes d’orange sanguine et d’épices douces. On perçoit également un peu de cuir et de réglisse. Quelques effluves balsamiques s’y ajoutent. C’est élégant. La bouche attaque fraîche et presque acidulée. C’est fruité avec une trame tannique nette et soyeuse. L’ensemble est élégant et profond avec une vitalité certaine. Belle longueur avec  un retour minéral intéressant.

Domaine Jean-Louis Chave Saint-Joseph rouge 2011
Nez sombre de fruits noirs et de tabac avec un côté terrien et végétal puis davantage axé sur les herbes de garrigue et la réglisse. Des nuances de fumée s’ajoutent avant un retour plus marqué des fruits. La bouche propose une mâche superbe de fraîcheur. La matière est juteuse et concentrée avec un peu d’élevage perceptible en finale. Grande longueur sur le fruit. C’est jeune et encore plein de réserves.

Pennes à la tomate, lardons et chorizo


Domaine René Rostaing Cöte-Rötie Cöte Blonde 2007
Premier nez de vieux bordeaux puis cela s’aère sur le poivron vert et la pelure de pomme de terre nous orientant vers un cabernet franc de petite maturité. Il faudra un certain temps avant que ne surgissent quelques fruits rouges et épices pour affiner un bouquet profond mais jusque là bien rustique. La bouche propose une matière ample, concentrée et fruitée aux tanins gras parfaitement mûrs. C’est assez bien équilibré grâce à une bonne fraîcheur globale. La persistance finale, sur les épices, est correcte sans plus. Après un bouquet déroutant, le vin est sauvé par sa bouche mais reste bien austère en l’état.

Anima Negra Viticultors Vino della Terra di Mallorca Son Negre 2005
Sélection de vieilles vignes de callet dont certaines franches de pied. Terroir de calcaires gréseux (terres rouges). Après rafraîchissement d’une nuit en chambre froide à 8 /10 °, la vinification s’effectue  en cuves bois de 40 hl. Elevage de 16 mois en barriques françaises neuves puis homogénisation en cuve ciment pendant 2 mois avant mise. La cuvéee n’est produite que dans les millésimes d’exception.
Premier nez de boisé moka puis de mûres et de myrtilles avec un côté sanguin. Avec l’aération, les senteurs épicées tendent à prendre le dessus. Cela devient très garrigue avec  un peu de réglisse et de tabac blond. La bouche prose une texture bien veloutée qui reste fraîche malgré un alcool assez présent. Malgré sa puissance contenue, l’ensemble reste assez élégant. En revanche, la finale sur le tabac, les épices et l’alcool n’est pas inoubliable car principalement construite sur ce dernier.

Intermède

Domaine Duband Chambolle Musigny 1er Cru Les Sentiers 2009
Quoique discret, le nez, élégant et profond, offre quelques promesses de fruits rouges confiturés et d’herbes aromatiques avec un côté fumé et légèrement sauvage. Le tout est empreint d’une pointe de poivre blanc insistante et de traces d’élevage bien intégré. La bouche est suave et  fruitée avec une texture veloutée et une très belle fraîcheur. L’équilibre, tout en finesse, est parfait mais il faut éviter trop de réchauffement dans le verre sous peine de voir la matière s’étaler et perdre de son jus. Très belle persistance finale.

Pigeonneau en trois services (cuisse, suprême et cromesquis des parures), jus réduit, pommes pin, carottes noires et poire confite.


Domaine Château Rayas  Châteauneuf du Pape Pignan 2006
Bouquet épanoui et expressif sur la confiture de fraise et l’orange très mûre. On a aussi pas mal d’épices (cannelle, baie de genévrier) avec une pointe d’alcool qui en renforce l’impact et confère un côté éthéré à l’ensemble. On retrouve ce côté éthéré, épicé, en bouche où, associé à des tanins d’une grande finesse, il construit un tout ample et chaleureux qui se termine avec une persistance énorme sur les mêmes impressions. A vrai dire, c’est certes impressionnant mais aussi un peu monocorde et dans une intensité excessive et peu désaltérante malgré une petite fraîcheur mentholée qui peine à prendre sa place.

Domaine Henri Bonneau Châteauneuf du Pape Cuvée Marie Beurrier 2006
Bouquet fantastique de profondeur et d’harmonie avec un fruit noir et rouge éclatant et des épices douces pour le titiller. La bouche est du même niveau, élancée et ample en même temps avec une fraîcheur énorme qui invite à se resservir et à profiter. Equilibre au millimètre et rémanence puissante et élégante à la fois rehaussée par une note de petits fruits acidulés. Pour toute la tablée, c’est le rouge de la journée.

Fromages


Domaine Bouchard Père & Fils Chambertin Clos de Bèze 2008
Bouquet de petits fruits rouges un peu sauvages évoluant ensuite vers la réglisse et des notes plus lourdes évoquant la vapeur de légumes blanchis à l’eau. Cela apparaît assez brouillon et sans grande élégance. Par contraste, la bouche est bien en place, équilibrée, fondante et fruitée. Finale un peu neutre mais de persistance correcte. Le vin manque hélas de complexité et de fond pour justifier son statut de grand cru tout en restant assez agréable à table.

Tarte au citron meringuée


Domaine Hugel  Alsace Pinot Gris SGN 1989
Robe très  soutenue à tonalité cuivrée. Le bouquet présente des senteurs rôties et confites sur l’abricot, la rhubarbe et les dattes avec des notes de sucre candi, de miel, de térébenthine et de café froid. La bouche est marquée par une liqueur puissante qu’une acidité ressentie comme plutôt modérée arrive à peine à maîtriser. C’est riche (presque trop) mais la fin de bouche, très persistante, se cabre un peu grâce à des amers puissants et une pointe
de sel.


Pierre


 
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14 Déc 2021 16:31 #36

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Réponse de bibi64 sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (13)

Après un Chateauneuf du Pape, et sur des fromages, vous n'avez pas laissé beaucoup de chances au Clos de Bèze (déjà qu'il est né sur un millésime difficile...) 
18 Déc 2021 23:46 #37

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Réponse de peterka sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (14)

Nouvel épisode, toujours avec les excellents et passionnés Simone et Daniel aux commandes. Qu'ils en soient à nouveau chaleureusement remerciés !

Protocole identique aux précédents.

Mises en bouche : Crème de courgettes et mascarpone / salade de lentilles / mini arancini / sablés au parmesan, yaourt grec
  1. Champagne Dehours et Fils Oenothèque 2002
Assemblage de trois parcelles sur Mareuil et Cerseuil. 100% pinot noir. Vinification et élevage en barriques. Mise en 05/2003 et dégorgement en 01/2006. Extra-brut.
Joli bouquet mûr mais discret sur l’abricot, la pomme jaune et les fruits secs avec une touche de craie. Elégant et classieux. La bouche s’exprime sur un mode mineur malgré une trame presque tannique à l’attaque. La bulle est évanescente et on se trouve face à un vin blanc fondu au très bel équilibre général avec ce qu’il faut de tension, de profondeur et de finesse. Longueur correcte sans plus.
  1. Champagne Agrapart Expérience 2007
100% chardonnay provenant d’Avize vinifié en barriques sans aucun intrant. Pas de malos. Elevage sur lies pendant 3 ans. Non dosé.
Bouquet expressif sur les fruits secs et des notes boisées avec une touche oxydative. Cela évolue ensuite vers la pomme au four, le raisin de corinthe  et les herbes aromatiques. Pas de minéralité marquée mais de l’élégance. En bouche, c’est puissant, large et assez compact avec une bulle bien présente mais fine. Le vin fait preuve d’une belle énergie mais manque un peu de la finesse pressentie au nez. Belle longueur rehaussée par une pointe d’acidité bienvenue.

Transition : mini bouchée de saumon gravlax
  1. Domaine Monpertuis Châteauneuf du Pape Blanc 1998
Nez discret sur l’abricot et autres fruits  à noyau avec une trace d’ambre, de fleurs jaunes et de bois résiné fumé. On ressent curieusement un composé amertume / minéral peut-être lié à la patine du temps (la couleur ocre du vin ne laisse aucun doute sur son âge respectable). La bouche est ronde et assez concentrée avec une acidité basse. Il y a de l’ampleur et de la puissance mais le vin manque clairement d’énergie et s’aplatit vite. En revanche, aucune oxydation. Longueur correcte sans plus sur des amers marqués. Pour amateurs de blancs sudistes évolués.

Entrée froide :  Ceviche de cabillaud au coco / huile de coriandre
  1. Weingut Knipser Riesling Mandelpfad GG 2010 (Pfalz – Allemagne)
Bouquet élégant et pur sur les agrumes confits (pamplemousse rose notamment) avec des touches d’herbes aromatiques, d’amande, de cire, de miel  et de fleurs d’une belle noblesse. La bouche est nette, patinée en finesse, avec de la concentration et du dynamisme. C’est dessiné à la pointe sèche, la ligne est claire et l’équilibre impeccable avec  ce qu’il faut de chair pour enrober le tout. Belle longueur toute en finesse. Excellent.
  1. Domaine Schoffit Riesling Grand Cru Bouquet pur eRangen Clos Saint Théobald 2010
Bouquet ouvert et complexe sur les agrumes mûrs (mandarine principalement mais aussi citron jaune), l’abricot et les herbes aromatiques. Par-dessus, on perçoit des nuances plus florales et épicées avec une touche de fumée qui ajoutent de la séduction. La bouche est riche et ample avec du gras mais aussi une fraîcheur remarquable malgré la puissance et la rondeur de l’ensemble. Fin de bouche sur l’abricot et grande rémanence finale. Excellent.

1ère Entrée chaude : Saumon au beurre blanc, oignons et poireaux frits
  1. Domaine Marc Colin Chassagne Montrachet 1er cru Caillerets 2010
Nez assez discret sur le citron et les fleurs blanches avec une note de craie marquée et un soupçon de bois. C’est élégant, net mais peu complexe. La bouche est fraîche, concentrée sans excès, et assez légère grâce à sa finesse de matière à peine contrariée par un petit creux en milieu de bouche. C’est vertical sans être exagérément tendu avec un bel équilibre sur un mode plutôt délicat et une longueur correcte pleine de finesse.
  1. Domaine Girardin Chassagne Montrachet 1er cru Clos des Caillerets 2010
Bouquet ouvert et dominé par des agrumes mûrs (citron, pamplemousse), et des herbes aromatiques rappelant le bouquet garni. On retrouve également ce côté minéral perçu dans le vin précédent. L’attaque en bouche est précise, la suite combine tranchant, puissance et concentration. L’ensemble propose malgré tout un équilibre assez aérien posé sur une matière profonde et une belle persistance, plus imposante que fine.



Transition
  1. Domaine Trapet Père et Fils Chambertin 2006
Nez ouvert sur les fruits rouges et noirs avec une fraîcheur en peu mentholée et des notes végétales plus marquées qui lui donnent un côté plus sauvage. L’élevage au bois sombre est discret mais présent. L’aération dans le verre met alors en avant une très belle senteur de framboise qui donne une certaine classe au bouquet. La bouche est ferme, structurée, concentrée et ample. Il y a du fruit mais le vin reste clairement sur la réserve et ne décolle pas. La persistance est juste correcte. Au stade actuel, le niveau n’est pas celui attendu d’un grand cru mais l’avenir pourrait bien changer la donne.
A noter que ce vin était destiné à être servi en face de l’échézeaux de Jayer-Gilles (et qu’il a finalement trouvé sa juste place par hasard… suite à cette inversion inopinée de bouteille…).

2ème Entrée chaude : Risotto au safran, pancetta grillée
  1. Angelo Gaja Langhe Nebbiolo Sperss 2004
Nebbiolo (avec un peu de barbera ?). Vignoble sur la commune de Serralunga (cru Marenca en zone barolo principalement). Elevage en barriques pendant 30 mois.
Le meme cru avait été dégusté en juin 2020, avec le commentaire suivant :
« Grand nez, puissant et complexe, sur la liqueur de cerise, les fleurs séchées, les herbes aromatiques, le café et la vanille. Avec le réchauffement dans le verre s’ajoutent des notes balsamiques avec une pointe de menthol, le thé vert, l’eucalyptus et un côté plus végétal évoquant la rafle. En plus d’être puissant, c’est presque paradoxalement tout  aussi élégant et presque subtil.
En bouche, si l’attaque demeure bien ferme, la suite se montre juteuse et bien fraîche malgré des tanins encore bien marqués mais dont la qualité est bluffante et confère stabilité et chair veloutée à l’ensemble. C’est concentré, savoureux et d’un équilibre impeccable.
Belle longueur mais la persistance est toutefois loin d’être interminable.
Vin exceptionnel. »
Depuis lors, le vin n’a guère évolué. Si le bouquet s’est montré un poil plus réservé tout en gardant ses qualités et caractéristiques, la bouche, en revanche, confirme et reste magnifique de fraîcheur, d’équilibre et de subtilité tout en y ajoutant peut-être davantage d’onctuosité. Grand vin, à nouveau, peut-être légèrement en retrait par rapport à la bouteille précédente.
  1. Az. Agricola Conterno Fantino Barolo Sori Ginestra  2004
Bouquet plutôt austère avec des notes de bois froid et de tabac s’ouvrant sur du végétal plus herbacé puis seulement sur les fruits rouges compotés. Un peu de réglisse adoucit le tout auquel une petite nuance minérale accentue le côté sombre. La bouche est puissante, compacte et musclée avec des tanins gras un peu grumeleux. Le fruit ressort davantage qu’au nez et confère davantage d’aisance à un ensemble équilibré mais ténébreux. Finale ferme mais de bonne longueur. A attendre en espérant qu’un peu de fondu s’installe.

Les vins ont été dégustés à part car l'accord safran nebbiolo n'est pas vraiment approprié

Transition
  1. Domaine Jules Desjourney Moulin à Vent 2009
Bouquet réservé sur des senteurs végétales complexes (boisé léger mais sombre, écorce, pelure de pomme de terre, feuille de cassis). Peu de fruit de prime abord avec une pointe de volatile et quelques épices pour compléter un tableau assez austère et peu lisible. En revanche la bouche efface beaucoup de ces perceptions avec une belle note de framboise en rétro, des tanins de taffetas et un magnifique équilibre général. C’est élégant, généreux et fin avec beaucoup de fraîcheur. Belle longueur finale sur les fruits épicés.

Plat : Filet mignon, carottes glacées, condiment et harissa de carotte
  1. Domaine Jayer-Gilles Echézeaux 2002
Bouquet intense, séducteur et assez complexe sur les fruits noirs, la crème de cassis, la menthe et autres herbes aromatiques ainsi qu’une subtile note de rose fanée. La bouche propose un très beau jus, fin et fruité, concentré tout en restant aéré. Les tanins, d’une délicatesse absolue, sont mûrs et fondants et l’ensemble est superbe de fraîcheur et de présence. Le vin se termine tout en persistance avec une rectitude gourmande exceptionnelle. Grand vin.
  1. Domaine Serafin Gevrey Chambertin 1er cru Les Corbeaux 2002
Le premier nez évoque le céleri et fait plus évolué que l’echézeaux. Il développe ensuite des senteurs de fruits rouges et noirs avec un côté plus animal et du tabac. C’est profond mais de complexité limitée. La bouche est mûre et puissante avec une matière lisse et charnue qui donne du volume. C’est parfaitement équilibré et savoureux et termine sur une jolie longueur fruitée. Très beau vin.

Fromages
  1. Aventure Wines Côte à Côte Stephan Vineyards Red Wine 2005 (Paso Robles - Californie)
Assemblage de grenache 34%, syrah 33% et mourvèdre 33%. Alcool 15,9 % vol ! Elevage en barriques en partie neuve pendant 8 à 15 mois selon les millésimes.
Premier nez exprimant une volatile marquée et le pruneau. Ensuite, cela s’estompe pour libérer davantage de fruits noirs et de végétal coupé. C’est présent mais peu complexe. La bouche confirme ces impressions avec une attaque acidulée, presque piquante et une fraîcheur fruitée étonnante. C’est assez lisse en bouche car les tanins sont imperceptibles et l’ensemble combine maturité et verdeur avec un aplomb étonnant. Aucune chaleur alcooleuse malgré le taux d’alcool annoncé. Longueur correcte sur le bonbon acidulé.
  1. Kilikanoon Estate Shiraz Attunga 1865 2005 (Clare Valley – Australie)
Très vieilles vignes plantées en 1865 sur un sol d’argiles et limons bruns (terra rossa) avec un socle calcaire. Elevage de deux ans en barriques françaises neuves.
Bouquet expressif et élégant avec un beau fruit noir, quelques notes végétales un peu fumées et un côté mentholé donnant de la fraîcheur. La pointe de volatile présente n’est pas gênante car discrète et s’estompe derrière des senteurs d’épices douces qui évoquent pour certains le speculoos. La bouche est d’une construction remarquable, veloutée, fraîche et bien équilibrée. C’est net, savoureux et de belle finesse. Très belle persistance sur les fruits
et les épices. Excellent.



Dessert : Bavarois au chocolat ou à la framboise
  1. Domaine Marcel Deiss Altenberg de Bergheim (complantation) 2008
Bouquet assez expressif sur les fruits confits, l’abricot et la marmelade d’orange de Séville. On perçoit aussi une touche de miel et de cire avec des senteurs très discrètes de zeste d’agrumes et d’épices safranées en arrière plan. C’est plutôt complexe mais sans accroche particulière. La bouche est riche, suave et douce avec un sucre modéré. Il y a de la fraîcheur pour compenser mais insuffisamment pour enlever le vin et lui donner du ressort. Fin de bouche sur le raisin de corinthe, persistante mais sans grande définition.NB. L’accord avec le dessert au chocolat ne fonctionne pas du tout

Pierre
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24 Fév 2022 20:52 #38

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (14)

A mon tour d'avoir le plaisir de commenter les magnifiques bouteilles bues en cette superbe journée :


   
1,Champagne Dehours et Fils Oenothèque Blanc de Noir 2002
La robe est dorée, moyennement évoluée.
Le nez n'est, de prime abord pas très expressif, puis s'ouvre au réchauffement sur des fruits secs discrets, un peu de pomme, de la craie,
L'attaque en bouche est bien sèche, droite, minérale.
Ce n'est pas très imposant en bouche, le vin jouant plus sur l'élégance, la finesse que la puissance.
La finale est marquée pas quelques notes amères ; je lui reprocherais un manque de tonus (les bulles s’étant fait la malle) et un poil d'acidité.

2,Champagne Agrapart Expérience 2007, Grand Cru Brut Nature
Robe assez semblable au Dehours, d'un jaune or vers l'évolution.
Le nez est bien plus expressif, plus complexe et plus puissant ; élevage encore assez marqué, une trace d'oxydation et des fruits secs.
En bouche, la bulle est élégante, discrète mais plus présente que le Dehours.
Belle puissance, beau volume et acidité très agréable ; élevage de grande classe, fruits secs, herbes aromatiques et agrumes confits.
La finale est bien fraîche, sur des notes salines et le tout d'un bel équilibre.


 
3,Domaine Monpertuis Châteauneuf du Pape Blanc 1998
La robe est d'un jaune assez évolué,
Nez sur des notes minérales, avec un côté hydrocarbures, des fruits jaunes, la résine.
La bouche est ronde, ample ; cela manque un peu de tonus, d'énergie et d'acidité.
La finale sur des amers costauds fait que ce vin, puissant est dans l'ensemble assez rustique.
Intéressant sans doute, mais pas ma tasse de thé.

   
4,Weingut Knipser Riesling Mandelpfad GG 2010 (Pfalz – Allemagne)
Les deux vins servis sur la Ceviche ont des robes robes jaune or clair et sont bien nettes, brillantes.
Le nez de ce premier vin est très expressif, intense, sur le « pétrole », les agrumes, le pamplemousse ; c'est une vraie explosion d’arômes.
En bouche, c'est dynamique tout en étant délicat, d'un fruité pur, cristallin, rectiligne.
Un vin magnifique, à la finale sur de beaux amers subtils, très délicate. Grande buvabilité.

5,Domaine Schoffit Riesling Grand Cru Rangen Clos Saint Théobald 2010
La comparaison avec le Knipser, venant d'office de par l'effet de séquence, ne rend pas vraiment service à ce pourtant très beau représentant de l'Alsace.
Le nez est plus discret, ou moins expressif, avec un petit côté minéral, des agrumes (plutôt citron ou mandarine ici).
La bouche est plus riche, ne manquant aucunement de tension, avec un beau gras.
C'est moins aérien que le Knipser ; un vin à la fois complexe et compact.

 
6,Domaine Marc Colin Chassagne Montrachet 1er cru Caillerets 2010
Daniel nous annonce, sur le saumon au beurre blanc, deux vins du même millésime, du même terroir mais de deux vignerons différents.
Les deux ont la robe d'un jaune clair, paille, très jeune encore.
Le nez du premier est encore impacté par le boisé, la vanille et des agrumes.
La bouche attaque sur la tonicité, la fraîcheur, avec une belle acidité et le milieu de bouche montre un peu plus de douceur, une belle matière mais aussi de la finesse.
Finale élégante pour ce beau chardonnay.

7,Domaine Girardin Chassagne Montrachet 1er cru Clos des Caillerets 2010
Le compagnon de sortie du Colin lui tient largement la dragée haute.
Au nez, un boisé fin, quelques agrumes, des fleurs blanches.
En bouche, c'est plus riche, plus ample, plus puissant, bien structuré avec un superbe boisé bien intégré, des agrumes (citron surtout) mûrs et une acidité qui assure l'équilibre malgré la richesse.
La finale est fraîche, longue et rehaussée par de beaux amers de zeste d'agrumes.
Un très beau vin, harmonieux et les deux sont à point à mon avis (qui vaut ce qu'il vaut,,,).

 
8,Domaine Trapet Père et Fils Chambertin 2006
Étonnante mais magnifique mise en bouche que voici, tant par la qualité du vin que par la confusion,,,
La robe est encore très jeune.
Nez sur les fruits noirs (cassis) et rouges (fraises) les champignons, un côté fumé-grillé, un peu de tabac et quelques épices.
Au début, la température un peu fraîche du vin fait qu'il se montre un peu austère ; la bouche, de belle concentration est pourtant délicate, sur le velours ; cela ne manque pas de tension, bel équilibre ; quelques tanins impactent malgré tout la fin de bouche. Très belle longueur et bien entendu, cela peut encore attendre ; mais Daniel était vraiment impatient,,,

 
9,Angelo Gaja Langhe Nebbiolo Sperss 2004
Deux vins de nebbiolo (assez vite identifié de par les tanins bien présents) sur le risotto,
Le nez du Langhe est sur la boite à cigare, le café, les fruits noirs et une pointe d'alcool perceptible.
La bouche, juteuse et fraîche est plus disciplinée et plus abordable que le Barolo qui lui est opposée, même si les tanins ne sont pas encore parfaitement fondus.

10,Az. Agricola Conterno Fantino Barolo Sori Ginestra  2004
Pour les deux vins de nebbiolo, les robes sont grenat, d'une jeunesse éclatante,
Nez sur les fruits noirs, le tabac, la vanille, quelques notes de fleurs, et aussi alcool.
En bouche, les tanins déroulent, c'est structuré, grosse matière d'une puissance difficile à contenir ; les tanins sont vraiment accrocheurs et impactent franchement la finale.
A aérer grandement et attendre !
Les deux vins sont d'une jeunesse insolente , à attendre encore et à carafer ; mais sûrement de gros potentiels.

 
11,Domaine Jules Desjourneys Moulin à Vent 2009
La robe est assez claire.
Le nez laisse d'abord pointer un peu de volatile, , des fruits noirs bien mûrs (cerise et mûres) , un peu de végétal, des épices et de la réglisse.
La bouche est riche, souple, ronde ; l'acidité parfaite équilibre très bien le tout, le boisé de classe est bien intégré ; c'est tout en finesse et de très bonne longueur.
Un magnifique beaujolais, tellement bon en l'état mais qui a encore de beaux jours devant lui.

 
12,Domaine Jayer-Gilles Echézeaux 2002
Deux vins en parallèle sur le plat qui se révèlent vite être deux pinot noir, le mystère ayant été quelque peu dévoilé lors du passage du Chambertin.
Ce premier est somptueux .
Nez sur les fruits noirs et rouges, les épices, la violette.
La bouche, si elle est structurée, est d'une magnifique souplesse, sur le velours ; c'est d'un fondu, d'une fraîcheur et d'une élégance magistrales, Grand équilibre et grand vin tout simplement.

13,Domaine Serafin Gevrey Chambertin 1er cru Les Corbeaux 2002
Nez : végétal, céleri, fruits noirs, tabac, cuir,
En bouche, c'est rond, costaud, il y a des tanins plus perceptibles que dans l'Echézeaux évidemment, ce qui rend le vin plus rustique, mais dans l'absolu et objectivement, c'est un très beau vin.

Allez ! Deux vins pour le fromage :

   
14,Aventure Wines Côte à Côte Stephan Vineyards Red Wine 2005 (Paso Robles - Californie)
Robe sombre, jeune.
Au nez, un peu de « vernis » de volatile, des fruits noirs (cassis), réglisse et épices.
En bouche, c'est puissant , concentré, il y a une belle matière, avec une belle acidité ; c'est vif et fruité.
On (kéké) signale que les tanins sont verts par rapport à la maturité du jus.

15,Kilikanoon Estate Shiraz Attunga 1865 2005 (Clare Valley – Australie)
Ici, la robe est noire.
Au nez, des fruits noirs, du cassis, un côté fumé, du café et aussi une petite pointe de volatile, plus discrète que l'Aventure,
Si la bouche est puissante et riche, un peu sur les fruits mûrs à l'alcool, elle ne manque nullement d'élégance, de fraîcheur et d'équilibre.
Une belles syrah, très élégante, fraîche et à point.
Deux très beaux vins,

   
16,Domaine Marcel Deiss Altenberg de Bergheim (complantation) 2008
Le vin est ouvert pour accompagner les desserts,
Le nez est sur les fruits jaunes, le coing, les fruits exotiques, les agrumes confits, les raisins secs, l'abricot plus ou moins sec et le miel.
La bouche est douce, les fruits bien présents, le sucre pas trop dérangeant, mais l'ensemble me pose un petit problème, surtout vu la région et le millésime, le vin manquant de peps et d'une acidité suffisante pour équilibrer le tout. Mais ce n'est bien entendu que ma perception personnelle.

Un tout grand merci encore à Simone et Daniel pour l'accueil, l'amitié et la qualité de la table et des vins.

jlj
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25 Fév 2022 19:34 #39

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Réponse de peterka sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (15)

Rendez-vous à la maison pour un nouvel épisode de ces rencontres gourmandes.
Trop occupé le jour dit pour prendre des notes, les vins ont été commentés à J+1, parfois sur des fonds de bouteille. A l’exception des champagnes et des chardonnays, ouverts 2 h avant service, tous les vins ont été ouverts et épaulés la veille.

En apéritif : charcuteries (boudin valdotain et jambon des Bosses fumé), tomate farcie à la burrata, sablé aux noisettes et lard d'Arnad, toast au tarama blanc.
Champagne Follet Ramillon Terroirs Extra-brut
Assemblage de 84 % meunier , 10% chardonnay et 6 % pinot noir. Base 2015. Vins de réserve 2014 et 2013. Dosage 5 gr. Vieillissement 6 ans.
Bouquet  avenant sur le citron, la craie et les fruits blancs avec une pointe oxydative discrète et une petite note plus végétale. En bouche, c’est droit avec ce qu’il faut d’enrobé, une belle fraîcheur saline et fruitée qui désaltère et une persistance assez modeste mais pleine d’allant et d’élégance. Parfait à l’apéritif.

Kettmeir Alto Adige Extra-Brut Riserva Cuvée 1919 2014
Assemblage de pinot noir et chardonnay. Vinification en cuve inox sauf pour une partie du chardonnay qui passe en barriques. Assemblage des lots, mise en bouteilles puis élevage sur lies pendant 56 mois.
Bouquet ouvert exprimant une maturité de fruit laissant pressentir de la rondeur. On  perçoit de la pêche jaune, de l’abricot, des agrumes confits (avec du zeste d’orange en plus), le tout rehaussé de notes florales (tilleul), épicées et minérales discrètes. La bouche propose beaucoup de volume avec du fruit, de la présence et un dynamisme certain malgré un profil plus en largeur qu’en verticalité. Fin de bouche joliment noisettée et belle longueur sur le fruit mûr et des amers délicats.

Champagne Bollinger Grande Année 1990
Premier nez assez oxydatif et rôti avec de la noix sèche puis le bouquet gagne en élégance et complexité avec de la noisette, du beurre fondu, de l’abricot confit, du miel, du sucre candi, une pointe de fumée et de silex frotté. C’est épanoui et patiné sans être d’une séduction irrésistible. La bouche est ronde, intense, très fraîche malgré sa puissance et sa maturité avec une retro insistante d’agrumes confits et de caramel salé. La bulle quoique évanescente est de belle finesse et donne du soutien.  Fin de bouche de grande persistance sur l’abricot avec une note saline presque iodée. Excellent en bouche.
 

Entrée froide 1 : Pétales de viande des Grisons en chips, fondue de tomate, cougette rôtie, mousse de courgette au parlmesan et mascarpone, gelée au porto blanc, badiane et graines de fenouil. 
Weingut Jäger Riesling Steinriegl  Smaragd 2012 (Wachau – Autriche)
Nez expressif et épanoui d’abord sur une pointe terpénique puis sur les agrumes et l’abricot bien mûrs ainsi que le coing et les fruits exotiques confits (ananas principalement). Quelques notes de pierre chauffée au soleil complète ce tableau faisant la part belle à la maturité. La bouche est dans la lignée avec une pointe de résiduel à l’attaque qui se fond dans une matière ample, juteuse et assez charmeuse. C’est tonique mais sans la salinité tendue habituelle du cru. Finale persistante sur des amers puissants mais de belle classe évoquant la gentiane (« suze »).

Szent Tamàs Nyulaszo 2015 (Tokaji – Hongrie)
Assemblage de Harslevelu (60%) et furmint (40%). Parcellaire sur la commune de Mad enulture raisonnée au rendement minuscule (20 hl / ha). Vinification et élevage en tonneaux de bois hongrois de 500 l pendant 10 mois.
Nez discret mais élégant et profond sur le citron , le thé vert, la verveine et la camomille avec des notes iodées et de fruits blancs à noyau. La bouche est pleine, droite, avec une perception presque tannique que compense un joli gras. C’est  concentré, très réservé malgré tout avec un coté janséniste qui débouche sur une belle longueur saline. 

Entrée froide 2 : Dos de saumon fumé, asperges blanches, condiment oeuf mimosa, menthe, estragon
Weingut Donatsch Malanser Completer 2014 (Grisons – Suisse)
100% completer vendangé tardivement et vinifié puis élevé en barriques (pas de bois neuf)
Nez réservé sur le citron vert et le pamplemousse avec des notes iodées et crayeuses. On perçoit également de la pomme verte et des herbes aromatiques évoquant surtout la sauge. La bouche est stricte, presque tranchante. C’est concentré, tonique, mais peu causant voire sévère avec une fin de bouche sur l’amande amère de persistante correcte sans plus. Difficile à lire en l’état.

Weingut Dönnhoff Riesling GG Hermannshöhle 2011 (Nahe – Allemagne)
Bouquet expressif de grande finesse sur les agrumes, les fleurs blanches, la pêche de vigne et la poire juteuse avec une pointe d’épice et de menthe. Les notes terpéniques sont présentes mais discrètes. C’est parfumé et complexe. La bouche est précise, élégante et dynamique avec un équilibre magistral et une matière juteuse à la fois profonde et délicate qui imprègne longuement le palais. Persistance imposante, minérale et fruitée. Grand vin.

Weingut Clemens Busch Riesling GG Fahrlay Terrassen 2014 (Mosel – Allemagne)
Bouquet intense, mûr, d’abord floral, miellé et citronné puis exhalant des senteurs de pêche au sirop, de pamplemousse rose, de thé vert et d’amande fraîche avec une minéralité restant en filigrane. La bouche attaque franchement à la fois ronde et saline. C’est très frais et bien concentré avec un équilibre parfait construit tant en horizontalité qu’en verticalité. Fin de bouche très persistante sur des amers puissants mais élégants et une minéralité cette fois exacerbée. Grand riesling encore qui passe plus en force que le Dönnhoff.


Entrée chaude : ravioles ricotta / légumes grillés, sauce aux asperges, morilles, point de réglisse
Domaine Marc Colin Montrachet 1990
Malheureusement, la nuit lui a été fatale en oxydant exagérément les derniers centilitres restants…
Il demeure un bouquet monolithique sur le caramel au beurre salé avec quelques herbes aromatiques, une bouche puissante, dense, presque fumée avec un volume imposant et une finale de grande persistance aux amers démentiels.
Cela dit, le vin se présentait certes mieux la veille, surtout en bouche, mais apparaissait quand même loin de ce qu’il était censé proposer, même  à son âge..

Leeuwin Estate Chardonnay Art Series 2004 (Margaret River – Australie)
Grand nez aromatique, toasté, sur les fruits blancs et les agrumes avec des notes d’épices douces, de gingembre, de menthe poivrée et d’herbes aromatiques (citronelle, coraindre). On perçoit également des fruits et des senteurs plus végétales rappelant l’eucalyptus. Un côté orientalisant se dégage de l’ensemble renforcé par un élevage présent mais intégré. La bouche est ample et fine, concentrée à cœur avec une équilibre tout en douceur et fraîcheur. C’est gourmand et d’une persistance épicée imposante en fin de bouche où l’élevage fait son retour en force. Grand vin.
A noter que le vin tend à devenir un peu écoeurant à J+1 en exacerbant son côté boisé oriental ce qui n’était pas du tout le cas lors du repas.


Transition
Domaine Stoeffler Pinot Noir Rotenberg 2008
Nez discret très légèrement poussiéreux au départ, plus épuré et dégagé par la suite sur la confiture de prune et les fruits rouges macérés avec des nuances végétales et de terreau et une curieuse note de craie qui s’invite par intermittence. La bouche est souple à l’attaque pour se resserrer assez vite sur des tanins fins mais un peu secs. Même s’il a perdu de son fruit de jeunesse, le vin conserve une Jolie longueur finale et reste relativement vaillant. Cuvée à boire sans trop attendre. 

Plat : Filet de biche, sauce au vin et myrtilles, céleri rave, pommes grenaille
Felton Road Winery Pinot Noir Block 3 2010 (Central Otago – Nouvelle Zélande)
Vignoble planté en 1992 au lieu dit Elms sur un sol de schiste et d’alluvions couvert de 40 cms de loess (Waenga soils). Culture en biodynamie. Fermentation classique avec 20 % de vendange entière et un élevage en barriques françaises de 13 mois.
Premier nez intense sur la crème de cassis. Le bouquet s’affine et se complexifie rapidement sur les fruits noirs, les épices (girofle, baie de genévrier), les herbes aromatiques (thym, laurier, menthe)  et un côté plus sauvage évoquanrt les ronces. Par-dessus flottent une subtile effluve de rose et des senteurs plus balsamiques. La bouche est d’une construction superbe, à la fois fine et concentrée, basée sur une matière sapide aux tannins veloutés et à l’équilibre parfait. Très belle persistance finale sur la fraise cuite, les fruits à l’alcool et des amers structurants de grande classe. Excellent voire davantage.

Az. Agr. Giuseppe Mascarello Barolo Monprivato 2008
Bouquet peu disert sur le thé et le goudron avec une note minérale. Le fruit est masqué par une dominante végétale sans attrait particulier. La bouche fait preuve d’un équilibre certain et propose une trame plutôt fine malgré de petits tanins gras. Le fruit est peu présent et l’ensemble manque cruellement de relance et de séduction. A revoir mais c’est très décevant en l’état.

Az. Agr. Ettore Germano Barolo Riserva Lazzarito 2008
Bouquet très complexe et expressif sur les fruits rouges (confiture de fraise, cerise), la prune mûre, les épices, le tabac noir, le lard fumé, le menthol, l’humus, les herbes sèches et le café. Le tout est enjolivé de nuances de fleurs séchées et de notes plus éthérées sans que l’alcool ne soit vraiment perceptible. La bouche est magnifiquement fruitée avec des tanins gras mais fondants et bien couverts. La matière est concentrée avec de la puissance mais aussi de l’élégance et un équilibre sans reproche qui rend l’ensemble savoureux et finalement assez avenant jusqu’à la très belle persistance finale. Grand barolo qui s’est bien bonifié par rapport à la veille avec 24 h d’aération supplémentaire.


Fromages
Iliana Malihin Thrapsathiri 2019 (Crète – Grèce)
Cuvée assez confidentielle (800 bouteilles) de vieilles vignes de thrapsathiri (jusqu’à 140 ans !) plantées entre 800 et 900 m à Melanpès  sur les flancs du Mont Psiloritis. Culture bio. Vinification en cuve sans FML. IGP Réthymnon.
Nez de pêche et de fruits blancs à noyau ainsi que de pomme jaune avec  des nuances poivrée. Beaucoup de minéralité en arrière-plan avec une étonnante note d’échalote. C’est assez retenu malgré tout. La bouche est ronde et grasse toute en largeur mais pleine de fraîcheur malgré tout. C’est relativement simple mais bien construit avec un équilibre sans reproche et une concentration intéressante. Longueur correcte.


Dessert : Bavarois à la framboise et bavarois au chocolat
Gavalas Estate Vin Santo 2003
Toro de Albala Montilla Moriles Don PX Gran Reserva 1979

Bouteilles terminées et donc sans commentaire du lendemain...

Pierre
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22 Jui 2022 22:26 #40

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (15)

 Merci Pierre pour le compte rendu complet de ces vins très diversifiés; avoir la chance d'être invité chez Christine et Pierre, en plus de l'accueil très amical et de la bonne table, c'est être sûr que l'éclectisme sera au rendez-vous et le voyage dégustatif très imprévisible, ou en tout cas difficile à cerner.
Entendez par là que, tous les vins étant servis à l'aveugle, trouver l'origine est un vrai parcours du combattant.
N'ayant pris aucune note, je serai encore plus court et moins précis que d'habitude.


 
 -- Les trois "vins à bulles" étaient très intéressants, tant par la qualité que par leurs différences.
Le Follet Ramillon est net, droit, sur les fruits et fleurs blancs, de très bon équilibre.
Le Kettmeir nous fera évidemment pas mal voyager, persuadés dès le départ d'un Champagne. Bulle fine, nez plus complexe, belle matière, une bonne acidité, entre fruits et arômes pâtissiers.
Le Bollinger est top; notes évolutives et oxydatives, puissance, équilibre, complexité; tout y est; grand plaisir sur ce Champagne. 


   
 -- Le riesling est vite identifié; le localiser est une autre paire de manche et le vogelpik est de retour...
C'est un beau vin, à la robe d'un jaune assez intense, aux effluves terpéniques et fruits divers, accompagnés d'un peu de douceur.
Le compère Hongrois est lui aussi très intéressant (on devrait en tout cas plus investiguer dans le coin...) net, droit, balançant entre la minéralité et les agrumes.  


   
-- Un Completer plus austère, un peu discret en face d'un superbe riesling de Dönnhoff, d'une classe et une évidence certaines. 


 
-- En transition, et donc bu pour lui-même, un autre superbe riesling (Clemens Busch) de grande précision, puissant mais très élégant. 

 
 
 -- Sur l'entrée chaude, le Montrachet de Colin a trouvé son maître, en tout cas sur ces bouteilles et à ce moment là.
Á table, le Montrachet, à la puissance et la richesse certaines, était déjà marqué par un peu d'essoufflement; aromatique très impactée par le caramel.
Alors que le Leeuwin Estate est plein d'allant, de fraîcheur et de finesse, ayant encore de belles années devant lui. 


 
-- Le Rotenberg de Stoeffler fait de nouveau office de transition vers la suite du repas.
J'ai souvenir d'un pinot souple, encore bien en place, mais sans grande prétention quand à son avenir.  

 
 
-- Sur la biche, le premier vin est vite identifié pinot noir, le second me laissant un doute quelque temps avant de s'orienter vers le nebbiolo.
Il faut dire que les marqueurs taniques que j'ai souvent en fin de bouche sur les Barolo sont ici discrets; ce n'est qu'après quelque temps que cela semble évident.
Le Felton Road est magnifique de complexité, d'arômes variés (fruits noirs, épices, notes empyreumatiques, un côté sauvage aussi) ; le Monprivato, est plus discret, plus austère aussi peut-être face à son comparse expansif, strict mais droit! 


 
-- Nouvelle transition, et vin de suite localisé en Barolo, identification sans doute facilitée par la séquence.
J'en profite pour le signaler, l'origine des vins étant particulièrement compliquée quand c'est Pierre qui propose...
Même millésime que le Mascarello qui précédait, mais ce Lazzarito se donne bien mieux et fait même plus jeune; c'est d'un beau fruit, très complexe, costaud, et les tanins sont, cette fois, bien là; à attendre en confiance, me semble-t-il.    

 
 
-- Avec les fromages, un vin crétois, frais, fruité, jeune; pas beaucoup d'autre souvenir, si ce n'est que cela fait le boulot.


-- Deux vins "doux" pour terminer sur les desserts (gâteau au chocolat et un autre aux framboises):
     
Un Vinsanto, de Santorin, d'une fraîcheur insolente (10°) et à l'équilibre superbe. Magnifique souvenir!
Pour l'anecdote, un vin avec une bonne part d'asyrtico (athiri et aidani pour le reste) cépage dont Daniel et Philippe criaient le nom depuis le début du repas et qu'il se sont cette fois abstenus d'évoquer... 
Un Don PX, là de suite identifié, ce qui n'est pas le plus compliqué. J'ai raté la photo...
Une bombe immortelle bien entendu, du sirop sur les fruits secs, figues, dattes, réglisse, etc, plein de sucre, mais gardant un certain équilibre. Très bon.

Encore merci les amis pour...tout.

jlj 
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23 Jui 2022 17:58 #41

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Réponse de peterka sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (16)

Le protocole ne change pas : Tous les vins sont servis à l’aveugle (séparément ou plus souvent deux par deux - cette fois un "match" Italie - France était au programme) puis sont dévoilés avant de passer à la séquence suivante.
A l'apéritif, en revanche les vins seront toujours servis séparément, et toujours à l'aveugle. 
Un grand merci particulier à Simone qui a effectué un énorme travail en cuisine et à Daniel pour sa sélection pointue et éclectique.

Apéritif : Mousse de thon, tortillas, bouchée mousse de jambon, soupe de concombre


Champagne Francis Boulard Les Rachais brut nature 2010
100% chardonnay. Dégorgement 10/2016.
Le nez propose d’emblée de fines notes oxydatives où se mêlent des fruits blancs mûrs, de l’abricot et une touche plus citronnée. En arrière plan, iode et silex donnent du caractère adouci par une touche de verveine. La bouche est vive, fine et dynamique avec une belle délicate. Le vin présente une belle tenue sans être ample mais on a de la concentration et une longueur toute en fraîcheur.

Champagne Egly-Ouriet Extra-Brut Grand Cru Vieillissement Prolongé
70% pinot noir ; 30% chardonnay. 82 mois sur lattes. Dégorgement 05/2016.
Bouquet assez retenu sur les agrumes confits, les herbes aromatiques et une touche minérale discrète. A l’aération, les senteurs de pomme cuite, de curry et de gingembre se manifestent davantage. C’est joli et assez profond. Le vin étale sa classe en bouche, puissante, large et dense avec beaucoup d’expressivité, de structure et de volume. Une petite pointe d’alcool  n’est en rien perturbante d’autant plus que la longue finale acidulée redresse bien l’ensemble. Excellent.

Saumon fumé, crème au raifort, tomates confites


Domaine Didier Dagueneau Pouilly-Fumé Silex 2007
Bouquet assez retenu sur la pâte d’amande, les fruits blancs, les agrumes, les fleurs des champs et les herbes aromatiques. On perçoit également une pointe d’hydrocarbures et de silex. En bouche, on a un beau jus, du gras, une certaine élégance, de la concentration mais un manque manifeste de relance et de peps. Longueur de bonne qualité empreinte d’amers assez classieux. On pourrait en attendre davantage vu le pedigree.

Domaine Zind-Humbrecht Riesling Clos Windsbuhl 2007
Nez très marqué par les hydrocarbures et quelques notes herbacées au départ mais cela s’atténue assez vite pour proposer des arômes floraux et épicés avec des fruits exotiques et une touche de menthol et de zeste d’agrumes. C’est fin et assez complexe. La bouche se montre élégante et fraîche avec une certaine subtilité dans son équilibre associant une belle texture harmonieuse, finesse de grain et jus. Ce n’est pas très ample ni très tendu mais le vin conserve malgré tout un certain élan qu’il conclut par un finale longue mais un peu trop axée sur un retour des notes pétrolées.

Transition
Domaine Ferret Pouilly-Fuissé Les Ménétrières 2010
Nez confit et rôti, sans sucrosité apparente, avec une patine assez marquée mais sans un côté vraiment oxydatif malgré de discrètes senteurs de noix fraîche. C’est assez épicé (cardamome, coriandre) avec des notes de verveine, d’abricot et d’écorce d’orange. La bouche est dense, serrée mais sans ressort particulier. Le vin propose suffisamment de fraîcheur pour ne pas s’écraser mais cela demeure réservé et sans beaucoup de tonus. En revanche, la longueur est belle, posée sur des amers intéressants.

Steak de thon rouge, sauce vierge, tian de légumes, confit de courgettes.


Domaine Hatzidakis Santorin Skitali 2017
100% assyrtiko. Elevage de 12 mois sur lies en cuve.
Bouquet bien ouvert et profond sur les agrumes et les herbes aromatiques. On perçoit un peu de rôti et de fumée, de l’abricot confit le tout appuyé sur une minéralité prégnante en filigrane. La bouche est large, ample et pleine. C’est puissant et concentré avec du relief et de la fraîcheur mais aussi avec une pointe d’alcool qui se marque encore davantage dans une finale sur le marc qu’on aurait aimé plus persistante.

Bodega Remirez de Ganuza Rioja blanc Gran Reserva 2013
100% vieilles vignes de viura (maccabeu) à une altitude de 600m. Elevage de 18 mois en barriques françaises.
Bouquet expressif et élégant très floral sur des arômes de tilleul avec du fruit blanc mûr et des notes de gingembre et un peu de fruits exotiques. L’élevage est imperceptible. La bouche propose une grande finesse avec une matière subtilement concentrée et fraîche. C’est à la fois dense, tonique et élancé. Finale de grande classe à la belle persistance. Excellent.

Transition
Domaine Humbert Gevrey-Chambertin 1er cru Estournelles Saint Jacques 2010
Bouquet ouvert et charmeur sur les fruits rouges et noirs, la prunelle à l’alcool et le noyau de cerise, quelques notes florales et de sous-bois (feuilles mortes). La bouche est de grande finesse, élégante avec des tanins bien soyeux. Ce n’est pas extrêmement concentré mais parfumé et équilibré avec beaucoup de fruit en rétro. Très belle longueur finale. Séduisant.
Gratin d’aubergines


Az.Agr. Domenico Clerico Barolo Per Cristina 2001
Nez dominé d’abord par un boisé humide et des notes végétales et de sous-bois. Par la suite, on a davantage de fruit compoté avec de jolies senteurs mentholées. C’est globalement sombre et sévère malgré tout. La bouche est ferme campée sur des tanins gras encore un peu rugueux mais c’est compensé par une fraîcheur de bon aloi. Toutefois, le vin ne décolle pas et reste replié sur lui-même. La finale longue mais sévère ne permet pas davantage de trouver beaucoup de plaisir dans ce vin qui fait du reste davantage cabernet que nebbiolo. A revoir d’ici quelques années ?

Château de Beaucastel Châteauneuf du Pape 2001
Bouquet sur le bois de santal, les épices sombres (clou de girofle, noix de muscade), la réglisse mais aussi sur des notes fines de garrigue et de fruits rouges et noirs confits. La bouche est élégante et fruitée, bien concentrée sans être compacte avec de beaux tanins fondus. L’ensemble reste cependant assez chaleureux, à peine rafraîchi par de la menthe poivrée discrète en fin de bouche. C’est persistant et bien en place. Pas exceptionnel de complexité mais savoureux.

Transition
Az.Vitivinicola Rocca di Montegrossi  Chianti Classico Gran Selezione San Marcellino 2011
95% Sangiovese et 5% pugnitello. Elevage de 24 mois en barriques de l’Allier.
Bouquet assez expressif sur les fruits confits et les épices douces. On perçoit encore les traces d’un élevage de qualité qui s’intègre parfaitement et laisse s’exprimer les fruits rouges susdits et les herbes aromatiques. Des nuances plus minérales de pierre chaude donne un petit plus de caractère. La bouche est pleine de contrastes oscillant entre le côté puissant et chaleureux lié à un alcool quand même perceptible et la fraîcheur élégante qui corrige cette impression. Les tanins sont fermes mais bien couverts. Belle persistance finale sur des notes plus fumées.

Aiguillettes de poulet au four, salade vinaigrette thai, croquettes


Maison Tardieu-Laurent  Hermitage 2005
Nez ouvert sur des notes légèrement boisées et végétales avec un petit côté terreux qui fait penser à un cabernet franc sans le poivron. Les nuances épicées et légèrement fumées qui surviennent ensuite continuent à masquer le fruit. La bouche est ronde et presque souple grâce à ses tanins parfaitement fondus. L’ensemble, au bel équilibre général, est à la fois juteux et solaire. Le tout se prolonge agréablement avec une certaine prestance.

Tenuta San Guido Bolgheri Sassicaia 2005
85% cabernet sauvignon, 15% cabernet franc. Elevage de 24 mois en barriques françaises.
Nez poussiéreux voire liégeux sur un fond de fruits rouges et d’épices. La bouche est fine, déliée et même aérée avec une maturité de fruit évidente mais aussi quelques accents déviants comme au nez. Finit relativement court.
Pas au niveau et sans doute ED.

Transition
Château de la Tour Clos de Vougeot Vieilles Vignes 2006
Bouquet assez discret et un peu éthéré sur les fruits rouges, les herbes aromatiques (thym, laurier), la pâte d’amande et un soupçon de cannelle. La bouche propose une très belle construction avec des tanins subtils et un équilibre parfait. Très belle persistance finale sur les épices plutôt que sur le fruit. Si le vin vaut par sa structure toute en finesse, l’ensemble manque un peu de charme immédiat et de complexité. On s’en contentera intellectuellement mais l’épicurien n’y trouvera pas son compte.

Fromages
Az. Agr. Palari Faro 2008
Nerello mascalese 50% , nerello cappuccio 30%, nocera 10%, autres 10%.
Bouquet intense, sur les fruits rouges confits, avec des airs de sforzato. C’est également épicé et floral (rose ancienne) avant que ne s’impose les notes d’amarena et de crème de cassis. La bouche est veloutée, fraîche, dense et profonde. C’est riche mais sans déséquilibre grâce à un fruit certes chaleureux mais moins confit et sucré qu’attendu. Belle persistance sur des notes de guignolet.

Domaine Mugnier Nuits-Saint-Georges 1er cru Clos de la Maréchale 2006
Bouquet expressif d’abord sur les épices et les herbes de garrigue puis sur des notes plus florales avec du cuir. C’est séducteur d’autant qu’à l’aération on perçoit davantage de fruit sans que celui-ci ne s’impose. La bouche est nette et précise avec de beaux tanins veloutés. L’ensemble fait preuve de prestance, de finesse et de fraîcheur sans se départir vraiment d’un côté assez sudiste qui fait plus penser à un vin du Rhône qu’à un bourgogne et pourtant… Atypique mais au bout du compte savoureux.

Dessert : mousse au chocolat / mousse aux fraises.
Pas de vin ouvert pour accompagner spécifiquement les desserts…

Pierre
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01 Oct 2022 13:17 #42

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (16)

Nous nous retrouvons de nouveau chez Daniel et Simone pour un de ces rendez-vous où l'amitié et le partage sont devenus les piliers du rendez-vous, la superbe table de l'une et les grands vins de l'autre étant les meilleurs alliés pour magnifier le plaisir de ces rencontres
,Tout est bien entendu servi à l'aveugle totale,
On commence traditionnellement par le Champagne et les délicieuses mises en bouche : 



-- 1. Francis Boulard, Les Rachais Brut Nature 2010
Nez mûr, pointe d'oxydation, agrumes, fruits blancs et un côté pierreux.
En bouche, c'est de belle vivacité, fin, l'oxydation est bien présente mais sympa.
C'est droit, de bonne longueur ; finale fraîche sur le caillou et la salinité.

-- 2. Egly-Ouriet VP Grand Cru extra-brut
Le nez est moins expressif que le Boulard, sur la pomme verte et quelques épices comme le curry et le gingembre.
En bouche, c'est plus dense, riche, généreux ; cela « pète en bouche », c'est très tonique ; note de pâtisserie,
Belle finale, également saline et avec le retour des épices. Très bon vin!

Allez ! Il est temps de passer à table,
Le tempo du grand chef est généralement de deux vins avec le plat de la maîtresse de maison, entrecoupés d'un « vin de transition » afin de laisser le temps à notre cuisinière d’œuvrer à son aise...
Il précisera que la série des duos de rouges sera une confrontation France – Italie ... ça promet !!

On attaque donc sur les blancs :
Pour accompagner le saumon, crème au raifort : 

   

-- 3. Didier Dagueneau, Blanc Fumé de Pouilly, Silex 2007 (dernier millésime de DD),
Le nez est assez discret, riche, surtout sur la minéralité (notes terpéniques, cailloux),
En bouche, d'abord un peu de douceur, de rondeur ; c'est tendre, ample, riche,
Il y a une belle acidité qui suit, avec des fruits blancs, du coing, des agrumes, mais je trouve que cela manque un peu de peps, de relief pour être top.

-- 4. Zind-Humbrecht Riesling Grand Cru Clos Windsbuhl 2007
Nez explosif, très typé riesling, hydrocarbures très prégnants, fruits exotiques, fruit de la passion,
En bouche, c'est assez aérien (par rapport au Silex en tout cas) même si cela ne manque pas de présence ;
on trouve des fruits jaunes, des agrumes, des fruits exotiques ; il y a une belle acidité,
C'est très bon mais l'expression générale a du mal à s'extraire de cette gangue d' hydrocarbures,

Une confrontation qui eût dû être un grand moment ; jour racine ou maigre dégustateur, je ne sais pas, mais il (me) manquait un petit quelque chose pour que ce soit sublime. Beau moment.

En transition, un blanc à la robe évoluée,,,

 

-- 5.Ferret, Pouilly Fuissé Les Ménétrières, Cuvée Hors Classe 2010
Robe or jaune plutôt intense,
Au nez, un peu d'évolution (voire oxydation) , de la noix,,,
En bouche, attaque douce, ronde, pointe d'abricot sec, écorce d'orange, agrumes séchés, noix.
Cela doit être super sans cette évolution qui me semble précoce et un certain manque de tonus,

On continue avec deux blancs sur le thon rouge, 

   

-- 6.Hatzidakis Assyrtiko « Skitali » 2017
Robe vieil or,
Au nez, des restes d'élevage, de la « minéralité », des fruits blancs, une pointe d'alcool,
La bouche est riche, charnue, opulente, avec pas mal d'hydrocarbures, , des fruits blancs, la poire.
Finale sur des acides bienvenus et rafraîchissants ; alcool assez présent pour moi,,,

-- 7.Remurez Ganuza, Rioja Gran Reserva, blanc 2013 (100% Viura) :
Robe jaune clair, reflets verts,
Nez complexe : quelques notes terpéniques, de la verveine, fruits blancs, notes florales et des épices,
La bouche est magnifique, ample mais fraîche, équilibrée, sur les fruits blancs, la poire et un boisé très bien intégré,
Finale saline et fraîche malgré une certaine richesse,
Très belle longueur pour ce vin tout en élégance et grande découverte pour ma part.

Deux très beaux vins blancs mais le Rioja domine nettement le débat,


Un rouge pour la transition suivante : 

 

-- 8.Humbert Frères, Gevrey-Chambertin 1er Cru Estournelles-Saint-Jacques 2010
Pas souvenir d'avoir bu un Gevrey de ce Climat mais très très beau vin,
La robe est assez claire, disque marquant un peu d'évolution,
Le nez est légèrement fumé, le boisé encore quelque peu perceptible sans aucunement déranger.
Des fruits noirs mûrs et quelques épices, entre autre poivre blanc,
La bouche est en finesse, superbe, mûre mais fraîche, sur le grillé et le noyau de cerise.
Un superbe pinot noir, très élégant et qui a encore de la réserve bien sûr ! 

La première confrontation franco-italienne est proposée sur une délicieuse lasagnette maison : 

 

-- 9.Domenico Clerico, Barolo Percristina 2001
Robe d'un rouge grenat foncé, en pleine forme,
Nez sur un « vieux » bois, le poivron, un trait de verdeur, quelques fruits noirs.
La bouche est aussi sur le poivron, les fruits noirs ; c'est vigoureux, assez dur même en face du compagnon de Châteauneuf,,,
Je ne sais que dire ; attendre encore ? En tout cas, il m'a semblé « difficile » ce jour là, même sil y a manifestement du vin,

-- 10.Beaucastel, Châteauneuf-du-Pape 2001
En face, le nez est plus complexe, sur le bois de santal, de l'eucalyptus, quelques fruits noirs, la garrigue et le sous-bois.
La bouche est souple, tout en finesse et élégance, d'un équilibre superlatif, les tanins sont très souples et la finale longue, nette et pure.
Très bon Beaucastel que voilà !

Gros penchant pour le Beaucastel sur ces deux bouteilles, 

Nouvelle transition en attendant la cuisine, en difficulté avec le matériel,,,   

 

-- 11.Rocca di Montegrossi Vigneto San Marcellino, Chianti Classico 2011

La robe fait assez jeune.
Le nez est riche, « chaud », fumé, avec des notes de cuir, d'épices et de fruits plutôt rouges.
L'attaque en bouche aussi est riche, chaleureuse, suivie d'une belle présence de l'acidité, rafraîchissante.
Un beau Chianti, bu pour lui-même mais qui doit être un magnifique compagnon de table. 

Sur la volaille, deux nouveaux rouges : 

 

--  12.Tardieu-Laurent Hermitage 2005
Le nez est épicé, poivre et girofle, des fruits noirs, de la figue et du chocolat,
Bouche d'une certaine ampleur avec un début en douceur, des petits tanins serrés et un bel équilibre ; finale légèrement réglissée.
A boire à mon humble avis, 

-- 13.Tenuta San Guido, Bolgheri Sassicaia 2005
Nez d'abord floral, sur quelques fruits rouges mais ensuite quelque chose qui me dérange (poussiéreux ? Légèrement bouchonné?),
La bouche est compacte, les tanins bien intégrés, il y a une bonne acidité, une certaine puissance et un très bon équilibre mais ce problème de bouchon me perturbe et me gâche forcément le plaisir qui eût été bien entendu tout autre, sans ce problème qui s'accentue, tant on perçoit le potentiel.

Confrontation biaisée d'après le petit problème du Sassicaia, qui se serait sûrement imposé sans cela, 

La transition ultime avant les fromages est un GC,,,

   

-- 14.Château de la Tour, Clos de Vougeot Grand Cru 2006
Beau nez sur les fruits noirs, les épices et les fleurs séchées, entre autre,,,
La matière en bouche est très belle, structurée, ample et fraîche ; quelques fruits secs grillés accompagnent la dégustation.
La finale est élégante et la fin de bouche est marquée par quelques tanins encore assez fermes.
Un  beau Clos de Vougeot, fin malgré la bonne structure, mais il y a sûrement compétition avec le Gevrey de Humbert bu plus tôt, très élégant.. 

Le dernier duel sur les fromages : 

 

--  15.Azienda Agricola Palari Faro 2008
Encore un très beau vin, et surtout un vin qui sort des sentiers battus.
La robe est trouble.
De la cerise confite, c'est très fruité (fruits rouges) et des herbes aromatiques,
La bouche est ronde, plutôt riche mais la fraîcheur magnifique,
Très bel équilibre pour ce vin sicilien très frais et fin de bouche marquée par de la réglisse.

-- 16. Mugnier, Nuits-Saint-Georges 1er Cru, Clos de la Maréchale 2006
Robe éclatante, lumineuse, bord un peu évolué.
Au nez, de la réduction, d'abord animal, puis cèdre et cuir, fleurs séchées, garrigue et épices.
En bouche, c'est intense, sur quelques fruits noirs, un côté terreux, du noyau de cerise.
C'est assez riche, bien structuré, mais, de nouveau, compensé par une belle acidité,
De nouveau un très beau pinot !

Je mettrai match nul, d'un côté pour le fruité et la fraîcheur, de l'autre par amour du pinot noir,,, 

En surprise, pour clore cette magnifique journée, Bernard, un ami de Daniel, qui est caviste-sommelier et passionné d'accords met/vin a amené une bouteille : 

 

--  17.Saint-Mont, Vignes préphylloxériques 2017.
Cette cuvée assez rare est le septième millésime de vignes redécouvertes il y a quelques années sous des ronces et plantées en 1871 ; ce qui en ferait la plus vieille vigne de France (en bouteilles),
La robe est d'un noir d'encre assez impressionnant.
Le nez est genre fermé ; quelques fruits noirs.
En bouche, c'est énorme de puissance et de matière.
Riche, dense, solide, des tanins serrés voire stricts.
On y trouve des fruits noirs bien mûrs et de la prune,
Fin de bouche sur pas mal d'amers.
Un vin impressionnant mais en devenir évidemment.
Merci en tout cas à Bernard pour la découverte. 

En conclusion de cette dégustation : 

-- Regrets, éternels mais presqu' inévitables sur une telle dégustation, de voir l'un ou l'autre vin ne pas être tout à fait au niveau attendu, d' être prisonnier d'une évolution un peu prématurée ou d'un bouchon malveillant,
Impossible, Daniel, d'avoir une idée avant l'ouverture, et la surprise, bonne ou moins bonne, fait partie intégrante de la dégustation,

--D'autres bouteilles par contre, des découvertes pour moi, se sont avérés superbes, avec en point d'orgue personnel ce Rioja blanc magnifique.

Voilà,
Merci encore à Simone et Daniel pour l'amitié et la générosité.
Merci au lecteur patient et qui excusera toutes mes approximations.

jlj     

 
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01 Oct 2022 15:49 #43

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (17)

On se retrouve de nouveau chez Philippe (keke pour les intimes,,,) afin de faire de la place dans sa cave,,,
Il devrait quand même y circuler de mieux en mieux.

Tout est évidemment servi à l'aveugle absolu et par séries de trois vins.
Une transition, afin de se refaire la bouche, et le vin de dessert feront le boulot en solitaires.

La photo de groupe:
 
 --- Apéritif avec trois bulles :

  

1- Bérêche Champagne extra Brut 1er Cru, Les Beaux Regards 3gr
Robe d'un jaune or assez clair, petits reflets gris vert, fines bulles.
Nez qui « pique » un peu au départ ; pomme surtout, pomme verte, des agrumes aussi, groseille.
La bouche est de belle tenue, crémeuse, sur la pomme mûre et les agrumes,
Un côté très calcaire, une très belle acidité et un bon équilibre accompagne un reste d'élevage,
Finale fruitée et saline pour ce beau vin de Champagne.

 2- Fourny Champagne Brut 1er Cru Blanc de Blancs 2008
Le nez est riche, plus complexe : toasté, pain grillé, agrumes, noisette, une pointe de fruits rouges même et de la vanille.
La bouche attaque en douceur, une belle rondeur ; c'est fin, c'est à maturité (et plus dosé que le premier vin avec 5 gr contre 3).
Belle finale fraîche, sur des notes d'élevage aussi ; Plus fondu que le Bérêche. 

3- Roederer Champagne Brut Cristal 2002
Robe claire et nette, d'un beau jaune or.
Le nez est ici aussi complexe, avec une pointe subtile et discrète de champignon, des fruits secs, agrumes confits, pointe crayeuse.
La bouche est ample, douce, vineuse, très mûre de grande finesse ; fruité mûr, quelques amers d'agrumes, orange, Très long en bouche.
Un superbe Champagne, ample et riche sans manquer d'élégance.

Très beau trio de Champagne, dans un excellent ordre de service bien entendu.
Avec en point d'orgue ce Cristal 2002, « plus » en tout par rapport aux deux beaux vins précédents. 

---Avec le Thon rouge, première entrée et trois blancs :

   

4- Daguenau Blanc Fumé de Pouilly 2008
Nez réduit, pétard, soufre (comme quand on gratte une allumette) puis à l'aération agrumes et note exotique discrète.
L'attaque en bouche est pleine, grasse ; c'est un vin de grosse acidité, plutôt droit.
Longueur correcte sans plus, 

5- Domaine Weinbach, Alsace Grand Cru Cuvée Sainte Catherine, riesling 2008
Robe or, d'un jaune assez intense, brillante, cristalline,
Le nez est sur la minéralité pétroleuse des beaux et nobles rieslings ; du citron confit aussi,
La bouche attaque sur une belle acidité, c'est frais mais gras, avec une légère « sucrosité ».
Le milieu de bouche montre un vin puissant mais ne manquant aucunement d'élégance,
Très beau riesling, d'une pureté et d'une précision évidentes, et qui me semble à point. 

6- Domaine Ganevat, Côtes du Jura, Grusse en Billat, Chardonnay 2010
Chez le troisième larron, la robe est un rien trouble, d'un jaune moyen, moins intense que le riesling.
Le nez assez discret, envoie des restes de levures, fait très tendance « nature » ,,,
La bouche montre aussi pas mal d'acidité par rapport à la matière (à mon goût et par comparaison au Faller) et la finale laisse poindre pas mal d'amers.
Le lendemain, en terminant la bouteille, l'acidité est encore plus présente et le vin assez maigre, droit et strict !

 --- Coquilles St Jacques rôties juste avec un peu de roquette pour le trio de blancs suivant, vins qui s'avéreront être 100% chardonnay :

 

7- Clos d'Opleeuw, Haspengauw, Chardonnay 2013
Robes d'un jaune assez clair pour les trois vins de la série.
Ici aussi le nez envoie un peu de pétard, une réduction qui s'échappe assez vite ; boisé encore perceptible.
La bouche est beurrée, ample, grasse, C'est opulent, l'élevage encore présent et l'acidité assez marquée envoie au nord.
Le vin aura perdu de cette ampleur le lendemain soir, laissant plus de place à l'acidité.
Un beau chardonnay belge,

8- Guffens-Heynen Pouilly-Fuissé « Tri des Hauts deVignes » 2013
De nombreuses larmes.
Le nez est boisé (noble) sur les agrumes, les fruits blancs, la poire, des fleurs blanches.
La bouche est d'une précision diabolique, c'est puissant et structuré, riche ; c'est de loin à la fois le plus long et le plus large du trio.
La finale est sur les agrumes et une belle amertume ; très belle longueur.
Un très beau vin évidemment, 

9- Kershaw, Elgin Clonal Selection Chardonnay 2015
La robe est claire, pure et nette.
Le nez est très discret, laissant passer un peu de boisé et une pointe végétale.
La bouche est ronde, boisée ; il y a du jus et c'est bien mûr !
Finale assez fraîche avec pas mal d'amers d'agrumes ; très bonne longueur.
Aussi un très beau chardonnay, mais le Guffens l'emporte pour moi,

 --- Un magnifique trio de liquoreux sur le foie gras maison :

   

10- Eric Rominger, Alsace Grand Cru, Sélection de Grains Nobles, Gewurztraminer 1994
Le nez est superbe, somptueux, complexe ; épices, safran, raisins de Corinthe, agrumes, fleuri (rose)
Le plus beau nez du trio est ici !
La bouche est en finesse, élégance et très bien équilibrée, l'acidité étant magnifique.
28 ans et ce gewurztraminer est éclatant de forme et d'expression. 

11- Château d'Yquem, Sauternes 1997
Pas besoin de faire longtemps les présentations ; tout est ici superlatif.
Nez : encore une présence du boisé, des épices, safran, des fruits secs.
La bouche est dense, riche, ronde, massive, serrée, puissante.
Un fruité bien mûr, fruits secs, abricots, ananas, du miel aussi mais le tout est de très bon équilibre entre alcool, acidité et fruité.
C'est tellement encore « top » ou « plus » partout que je me demande s'il ne faut pas encore attendre, mais j'avoue que je n'y connais rien,,, 

12- Domaine d'Ambinos, Côteaux du Layon Beaulieu, Sélection de Grains Nobles 1997
Au nez, quelques notes florales, des fruits jaunes très mûrs, compotés, abricots, des épices,
La bouche est magnifique, très riche avec l'acidité parfaite qui ramène pas mal de fraîcheur et bien entendu d'équilibre.

Waw ! Quel trio ! Même pour un non amateur de sucres, c'est impressionnant. Merci Keke !

 --- Une transition avant de passer au plat suivant et afin de se remettre la bouche en état :



13- Burlotto, Verduno Pelaverga, Verduno 2017
La robe est très claire,
Le nez est encore boisé, sur les petits fruits rouges et noirs, la fraise et la cerise, des épices, du poivre.
La bouche est fruitée, puis les tanins sont bien présents (trop pour du pinot noir ; cela envoie plus en Piémont). C'est léger, frais, digeste, très buvable même s'il y a une certaine austérité due à la rigueur des tanins et la vive acidité.
En tout cas cela fait bien le boulot ! 

--- On passe au plat avec un filet de marcassin et l'entrée en piste d'un trio de rouges :

 

14 : Domaine JF Coche-Dury, Auxey-Duresses rouge 2007
La robe est claire de couleur mais très légèrement trouble, voilée. Nombreuses larmes.
Nez délicat, sur les fruits rouges, la groseille, des épices.
De corps moyen, acidité bien présente, c'est élégant et intéressant ,,, mais je reste un peu sur ma soif à la levée de la chaussette. Sans doute aurait-il dû être bu il y a quelques années ? 

15 : Les Vins de Vienne, Côte-Rôtie Les Essartailles 2007
La robe est nettement plus sombre.
Nez intense de fumé, d'épices, de fruits noirs mûrs ; de la tapenade, un côté lardé et du poivre ne laissent que peu de doutes sur l'origine.
C'est soyeux, charnu en début de bouche, bien plus riche que le Coche bien entendu et bien équilibré ; les tanins sont plus marqués en fin de bouche.
Très beau vin. 

16- Bernhardt Huber Schlossberg GG, Spatburgunder « R » 2009
Robe grenat, assez foncée.
Nez de fruits noirs, de cerise, avec une trace grillée, du cèdre.
La bouche est mûre mais magnifiquement fraîche, dense et précise.
De la réglisse en fin de bouche, un peu d'élevage encore avec aussi un beau fruité délicat.
Très beau pinot noir et de nouveau belle série !


 --- On terminera sur quelques fromages avec un trio réduit à un duo par l'effet néfaste d'un bouchon,,,

 

17- Paul Jaboulet Ainé, Hermitage La Chapelle 1989
La robe est encore en pleine forme, le disque à peine évolué.
Nez sur quelques fines notes florales, des fruits noirs mûrs, quelques notes empyreumatiques,
La bouche attaque en finesse, même si on suspecte la puissance, la matière est certaine et l'équilibre parfait, tout bien en place.
Très belle syrah bien vivante ! 

18- Château Troplong Mondot, Saint Emilion Grand Cru Classé 1990
Le voisin de palier a un peu de mal.
Nez cuit ? Ou oxydé ? En tout cas c'est un peu bizarre, poussiéreux et cela semble fatigué (ou c'est moi?)
Des fruits noirs confiturés, de la réglisse en bouche avec des tanins rêches et asséchant la fin de bouche,
Un Troplong Mondot pas au niveau pour un vin que j'ai souvent bu très (mais pas trop au vu de celui-ci) jeune et qui était d'un niveau bien supérieur. 

Avec le chocolat, un vin de grenache bien entendu : 

19- Les Vignerons de Maury, Maury 83
Beau Maury, très Kirsch, sur le chocolat et la cerise. 

Voilà encore une superbe soirée avec les amis (couché après 5h,,,).
Merci à Keke pour l'invitation et aux amis pour la bonne compagnie !

 jlj 
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23 Nov 2022 14:44 #44

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Réponse de Nilgiri sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (17)

Superbe degustation! La patience du passionné récompensée avec des vins parmi les meilleurs de leurs appellations respectives et à maturité...
A la vue des photos tu as inversé les millésimes sur les vins suivants : 5- Domaine Weinbach, Alsace Grand Cru Cuvée Sainte Catherine, riesling 2010, 6- Domaine Ganevat, Côtes du Jura, Grusse en Billat, Chardonnay 2008...C'est le Weinbach en 2008 et le Ganevat en 2010. 

« Dès que la vie fait mine de m’écraser, je sais que je peux faire confiance au Bandol, à l’ail et à Mozart » Jim Harrison
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23 Nov 2022 15:03 #45

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Réponse de peterka sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis (17)

Je pense que tout le monde a apprécié à sa juste valeur cette belle dégustation et je m'associe chaleureusement aux remerciements.
Mes notes ne vont pas s'écarter fondamentalement de celles de JLJ même si j'ai moins bien goûté Yquem et les rouges.

Champagne Bérêche Les Beaux Regards 2016
100% chardonnay 1er cru. Extra-brut (3 gr). Dégorgement 2020
Nez ouvert sur la pomme mûre, le citron, la groseille à maquereaux et les fleurs avec un peu de biscuit et une minéralité discrète. La bouche est nette et plutôt concentrée avec de l’élégance et un tonus affirmé. Les bulles sont bien présentes mais en finesse.L’élevage s’invite discrètement en milieu de bouche mais s’efface rapidement derrière le fruit et les notes de craie qui imprègnent la belle persistance finale.

Champagne Veuve Fourny  Brut 1er Cru Blanc de Blancs 2008
100% chardonnay 1er cru. Vignes de 50 ans. Extra-brut dans le faits (5 gr).
Bouquet évolué et légèrement toasté évoquant ensuite l’oignon frit les agrumes confits et le zeste d’orange. C’est élégant et profond mais assez discret. La bouche propose un beau contraste entre ampleur plutôt riche et légèreté aérienne. C’est gourmand et très frais avec une jolie longueur. Champagne assez confortable mais sans aucune lourdeur.

Champagne Roederer Cristal 2002
Bouquet riche et patiné sur le miel, les agrumes confits et le boisé fin avec une touche de sucre candi et une pointe de craie en arrière-plan. L’aération ajoute des senteurs de tabac blond, de mandarine, de menthe et de champignons. C’est mûr, complexe et séducteur. La bouche est vineuse, ample et puissante tout en demeurant élégante et fraîche avec une bulle très fine qui tient le vin jusqu’à la belle persistance finale. Très beau champagne dans la force de l’âge.

Domaine Didier Dagueneau Pouilly-Fumé 2008
Nez sur le miel, l’abricot et les fleurs jaunes (genêts) avec une note soufrée insistante. On perçoit également un peu d’agrumes et une note plus verte d’herbe coupée en fond de nez. En bouche, il y a du volume et une certaine concentration mais aussi un côté plus acidulé qui frise la dureté en fin de bouche. C’est plutôt long mais le côté végétal limite le plaisir.

Domaine Weinbach Riesling Gd Cru Cuvée Sainte Catherine 2008
Bouquet expressif et séducteur très balsamique au départ (cire, térébenthe). Ensuite, les arômes d’écorce d’orange, de quiquina, de poire william et de citron frais prennent le dessus associés à une jolie touche florale. La bouche est droite, à la fois dense et arrondie avec un très beau grain. C’est élégant, empreint de noblesse et remarquablement équilibré. Belle persistance finale pour ce vin exprimant une classe sans esbrouffe.

Domaine Ganevat Côtes du Jura Chardonnay « Grusse du Billat » 2010
Premier nez sur la pomme et les ferments avec une pointe de bois. Ensuite, on évolue vers le citron, le foin et quelques herbes aromatiques. Après une attaque acidulée, la bouche propose une matière déliée et juteuse sans élan particulier ni grosse concentration. Jolie finale aux amers subtils.

Clos d’Opleeuw Haspengauw Chardonnay 2013Bouquet expressif et aéré sur le citron, la croûte de fromage et les fleurs blanches. On perçoit également des notes plus profondes de mousseron et d’herbes fraîches. Le tout fait très chablisien. La bouche est précise, saline, très bien définie rehaussée par une pointe de résiduel tirant vers le caramel en fin de bouche. Très belle longueur et beaucoup de séduction.

Domaine Guffens-Heynen Pouilly-Fuissé « Tris des Hauts des Vignes » 2013
Bouquet plutôt discret mais fin et pur avec des senteurs de pain grillé, de fruits blancs mûrs et de fleurs blanches, le tout enrobé d’ une pointe de boisé fumé. On retrouve cette touche de bois en bouche de l’attaque à la finale sans que cela soit dérangeant. La matière est concentrée et riche avec de l’ampleur mais aussi un beau dynamisme qui prolonge longuement le vin. L’ensemble peut et doit encore gagner en complexité mais les (belles) promesses sont là.

Richard Kershaw Estate Elgin Chardonnay Clonal Selection 2015
Nez assez disert sur les fruits blancs, les agrumes mûrs et les herbes aromatiques. L’élevage est encore présent mais bien intégré. La bouche est concentrée et généreuse. C’est puissant mais également dynamique et élégant. Un peu d’alcool s’invite en fin de bouche sans vraiment perturber l’équilibre global du vin qui persiste longuement au palais. C’est « sérieux », en place et savoureux même si l’aromatique ne fait pas planer en dégustation pure.

Domaine Eric Rominger Alsace Gd Cru Gewürztraminer SGN 1er tri  1994
Bouquet puissant qui s’ouvre sur des notes rôties et vanillées de tarte tatin de poire. Ensuite les senteurs évoluent vers les agrumes confits, la figue, le raisin de corinthe et les épices douces avec une nuance très présente de rose ancienne qui se libère en fond de nez. C’est complexe et précis tout en étant un peu baroque malgré tout. La bouche est du même acabit avec une liqueur bien présente sans être collante ni envahissante. On a une bonne combinaison de puissance et de fraîcheur et l’ensemble est structuré par quelques amers intéressants. Grande longueur extravertie.  Au bout du compte, le vin impressionne mais risque de fatiguer à la longue et on aurait préféré davantage d’élégance et de légèreté.

Château d’Yquem 1997
Nez fermé qui ne s’ouvrira qu’à peine à force d’agitation pour délivrer avec parcimonie des senteurs rôties et boisées avec de la menthe et de la réglisse. On perçoit également des arômes de café fin et un soupçon d’épice. La bouche est compacte et donne une impression de richesse mais se montre repliée sur elle-même et sans grand dynamisme. Une belle persistance finale avec des amers superbes laisse présager d’un futur meilleur mais en l’état, c’est plutôt terne et mutique.

Domaine d’Ambinos Coteaux du Layon Beaulieu SGN Cuvée de la Duchesse d’Anjou  1997
Bouquet épanoui sur le miel de fleurs, le raisin de corinthe, les fruits confits et le caramel salé avec des nuances d’agrumes et une touche de chocolat. C’est très séduisant. La matière en bouche est subtile, sans aucune lourdeur, appuyée sur un substrat acidulé qui donne de la légèreté. La liqueur, très mesurée, est parfaitement intégrée. Fin de bouche fraîche et persistante qui ne fatigue pas le palais.

Commendatore Burlotto Pelaverga 2017
Nez simple et assez ouvert sur la framboise cuite, les ronces et des notes fumées de bois sombre. La bouche est ferme, acidulée avec une structure fondée sur des tanins fins mais encore marqués et renforcés par le fond acidulé du vin ce qui confère une certaine astringence à l’ensemble. Finale austère avec des notes fumées et minérales mais aussi un intéressant retour du fruit.

Domaine Coche-Dury  Auxey –Duresses rouge 2007
Bouquet assez ouvert assez léger sur les fruits rouges macérés, la framboise bien mûre et un côté plus sauvage évoquant la ronce. On perçoit également des notes d’écorce de chêne et d’encens qui survolent le tout. La bouche est nette et précise avec une matière fine et assez fraîche. C’est équilibré mais de format modeste et exprimant une retenue suscitant davantage une impression mitigée qu’un plaisir franc. Longueur correcte et ferme.  

Vins de Vienne Cöte-Rôtie Les Essartailles 2007
Bouquet expressif sur la tapenade d’olives noires, la confiture de mûre, le tabac noir et les épices sombres (poivre noir, clou de girofle, baies de genévrier). C’est classique et plaisant. La bouche est juteuse et élégante avec des tanins subtils qui encadrent finement une fin de bouche fruitée et assez persistante. Le vin est très accessible et bien équilibré, même si davantage de complexité le servirait en ajoutant un peu de percussion à ce style finalement très convenu.

Weingut Bernhard Huber Hecklinger Schlossberg Spätburgunder GG 2009
Nez relativement discret sur les fruits rouges et noirs mûrs, le jambon légèrement fumé et les épices de garrigues. Quelques traces d’élevage se font sentir. L’ensemble reste assez confus et brouillon. La bouche est mûre sans être solaire avec de l’élégance et de la fraîcheur. Les tanins sont soyeux mais légèrement marqués. La persistance finale est correcte sans plus et le vin manque un peu de relief et de profondeur pour séduire totalement.

Domaine Jaboulet Hermitage La Chapelle 1989
Bouquet profond et plutôt sombre sur les fruits noirs, le tabac et les épices avec encore quelques traces de bois. La bouche est pleine avec une texture oscillant entre fermeté et souplesse grâce à une belle qualité de tanins bien mûrs et fondus. L’équilibre est parfait, rien ne dépasse…mais rien n’accroche vraiment le dégustateur. La persistance finale est simplement correcte et propose quelques amers discrets non dérangeants.

Château Troplong Mondot Saint Emilion GCC 1990
Bouquet évoquant le brou de noix et les fruits cuits. C’est assez austère avec un boisé encore présent et des notes de tabac noir qui allègent tant bien que mal l’impression globale. La bouche est ferme avec une matière pleine et concentrée et une texture très plaisante mais cela manque de charme aromatique et d’envergure.

Pierre
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23 Nov 2022 15:47 #46

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Réponse de peterka sur le sujet Rencontres dinatoires - Episode 18

Tous les vins sont servis à l’aveugle (deux par deux) puis sont dévoilés avant de passer à la séquence suivante. A l'apéritif, en revanche les vins seront servis séparément, toujours à l'aveugle. Les bouteilles ont été ouvertes la veille pour les rouges et le matin pour les blancs.
Encore une fois Simone et Daniel se sont surpassés !

Velouté de courgettes et épinards, gougères


Champagne Chartogne-Taillet Beaux Sens Blanc de Noirs Extra-Brut
100% pinot meunier, base 2013, mise juillet 2014, dégorgement juin 2018, dosage 4,5 gr
Robe soutenue d’un beau doré. Bouquet expressif sur les agrumes confits et les herbes aromatiques séchées.
Des senteurs de miel et de fleurs s’y ajoutent avec une touche de malt et un boisé discret légèrement fumé.
C’est très élégant. La bouche se montre d’abord acidulée puis exprime une belle concentration et un dynamisme certain. La bulle est fine peu envahissante.
Finale pure et persistante avec de beaux amers.
Crème brulée à la tomate confite, acras de poulet


Champagne Huré Frères Terre Natale Brut 2008
40% chardonnay, 30% pinot noir et 30% pinot meunier. Dégorgement 2019. Dosage 2,5 gr
Robe soutenue et dorée comme le précédent. Le bouquet se montre crayeux et assez rôti,  avec des notes grillées, de la noisette fraîche, du biscuit mais aussi pas mal de fruits blancs et jaunes bien mûrs.
La bouche et pleine et droite avec une concentration enrobée qui donne de la tenue et un volume de bouche assez confortable.
On perçoit une pointe oxydative et épicée (curry) en milieu de bouche et une finale bien persistante sur des notes de fruit mûr et de craie.

Foie gras, gelée de lilas, confit de figues, pain au raisin grillé


Domaine Zind-Humbrecht Riesling Grand Cru Brand Vieilles Vignes 2007
Robe vieil or et premier nez aux hydrocarbures marqués. Ensuite, on perçoit des arômes confits d’agrumes, de chutney, de curry et d’herbes sèches sur un fond clairement salin. La bouche est nette et précise. Une pointe de sucre résiduel , fondu et bien intégré, enrobe une matière concentrée et fraîche, riche sans excès. Cela manque un peu de peps mais c’est complexe, stylé et presque aristocratique. La fin de bouche est bien persistante avec des amers magnifiques.

Weingut Joh.Jos. Prüm  Graacher Himmelreich Riesling Auslese 2007 (AP 29 08)
Bouquet terpénique marqué au départ qui s’efface ensuite devant de belles senteurs de fruits bien mûrs (ananas, abricot, melon) et des notes de fleur d’acacia, de miel, d’amande et de feuille de cassis.
C’est puissant et séducteur avec une touche minérale discrète en arrière-plan. La bouche est riche, élégantissime et sensuelle.
On a beaucoup d’ampleur et de fraîcheur malgré un sucre résiduel important.
C’est à la fois complexe et raffiné avec une très grande persistance finale sur le jus de raisin frais. Grand vin à l’aube de sa vie.

Filet de cabillaud, beurre blanc façon Simone, wakame, oeufs de lompes, brunoise de pommes de terre


Domaine Jean-Paul et Benoît Droin Chablis Grand Cru Vaudésir 2013
Bouquet à demi ouvert avec une pointe de sésame grillé et de cacahuète.
L’élevage encore présent est de classe et s’efface derrière des senteurs de citron et d’herbes aromatiques fraîches avec une pointe de caillou qui en souligne les contours.
La bouche est large et puissante avec une matière concentrée et fraîche et un gros tonus qui la dynamise et fait oublier un petit retour d’élevage en fin de bouche.
Le vin termine tout en longueur avec une classe certaine.

Domaine Morey-Coffinet Chassagne Montrachet 1er Cru Blanchots Dessus 2010
Le bouquet part sur des senteurs peu amènes de serpillère mais cette impression première fait place ensuite à des notes plus agréables de menthe, de camomille, de poivre blanc et d’agrumes avec une pointe florale. L’élevage reste dominant.
De l’attaque à la finale, la bouche propose un boisé acidulé assez désagréable tant il maquille un ensemble qui aurait pu être intéressant par sa matière assez concentrée.En l’état, le vin se montre beurré et finalement lourdeau. Persistance imposante sur un boisé excessif et des amers marqués. Dommage…

Pasta al forno


Domaine René Rostaing Côte-Rôtie Côte Blonde 2009
Bouquet épanoui mais un peu cuit et assez austère malgré une pointe de cassis et de cerise. La dominante évolue entre notes terreuses, réglisse et épices sombres (clou de girofle, macis) que couvre encore un boisé léger mais présent. La bouche est fraîche mais ferme et sévère, appuyée sur des tanins gras très présents et une touche végétale en fin de bouche. La longueur est juste correcte et n’emballe pas ce vin trop austère pour en profiter vraiment. Sans doute à attendre.

Domaine Mathilde et Yves Gangloff Côte-Rôtie La Sereine Noire 2009
Premier nez éthéré sur les petits fruits rouges à l’alcool avec quelques notes florales. Ensuite, le bouquet se complexifie et propose un panier de fruits (cassis, mûres, griotte) avec des senteurs d’encens, de jambon fumé et d’épices (menthe poivrée, cannelle, girofle). C’est élégant et profond. La bouche attaque acidulée avec une note d’élevage discrète. La suite se montre pulpeuse avec un beau grain du à des tanins imperceptibles mais soutenant parfaitement un ensemble, équilibré et dynamique. La persistance est magnifique d’éclat et de finesse. Grand vin.

Filet de Marcassin et son jus, poire au vin, airelles, croquettes


Domaine Henri Bonneau Châteauneuf-du-Pape  Marie Beurrier 2005
Bouquet expressif sur le cuir frais, les épices orientales et l’encens. C’est très parfumé. Le fruit d’abord en retrait finit trouver une voie de sortie et propose de jolis mais discrets arômes de cerise et de framboise. Quelques senteurs plus terreuses s’ajoutent. La bouche propose ampleur et finesse à haut niveau. Les tanins sont superbes de fondant et l’équilibre parfait malgré une bonne dose d’alcool que tempère une fin de bouche fraîchement mentholée. Très belle persistance. Excellent même si on a l’impression que le vin reste un peu en surface.

Château de Beaucastel  Châteauneuf-du-Pape  2005
Premier nez sombre et un peu renfrogné sur le tabac noir et un beau boisé neutre. Cela s’ouvre quelque peu à l’aération sur les épices douces (canelle), la confiture de fruit noir et le cuir de Russie. La bouche est stricte mais dense et profonde avec une très belle mâche assise sur des tanins gras et mûrs et sur une extraction qui apparaît assez poussée. Fin de bouche bien présente sur une structure ferme. Les réserves sont là pour quelques années mais empêchent le vin de se livrer aujourd’hui.

Fromages

Domaine Serafin Charmes Chambertin 2002
Bouquet ouvert sur le cuir, le café fraîchement torréfié et les épices avec une touche de noix grillée et d’orange amère.
L’élevage est toujours présent mais il est de grande classe. C’est plus végétal épicé que fruité mais c’est plutôt séduisant. La bouche est chaudement épicée avec des tanins suaves et une très belle fraîcheur. L’ensemble est riche, savoureux et présente beaucoup de fond.Magnifique persistance finale. Excellent en soi mais difficile d’y percevoir un pinot noir bourguignon.

Mousse au chocolat, mandarine confite, cannelé

Aucun vin servi

.

Pierre
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06 Déc 2022 16:08 #47

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Rencontres dinatoires - Episode 19

Pour ce qui doit être le 19éme épisode (retranscrit en tout cas) des aventures gastronomiques du groupe, le thème du jour est plus ou mois « carpe diem » ; les aléas et pièges de la vie étant ce qu'ils sont, profitons des bons moments entre fidèles amis ! 

Les magnifiques hôtes du jour  

   

Ne pouvant me résoudre à les placer bêtement l'un à côté de l'autre, je me suis battu avec ordinateur et application, afin d'en tirer une sorte de fusion ou d'union anticipée en quelque sorte,,,  

Pierre passera ajuster avec sa bienveillance légendaire mes approximations inévitables. 
Comme toujours tout est servi à l'aveugle, et plus que partout ailleurs, chez Pierre, c'est une véritable épreuve,,,
Trois vins accompagneront chaque plat avec un thème mûrement réfléchi par le maître des lieux ; sauf pour le Champagne où les deux vins sont servis l'un après l'autre, et le fromage où il n'y aura qu'un vin,

Le duo Christine et Pierre œuvre avec brio et diligence aux fourneaux et au service,  

    

1-- Champagne Pierre Baillette « Cœur de Craie » Trois Puits, 1er Cru Extra-Brut 2016
Dégorgement novembre 2020, 4,5 gr/l, 100% Pinot Noir.
Belle robe jaune, d'un doré léger, cuivré et même nuances rosâtres,
La bulle est très fine, le nez pas très expressif ; quelques agrumes, notes florales, pointe fruits rouges,
En bouche, c'est bien sec, strict même et bien structuré ; sans manquer d'élégance.
Un Champagne fin, frais, racé, précis et à la minéralité perceptible,
Fin de bouche très saline et petit rappel de fruits rouges,
Un peu plus de rondeur et de douceur l'aurait sans doute rendu plus consensuel mais c'est bon !

 2-- Champagne Paul Sugot , Grand Cru Extra-Brut vieilles vignes 2008
Robe jaune or clair.
Au nez, quelques fleurs blanches, des agrumes, une note de beurre et des fruits secs.
En bouche, la bulle est plus « mousseuse » ; il y a une belle vivacité, c'est tendu même et puissant.
C'est rond et bien mûr malgré l'acidité ; bel équilibre. 

Pendant qu'on se prépare à passer à table, le seul et meilleur vigneron des Coteaux de Durbuy ne résiste pas à l'envie trépignante de nous faire déguster, en fond de bouteille de la veille, sa dernière merveille de Rosé ! Un beau Regent 2022 un rien trouble mais bien fruité, à la matière et aux tanins bien présents et qui devrait faire un beau compagnon des BBQ l'été prochain sous le soleil réconfortant du sud de la Wallonie. 

Avec le homard, un trio de blancs qui s'avéreront du même cépage et de millésime identique :


   

 3-- Müller-Catoir Bürgengarten « Im Bruemel » GG Riesling 2015 (Pfalz),
Le nez envoie vite en riesling, le plus typique du cépage sur les trois vins d'ailleurs,
Minéralité, fruits jaunes, mirabelle,
En bouche, c'est puissant, structuré, plus droit et strict que les deux compères,
Milieu de bouche de belle ampleur, avec la fraîcheur nécessaire pour bien équilibrer le tout,
Un riesling droit, à la superbe minéralité, moins expressif sur le côté fruité et à la finale saline magnifique,
Un vin plein d'avenir encore, 

4-- Weingut Jager, Smaragd Achleiten Riesling 2015 (Wachau)
Ici, belle explosion fruitée du nez, citronné, fruits exotiques, le tout accompagné d'un côté « grillé-brûlé »,
La bouche est plus grasse, avec un peu de douceur, c'est rond, sur les zestes d'agrumes et les fruits exotiques.
C'est délicat, bien équilibré si ce n'est une petite pointe d'alcool (surtout dès que cela se réchauffe un peu),
Très beau riesling tout en élégance et finesse. 

5-- Paul Ginglinger, Alsace Grand Cru Eichberg, Riesling 2015
Robe jaune bien marqué aux reflets dorés,
Le nez est complexe, sur les agrumes, citron, l'ananas, la minéralité, hydrocarbures, des herbes sauvages (menthe?),
En bouche, c'est rond, riche, opulent, avec les agrumes bien présent ; très belle maturité évidemment mais toute l'acidité nécessaire,
Superbe finale principalement sur de beaux amers,
Un très beau riesling encore une fois, avec beaucoup de personnalité, Et celui-ci semble à point,

En conclusion, trois vins de riesling magnifiques, de pays différents, avec une ligne directrice commune mais des personnalités et des expressions bien différentes,
De la rigueur, de la délicatesse, jusqu'à l'opulence...  

Nouvelle trilogie sur le Sandre, lentilles vertes et beurre blanc amélioré à la PK :


   

 6-- Domaine des Roches Neuves, Saumur, Clos Romans 2016
Je suis resté un peu perplexe (à terme) sur la dégustation de ce vin d'un domaine que je connais depuis longtemps.
Surpris par la robe d'un grisâtre cuivré, pas très limpide.
Par le nez ensuite, marqué d'une trace d'oxydation ; s'en suit de la poire, du miel, quelques fleurs blanches très discrètes et de plus en plus de coing au fur et à mesure de la dégustation.
En bouche, c'est fin et délicat ; c'est rond, plus en souplesse qu'en puissance, même si de l'énergie perce en cours de route, avec une bonne acidité présente.
Attention, ce n'est pas mauvais du tout, mais cela reste un mystère pour moi au lever de la chaussette, même si je n'avais pas encore bu Clos Romans en 2016 auparavant, 

7-- Sadie Family, Skurfberg, Chenin 2016
Les deux vins 7 et 8 ont par contre une magnifique robe jaune or brillante,
Le nez est assez discret au départ, sur les fruits jaunes et blancs, les agrumes, la pêche,,,
En bouche, c'est rond, riche mais frais et très bien équilibré par l'acidité et par de superbes amers qui subliment la finale, très fraîche.
Un très beau vin de chenin, net, clair et frais,

8-- Kollwentz, Burgenland « Gloria » Chardonnay 2009
Le nez est riche, fruité, sur les agrumes le melon, accompagné de nuances « pierre à fusil/pétard/fumé »
En bouche, c'est riche, structuré, tout en rondeur, mais frais avec un retour des agrumes et des fruits,
On peut relever une pointe d'alcool,
Un très beau représentant de chardonnay, encore d'une jeunesse insolente et qui ne présente aucun signe d'oxydation, qui n'eût même pas été tout à fait prématurée... 

Bon, on avance !
Des gnocchis de patate douce, tranches de cèpes, crème au comté pour magnifier trois rouges :  


    

9-- Weingut Kreuzberg, Sonnenberg, Spätburgunder GG 2012 (Ahr)
Nez de fruits noirs, cerise et myrtille, épices, et boisé encore perceptible ; très caramel.
En bouche, il y a de la matière accompagnée de fraîcheur, mais c'est plutôt austère, strict, assez extrait et avec une acidité bien marquée. 

10-- Azienda Agricola Brezza, Barolo Cannubi 2012
Nombreuses larmes, robe très évoluée par rapport aux deux autres (les trois vins sont de 2012), disque brunâtre.
Le nez est très discret, quelques fruits noirs, des notes de champignons,
Attaque franche en bouche, c'est viril, frais, pas très expressif niveau aromatique, cela manque de fruité,
Finale très impactée par des tanins durs.
Ce vin restera difficile tout au long la dégustation, le repas n'arrivant que peu à l’apaiser.
Je ne suis pas spécialiste mais je ne suis pas certain que les années arriveront à l'adoucir. 

11-- Giuseppe Rinaldi, Barolo Brunate 2012
Disons de suite qu'on a craint au départ que ce ne soit compliqué également avec celui-ci,,,
En attende du repas et donc en dégustation pure, il semblait également dur niveau tannique malgré les longues préparations prévues par Pierre.
Après quelques temps, et en mangeant, il a heureusement trouvé sa place et s'est révélé de très haut niveau.
La robe est très claire par rapport aux deux autres, nette et brillante.
Nez : beau fruité qui s'exprimera donc crescendo, fruits rouges, cerise, accompagné de notes florales, de tabac et d'épices douces,
En bouche c'est tout en finesse et élégance finalement, même si c'est vigoureux,
Difficile en dégustation seule donc, mais qui s'est révélé de grande classe à table, avec une belle finale persistante.
Un grand Barolo qui devrait encore évoluer favorablement celui-ci. 

Et trois rouges, trois ! Pour la goulash,


   

 12-- Weingut Umathum Joiser Kirschgarden Blaufrankisch 2009
Robe un peu plus sombre, cela fait encore très jeune,
Des fruits rouges et noirs, un côté végétal, fumé, chocolat et épices,
J'adore la bouche, bien mûre mais fraîche, digeste, structurée, équilibrée.
C'est bien compact, ferme mais cela se boit très facilement et agréablement.
Beau vin encore très jeune. 

13-- Weingut Ernst Triebaumer, Ried Mariental, Blaufrankisch 2009
Même cépage et même millésime donc,
La robe fait aussi très jeune, un peu plus claire.
Au nez, des fruits noirs, de la griotte et des épices ; pointe végétale.
C'est droit, frais, compact, profond ; superbe buvabilité ici aussi,
Un très beau vin, aux tanins mûrs, parfaitement intégrés et à la grande fraîcheur. 

14-- Gere, Kopar, Villanyi Cuvée 2008
Nombreuses larmes, robe encore jeune mais moins violacée que les deux autres vins, Disque montrant une légère évolution.
Nez d'abord discret, mûr, quelques fleurs, du cuir.
En bouche, c'est plus rond que les Blaufrankisch, sanguin, souple, voire « doux ».
Cela reste frais et digeste ,
Un beau vin encore en forme ; on pourrait peut-être lui reprocher un petit manque de tonus ?Coup de cœur en tout cas pour les deux premiers pour leur fraîcheur mais belle découverte , 

 Un vin pour l'assiette de fromages :


    

 15-- Weingut Heribert Kerpen, Graacher Himmelreich, Rieling Auslese 1993
La robe est jaune or assez intense.
Très beau nez sur la minéralité typique du riesling, terpène, notes de mirabelle.
L'attaque est fraîche, légère, avec un peu de douceur ; très peu d'alcool (9,5% finalement).
Un très beau vin, très aérien et élégant,,, et au top après bientôt 30 ans.

 Trois liquoreux pour la tarte aux pommes maison, tiède et glace vanille :


 

 16-- Jean-René Germanier, Mitis, Amigne de Vetroz 1995
Robe légèrement trouble.
Nez : des fruits blancs, des zestes d'agrumes, du coing, et quelques chose qui ressemble à une trace d'oxydation (?).
C'est plus « sec » que le chenin, avec pas mal de beaux amers agréables, écorce d'orange.
Très bon équilibre, pas trop de sucres, et bonne longueur, 

17-- Château Pierre Bise, Quart de Chaume 1995
La robe est très nette, brillante,
Nez sur l'amande amère, les épices douces, le safran,
En bouche, c'est ample, riche ; il y a plus de sucres mais il y a aussi une acidité superlative qui fait que l'équilibre est magnifique.
Très belle et longue finale pour ce grand vin. Superbe !
On arrive là sur le chenin de la contemplation,,,

 18-- Weingut Kerpen, Wehlener Sonnenuhr, Riesling Beerenauslese 1995
Robe claire, nette, très proche du Bise.
Nez de liquoreux, sur l'écorce d'orange, les épices douces et des notes de café...
En bouche, très belle acidité, pas trop de sucres, très peu d'alcool, et grande buvabilité !
C'est très fin, d'une élégance rare ; finale de longueur correcte.
Magnifique vin aussi, et tellement élégant.

Trois vins magnifiques ; quelle sélection !

Magnifique table, superbes vins (quelle sélection de nouveau,,,) et de bons amis,
Qu'ajouter ?
Sinon, encore une fois, merci pour tout et,,, PROFITEZ !!!

 jlj     
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31 Jan 2023 12:40 #48

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Réponse de hyllos sur le sujet Rencontres dinatoires - Episode 19

Marrant, j'ai justement bu récemment deux des vins, le Gloria et le Kirschgarten avec exactement les mêmes conclusions.

Je suis un grand fan des Chardonnays de Kollwentz... ça pète la classe et c'est nikel en terme de vinif. Attention quand même, on est sur un style élevé quand même, pas chablisien :)

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31 Jan 2023 13:05 #49

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Rencontres dinatoires - Episode 19

Tant que c'est bien élevé... 

jlj
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31 Jan 2023 14:27 #50

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Réponse de starbuck sur le sujet Rencontres dinatoires - Episode 19

Bien souvent pour moi et j'imagine pour un certain nombre de lecteurs, ces CR de rencontres dinatoires sont une lecture en terres inconnues 

Sylvain
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31 Jan 2023 16:59 #51

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Rencontres dinatoires - Episode 19

Chez Pierre surtout, on a la chance de découvrir des vins sortant souvent des sentiers (français) battus et, qui plus est, presque toujours de qualité irréprochable et à bonne maturité. 
C'est toujours très instructif. 

jlj
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31 Jan 2023 18:00 #52

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Réponse de Ilroulegalet sur le sujet Rencontres dinatoires - Episode 19

Bien souvent pour moi et j'imagine pour un certain nombre de lecteurs, ces CR de rencontres dinatoires sont une lecture en terres inconnues 

L'éclectisme des dîners de Peterka est légendaire mais pour quiconque s'intéresse aux vins étrangers, les bouteilles sont quasiment systématiquement de haut pedigree et à maturité.

Par exemple, lors de ce dîner, le Gloria de Kollwentz est considéré comme peu ou prou le meilleur chardonnay de style bourguignon d'Autriche, le Kirschgarten de Umathum est le grand leg viticole du domaine (c'est la seule terrasse du Burgenland et un travail titanesque au service d'un grand vin comme le Tarra di Sognu de Canarelli ou la Costa Blanca de Camin Larredya). Quant au Ried Marienthal d'Ernst Triebaumer, il est au bläufrankisch ce qu'est le Clos Saint-Hune au riesling alsacien d'après mes lectures sur les cavistes germanophones. Matthieu pourra évidemment préciser.

Par ailleurs, et peut-être qu'il y a un biais de confirmation de ma part mais j'ai l'impression que le ratio "d'échecs" (vin donnant peu de plaisir)  sur ce fil est un peu plus élevé pour les vins italiens et bourguignons par rapport aux autres origines, notamment tous les vins d'Europe centrale dont Peterka est friand.

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
01 Fév 2023 10:27 #53

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Réponse de hyllos sur le sujet Rencontres dinatoires - Episode 19

Les Chardo de Kollwentz sont tous exceptionnels (et dans un style Bouguignon en effet), le Gloria a en plus pour lui une localisation magique. Mais le Thatchler ou même les nouveaux Neusatz et Katterstein n'ont pas grand chose à se reprocher. Je trouve aussi que compte tenu du niveau de qualité, c'est encore achetable.

En Chardonnay, il y a un autre domaine à ne pas rater, c'est Velich.

Pour Triebaumer, je dois dire que les derniers millésimes que j'ai goûté, en particulier le dernier (2018 ou 2019, je me souviens plus) sont très décevant. Globalement depuis Vievinum 2018, je n'ai rien goûté qui m'emballe chez eux. Et c'est dommage car c'est un domaine que j'adorais sur les années 2005-2015. Donc si vous voulez goûter du grand Mariental, ne visez pas les millésimes récents. (Peterka, tu en penses quoi ?)

Umathum n'a fait que progresser. Le Kirschgarten était et est toujours une référence de classe et de finesse sur Blaufränkish. Et c'est hallucinant comme les vins évoluent lentement.

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01 Fév 2023 11:45 #54

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis

Il va arriver...

jlj
01 Fév 2023 12:31 #55

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Réponse de hyllos sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis

Pour jeter un pavé dans la marre autrichienne, sur le dernier VieVinum, il y a quand même un certain nombre de domaines de référence qui m'ont semblé partir en couille (depuis dejà plusieurs années pour certains).

Ernst Triebaumer, Feiler-Artinger, H&A Nittnaus, Knoll, Pichler (FX comme Rudi), A. Zimmermann... Knoll en particulier, qu'est-ce que c'était insignifiant... pas loin d'être carrément nul.

Et puis d'autres qui continuent d'exploser : Umathum, Kollwentz, Moric, Proidl, Tinnacher, Artisan Wine, Tschida...

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01 Fév 2023 12:48 #56

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Réponse de peterka sur le sujet Rencontres dinatoires - Episode 19

Salut Matthieu

Pour répondre sur le Mariental (avant le CR), il me semble que cette cuvée emblématique il y a 25 / 30 ans s'est petit à petit fait rejoindre en qualité et en renommée par bon nombre de vins et est désormais loin d'être seule au sommet.
Les rouges autrichiens ont quand même fait, globalement, des progrès énormes depuis.
Est-elle moins réussie actuellement ou est-ce l'effet d'une concurrence accrue qui diminue ou annule son avantage comparatif, je ne peux pas répondre car je n'ai goûté les millésimes récents.

Pierre
01 Fév 2023 13:00 #57

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Réponse de hyllos sur le sujet Rencontres dinatoires - Episode 19

Alors oui, d'autres les ont rattrapé, c'est clair. Mais sur les derniers millésimes, j'ai noté une baisse de qualité globale chez Triebaumer. Chez Feiler c'est plutôt ce que tu dis, il a toujours été pas mal mais il s'est fait dépassé et a progressé moins vite que les autres. Mais ça serait intéressant d'avoir ton point de vue si tu en croises une récente :)

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01 Fév 2023 13:23 #58

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Réponse de Jean-Paul B. sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis

Pour jeter un pavé dans la marre autrichienne, sur le dernier VieVinum, il y a quand même un certain nombre de domaines de référence qui m'ont semblé partir en couille (depuis dejà plusieurs années pour certains).

Ernst Triebaumer, Feiler-Artinger, H&A Nittnaus, Knoll, Pichler (FX comme Rudi), A. Zimmermann... Knoll en particulier, qu'est-ce que c'était insignifiant... pas loin d'être carrément nul.

Et puis d'autres qui continuent d'exploser : Umathum, Kollwentz, Moric, Proidl, Tinnacher, Artisan Wine, Tschida...

 

Je suis surpris par ton ressenti sur Knoll, qui est un domaine que j'aime beaucoup.
Les 2020 goutés l'année dernière étaient superbes, aussi bien en riesling qu'en Gruner Vetliner.
Tu les as goutés un jour racine ?

@JLJ et Peterka, quel magnifique échantillonnage !

Jean-Paul
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01 Fév 2023 19:28 #59

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Rencontre(s) dinatoire(s) entre amis

Merci Jean-Paul mais tout le mérite en revient à Pierre.
Je n'ai fait qu'apprécier. 

jlj
01 Fév 2023 19:45 #60

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