Pour ce qui doit être le 19éme épisode (retranscrit en tout cas) des aventures gastronomiques du groupe, le thème du jour est plus ou mois « carpe diem » ; les aléas et pièges de la vie étant ce qu'ils sont, profitons des bons moments entre fidèles amis !
Les magnifiques hôtes du jour
Ne pouvant me résoudre à les placer bêtement l'un à côté de l'autre, je me suis battu avec ordinateur et application, afin d'en tirer une sorte de fusion ou d'union anticipée en quelque sorte,,,
Pierre passera ajuster avec sa bienveillance légendaire mes approximations inévitables.
Comme toujours tout est servi à l'aveugle, et plus que partout ailleurs, chez Pierre, c'est une véritable épreuve,,,
Trois vins accompagneront chaque plat avec un thème mûrement réfléchi par le maître des lieux ; sauf pour le Champagne où les deux vins sont servis l'un après l'autre, et le fromage où il n'y aura qu'un vin,
Le duo Christine et Pierre œuvre avec brio et diligence aux fourneaux et au service,
1-- Champagne Pierre Baillette « Cœur de Craie » Trois Puits, 1er Cru Extra-Brut 2016
Dégorgement novembre 2020, 4,5 gr/l, 100% Pinot Noir.
Belle robe jaune, d'un doré léger, cuivré et même nuances rosâtres,
La bulle est très fine, le nez pas très expressif ; quelques agrumes, notes florales, pointe fruits rouges,
En bouche, c'est bien sec, strict même et bien structuré ; sans manquer d'élégance.
Un Champagne fin, frais, racé, précis et à la minéralité perceptible,
Fin de bouche très saline et petit rappel de fruits rouges,
Un peu plus de rondeur et de douceur l'aurait sans doute rendu plus consensuel mais c'est bon !
2-- Champagne Paul Sugot , Grand Cru Extra-Brut vieilles vignes 2008
Robe jaune or clair.
Au nez, quelques fleurs blanches, des agrumes, une note de beurre et des fruits secs.
En bouche, la bulle est plus « mousseuse » ; il y a une belle vivacité, c'est tendu même et puissant.
C'est rond et bien mûr malgré l'acidité ; bel équilibre.
Pendant qu'on se prépare à passer à table, le seul et meilleur vigneron des Coteaux de Durbuy ne résiste pas à l'envie trépignante de nous faire déguster, en fond de bouteille de la veille, sa dernière merveille de Rosé ! Un beau Regent 2022 un rien trouble mais bien fruité, à la matière et aux tanins bien présents et qui devrait faire un beau compagnon des BBQ l'été prochain sous le soleil réconfortant du sud de la Wallonie.
Avec le homard, un trio de blancs qui s'avéreront du même cépage et de millésime identique :
3-- Müller-Catoir Bürgengarten « Im Bruemel » GG Riesling 2015 (Pfalz),
Le nez envoie vite en riesling, le plus typique du cépage sur les trois vins d'ailleurs,
Minéralité, fruits jaunes, mirabelle,
En bouche, c'est puissant, structuré, plus droit et strict que les deux compères,
Milieu de bouche de belle ampleur, avec la fraîcheur nécessaire pour bien équilibrer le tout,
Un riesling droit, à la superbe minéralité, moins expressif sur le côté fruité et à la finale saline magnifique,
Un vin plein d'avenir encore,
4-- Weingut Jager, Smaragd Achleiten Riesling 2015 (Wachau)
Ici, belle explosion fruitée du nez, citronné, fruits exotiques, le tout accompagné d'un côté « grillé-brûlé »,
La bouche est plus grasse, avec un peu de douceur, c'est rond, sur les zestes d'agrumes et les fruits exotiques.
C'est délicat, bien équilibré si ce n'est une petite pointe d'alcool (surtout dès que cela se réchauffe un peu),
Très beau riesling tout en élégance et finesse.
5-- Paul Ginglinger, Alsace Grand Cru Eichberg, Riesling 2015
Robe jaune bien marqué aux reflets dorés,
Le nez est complexe, sur les agrumes, citron, l'ananas, la minéralité, hydrocarbures, des herbes sauvages (menthe?),
En bouche, c'est rond, riche, opulent, avec les agrumes bien présent ; très belle maturité évidemment mais toute l'acidité nécessaire,
Superbe finale principalement sur de beaux amers,
Un très beau riesling encore une fois, avec beaucoup de personnalité, Et celui-ci semble à point,
En conclusion, trois vins de riesling magnifiques, de pays différents, avec une ligne directrice commune mais des personnalités et des expressions bien différentes,
De la rigueur, de la délicatesse, jusqu'à l'opulence...
Nouvelle trilogie sur le Sandre, lentilles vertes et beurre blanc amélioré à la PK :
6-- Domaine des Roches Neuves, Saumur, Clos Romans 2016
Je suis resté un peu perplexe (à terme) sur la dégustation de ce vin d'un domaine que je connais depuis longtemps.
Surpris par la robe d'un grisâtre cuivré, pas très limpide.
Par le nez ensuite, marqué d'une trace d'oxydation ; s'en suit de la poire, du miel, quelques fleurs blanches très discrètes et de plus en plus de coing au fur et à mesure de la dégustation.
En bouche, c'est fin et délicat ; c'est rond, plus en souplesse qu'en puissance, même si de l'énergie perce en cours de route, avec une bonne acidité présente.
Attention, ce n'est pas mauvais du tout, mais cela reste un mystère pour moi au lever de la chaussette, même si je n'avais pas encore bu Clos Romans en 2016 auparavant,
7-- Sadie Family, Skurfberg, Chenin 2016
Les deux vins 7 et 8 ont par contre une magnifique robe jaune or brillante,
Le nez est assez discret au départ, sur les fruits jaunes et blancs, les agrumes, la pêche,,,
En bouche, c'est rond, riche mais frais et très bien équilibré par l'acidité et par de superbes amers qui subliment la finale, très fraîche.
Un très beau vin de chenin, net, clair et frais,
8-- Kollwentz, Burgenland « Gloria » Chardonnay 2009
Le nez est riche, fruité, sur les agrumes le melon, accompagné de nuances « pierre à fusil/pétard/fumé »
En bouche, c'est riche, structuré, tout en rondeur, mais frais avec un retour des agrumes et des fruits,
On peut relever une pointe d'alcool,
Un très beau représentant de chardonnay, encore d'une jeunesse insolente et qui ne présente aucun signe d'oxydation, qui n'eût même pas été tout à fait prématurée...
Bon, on avance !
Des gnocchis de patate douce, tranches de cèpes, crème au comté pour magnifier trois rouges :
9-- Weingut Kreuzberg, Sonnenberg, Spätburgunder GG 2012 (Ahr)
Nez de fruits noirs, cerise et myrtille, épices, et boisé encore perceptible ; très caramel.
En bouche, il y a de la matière accompagnée de fraîcheur, mais c'est plutôt austère, strict, assez extrait et avec une acidité bien marquée.
10-- Azienda Agricola Brezza, Barolo Cannubi 2012
Nombreuses larmes, robe très évoluée par rapport aux deux autres (les trois vins sont de 2012), disque brunâtre.
Le nez est très discret, quelques fruits noirs, des notes de champignons,
Attaque franche en bouche, c'est viril, frais, pas très expressif niveau aromatique, cela manque de fruité,
Finale très impactée par des tanins durs.
Ce vin restera difficile tout au long la dégustation, le repas n'arrivant que peu à l’apaiser.
Je ne suis pas spécialiste mais je ne suis pas certain que les années arriveront à l'adoucir.
11-- Giuseppe Rinaldi, Barolo Brunate 2012
Disons de suite qu'on a craint au départ que ce ne soit compliqué également avec celui-ci,,,
En attende du repas et donc en dégustation pure, il semblait également dur niveau tannique malgré les longues préparations prévues par Pierre.
Après quelques temps, et en mangeant, il a heureusement trouvé sa place et s'est révélé de très haut niveau.
La robe est très claire par rapport aux deux autres, nette et brillante.
Nez : beau fruité qui s'exprimera donc crescendo, fruits rouges, cerise, accompagné de notes florales, de tabac et d'épices douces,
En bouche c'est tout en finesse et élégance finalement, même si c'est vigoureux,
Difficile en dégustation seule donc, mais qui s'est révélé de grande classe à table, avec une belle finale persistante.
Un grand Barolo qui devrait encore évoluer favorablement celui-ci.
Et trois rouges, trois ! Pour la goulash,
12-- Weingut Umathum Joiser Kirschgarden Blaufrankisch 2009
Robe un peu plus sombre, cela fait encore très jeune,
Des fruits rouges et noirs, un côté végétal, fumé, chocolat et épices,
J'adore la bouche, bien mûre mais fraîche, digeste, structurée, équilibrée.
C'est bien compact, ferme mais cela se boit très facilement et agréablement.
Beau vin encore très jeune.
13-- Weingut Ernst Triebaumer, Ried Mariental, Blaufrankisch 2009
Même cépage et même millésime donc,
La robe fait aussi très jeune, un peu plus claire.
Au nez, des fruits noirs, de la griotte et des épices ; pointe végétale.
C'est droit, frais, compact, profond ; superbe buvabilité ici aussi,
Un très beau vin, aux tanins mûrs, parfaitement intégrés et à la grande fraîcheur.
14-- Gere, Kopar, Villanyi Cuvée 2008
Nombreuses larmes, robe encore jeune mais moins violacée que les deux autres vins, Disque montrant une légère évolution.
Nez d'abord discret, mûr, quelques fleurs, du cuir.
En bouche, c'est plus rond que les Blaufrankisch, sanguin, souple, voire « doux ».
Cela reste frais et digeste ,
Un beau vin encore en forme ; on pourrait peut-être lui reprocher un petit manque de tonus ?Coup de cœur en tout cas pour les deux premiers pour leur fraîcheur mais belle découverte ,
Un vin pour l'assiette de fromages :
15-- Weingut Heribert Kerpen, Graacher Himmelreich, Rieling Auslese 1993
La robe est jaune or assez intense.
Très beau nez sur la minéralité typique du riesling, terpène, notes de mirabelle.
L'attaque est fraîche, légère, avec un peu de douceur ; très peu d'alcool (9,5% finalement).
Un très beau vin, très aérien et élégant,,, et au top après bientôt 30 ans.
Trois liquoreux pour la tarte aux pommes maison, tiède et glace vanille :
16-- Jean-René Germanier, Mitis, Amigne de Vetroz 1995
Robe légèrement trouble.
Nez : des fruits blancs, des zestes d'agrumes, du coing, et quelques chose qui ressemble à une trace d'oxydation (?).
C'est plus « sec » que le chenin, avec pas mal de beaux amers agréables, écorce d'orange.
Très bon équilibre, pas trop de sucres, et bonne longueur,
17-- Château Pierre Bise, Quart de Chaume 1995
La robe est très nette, brillante,
Nez sur l'amande amère, les épices douces, le safran,
En bouche, c'est ample, riche ; il y a plus de sucres mais il y a aussi une acidité superlative qui fait que l'équilibre est magnifique.
Très belle et longue finale pour ce grand vin. Superbe !
On arrive là sur le chenin de la contemplation,,,
18-- Weingut Kerpen, Wehlener Sonnenuhr, Riesling Beerenauslese 1995
Robe claire, nette, très proche du Bise.
Nez de liquoreux, sur l'écorce d'orange, les épices douces et des notes de café...
En bouche, très belle acidité, pas trop de sucres, très peu d'alcool, et grande buvabilité !
C'est très fin, d'une élégance rare ; finale de longueur correcte.
Magnifique vin aussi, et tellement élégant.
Trois vins magnifiques ; quelle sélection !
Magnifique table, superbes vins (quelle sélection de nouveau,,,) et de bons amis,
Qu'ajouter ?
Sinon, encore une fois, merci pour tout et,,, PROFITEZ !!!
jlj