Soirée de Noël pour LPV94
Je continue à essayer de rattraper le retard des CR des dégustations de LPV94, d'autant qu'une prochaine est prévue… dans quelques heures (il était temps)
Bon après de longues tergiversations (soirée Grosses quilles, soirée Magnums, 2 soirées successives, …) et quelques défections de dernières minutes, on se met en définitive d'accord sur "une belle quille que vous voulez partager pour fêter la fin d'année", et on se retrouve à une petite douzaine dans notre restaurant habituel, qui nous a concocté un dîner "personnalisé" pour l'occasion. C'est Alain à la manœuvre cette fois-ci
(Abe sur lpv… si on veut bien fouiller dans des posts de presque 7 ans … )
.
Dégustation toujours à l'aveugle (et même en double pour 1 ou 2 bouteilles
)
Pas de grosse prise de notes, certaines illisibles, souvenirs qui commencent à être un peu plus brumeux, mais c'est toujours mieux que rien…
Allez, on commence par une jolie bulle.
Jacques Selosse, Champagne Grand Cru Blanc de Blancs Brut, Initial NM
Nez avec une pointe oxydative (noisette, fruits secs) ainsi que des petites notes d'amande pâtissière. Belle acidité en bouche, salivant. A l'aération la touche oxydative assez typée se confirme. On sent aussi une pointe de miel. Bulles fines nombreuses. Un peu de matière sèche en bouche. Assez long. Joli champagne dans un style oxydatif, c'était ma première rencontre avec un "Selosse"
(merci Jean-Claude aka jclq)
TB
16
1er paire de blancs :
domaine Alain et Vincent Creusefond, Meursault 2015
Nez de chardonnay élevé assez généreusement : fumé, grillé/réduit, brioché. La bouche est assez large, assez grasse, avec des petits amers en finale. Le vin tapisse bien la bouche. Cela évoque un Chassagne ou un Meursault un peu "à l'ancienne", pas désagréable du tout, mais manquant un peu de peps, de vivacité et de fruit, avec un élevage encore assez prégnant.
B
14
domaine Nudant Corton-Charlemagne Grand Cru 2009
Notes anisées (fenouil, réglisse), agrumes et un peu végétales. Touche de poussière aussi. Belle tension en entrée, puis bouche mûre, assez riche. Retour sur les agrumes et de fins amers (zeste, peau), le vin reste plutôt frais en bouche (cela m'évoque un vin su sud frais). Quand on revient dessus des petites notes végétales, herbacées apparaissent, une pointe lactée et une petite chauffe en finale. Et toujours cette touche poussiéreuse. Le vin n'est pas très expressif, ouvert, mais plutôt équilibré. Les notes anisées, avec une fraicheur préservée me dirigent vers un Languedoc, type Mas Jullien (?). On tombe des nues à la tombée de la chaussette. Je n'aurais jamais dit Chardonnay (!), et encore moins cette cuvée, déjà dégustée au SVI et qui apparaissait assez puissante, avec un élevage assez présent... Là c'est plutôt en finesse. Le vin divise en laisse certains perplexes, d'autres plus séduits, notamment par rapport à l'aspect trop démonstratif du précédent. Je ne le trouve pour ma part pas en l'état au niveau de son appellation…
B++
(15+)
Les deux vins suivants sont dégustés en parallèle, et, auto-suggestion ou pas, se retrouvent avec pas mal de points communs
Château Simone, Palette 2008
Nez avec une petite note terpène/pétrolée, silex frotté, pointe d'agrumes confites. On est dans l'Alsace, pas de doute
. Joli, un peu moins concentré que son voisin. Équilibré. Pas d'une longueur inoubliable mais, en finesse, très agréable. Ni boisé ni aucune note oxydative comme j'ai déjà pu croiser dans le passé sur cette cuvée. Étonné à la tombée de l'étiquette. Joli vin !
TB
(16)
domaine Albert Boxler, Alsace Grand Cru Sommerberg 2008
La robe est légèrement plus sombre, évoluée que son voisin d'un soir. Nez qui pétrole un peu plus nettement aussi ("celui-là, en tout cas c'est sûr que c'est un Riesling) également citron confit et même des touches exotiques derrière ces touches minérales. La bouche est à la fois assez riche, avec de la matière, avec même une petite sensation de SR, mais réussit à garder une belle tension, une vivacité qiui étirent le vin et lui confèrent une jolie longueur. Mon blanc de la soirée (tiens, encore 1 riesling, comme la dernière fois
-
merci gila aka lutembi
)
TB++
(17)
Très beau Champagne et une belle seconde paire avec un très joli Sommerberg que j'aurais pourtant imaginé plus effilé sur ce millésime mais d'un équilibre et d'une longueur d'école. Décidément les Riesling sont à la fête en ce moment… Ça tombe bien, c'est le thème de la prochaine rencontre !
On passe aux rouges servis également en face à face.
domaine Armelle et Bernard Rion, Nuits Saint Georges, Cuvée Dame Marguerite VV 2010
Le premier rouge présente d'abord des notes d'évolution un peu limite : un peu d'animal, une pointe de colle blanche voire vernis. Puis, des fruits plutôt rouges, de la ronce. La bouche est quant à elle bien plus nette, avec une belle vivacité, le vin glisse bien en bouche, plutôt gourmand, assez salivant. Toute petite accroche et pointe végétale en finale. Le nez est un peu troublant mais la bouche est assez tonique, je penche pour un rouge de la côte de Beaune type Volnay… Je ne m'attendais pas du tout à un NSG.
B+
(15)
domaine Ponsot, Morey-Saint-Denis 1er Cru, Cuvée des Alouettes 2009
Un peu d'élevage au nez (caramel au lait) derrière des fruits plutôt noirs, cerise noire. Je note aussi, olive, tapenade, quelques notes de zeste d'agrumes, des épices douces. C'est complexe, très séduisant. Ca me rappellerait presque un Gonon :p
La bouche en revanche est encore assez imposante : plutôt mûre, elle tapisse bien les joues et ça accroche encore un peu en finale. Cela demande encore un peu à s'affiner à mon goût. En tout cas le vin fait bien jeune. J'ai adoré le nez. La bouche est un chouille "costaud" à mon goût. Merci Romu pour me faire découvrir Ponsot que je n'avais jamais eu l'occasion de goûter.
TB+
(16,5)
domaine Trapet Père & Fils, Latricières-Chambertin Grand Cru 2007
Waouh quel nez ! Nez floral, pot-pourri, petits fruits rouges pommadés, petites épices, touche minérale/fumée. Et la bouche suit derrière : cela glisse comme de la soie, frais, élégant, en finesse mais pas du tout maigre ou trop acide. Superbe bouteille à maturité… Décidément je tombe sous le charme de tous les 2007 bourguignons dégustés dernièrement !
(merci, big up à Alain !)
Exc(+)
(18,5)
domaine Rostaing, Côte-Rôtie Ampodium 2011
Nez plus "sérieux" que le Pinot, mais néanmoins plaisant, sur un autre registre : fruits noirs, tabac, poivre doux, soupçon fumé. Un peu de violette au second nez, qui nous oriente sur la région. Les tannins sont fondus, la bouche est plus velours que soie, toute en douceur, avec une belle maturité tout en restant légère. Tabac blond de nouveau en retro. Très, très joli vin, sur la finesse également.
TB++
(17+)
Face au Latricières, on pouvait craindre pour le vin suivant, mais le Rostaing a su bien tenir son rang. Cela confirme pour qui pouvait en douter que les vins de ce domaine gagnent vraiment à être gardés pour s'épanouir et se débarrasser de notes parfois un peu "dures" en jeunesse.
Dernière paire de rouges :
domaine de la Grange des Pères, Vin de Pays de l'Hérault 2012
Notes d'olive, tapenade au nez, mais aussi un peu d'agrumes, de tabac, fumée. La bouche est équilibrée entre puissance, maturité et fraicheur avec une texture proche du Rostaing. Notes de figues, figues séchées, pointe cacao au réchauffement. J'aime beaucoup, même si je le mets toujours un chouia en dessous de 2011 et 2007 dans ceux que j'ai eu la chance de goûter.
TB++
(17+)
domaine de Trévallon, IGP Alpilles 2009
Nez plus "costaud" mais également complexe, avec du cuir, du poivron mûr, un peu de fruits noirs, réglisse, notes fumées. La bouche est assez concentrée, assez mûre, les tannins sont encore un peu présents, avec une petite accroche en finale. Je partais sur un Bordeaux pas encore à son plateau de maturité (petite dizaine d'années). Joli vin avec une belle structure qui devrait même lui permettre de gagner encore en s'assouplissant encore un peu.
TB+
(16,5)
La soirée avance et les discussions portent de moins sur les derniers vins. J'arrive cependant à subtiliser un petit morceau de comté à mon voisin pour goûter le suivant, après avoir mis le nez dans le verre un instant.
Daniel et Pascal Chalandard, Côtes du Jura 1995
Les notes se font plus rares d'autant que je ne suis que peu sensibles aux nuances de notes oxydatives :p J'ai noté noix, pointe curry, vieille pomme. C'est cependant frais, gourmand et insolent de jeunesse en bouche (ben oui quand c'est oxydé à l'origine…
)
B-
(13+)
Les notes se font encore plus rares. Bon j'avoue, je n'ai rien noté sur le dernier vin et le temps est quand même passé depuis la soirée…
domaine Huet, Vouvray, Le Clos du Bourg 2011
Je me rappelle juste que le nez n'était pas super expressif, plutôt des notes herbacées, fleurs blanches et minérales. La bouche à la fois assez acidulée mais pas complètement sèche (souvenir d'une touche un peu végétale aussi) contribuait à une vague impression plutôt cistercienne.
B(+)
Très jolie soirée avec une belle seconde paire de blancs et une série de rouges de haut niveau !
Coup de cœur pour le Latricières 2007, et s'il faut choisir, je mettrais, Le Sommerberg et le Rostaing sur le podium, d'une très courte tête. D'autres ont préféré le "classicisme" du Trévallon.
Prochaine soirée Riesling et Pinot !
(J'espère toujours secrètement que certains prendront le relai ou rajouterons quelques avis pour la prochaine dégustation )