Plus de six semaines après avoir décidé de ne pas ouvrir une bouteille tant qu'on ne sera pas déconfinés, le moment est venu. Tranquille, en petit comité et en famille autour d'un bon repas. Un très joli moment d'échanges.
Toutes les bouteilles ont été sorties de cave et débouchées aussitôt, excepté le Meursault.
Aucune bouteille n'a été terminée le soir-même. Je n'ai regoûté que le Mercurey à J+1. Voici quelques souvenirs sans prise de notes (comme bien trop souvent...):


Bourgogne Aligoté 2005 Gérard Doreau
Robe: encore jaune-vert. Très jeune. Belle brillance
Nez: C'est expressif. On est sur les agrumes (citrons) dès le premier nez. Peu d'évolution au deuxième, si ce n'est un peu plus d'ampleur.
Bouche: Attaque nette. Belle fraîcheur et une acidité maîtrisée sur une longueur très, très correcte. Les arômes de citron sont présents. C'est bon et prépare parfaitement le palais pour la suite.
Un très bel aligoté qui ne fait pas ses 15 ans, c'est certain! A ce prix (à l'époque moins de 5 euros au domaine. Et aujourd'hui à moins de 6), je kiffe!

Pernard-Vergelesses 1C Sous-frétille 2007 Domaine Pierre Marey
Le bouchon, très imbibé et bien mou, s'est cassé en le sortant. Pas bon signe.
Robe: déjà très évoluée. On est sur le vieil or, presque ambré. Pas bon signe non plus. Mes craintes d'oxydation prématurée s'amplifient.
Nez: Les notes miellées se confirment rapidement.
Bouche: Attaque souple. Puis, cela manque de tenue et, sans devenir pâteux, s'alourdit... Avec les arômes de miel. C'est oxydé, c'est certain. Mais pas (encore) rédhibitoire. D'ailleurs, ça passe avec le fromage de montagne. Mais pas à mon goût.
C'est dommage parce qu'il y a quelques années ( de 2015 et 2017), ce Sous-frétille 2007 s'était très bien goûté. J'espère que ce n'est qu'un problème de bouchon.

Meursault Les Narvaux 1978 Domaine Coppenet (Meursault)
Bouchon très imbibé. Bouteille ouverte trois bonnes heures avant dégustation.
Robe: très évoluée. Vieil or passé. Plus ambré que le Pernand.
Nez: C'est confituré, miellé. Déjà évolué mais aromatique.
Bouche: Attaque souple. C'est très évolué (moelleux et miellé) mais avec un pointe acide qui tient le vin correctement. Je ne suis pas très fan... Ma femme, elle, a beaucoup aimé sur les fromages.
"Il a bien perdu. Dans sa jeunesse, il était top", regrette toutefois mon père. Bon, pour lui qui avait gardé cette bouteille pour voir, un vin jeune c'est 15 ans! Donc c'était bon dans les années 90!
Là, ce Meursault fait bien ses 42 piges...
Un bon test pour la science et pour comprendre que tout n'est pas à garder ad vitam...

Mercurey VV 2015 Domaine Jeannin-Naltet
Robe: Jeune, presque violette. Limpide et beau brillant.
Nez: beaucoup de fruit rouge frais dès le premier nez. Écrasé de cassis et de fraises. C'est très attrayant et se développe parfaitement au deuxième. A l'aveugle, on pourrait partir sur un Beaujolais très fruité.
Bouche: Attaque nette, puis une belle amplitude. Avec toujours ces arômes de fruits rouges qui emplissent la bouche. Les tannins sont déjà bien intégrés. C'est très bon, large plus que long. Mais le vin est bien structuré et solidement charpenté pour tenir encore quelques années de garde.
A J+1, peu d'évolution. Le vin est toujours très fruité et très bon.
J'ai beaucoup aimé l'accord avec les sot-l'y-laisse de dinde poêlés, accompagnés de courgettes et aubergines à la provençale.
Ce domaine de Mercurey, repris par un jeune vigneron, Benoît Eschard, est à suivre!

Morey-Saint-Denis 1999 Olivier Jouan
Robe: pourpre évolué et pas tuilé. Limpide
Nez: Le fruit rouge (cerise) mais aussi de cerise à l'eau-de-vie. C'est élégant.
Bouche: attaque nette. Le vin tapisse ensuite bien le palais avec une bonne persistance. Les tannins sont fondus. Un bon vin, à maturité et de belle tenue. Qui peut tenir encore quelques années.