Foie gras, truffe noire, huile de noix
Champagne Bollinger, Brut Grande Année, 1996
Robe nettement dorée au train de bulles qui disparaît très rapidement dans le verre
Superbe nez d'évolution, hyper élégant, posé et précis, sur la noisette, l’écorce d’orange, le minéral. Un vrai bonheur !
Bouche posée et parfaitement équilibrée, d'une très belle expression de maturité avec une trame parfaite, à la fois pleine et droite.
L'aromatique confirme le nez, sur un point d'évolution parfait, avec une complexité remarquable.
Finale délicieuse de présence et de persistance.
Grand vin.
Champagne Jacques Sélosse, Grand Cru Extra Brut, Avize Les Chantereines
Robe légèrement dorée.
Nez brillant, scintillant de précision et d'ampleur sans débordements, splendides compromis de notes florales, minérales et d'un très fin grillé.
Bouche géniale d’intensité, sur une trame acide qui propulse une superbe matière pleine et racée.
L'ensemble dynamique et vineux travaille génialement le palais dans un équilibre à la fois puissant et délicieusement buvable.
La finale est de ces longueurs impressionnantes qui n'en finissent pas de finir.
Grand vin.
Gravlax de magret de canard, kumquat
Domaine Jean-Louis Chave, Hermitage blanc, 2001
Robe d'un beau doré franc.
Nez fantastique de complexité et d'élégance, crémeux, mentholé, sur des notes de pierre chaude, d'agrumes, d'abricot sec, de thé. Quel bouquet ! Quelle classe !
Bouche puissante sur une construction amère plus qu’acide, d'une grande présence avec un impact pourtant sans tension.
Passionnant de voir qu’un vin peut être construit sur une autre expression que celle de l'acidité sans pour autant rien sacrifier ni perdre en équilibre.
Énorme complexité finale et encore une fois, la longueur est remarquable.
Superbe !
Weingut Willy Schaefer, Mosel, Graacher Riesling Trocken, 2019
Robe cristalline
Nez précis et ouvert, sur un ensemble minéral floral très agréable, à la fois serré au service et qui gagnera de la gourmandise et du fruit à l'aération dans le verre.
Bouche à l'attaque serrée, tonique, sur une belle tension acide.
Le déroulé citronné eau de roche prend de l'ampleur au fur et à mesure du réchauffement. Regouté sur les fromages, le vin aura pris un volume que je lui avais pas perçu en début de repas, sur une belle trame à la fois élancée et pourtant doté d'une vraie profondeur.
Finale remarquable de persistance, sur un équilibre à la délicatesse sans faille assez impressionnant par sa capacité à concilier classe et gourmandise.
Un vin tout jeune d'expression au potentiel certain.
Très bien en l'état, sûrement plus avec de la garde.
Carpaccio de chou rave, citron de menton, olive noir, feta
Hofgut Flakenstein, Mosel, Mosel, Niedermenniger Herrenberg Riesling Kabinett Trocken, 2019
Robe jaune très claire
Nez classique et serré, sur un pétrolé mentholé matiné de notes de citron vert.
Bouche droite, acérée, sur une trame acide sans aucun enrobage, avec un forme de violence sans concession, comme si on croquait dans un citron caillou !
Bu seul, même pour un gars comme moi à qui les z'affreux collent une réputation de buveur de verjus, faut reconnaître que c'est du brutal et que ça remue les entournures.
Seule, cette austérité confine au mordant mais sur le plat génial de précision, l’accord est remarquable.
Le vin divise autour de la table. Net avantage au Willy Schaefer pour moi.
Terminé le lendemain, il n'aura pas bougé d'un pouce.
A réserver aux amateurs avertis.
Domaine Albert Boxler, Alsace Riesling Grand Cru Sommerberg, 2008
Bouchon en bon état, juste imbibé au cinquième.
Robe dorée.
Nez élégant, précis, compromis de notes de fruits de la passion, d'agrumes et de senteurs minérales très classes.
Bouche racée, sur une grand trame juteuse et tonique à l'équilibre impeccable entre maturité et tension.
Le vin déroule une grande relance nerveuse, sur une belle structure encore toute jeune étirée par une très jolie amertume d’agrumes.
La finale est franche et longue, sur un vrai plaisir franc.
Très beau vin accessible, avec encore du potentiel.
Maison Trimbach, Alsace, Frédéric Émile, 2002
Bouchon imbibé au tiers.
Robe d'un doré léger.
Nez délicat, un peu serré, sur un côté crème de menthe minérale. L'aération va jouer à plein et ramener de plus appétissantes et élégantes notes de fleurs blanches.
Bouche un peu austère et linéaire à mon goût pourtant plutôt favorable au style maison habituellement. Ce vin va d'ailleurs nous diviser autour de la table, avec des lectures plus tolérantes que la mienne.
Comme au nez, l'aération détend un peu le vin mais je lui trouve quand même un petit manque de vinosité, de puissance à cœur.
Finale honnête, sur les amers mais sans le plaisir évident offert par le Boxler.
Un peu décevant selon moi, moins pour les copains (et c'est tant mieux !)
E. Guigal, Côte-Rôtie, La Mouline, 1999
Bouchon parfait.
Robe grenat soutenu.
Nez agréable et simple, sur un bouquet tertiaire épicé assez léger, sur le goudron, les fruits noirs.
Bouche déliée, franche, sur une jolie trame acide mais d'une structure assez délicate, un peu linéaire, sans volume ni beaucoup de présence et capacité de relance.
Finale facile, sans charge tannique mais avec un déficit de fond certain.
Grosse surprise à la tombée de la chaussette car impossible de retrouver le style Guigal sur cette bouteille un peu faiblarde.
Bien+
Clos de Tart 2000
Robe rubis foncé.
Nez magnifique, le vrai jus de pinot ébouriffant, immédiat, sur les petits fruits rouges, le pot pourri, avec cette petite réduction poivre gris géniale qui porte la complexité du vin sans rien abimer du fruit.
Bouche remarquable, sur un équilibre parfaitement posé au jus franc et pourtant tout en délicatesse à la trame acide idéalement intégrée.
Finale splendide aux tanins de soie, avec une vraie gourmandise et d'une classe certaine.
Grand vin totalement à point.
Domaine Alain Chabanon, Montpeyroux, L'Esprit de Fontcaude, 2006
Robe profonde sans réelle évolution.
Nez puissant et capiteux, sur les fruits noirs épicés, l'olive, pas mal d'alcool.
Bouche dense, corpulente et d'une présence tannique encore ferme.
Le vin semble dans ses langes, sur une expression toute en densité et en jeunesse aromatique.
Et le bébé crache du feu ! Di djiou, j'ai le pdf qui chauffe !
Finale roborative et ardente.
Too much en l'état pour un fragile comme moi.
Saint Nectaire classique et brossé
Domaine Jean-Marc Vincent, Santenay, Gravité, 2012
Robe pourpre assez jeune.
Nez causant et d'une belle précision, sur le poivre et les fruits rouges.
Bouche un peu en dessous du nez, sur une belle attaque mais avec une petite rusticité au milieu de bouche, sur des tanins un peu fermes qui chahutent l'équilibre du vin.
Finale agréable par son aromatique précise.
Le fond de bouteille terminé le lendemain était en revanche curieusement fatigué.
Bien.
Mont d'Or, Comtés, Tête de Moine
Domaine Jean Macle, Château Chalon, 1988
Bouchon totalement imbibé et assez puant, sur la vieille serpillère humide.
Robe orangée un peu trouble.
Nez étonnant, sur le duvet de poulet passé à la flamme, l'anis vert, quasi aucune senteur qui permettrait d'identifier un vin oxydatif.
Bouche ferme, sur une acidité serrée avec un manque de corps certain.
Finale sur de très jolis goûts mais sans présence ni longueur, comme si le vin était un peu passé.
Une bouteille un peu fatiguée par un bouchon faible ?
Domaine de la Taille aux Loups, Montlouis-sur-Loire, Cuvée des Loups, 2003
Robe dorée.
Nez précis, élégant, sur des notes florales de jasmin, de thé, d'abricot léger.
Bouche délicate, sur un équilibre fin, avec un côté fondu demi sec étiré par une très jolie amertume.
L'ensemble est assez simple mais franc, avec finalement peu de liqueur mais un vrai charme aromatique.
Finale assez courte mais offrant un plaisir simple.
Bien à très bien.
Tarte Poire Noisette Claire Heitzler
Disznókő, Kapi Vineyard Tokaji Aszú 6 Puttonyos, 2011
Robe dorée ambrée.
Nez puissant, aussi généreux que précis, sur l'abricot bien mûr, la confiture d'orange, un très fin safran.
Bouche délicieuse, d'une puissance acide et liquoreuse très bien équilibrée.
Les goûts sont très complexes, en phase avec le nez, sur un bouquet noble à la fois gourmand et passionnant de diversité.
Finale puissante, longue et pourtant pas fatigante, avec un vrai goût de reviens-y.
Splendide !
Merci Pierrot !
Quelle fantastique soirée !
Parce que la cuisine d'Agnès est toujours aussi magique.
Parce que la capacité de Jipé à dégoter des produits remarquables et à partager des vins de tous horizons est vraiment légendaire.
Mais encore et toujours car les qualités humaines qui s'expriment en ce lieu, la générosité et le savoir être de ceux qui ont la chance de partager ces instants rares ne se démentent jamais.
Encore merci à tous les quatre pour ces instants si précieux.
Les amis, c'est vraiment la vie !
Oliv