Il fallait absolument faire cette séance qui trainait dans la tête de plusieurs d'entre nous. Plusieurs bouteilles très jolies bues ici et là nous donnaient envie d'un approfondissement du sujet. Il y avait aussi des réticents, on peut le comprendre. Mais dans le fond, prendre des risques est dans la nature humaine. C'est pourquoi notre rentrée s'est faite, non sans appréhension, sur le thème du ...
Je ne savais pas jusqu'où on irait.
J'étais inconscient du danger.
J'arrive un peu en retard, on prend aimablement soin de remplir mon verre, et je découvre qu'on démarre par un cidre ... non un pet' nat'... non ... un ... champagne ? C'est parti.
Vin 1
Robe jaune sensiblement doré
Nez légèrement sur la pomme, légèrement blette, un petit côté fermentaire, petit beurre.
La bouche est aérienne, droite, sans anicroche, plaisante sans excès d'enthousiasme.
Finale délicatement acidulée
Sympa
Il s'agit d'un
Pouillon, champagne 2X0Z 2006
Vin 2
Robe très pâle
Le nez est sur l'herbe fraiche, légère note citronnée, de la pêche, du coing.
La bouche, verticale, légère, offre une sensation très vive de citronnade, légèrement perlante. Beaucoup de fraicheur et de bonne humeur dans la bouteille, à défaut de complexité.
Finale très citronnée, très plaisante.
Il s'agit d'un
Domaine de la Cavalière, vin de France La grappe 2019
(100% Bourboulenc)
Vin 3
Robe jaune paille.
Nez sur le coing, citron, notes herbacées, pomme verte.
La bouche est droite, nette, pleine et structurée.
La finale est portée par une amertume qui appelle un accompagnement solide.
Bien. Pas facile à retrouver à l'aveugle, même pour le cépage : l'expression variétale reste assez cryptique et le millésime solaire n'aide pas.
Il s'agit d'un
Raphaëlle Guyot, Saint-Bris Valse 2018
Vin 4
Robe jaune paille,
Le nez est fumé, légèrement métallique, du caillou, citron, légère note de champignon frais. Ca déménage, ça interpelle, c'est très pêchu sans être hirsute.
La bouche est très énergique, électrique, astringente, texturée comme une plaque d'acier galvanisé anti-dérapante.
La finale met en valeur une superbe complexité aromatique et un côté piquant qui met le dernier coup de fouet.
J'adore. Arf. Encore.
Il s'agit d'un
Etienne Courtois (Les cailloux du paradis), vin de France Racines 2016.
Vin 5
Robe jaune pâle
Nez offrant des notes fumées, de la pêche, du bois frais, des fleurs blanches. C'est plutôt moyennement expressif, surtout après le Courtois.
La bouche se révèle très sèche, avec une tension plaisante. Le milieu de bouche révèle des amers qui perdurent jusqu'en finale.
Très bien.
Il s'agit d'un
Domaine de Vaccelli, IGP Ile de Beauté Quartz 2018
Vin 6
Robe paille trouble,
Nez complexe qui me plonge dans des considérations métaphysiques. C'est iodé, vernis, gingembre confit, angélique confite, citron confit, pomme, il y a une note fermentaire assez nette, et un peu d'estragon...
La bouche est forte, riche, mais tout en restant pointue et tendue. L'aromatique s'enrichit d'une remarquable touche d'ananas et de fruit de la passion.
La finale est fluide et laisse une impression de gourmandise.
J'aime beaucoup.
Il s'agit d'un
Ferme de la Sansonnière (Mark Angéli), vin de France La Lune 2015
Vin 7
On passe aux rouges.
La température de service du premier est assez basse. Ceci explique peut être le nez un peu dur, un peu cendré, avec des notes de sous bois.
La bouche est pointue, l'acidité ressors beaucoup, là aussi peut être desservi par la température.
Il s'agit d'un
Goisot Côtes d'Auxerre La ronce 2016 (pas sur du millésime?)
Vin 8
Nez gourmand et immédiat sur le cassis, le poivre, la viande fumée.
La bouche est fruitée, soyeuse, fluide et épicée. C'est une gourmandise émoustillante.
La finale tombe un peu sèche, on se raidit un peu, finalement il y a aussi du sérieux dans ce vin.
Très joli, de toute évidence c'est une syrah...
Il s'agit d'un
Maison Stephan, Vin de France 2017.
Vin 9
Nez expressif et charmeur avec des notes de vernis, animal, c'est surtout ample et fruité, épicé.
La bouche est soyeuse, l'attaque est très aboutie et puis... Une sensation acre de vase et de carton humide monte irrémédiablement et reste longtemps collé au fond de la gorge après avoir craché. Immonde. Berk.
Il s'agit d'un
Gramenon, Côtes du Rhône L'Epouvante pardon L'Emouvante 2017
Vin 10
Robe violacée
Nez fruité explosif et chaleureux avec un petit côté "primeur", et une amusante note de champignon cuit.
La bouche est sèche, très sèche, tendue, rapeuse. Les tanins sont très prégnants, pointus et serrés. Il y a pas mal de fraicheur.
Intéressé et origine difficile à trouver !
Il s'agit d'un
Brut(es), Lalande de Pomerol 2019
(Merlot élevé en amphore.)
Vin 11
Nez magnifique et fruité, prune, cassis, cuir.
La bouche est fraiche, soyeuse, jusqu'à une finale moisie et cartonneuse/poussiéreuse à l'arrière de la gorge.
Mais c'est pas vrai ! Qu'est ce qui se passe ? Moins pire que le Gramenon.
Il s'agit d'un
Domaine Léon Barral, Faugères Jadis 2010
Vin 12
Robe paille prononcée
Nez capiteux sur le brou de noix, le vernis, le curry. C'est plutôt monolithique et ça vous tombe dessus comme un piano lâché du 3e étage.
La bouche est violente, sans nuance et sans concession.
Il s'agit d'un
La Grange de l'Oncle Charles, Vin de France Le chemin d'à côté 2018.
Vin 13
Robe dorée intense.
Nez complexe et comfortable sur la noisette, le pralin, iode, pomme, rancio. Il y a aussi une touche chaude, qui évoque le convecteur un peu poussiéreux poussé à fond.
La bouche est veloutée, ample, puissante, avec ces arômes pralinés et miellés très gourmands, équilibre réussi.
La finale prend une tournure un peu plus raide, avec une fine amertume et des notes poussiéreuses, qu'on garde longtemps au fond de la gorge.
Celle là n'était pas à l'aveugle pour moi et il faut noter que la finale était interminable et délicieuse à l'ouverture, 3 heures plus tôt.
Il s'agit d'un
Dominique Andiran, vin de France les Pissenlits 2008
Vin 14
Robe grenat grisé
Nez de fraise cuite, un peu de sauce soja.
En bouche il y a beaucoup de subtilité, c'est doux et velouté, texture extrudée, c'est de la dentelle.
Très bon et très original.
Il s'agit d'un
G. Lunzer (Dionis importateur), Neusiedlersee Strohwein Cabernet sauvignon 2002
Merci Antony et JC pour les photos
En conclusion, merci aux apporteurs (généreux) qui furent aussi les participants (courageux). Et surtout, quelle série de blancs
magnifique !!!
On en restera là.
A noter que je n'ai pas écrit le mot "souris" dans le texte, c'est voulu
.
Le débat a fait rage, car tout le monde n'a pas eu cette sensation dégueu (c'est le mot, désolé) en finale sur le Gramenon et sur le Barral, et il était également pas bien clair si c'était de la souris ou non (personne n'en a goûté dans le groupe).