LPV Grenoble se réuni une nouvelle fois sous le signe de la bonne humeur. Le thème officiel de la soirée c'est vin nature versus vin traditionnel, à nous de retrouver nos petits et de retrouver qui est nature, qui ne l'est pas...
Bon... vous verrez par vous-même... le maitre soirée fera bien ce qu'il a envie!
A table!
Série 1: 2 rouges
Vin 1.
Beaujolais, Fleurie, Domaine Marc Delienne, Abbaye Road, 2018
Pas à l'aveugle pour moi (vin de dernière minute, Mathieu devait apporter une bouteille.... étant covidé il n'a pas pu venir)
Robe trouble, violacée très jeune.
Nez avec un soupçon d'écurie (les autres ne sont pas gênés, le vin a été ouvert à midi pour le soir), il y a un joli fruité juteux mais ce n'est pas un modèle de précision.
La bouche est un peu plus nette, toujours sur le fruit, bien bien, mûr même si elle reste fraîche. Extraction modérée, pas de tanins . Certains partent même sur une grenache.
C'est
bon, plutôt gourmand, mais c'est cher pour un vin de soif.
Vin 2.
Beaujolais, Fleurie, Domaine Les Bertrand, Cuvée du chaos, 2019
Même robe que le précédent.
Nez sur le fruit et le poivre blanc, qui ressort de façon assez nette.
La bouche est un peu plus ambitieuse que le Delienne, il reste un peu de tanins et le vin a plus de profondeur. Plus précis, on reste dans un registre de grande gourmandise. C'est bien mûr mais l'équilibre reste frais. Je pars sur une mondeuse pour le côté "poivre blanc".
Joli vin sur la gourmandise.
Vin 3. Servi seul.
Arbois, Domaine de la Tournelle, Fleur de Savagnin, 2016
Robe paille,
Nez puissant, tourbé, légèrement fumé.
La bouche est tout aussi puissante, ça déménage! Quel volume! C'est un peu marqué la réduction mais l'expression aromatique (tourbe, agrume) est préservée. C'est un poil rustique, il y a de la matière, presque tanique (c'est un marqueur du savagnin pour nous) portée par une acidité haute, grande longueur.
Excellent... si on est pas allergique à l'acidité!
Pas surpris à la levée de la chaussette, jamais déçu sur les belles cuvées du domaine.
Série 3 : paire de blancs
Vin 4. Chenin, Vin de France, Richard Leroy, Les Noëls de Montbenault, 2017
Robe paille, claire
Nez très fin et délicat, floral aérien pas simple à définir. On a beaucoup de fruit blanc, du tilleul et un menthol très net, mais aussi de la pomme qui perturbe un peu la netteté du vin.
La bouche est sans doute encore plus belle, l'acidité est présente sans excès, fraîche et mentholée. Longueur importante sur une sensation minérale. On sent que le vin pourrai contenir quelques SR, qui fait partir certains sur le chenin (moi j'étais perdu!).
Excellent
Énorme surprise à la levée de la chaussette, c'est le premier Leroy que je goûte bien, je l'avais toujours vu bloqué par des réductions terribles! Là... pas du tout. Par contre on a tous pensé à Leroy sur le vin suivant!
Vin 5. Vin de France, Domaine Labet, En chalasse, 2015, Chardonnay ouillé, élevage 55 mois.
Le nez est d'une puissance ahurissante, sur une réduction très marquée, le fumé, de pétard et d'allumette. Le vin a été ouvert à la dernière minute, ça ne l'a pas aidé.
Bouche citrique, tranchante volume et longueur énorme. L'aromatique est trop marquée par la réduction pour que ça me plaise en l'état (certains adorent) mais je vois ce vin comme un
monstre qui dort.
J'aurai aimé le goûter le lendemain... et surtout dans quelques années! Ca tombe bien... j'en ai!
Série 4 : 2 rouges
Vin 6.
Côtes du Rhône, Gramenon, La mémé, 2018
Robe jeune rubis.
Nez absolument magnifique à la fois jeune et déjà intéressant. C'est assez épicé, beaucoup de fruits, c'est profond et envoûtant presque entêtant.
La bouche est plus simple mais profonde, pleine, onctueuse. Assez riche, on a une sensation de sucre en bouche tout en restant assez digeste malgré tout.
Pour certains c'est un des vins rouges de la soirée.
Vin 7.
Faugères, Domaine Léon Barral, Valinière 2009
(pas à l'aveugle pour moi)
Ouvert 12 h avant, épaulé 3h avant
Robe sombre dense,
Nez puissant, ça embaume la garrigue, le thym, les résineux, l'âtre de cheminée (la syrah est évoquée). Il a y a aussi une très légère pointe de vernis qui se dissipe vite dans le verre. C'est d'une complexité folle.
La bouche est magnifique, on sent un vin sur son plateau de maturité... avec encore de la marge. Complexe et équilibré mais si les curseurs sont un peu à bloc : grosse densité, acidité élevée, un peu d'alcool, c'est mûr sans être confit. La bouche est néanmoins fine et très très longue.
Ça montre un peu les biscotaux mais c'est excellent+ avec un immense plaisir pour le superbe accord avec l'agneau.
Encore un super Barral!
Série 5 : 2 rouges
Vin 8. Cornas, Domaine Balthazar, Cuvée sans soufre, 2018.
Robe noire, opaque
Nez très riche, et très très pur. C'est un vrai jus de fruit, explosif, très mûr donnant une sensation sirupeuse.
La bouche est d'une densité impressionnante, c'est onctueux, on a une sensation sucrée et onctueuse (mais moins que dans le Gramenon). Certains adorent, c'est un peu too mutch pour moi, alors que j'avais très bien goûté cette cuvée il y a 1 an.
A attendre pour que le vin se pose et se "canalise" un peu. Ça peut faire une très belle bouteille dans quelques temps.
Certains ont mis ce vin dans les meilleurs de la soirée.
Vin 9.
Cornas, Domaine Thierry Allemand, Chaillot, 2011.
Il a fallu prendre du recul pour "lire" ce vin. Après la richesse, et parfois la charge alcoolique des vins précédents, il a fallu se refaire un eu la bouche.
D'autant que le nez ne se livre pas tellement, c'est austère, frais et peu causant. C'est en bouche que le vin parle vraiment, c'est d'une grande finesse, le vin est d'une longueur impressionnante, portée par une impression de "tension minérale" très profonde. L'aromatique est sur un début d'évolution, on a encore du fruit, pointe fumée, menthol, trait végétal. Franchement pas démonstratif mais c'est très beau
Excellent +
Dernière doublette sur le fromage
Vin 10. Côte du Jura, JF Ganavat, Cuvée prestige 2009 (savagnin, 48 mois de voile)
Robe dorée et trouble
Très joli nez, assez puissant, curry, noix fraîche, pas de doute on est bien dans le Jura!
La bouche est très belle, expressive sans manquer de finesse.
Excellent
Vin 11.
Château Châlon, Domaine Macle 2010.
Robe or claire, brillante limpide.
On met le nez dans le verre... et là.... oulalala c'est ENORMISSIME. Pfffiouuu dès le premier nez, c'est une évidence, c'est une grande bouteille. Quelle expression nette, pure, fine, sur la noix, les fruits secs, épices.
La bouche est une grande claque! Au diable les 10 vins bus précédemment, le Macle par son énergie, sa matière et son acidité emporte tout dans un équilibre absolu ou rien ne dépasse.
La longueur est immense le vin est évident.
MA-GIS-TRAL
Grand vin.
On ne pensait pas qu'un jaune aussi jeune pouvait déjà être à ce niveau.
On termine cette soiree en apothéose. Le comble de l'histoire de cette soirée "vin Nature vs vin traditionnels" est que le seul vin non nature servi à tout écrasé sur son passage!! Un brin provocateur, on pourrait en conclure que les vin traditionnels sont meilleurs que les natures!!
Marc