Déjà 3 ans que nous étions passés à Sens avec Rémy (
Week-end de rencontres entre LPViens - La Passion du Vin
) rencontrer Rachid (et Claire) et son pote JB.
Une nouvelle virée à Paris me donne l' occasion de passer une soirée avec le Doc'.
Pas de Madeleine cette fois car le restaurant étoilé de Sens n'a pas encore réouvert ses portes. Ce sera donc chez Rachid et Claire, avec JB, pour un repas "simple" (dans le bon sens du terme hein ;-) ) mais délicieux : après quelques grignotages, superbes cotes de boeuf + patates + tian de légumes et excellent dessert maison
Mais bien entendu, c'est autour de jolies bouteilles (à l'aveugle of course) que nous souhaitions nous retrouver.
Même si Rachid me dit de venir les mains vides, j'ai envie de lui faire découvrir un vin que j'ai moi-même découvert récemment et qui m'avait bluffé.
Domaine Georges COMTE - Le Moutherot IGP Doubs - Les Pèlerins 2004
Non à l'aveugle pour moi donc.
A l'ouverture (et donc juste après un voyage de 3 heures en voiture), le vin se présente moyennement, avec un nez assez illisible et une bouche guère plus causante même si la structure est engageante. On remise au frigo.
Plus tard, le vin s'avère bien plus à son avantage, sur un nez qui rappelle le foin, les herbes, et un côté "minéral" très agréable, qui entrainera Rachid sur les pistes d'un Meursault Perrières (piste qu'avait également prise mon beau frère quelques semaines auparavant). En bouche, le vin est d'abord serré, mais devient dense et tendu à l'aération. Excellente longueur.
En y revenant au fromage, le vin affirme un caractère bourguignon, le chardonnay ne faisant plus beaucoup de doutes avec même un côté presque "élevé"...alors que le vin à + de 15 ans !
Très bon.
Le lendemain, une autre bouteille apportée à Paris ne se présentera pas aussi bien...(cf. le CR du "Petit Verdot".) même si mes impressions sont moins sévères que celles d'Oliv (CR à venir).
Stéphane BERNAUDEAU - Vin de France - Les Nourrissons 2019
Très joli nez pur et net. JB identifie de suite le chenin, j'adhère mais j'avoue que ce n'était pas d'une évidence folle pour moi, d'autant que j'y trouve un petit coté iodé (bien agréable cela dit).
La bouche est vive, "pêchue", dense, avec une grosse matière gourmande sur des arômes de fruits jaunes. L'élevage est parfaitement insensible. Il y a même un petit perlant qui picote la langue et qui ajoute encore de la fraicheur. Grosse longueur.
Vraiment excellent.
Domaine Jean-Louis CHAVE - Hermitage 1999
Nez lardé, fumé, un pointe d'anchois, mais en même temps un paquet de fruits (pas confits du tout). L'ensemble m'emmène en vallée du Rhone, ce que confirme la bouche épicée, avec des tannins fondus, c'est presque du velours et il y a encore beaucoup de fruits. Longueur énorme pour ce vin superbe qu'on pouvait imaginé plus jeune mais qu'on cueille à son meilleur il me semble.
J'ai adoré.
Château RAYAS - Châteauneuf-du-Pape 2003
Nez qui me parle bien pinot noir, avec du fruit (toujours pas compoté) mais qui semble être mature. JB qui me laisse la main confirme le pronostic de grand bourgogne à point !
La bouche est énorme, fraiche (si si) avec du fruit encore bien présent.
Là aussi, c'est
un vin magnifique et même la chaussette levée, je ne peux m'empêcher de penser pinot noir tellement la buvabilité du vin est grande. Un tour de force au regard du millésime.
Comme on a encore soif
, Rachid va chercher un blanc à la cave pour accompagner le fromage, mais mon œil "affuté" voit sans le vouloir une étiquette que je connais...c'est un Labet. Rachid veut changer, mais nous nous ravisons car on a bien envie de goûter, au diable l'aveugle pour cette dernière bouteille.
Domaine LABET - Côtes du Jura - Fleur de savagnin "en Chalasse" 2017
Alors que le nez plait aux autres convives, ce n'est pas la cas pour moi car le côté pomme / fermentaire est trop prégnant. Ca ne fait pas forcément net.
En bouche par contre, tout est parfaitement en place, c'est énergique et puissant mais parfaitement équilibré par une grosse acidité.
Très bien (pour la bouche).
Merci Rachid (de m'avoir offert d'aussi belles bouteilles), Claire et JB pour ce très beau moment où personne n'a vu le temps passer il me semble. Je crois qu'on a oublié de cracher mais quand tout goûte merveilleusement comme ce soir là et qu'on ne se lève pas le lendemain (ah, y a que moi !
), on se laisse aller.
Vivement une prochaine !