Première visite pour nous à Chablis malgré la proximité géographique avec Dijon, sous le soleil (au moins la journée), à la découverte de la gastronomie locale tant vantée sur LPV !
Nous arrivons le midi au Fil du Zinc nouvelle version (changement de propriétaire), un lieu superbe, ancien moulin sur l'eau dans le vieux Chablis, intérieur très soigné, terrasse sur l'arrière pour l'apéritif, service impeccable. La carte des vins est très belle aussi (les tarifs n'étant pas mis en ligne je ne les reproduirais pas ici mais peut en communiquer certains via MP), et le
menu alléchant
.
Nous optons pour un menu 3 plats et un
Chablis Grand Cru Les Clos 2012 de Raveneau (120 euros sur table), après consultation du sommelier qui nous assure que cela se goute déjà très bien. On aura l'occasion de voir durant le repas qu'ils ont effectivement une bonne expérience sur les Raveneau puisqu'une bouteille de ce domaine figure sur la moitié des tables au bas mot...
Les entrées : "Asperges blanches de Pontigny, œufs du Bois de la Dame et porc ibaïma", et pour madame "Courgettes de Marie et Loulou, amandes fraiches et abricots" . Les courgettes sont vraiment réussies, très délicat mais avec du gout, en ce qui me concerne j'ai moins aimé les asperges, plat pas très cohérent entre les différentes saveurs.
Je me rattrape sur le plat qui est superbe, "Lotte de la baie de Quiberon grillée au barbecue, carottes, dattes et citron noir", c'est vraiment réussi, les saveurs se mêlent habilement, un régal.
Pour le dessert, "La fraise d’Enfer au sapin blanc de l’Yonne." simple mais agréable, frais.
En ce qui concerne le vin, à l'ouverture il est un peu timide, avec des notes surtout grillées et de fruits jaunes, il prendra beaucoup d'ampleur et d'élégance au nez au fur et à mesure avec en plus des notes miellées, abricot, minime croute de fromage. Pas d'aromatique iodée en revanche, je pense qu'on ne dirait pas Chablis a l'aveugle. En bouche initialement c'est surtout la matière qui impressionne, très large, caressant, super longueur sur la craie, et belle rémanence qui prendra encore plus de volume a l'aération avec l'ensemble de la palette aromatique du nez qui évolue en bouche et persiste. On est clairement dans les grands vins blancs, avec élégance, volume, aromatique polymorphe. La bouteille se descend bien à deux et sera finie sur la lotte (accord modeste pour le coup, trop de saveurs exotiques avec le poisson).
Excellent, dans un registre assez mûr et "beaunois" je dirais. Pas forcément l'idée que j'avais des Clos (pour moi c'était austère et hyper minéral), plus exubérant, et ce n'est pas plus mal !
Après ce beau repas, petite balade dans la ville jusqu'à la côte des Grands Crus, ou l'on a pu voir les vignes des Clos notamment, la géographie de ces crus est étonnante car à l'inverse de la cote de Beaune et Nuits il n'y a pas de vigne de" plaine" sous les crus, ce sont des champs, et ensuite les entrepôts des domaines (pas rutilants comme de par chez nous...si ça permet des prix raisonnables, surtout gardez les hangars !)
J'avais ensuite réservé au
Lodge des Grands Crus
, un concept très sympa de cabanes/roulottes juste à la sortie de Chablis, au milieu d'un petit marais, paisible et vraiment original.
Pour agrémenter le dîner avec vue sur les grands crus, une bouteille de
Chablis 1er Cru Vosgros de Picq 2017, qui est pour le coup très chablisienne, nez végétal / coquille d'huitres, un vin puissant, fougueux presque avec une amertume assez présente. C'est
bien mais clairement trop jeune à revoir dans 2-3 ans au moins je pense, il a la matière et la puissance pour faire vraiment une belle bouteille.
Après 24h chrono à Chablis, nous repartons sous la pluie mais ravis, on reviendra c'est sûr, la ville est petite mais très jolie, plein de balades possibles autour du Serein (la rivière) et dans les vignes. Pas de visite de domaine ce coup ci (il faut bien faire quelques concessions en couple..) mais ce sera pour une prochaine fois, la difficulté étant que les trois meilleurs ne sont pas accessibles en dégustation (ni à l'achat...) donc ça me chagrine un peu de devoir "rétrograder" pour pouvoir déguster, peut être est ce mieux de profiter des multiples restaurants aux cartes particulièrement fournies !
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