En remontant dans le temps, on commence à se rendre compte que ça fait maintenant quasiment 10 ans qu’on se connait avec Gael et Samuel, mais à dans des endroits différents.
L’occasion m’a été donnée de rencontrer Yannick via Gael il y a un peu moins d’an maintenant et la mayonnaise a rapidement pris!
Il fallait donc remettre le couvert, avec Samuel cette fois-ci, car je savais qu’il y avait des passions communes chez tous, autres que le vin.

Nous nous retrouvons donc mardi pour un repas dans la bonne ambiance, avec des produits simples mais efficaces et sans prise de tête, comme à chaque fois!
Nous sommes en aveugle pour tous les vins et personne ne s’est concerté, ce qui est assez marrant quand on voit l’éclectisme de la sélection.

Here we go!


Champagne Jacques Selosse - Les Carelles
100% chardonnay - Le Mesnil sur Oger - Dégorgement en Janvier 2019
Robe assez dorée, fine effervescence.
Le nez ne va pas cesser de s’ouvrir et se complexifier avec l’aération avec des notes d’amande et de la noisette séchées, de la pêche jaune, de la pomme mure, poivre blanc, floral.
C’est complexe et élégant.
Superbe!
La bouche est incroyable, avec une matière dont la sensation tactile est fantastique, c’est mûr, gourmand et très vineux et pour autant d’une superbe finesse.
La bulle est caressante, crémeuse, enveloppante.
Longueur extra, pour un champagne extra!
Grand vin!


Avec quelques gambas, crème de petit pois, champignons, jus des têtes

Maison Pierre Overnoy - Chardonnay ouillé 2015
Robe claire avec de fins reflets dorés.
Le nez me fait penser à un chablis de quelques années, avec des arômes d’agrumes confits, de citron, chèvrefeuille, pralin.
La bouche présente une matière ronde, avec un jus dense, et pour autant très dynamique, avec une relance tout en tension par vagues.
Finale longue, fraiche et salivante.
J’ai adoré!


 Domaine Albert Mann - Riesling Schlossberg 2016
Robe pâle.
Nez déjà bien expressif après un coup de carafe, sur les fruits exotiques frais, ananas et passion, le citron vert, légèrement terpénique, le pomelo.
En bouche quel équilibre... il y a tout!
La matière est bien présente, c’est rond, mûr, gourmand, pas de sensation sucrée pour autant, et puis, dans la même logique que l’Overnoy, la tension et l’acidité viennent élancer l’ensemble, d’une manière longiligne, jusqu’à une finale salivante et fraiche.
Un grand riesling à l’aube de sa vie!
Et je pense le meilleur Mann jeune que j’ai pu boire.  Pour la suite, ce sont 3 côtes de bœuf maturées, de races différentes : Black Pearl de Pologne, Limousine de chez nous, Sashi d'Angleterre.


Vincent Pinard - Sancerre «Vendanges Entières» 2008
Le nez de ce vin va se révéler assez incroyable.
Il y a un kaléidoscope d’arômes à tomber par terre, avec de la fraise, de la cerise, mais aussi du menthol, un petit côté floral/pivoine, puis des notes légèrement épicées...
Le tout avec un intensité et une pureté de haut vol!
Superbe!
La bouche malheureusement va se montrer moins sensuelle, la matière est assez droite avec des tanins plus stricts.
Il manque de gourmandise, de mâche, de liant pour avoir les émotions du nez.
Malgré tout, la matière reste assez bien équilibrée et l’accord se fait facilement avec le bœuf.


Clos Rougeard - Les Poyeux 2009
Robe dense et profonde.
Le nez fait penser à une syrah, avec des arômes de cassis, de mure, cerise finement poivrée.
C’est jeune, mur, mais diablement gourmand!
La bouche est l’inverse du Pinard, avec un équilibre gourmand, juteux, tanins ronds et mûrs, beaucoup de fruit, c’est plein.
Finale fraiche et pleine de gourmandise fruitée.
Vraiment magnifique et amène de la rondeur à la Limousine qui en manquait un peu.


Thierry Allemand - Cornas Reynard 2016
Vin carafé le midi, remis en bouteille ensuite.
Le nez est juste magistral, avec des fruits rouges frais, des notes florales bien présentes, poivre noir, un peu sanguin.
Une véritable infusion intense et pure, malgré le manque de complexité encore.
En bouche, il y a tout, puisque la matière se délivre avec une certaine présence en bouche, le jus est dense mais entouré de tanins fruités et fins, le fruit est sans cesse présent.
Longueur énorme, avec une rémanence incroyable.
Grand vin!
Et grand accord avec la sashi, la meilleure des trois.

Fromages de chèvres divers

François Raveneau - Chablis 1er Cru Chapelot 2010
Le nez ne laisse pas trop de doute avec ses touches iodées, salines, tout en étant mûrs avec des notes citronnées, de noisette fraiche.
Au final assez ressemblant avec le Overnoy j’ai trouvé, mais moins brouillon, avec le recul.
En bouche c’est du grand chardonnay, il y a tout là où il faut, avec de la matière, du nerf, un léger gras qui enrobe la bouche, et une finale magnifiquement salivante.
Superbe!
Lafaurie-Peyraguey 2003
Robe assez foncée.
Arômes complexes et gourmands avec des fruits confits, chocolat au lait, noisettes caramélisées.
Bouche riche, ronde et gourmande, on sent bien le sucre mais c’est pourtant bien équilibré et pas lourd du tout!


La soirée s’achèvera avec quelques cigares accompagnés de whisky pour tous, et en titubant pour d’autres...
Quelle soirée les amis!
Il parait que la prochaine rencontre est déjà programmée!


Julien

Merci pour ce beau CR

Quelle soirée !!! C’était dingue en effet avec des quilles de haut vol

Tes commentaires décrivent parfaitement les vins de cette soirée.
Le toucher de bouche du Cornas de Allemand était au somment de ce que je recherche dans les vins aujourd’hui. C’était incroyable et largement au dessus de la mêlée.
Et pourtant il y avait vraiment du niveau 

Pour le reste tout est dit

Et le retour est en effet déjà programmé à la maison 

Salut Julien et Sam

J'avais vu les photos en off mercredi mais avec le CR c'est encore mieux
Pour Vendanges Entières 08, Clément PINARD en parlait samedi matin comme d'un millésime plutôt difficile et austère en rouge alors que les blancs sont superbes (cf: CHÊNE MARCHAND)
Nous avons gouté aussi VE 13 millésime compliqué et VE 14 austère au possible. Quel contraste avec VE 18 et VE19 !!!!!

Didier, perso lors de la dégustation j’ai été très dur avec la bouche que je trouvais pas mur (vert) aux tanins durs et sec avec une acidité à déchausser les dents 
mais quel contraste avec le nez qui nous emmenait sur les plus beaux terroirs de la côte de nuits …

J’ai mis ça sur le millésime

Nous sommes totalement en phase .Et on peut faire un copier collé entre 2008, 2013, 2014
Des nez de pinots bourguignons dignes de grands crus avec toute la complexité et la finesse associées, mais une bouche assez nettement en retrait au niveau des sensations matière/tanins
Pour les mettre en valeur je pense à une volaille ou un poisson en sauce
 

Didier,

Pour les millésimes comme 18 ou 19, où les bouches semblent plus avenantes, qu'en est-il des nez ?
Toujours aussi purs et jolis, ou bien c'est plus compoté/confit?

A+
julien

Les nez et les bouches des 18 et des 19 rouges n'ont rien de compoté ni de sur-muri
On est évidemment plus sur la cerise noire/cassis/ épices que sur la griotte / framboise / groseille
Je trouve même que les 2018 se sont retendus (et pas que chez Pinard) gagnant en longueur et en droiture ce qu'ils ont perdu en largeur
Les 2019 Charlouise et VE ont été mis en bouteille le 13 juillet .Malgré cela Charlouise est superbe et VE laisse entrevoir beaucoup de complexité mais encore enfermé
Malheureusement il y en a peu et les cuvées seront contingentées