Un CR qui regroupe des vins bus au long des vacances en famille, avec pas mal de découvertes.
Champagne Pierre Paillard – Bouzy Grand Cru - Les Parcelles XVII
60% Pinot noir, 40% Chardonnay ; vins issus des millésimes 2017 (65%) et 2016 (35%), dosage 2,5 g.
Nez brioche, noisette fraîche, classe, très agréable. Un peu plus de retenue que le Boulard - il paraît moins ouvert.
Très belle bouche, sèche mais confortable, c’est droit mais pas austère, avec une matière sensible. Belle longueur, finale « crayeuse ».
C’était une découverte pour moi, et une fort belle découverte.
Il me semble un peu plus droit / strict que le Boulard, moins prêt à boire mais avec un beau potentiel, on a envie de le laisser vieillir un peu avant d’y retoucher.
Bien ++ / Très bien
Champagne Francis Boulard et fille – Les Murgiers
Malheureusement pas noté les infos sur le millésime, dates de tirage etc. (achat caviste juste avant (merci Thomas !), donc probablement un tirage récent)
Nez ouvert, qui évoque les fruits blancs, la brioche, les agrumes. C’est agréable, frais, net, et un mot, engageant.
Bouche dynamique et pleine, tendue par une acidité fine, bulle fine, bel équilibre. Jolie finale qui donne envie de se resservir.
Bien + / Très bien
Weingut Wittmann (Rheinhessen) – Scheurebe Trocken 2020
Nez expressif, floral (sureau, jasmin), agrumes, pointe exotique,un côté végétal (cassis). Très ouvert, et même un peu entêtant.
Bouche relativement peu structurée (acidité moyenne, matière légère), qui donne une impression un peu flottante, fort caractère salin, finale salivante.
C’est bien fait, propre, mais le décalage entre ce nez très avenant et cette bouche un peu flottante ne me convainc pas complètement. J’avais un meilleur souvenir de cette cuvée (sur le millésime 2017).
Assez bien / Bien –
Domaine Louis Sipp – Alsace Hagenau 2014
Co-vinification de 4 cépages (Riesling, Gewurztraminer, Pinot gris, Sylvaner)
Robe jaune citron à reflets verts, jeune.
Nez sur les agrumes (citron, pamplemousse), la résine de pin (léger), les fruits blancs. Très beau nez, sérieux, qui ne fait pas son âge.
La bouche est très belle, tenue, avec une structure acide mais aussi une vraie matière, presque tannique. Longue finale fraîche et nette.
Je découvrais cette cuvée. Un vin d’assemblage qui paraît surtout marqué par le riesling, droit, bien dans le style du domaine, et qui ne fait pas ses 7 ans.
Très bien –
Domaine Arnaud Lambert – Saumur Brézé "Clos de la Rue" 2017
Nez très marqué par l’élevage, pain grillé, vanille. Le fruit (agrumes, pomme, poire) est plus en retrait.
Bouche sérieuse, stricte, un peu accrocheuse, belle trame acide. C’est droit, bien fait, mais l’aromatique est là aussi un peu monolithique, dominée par l’élevage.
A ce stade l’élevage est trop en avant pour moi, ce qui est un peu dommage car il y a du fond. C’est un premier contact avec ce domaine me concernant, donc difficile d’en tirer des conclusions définitives néanmoins - à voir comment cela s’intègrera…
Bien –
Domaine des Bérioles – IGP Val de Loire Tresaille 2019
Nez fruité, agréable, qui évoque les agrumes, la poire, la pêche blanche, une pointe d’herbes fraîches.
Bouche vive et ronde à la fois (j’y perçois, curieusement, une pointe de sucrosité), fine acidité, caractère minéral et fruité à la fois.
Bon vin, qui reste relativement simple mais bien fait, net, digeste. Très agréable, et une bouteille qui n’a pas fait long feu. Intéressant, par ailleurs, de goûter un monocépage d’un cépage nouveau (première fois que je goûtais cette cuvée, et même ce cépage). Les raisons ont été expliquées dans le fil du domaine, mais il paraît un peu ridicule que ce cépage autochtone ne soit pas autorisé en monocépage dans le décret d’appellation Saint-Pourçain (le décret d’appellation ne le cite, sous le nom de Sacy, qu’en cépage secondaire).
Bien +
Domaine François Chidaine – Montlouis sur Loire Les Choisilles 2019
Joli nez, dominante fruitée (pêche, poire, coing), floral, un chouÏa exotique, mais le tout est sur la retenue, pas totalement ouvert (pas illogique vu son âge…).
Bouche charnue, grasse, acidité mesurée (ni tranchant ni mou), grosse matière, c’est large, enrobant, plutôt long, avec une finale nette, florale.
Beau vin, assez riche mais équilibré, encore dans l’enfance, on a envie de le revoir dans 4 ou 5 ans.
Bien ++
Domaine Jean-Claude Bessin – Chablis 1er cru La Forêt 2015
Robe jaune citron, pâle à reflets verts.
Le nez est frais, net, il évoque le citron, le fromage frais, une composante florale. Très agréable, engageant, et plein de jeunesse.
En bouche l'attaque est toute en fraîcheur, avec une belle acidité tranchante mais mûre. Bouche longiligne mais qui ne manque pas de matière, elle est ample et pleine. L’aromatique est (désolé pour le truisme…) vraiment très chablisienne, citronnée, un côté lactique (fromage frais) et un côté iodé.
Très beau vin, de « lumière froide », déjà très bon et qui devrait pouvoir vieillir admirablement. La conjugaison du caractère « froid » du terroir et de la générosité du millésime fait merveille.
Très bien ++
Domaine Maxime Magnon – Corbières blanc « La Bégou » 2019
Robe pâle, reflets gris.
Premier nez grillé (il paraît légèrement réduit), d’une austérité classieuse. A l'aération apparaît un peu plus de fruit, pêche blanche, agrumes toujours, amande fraîche. Il conserve une certaine retenue (normal vu son âge) mais c’est très net, et vraiment très joli, il séduit sans trop en faire.
La bouche est intense, elle est à la fois grasse, tapissante, et très « minérale » (sensation caillouteuse), avec un côté iodé qui rappelle un peu les vermentinu corses. L’aération apporte un surcroît de cohérence à cette bouche sculpturale, pleine, longue, avec toujours ce mélange d’austérité caillouteuse et de générosité, et un côté cristallin. L’équilibre, qui paraît tiré par une fine amertume, est sans défaut. Finale nette, propre, salivante, qui invite à se resservir.
Première rencontre avec ce vin que je voulais goûter depuis longtemps, et c’est très réussi, j’adore ce style. Ça doit être rigolo à goûter à l’aveugle, par ailleurs, pas sûr que grand monde ne le place en Corbières.
Très bien ++
Domaine des marnes blanches – Côtes du Jura Savagnin « En jensillard » 2019
Nez surprenant, floral (fleur de sureau, rose) et fruité (pomme, poire, une pointe exotique, agrumes). L’ensemble m’évoque franchement l’Alsace.
Bouche relativement grasse, sèche (ce n’était pas évident au vu du nez…) déliée, à l’acidité moyenne, saline. La finale évoque la fleur de sureau.
Assez bluffant à quel point le cousinage du cépage avec le gewurtz ressort sur ce vin (jamais ressenti à ce point dans un savagnin jurassien, y compris sur des savagnins ouillés ne présentant aucun caractère « typé », chez Tissot ou chez Labet, par exemple). En termes de plaisir, ce n’est pas tout à fait mon style (un peu plus de tranchant en bouche serait bienvenu, et le nez est un chouÏa trop capiteux pour moi).
Très bien pour la science,
Bien pour le plaisir.
Cidre Johanna Cécillon – Nerios
Une bouteille d’un certain âge, achetée au domaine à l’été 2014 (il s’agit sans doute de la récolte 2013 – depuis les millésimes figurent sur les étiquettes, mais ce n’était pas le cas à l’époque).
Nez très « fermier », pomme évidemment (bon j’avoue, je ne sais pas vraiment décrire les nez de cidre…).
En fait c’est surtout la bouche qui est marquante, très sèche, très tannique, longue, structurée par une belle acidité, une amertume et une astringence élevée, mais surtout une très grosse matière. La bulle est fine, mais toujours bien présente. Le fruit ressort plus en finale qu’au nez.
C’est vraiment bon, d’une puissance rare. Nerios est la cuvée de gastronomie du domaine, faite pour la table. Bel accord avec un brie de Meaux, mais aussi avec une andouille du Val d’Ajol (une andouille fumée des Vosges, qui gagne à être connue !). En tout cas le vieillissement lui va très bien, le cidre a gagné en intensité, sans avoir rien perdu de ses qualités initiales.
Très bien
Domaine des Bérioles – Saint-Pourçain "Les grandes Brières" 2018
100% gamay
Nez fruité, un peu réduit, grenadine, cerise, note poivrée.
Bouche juteuse, friande, acidulée, demi-corps.
Un vin frais et croquant, fruité, assez simple mais bien fait.
Bien
Domaine Jérôme Castagnier – Bourgogne 2015
Robe sombre (
très sombre pour un pinot).
Le nez évoque les fruits rouges (cerise), la mûre, notes épicées, olive noire. Sérieux, puissant.
Belle bouche, juteuse, tanins souples, acidité haute, grosse matière pour le niveau d’appellation.
Beau vin, très puissant pour une appellation régionale, sur un profil un peu sudiste (évoque une syrah du Rhône nord par certains aspects), il y a beaucoup de tout (couleur, intensité aromatique, matière). Avec un petit peu plus de douceur tactile (vin un peu violent, à la fois dans les arômes et dans la structure) ce serait encore mieux, mais c’est quand même bon. On peut l'attendre encore un peu pour voir.
Bien +
Domaine des Bérioles – IGP Val-de-Loire "La Chabanne" Pinot Noir 2018
Nez discret, peu ouvert à ce stade sur des notes de fruits rouges (cerise, framboise), quelques notes grillées.
Bouche encore serrée, tapissée de petits tanins fins mais encore un peu ferme, fine amertume, acidité moyenne.
C’est bien fait, avec une densité certaine, mais pas super causant en l’état, sans doute un peu fermé.
A revoir avec quelques années de plus.
Bien (+)
Weingut Holger Koch (Kaiserstuhl, Baden) – Pinot Noir * 2018
Le nez évoque en premier lieu les fruits rouges (cerise, fraise), mais aussi un élevage bien présent (pain grillé) et des arômes un peu entêtants, avec un côté « barbe à papa ».
La bouche est jolie, l’acidité serre encore un peu mais les tannins sont fins, présents mais polis. Belles qualités de bouche ; en revanche l’aromatique ressentie, conforme au nez, n’est pas encore en place. Ça s’améliore à l’aération : le lendemain l’aromatique paraît un peu assagie, la bouche est très cohérente, le fruit ressort avec un peu moins de « bruit » autour.
Un vin à attendre, pas en place, mais qui a le potentiel d’un (très) beau vin.
Bien (++)
La suite... bientôt !