Mini Tour d'Europe pour les 11 ans du Forez!!!
Déjà plusieurs semaines sans dégustation forézienne…L’anniversaire du groupe
(11 ans pour les 3 zigs, je ne les ai rejoints que 3 ans plus tard…) était une belle occasion de remettre les couverts. En parlant de couverts, c’est les Whogshrog qui reçoivent et qui mettent une nouvelle fois les petits
(pas si petits d’ailleurs !!!) plats dans les grands, avec toujours comme buts ultimes :
- 1/ de faire plaisir
- 2/ de passer un moment inoubliable
- 3/ de nous régaler
Chers lecteurs, je ne vais pas vous faire languir plus longtemps : Ô surprise, les 3 buts ont été atteints haut la main !!! Tous les vins sont issus de la cave de Nico, sauf 1 que nous aurons le plaisir de faire goûter à l’aveugle à notre couple altiligeromarseillais préféré.Vous découvrirez le menu au fur et à mesure de la dégusation, car oui, c’était bel et bien un menu dégustation, avec 1 vin par plat, dont l’accord à chaque fois a été à minima réussi, voire bien plus par moment.
Vin 1 : Azienda Agricola Divella, Gussago (Lombardie) Ni Ni, 2015, Dosaggio Zéro, Spumante
Chardonnay 50%, Pinot Noir 50%. Fermentation en cuve ciment. Elevage à 50% en cuve et en barriques, affinage de 4 ans sur lattes. Dégorgement décembre 2019.
La robe est jaune claire avec une belle effervescence. On a un nez très salin, sur le céleri, avec des notes de pomme au four, de prune, de citron confit sur un fond fumé, assez avenant et original. La bouche est confortable, à la bulle fine et crémeuse. Il présente un bel équilibre initial, très peu dosé, mais avec une deuxième partie de bouche un peu plus bancale, déséquilibrée par des amers un peu disgracieux. L’aromatique en bouche est cette fois beaucoup plus discrète qu’au nez, cachée par une pointe de réduction assez tenace, sur l’andouillette. Au final, c’est assez long, avec un versant légèrement oxydatif, mais manque à mon goût d’un peu de caractère.
Très Bien + (16,25/20) J’imagine un assemblage, avec potentiellement du pinot meunier dans l’assemblage, sans imaginer que ce vin soi un champagne, ni même qu’il soit français, évoquant potentiellement l’Italie.
- Brochette de coques pané à la panure panko et au Curry Shichimi Togarashi (piment, des graines de pavot, de la poudre d'orange, des graines de sésame, des baies Sansho, du gingembre et des feuilles de nori)
- Panisse marseillaise, caviar de tomate
- Carpaccio de rouget à l'huile d'olives ardente
- Tartare de poulpe fumé, gel citron et citron caviar
Vin 2 : Weingut Dönnhoff, Nahe, Oberhäuser Brücke Riesling, Auslese, Goldkapsel, 1993
Monopole du domaine Dönnhoff, parcelle d’1,1 ha reconnue comme cru. Sol de schistes gris couvert de loess limoneux. 100% Riesling.
La robe est cuivrée / ambrée, témoin d’un âge avancé. On a un nez de térébenthine, de coing, d’orange amère, avec une pointe mellifère, de menthe de safran et de truffe blanche : wouah, ça envoie !!! La bouche est délicate, ½ sèche et un peu évoluée
(mais pas tant que cela au vu de son âge). La matière est jolie, subtile et aérienne, mais néanmoins tonique sur les agrumes
(orange confite, pamplemousse). C’est d’une rare gourmandise. Les nombreux sucres résiduels encore présents sont parfaitement contrebalancés par une superbe acidité motrice. La finale est délicate, fraîche finement épicée. L’équilibre est superbe.
Exceptionnel – (17,75/20). J’étais sur un chenin ½ sec d’Huet évolué, JB pensant directement à l’Allemagne au vu de la faible teneur en alcool, et il avait raison. Accord magique, limite orgasmique avec le plat : on touche au Grand.
Gambas marinées à la coriandre poelée, spaghetti de courge, orange, vinaigrette passion
Vin 3 : Domaine Muchada-Leclapart, Cadiz (Andalousie), Lumière, 2018
100% Palomino Fino. Fermenté et vinifié en barriques bordelaises durant 9 à 10 mois.
Robe jaune claire. On a un nez fermentaire, complètement réduit sur le poulailler, les excréments, le cul de cheval. Derrière cette mouvance nature affirmée, on devine timidement du citron, qui a bien du mal à se frayer une place dans ce compost d’odeurs pestilentielles. La bouche est bizarre : un peu dissociée et saline, accompagnée d’amers baroques disgracieux. On retrouve ces embrunts, le varech. La finale est difficile, marquée par des amers grossiers et puissants. Ensemble peu structuré. C’est une bizarrerie, avec une présence en bouche très bordélique, très borderline et trop n’importe quoi en dégustation pure. On pourrait penser qu’il a été élaboré par
Jean Michel Apeuprè
…Je n’aime pas, et suis bien incapable de placer cette d**be.
Non noté.
Encornets juste saisis et fenouil croquant à la sistre (du jardin
) , risotto vénéré, tuile dentelle encre de sèche, jus perlé coquillages/basilic
Vin 4 : Niepoort, Douro, Coche, 2018
Non à l’aveugle.Assemblage de Rabigato, Codega do Larinho, Arinto. Fermentation en fûts de chêne français de 228 et 550 litres, dont 50% neufs. Elevage de 12 mois sous bois.
La robe est jaune claire. On a un nez de popcorn, de grillé, de fruits secs, de noisette fraîche…à la JFCD. On retrouve un fond de chlorophylle. Je pense qu’à l’aveugle, je pars Coche Dury. La bouche est tonique, avec la présence d’un très léger grillé. Il présente un joli volume, dont l’environnement aromatique est composé de menthe blanche et de chlorophylle. C’est droit et classe. La finale est belle, longue, sèche et dynamique : ça envoie ! Très facilement lisible, beaucoup moins à placer hors de bourgogne du coup…Je serais au final parti sur un Meursault village de Coche si j’avais été à l’aveugle…
Excellent + (17,25/20). Superbe accord encore une fois avec le plat de truite.
Pavé de truite ikejimé confit, sabayon limoncello aux escargots et oeufs de truite, purée persil, girolles en pickles
Vin 5 : Clos Rougeard, Saumur Champigny, Les Poyeux, 2005
100% Cabernet Franc
Robe grenat foncée. On a un nez d’épices, de menthe poivrée accompagné de fins agrumes. Peut être un peu de végétal noble
(rafle ?), de réduction
(très légère) typée sur l’œuf, pour un final limite sanguin. La bouche est fraîche, comme le suggère le végétal noble qui est bien présent. C’est puissant, sec, assez racé , avec une grosse matière et des tanins fondus, eux aussi d’une finesse superlative. L’aromatique fait ressortir des baies noires, du cassis, du poivre, sur un fond violette. C’est très long et sérieux, avec une finale longue et légèrement cendrée. Ensemble de top niveau, intense, frais tout en étant mûr et juteux, qui fait hyperjeune. Je suis sur un assemblage sudiste syrah/cabernet, ayant du mal à imaginer un 100% syrah. J’hésite donc entre Grange des Pères
(mais pas de salinité présente) ou Trévallon, qui finira par dominer ma réflexion. JB voit venir le cabernet franc de Loire. Nico nous dit que c’est Cabernet de Loire, ce ne peut qu’être un Clos Rougeard à ce niveau…
Excellent à Exceptionnel (17,5/20) Là aussi, encore un très bel accord avec le plat !
Suprême de volaille, oignon farcie aux cuisses / tomates cerises confites / graine de moutarde, polenta aux olives taggiashe, jus basquaise
Vin 6 : Weingüt Markus Molitor, Mosel, Zeltinger Schlossberg, Auslese, Goldkapsel ***, 2014
100% Riesling, sols d’ardoise, vendanges fin novembre.
La robe est or, dorée. Le nez est sur la chlorophylle, le coing, le miel, l’orange confite, l’essence. La bouche est moëlleuse, avec une jolie liqueur bien contrebalancée par une grosse acidité. C’est tendu et percutant, avec une parenté à peine cachée avec le Dönnhoff bu précédemment. On aune aromatique identique à celle du nez, complété par quelques notes étonnantes de violette. L’ensemble est tapissant et présente une jolie finale élancée, même si le sucre colle encore un tout petit peu. La patience en cave permettra sans nul doute de finir de fondre tout cela.
Excellent (17/20) et accord satisfaisant avec le plateau de fromages de la ferme des Blancs Chardons
(non pris en photo).
Vin 7 : Domaine Eric Bordelet, Poiré, Granit, 2019
La robe est jaune claire, à l’effervescence fine, mais à la mousse très importante. On a un nez de poire et de cidre de pomme. La bouche est souple, à la bulle peu impactante. Ensemble sans matière, à la finale courte. C’est malgré tout simple et efficace, léger et très digeste en fin de repas, très agréable et un excellent compagnon de cette poire belle Hélène revisitée.
Très Bien – (15,75/20)
Poire belle helène, gelée poire et brunoise de poires crues, sauce chocolat Weiss à la fleurs de sel, chantilly vanille.
Il est près de 2 heures du matin lorsque ce nouveau repas digne d’un étoilé se termine. C’est encore une fois les étoiles plein les papilles et plein les yeux que nous nous saluons, frais et en pleine forme ! L’avantage de ce genre de repas est que nous laissons les vins pleinement s’exprimer tout en profitant d’accords mets/vins généralement réussis puisque les vins sont parfaitement choisis en fonction des plats. Enfin, cela permet, au-delà même de notre passion commune qu’est le vin, de pouvoir parler et passer un vrai moment d’amitié. Les amis c’est la vie, et c’est ainsi dans le Forez !!!
Le Line Up!!!
Merci de m’avoir lu!