Première séance culturelle 2022 : les cépages plus ou moins connus au fil de la Loire.
Nous voyagerons le long des berges de la Loire, du Loir et du Layon :
Ce voyage nous permettra de goûter 4 cépages blancs et 3 cépages rouges :
Les prix de tous ces vins sont compris entre 10 et 20 euros.
Nous commençons par 2 vins du domaine Eric Chevalier, situé dans l’AOC muscadet Côtes de Grandlieu.
C’est l’occasion de revoir les appellations de l’embouchure de la Loire, et notamment le Muscadet qui se décline en 4 appellations :
• Muscadet (1600 ha, 79000 hL, 10 500 000 bouteilles)
• Muscadet Côtes de Grandlieu (220 ha, 8500 hL, 1 100 000 bouteilles)
• Muscadet Coteaux de Loire (130 ha, 5500 hL, 730 000 bouteilles)
• Muscadet Sèvre et Maine (6000 ha, 239000 hL, 32 000 000 bouteilles), lui-même décliné en crus communaux par endroits.
Le premier vin n’est pas un muscadet car ce n’est pas un melon de bourgogne mais un fié gris (autre nom du sauvignon rose).
IGP Val de loire, Domaine Eric Chevalier, Fié Gris 2016
La robe est jaune doré assez intense.
Le nez est ouvert, très floral, sur les fleurs blanches et le jasmin, la banane et un peu d’orange.
L’attaque est souple et fraiche. La bouche présente une belle matière avec un bel «équilibre et une présence minérale et saline. C’est plutôt fondu au niveau aromatique, entre pêche, poire, aubépine et fleur d’oranger. Des notes muscatées, et même de curry, apparaissent en finale. Longueur moyenne.
Bilan : c’est un vin salin très agréable à boire pour lui-même. Une belle découverte. Note 3+/5.
Maintenant, on reste sur le même domaine mais on attaque une paire de vins issus du cépage melon de Bourgogne.
Muscadet Côtes de Grandlieu, Domaine Eric Chevalier, Clos de la Butte 2018
La robe est jaune doré assez intense.
Le nez est ouvert, et fait légèrement gazeux. On y trouve du citron, de l’orange, du caillou mouillé et un peu de pain sec.
L’attaque est ample et ronde, avec un léger perlant. La bouche est assez grasse, avec un équilibre moyen (trop mou pour moi), et vite creuse. Retro sur le citron, le caillou mouillé et la mirabelle. Finale de longueur moyenne avec une fine amertume.
Bilan : assez bien, plutôt discret, avec un manque de caractère et de fraicheur. Note 2,5/5.
VDF, Domaine de la Sénéchalière, La Bohème 2019
La robe est jaune doré assez pâle.
Le nez est ouvert, sur des notes levurées et des fruits jaunes.
L’attaque est ample et grasse, avec un léger perlant. La bouche est ample, ronde, grasse et saline, elle tapisse toute la bouche. Retro sur la pomme un peu oxydée, le coing et des notes fermentaires. Finale salivante grâce au caractère salin. Belle longueur.
Bilan : assez bien, mais ce n’est pas « ma came » la pomme grasse. Note 2,5/5.
Le melon ne m’a pas emballé, voyons donc si le chenin se présente mieux dans la série de 3 vins qui suit.
On commence par un Coteaux du Vendomois, petite appellation de 105 ha (3900 hL, 520 000 bouteilles), sur les bords du Loir, qui produit des vins des trois couleurs principalement à partir de chenin et de pineau d’Aunis.
Coteaux du Vendomois, Domaine Colin, Pierre à Feu 2020
La robe est jaune doré assez pâle.
Le nez est ouvert. D’abord sur la colle et des notes fermentaires, puis sur du coing et des fleurs blanches.
L’attaque est souple et fraiche. En bouche la matière est belle, fraiche, saline. La retro est relativement complexe, entre citron, pierre mouillée, fumé (un peu braise) voire un peu de paprika fumé. La finale est fraiche avec une légère sensation de chaleur alcooleuse. Assez belle longueur.
Bilan : c’est bon, frais et sec, ca passe tout seul. Note 3+/5.
VDF, Domaine François Chidaine, Les Argiles 2017
Vouvray qui n’en n’a plus l’appellation car il est vinifié à Montlouis…
La robe est jaune doré à reflets verts, intense.
Le nez est ouvert, intense, sur le citron, le caillou et le tilleul.
L’attaque est ample et fraiche. Rapidement un côté rond et gras arrive, sur la pomme. La retro est sur le citron, le citron confit, le coing et la pomme. Quelques sucres résiduels donnent une allonge gourmande à ce vin. Très belle longueur.
Bilan : c’est très agréable, mais pas sûr que ca soit représentatif des 2017 de chez Chidaine. Note 3,5+/5.
Pour le 3e chenin, on repart à l’ouest, en Anjou, dans la vallée du Layon
VDF, Domaine de Mirebeau, Moque Souris 2018
La robe est jaune doré intense.
Le nez est ouvert, un peu levuré, sur le citron confit et l’aubépine.
L’attaque est ample et fraiche. En bouche c’est ample, tendu mais pas frais car il y a un petit gras. Retro assez simple sur le coing et le citron confit. Finale salivante sur les fruits mûrs, un peu chaude. Belle longueur.
Bilan : c’est un chenin solaire agréable. Note 3+/5.
Le dernier blanc est un vin à base de cépage romorantin, cépage unique de l’appellation Cour Cheverny.
Cour Cheverny, Domaine Tessier, Les Sables 2018
La robe est jaune doré à reflets verdâtres.
Le nez est ouvert, fumé et minéral.
L’attaque est ample et puissante. En bouche c’est très puissant, chaleureux, avec de la mâche, mais sans excès ; ca reste équilibré. Retro sur le coing, la mirabelle, la poire et un léger fumé. Finale chaleureuse et linéaire, associée à une très belle longueur.
Bilan : un vin de gastronomie, vite fatiguant pour lui-même mais original. On sent bien les 14,5°. Difficile à noter. (3 ?/5).
Après les blancs, nous partons à la découverte des rouges, dont les 2 premiers sont situés dans la région Angers-Saumur :
VDF, Domaine des grandes vignes, 100% Groslot 2020
Comme son nom l’indique, ce vin est à base de cépage groslot (ou grolleau).
La robe est couleur grenadine, d’intensité moyenne. Le vin semble non filtré, un peu trouble.
Le nez est ouvert, d’abord sur le poney, puis sur la groseille.
L’attaque est souple et fraiche. En bouche la matière est fraiche et délicate, avec un équilibre sur la vivacité. La retro est très florale, sur la rose, avec ensuite de la groseille, de la framboise et un petit fond chevalin. Finale un peu tannique, assez longue.
Bilan : pas mal mais probablement un peu daubé. (2,5/5).
VDF, Manoir de la Tête Rouge, K sa tête 2019
Vin à base de cépage pineau d’Aunis.
La robe est pourpre, d’assez faible intensité.
Le nez est assez ouvert, sur le jus de viande et la groseille.
L’attaque est ample, épicée et tannique. Très vite ca se gâte, c’est très acide et tannique. On trouve quand même des épices, du pamplemousse, de la groseille, puis du champignon pourri et un côté acétique. Ca finit sur un goût de (mauvais) cidre brut, et en plus c’est long.
Bilan : bouteille probablement en défaut (sinon c’est de l’abus de commercialiser ça).Aucun plaisir possible (1/5, mais probablement ED).
J’espère que le dernier vin, issu du classique cépage cabernet franc, va remonter le niveau.
Bourgueil, Domaine de Bel Air, Jour de Soif 2020
La robe est violacée, assez intense.
Le nez est ouvert, sur les fruits rouges, le poivron et un côté terreux (pas de doute, on est bien sur un cabernet franc).
L’attaque est souple et fraiche. Ensuite, des tanins un peu accrocheurs viennent tramer l’ensemble. En retro, on retrouve les fruits rouges, les notes terreuses et un peu de poivron. La finale est tannique avec une sensation farineuse. Assez long en bouche.
Bilan : c’est bon, sans plus. Un peu rustique et variétal. Note 3/5.
Ce fut une soirée intéressante, même si le plaisir procuré par la majorité des vins était limité. Il est toujours bon d’être curieux, et puis une ou deux bouteilles avaient peut-être un « pet’ ». Je retiendrai la belle découverte du fié gris, et le fait qu’on limite les risques avec les valeurs sûres (le vin de François Chidaine a été le meilleur de la soirée).
Bibi